Léopold II (roi des Belges)





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Léopold II

Illustration.
Le roi Léopold II.
Titre
Roi des Belges
17 décembre 1865 – 17 décembre 1909
(44 ans)
Premier ministre

Charles Rogier
Hubert Frère-Orban
Baron d'Anethan
Jules Malou
Hubert Frère-Orban
Jules Malou
Auguste Beernaert
Jules de Burlet
Paul de Smet de Naeyer
Jules Vandenpeereboom
Comte de Smet de Naeyer
Jules de Trooz
François Schollaert
Prédécesseur

Léopold Ier
Successeur

Albert Ier
Roi du Congo
30 avril 1885 – 15 novembre 1908
(23 ans, 6 mois et 16 jours)
Gouverneur
Francis de Winton
Prédécesseur

Fonction créée
Successeur

Congo belge

Prince héritier de Belgique[1]
9 avril 1835 – 17 décembre 1865
(30 ans, 8 mois et 8 jours)
Monarque

Léopold Ier
Prédécesseur

Louis-Philippe de Belgique,
prince héritier
Successeur

Léopold de Belgique,
duc de Brabant
Biographie
Titre complet
Roi des Belges
Roi du Congo
Prince de Saxe-Cobourg-Gotha
Dynastie

Maison de Saxe-Cobourg
Nom de naissance
Léopold Louis-Philippe Marie Victor de Saxe-Cobourg
Date de naissance
9 avril 1835
Lieu de naissance

Bruxelles (Belgique)
Date de décès

17 décembre 1909(à 74 ans)
Lieu de décès

Laeken (Belgique)
Père

Léopold Ier
Mère

Louise d'Orléans
Conjoint

Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine
Enfants

Louise de Saxe-Cobourg
Léopold,
duc de Brabant
Stéphanie de Saxe-Cobourg
Clémentine de Saxe-Cobourg
Religion

Catholicisme romain
Résidence

Palais royal de Bruxelles





Signature de Léopold II




Léopold II (roi des Belges)
Rois des Belges

Léopold II (Léopold Louis-Philippe Marie Victor) (9 avril 1835[2] – 17 décembre 1909[2]), deuxième roi des Belges (17 décembre 1865 – 17 décembre 1909), prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, duc de Brabant (1840[3]-1865), souverain de l'État indépendant du Congo (1884-1908), succède à son père, Léopold Ier, sur le trône belge en 1865. Par sa mère Louise d'Orléans, il est le petit-fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français. Il est le frère de l'impératrice du Mexique Charlotte.




Sommaire






  • 1 Premières années


  • 2 Mariage


  • 3 Roi des Belges


    • 3.1 Roi bâtisseur




  • 4 Intérêts en Afrique - création de l'État indépendant du Congo


    • 4.1 La Commission d'enquête (1904-1905)




  • 5 Léopold II jugé par ses contemporains


  • 6 L'annexion du Congo par la Belgique (1908)


  • 7 Descendance


  • 8 Honneurs


    • 8.1 Décorations


    • 8.2 Toponymes


    • 8.3 Statuaire




  • 9 Ascendance


  • 10 Notes et références


  • 11 Voir aussi


    • 11.1 Bibliographie


    • 11.2 Films


    • 11.3 Articles connexes


    • 11.4 Liens externes







Premières années |




Léopold, jeune duc de Brabant. Portrait par Franz Xaver Winterhalter, 1844.




Marie-Henriette d'Autriche et Léopold de Belgique, en 1864.


Léopold est né à Bruxelles en 1835, fils de Léopold de Saxe-Cobourg, premier roi des Belges (Léopold Ier) et de Louise d'Orléans, fille du roi des Français Louis-Philippe Ier.


La révolution française de 1848, qui épargne la Belgique, entraîne l'abdication de Louis-Philippe qui se réfugie en Angleterre où règne la reine Victoria, cousine germaine du jeune prince Léopold. La maison de Saxe-Cobourg et celle d'Angleterre sont en effet liées par de nombreux mariages. Le roi Louis-Philippe meurt deux ans plus tard, en 1850. La fragile reine des Belges, Louise d'Orléans, est très affectée par le décès de son père, ce qui altère davantage sa santé. Elle s'éteint prématurément la même année, à trente-huit ans[4]. Léopold a alors quinze ans.


