Philippe Kieffer
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Philippe Kieffer | ||
Naissance | 24 octobre 1899 Port-au-Prince (Haïti) | |
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Décès | 20 novembre 1962(à 63 ans) Cormeilles-en-Parisis (France) | |
Origine | France | |
Arme | Marine nationale | |
Grade | 1954 : capitaine de frégate de réserve | |
Années de service | 1939-1945 | |
Commandement | 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Forces Navales Françaises Libres Bataille de Normandie (Sword Beach) | |
Distinctions | Commandeur de la Légion d’honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1939-1945 ((6 palmes de bronze et 1 étoile de bronze)) Croix du combattant | |
Autres fonctions | Membre de l'Assemblée Consultative en 1945 Conseiller général du Calvados | |
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Philippe Kieffer, né à Port-au-Prince (Haïti) le 24 octobre 1899 et mort à Cormeilles-en-Parisis le 20 novembre 1962, est un officier de la Marine nationale française et Compagnon de la Libération. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a créé et commandé le 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos, connus à posteriori sous le nom des Commandos Kieffer, qui ont combattu lors du débarquement de Normandie.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Avant-guerre
1.2 La Seconde Guerre mondiale
1.2.1 1944
1.3 Après la guerre
1.4 Distinctions
1.5 Hommages
2 Commandos Kieffer
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Bibliographie
4.2 Liens externes
Biographie |
Avant-guerre |
Marie-Joseph-Charles-Philippe Kieffer naît à Haïti d'une famille catholique d'origine alsacienne[1]. Son père avait fui l'annexion et s'était installé en Haïti où il avait épousé une Anglaise. Le couple aura quatre enfants, dont Philippe, né le 24 octobre 1899[2].
Philippe Kieffer passe ensuite ses années de lycée à Jersey[1]. Il poursuit ses études aux États-Unis et est diplômé d'une haute école de commerce à Chicago[3].
Il devient directeur de banque, d'abord en Haïti où il se marie et où naissent ses deux premiers enfants. Il y est codirecteur de la Banque nationale de la République d’Haïti ainsi que secrétaire de la chambre de communication. Il est ensuite directeur de banque aux États-Unis puis au Canada. Selon Taillemite, il est plutôt fonctionnaire colonial en Afrique Équatoriale française[4].
La Seconde Guerre mondiale |
Il est à New York lorsque la guerre s'annonce. Il revient en France en mai 1939[3] pour y rejoindre sa famille[5]. Malgré son âge (40 ans), il se présente comme volontaire et officier de réserve. D'abord sous-lieutenant, interprète militaire dans l'armée de terre, il entre dans la Marine le 10 septembre 1939 comme quartier-maître secrétaire auprès de l'amiral Nord[3],[4]. Il est affecté au cuirassé Courbet et participe à la bataille de Dunkerque.
Après la défaite de la France, l'enseigne de vaisseau Kieffer répond à l'appel du général de Gaulle en partant pour le Royaume-Uni dès le 19 juin 1940. Il s'engage dans les Forces navales françaises libres le jour de leur création, le 1er juillet 1940 comme « officier de réserve interprète et du chiffre (ORIC) ».
Impressionné par les méthodes des commandos britanniques, il constitue en 1942 la « Troop 1 » des Commandos français avec une vingtaine de volontaires, dans les environs de Portsmouth. En 1943, le 1er Bataillon (1er B.F.M.C) est fort de Trois Troops la no 1, la no 8 du capitaine Trepel — qui disparaît au cours d'un raid nocturne — et la Troop d'Appui (K-Guns).
