Louis XII





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Louis XII

Illustration.
Louis XII.
Huile sur panneau de bois par Jehan Perréal,
château de Windsor, vers 1514.
Titre
Roi de France
7 avril 1498 – 1er janvier 1515
(16 ans, 8 mois et 25 jours)
Couronnement

27 mai 1498,
en la Cathédrale de Reims
Prédécesseur

Charles VIII
Successeur

François Ier
Roi de Naples
1501 – 1504
Prédécesseur

Frédéric Ier
Successeur

Ferdinand II
Duc de Milan
1499 – 1500
Prédécesseur

Ludovic Sforza
Successeur

Ludovic Sforza
1501 – 1512
Prédécesseur

Ludovic Sforza
Successeur

Maximilien Sforza
Duc d'Orléans
5 janvier 1465 – 7 avril 1498
(33 ans, 3 mois et 2 jours)
Prédécesseur

Charles d'Orléans
Successeur

retour à la couronne
Biographie

Dynastie

Valois Orléans

Nom de naissance
Louis d'Orléans

Date de naissance
27 juin 1462

Lieu de naissance

Château de Blois (France)

Date de décès

1er janvier 1515(à 52 ans)

Lieu de décès

Paris (France)
Père

Charles de Valois,
duc d'Orléans
Mère

Marie de Clèves
Conjoint

Jeanne de France
(1476-1498)
Anne de Bretagne
(1499-1514)
Marie d'Angleterre
(1514-1515)
Enfants

Claude de France
Renée de France
Héritier

François d'Angoulême
(1498-1508)
NN de France
(1508)
François d'Angoulême
(1508-1512)
NN de France
(1512)
François d'Angoulême
(1512-1515)
Résidence

Château de Blois
Château d'Amboise




Louis XII
Rois de France

Louis XII, né le 27 juin 1462 au château de Blois et mort le 1er janvier 1515 à Paris, surnommé le « Père du peuple » par les états généraux de 1506, est roi de France de 1498 à 1515. Durant son règne, il se lance dans les guerres d'Italie, notamment la troisième et la quatrième et, au plan intérieur, la réforme de la justice et des impôts. Son image fut cultivée après sa mort comme symbole d'une monarchie modérée, s'appuyant sur les états généraux, par contraste avec la monarchie absolue.




Sommaire






  • 1 Duc d'Orléans


    • 1.1 Jeunesse


    • 1.2 Le rebelle




  • 2 Roi de France


    • 2.1 Visions de son règne




  • 3 Fratrie et descendance


    • 3.1 Frères et sœurs


    • 3.2 Épouses et descendance




  • 4 Ascendance


  • 5 Le Style Louis XII : transition entre art gothique et Première Renaissance, 1495-1530


  • 6 Iconographie sélective


  • 7 Filmographie


  • 8 Notes et références


    • 8.1 Notes


    • 8.2 Références




  • 9 Annexes


    • 9.1 Voir aussi


    • 9.2 Sources primaires imprimées


    • 9.3 Bibliographie




  • 10 Liens externes





Duc d'Orléans |



Jeunesse |




Le porc-épic[n 1] emblème de Louis XII[1], avec la devise : « de près et de loin » (Continus et eminus), (vers 1501, Hôtel de Bourgtheroulde, Rouen).


Louis d'Orléans est le fils de Charles d'Orléans, le prince poète, et de Marie de Clèves. Il est le petit-fils du duc Louis Ier d'Orléans (frère cadet du roi Charles VI), qui fut assassiné en 1407 par le duc de Bourgogne Jean sans Peur. Il est l'arrière-petit-fils de Charles V. Orphelin de père à trois ans, il est pris en tutelle par Louis XI, qui lui prodigue une sévère éducation.


En 1476, Louis XI organise son mariage avec sa fille Jeanne de France (née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi, dite Jeanne la Boiteuse), difforme, physiquement estropiée : Louis XI espère ainsi provoquer l'extinction de la branche d'Orléans, qui menace toujours la branche aînée des Valois directs.


Au moment du mariage de sa fille et du futur Louis XII, Louis XI aurait cyniquement glissé à l'un de ses confidents « (…) pour ce qu'il me semble que les enfants qu'ils auront ensemble ne leur coûteront point cher à nourrir (…) ». Ce mariage est vécu par Louis d'Orléans comme un affront.