Avant même de devenir roi, Léopold parcourt le monde en songeant à des débouchés économiques pour la Belgique. De Grèce, il envoie à Frère-Orban, alors ministre des Finances, une plaque de marbre, sur laquelle il a fait graver ces mots : « Il faut à la Belgique une colonie »[5].



Mariage |


Le 22 août 1853[2], par-devant le bourgmestre Charles de Brouckère, Léopold épouse à Bruxelles Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche et princesse palatine de Hongrie. Fraîche, vive, passionnée d'équitation au point de dispenser elle-même des soins aux chevaux, cette cousine de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche est la fille de Joseph, archiduc d'Autriche, qui était lui-même le fils de Léopold II, empereur romain germanique. D'aucuns ironiseront sur ce « mariage d'un palefrenier et d'une religieuse », la « religieuse » étant le timide et renfermé Léopold.


Avant même l'accession au trône de Léopold, le couple a déjà trois enfants : Louise, née le 18 février 1858, Léopold, né le 12 juin 1859, et Stéphanie, née le 21 mai 1864.



Roi des Belges |




Prestation de serment du roi Léopold II. 1865.




Dernier portrait de Léopold II.




Cortège funèbre de Léopold II devant le palais royal, le 22 décembre 1909.


Le 10 décembre 1865, Léopold Ier, le premier roi des Belges, meurt. Son fils, désormais Léopold II, prête le serment constitutionnel le 17 décembre 1865[6].


Le 22 janvier 1869, son unique fils le prince héritier Léopold, qui n'est âgé que de neuf ans, succombe des suites d'une pneumonie. Le 30 juillet 1872, le couple royal donne naissance à un quatrième enfant mais, à la déception du roi, qui voit s'éteindre tout espoir d'avoir un nouvel héritier direct, il s'agit d'une fille, Clémentine.


Dans une lettre adressée en 1888 à son frère Philippe, comte de Flandre, Léopold II entend que, sous son règne, « la patrie doit être forte, prospère, par conséquent posséder des débouchés à elle, belle et calme[7] ».


C'est sous le règne de Léopold II que sont votées d'importantes lois sociales en Belgique : suppression du livret d'ouvrier, droit de former des syndicats, âge d'admission des enfants dans les usines fixé à douze ans, interdiction du travail de nuit aux enfants de moins de seize ans et du travail souterrain pour les femmes de moins de vingt-et-un ans, réparations pour les accidents de travail, repos dominical, etc.




Rubino tente d'assassiner Léopold II (couverture du Petite Parisien illustré du 16 novembre 1902).


Le 15 novembre 1902, un anarchiste italien, Gennaro Rubino (en), tente de l'assassiner.


Léopold II s'efforce de rendre la Belgique moins vulnérable : il obtient la construction des fortifications de Liège, Namur et Anvers, et la réforme du service militaire, qu'il signe quelques jours avant sa mort en 1909. Auparavant, le recrutement de l'armée belge se faisait sur base du volontariat et de tirage au sort avec possibilité de se faire remplacer moyennant une somme d'argent. Ce système est aboli en 1909 et remplacé par le service d'un fils par famille.


C'est également sous son règne qu'a lieu la première révision de la Constitution. Le suffrage devient universel bien que tempéré par le vote plural, les conditions d'accès au Sénat sont réduites et les élections reposent désormais sur un système proportionnel. Malgré ses demandes répétées, l'idée d'un référendum royal n'est pas retenue.


Après le décès de son fils unique Léopold en 1869 et conformément à l'article 85 de la Constitution qui interdit à ses filles de monter sur le trône, c'est son neveu Albert, fils du comte de Flandre, qui lui succède en 1909. La Belgique dispose désormais d'une colonie — léguée par Léopold II — qui va lui apporter d'énormes débouchés pendant plusieurs décennies et accroître son prestige sur le plan international.



Roi bâtisseur |


Léopold est surnommé le « roi bâtisseur » car il a transformé des villes comme Bruxelles ou Ostende et a constitué un important domaine en Ardenne. À Bruxelles, il est à l'origine de l'édification des serres royales de Laeken, du Pavillon chinois, de la Tour japonaise, de l'arc de triomphe du parc appelé aussi Arcades du Cinquantenaire, du tracé de l'avenue de Tervueren et de la construction du musée royal de l'Afrique centrale, de la création de parcs publics comme le parc Duden à Forest, et de la transformation du palais royal de Bruxelles.


