Louis-Alexandre Taschereau
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Louis-Alexandre Taschereau | |
Fonctions | |
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Premier ministre du Québec | |
9 juillet 1920 – 11 juin 1936 (15 ans, 11 mois et 2 jours) | |
Lieutenant-gouverneur | Charles Fitzpatrick Louis-Philippe Brodeur Narcisse Pérodeau Lomer Gouin Henry George Carroll Ésioff-Léon Patenaude |
Législature | 15e, 16e, 17e, 18e, 19e |
Prédécesseur | Lomer Gouin |
Successeur | Adélard Godbout |
Biographie | |
Date de naissance | 5 mars 1867 |
Lieu de naissance | Québec (Canada) |
Date de décès | 6 juillet 1952(à 85 ans) |
Lieu de décès | Québec, Québec, (Canada) |
Parti politique | Parti libéral du Québec |
Père | Jean-Thomas Taschereau |
Mère | Marie-Louise-Joséphine Caron (fille de René-Édouard Caron) |
Fratrie | Joseph-Edouard, Antoine-Jean-Thomas-Caron, Marie-Louise-Joséphine, Charles-Edmond, Marie-Hélène, Marie-Claire-Caroline |
Conjoint | Abidine Dionne (1871-1952) |
Enfants | Paul Taschereau, Robert Taschereau |
Entourage | Famille Taschereau |
Diplômé de | Université Laval |
Profession | Avocat |
Premiers ministres du Québec | |
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Louis-Alexandre Taschereau (Québec, 5 mars 1867 - Québec, 6 juillet 1952), est un avocat et homme politique québécois. Il est élu onze fois dans la circonscription de Montmorency[1], à partir de 1900. Il est le 14epremier ministre du Québec, fonction qu'il occupe de 1920 à 1936. Il était en poste au moment de la Grande dépression au Canada dans les années 1930.[2].
Sommaire
1 Biographie
1.1 Jeunesse et début de carrière
1.2 Député au parlement québécois
1.3 Premier ministre de la province de Québec
1.3.1 Développement économique et interventionnisme
1.3.2 Le dossier des écoles juives
1.3.3 Dernier mandat
2 Distinctions
3 Voir aussi
3.1 Article connexe
3.2 Archives
3.3 Liens externes
3.4 Références
Biographie |
Jeunesse et début de carrière |
Né à Québec, fils de Jean-Thomas Taschereau, avocat et juge à la Cour suprême, et de Marie-Louise-Joséphine Caron, il fait ses études au séminaire de Québec et à l'Université Laval, où il obtient un diplôme en droit[3]. Il est admis au Barreau du Québec le 9 juillet 1889[3].
En 1903, il devient Conseil du Roi[4].
Après s'être lancé dans la vie politique, il sert comme chef lieutenant au sein du gouvernement libéral de Lomer Gouin. Il pratique sa profession au cabinet d'avocat de Charles Fitzpatrick et de Simon-Napoléon Parent. Il est également journaliste à l'Action libérale et président et vice-président de la Banque d'économie de Québec.
Son oncle Elzéar-Alexandre Taschereau[5] avait été archevêque de Québec et avait lui aussi pris ses distances avec les ultramontains[6].
Député au parlement québécois |
Élu député à l'Assemblée législative pour la première fois en 1900, il devient plus tard le ministre des Travaux publics sous Lomer Gouin de 1907 à 1919[7]. En 1919, il devient Procureur général de la province de Québec.
Premier ministre de la province de Québec |
Développement économique et interventionnisme |
Élu premier ministre en 1920, à une époque où l'économie nord-américaine commence à éprouver des difficultés qui mèneront finalement à la Grande Dépression, Taschereau encourage vigoureusement le développement, par l'entreprise privée, des ressources forestières et minérales importantes dans la région d'Ungava et de Nunavik que le Parlement du Canada avait ajoutée à la province de Québec[8].
Pendant la Grande dépression (crise économique des années 1930) Taschereau se souciant de la précarité d'une partie de la population de la province, créera la première loi sur le chômage.