Sacré roi en 1498, il fait annuler cette union par le pape Alexandre VI pour non-consommation (s'appuyant en outre sur le traité de Langeais qui stipulait que le successeur de Charles VIII devait épouser sa veuve). Jeanne la Boiteuse conteste en vain cette affirmation (« bien que je sache très bien que je ne suis ni aussi jolie ni aussi bien faite que les autres femmes, mon mariage a bien été consommé[n 2] »). Elle se retire au couvent, à Bourges et y fonde, plus tard, l'ordre des religieuses de l'Annonciade, destiné à honorer la Sainte Vierge et le mystère de l'Annonciation. Morte en odeur de sainteté, elle a été canonisée par le pape Pie XII en 1950[2].



Le rebelle |


À la mort de Louis XI, il échoue à obtenir la régence aux états généraux de Tours, confiée à Anne de Beaujeu.


Après les péripéties de la guerre folle où il combattait aux côtés du duc François II de Bretagne, il est fait prisonnier à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, en juillet 1488. Gracié après trois ans de détention (qu'il passe dans les prisons d'Angers, de Sablé, de Lusignan, de Poitiers, de Mehun-sur-Yèvre et de Bourges), il suit son cousin, le roi Charles VIII, en Italie où il tente en vain de conquérir le duché de Milan à son profit (cf. première guerre d'Italie).



Roi de France |






Louis XII et ses troupes sortent d'Alexandrie pour affronter les Génois, enluminure de Jean Bourdichon, Paris, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5091, fo 15 vo, 1508.




Traité de paix établi entre le roi Louis XII et Agostin Barbarigo, doge de Venise. (rédigé en latin, à Blois, le 15 avril 1499. Archives nationales).




Demi-teston de Louis XII dit le Père du peuple, 1514.


Le 7 avril 1498, Charles VIII meurt accidentellement, sans enfant survivant. Louis se rend au château d'Amboise le lendemain pour rendre hommage au corps du défunt : il y est reçu et honoré par la Cour comme souverain[3]. Les fiefs, possessions et prétentions des Orléans rentrent dans le giron de la monarchie. Dès son accession au trône, il manifeste cependant un désir profond de ne pas rompre avec la tradition des Valois. Sa célèbre phrase, « le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d'Orléans », témoigne de sa volonté de réconciliation et de continuité.


En échange du Valentinois érigé en duché, qu'il donne à César Borgia, fils du pape Alexandre VI, il obtient l'annulation de son premier mariage et épouse à Nantes le 8 janvier 1499[4]Anne de Bretagne, la veuve de Charles VIII, qui avait hérité, en vertu de leur contrat de mariage, de l'ensemble des prétentions des rois de France sur le duché. La Bretagne reste ainsi dans l'orbite de la France, mais le nouveau contrat de mariage spécifie que l'héritier du royaume ne pourra être héritier du duché. Il signe un traité comprenant deux lettres, l'une pour le mariage comprenant cinq clauses est publiée le 7 et la deuxième publiée le 19 janvier 1499 de treize clauses comprenant des dispositions générales concernant le duché de Bretagne dont le rétablissement de la souveraineté d'Anne de Bretagne sur son duché (rétablissement des Chancellerie, Conseil, Parlement, Chambre des comptes, Trésorerie, Justice, monnaie et séparation des deux couronnes[5]).


Dès le 9 février 1499[6], il reprend la politique italienne de son prédécesseur (cf. deuxième, troisième et quatrième guerre d'Italie), en ajoutant cependant à la prétention des Anjou sur le royaume de Naples, celle des Orléans sur le duché de Milan. Après avoir conquis le Milanais, il devient maître d'une grande partie de la péninsule.


Le 22 septembre 1504, il signe le traité de Blois, qui prévoit le mariage de sa fille, Claude de France, avec le futur Charles Quint, et celui de sa nièce Germaine de Foix à Ferdinand II d'Aragon, le roi cédant alors à sa nièce ses droits sur le royaume de Naples. À la demande des états généraux de Tours de 1506, sa fille est finalement fiancée à François d'Angoulême (le futur François Ier). C'est également lors de ces états généraux qu'il est officiellement nommé « Père du Peuple », le chanoine de Notre-Dame, Thomas Bricot, étant chargé de cette mission. Ce titre lui avait été accordé en raison de l'ordre intérieur dans lequel il avait maintenu le royaume, la baisse de la taille d'un quart de son montant, et la réforme de la justice accomplie entre 1499 et 1501[7]. Sa politique expansionniste justifiait aussi ce titre de « Père du Peuple », plutôt que le titre plus habituel de « Fils du Peuple » ou encore de Pater Patriæ'[8].