Son domaine en Ardenne comporte 6 700 hectares de forêts et terrains agricoles, un golf, les châteaux de Ciergnon, Fenffe, Villers-sur-Lesse et Ferage[8]. À Ostende, il fait construire l'hippodrome, les galeries royales situées sur la digue et le « parc Marie-Henriette. » Il agrandit également le domaine royal de Laeken.


Le souverain est également propriétaire de deux grands domaines sur la Côte d'Azur, la Villa Leopolda ainsi que la Villa Les Cèdres et le jardin botanique du même nom, où il se livre à des activités d'acclimatation de palmiers exotiques.


À l'occasion de son soixante-cinquième anniversaire en 1900, le roi Léopold II émet le souhait de léguer à l'État belge son important patrimoine privé, à condition de ne pas l'aliéner, de préserver ses beautés naturelles et de mettre certains biens à la disposition de la famille royale belge et de la Nation. Son objectif était que ses biens immobiliers appartiennent à la Belgique, et ne soient pas divisés entre ses trois filles, dont deux avaient épousé des princes étrangers.


En 1903, la Belgique accepte la donation du roi à condition que ce patrimoine génère lui-même l'argent nécessaire à son entretien sans aide financière de l'État. La Donation royale doit rendre compte de sa gestion au ministre fédéral des Finances.



Intérêts en Afrique - création de l'État indépendant du Congo |


Article détaillé : État indépendant du Congo.



Monument à Arlon. « J'ai entrepris l’œuvre du Congo dans l'intérêt de la civilisation et pour le bien de la Belgique »[9].


Avant d'accéder au trône de Belgique, Léopold II, qui était alors duc de Brabant, s'intéressait déjà à l'idée de colonisation dont il vantait les mérites. Mais il s'intéressait aussi à un système économique en rapport avec la colonisation, qui fut mis en place par les Hollandais : le « système des cultures ». Ce principe, selon Léopold II, « consistait non seulement à acheter le produit des plantations à un prix fixé arbitrairement, mais aussi à mettre en place des fonctionnaires qui obtenaient des primes en fonction de la production ».


En 1876, Léopold II organise une association internationale comme paravent pour son projet privé d´exploitation des richesses de l'Afrique centrale (caoutchouc et ivoire). En 1879, sous le patronage de Léopold, Henry Morton Stanley entre en concurrence avec l'explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza pour acquérir des droits sur la région du Congo qui deviendra le Congo belge. Pendant les cinq années suivantes, Stanley travaille à ouvrir le Congo inférieur à l´exploitation intensive, construisant une route du fleuve inférieur au Stanley Pool (actuellement Pool Malebo), où le fleuve devient navigable. Léopold II charge aussi Stanley d'obtenir des « contrats » d'exploitation de leurs terres par l'Association internationale du Congo (AIC). Grâce à ces contrats, ces territoires seraient proclamés « États libres » par l'AIA, qui aurait alors la souveraineté intégrale des territoires colonisés. L'action de Stanley permet qu'une personne privée — Léopold II — devienne le propriétaire de 2,5 millions de kilomètres carrés ainsi que de la force de travail de ses habitants.


À la conférence de Berlin de 1884-1885, des représentants de 14 pays européens et les États-Unis reconnaissent à l'AIC, présidée par Léopold, la souveraineté sur l'État indépendant du Congo (EIC). Cette conférence prend acte du partage de l'Afrique inter-tropicale par les puissances industrielles européennes dont la Belgique.


En 1891, Léopold II emploie l'explorateur canadien et commandant militaire britannique William Grant Stairs afin de reprendre le contrôle du Katanga, convoité par Cecil Rhodes pour l'Angleterre. L'occupation est essentiellement poussée vers la vallée méridionale du Nil, où Stairs prend possession de l'enclave de Lado à partir de 1894.


Avant même la fin du XIXe siècle, Léopold tient à établir une ligne ferroviaire le long du fleuve Congo et de ses affluents. Il s'agit ainsi de pouvoir écouler vers la côte les produits dont la vente dans le monde doit créer les sources de revenus indispensables à l'autofinancement du Congo et à l'autogestion de son territoire.