C'est au redoutable centre d'entraînement commando d'Achnacarry en Écosse que ces hommes ont été formés et ont reçu le fameux béret vert. En mai 1944, quelques semaines avant le Débarquement, ils reçoivent leur propre insigne : écu de bronze chargé du brick de l'aventure et barré du poignard des commandos avec dans le coin senestre la croix de Lorraine et souligné d'une banderole portant l'inscription « 1er Bllon (bataillon) F.M.Commando ». Ils le porteront sur le béret vert « à l'anglaise » c'est-à-dire sur le bord gauche relevé. Le dessin est dû à l'un d'entre eux, le caporal Maurice Chauvet. Appréciant à leur juste valeur les qualités des Français, les Britanniques incorporent le bataillon au sein du Commando no 4 de la Brigade des Forces spéciales. Il aura l'honneur suprême de débarquer le premier en France au Jour J.
1944 |
Promu lieutenant de vaisseau, puis capitaine de corvette à la veille du Jour J, Kieffer débarque le 6 juin en Normandie à la tête de ses hommes du 1er bataillon de fusiliers marins commandos fort de deux Troops de combat et d’une 1/2 Troop d’appui (K-Guns), en tout 177 hommes. Ils débarquent sur la plage Sword à Colleville-Montgomery, malgré des pertes significatives — en tout pour le 6 juin : deux officiers et huit hommes tués plus des blessés — ils s’emparent d’une pièce de 50 mm encuvée qui avait mis à mal la péniche LCI 523 (1re Troop), puis de l'ex-casino de Riva-Bella avant de s’enfoncer dans les terres par Colleville et Saint-Aubin-d'Arquenay pour faire jonction à Pegasus Bridge (Bénouville) avec les Airborne britanniques de la 6e DAP. Ils y arrivent vers 16 h 30. Kieffer sera blessé deux fois ce jour-là. Au soir du 6 juin, le 1er B.F.M.C. aura perdu presque 25 % de ses effectifs. Il occupe alors les lisières du Plain vers 20 h.
Au cours de la dure campagne de Normandie, les commandos restèrent en première ligne (secteur Le Plain - Amfreville) et combattirent jusqu’au 27 août 1944, puis le bataillon fut recomplété en Grande-Bretagne pour de futures missions. En novembre 1944, le 1er BFMC fut débarqué sur l’île de Walcheren en Hollande, s’empara en combattant de Flessingue, dans le cadre d’une opération combinée alliée avec les commandos britanniques dans le but de dégager les accès du port d'Anvers.
Après la guerre |
La guerre finie, Philippe Kieffer quitte l’armée avec le grade de capitaine de corvette et est élu conseiller général d'Isigny-sur-Mer (Calvados) en septembre 1945, sous l'étiquette France Combattante-MRP. Il en démissionne le 2 juin 1946 après son échec aux élections législatives. Il est également conseiller municipal de Grandcamp-les-Bains (Calvados) où il possède une résidence, non loin des lieux du débarquement.
Membre de l'Assemblée consultative en 1945, il participe après la guerre à l'État-major des forces interalliées.
En 1950, il s'installe avec sa famille à Cormeilles-en-Parisis (actuel Val-d'Oise).
En 1954, il est promu capitaine de frégate de réserve.
En 1962, il est conseiller sur le film Le Jour le plus long[6]. Atteint d'hémiplégie[1], il meurt cette même année dans sa maison de Cormeilles-en-Parisis et est inhumé à Grandcamp-les-Bains.
Son livre de souvenirs, Béret vert, paru en 1948, est un classique du genre.
Distinctions |
Commandeur de la Légion d’honneur le 22 novembre 1955 Sa croix de chevalier lui a été remise le 29 mai 1945 dans la cour du ministère de la Marine.
Compagnon de la Libération - décret du 28 août 1944 (croix no 828)
Croix de guerre 1939-1945 (6 palmes de bronze et 1 étoile de bronze)- Croix du combattant
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre (1940)
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec agrafes « France », « Grande-Bretagne », « Libération », « Allemagne »- Médaille de la France libérée
Insigne des blessés militaires (blessé le 6 juin 1944, évacué le 8 juin)
Médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement (bronze)
Médaille de la jeunesse et des sports (argent)- Membre de l’ordre de l'Empire britannique (MBE)
Military Cross britannique (MC), remise le 16 juillet 1944 par le maréchal britannique Bernard Montgomery
1939-45 Star britannique
France and Germany Star britannique
Defence Medal 1939-45 britannique
Hommages |
En sa mémoire, un centre de préparation militaire marine (PMM) a repris son nom. Originellement spécialisée dans la formation des fusiliers et commandos marine et fermée à la suite de la suppression du service militaire, cette PMM a été réactivée en 2005.