La même année, il est chassé de Naples par Ferdinand d'Aragon (Ferdinand le Catholique) et perd le Milanais six ans plus tard. Les adversaires de la France s'allient et forment la Ligue catholique (ou Sainte Ligue) constitué le 5 octobre 1511 par le pape Jules II. En 1513, la défaite de Novare met fin à ses ambitions italiennes.


L'essentiel des guerres sous le règne de Louis XII se déroulent en territoire italien. Toutefois, quelques batailles se jouent à l'intérieur des frontières françaises. En 1512, l'Aragon s'empare de la Haute-Navarre. En 1513, les Suisses assiègent Dijon. En août de cette même année, les Anglais remportent la victoire de Guinegatte. Par des traités séparés, dont le contesté traité de Dijon, Louis XII disloque la Sainte Ligue.


Louis XII administre son domaine avec intelligence. Il utilise les recettes des impôts pour le bien du pays en entretenant le réseau routier. S'il diminue la taille, il augmente toutefois les impôts indirects[9]. Son principal ministre est le cardinal Georges d'Amboise. Il renouvelle la Pragmatique Sanction de Bourges assurant une marge de liberté dans le choix du clergé[10]. Ceci lui vaut l'image d'un roi chevalier, juste et chrétien, par ailleurs empreint de tolérance à l'égard des protestants vaudois du Luberon[11], et celle d'un nouveau César. Il est le premier à mettre à ce point en avant l'image de la reine (Anne de Bretagne).


Devenu veuf le 9 janvier, il se remarie le 9 octobre 1514 à Abbeville avec Marie d'Angleterre, la très jeune sœur du roi Henri VIII d'Angleterre, pour sceller sa réconciliation avec ce dernier.


Affaibli par l'âge, par les hémorragies intestinales à répétition qui ont menacé de le tuer plusieurs fois au cours de sa vie, par les excès et la goutte, il meurt trois mois plus tard, le 1er janvier 1515, en l'hôtel des Tournelles à Paris[12]. Les propagandistes du futur François Ier répandent la rumeur sur sa sénilité, son impuissance et le fait qu'il se serait épuisé dans la chambre à coucher à force de vouloir concevoir un fils avec Marie d'Angleterre[13].


Il laisse le trône à son cousin et gendre François Ier, époux de sa fille aînée Claude, duchesse de Bretagne.



Visions de son règne |






Louis XII représenté en souverain bienveillant dans une lithographie de Delpech, XIXe siècle.






Louis XII proclamé « Père du peuple » par les états généraux en 1506.
Peinture néo-classique de Drolling, Paris, musée du Louvre, 1833.


De la Fronde jusqu'au terme du XVIIe siècle, Louis XII tend à personnifier une monarchie modérée, qui empiète peu sur les seigneuries et ne lève pas excessivement d'impôts, image idéalisée contrastant avec les représentations de Louis XI[14]. Fénelon écrit ainsi, dans sa Lettre à Louis XIV[15] (1694) : « Si le Roi, dit-on, avait un cœur de père pour son peuple, ne mettrait-il pas plutôt sa gloire à leur donner du pain, et à les faire respirer après tant de maux, qu'à garder quelques places de la frontière, qui causent la guerre ? ».


Comparé avantageusement à Saint Louis et Henri IV, le « sage Louis XII » est également loué par Voltaire (Henriade, 1726)[16], Montesquieu[17] ou l'abbé de Cordier de Saint-Firmin[18]. Pour ce faire, les dépenses et manœuvres militaires du règne sont éclipsées[19]. L'Académie française va jusqu'à proposer un concours d'éloge du « Père du peuple » cinq ans avant que n'éclate la Révolution française, concours remporté par l'abbé Noël[20].


Sa figure fournit le sujet de pièces de théâtre sous la Révolution (Une journée de Louis XII ou Louis XII Père du peuple de Charles-Philippe Ronsin, jouée en février 1790)[21]. Alors que le Panthéon est réservé aux hommes de la Révolution (sauf Descartes, etc.), le député Charles Lambert de Belan tente de faire valoir, en février 1792, une exception pour « les seuls de nos rois qui se soient montrés les pères du peuple »[22]. Avec l'intensification de la Révolution, son aura pâlit. Ainsi, par décret de la Convention nationale en date du 31 juillet 1793, les dépouilles du souverain et d'Anne de Bretagne sont exhumées de leur tombeau le 18 octobre 1793[22].


