Bas-Canada
Province of Lower Canada
1791 – 1841
Statut | Monarchie constitutionnelle |
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Capitale | Québec |
Langue | Français, Anglais |
Religion | Catholicisme |
Monnaie | Livre sterling |
26 décembre 1791 | Création du Bas-Canada par l'Acte constitutionnel |
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1837 à 1838 | Rébellion des Patriotes |
10 février 1841 | L'Acte d'Union fusionne la colonie avec le Haut-Canada |
Entités précédentes :
Province de Québec (1791)
Entités suivantes :
Colonie de Terre-Neuve (1809)
Province du Canada (1841)
La province du Bas-Canada est une colonie de l'Amérique du Nord britannique qui exista de 1791 à 1841. La colonie est créée par l'Acte constitutionnel adopté par le Parlement britannique[1] qui divise le territoire appelé jusqu'en 1791 Province de Québec en deux entités : le Bas et le Haut-Canada en réponse à la Guerre d'indépendance des États-Unis[2].
Le Bas-Canada englobe le secteur géographique à plus forte influence française et catholique tandis que le Haut-Canada englobe la région plus protestante et anglophone même si, dans ces 2 territoires, existe des minorités significatives des autres groupes linguistique et religieux[3].
Le Bas-Canada était caractérisé par son mode de vie catholique où les lois civiles et criminelles étaient mixtes[4]. Cette division était volontairement créée en 1791 afin garantir l'exercice des mêmes droits et privilèges dont bénéficient les loyaux sujets partout ailleurs dans les colonies de l'Amérique du Nord[1].
La colonie existe sur le plan légal et politique pendant cinquante ans avant d'être fusionnée avec le Haut-Canada, à la suite des Rébellions dans ces 2 territoires en 1837. Le nouveau territoire sera nommé la Province du Canada.
Sommaire
1 Histoire
1.1 Arrivée des loyalistes au Canada
1.2 Création du Bas-Canada
1.3 Immigration britannique
1.4 Guerre anglo-américaine
1.5 Émergence du patriotisme
1.6 Élitisme britannique grandissant
1.7 Élite francophone
1.8 Rébellion[36]
2 Politique
3 Démographie
4 Transport
5 Économie
6 Culture
7 Notes et références
8 Liens externes
9 Articles connexes
Histoire |
Arrivée des loyalistes au Canada |
La Déclaration d'indépendance américaine en 1776 a pour effet d'introduire un grand nombre de loyalistes vers les colonies britanniques du Nord : la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et le Bas-Canada. Ces loyalistes sont des Américains qui fuient les États-Unis afin de demeurer loyaux au Roi et à l'Empire.
Plusieurs d'entre eux s'établissent le long du haut Saint-Laurent et des rives des lacs Ontario et Érié. Avec cette arrivée massive de loyalistes, l'Acte de Québec devient vite inapplicable, puisque ces derniers réclament le système parlementaire et les lois civiles anglaises. Le gouvernement anglais répond aux doléances des loyalistes et propose un compromis entre les aspirations des Canadiens et celles de ses loyaux sujets : l'Acte constitutionnel de 1791[5].
Création du Bas-Canada |
En 1791, en réponse à l'afflux des loyalistes, le parlement de Grande-Bretagne décide de procéder à un redécoupage de la province de Québec d'après un clivage ethnique, créant ainsi le Haut-Canada, à l'ouest, et le Bas-Canada, à l'est.
Londres adopte l'Acte constitutionnel[7], qui apporte différentes mesures visant à contenter les loyalistes tout en s'assurant de la loyauté des sujets francophones, dans un contexte social et politique influencé par la Révolution américaine[8].
Dans le Bas-Canada, la pratique de la religion catholique et l'usage du Code civil français (Code civil du Bas-Canada) sont intégrés dans un système juridique mixte[9] et un parlementarisme basé sur le système de Westminster[10].
