ADX Florence








Vue de la prison ADX Florence.


L’United States Penitentiary Administrative Maximum Facility Florence, plus couramment appelée ADX Florence, est une prison fédérale américaine de très haute sécurité (ou Supermax) située à Florence dans le Colorado.


Aussi surnommée Florence ADMAX ou « l'Alcatraz des Rocheuses »[1], elle est gérée par le Bureau fédéral des prisons. Elle fait partie d'un plus vaste complexe pénitentiaire situé à Florence, le Complexe correctionnel fédéral de Florence (en).


Cette prison a été conçue pour héberger les condamnés pour crimes fédéraux jugés les plus dangereux du pays et nécessitant un contrôle étroit. Les principaux condamnés pour terrorisme des États-Unis y sont incarcérés ainsi que les criminels jugés comme les plus dangereux, notamment les mafieux ou les membres de gangs[1].




Sommaire






  • 1 Historique


  • 2 Description


  • 3 Controverses


    • 3.1 Effets psychologiques


    • 3.2 Atteintes aux droits de l'Homme




  • 4 Prisonniers connus


  • 5 Notes et références


    • 5.1 Notes


    • 5.2 Références




  • 6 Voir aussi


    • 6.1 Source externe


    • 6.2 Articles connexes


    • 6.3 Liens externes







Historique |




Vue extérieure de l’entrée de la prison ADX Florence.


Ouvert en novembre 1994, l'ADX Florence a été construite comme une réponse aux meurtres de gardiens pénitentiaires le 22 octobre 1983 au Pénitencier fédéral de Marion (en) (United States Penitentiary ou USP) dans l'Illinois, qui était à l'époque le seul lieu de détention pour les prisonniers les plus dangereux. Ce jour-là, deux détenus, Thomas Silverstein et Clayton Fountain, ont réussi à tuer leurs gardiens accompagnateurs, durant deux incidents différents, en les poignardant après s'être défaits de leurs menottes.[réf. souhaitée]


En conséquence, le pénitencier de Marion fut transformé en une prison dite à « confinement permanent ». Cela revient à maintenir les détenus dans une cellule individuelle entre 22 à 23 heures par jour et sous un étroit contrôle. Les prisonniers ne sont pas autorisés à rencontrer d'autres détenus pour déjeuner, à faire de l'exercice, à fréquenter un service religieux ou à participer à quelque autre activité. Ces interdits permettent de maintenir une surveillance permanente sur le détenu.[réf. souhaitée]


À la suite de ces meurtres, Norman Carlson (en), alors directeur du bureau fédéral des prisons, réussit à convaincre le gouvernement fédéral qu'il fallait concevoir un nouveau type d'établissement pénitentiaire, encore plus sécurisé. Il existait selon lui un besoin d'isoler les détenus incontrôlables, aussi bien du personnel que des autres détenus. La transformation de Marion allait servir de modèle pour la construction de l'ADX Florence, une prison construite spécifiquement et intégralement pour permettre le « contrôle individuel » de chaque détenu.[réf. souhaitée]


Les habitants du comté de Fremont ont plutôt bien accueilli cette nouvelle prison, dans une région touchée par la crise économique. Ce comté héberge déjà 9 autres prisons. Plus de la moitié des emplois de la région sont liés à ce qu'y est appelé aux États-Unis « l'industrie pénitentiaire ». L'ADX fournit entre 750 et 900 emplois permanents, en plus des 1 000 emplois temporaires nécessaires à sa construction. La nouvelle prison est ouverte en novembre 1994 pour un coût total de 60 millions de dollars américains.[réf. souhaitée]


L'ADX Florence est incluse dans un plus vaste complexe pénitentiaire, le Florence Federal Correctional Complex (en) situé à environ deux heures de route au sud de Denver[2], au 5880 Highway 67 à Florence, dans une région plutôt aride. C'est l'une des trois prisons séparées du complexe, chacune ayant un niveau différent de sécurité.[réf. souhaitée]



Description |




Plan de deux cellules-types de l'ADX Florence.




Vue d'artiste d'une cellule.


L'ADX Florence accueille en général entre 400 et 500 prisonniers masculins. Environ 22 % d'entre eux ont tué des codétenus dans d'autres centres pénitentiaires et 35 % se sont rendus coupables de violences à l'égard d'autres détenus ou de gardiens.[réf. souhaitée]


Les services religieux sont dispensés dans une petite chapelle. Le seul contact humain des prisonniers se limite aux gardiens. Le courrier des détenus est limité, systématiquement ouvert et analysé par les gardiens[1].


Les prisonniers sont gardés jusqu'à 23 heures par jour, seuls dans leur cellule[note 1] d'environ 3,5 mètres sur 2 mètres (7,7 mètres carrés)[1], avec un isolement phonique. La plupart du mobilier est intégré à celle-ci, presque entièrement fait en béton moulé, dont le tabouret et le lit (recouvert par un fin matelas). Les repas des prisonniers sont glissés par une fente en bas de la porte de leur cellule[1]. Les détenus peuvent avoir des livres et une radio.