Sous la Restauration, la référence hagiographique au roi sert à défendre les idées libérales, notamment la Charte constitutionnelle du 4 juin 1814, face à la tendance autoritaire des Ultras. En 1819-1820, l'historien et polémiste Roederer rédige et publie un Mémoire pour une nouvelle histoire de Louis XII qui actualise la figure du souverain suivant les idées du jour[23].



Fratrie et descendance |


Article détaillé : Maison capétienne de Valois#Généalogie simplifiée de la maison régnante de Valois.


Frères et sœurs |




  • Marie (1457-1493) épouse en 1476, Jean de Foix, comte d'Étampes


  • Anne (1464-1491), abbesse de Fontevrault puis de Poitiers



Épouses et descendance |




Les dernières volontés et souffle de Louis XII, peint par Merry-Joseph Blondel (début XIXe siècle, musée des Augustins de Toulouse).


Il contracte trois unions ; la première et la troisième sans descendance et la seconde avec deux filles.


  • Jeune, il a un enfant illégitime, Michel Bucy, archevêque de Bourges (1489-1511).


  • Le 8 septembre 1476, il épouse Jeanne de France, mariage célébré au château de Montrichard. Après vingt-deux ans de vie commune sans descendance, ce mariage est annulé le 17 décembre 1498 par le pape Alexandre VI Borgia ;

  • Le 8 janvier 1499, à Nantes, il épouse en secondes noces, la reine douairière Anne de Bretagne (1477-1514), fille du duc François II de Bretagne et de Marguerite de Foix ; ces évènements matrimoniaux sont au préalable négociés par les conseillers de Louis XII, dont Imbert de Batarnay. Cette union aboutit à quinze ans de vie commune qui voit au bilan deux filles, dont l'aînée épouse le roi François Ier. En détails :


    • Claude de France (1499-1524), qui épouse le futur roi François Ier ;

    • Fils morts-nés en 1500 ;

    • François (janvier 1503) ;

    • fausses-couches entre 1505 et 1509 ;


    • Renée de France, duchesse de Chartres (1510-1575), qui épouse Hercule II d'Este, duc de Ferrare ;

    • Garçon, mort le 21 janvier 1512, qui ne vivra que quelques jours.



  • Le 9 octobre 1514, à Abbeville, il épouse Mary Tudor, princesse d'Angleterre (1496-1533), fille du roi Henri VII et d'Élisabeth d'York.



Ascendance |


(voir dans le menu déroulant ci-dessous).




Le Style Louis XII : transition entre art gothique et Première Renaissance, 1495-1530 |


Article détaillé : Style Louis XII.


Le style Louis XII (1495 à 1525/1530) est un style de transition, un passage très court entre deux époques éblouissantes, la période Gothique et la Renaissance. Il qualifie une époque où l'art décoratif partant de l'arc ogival et du naturalisme gothique s'acheminera vers le plein cintre et les formes souples et arrondies mêlés de motifs antiques stylisés typiques de la Première Renaissance : il y a encore beaucoup de gothique au château de Blois, il n'y en a plus au tombeau de Louis XII à Saint-Denis[24].



Dès 1495, une colonie d'artistes italiens fut installée à Amboise et travailla en collaboration avec des maîtres maçons français. Cette date est généralement considérée comme étant le point de départ de ce nouveau mouvement artistique. D'une façon générale, la structure reste française, seul le décor change et devient italien[25]. Il serait regrettable pourtant de déterminer ce nouveau style au seul apport italien : des relations existent entre la production architecturale française et celle du platéresque espagnol[26] et l'influence du Nord, surtout d'Anvers est notable aussi bien dans les arts décoratifs que dans l'art de la peinture et du vitrail.




Corniche Renaissance à oves sur le logis et tempietto surmontant la Tour du Lion (Meillant, vers 1510).


Les limites du Style Louis XII sont assez variables, en particulier lorsqu'il s'agit de la province en dehors du Val de Loire. Outre les dix-sept années du règne de Louis XII (1498-1515), cette période comprend la fin du règne de Charles VIII et le commencement de celui de François Ier, faisant débuter le mouvement artistique en 1495 pour le faire s'achever vers 1525/1530[24] : L'année 1530 correspondant à un véritable tournant stylistique, qui faisant suite à la création par François Ier, de l'École de Fontainebleau, est généralement considérée comme la pleine acceptation du style Renaissance[25],[24].