Tape de bouche de la PMM C.F. (Capitaine de frégate) KIEFFER.
Le 8 mai 2008, sur la plage de Ouistreham où se tenait pour la première fois les commémorations nationales du 8 mai, le président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un sixième commando de marine, spécialisé dans les nouvelles technologies, qui portera le nom de Commando Kieffer.
Le 11 novembre 2009, un monument à la mémoire de Philippe Kieffer a été dévoilé devant les locaux de l'ambassade de France en Haïti par le président René Préval et l'une des filles du capitaine de frégate honoraire, Mme Maryse Kieffer-Gibbons[7].
Commandos Kieffer |
Le commando Kieffer était composé de fusiliers marins qui s'étaient, pour la plupart, engagés dans les Forces navales françaises libres — aux côtés des bérets verts britanniques — alors qu’ils se trouvaient au Royaume-Uni. Certains rejoignirent les FNFL après l'évacuation de Dunkerque d’autres s'évadèrent de France occupée ; enfin un groupe arriva d’Afrique. Quarante pour cent des fusiliers marins de ce commando étaient bretons. Ils durent subir le dur entrainement et la sélection impitoyable au centre commando d'Achnacarry en Écosse où ils gagnaient le droit au port du béret vert mythique. Quinze Français de la 1re compagnie, sous les ordres de l'officier des équipages Francis Vourch, avaient participé au raid sur Dieppe aux côtés des commandos britanniques et canadiens « Opération Jubilé ».
Aujourd’hui, deux des sept commandos marine français portent le nom d’un officier du 1er B.F.M.C mort au combat :
Commando Hubert (nageurs de combat du COS)- Commando Trépel
Un septième commando a été créé à l'été 2008 sous le nom de Commando Kieffer.
Les commandos marine français ont conservé le béret vert britannique. Ils arborent sur l'épaule gauche les fourragères gagnées au cours de nombreuses actions d’éclat.
Notes et références |
« Article Ouest France, 07/05/2008. »
Article de l'Alsace « Kieffer, l'Alsacien » du 9 mai 2008.
Trouplin 2010.
Taillemite 2002, p. 276.
Philippe Kieffer, un homme avant d'être une légende, Christophe Meunier, le 20 octobre 2013.
Dans lequel son rôle est tenu par Christian Marquand.
« Hommage à la mémoire du Commandant Kieffer, Ambassade de France en Haïti, 11 novembre 2009. »
Voir aussi |
Bibliographie |
Philippe Kieffer - Chef des commandos de la France libre, Benjamin Massieu, Éditions Pierre de Taillac, 2013.
« Philippe Kieffer », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, 2010 [notice sur le site de l'ordre de la Libération].
« Kieffer (Marie-Joseph-Charles-Philippe) », dans Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, éditions Tallandier, 2002(ISBN 2-84734-008-4), p. 276.
J’ai débarqué le 6 juin 1944 de Gwenn-Aël Bolloré.
Le Commando Kieffer, documentaire de Cédric Condom et Gwenaëlle de Kergommeaux
Le Commando no 4 de Stéphane Simonnet et Le Penven, Heimdal, 2004.
Béret vert, Philippe Kieffer, France-Empire, 1952.
Liens externes |
Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque royale des Pays-Bas • WorldCat
- Biographie de Philippe Kieffer sur le site de l'ordre de la Libération
- « Site commandos-fnfl.ifrance.com »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « Fusiliers et commandos » sur le site de la Marine nationale
- Site officiel du musée des fusiliers marins et commandos de la Marine nationale - Lorient
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