En 1792, la nouvelle Chambre d'assemblée du Bas-Canada, dont les représentants sont élus, possède le pouvoir de prélever des impôts. La nouvelle Chambre d'assemblée du Bas-Canada est aussi une légitimation d'une démographie à plus forte influence francophone au Bas-Canada. En effet, peu après les débuts des travaux de l’Assemblée en 1793, les parlementaires, qui étaient francophones et anglophones, se sont entendus pour reconnaître le français légalement. Cette union des francophones et des anglophones dans une assemblée législative afin de reconnaître l’influence du français dans une société anglo-saxonne allait devenir une des inspirations du bilinguisme et du multiculturalisme canadien[11],[12],[13].
Cette nouvelle assemblée élue était un grand pas vers la démocratisation des sociétés nord-américaines. Cependant, le gouverneur de l'Amérique du Nord britannique, nommé par le monarque britannique, possède un droit de veto. De plus, le Conseil législatif du Bas-Canada, chambre haute à majorité anglophone, peut rejeter les projets de loi de la chambre basse. Ainsi, même si le peuple est représenté, le pouvoir est majoritairement exercé par la minorité britannique. Par contre, le clergé catholique francophone venait contrebalancer en établissant une élite plus proche de la culture locale[14].
Au niveau politique, le Parti canadien affronte le Parti bureaucrate. Le premier Gouverneur du Bas-Canada est Sir Alured Clarke[15],[16].
Immigration britannique |
Même si le Haut-Canada est voué à recevoir la majeure partie de l'immigration britannique et irlandaise en Amérique britannique, Londres encourage également l'immigration au Bas-Canada.
La région du Buckinghamshire se voit progressivement divisée en dizaines de cantons (les Cantons de l’Est) pour recevoir des colons.
On verra une immigration irlandaise significative au Bas-Canada influencée la démographie. Ce mouvement prendra de l'importance en 1847 lors de la grande Famine en Irlande[18].
Des écossais entre 1815 et 1870 composent aussi le profil de l'immigration au Bas-Canada. Ces Écossais se feront remarquer dans le domaine des affaires et de la politique. Ils dominent le commerce de la fourrure, le commerce du bois, la gestion des banques et des chemins de fer[19].
Du côté de l'immigration britanniques on verra après 1815 une pression démographique s'intensifier dans les communautés rurales des rives du Saint-Laurent et de la rivière Richelieu[20]après l'arrivée massive d'immigrants britanniques à la recherche de terres et d'emplois. La population anglaise croîtra alors rapidement[21].
Une immigration francophone symbolique et significative a toujours transcendée le territoire du Bas-Canada. D'un milliers d' immigrants de 1760 à 1840, cette immigration s'est intensifiée après les Rébellions de 1837-1838 et allait considérablement s'accroître après l'Acte d'Union de 1840[22].
Guerre anglo-américaine |
Lors de la guerre anglo-américaine de 1812, la milice coloniale compte théoriquement 60 000 hommes de 16 à 50 ans. Environ 10 000 conscrits et volontaires seront effectivement engagés jusqu'en 1815 et on recense 1 620 cas de désertion à la suite entre autres de mauvaises conditions matérielles d’accueil des recrues[23],[24].
Émergence du patriotisme |
L'un des officiers bas-canadiens pendant la Guerre anglo-américaine, Louis-Joseph Papineau, devient orateur l'Assemblée législative du Bas-Canada en 1815. Patriotique, il participe à la transformation du Parti canadien en Parti patriote, un parti ouvertement nationaliste. En 1826, il devient le chef de ce mouvement politique[25].
Élitisme britannique grandissant |
Entre temps, l'élitisme britannique est de plus en plus influent au Bas-Canada surtout en matière d'immigration[26]. Au Haut-Canada un problème similaire s'est aussi établi autour du pouvoir représenté par le système appelé Family Compact qui représente une mainmise ultra-conservatrice sur la société du Haut-Canada.
De nombreuses institutions, comme la Bank of Montreal (1817) ou la McGill University (1821), voient le jour.
Le projet d'unir le Haut et le Bas-Canada, pour créer une seule grande colonie britannique (Province du Canada)[27], commence à faire des adeptes[28].
Le gouverneur George Ramsay[29] entretient de mauvais rapports avec les nationalistes francophones[30], jusqu'à s'opposer directement à Papineau[31]. Dans cette lancée il prorogera la session parlementaire en 1827. En retour, des résolutions contre Ramsay sont envoyées à Londres. Le Parlement britannique décide finalement de le remplacer. Un comité spécial recommande de limiter l'intervention arbitraire du gouverneur et écarte le projet d'union entre les deux Canada.
