Réserve naturelle nationale du Néouvielle
Adresse | Hautes-Pyrénées France |
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Coordonnées | 42° 50′ 35″ N, 0° 09′ 35″ E |
Superficie | 2 313 ha[1] |
Type | Réserve naturelle nationale |
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Catégorie UICN | IV (aire de gestion des habitats ou des espèces) |
Identifiant | 1527 |
Création | 8 mai 1968[1] |
Administration | Parc national des Pyrénées |
Site web | [1] |
La réserve naturelle nationale du Néouvielle (RNN4) est une réserve naturelle nationale située dans la région Occitanie. Créée en 1935 et classée en 1968, elle occupe une surface de 2 313 hectares [2] au nord-est du Pic de Néouvielle dans le massif montagneux des Pyrénées. S'étageant entre 1 800 et 3 091 mètres d'altitude, c'est un site d'une grande richesse en faune et en flore. Elle compte près de 370 espèces animales et 570 espèces d'algues.
Sommaire
1 Localisation
2 Histoire du site et de la réserve
3 Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)
3.1 Flore
3.2 Faune
4 Intérêt touristique et pédagogique
5 Administration, plan de gestion, règlement
5.1 Outils et statut juridique
6 Voir aussi
6.1 Bibliographie
6.2 Articles connexes
6.3 Liens externes
7 Notes et références
Localisation |
Le territoire de la réserve naturelle est dans le département des Hautes-Pyrénées, sur les communes d'Aragnouet, Saint-Lary-Soulan et Vielle-Aure, à proximité de Barèges dans le massif du Néouvielle. Il se situe dans le prolongement et à l'est du Parc national des Pyrénées.
Le territoire est limité à l'ouest par le massif du Néouvielle, au sud par les lacs de Cap-de-Long et d'Orédon, à l'est par le lac de l'Oule et au nord par le col de Barèges. Il intègre les lacs d'Aubert et d'Aumar. La réserve naturelle est à l’abri de crêtes qui s’étendent du pic de la Munia jusqu’au massif de l’Arbizon, et présente une exposition générale orientée au sud, ce qui induit un microclimat plus chaud et plus sec qui permet un relèvement des limites de la vie.
Histoire du site et de la réserve |
La création en 1935 de la réserve naturelle du Néouvielle grâce aux professeurs Bressou et Chouard [3] en fait une des premières réserves naturelles de France. L’intérêt de cette région était reconnu déjà avant, puisqu’en 1922, un laboratoire de biologie fut construit près du rivage du lac d'Orédon.
La réserve est tout d'abord louée par la Société nationale d'acclimatation de France à la commune de Vielle-Aure, même si celle-ci conserve le droit de pâturage et d'exploitation du bois de charpente.
Des lacs de retenues sont créés dès 1882 pour des besoins de production d'hydroélectricité (lac d'Aubert, lac d'Aumar, lac de Cap-de-long, lac d'Orédon, lac de l'Oule, etc.) qui alimentent les centrales hydroélectriques de Pragnères et de Saint-Lary-Soulan.
La gestion de la réserve est confiée au Parc national des Pyrénées en 1968. Aujourd'hui, la vie de celle-ci est administrée par un comité consultatif composé d’élus locaux, services de l’État, associations et personnalités scientifiques [4].
Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…) |
Le site est constitué majoritairement de forêts de pins d’une grande richesse et de 70 lacs, étangs et laquettes. Les forêts du Néouvielle sont constituées par le pin à crochet (Pinus mugo), qui doit son nom à un crochet caractéristique des écailles de son cône. Ces forêts se disposent en bosquets, l’espace restant étant occupé par des rhododendrons et des pelouses. Au cœur de la réserve, le pin à crochets bat des records d’altitude en Europe, puisqu’il est présent jusqu’à 2 600 mètres.
Aujourd’hui encore, les bovins et ovins continuent d’entretenir les estives et permettent de maintenir l’alternance entre pinèdes, landes et pelouses. Ainsi le pastoralisme, tradition multiséculaire, devient un facteur de diversité écologique.
Flore |
La flore de la réserve est très riche, avec 1 250 plantes vasculaires, dont certaines possèdent aussi des records d’altitude comme la digitale pourpre à 1 800 mètres.