Dès le début du XXe siècle, la concurrence coloniale atteindra vite son zénith avec le développement de l'industrie automobile. Le caoutchouc, principale production de l'EIC d'alors, est destiné aux industries automobiles naissantes (Rover, Ford, Mercedes, etc.) ou textiles.


Des témoignages établissant l'exploitation indigne et les mauvais traitements dont est victime la population indigène, y compris l'esclavage, la malnutrition, et la mutilation (l'affaire des mains coupées avec quelques photos à l'appui), en particulier dans l'industrie du caoutchouc, entraînent un mouvement international de protestation mené par le Royaume-Uni et les États-Unis à partir des années 1894-1895. Le journaliste et écrivain Edmund Dene Morel, les diplomates britanniques Edward Bannister, William Pickersgill et Roger Casement, mais aussi le missionnaire suédois E.V Sjöblom ou l'écrivain écossais Conan Doyle s'attachent à alerter l'opinion internationale à ce sujet[réf. nécessaire].


En 1904, une Commission d'enquête est dépêchée sur place.





La Commission d'enquête (1904-1905) |




Affiche montrant des Congolais mutilés.


L'affaire des mains coupées provoqua la mise en place d'une commission d'enquête internationale et indépendante. Présidée par Edmond Janssens, la Commission d'enquête sur les exactions commises dans l'État indépendant du Congo est composée d'Edmond Janssens, avocat général à la Cour de Cassation de Bruxelles, Giacomo Nisco, président de la Cour d'appel à Boma, Edmond de Schumacher, un juriste suisse. La commission se rend de Matadi à la province du Bas-Congo, puis jusqu'à Stanleyville (actuellement Kisangani), au centre du Congo.





Après 4 mois d'investigations sur place et l'audition de centaines de témoins, dont 5 des Congolais mutilés mentionnés dans le rapport Casement, le rapport de la commission confirme la surexploitation, souvent forcée, de la main-d’œuvre indigène (souvent victimes de coercition) qui a eu pour résultat le vidage forcé des villages de leur population mâle qui, en temps normal, approvisionne les familles en produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette, les femmes étant généralement affectées, comme dans la plupart des communautés bantu, à la petite agriculture traditionnelle de subsistance (igname, manioc là où sa culture existe, gousses d'espèces sauvages).

Le fait que les agents européens (plus d'une dizaine de nationalités) œuvrant pour l'EIC (donc pour Léopold II) soient livrés à eux-mêmes, car insuffisamment encadrés et surveillés, n'a pu conduire qu'à des abus. La commission tombe donc « à bras raccourcis » sur les sociétés concessionnaires, désignées comme les principaux coupables[10]. »



[réf. nécessaire]


.


L'emploi d'expéditions militaires est désigné notamment comme source de massacres, mais il faut rappeler que ces campagnes militaires étaient destinées à combattre l'esclavagisme, l'éradication de l'esclavage étant un des buts proclamés par la conférence de Berlin pour l'attribution du Congo à Léopold II. Quant aux mutilations, si certains auteurs estiment qu'elles résultaient « d'une pratique guerrière indigène […] qui n'a pas été réprimée par des responsables européens[11]. », Conan Doyle, lui, écrit clairement en 1909 : « Beaucoup de sources disent que des mutilations de cette sorte étaient inconnues des sauvages. Elles ne se sont répandues que sous le régime européen »[12]. D'autres auteurs rappellent que l'amputation des mains avait pour origine l'obligation pour les soldats congolais de justifier l'utilisation de leurs cartouches auprès de la hiérarchie blanche afin d'éviter qu'ils utilisent leurs fusils pour la chasse. Ces soldats avaient dès lors pris l'habitude d'amputer la main de leurs victimes. Outre que ces faits démontrent l'existence d'une violence importante régnant au Congo, des témoignages rapportent que des amputations ont pu s'être produites sur des personnes vivantes[13],[14].


Quant au fait d'un génocide ou d'une dépopulation du Congo de la moitié de ses habitants par l'exploitation du caoutchouc comme cela a été écrit et réécrit un siècle plus tard à partir de la campagne de presse de l'époque, « il est difficile d'avancer un quelconque pourcentage car les seuls chiffres de population qui sont disponibles sont ceux de groupes restreints d'Européens. Il n'existe donc aucun fondement scientifique »[15] à une telle affirmation. Néanmoins, les auteurs s'accordent pour estimer que le nombre de victimes congolaises pendant cette période se chiffre en millions d'individus [13],[14].



