Japonais
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Cet article concerne la langue japonaise. Pour le peuple japonais, voir Japonais (peuple).
Japonais 日本語 (nihongo).mw-parser-output .entete.bd{background-image:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Picto_infobox_comicballoon.png")} | |
Pays | Japon |
---|---|
Nombre de locuteurs | 128 millions |
Typologie | SOV, agglutinante, accusative, morique, à accent de hauteur |
Classification par famille | |
| |
Statut officiel | |
Langue officielle | Japon (de facto) Angaur (Palaos) |
Codes de langue | |
ISO 639-1 | ja |
ISO 639-2 | jpn |
ISO 639-3 | jpn |
Étendue | langue individuelle |
Type | langue vivante |
IETF | ja |
Linguasphère | 45-CAA |
WALS | jpn |
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) 第1条 Subete no ningen wa, umarenagara ni shite jiyūdeari, katsu, songen to kenri to ni tsuite byōdōdearu. Ningen wa, risei to ryōshin to o sadzuke rarete ori, tagaini dōhō no seishin o motte kōdō shinakereba naranai. | |
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Le japonais est la langue du Japon, parlée par le peuple japonais. Néanmoins, aucune loi ne lui donne le statut de langue officielle, même si elle est en revanche la langue des documents officiels et de l'éducation. Le japonais est également utilisé par la diaspora nippone (notamment au Brésil et au Pérou, où d'importantes communautés parlant cette langue sont implantées, comme à Lima et à Sao Paulo) ainsi que sur l'île de Anguar dans les Palaos.
En japonais, langue japonaise se dit nihongo (日本語 ). Les caractères 日本 désignent le Japon (cf. Noms du Japon), et le dernier caractère, 語, signifie langue. Toutefois, les Japonais eux-mêmes utilisent le mot kokugo (国語 , lit. « langue du pays » ou « langue nationale ») pour faire référence à leur langue.
Le japonais appartient à la famille isolée des langues japoniques. Son vocabulaire s'est notablement enrichi, au cours de l'Histoire, par le truchement de divers emprunts : le plus remarquable est la présence de nombreux vocables issus ou dérivés de la langue chinoise écrite, ce qui explique que le japonais soit qualifié de « langue sinoxénique » ; d'autre part, la langue contemporaine effectue de fréquents emprunts à diverses langues européennes, particulièrement à l'anglais.
Sommaire
1 Avant l’écriture
2 Systèmes graphiques
3 Locuteurs
4 Origine
5 Histoire du japonais
6 Grammaire, syntaxe et usages
7 Politesse
8 Dialectes
9 Exemples
10 Apprentissage du japonais par les non-japonais
11 Notes et références
12 Voir aussi
12.1 Bibliographie
12.2 Articles connexes
12.3 Liens externes
Avant l’écriture |
Les mots japonais sont généralement appelés Yamato-kotoba (大和言葉 , littéralement « les mots (du pays) de Yamato ») ou Wago (和語 , littéralement « mots japonais »), par opposition aux mots sino-japonais (漢語, kango ) et aux emprunts aux langues étrangères (外来語, gairaigo ). Selon Jean-Jacques Origas : « Yamato désigne les plaines et monts autour de l’ancienne capitale de Nara, et dans une seconde acception, toutes les terres soumises à l'autorité impériale. L’appellation officielle de Nihon, d’origine sino-japonaise, n’est employée qu'à partir du VIIe siècle ».
La phonologie de cette langue indigène japonaise a survécu sans grand changement (à l'exception du timbre vocalique de certaines syllabes), comme on peut en juger en comparant par exemple les mots indigènes me, aki, asa, ame, umi, kumo du japonais moderne aux mêmes mots du Man'yōshū (VIIIe siècle).
- Ce système vocalique, de nature différente du chinois, se limite à cinq possibilités : A I U E O, chacune de ces voyelles étant en principe une brève. Deux voyelles contiguës seront, soit prononcées successivement, soit formeront une seule voyelle longue (dans le japonais actuel). Il n'existe pas de voyelle nasale.
- La langue ancienne (époque du Man'yōshū) présentait une autre série de voyelles (notées ï, ë, ö par les spécialistes) qui ont disparu par la suite.
- Deux semi-voyelles, y et w, toujours combinées dans l'ordre semi-voyelle + voyelle :
YA YU YO et WA WI WU WE WO (WI, WU et WE ont disparu).
