Détroit d'Ormuz
Pour l’article homonyme, voir Ormuz (île).
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Image satellite du détroit d'Ormuz. | ||
Géographie humaine | ||
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Pays côtiers | Émirats arabes unis Iran Oman | |
Géographie physique | ||
Type | Détroit | |
Localisation | Golfe Persique-mer d'Arabie (océan Indien) | |
Coordonnées | 26° 43′ 51″ nord, 56° 35′ 26″ est | |
Profondeur | ||
· Moyenne | 80 m | |
· Maximale | ≈200 m | |
Géolocalisation sur la carte : golfe Persique
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Le détroit d'Ormuz (en arabe : مضيق هرمز, Madīq Hurmūz ; en persan : تنگه هرمز, Tangeye Hormoz) est un détroit reliant le golfe Persique au golfe d'Oman qui doit son nom à l'île iranienne Ormuz[1], située au sud-est de Bandar Abbas. Les pays frontaliers sont l'Iran au nord, le sultanat d'Oman (extrémité de la pointe sur la photo) et les Émirats arabes unis au sud (péninsule arabique).
Long de 63 km et large de 40 km, le détroit d'entrée du golfe Persique a une importance stratégique décisive : il constitue, en effet, une voie commerciale essentielle du trafic international, empruntée par plus de 30 % du commerce mondial de pétrole[2]. Outre les Émirats arabes unis et l'Iran, le détroit commande l'accès à d'autres pays producteurs d'hydrocarbures aussi importants que l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, Bahreïn et l'Irak. Selon le département américain de l'Énergie, environ 2 400 pétroliers y transitent chaque année, pour un volume d'environ 17 millions de barils de pétrole par jour.
Sommaire
1 Histoire
1.1 Guerre Iran-Irak
1.2 Tensions récentes
2 Trafic maritime
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Articles connexes
4.2 Liens externes
Histoire |
Guerre Iran-Irak |
Le détroit a été le théâtre de nombreux affrontements pendant la guerre Iran-Irak.
Le 18 avril 1988, dans le cadre d'une opération de déminage, la frégate américaine USS Samuel B. Roberts est gravement endommagée par une mine iranienne. Les États-Unis, qui entretiennent à l'époque de très mauvaises relations avec l'Iran et soutiennent l'Irak, lancent une opération de représailles sous le nom de code Praying Mantis (mante religieuse). Plusieurs unités navales appuyées par l'aviation embarquée d'un porte-avions, attaquent et détruisent les plates-formes pétrolières iraniennes Sassan et Sirri, qui, d'après le gouvernement américain, étaient utilisées comme bases par les vedettes rapides iraniennes. Une bataille navale s'ensuit, au cours de laquelle les Iraniens perdirent un patrouilleur, une vedette, ainsi que la frégate Sahand. Quatre-vingt-sept militaires iraniens furent tués et plus de trois cents blessés. Cet affrontement est la plus grande bataille navale livrée par les États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.
L'Iran a saisi la Cour internationale de justice d'une requête contre les États-Unis pour la destruction de ses deux plates-formes. Dans son arrêt du 6 novembre 2003, la Cour a estimé que, dans les circonstances de l'espèce, cette destruction ne pouvait pas se justifier au nom de la légitime défense car elle ne répondait pas aux critères de nécessité et de proportionnalité de la légitime défense en droit international. Elle a cependant repoussé la demande iranienne d'indemnisation[3].
Un Airbus de la compagnie aérienne Iran Air est abattu le 3 juillet 1988 au-dessus du détroit d'Ormuz par un tir de missiles provenant du croiseur américain USS Vincennes. La catastrophe, qui fit 290 victimes civiles, dont 66 enfants, serait due à une méprise des militaires américains qui ont cru avoir affaire à un avion militaire iranien.
Tensions récentes |
Le 6 janvier 2008, le gouvernement américain annonce que trois navires de guerre américains, patrouillant dans le détroit d'Ormuz, ont été menacés par des vedettes rapides occupées par des pasdarans (gardiens de la révolution) iraniens agissant de manière coordonnée. Les vedettes sont parties après les sommations d'usage. Il dénonce des manœuvres « provocatrices » commandées par le gouvernement iranien.
Le 29 juin 2008, le commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique, Mohammad Ali Jafari, déclare que si l'Iran était attaqué par Israël ou les États-Unis, il fermerait le détroit d'Ormuz. Le vice-amiral commandant la Cinquième flotte américaine, présente dans la région, réagit en indiquant qu'une telle mesure serait considérée comme un acte de guerre[4].
Le 27 décembre 2011, dans un contexte de renforcement des sanctions prises par de nombreux pays contre l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé, le premier vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a annoncé que son pays fermerait le détroit d'Ormuz en cas de sanctions visant les exportations iraniennes de pétrole[5].
Trafic maritime |
Depuis l'accord conclu le 1er janvier 1975, Oman et l'Iran assurent, en commun, la surveillance du libre transit. En réalité, l'ensemble du passage se fait dans la partie omanaise du détroit, là où se trouve la zone la plus profonde du détroit et le dispositif de séparation du trafic. Les navires qui traversent le détroit suivent des couloirs de circulation larges de 3 km (l'un dans le sens est-ouest, et l'autre dans le sens ouest-est), séparés par un espace interdit à la navigation de 3 km. Ces dispositions ont été prises en vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, art. 41-42 ; par ailleurs, Oman dispose d'une station radar située à la pointe de la péninsule de Musandam pour contrôler le trafic maritime.
Notes et références |
Dictionnaire des noms de lieux, Louis Deroy et Marianne Mulon, Le Robert, 1994, (ISBN 285036195X).
André Vigarié, La mer et la géostratégie des nations, (ISBN 2-7178-2986-5), p. 225
CIJ, Recueil 2003, pp. 207-208, §§ 98-99
(en) « U.S. Navy Commander Warns Iran: Don't Try Closing Gulf Oil Passageway », foxnews.com, le 2 juillet 2008.
(en) « Iran Threatens to Block Oil Shipments, as U.S. Prepares Sanctions », nytimes.com, le 27 décembre 2011.
Voir aussi |
Articles connexes |
- Géopolitique du pétrole
- Golfe Persique
- île d'Abu Moussa
Liens externes |
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