Léopold II jugé par ses contemporains |




  • Mark Twain, 1905 : « Le roi avec 10 millions de morts sur la conscience »[16].

  • En 1907, Octave Mirbeau évoquera les atrocités dans un chapitre de La 628-E8, « Le Caoutchouc rouge » — Ces accusations sont reprises dans le livre Les Fantômes du roi Léopold. Elles ont été énoncées de manière moins radicale par certains historiens, dont Jean Stengers, spécialiste de l'histoire du Congo belge, dans Congo, Mythes et réalités qui cependant considère que le Congo est parmi les colonies d'Afrique qui ont le plus souffert[17].


  • Arthur Conan Doyle, 1909 : « Beaucoup d'entre nous en Angleterre considèrent le crime qui a été commis sur les terres congolaises par le roi Léopold de Belgique et ses partisans comme le plus grand crime jamais répertorié dans les annales de l'humanité. Je suis personnellement tout à fait de cette opinion »[18].



L'annexion du Congo par la Belgique (1908) |




Tombe du roi Léopold II.




Acte de décès du roi Léopold II.


À la suite de pressions étrangères et comme résultante de la Commission Edmond Janssens, le roi Léopold II dont l'intention avait toujours été de léguer le Congo à la Belgique[19],[20], est contraint de le faire non sous la forme d'un legs survenant après sa mort, mais par une annexion votée par le Parlement en 1908. Selon une estimation de l'historien Jules Marchal en 1997, Léopold II tire personnellement de l'exploitation de la colonie l'équivalent de 6 milliards de francs français[21].


L'EIC prend dès lors le nom de Congo belge, mais ce n'est qu'à la fin des années 1920 que ses frontières définitives seront fixées.


Après 52 ans d'administration belge, la colonie qu'il laisse à la Belgique devient indépendante le 30 juin 1960 : République démocratique du Congo. Elle prend le nom de Zaïre en 1971 sous Mobutu Sese Seko dans le cadre de sa politique du « recours à l'authenticité ». Beaucoup de symboles de la colonisation belge sont détruits et la statue de Léopold II à Léopoldville (Kinshasa) déboulonnée, entreposée dans ce qui devait être un parc historique, puis brièvement réinstallée à Kinshasa en 1997 sous le gouvernement de Kabila père.


C'est d'ailleurs en 1997, sous Laurent-Désiré Kabila, que le pays est rebaptisé République démocratique du Congo (RDC).


Le roi Léopold II meurt au château de Laeken le 17 décembre 1909 à deux heures sept minutes du matin et est inhumé dans la crypte royale de l'église Notre-Dame de Laeken à Bruxelles.



Descendance |


La reine Marie-Henriette donne au roi Léopold II quatre enfants :




  • Louise Marie Amélie, princesse de Belgique, duchesse de Saxe, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, née à Bruxelles le 18 février 1858[22] et morte à Wiesbaden le 1er mars 1924[22]. Elle épouse le 4 février 1875[22] (et divorce en 1906) le prince Philippe de Saxe-Cobourg-Kohary (28 mars 1844-3 juillet 1921). Descendance : Léopold (1878-1916) et Dorothée (1881-1967).


  • Léopold Ferdinand Élie Victor Albert Marie, prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, comte de Hainaut (en tant que fils aîné de l'héritier présomptif), puis duc de Brabant (comme héritier présomptif), né à Laeken le 12 juin 1859[22] et mort à Laeken le 22 janvier 1869[22]. Sa mort prématurée à l'âge de neuf ans, est un chagrin énorme pour son père, qui perdait son seul héritier dynastique.


  • Stéphanie Clotilde Louise Herminie Marie Charlotte, princesse de Belgique, duchesse de Saxe, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, archiduchesse d'Autriche, princesse royale de Hongrie et de Bohême, née à Laeken le 21 mai 1864[22] et morte à l'abbaye de Pannonhalma en Hongrie (où elle est inhumée) le 23 août 1945. Elle épouse à Vienne le 10 mai 1881 l'archiduc Rodolphe d'Autriche, héritier du trône de l'empire d'Autriche-Hongrie, mort en d'étranges conditions à Mayerling en compagnie de sa maîtresse Marie Vetsera le 30 janvier 1889. Descendance : Élisabeth-Marie, dite Erzsi (1883-1963). Puis elle épouse contre l'avis de sa famille, le 22 mars 1900, le comte (à partir de 1917 prince) Elemér Lónyay de Nagylónya et Vásárosnamény (1863-1946), diplomate.