Toutes ces voyelles ont par la suite été doublées de leur équivalent en voyelles longues (transcrites en romaines avec un macron diacritique), principalement pour la lecture de termes non indigènes, mais aussi du lexique sino-japonais, comme Kyōto.
Les consonnes, toujours suivies d'une voyelle (syllabe ouverte), sont peu nombreuses.
- sourdes : K S T P H ;
- sonores : G Z R D B ;
- nasales : G N M.
La consonne N, d'apparition plus tardive, constitue une exception car elle apparaît à la fin d'une syllabe ou à la fin d'un mot.
Une consonne peut être associée à YA YU YO pour former les consonnes sourdes : KYA KYU KYO, SHA SHU SHO, CHA CHU CHO, PYA PYU PYO, HYA HYU HYO, et de même pour les autres consonnes.
Systèmes graphiques |
La langue japonaise utilise conjointement deux ensembles de caractères distincts :
- les kanjis (漢字 , littéralement « caractères des Han », ethnonyme des Chinois) écriture logographique d'origine chinoise ;
- les kanas (仮名 ), système moraïque dérivé des kanjis. Les kanas se divisent eux-mêmes en deux groupes, les hiraganas (平仮名 ) et les katakanas (片仮名 ) :
- Les katakanas sont employés pour l'écriture de mots d'origine étrangère au Japon (par exemple チーズ, chīzu, de cheese, « fromage » en anglais) appelés gairaigo (外来語 , littéralement « mots venus de l'extérieur »), d'onomatopées, de mots que l'on veut mettre en relief (comme pour l'italique dans l'alphabet latin), et de temps en temps de noms d'animaux et de végétation (surtout dans l'académisme et dans les restaurants), etc. ;
- Les hiraganas ont été composés à partir des kanjis par simplification progressive de leur forme cursive (ex. : 安→あ), alors que les katakanas sont eux une partie extraite d'un kanji (ex. : 多→タ). Les hiraganas sont utilisés pour noter la plupart des mots et affixes grammaticaux, les mots japonais (dont la plupart peuvent aussi s'écrire en kanjis) et parfois à donner la lecture de kanjis.
Il existe plusieurs méthodes de transcription du japonais en lettres latines ou rōmaji (ローマ字 ). La plus utilisée à l'étranger est la méthode Hepburn dite modifiée ou révisée (appelée Hebon-shiki au Japon). Cependant, un certain nombre de Japonais utilisent la méthode Kunrei ou kunrei-shiki qui diffère légèrement de Hepburn (certains Japonais, notamment ceux qui ont poursuivi des études supérieures, utilisent tout de même la méthode Hepburn).
Voici les kanas (hiraganas et katakanas) de base avec leur transcription dans le système Hepburn :
あア | かカ | さサ | たタ | なナ | はハ | まマ | やヤ | らラ | わワ | んン |
a | ka | sa | ta | na | ha | ma | ya | ra | wa | n’ |
いイ | きキ | しシ | ちチ | にニ | ひヒ | みミ | りリ | ゐヰ | ||
i | ki | shi | chi | ni | hi | mi | ri | (i) | ||
うウ | くク | すス | つツ | ぬヌ | ふフ | むム | ゆユ | るル | ||
u | ku | su | tsu | nu | hu(fu) | mu | yu | ru | ||
えエ | けケ | せセ | てテ | ねネ | へヘ | めメ | れレ | ゑヱ | ||
e | ke | se | te | ne | he | me | re | (e) | ||
おオ | こコ | そソ | とト | のノ | ほホ | もモ | よヨ | ろロ | をヲ | |
o | ko | so | to | no | ho | mo | yo | ro | wo(o) |
De plus, il est possible d'ajouter aux kanji des petits hiragana pour faciliter la lecture des enfants (furigana)
Certains kanas peuvent être modifiés par les diacritiques des syllabaires japonais, à savoir le dakuten (゛) et le handakuten (゜). Par exemple :
か ka → が ga ;
さ sa → ざ za ;
た ta → だ da ;
は ha → ば ba et ぱ pa.
Les syllabes écrites en H désignent une voyelle aspirée (HA, HI, HU(FU), HE, HO) et que les syllabes écrites en R se prononcent d'une façon proche d'un L français un peu forcé (RA, RI, RU, RE, RO). Dans ce tableau, les signes (e) et (i) présentés n'existent plus dans le japonais actuel.