Chaque cellule est équipée de WC, d'une douche à minuteur (pour prévenir les inondations) et d'un évier sans robinet, car jugé potentiellement dangereux. Elles sont aussi équipées d'un miroir en acier poli fixé au mur, d'une lumière électrique, d'un allume-cigarette, ainsi que d'une petite télévision noir et blanc de 13 pouces de diagonale, qui diffuse uniquement des programmes éducatifs et dont les détenus peuvent être privés à titre punitif (tout comme la radio). Les fenêtres sont petites et étroites (10 cm de large sur 120 cm de haut)[1], placées en hauteur dans le mur et pointant vers le ciel, empêchant le prisonnier de situer la position exacte de sa cellule dans la prison[1]. Chaque cellule est sous le contrôle permanent d'une caméra[1]. Pour y accéder, il faut franchir une porte d'acier en plus d'une grille[1].


L'heure durant laquelle le détenu n'est pas en cellule est effectuée seul dans une cour de promenade[note 2], en fait une cage vide à peine plus grande que leur cellule et entourée de murs, d'où les prisonniers peuvent apercevoir le ciel[1]. Ils peuvent aussi, en alternance, faire de l'exercice (toujours seul) dans une petite salle équipée d'une unique barre de traction[1]. Ce type de « sorties » est limité à dix heures par semaine et se déroule par plage de deux heures[1].


Les détenus considérés comme les moins dangereux peuvent toutefois être sujets à un programme de réhabilitation qui dure trois ans, en vue de quitter l'ADX pour une prison moins dure. Chaque année alloue plus de liberté que la précédente, chaque violation fait régresser d'une année. C'est ainsi que certains détenus peuvent faire des travaux manuels dans leur cellule, travailler jusqu'à huit heures par jour et rejoindre d'autres détenus pour de longues plages de détente.[réf. souhaitée]


La prison est équipée d'un nombre important de détecteurs de mouvement et de caméras et comporte 1 400 portes d'acier à ouverture contrôlée. Elle est également entourée d'une clôture de 4 mètres de haut, constituée de fils de fer barbelés et de capteurs laser. La clôture dispose également de capteurs de pression au sol et des chiens d'attaque sont présents dans la zone la séparant des murs de la prison.[réf. souhaitée]



Controverses |



Effets psychologiques |


Plusieurs personnes ont dénoncé les effets psychologiques à long terme d'un tel confinement, effets qui pouvaient être dévastateurs. Les détenus peuvent souffrir d'hallucinations, d'anxiété, d'une impulsivité non contrôlée et pratiquer des auto-mutilations. Selon un rapport de l'organisation Amnesty international, intitulé « Emmuré », en date de juillet 2014, de telles conditions de détention « ne respectent pas les standards internationaux pour un traitement humain des prisonniers »[1].


De plus, le confinement peut encourager des sentiments de rage ou la colère, entraînant des comportements violents. On peut avoir également des effets inverses si la dépression s'installe, rendant les prisonniers extrêmement léthargiques, avec des pertes de mémoire et le refus de tout exercice physique. En 2012, Craig Haney, un expert qui avait témoigné au Congrès américain, déclarait qu'un « pourcentage choquant »[1] des détenus étaient malades mentaux, « souvent très atteints »[1].


Robert Hood, un ancien gardien, a décrit la prison comme extrêmement silencieuse, « une version propre de l'enfer »[1]. « C'est bien pire que la mort », a-t-il estimé[1].


Jamie Fellner, une spécialiste des prisons américaines de l'organisation humanitaire Human Rights Watch qui a visité deux fois la prison, déclare à l'AFP : « C'est une version high tech de l'enfer. (...) ADX est moderne, propre, bien gérée. Tout brille. Mais à l'intérieur, vous avez des centaines d'hommes isolés en permanence, privés de contacts sociaux ordinaires avec les autres. (...) Il est difficile de décrire l'intensité implacable de la surveillance à laquelle ils sont soumis »[1].



Atteintes aux droits de l'Homme |


Article détaillé : Droits de l'homme.

La Maximum Security Facility, la prison de très haute sécurité de Marion dans l'Illinois qui a servi de modèle pour l'ADX Florence, a été dénoncée par Amnesty International comme violant les standards minimums définis par l'Organisation des Nations unies pour le traitement des prisonniers[1].



Des prisonniers de l'ADX Florence se sont plaints au sujet de mesures qu'ils jugent excessives, prises par des gardiens et des fonctionnaires dans ces types d'établissements[réf. souhaitée]. Comme le rapporte l'AFP en juillet 2015[1] :



« selon une plainte, "Cunningham v. Federal Bureau of Prisons", déposée en 2012 contre le Bureau des prisons, "de nombreux prisonniers à ADX gémissent interminablement, crient, cognent contre les murs de leur cellule. Certains se mutilent avec des rasoirs, des éclats de verre, des os de poulet aiguisés (...) avalent des lames de rasoir, des coupe-ongles... D'autres ont des conversations délirantes avec des voix qu'ils entendent dans leur tête, oublieux de la réalité". La plainte précise que les tentatives de suicide sont fréquentes[1]. »



La surveillance constante[1] et les fouilles aléatoires peuvent être considérées comme humiliantes, et leur fréquence peut être employée comme une méthode d'intimidation et de privation de sommeil[réf. souhaitée]. Toujours selon Amnesty, beaucoup de détenus ne supportent pas ces « conditions d'une dureté inacceptable »[1].