Dans les travaux décoratifs de la fin de la période de Charles VIII, on observe une tendance bien marquée à se séparer de l'arc ogival pour se rapprocher du plein cintre. L'influence des réalisations de Bramante à Milan pour Ludovic Sforza est perceptible dans la partie inférieure de l'aile Charles VIII au château d'Amboise[25] : Si la partie supérieure du bâtiment est gothique, la façade du promenoir des gardes présente telle une loggia, une série d'arcades en plein cintre qui marque des travées rythmées de pilastres lisses. En général, les formes ornementales n'ont déjà plus la gracilité particulière de l'époque ogivale, le rythme des façades s'organise de façon plus régulière avec la superposition des ouvertures en travées et la coquille, élément important de la décoration Renaissance, fait déjà son apparition. Cette évolution est particulièrement perceptible au château de Meillant dont les travaux d'embellissement voulus par Charles II d'Amboise débutent dès 1481 : si la structure est restée pleinement médiévale, la superposition des fenêtres en travées reliées entre-elles par un cordon à pinacles, annonce le quadrillage des façades sous la Première Renaissance. De même, on remarque l'entablement à oves classique surmonté d'une balustrade gothique et le traitement en Tempietto de la partie haute de l'escalier hélicoïdal avec sa série d'arcatures en plein cintre munies de coquilles[27].


Si à la fin du règne de Charles VIII, l'apport d'ornements italiens viennent enrichir le répertoire flamboyant, il y a désormais sous Louis XII, toute une école française qui s'ouvre à l'Italie avec de nouvelles propositions, établissant ainsi les principes d'un style de transition[24].




Éléments italiens dans l'encadrement et le soubassement de la claire-voie (1513-1529, clôture du chœur, cathédrale de Chartres).


En sculpture l'apport systématique d'éléments italiens voire la réinterprétation "gothique" de réalisations de la renaissance italienne est manifeste au Saint sépulcre de Solesmes où la structure gothique reprend la forme d'un arc de triomphe romain flanqué de pilastres à candélabres lombards. Les feuillages gothiques désormés plus déchiquetés et alanguis comme à l'Hôtel de Cluny de Paris, se mêlent à des tondi avec portraits d'empereurs romains au château de Gaillon[25].


En architecture, l'utilisation de la « brique et pierre », pourtant présente sur les édifices dès le XVIe siècle, tend à se généraliser (château d'Ainay-le-Vieil, Aile Louis XII du château de Blois, l'hôtel d'Alluye de Blois). Les hauts toits à la française avec tourelles d'angles et les façades à escalier hélicoïdal font perdurer la tradition mais la superposition systématique des baies, le décrochements des lucarnes et l'apparition de loggias influencées de la villa Poggio Reale et du Castel Nuovo de Naples sont le manifeste d'un nouvel art décoratif où la structure reste pourtant profondément gothique. La propagation du vocabulaire ornemental venu de Pavie et de Milan a dès lors un rôle majeur tout en étant ressentie comme l'arrivée d'une certaine modernité[28].


Dans cet art en pleine mutation, les jardins deviennent plus important que l'architecture : L'arrivée à Amboise d'artistes italiens dont Pacello da Mercogliano fut à l'origine sous Charles VIII de la création des tout premiers jardins de la Renaissance française grâce à de nouvelles créations paysagistes, l'installation d'une ménagerie et des travaux d'acclimatation agronomique conduites à partir de 1496 aux Jardins du Roy alors situés au sein du Domaine royal de Château-Gaillard[29]. En 1499, Louis XII confia la réalisation des jardins du château de Blois à la même équipe qui fut engagée par la suite par Georges d'Amboise pour réaliser des parterres sur différents niveaux sous son château de Gaillon[30].


En conclusion, le style Louis XII montre que l'on veut désormais autant étonner les français que les italiens : C'est à partir de la fantaisie avec laquelle sont incorporées les nouveautés italiennes dans les structures encore toutes médiévales françaises que naîtra vers 1515/1520 la Première Renaissance[28].



Iconographie sélective |


En 1986, Bernard Quilliet dresse une liste partielle des représentations de Louis XII en ne retenant que celles qui ont été réalisées avant 1515 ou peu de temps après la mort du roi[31]. L'historien souligne la ressemblance ou la qualité de quatre ou cinq de ces effigies :




Filmographie |




  • 1988 : Sans peur et sans reproche, film de Gérard Jugnot. Rôle interprété par Martin Lamotte.