Locuteurs |
Le japonais est parlé par les 128 millions d'habitants du Japon. Dans certains pays ayant été colonisés par le Japon jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale tels que Taïwan ou la Corée, il persiste de manière résiduelle quelques milliers de nipponophones de bonne compétence. Au Brésil si le japonais demeure parlé par nombre de sexagénaires issus de l'immigration (Nikkei Burajiru-jin), la transmission inter-générationnelle semble arrêtée.
Par ailleurs, le japonais est couramment enseigné comme langue étrangère dans la plupart des pays d'Asie orientale et d'Océanie. En effet, le Japon est la troisième puissance économique mondiale et le japonais fait partie des douze langues les plus parlées dans le monde, du moins en tant que langue maternelle. Le japonais serait ainsi parlé dans le monde par un peu plus de 128 millions d'habitants[1].
À noter que le japonais est encore parlé dans plusieurs îles du Pacifique autrefois sous mandat japonais : îles Carolines (sous mandat japonais de 1914 à 1945), îles Marshall (1914-1945), les locuteurs ont généralement plus de soixante-dix ans.
Origine |
Le japonais a longtemps été classé dans la famille des langues altaïques avec le mongol, le turc, le toungouze et le coréen[2],[3],[4],[5], mais l'existence même d'une famille altaïque est niée par de nombreux spécialistes[6],[7],[8],[9]. Certaines théories font du japonais une langue mixte, mélangeant des éléments des langues altaïques et des langues austronésiennes. D'autres y voient une langue mixte avec un substrat proche de l'aïnou (probablement issu de la période Jomon), et un superstrat proche du coréen (issu de la période Yayoi).
Le japonais est donc aujourd'hui encore généralement considéré comme un isolat linguistique. Les langues ryukyu (traditionnellement classées comme « dialectes japonais ») sont les seules langues dont la parenté avec le japonais a été prouvée.
Histoire du japonais |
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Les différents peuples japonais n'avaient pas d'écriture jusqu'au IVe siècle apr. J.-C. L'apport de l'écriture se fit par les moines bouddhistes chinois du courant chán, qui apportèrent aussi de nombreux autres aspects de la culture chinoise et du bouddhisme[réf. souhaitée]. Les Japonais rencontrent de nombreuses difficultés à adapter cette écriture à leur langue, car elle est très différente du chinois. Ils commencent par utiliser les signes dont la prononciation est la plus proche de celle du japonais. Les signes chinois, appelés Kanji par les Japonais, sont principalement des idéogrammes, et les Japonais vont donc utiliser différentes façons de les prononcer en les associant. Ils gardent d'une part une prononciation japonaise, dite kun (訓 ), et ajoute la ou les prononciation(s) issue(s) du chinois on (音 ). Par exemple le signe 人 (personne) se prononce hito avec la prononciation kun, et jin avec la prononciation on. Il peut aussi arriver que certains signes aient plusieurs prononciations différentes, selon l'association qui est faite avec un autre signe. Il arrive ainsi, même aujourd'hui, que les Japonais puissent comprendre un signe sans pouvoir le lire.
Le plus ancien livre en langue japonaise écrit encore connu de nos jours est le Kojiki (712), alors écrit en caractères chinois.
À l'époque de Nara (710-784), les Japonais commencent à utiliser les idéogrammes chinois pour la langue japonaise, la prononciation japonaise des mots est alors associée aux caractères chinois. Ces caractères utilisés de la sorte sont aujourd’hui appelés man'yōgana, dont la plus ancienne trace est dans le Man'yōshū, un recueil de courts poèmes japonais (les waka), écrit aux environs de 760.
Par la suite, ces signes vont être utilisés pour créer un alphabet simplifié, les kanas qui seront sous deux formes, katakana et 'hiragana, dont la forme actuelle est créée vers 1900, et son utilisation normalisée en 1946[10]. Voir tableau.
À l'époque Edo (1603-1868), la base de la langue parlée aujourd'hui s'installe.
Puis durant l'ère Meiji de nombreux mots occidentaux entrent dans le vocabulaire japonais.
Aujourd'hui les katakanas sont principalement utilisés pour les mots d'origine étrangère, et les trois typographies, Kanji, Katakana et Hiragana se mélangent pour écrire la langue japonaise qui continue d'évoluer.
Grammaire, syntaxe et usages |
Le japonais est une langue agglutinante, dite « à tête finale » (et une langue SOV) : le prédicat se place à la fin de la phrase, l'objet est placé devant le verbe, l'adjectif se met devant le substantif, et la morphologie est principalement suffixante. La forme OSV est commune si le sujet de la phrase est traité de façon topicalisée[11].