L’abondance des milieux aquatiques entraîne une grande diversité biologique avec 571 espèces d’algues, ainsi que deux tiers des sphaignes françaises. On note aussi la présence de la subulaire aquatique (subularia aquatica), une petite plante amphibie protégée, présente en France uniquement dans la laquette inférieure d'Orédon [5]. Elle fait l'objet de recherches quant à sa sauvegarde, au sein du projet POEMS (participatory observations for ecology in moutain systems) des laboratoires de recherche CNRS Ecolab et Géode des universités Toulouse-III-Paul-Sabatier et Toulouse-II-Jean-Jaurès [6].
Faune |
Le site accueille une faune particulièrement variée avec de nombreuses espèces emblématiques telles que la marmotte, le grand tétras, le bec-croisé des sapins, l’aigle royal, le vautour fauve, le vautour percnoptère, le milan royal, le gypaète barbu, la niverolle alpine ainsi que des animaux endémiques : desman des Pyrénées, euprocte et isard.
Les plans d'eau abritent aussi le crapaud accoucheur qui vit dans la réserve jusqu’à 2 400 mètres [3].
Alyte accoucheur, ou crapaud accoucheur, Alytes obstetricans.
Pin à crochets,
Pinus mugo.
Desman des Pyrénées, Galemys pyrenaicus, espèce endémique des Pyrénées.
Dectique verrucivore, Decticus verrucivorus.
Bec-croisé,
Loxia curvirostra.
Gypaète barbu,
Gypaetus barbatus.
Marmotte,
Marmota marmota.
Vautour fauve,
Gyps fulvus.
Isard,
Rupicapra pyrenaica.
Grand Tétras,
Tetrao urogallus.
Digitale pourpre
Digitalis purpurea, sur les berges du lac de l'Oule (1 815 mètres).
Vautour percnoptère, Neophron percnopterus.
Sphaigne,
Sphagnum.
Euprocte des Pyrénées, Calotriton asper, espèce endémique des Pyrénées.
Rouge-queue noir,
Phoenicurus ochruros.
Intérêt touristique et pédagogique |
De nombreux sentiers parcourent la réserve naturelle et permettent de découvrir le site. Sur les sentiers bordant notamment la laquette inférieure d'Orédon, des panneaux explicatifs proposent aux marcheurs de prendre en photo certaines zones mettant en évidence la hauteur des eaux et de les envoyer par adresse électronique, afin de permettre aux ingénieurs et chercheurs des laboratoires Ecoloab et Geode d'étudier les effets du changement climatique et des activités humaines sur les espèces vivantes comme la subulaire aquatique [6],[7].
Administration, plan de gestion, règlement |
La réserve naturelle est gérée par le Parc national des Pyrénées.
Outils et statut juridique |
La réserve naturelle a été créée par un arrêté ministériel du 8 mai 1968. Le classement a été renouvelé par un décret du 4 mars 1994[8].
Sur un secteur plus réduit de 6 191 hectares, le territoire du Néouvielle est une zone Natura 2000 [9].
Voir aussi |
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Bibliographie |
Articles connexes |
Liste des réserves naturelles nationales de France (classées par région et département)- Espaces protégés des Pyrénées
- Massif du Néouvielle
- Lac de Port-Bielh
Liens externes |
- Ressources relatives à la géographie : Inventaire national du patrimoine naturel (Espaces protégés) • Réserves Naturelles de France • World Database on Protected Areas
- « La réserve naturelle du Néouvielle », sur Conseil général des Hautes-Pyrénées
- « Neouvielle », sur Pyrénées passion
Notes et références |
Muséum national d'Histoire naturelle, « Néouvielle (FR3600004) », sur Inventaire national du Patrimoine naturel, 2003+ (consulté le 3 mars 2015)
(en) « Néouvielle in France | Protected Planet - World Database on Protected Areas (WDPA) », sur www.protectedplanet.net (consulté le 24 septembre 2018)
« Néouvielle | RESERVES NATURELLES », sur www.reserves-naturelles.org (consulté le 24 septembre 2018)
« Néouvielle - Les réserves naturelles de France [archive] », sur http://reservenaturelle.fr, 31 décembre 2013
« Subulaire aquatique, parc national des Pyrénées », sur www.pyrenees-parcnational.fr (consulté le 24 septembre 2018)
« Le projet POEMS », sur http://blogs.univ-jfc.fr/ (consulté le 24 septembre 2018)
Fleur Olagnier, « Pyrénées : les photos des randonneurs pour surveiller les lacs », La Dépêche du Midi, 25 août 2016(lire en ligne)
« Décret n°94-192 du 4 mars 1994 portant création de la réserve naturelle du Néouvielle (Hautes-Pyrénées) », sur Legifrance
« Site FR7300929 », sur INPN, consulté le 4 mars 2015.
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