Un des premiers à prôner l'exploitation de l'énorme potentiel hydraulique des cours d'eau de la province de Québec de même qu'à tracer les voies à une nationalisation de l’hydroélectricité par l'établissement d'une commission provinciale d'enquête sur cette ressource, Taschereau comprend les limites du capital disponible dans un Canada peu peuplé, et travaille activement à attirer des investissements américains pour développer le potentiel industriel du Québec et tenter d'arrêter l'émigration massive vers les États-Unis[8].
Ses politiques mettent à l'épreuve la société agraire traditionnelle que la dominance et l'influence de l'Église catholique romaine avaient réussi à maintenir au Québec plus longtemps qu'ailleurs en Amérique du Nord[9]. Les libéraux de Taschereau étaient principalement opposés aux nationalistes tels que Henri Bourassa, éditeur du quotidien Le Devoir, et le prêtre catholique Lionel Groulx, éditeur de L'action canadienne-française.
Louis-Alexandre Taschereau instaure également le monopole du gouvernement du Québec sur la vente des vins et spiritueux durant l'ère de la Prohibition aux États-Unis[9]. Il a créé des écoles des beaux-arts à Québec et Montréal et subventionné les œuvres scientifiques et littéraires.
Le dossier des écoles juives |
Taschereau introduit une mesure en 1930 pour créer un conseil juif qui aurait permis une participation juive au plus haut conseil décisionnel en matière d'éducation au Québec, le Conseil de l'instruction publique du Québec[10]. Trois écoles protestantes majoritairement fréquentées par des «Israélites» seraient devenues des écoles confessionnelles juives. En outre, une partie de la «taxe des neutres», jusqu'alors partagée également entre commissions scolaires catholiques et commissions scolaires protestantes, aurait été plutôt attribuée aux nouvelles écoles juives[10].
Les attaques verbales et journalistiques contre la population juive étaient fréquentes et souvent violentes dans une presse écrite qui voit dans la tentative de Taschereau de réformer le système confessionnel des écoles un exemple des juifs pour tenter de miner le christianisme[11]. Résultat de cette opposition véhémente, la communauté juive est intimidée et n'insiste pas sur la question lorsque Taschereau est forcé de retirer le projet de loi et de proposer un compromis qu'il soumet d'abord à l'examen et à l'approbation de l'Église catholique romaine. Dans le projet de loi qui en résulte, les juifs sont renvoyés dans le système d'écoles protestantes, et le conseil juif n'a pas de pouvoir sauf celui de négocier une entente avec la commission scolaire protestante[12].
Dernier mandat |
Les élections de 1932 sont mouvementées. Le chef du Parti Conservateur du Québec, le futur maire de Montréal, Camilien Houde, était considéré comme une forme de renouveau pour la province de Québec avec son attitude populiste. Toutefois, il perdit ce scrutin malgré un suffrage au-dessus de 40%. Le système parlementaire étant ce qu'il est, les Libéraux ont réussi à aller chercher plus de 70 comtés[13].
C'est alors que Houde entreprit de contester judiciairement le résultat des élections dans tous les comtés que les Libéraux ont remportés, allant même jusqu'à financer les actions judiciaires entreprises. Mal lui en prit. Aussitôt la nouvelle session parlementaire ouverte, Taschereau fit voter une loi qui obligeait les contestataires à payer de leur poche directement la procédure judiciaire. Étant donné que c'était en pleine période de la Grande Dépression, les gens n'avaient pas nécessairement le montant demandé, ce qui tua dans l’œuf la tentative louable de Houde pour contester l'élection.
Son gouvernement crée un certain mécontentement au sein du Parti libéral. L'aile réformiste du parti quitte les libéraux pour former un nouveau parti, l'Action libérale nationale[13]. Paul Gouin, le fils de Lomer Gouin et petit-fils d'Honoré Mercier, se joint à ce nouveau parti. L'Action libérale nationale fusionne plus tard avec le Parti conservateur du Québec afin de former l'Union Nationale sous le leadership de Maurice Duplessis, qui devient célèbre en dénonçant publiquement la corruption du gouvernement libéral de Louis-Alexandre Taschereau devant le Comité des comptes publics de l'Assemblée législative[14].