  • Clémentine Albertine Marie Léopoldine, princesse de Belgique, duchesse de Saxe, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, née le 30 juillet 1872[23] et morte à Nice le 8 mars 1955[23]. Elle épouse le 14 novembre 1910 Napoléon-Victor Bonaparte (18 juillet 1862-3 mai 1926).




La baronne de Vaughan et le roi (1909).




« L'ABBÉ. — Oh ! Sire, à votre âge !
LE ROI. — Tâchez donc d'en faire autant ! »


En 1899, Léopold II rencontre Blanche Delacroix. Le roi, alors sexagénaire, s'éprend de l'adolescente qu'il titre ensuite baronne de Vaughan. Cette dernière entretient une liaison parallèle avec son amant de toujours, Antoine Durrieux. De la relation entre la baronne de Vaughan et le roi seraient nés deux fils — la paternité du roi Léopold II n'est pas établie —, peu avant leur mariage secret, le 14 décembre 1909, quelques jours seulement avant la mort de Léopold II :



  • Lucien Philippe Marie Antoine (1906-1984), sans descendance ;

  • Philippe Henri Marie François (1907-1914).


La baronne de Vaughan se remarie en 1910 avec son amant de toujours, lequel reconnaît et adopte les enfants naturels de son épouse. La baronne de Vaughan meurt en 1948 dans le sud de la France.



Honneurs |



Décorations |




Buste de Léopold II de Belgique, exposé au musée royal de l'armée au Cinquantenaire.




Arrivée de Léopold II devant le palais de la Nation le jour de son avènement, le 17 décembre 1865.




La Loge royale de Léopold II à l’hippodrome de Groenendael.


Grand maître de l’ordre de Léopold, de l'ordre de la Couronne, de l'ordre de Léopold II et de l'ordre de l'Étoile africaine, décoré de :




  • croix militaire de première classe,


  • grand-croix de l'ordre de la maison ernestine de Saxe,

  • grand-croix de l'ordre du Faucon blanc de Saxe-Weimar,

  • grand-croix de l'ordre de Pierre-Frédéric-Louis d'Oldenbourg,

  • chevalier de l'ordre de Saint-André, de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski, de l'ordre de l'Aigle blanc et de l'ordre de Sainte-Anne de première classe de Russie,

  • chevalier de l'ordre suprême de la Très Sainte Annonciade de Sardaigne,

  • grand-croix de l'ordre de Saint-Ferdinand et du mérite des Deux-Siciles,

  • grand-croix de l'ordre du Sauveur de Grèce,

  • grand-croix de l'ordre royal et distingué de Charles III d'Espagne,

  • grand-croix de l'ordre d'Ernest le Pieux[réf. nécessaire],

  • grand-croix de l'ordre de la Couronne de Saxe,

  • chevalier de l'ordre de la Toison d'or d'Autriche,

  • grand-croix de l’ordre de Saint-Étienne de Hongrie,

  • grand-croix de l’ordre de la Tour et de l'Épée de Portugal,

  • chevalier de l’ordre de l'Aigle noir et grand-croix de l’ordre de l'Aigle rouge de Prusse,

  • chevalier de l’ordre des Séraphins de Suède,

  • chevalier de l’ordre de Saint-Hubert de Bavière,

  • grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur de France,

  • grand-croix de l'ordre de Saint-Joseph de Toscane,

  • chevalier de l'ordre de la Fidélité et grand-croix de l'ordre du Lion de Zaehringen de Bade,

  • grand-croix de l'ordre du Lion néerlandais,

  • grand-croix de l'ordre de Saint-Georges de Hanovre (de),

  • décoré de l'ordre du Médjidié et de l'ordre de l'Osmanié de première classe de Turquie,