  • 2011 : Louis XI, le pouvoir fracassé (téléfilm), interprété par Bruno Debrandt.


  • 2013 : Borgia (série télévisée), interprété par Joseph Beattie.

  • 2013 : The Borgias (série télévisée), interprété par Serge Hazanavicius.


  • 2014 : Isabel (série télévisée), interprété par Borja Luna.



Notes et références |



Notes |





  1. Animal associé à la devise Qui s'y frotte s'y pique, allusion aux épines du porc-épic qui transpercent à la fois de près et de loin le cœur des ennemis.


  2. Le 29 juillet 1498, une bulle pontificale institue le tribunal chargé d'instruire le procès en annulation. Les trois motifs d'annulation invoqués sont : le roi est cousin de Jeanne à un degré prohibé ; la mariage a été contracté dans la violence ; il est non consommé.


  3. « Ces statues couchées, les plus dramatiques, représentent les cadavres saisis dans les affres de la mort, pris par les derniers spasmes, le ventre recousu par l'embaumement, les bouches entr'ouvertes par le dernier râle, la peau collée au squelette, les seins affaissés, la tête renversée pour la reine[32]. »




Références |




  1. Gildas Salaün, « Des porcs-épics sur les monnaies de Louis XII !? », Monnaie magazine,‎ avril 2016, p. 38-41 (ISSN 1626-6145)


  2. Renée Madinier, Amours et destins des reines de France, Librairie Académique Perrin, 1969, p. 181.


  3. le Fur 2001, p. 40.


  4. le Fur 2001, p. 53.


  5. Dom Pierre-Hyacinthe Morice, Mémoires pour servir de Preuves à l'Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne t. III, articles 813 à 818.


  6. « Chronologie: Louis XII de France », sur www.kronobase.org (consulté le 31 juillet 2018)


  7. Avezou 2003, p. 97.


  8. Avezou 2003, p. 97-98.


  9. Avezou 2003, p. 113.


  10. Avezou 2003, p. 118.


  11. Avezou 2003, p. 99.


  12. Jean-Joseph Julaud, L'Histoire de France Pour les Nuls, First Éditions, 2006, p. 222.


  13. Arlette Jouanna, La France du XVIe siècle : 1483 1598, PUF, 1996, p. 688.


  14. Avezou 2003, p. 102-105.


  15. Lettre à Louis XIV sur site-magister.


  16. Avezou 2003, p. 105-106.


  17. Avezou 2003, p. 107-108.


  18. Avezou 2003, p. 109.


  19. Avezou 2003, p. 106.


  20. Avezou 2003, p. 110.


  21. Avezou 2003, p. 115-116.


  22. a et bAvezou 2003, p. 116.


  23. Avezou 2003, p. 117-119.


  24. a b c et dLéon Palustre (dir.), L'architecture de la Renaissance, Paris, 7 rue Saint-Benoît, ancienne maison Quentin, Libraires-Imprimerie réunies, 1892(ISBN 9781508701187)


  25. a b c et dJean-Pierre Babelon, Châteaux de France au siècle de la Renaissance, Paris, Flammarion / Picard, 1989/1991, 840 pages p., 32 cm (ISBN 978-2080120625)


  26. La colonne torse en Périgord à la Renaissance. Entre tradition ornementale et influence espagnole, Mélanie Lebeaux, LOCVS AMŒNVS, 2009-2010.


  27. Guide du patrimoine Centre Val de Loire, Paris, Hachette, 1992(ISBN 2-01-018538-2), p. 436-439


  28. a et b(en) Harold Donaldson Eberlein, Abbot Mcclure, Edward Stratton Holloway, The Practical Book of Interior Decoration, Philadelphie et Londres, J.B Lippincott Company, 1919, 424 pages p. (ISBN 9781372345036)


  29. Claude WENZLER (photogr. Hervé CHAMPOLLION), ARCHITECTURE DU JARDIN, paris, Ouest France, coll. « Architecture », février 2003, 32 p., 23 x 16,5 x 0,3 cm (ISBN 9782737331770), p12


  30. Claude WENZLER (photogr. Hervé CHAMPOLLION), ARCHITECTURE DU JARDIN, Paris, Ouest France, coll. « Architecture », 2003, 31 pages p., 165 x 230 mm (ISBN 9782737331770), p14


  31. Quilliet 1986, p. 457-459.


  32. [1].