Cependant, de nombreux leaders politiques nationalistes et francophones[30] continuent de faire systématiquement l'objet d'attaques et d'accusations de sédition. Un d'entre eux, Ludger Duvernay[32], fonde la Société Saint-Jean-Baptiste en 1834.
Cette même année, le Parti patriote[33] ( un parti politique nationaliste[30]) domine la Chambre d'Assemblée et fait adopter 92 résolutions, une série de revendications envoyées au Parlement du Royaume-Uni. Ce dernier répond par une commission royale d'enquête. Le ministre britannique de l'Intérieur, John Russell[34], rejette en bloc les demandes du Bas-Canada dans ses 10 résolutions de Russell en mars 1837.
Élite francophone |
De son côté, l'élite francophone est orientée par un système d'éducation contrôlé par l'Église catholique qui la dirige essentiellement vers quatre professions : notaire, avocat, médecin ou prêtre[35].
Rébellion[36] |
La tension entre nationalistes francophones et les conservateurs britanniques atteint un paroxysme à la fin des années 1830.
Deux organisations paramilitaires, la Société des Fils de la Liberté, une organisation nationaliste[38], et le Doric Club, une population du Bas-Canada restée loyale à la Couronne[39], s'affrontent physiquement à Montréal.
Le général John Colborne[40] prépare les troupes britanniques contre l'insurrection des nationalistes du Parti patriote. L'église catholique prend le camp des britanniques[41]. L'Assemblée des six-comtés[42], en Montérégie, annonce le conflit imminent. La Rébellion des Patriotes[43] débute avec à sa tête Louis-Joseph Papineau mais également les frères Robert et Wolfred Nelson[44], intellectuels francophiles.
Par la suite les patriotes encaissent les défaites face aux troupes coloniales britanniques. Ils doivent retraiter vers les États-Unis pour préparer une contre-attaque. Ces résistants, les Frères chasseurs[45], cherchent à établir des alliances avec les insurgés haut-canadiens[46] et les Américains, sans succès. Papineau, de son côté, ne réussit pas à obtenir l'appui de la France[5].
En 1838, les patriotes réfugiés aux États-Unis dirigés par Robert Nelson[47] proclament la République du Bas-Canada[48] et invitent les volontaires américains à se joindre à eux. Le Président américain n'est cependant pas d'accord et menace de peines de prison tous ceux qui compromettront la neutralité du gouvernement des États-Unis[5].
En février 1839, le Rapport Durham propose l'union entre le Haut et le Bas-Canada afin de faire face aux conséquences politiques des Rébellions du Haut et du Bas-Canada. L'union donnera naissance à la province du Canada en 1841[28].
Politique |
En vertu de l'Acte constitutionnel de 1791, le Bas-Canada était placé sous l'autorité du Gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique ou de son représentant. Contrairement au Haut-Canada, au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse, il n'y avait pas de Lieutenant-Gouverneur attitré. Un Conseil législatif composé de quinze membres nommés assistait le Gouverneur, et un Conseil exécutif tiré de celui-ci servait de Cabinet[1].
Cependant la plus grande nouveauté était la création de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, composée de représentants élus par la population. Il s'agit de la première assemblée élue au suffrage censitaire. Certaines femmes ont pu voter pendant toute l'existence du Bas-Canada; en effet l'Acte constitutionnel octroyait le droit de vote à toute personne propriétaire (sexe non mentionné) de plus de 21 ans. Cependant le nombre de femmes se prévalant de ce droit semble avoir été marginal et cette situation allait contre les mœurs de l'époque[49]. Voter était dangereux à l'époque (batailles de rues, fusillades, etc.)[1].
Démographie |
Transport |
Le fleuve Saint-Laurent occupe un rôle crucial dans les transports au Bas-Canada. Non seulement ce dernier traverse la colonie d'est en ouest, mais il permet également d'accéder à la colonie du Haut-Canada en amont. Ce trajet est facilité par la construction du canal de Lachine dans les années 1820. Même en hiver, le fleuve est utilisé par pont de glace. Les ports de la province, et plus particulièrement le port de Québec, sont essentiels à l'économie[51].