  • grand-croix de l'ordre de la Couronne de Wurtemberg,

  • grand-croix de l'ordre de l'Aigle aztèque du Mexique,

  • grand-croix de l’ordre de l’Éléphant du Danemark,

  • chevalier de l'ordre de la Jarretière de la Grande-Bretagne,

  • grand-croix de l'ordre de la Croix du Sud du Brésil,

  • grand commandeur de l'ordre royal de la Maison de Hohenzollern,

  • grand-croix de l'ordre de Louis Ier de Hesse,

  • grand-croix de l'ordre de Saint-Charles de Monaco,

  • grand-croix de l’ordre de l’Éléphant blanc de Siam,

  • grand-croix de l'ordre de Pedro Ier du Brésil,

  • grand-croix de l'ordre du Christ, de Saint-Benoit d'Aviz et de Saint-Jacques de Portugal,

  • grand-croix d'Albert l'Ours d'Anhalt,

  • grand-croix de l'ordre de l'Étoile de Roumanie,

  • décoré de l'ordre du Chrysanthème du Japon,

  • grand-croix de l'Ordre de la Croix de Takovo de Serbie,

  • grand-croix de l'ordre royal de Kamehameha Ier (en) de Hawaï,

  • grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf de Norvège,

  • grand-croix de l'ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte,

  • décoré de la croix de service d'Allemagne.



Toponymes |




  • Boulevard Léopold II, en Région de Bruxelles-Capitale, de la place Sainctelette (à Molenbeek-Saint-Jean) à la place Eugène Simonis (à Koekelberg);


  • Avenue Léopold-II, 16e arrondissement de Paris, quartier d'Auteuil, de la rue Jean de La Fontaine à la place Rodin ;

  • Avenue Léopold II, quartier Cimiez, Nice ;

  • Rue Léopold II, à Thuin ;

  • Arrêt de métro Simonis Léopold II à Bruxelles.



Statuaire |


On trouve la statue de Léopold II dans l'espace public des villes suivantes :



  • Bruxelles (place du Trône-boulevard du Régent)

  • Bruxelles (Jardins du Roi-avenue Louise)

  • Bruxelles-Auderghem, Buste (boulevard du Souverain)

  • Mons (rue des Fossés, derrière l'église Sainte-Elisabeth)

  • Gand

  • Ekeren (province d'Anvers)

  • Ostende[24]

  • Namur (place wiertz)

  • Arlon (carrefour de la Spetz)




Ascendance |




Notes et références |




  1. Créé duc de Brabant le 16 décembre 1840.


  2. a b et cMichel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, Tome I Hesse, Reuss, Saxe, 1976, p. 508.


  3. Arrêté royal du 16 décembre 1840.


  4. Michel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, t. I : Hesse-Reuss-Saxe, 1976, p. 485.


  5. Jean Stengers, « Léopold II et la rivalité franco-anglaise en Afrique, 1882-1884 », dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, t. 47, fasc. 2, 1969, p. 427.


  6. Le règne de Léopold II durera quarante-quatre ans. Il détient jusqu'à présent le record de durée de règne de la dynastie belge.


  7. « Le Roi au comte de Flandre, 26 janvier 1888 », Archives du Palais Royal, Papiers du comte de Flandre.


  8. Lieu-dit de la commune de Mesnil-L'Église en province de Namur.


  9. La même phrase figure sur le Monument aux pionniers belges au Congo situé au parc du Cinquantenaire à Bruxelles.


  10. Vincent Dujardin, Valérie Rosoux, Tanguy de Wilde, Léopold II. Entre génie et gêne. Politique étrangère et colonisation, Éd. Racine, Bruxelles, 2009.


  11. Ibidem.


  12. Conan Doyle, Le Crime du Congo Belge, édition Les Nuits Rouges, page 76.


  13. a et bDavid Van Reybrouck, Congo, une histoire, Actes Sud, 2012.


  14. a et bAdam Hochschild, Les Fantômes du roi Léopold : Le terreur coloniale dans l'État du Congo, 1884-1908, éd. Tallandier, 2007.


  15. J.-L. Vellut, « Regards sur le temps colonial », dans J.-L. Vellut (dir.), La mémoire du Congo. Le temps colonial, Gand, Musée royal de l'Afrique centrale, Éd. Snoeck, 2005.