Il n'y a ni article, ni genre, ni nombre ; les verbes ne se conjuguent pas selon les personnes (je, tu, il…) ; des particules invariables indiquent la fonction du mot dans la phrase (leur rôle est donc similaire à celui des cas dans la plupart des langues agglutinantes ou flexionnelles. En japonais, on précise les éléments susmentionnés si le besoin s'en fait sentir (par exemple pour lever une ambiguïté).
Les déterminants possessifs tels que « mon/ma/mes » ainsi que l'appartenance – indiquée en français par la préposition « de » – se traduisent par la particule no.
Exemple :
私の猫です。 | |||
Watashi | no | neko | desu |
pronom 1P | possessif | chat | être |
C'est mon chat Ce sont mes chats. |
たくみさんの本。 | |||
Takumi | -san | no | hon |
Takumi | (titre honorifique) | possessif | livre |
Le livre de Takumi. Les livres de Takumi. |
Seul le contexte où on prononce ces phrases peut donner une indication sur le nombre.
Il est également possible d'utiliser des phrases minimales.
Politesse |
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La langue honorifique, ou en japonais keigo (敬語 ), constitue d'un certain point de vue une langue dans la langue, et est le reflet direct de la structure et des interactions sociales.
L'utilisation de la politesse est un pré-requis dans la majorité des situations sociales : cet élément est plus important au Japon qu'en Occident.
La systémique de la politesse japonaise peut apparaître difficile au premier abord, mais ses concepts de base sont relativement faciles à intégrer. Cependant, la maîtrise de la politesse japonaise à un niveau avancé, subtil et instinctif, notamment à l'écrit, est, de l'aveu des Japonais eux-mêmes, particulièrement ardue.
Pour reprendre la définition du sinologue Sadaki Hagino, la politesse japonaise peut se définir comme « un système organisé de mots visant à exprimer la reconnaissance de différentes nuances de différence de hauteur entre plusieurs personnes » (敬語は人間のなんらかの意味の上下関係の認識を表現する語彙の体系である ). D'autres langues, comme le coréen et le javanais, connaissent un système comparable.
Alors que dans la majorité des langues occidentales la « politesse » ne s'exprime que vis-à-vis de son interlocuteur (choix du tutoiement ou du vouvoiement en français par exemple), il existe une distinction claire dans la politesse japonaise entre :
- le wadai (話題), objet de la conversation, c'est-à-dire la personne/le groupe social dont on parle.
- le dentatsu (伝達), [situation de] communication, c'est-à-dire la personne/le groupe social à qui l'on parle.
Par ailleurs, la politesse japonaise repose sur la distinction fondamentale entre uchi (内, « intérieur », c'est-à-dire les membres de son propre groupe social) et soto (外, « extérieur », c'est-à-dire les membres d'un groupe social différent de son propre groupe).
La politesse japonaise comporte concrètement trois dimensions relativement indépendantes : sonkeigo (尊敬語), langage de respect ; kenjōgo (謙譲語), langage d'humilité ; teineigo (丁寧語), langage de courtoisie. Chacune de ces trois dimensions possède un certain nombre de nuances, notamment d'intensité.
On peut également noter la différence d'intensité entre les suffixes chan (ちゃん), kun (君), san (さん), sama (様) et dono (殿) pour ne citer qu'eux. Ces suffixes neutres sont ajoutés aux noms des personnes à qui on s'adresse, que ce soit verbalement ou oralement. Ces mots n'ont pas de traduction propre et sont contextuellement traduits en français par « M./Mme/Mlle ». L'adresse d'un courrier utilise toujours le suffixe sama (様) au minimum et le suffixe dono (殿) dans certains cas (courrier venant d'un sanctuaire, par exemple). Dans certains cas, ces suffixes sont remplacés par le titre accompagnant la profession de la personne à qui l'on s'adresse. Sensei (先生) pour un professeur, un chercheur, une personne à qui nous désirons transmettre un sentiment de reconnaissance ou que l'on considère comme supérieur dans un domaine.
La fonction de ces dimensions s'explique facilement au moyen des distinctions exposées plus haut :
- Le sonkeigo est utilisé pour marquer le respect dû par le locuteur à la personne/au groupe social dont il parle. Cette personne/son groupe social peut n'être autre que l'interlocuteur/son groupe, mais peut tout aussi bien être une personne/un groupe non présent.