Annexes |


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Voir aussi |



  • Jean Bourdichon

  • Livre d'heures de Louis XII

  • Qui s'y frotte s'y pique



Sources primaires imprimées |




  • Léon-Gabriel Pélissieréd.), « Louis XII et les privilèges de la Bretagne en cour de Rome », Annales de Bretagne, Rennes, Plihon & Hervé, libraires, t. 7, no 1,‎ octobre 1892, p. 317-321 (lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissieréd.), Documents relatifs au règne de Louis XII et à sa politique en Italie, Montpellier, Imprimerie générale du Midi, coll. « Notes italiennes d'histoire de France » (no XXXV), 1912, 311 p. (lire en ligne).



Bibliographie |





Litterae super abrogatione pragmatice sanctionis, 1512.





Statue équestre de Louis XII par Charles Émile Seurre en 1857 (Aile Louis XII, Château de Blois) : Au-dessous, le porc-épic symbole du roi, la lettre L pour Louis XII et la lettre A, emblème d'Anne de Bretagne. Le cheval lève ses deux jambes droites en même temps, ce qui signifie qu'il est « à l'amble », allure courante sous Louis XII[1].




  • Florence Alazard (préf. Patrick Boucheron), La bataille oubliée : Agnadel, 1509 : Louis XII contre les Vénitiens, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2017, 320 p. (ISBN 978-2-7535-5133-6, présentation en ligne).


  • Laurent Avezou, « Louis XII. Père du peuple : grandeur et décadence d'un mythe politique, du XVIe au XIXe siècle », Revue historique, no 625,‎ 2003, p. 95-125 (lire en ligne).


  • (en) Frederic J. Baumgartner, Louis XII, New York, St. Martin's Press, 1996, XIII + 319 p. (ISBN 0-312-16173-5, présentation en ligne).


  • Jennifer Britnell, Le roi très chrétien contre le pape : écrits antipapaux en français sous le règne de Louis XII, Paris, Classiques Garnier, coll. « Textes de la Renaissance. Série Littérature des rhétoriqueurs » (no 2), 2011, 433 p. (ISBN 978-2-8124-0279-1, présentation en ligne).


  • Monique Chatenet et Pierre-Gilles Girault (préf. Colette Beaune), Fastes de cour : les enjeux d'un voyage princier à Blois en 1501, Paris, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2010, 175 p. (ISBN 978-2-7535-1232-0, présentation en ligne), [présentation en ligne].


  • Philippe Contamine, « Un aspect de la « tyrannie » de Louis XI : variations sur le thème du « roi marieur » », dans Michel Rouche et Jean Heuclin (dir.), La Femme au Moyen Âge, Maubeuge / Paris, Ville de Maubeuge / Jean Touzot, 1990, 463 p. (présentation en ligne), p. 431-444.


  • Philippe Contamine (dir.) et Jean Guillaume (dir.), Louis XII en Milanais : actes du 41e colloque international d'études humanistes, 30 juin-3 juillet 1998, Tours, Centre d'études supérieures de la Renaissance, Paris, Honoré Champion, coll. « Le savoir de Mantice » (no 9), 2003, 392 p. (ISBN 2-7453-0923-4, présentation en ligne), [présentation en ligne].


  • (en) Charles Giry-Deloison, « « Une haquenée… pour le porter bientost et plus doucement en enfer ou en paradis » : The French and Mary Tudor's marriage to Louis XII in 1514 », dans David Grummitt (dir.), The English Experience in France c.1450-1558 : War, Diplomacy and Cultural Exchange, Ashgate Publishing, 2002, X-228 p. (ISBN 0-7546-0535-3, présentation en ligne), p. 132-159.


  • (en) Charles Giry-Deloison, « France and England at Peace, 1475-1513 », dans Glenn Richardson (dir.), The Contending Kingdoms' : France and England 1420–1700, Aldershot, Ashgate Publishing, 2008, X-191 p. (ISBN 978-0-7546-5789-7, présentation en ligne), p. 43-60.

  • Charles Giry-Deloison, « Les conflits du premier XVIe siècle : Guinegatte (16 août 1513), Thérouanne et Hesdin (13 avril – 18 juillet 1553) et Saint-Quentin (10 août 1557) », dans Stéphane Curveiller et Alain Lottin (dir.), Le Nord-Pas-de-Calais. Un champ de bataille de l'Europe, Lillers, Éditions Les Échos du Pas-de-Calais, coll. « Histoire », p. 87-104.