Le 19 août 1809, le navire Accommodation devient le premier bateau à vapeur à naviguer sur le fleuve[52].
Le réseau routier se développe progressivement bien que le chemin du Roy, construit à partir des années 1660, demeure le lien principal entre Montréal et Québec. La création de nouveaux liens routiers vers les régions sans voies navigables devient pressante. Le chemin Craig, reliant Québec aux États-Unis, est construit vers 1810.
Un premier chemin de fer est inauguré en 1836 entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu[53].
Économie |
Le Bas-Canada s'inscrit dans une période de pré-industrialisation caractérisée par la naissance de l'industrie du bois. La population rurale vit de l'agriculture et de l'élevage. Cependant, la colonie fournit des matières premières au Royaume-Uni dont du blé, du bois et des fourrures[2]. Elle reçoit en retour des produits transformés ou fabriqués comme du tissu, des instruments, du sucre et du thé. Les guerres napoléoniennes, source de blocus commerciaux en Europe, ont pour conséquence de faire naître une véritable industrie du bois au Bas-Canada vers 1820. Le bois devient un puissant moteur économique en ville comme en campagne, que ce soit pour la coupe, la drave, la transformation ou la construction navale[54],[55].
Le métier de cultivateur est, de loin, le plus pratiqué au Bas-Canada. Durant l'hiver, une partie des cultivateurs travaillent dans les chantiers forestiers. L'urbanisation, grâce à l'industrialisation, s'accélère avec une augmentation du nombre d'ouvriers dans les ports, les commerces et les carrières.
Culture |
Au début du XIXe siècle, l'alimentation au Bas-Canada était variée et copieuse. La population se réjouissait de la disponibilité d’un large éventail de produits alimentaires: viande, fruits et légumes du potager, pain, fromage, beurre, œufs, poisson, gibier, porc, volaille, sirop d’érable, fèves au lard. Ces aliments étaient disponibles dans des centaines d’épiceries, boucheries, boulangeries et tavernes qui se trouvaient principalement dans les villes [56].
À l’époque coloniale, l’habillement variait selon l’appartenance sociale des habitants. Les paysans portaient des vêtements simples, en laine, en toile ou en coton. Les femmes portaient des jupes et des blouses avec des châles et des mocassins. Les hommes portaient des gilets et des ceintures fléchées. Lors de grands froids, les gens portaient des tuques. En ville, la mode était inspirée des habits parisiens, mais prenait des traits québécois distingués. Les robes et les tuniques étaient confectionnées avec des tissus riches de soie et de velours. De plus, les chapeaux hauts fabriqués de feutre étaient d’un grand intérêt [57].
La première moitié du XIX siècle les expositions, inspirées des expositions coloniales, étaient des présentations ludiques où le public avait accès à des objets qui piquaient leur curiosité. Comme la présentation d’un objet ou des objets au public. Cette forme d’amusement voyageait périodiquement à travers le pays. Elles se sont rapidement établies à Montréal et à Québec [58]. En effet, l’art avait une grande place au sein de la société. En 1802, Joseph Quesnel écrit sa première pièce de théâtre: «L'anglomanie ou le dîner à l'angloise». En décembre, 1825 le théâtre royal fut inauguré.
Notes et références |
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« Bas-Canada », sur The Canadian Encyclopedia (consulté le 1er décembre 2018).
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Common law
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Hervé Gagnon, « Des animaux, des hommes et des choses : Les expositions au Bas-Canada dans la première moitié du XIxe siècle », Histoire sociale, vol. XXVI, novembre 1993.
Liens externes |
- Bas-Canada - Encyclopedia britannica
- Bas-Canada L'Encyclopédie canadienne
- Histoire du Québec - Gouverneurs du Bas-Canada
- Bas-Canada - Bibliothèque et Archives Canada
- Bas-Canada - Bibliothèque du Parlement québécois
Articles connexes |
- Rébellion des Patriotes
- République du Bas-Canada
Liste des législatures du Bas-Canada (les 15 élections de 1792 à 1834)
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