- Le kenjōgo est utilisé pour exprimer la relation de hauteur entre deux entités (personnes ou groupes sociaux) constituant le sujet de conversation. Contrairement à ce que le nom pourrait faire croire, le kenjōgo n'est donc pas uniquement utilisé pour parler avec humilité de soi/de son groupe : ce n'est le cas que lorsqu'il y a identité entre la personne/le groupe social constituant la partie « inférieure » de la relation de hauteur mentionnée dans le sujet de conversation et le locuteur ou son groupe.
- Le teineigo est utilisé pour exprimer de manière directe de la courtoisie à son interlocuteur, et ce quel que soit le sujet de la conversation. Notons la différence subtile entre courtoisie et respect : là ou le respect exprime une différence de hauteur entre deux entités, la courtoisie exprime, elle, une absence de familiarité entre ces deux entités. Alors que l'expression de respect implique en général l'expression de courtoisie, l'inverse n'est pas vrai : il est tout à fait possible de parler courtoisement à quelqu'un sans lui exprimer de respect (le cas typique est celui de deux collègues d'une même entreprise de même niveau hiérarchique et n'étant pas en termes familiers).
Ainsi, les moyens qu'offrent la politesse japonaise permettent (et souvent la situation sociale impose) par exemple :
- de parler familièrement à quelqu'un de quelqu'un d'autre avec respect ;
- de parler courtoisement à quelqu'un de quelqu'un d'autre sans respect ;
- d'exprimer de la courtoisie à son interlocuteur sans lui exprimer de respect (voir plus haut) ;
- d'exprimer du respect à son interlocuteur (ce qui implique de lui exprimer de la courtoisie, et le plus souvent d'exprimer de la modestie envers soi-même) ;
- d'exprimer (au moyen du langage de respect et du langage de modestie) à son interlocuteur la relation entre deux personnes externes, ce qui peut se faire en parlant familièrement ou courtoisement à son interlocuteur ;
- etc.
Dialectes |
Comme pour la plupart des langues nationales, il existe de nombreux dialectes japonais qui se distinguent par la phonologie, le vocabulaire et la grammaire. « Dialecte » se dit « hōgen » (方言 ) en japonais, et dans la langue courante pour désigner un dialecte on accole le suffixe ben (弁 ) au nom de la localité où il est parlé. Les études de dialectologie n'utilisent cependant pas ce suffixe.
- Hakata-ben
- Hiroshima-ben
- Hokkaidō-ben
- Kagoshima-ben
- Kanazawa-ben
Kansai-ben
Nara-ben ou Yamato kotoba- Kyōto-ben
- Ōsaka-ben
- Kōbe-ben
Hichiku-ben (en)
- Kumamoto-ben
- Mikawa-ben
- Miyazaki-ben
- Nagasaki-ben
- Nagoya-ben
- Ōita-ben
- Okayama-ben
- Shizuoka-ben
- Tochigi-ben
- Tōhoku-ben
Tōkyō-ben (en)
- Tsugaru-ben
- Tsushima-ben
- Yamagata-ben
Les langues parlées dans les îles Ryūkyū ne sont pas des dialectes du japonais mais des langues propres appelées langues ryukyu, le plus connu étant l'okinawanais. Elles appartiennent à la famille des langues japoniques avec le japonais. Elles ne sont cependant pas officiellement reconnues par le Japon comme des langues différentes du japonais, et sont traditionnellement classées comme « dialectes japonais ».
L'aïnou parlé par l'ethnie des Aïnous vivant dans l'extrême nord du Japon n'est pas une langue japonique et est considéré comme un isolat.