D'autres prisonniers s'arrêtent de manger, et sont alors nourris de force[1]. En février 2014, selon Amnesty, entre huit et dix prisonniers de l'unité H ont ainsi observé une grève de la faim[1].



Prisonniers connus |




  • Barry Mills (Aryan Brotherhood) (1948-2018), emprisonné pour divers crimes pendant 40 ans, notamment des meurtres en prison.


  • Charles Harrelson (1938-2007), père de l'acteur Woody Harrelson, emprisonné pour avoir tué le juge fédéral John H. Wood, Jr., le 29 mai 1979 ; en 1982, il a prétendu avoir participé à l'assassinat de John F. Kennedy.


  • David Lane (1938-2007), « suprémaciste blanc », meurtrier d'Alan Berg, un animateur juif libéral de débat télévisé.


  • Eric Rudolph, poseur de bombe du Centennial Olympic Park à Atlanta.


  • Francisco Javier Arellano Félix (en), trafiquant de drogue du Cartel de Tijuana.


  • Howard « Pappy » Mason (en), trafiquant de drogue emprisonné pour avoir tué le policier Eddie Byrne.


  • José Padilla (Abdullah al-Muhajir), terroriste islamiste condamné en 2008.


  • Larry Hoover (en), leader des Black Gangster Disciples Nation de Chicago.


  • Matthew F. Hale (en), suprémaciste blanc condamné pour avoir ordonné l'assassinat d'un juge fédéral.


  • Michael Swango, un médecin tueur en série, arrêté en 1997 pour avoir tué jusqu'à 60 personnes.


  • Ramzi Yousef, terroriste islamiste, impliqué dans l'attentat à la bombe contre le World Trade Center en 1993.


  • Richard Reid, terroriste islamiste, surnommé « Shoe bomber ».


  • Robert Hanssen, agent du FBI condamné pour espionnage au profit de l'Union soviétique et de la Russie.


  • Terry Nichols, conspirateur de l'attentat d'Oklahoma City.


  • Theodore Kaczynski, surnommé « Unabomber ».


  • Timothy McVeigh, responsable de l'attentat d'Oklahoma City, exécuté le 11 juin 2001 au pénitencier de Terre Haute.


  • Zacarias Moussaoui, condamné pour conspiration dans les attentats du 11 septembre 2001.


  • Ahmed Khalfan Gailani, ex-détenu de Guantanamo.


  • Vito Rizzuto, chef du clan Rizzuto et le présumé chef de la mafia montréalaise. (libéré en octobre 2012)


  • Anthony Casso (en), mafieux (famille Lucchese de New York).

  • Salvatore « Sammy the Bull » Gravano, mafieux new-yorkais de la famille Gambino.


  • Djokhar Tsarnaev, auteur des attentats de Boston le 15 avril 2013 ; condamné à mort par injection létale le 24 juillet 2015, il est emprisonné à l'ADX Florence durant la procédure d'appel[1]


  • Thomas Silverstein (Aryan Brotherhood), meurtrier détenu à l'isolement depuis 1983, incarcéré à ADX Florence depuis 2005.


  • Yū Kikumura, membre présumé de l'armée rouge japonaise, incarcéré de 1988 à 2007.


  • Dandeny Muñoz Mosquera, alias « La Quica », principal tueur à gage de Pablo Escobar.


  • Joaquín Guzmán dit « El Chapo », dirigeant du cartel de Sinaloa y sera emprisonné en juin 2019.[réf. nécessaire]


Voir l'article anglophone ADX Florence pour un panorama complet.



Notes et références |



Notes |





  1. Photo d'une cellule, media.npr.org (consulté le 21 juin 2015).


  2. Photo de la cour de promenade, msnbcmedia4.msn.com (consulté le 21 juin 2015).




Références |





  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z« États-Unis : Djokhar Tsarnaev dans une prison comparée à l'enfer sur terre », Brigitte Dusseau pour l'Agence France-Presse, sur le site Yahoo!.com, 19 juillet 2015.


  2. parcours Denver-Florence sur Google Map (consulté le 20 juillet 205).




  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « ADX Florence » (voir la liste des auteurs).


Voir aussi |



Source externe |


Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.



  • Brigitte Dusseau, « États-Unis : Djokhar Tsarnaev dans une prison comparée à l'enfer sur terre », sur Yahoo!.com avec AFP, 19 juillet 2015(consulté le 19 juillet 2015) Document utilisé pour la rédaction de l’article


Articles connexes |


  • Supermax


Liens externes |




  • (en) Le site officiel du Federal Bureau of Prisons et sa section sur l'ADX Florence.


  • Image satellite du pénitencier sur Windows Live Local.


  • Image satellite du pénitencier sur Google Maps.



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