Taschereau démissionne après que son frère Antoine a avoué devant le Comité des comptes qu'il avait déposé sur son compte en banque personnel, les intérêts des fonds appartenant à l'Assemblée législative. L'élection de 1936 portant au pouvoir l'Union Nationale met fin à un règne libéral qui avait duré 40 ans[14].
La longévité de Taschereau comme premier ministre et membre du parlement québécois est tout à fait remarquable. Il siège comme député pendant plus de 35 ans[15].
Il a été inhumé le 9 juillet 1952 dans le cimetière Notre-Dame-de-Belmont, à Québec.
Distinctions |
Louis-Alexandre Taschereau a reçu les distinctions suivantes [16]:
Doctorat en droit honoris causa de l'Université Laval en 1908
Doctorat en droit honoris causa de l'Université de Toronto en 1921
Officier de la Légion d'honneur en 1924
Commandeur de la Légion d'honneur en 1927
Grand-croix en 1934
Chevalier de l'Ordre de Léopold en 1925
Commandeur de l'Ordre de la Couronne de Belgique en 1926
- Patron d'honneur des emprunts de la Victoire de 1939 à 1945
- Président honoraire conjoint de la campagne nationale de la Croix-Rouge
Voir aussi |
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Article connexe |
- Gouvernement Louis-Alexandre Taschereau
Archives |
- Le fonds d'archives de Louis-Alexandre Taschereau est conservé au centre d'archives de Québec de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[17].
Liens externes |
Notices d'autorité :- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
Bibliothèque nationale de France (données)- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- WorldCat
«Duplessis — les comptes publics» — Épisode de la série télévisée diffusée en 1978 reconstituant les sessions du comité des comptes de 1936.
Louis-Alexandre Taschereau — Ville de Montréal
Louis-Alexandre Taschereau — Université d'Ottawa
Louis-Alexandre Taschereau — Parlement du Québec
Louis-Alexandre Taschereau — L'Encyclopédie canadienne
Références |
https://www.lesoleil.com/actualite/elections-2018/circonscription-de-montmorency-deux-jean-francois-simard-deux-visions-d6f4a69034033596b747a30ff9f25637
http://ici.radio-canada.ca/emissions/chants_de_liberte/2012-2013/chronique.asp?idChronique=270812
« Louis-Alexandre Taschereau - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le 11 juin 2018)
http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/LouisAlexandreTaschereauRB.htm
http://www.biographi.ca/fr/bio/taschereau_elzear_alexandre_12F.html
« TASCHEREAU, ELZÉAR-ALEXANDRE », sur biographi.ca (consulté le 13 juin 2018)
Vincent Lemieux, « Trois premiers ministres citoyens du Québec : Taschereau, Saint-Laurent et Lesage », Cap-aux- Diamants, 2008, p. 33-36 (lire en ligne)
Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire contemporaine du Québec, Montréal, Boréal, 1979, p. 586
Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain, Montréal, Boréal, 1979, p. 584
Robert Rumilly, « L’affaire des écoles juives (1928-1931) », Revue d'histoire de l'Amérique française, 1956, p. 222-244 (lire en ligne)
Pierre Anctil, « Ni catholiques, ni protestants : les Juifs de Montréal », Revue française d'histoire d'outre-mer, 1990, p. 179-187 (lire en ligne)
Pierre Graveline, Une histoire de l'éducation au Québec, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2007, p. 59
René Durocher, Paul-André Linteau, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain : le Québec depuis 1930, Montréal, Boréal, 1986, p. 121
René Durocher, Paul-André Linteau, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain : le Québec depuis 1930, Montréal, Boréal, 1986, p. 124
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/169.html
http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/taschereau-louis-alexandre-5481/biographie.html
Fonds Louis-Alexandre Taschereau (P350) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
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