Exemples |
Kanji | hiragana | Transcription | Prononciation | Traduction |
---|---|---|---|---|
土 | つち | tsuchi | /tsɯʨi/ | terre |
水 | みず | mizu | /miʣɯ/ | eau |
火 | ひ | hi | /hi/ | feu |
風 | かぜ | kaze | /kaze/ | vent |
花 | はな | hana | /hana/ | fleur |
空 | そら | sora | /soɾa/ | ciel |
日 | ひ | hi | /hi/ | jour |
夜 | よる | yoru | /joɾɯ/ | nuit |
男 | おとこ | otoko | /otoko/ | homme |
女 | おんな | onna | /onːa/ | femme |
大きい | おおきい | ōkii | /ookii/ | grand |
小さい | ちいさい | chiisai | /ʨiisai/ | petit |
食べる | たべる | taberu | /taberu/ | manger |
飲む | のむ | nomu | /nomu/ | boire |
Apprentissage du japonais par les non-japonais |
De nombreuses universités à travers le monde, un certain nombre de lycées et dans une moindre mesure de collèges et d'écoles primaires offrent des cours de japonais. L'intérêt des étrangers pour l'apprentissage du japonais date du début du XIXe siècle mais est devenu plus important avec la croissance économique du Japon des années 1980 et l'intérêt général porté à la culture japonaise (manga, anime et jeux vidéo notamment) depuis les années 1990. Parmi les 2,3 millions de personnes apprenant le japonais au lycée ou à l'université en 2003, 900 000 étaient sud-coréens, 389 000 étaient chinois, 381 000 australiens et 141 000 étaient américains. En 2003, plus de 90 000 personnes étudiaient dans une université ou dans une école de langue au Japon, parmi lesquels 77 000 Chinois et 15 000 Sud-Coréens.[réf. nécessaire]
Le gouvernement japonais organise des examens standardisés pour mesurer le niveau de compréhension de japonais écrit et parlé des personnes le pratiquant en tant que seconde langue. Le plus important d'entre eux est le Japanese-Language Proficiency Test (JLPT). Un autre test officiel est également organisé dans les grandes villes du monde. Ce test intitulé Kanji kentei ou Kanken permet d'attester de sa connaissance de la langue japonaise écrite.
Notes et références |
(en) Gary F. Simons, Charles D. Fennig, « Japanese », sur Ethnologue, SIL International (consulté le 4 avril 2018) : « Total users in all countries: 128,334,210 (as L1: 128,202,710; as L2: 131,500). ».
(en) Roy Andrew Miller, Japanese and the other Altaic languages, Chicago, The University of Chicago Press, 1971
(en) Sergei Starostin, Anna Dybo et Oleg Mudrak, Etymological dictionary of the Altaic languages, Leiden, Brill, 2003
(en) Martine Robbeets, Is Japanese related to Korean, Tungusic, Mongolic and Turkic?, Wiesbaden, Harrassowitz, 2005
(en) Martine Robbeets, Diachrony of verb morphology : Japanese and the Transeurasian Languages, Berlin, De Gruyter Mouton
(en) Alexander Vovin, « The end of the Altaic controversy », Central Asiatic Journal, vol. 49, no 1, 2005, p. 71-132 (lire en ligne)
(en) Alexander Vovin, « Japanese, Korean, and other ‘Non-Altaic’ languages », Central Asiatic Journal, vol. 53, no 1, 2009, p. 105-147 (lire en ligne)
(en) José Andrés Alonso de la Fuente, « Review of Diachrony of verb morphology: Japanese and the Transeurasian languages », Diachronica, vol. 33, no 4, 2016, p. 530–537 (ISSN 0176-4225 et 1569-9714, DOI 10.1075/dia.33.4.04alo, lire en ligne)
(en) George Starostin, Oxford Research Encyclopedia of Linguistics, 5 avril 2016(DOI 10.1093/acrefore/9780199384655.013.35, lire en ligne), « Altaic languages »
(en) « Writing reforms in modern Japan »
(en) Kenji Hakuta, « WORD ORDER AND PARTICLES IN THE ACQUISITION OF JAPANESE », 13, 1977, p. 1-8 (lire en ligne)
Voir aussi |
Bibliographie |
Charles Haguenauer, Morphologie du japonais moderne, vol. 1, Généralités, mots invariables, C. Klincksieck, Paris, 1951, 425 p.- Charles Haguenauer, Le japonais à l'École nationale des langues orientales vivantes, I. N., Paris, 1948
- Jean Mathieu et Colette Batsch, Invitation au japonais : à la découverte de la langue et de l'écriture, L'Asiathèque, Paris, 2009 (nouvelle éd. révisée), 191 p. (ISBN 978-2-915255-89-8)
- Nakami Yamaguchi, Histoire de la langue japonaise, Éditions Iwanami
Articles connexes |
linguistique
liste de langues
langues par famille
- langues japoniques
- écritures du japonais
- prononciation du japonais
- grammaire japonaise
- japonais argotique
ryakugo, abréviation en japonais- sexe du locuteur en japonais parlé
wasei-eigo (mots japonais d'origine anglaise), mots japonais d'origine portugaise et mots japonais d'origine néerlandaise
engrish, franponais et japoñol, mélanges entre japonais et langues étrangères- liste Swadesh du japonais
- Liberdade
Liens externes |
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