  16. Mark Twain, Le soliloque du roi Léopold.


  17. Jean Stengers, Congo, Mythes et réalités, Duculot, Gembloux, 1989, p. 190.


  18. Arthur Conan Doyle, Le crime du Congo, préface à l'édition américaine, 1909, éd. Les Nuits rouges, 2007.


  19. Alexandre de Saint-Léger, « Compte-rendu de: Pirenne (Henri) — Histoire de Belgique, t. VII. De la Révolution de 1830 à la guerre de 1914 », Revue du Nord, vol. 70,‎ 1932, p. 146-149 (lire en ligne)


  20. Georges Blanchard (avocat près la Cour d'appel de Chambéry), Formation & constitution publique de l'État indépendant du Congo : thèse pour le doctorat, faculté de droit de l'université de Grenoble, Paris, A. Pedone, 1899(OCLC 935528110, lire en ligne), p. 319 et suivantes


  21. « Le roi des Belges, roi souverain du Congo ? », sur www.cadtm.org, 14 août 2013.


  22. a b c d e et fMichel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, Tome I Hesse, Reuss, Saxe, 1976, p. 525.


  23. a et bMichel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, Tome I Hesse, Reuss, Saxe, 1976, p. 526.


  24. En avril 2004, la main droite d'un personnage féminin de l'ensemble statuaire a été sciée par des activistes pour évoquer les massacres commis dans l'État Indépendant du Congo. Ils ont promis de restituer la main si une plaque était ajoutée au monument pour décrire les atrocités commises dans l'EIC.



Voir aussi |


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Bibliographie |



Il existe plusieurs biographies de Léopold II par Janet Lange, par Barbara Emerson, par Louis de Lichtervelde, par Georges-Henri Dumont, par Pierre Daye, par Ludwig Bauer.



  • Jean-Michel Bruffaerts, Dans la main du géant. Edmond Carton de Wiart au service de Léopold II, Didier Hatier, Bruxelles, 1989 (ISBN 2-87088-667-5).

  • Georges-Henri Dumont, La vie quotidienne en Belgique sous le règne de Léopold II, éditions Le Cri, 1996 (ISBN 978-2-87106-173-1).

  • Matthieu Longue, Léopold II. Une vie à pas de géant, éditions Racine, 2007 (ISBN 978-2-87386-521-4).

  • Vincent Dujardin, Valérie Rosoux, Tanguy de Wilde d'Estmael, Léopold II. Entre génie et gêne. Politique étrangère et colonisation, éditions Racine, 2009 (ISBN 978-2-87386-621-1).

  • Daniel Vangroenweghe, Du sang sur les lianes : Léopold II et son Congo, Aden, Bruxelles, 2010, 456 p. (ISBN 9782805900426).

  • Liane Ranieri, Léopold II urbaniste, Bruxelles, Hayez, 1973, 396 p.


  • Pierre-luc Plasman (préf. Michel Dumoulin), Léopold II, potentat congolais : l'action royale face à la violence coloniale, Bruxelles, Éditions Racine, 2017, 245 p. (ISBN 978-2-39025-009-8).

  • Jean-Michel Bruffaerts, Dans la main du géant. Edmond Carton de Wiart au service de Léopold II, Didier Hatier, Bruxelles, 1989 (ISBN 2870886675).


  • Arthur Conan Doyle, Le Crime du Congo.


  • Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres (Heart of Darkness).


  • Adam Hochschild, Les Fantômes du roi Léopold (King Leopold's Ghost), 2007 (ISBN 978-2-84734-431-8).

  • Maria Petringa, Brazza. A Life for Africa, 2006 (ISBN 9781-4259-11980).


  • Matthieu Longue Léopold II. Une vie à pas de géant, Éditions Racine, Bruxelles, 2007 (ISBN 978-2-87386-521-4).


  • Anne Morelli, Rubino, l'anarchiste italien qui tenta d'assassiner Léopold II, 2006.


  • Jean Stengers, Congo. Mythes et réalités, 2005 ; rééd. 2007 (ISBN 978-2-87386-517-7).


  • David Van Reybrouck, Congo, une histoire, Actes Sud, 2012 (traduit du néerlandais).

  • Michel Massoz, Le Congo de Leopold II.(1878-1908) Récit historique./Le Congo de Papa (1951-1964) / Le Zaïre authentique (1965-1980).



Films |




  • Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire de Peter Bate, Belgique 2004.


  • Daens de Stijn Coninx, Belgique 1993.



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  • Un holocauste oublié au Congo

  • Le roi Léopold II : criminel contre l'humanité


  • Le roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire(ARTE)


  • Les fantômes du Roi Léopold II. Un holocauste oublié (Le Monde diplomatique)




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