  • Nicole Hochner, Louis XII : les dérèglements de l'image royale, 1498-1515, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », 2006, 308 p. (ISBN 2-87673-453-2, présentation en ligne).


  • André Lapeyre et Rémy Scheurer, Les Notaires et secrétaires du roi sous les règnes de Louis XI, Charles VIII et Louis XII (1461-1515) : notices personnelles et généalogies, vol. 1 (Notices) et 2 (Généalogies et index), Paris, Bibliothèque nationale, coll. « Documents inédits sur l'histoire de France », 1978, XLIII-320 + XCI p. (ISBN 2-7177-1403-0, 2-7177-1404-9 et 2-7177-1425-1, présentation en ligne), [présentation en ligne], [lire en ligne].


  • Didier Le Fur, Louis XII : un autre César, Paris, Perrin, 2001, 329 p. (ISBN 2-262-01563-5, présentation en ligne). Réédition : Didier Le Fur, Louis XII : un autre César, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 334), 2010 (1re éd. 2001), 369 p., poche (ISBN 978-2-262-03297-5).


  • René de Maulde-La Clavière, « La mère de Louis XII : Marie de Clèves, duchesse d'Orléans », Revue historique, Paris, Félix Alcan, t. 35,‎ septembre-décembre 1887, p. 81-112 (lire en ligne).


  • René de Maulde-La Clavière, Histoire de Louis XII : 1re partie : Louis d'Orléans, t. 1, Paris, Ernest Leroux, 1889, 396 p. (présentation en ligne, lire en ligne).


  • René de Maulde-La Clavière, Histoire de Louis XII : 1re partie : Louis d'Orléans, t. 2, Paris, Ernest Leroux, 1890, 326 p. (lire en ligne).


  • René de Maulde-La Clavière, Histoire de Louis XII : 1re partie : Louis d'Orléans, t. 3, Paris, Ernest Leroux, 1891, 440 p. (lire en ligne).


  • René de Maulde-La Clavière, « Alexandre VI et le divorce de Louis XII », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris, Librairie d'Alphonse Picard et fils, t. 57,‎ 1896, p. 197-204 (lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, « La politique du Marquis de Mantoue pendant la lutte de Louis XII et de Ludovic Sforza (1498-1500) », Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, Paris, Ernest Leroux,‎ 1892, p. 35-120 (lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, « Les relations de François de Gonzague, marquis de Mantoue, avec Ludovic Sforza et Louis XII : notes additionnelles et documents », Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, Paris, Ernest Leroux, no 1,‎ 1893, p. 50-95 (lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, Le traité d'alliance de Louis XII et de Philibert de Savoie en 1499, Montpellier, Typographie et lithographie Charles Boehm, imprimeur de l'Académie des Sciences et Lettres, 1893(présentation en ligne, lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, « La politique de Trivulce au début du règne de Louis XII et de Ludovic Sforza (1498-1500) », Revue des questions historiques, t. XII (29e année),‎ 1894, p. 5-47 (lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, « Note sur les relations politiques de Louis XII avec Cottignola », Mélanges d'archéologie et d'histoire / École française de Rome, Paris / Rome, Thorin & fils / Spithöver,‎ 1895 (15e année), p. 77-101 (lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, Louis XII et Ludovic Sforza (8 avril 1498-23 juillet 1500), t. 1, Paris, Librairie Thorin et fils. Albert Fontemoing, successeur, coll. « Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 75), 1896, IX-515 p. (présentation en ligne, lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, Louis XII et Ludovic Sforza (8 avril 1498-23 juillet 1500), t. 2, Paris, Librairie Thorin et fils. Albert Fontemoing, successeur, coll. « Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 76), 1896, 534 p. (lire en ligne).


  • Léon-Gabriel Pélissier, Louis XII et Ludovic Sforza (8 avril 1498-23 juillet 1500), Index analytique, Paris, Librairie Thorin et fils. Albert Fontemoing, successeur, coll. « Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 76), 1897(lire en ligne).


  • Bernard Quilliet, Louis XII : Père du Peuple, Paris, Fayard, 1986, 518 p. (ISBN 2-213-01877-4, présentation en ligne).



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  1. Armelle Fémelat (dir.), Les arts de l'équitation dans l'Europe de la Renaissance, Arles, Bouches-du-Rhône., Actes Sud, 2009(ISBN 9782742772117), Portraits équestres et portraits à cheval de Louis XII, p. 344-362







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