Énée
Pour les articles homonymes, voir Énée (homonymie).
Nom dans la langue maternelle | Αινείας et Aeneas |
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Activité | Aristocrate |
Père | Anchise |
Mère | Aphrodite |
Conjoints | Lavinia Créuse Eurydice (d) |
Enfants | Ascagne Silvius Idaeus (d) |
Conflits | Guerre de Troie Rutulian War (d) |
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Énée (en grec ancien Αἰνείας / Aineías, en latin aeneas « de cuivre », dérivé du mot aes, aeris « cuivre) », fils du mortel Anchise et de la déesse Aphrodite (Vénus), est l'un des héros de la guerre de Troie. Il est chanté par Virgile dans l’Énéide, dont il est le personnage central.
Père d'Ascagne (ou Iule), il est le fondateur mythique de Lavinium à l'origine de Rome, puis de sa Monarchie. Le roi Latinus lui offre sa fille Lavinia en mariage. Énée régnera sur sa ville nommée Lavinium en référence à sa seconde épouse, appelée Lavinia.
Sommaire
1 Ses origines
2 La guerre de Troie
3 Dans l’Énéide
4 Sources
5 Représentations graphiques
6 Réutilisations
7 Généalogie de rois d'Albe la Longue
7.1 Bibliographie
8 Voir aussi
8.1 Articles connexes
8.2 Liens externes
Ses origines |
Anchise était apparenté à la famille royale de Troie. Il appartenait à une branche issue d'Assaracos, fils de Tros (qui a donné son nom à Troie) et frère d'Ilos (fondateur mythique de Troie, ville également connue sous le nom d'Ilion).
Alors qu'Anchise gardait ses troupeaux sur le Mont Ida, près de Troie, Aphrodite le rencontra et s'éprit de lui, touchée par sa beauté. Il s'unit à elle et lui donna un fils, Énée.
Aphrodite ordonna à Anchise de ne jamais révéler leur union. Pour l'avoir fait un soir d'ivresse, il fut puni par Zeus, frappé par la foudre, et resta boiteux (ou aveugle selon les versions) jusqu'à la fin de sa vie.
La guerre de Troie |
Causée par l'enlèvement d'Hélène, épouse du roi de Sparte, Ménélas, la guerre de Troie met aux prises d'illustres héros troyens, tel Hector, et grecs, tels Ajax le grand, Achille ou encore le célèbre Ulysse, fils de Laërte et roi d'Ithaque.
Énée y participe : il est gravement blessé par Diomède, mais sa mère Aphrodite le sauve. Celle-ci sera blessée par Diomède à son tour et s'enfuira sur le Mont Olympe. Apollon dissimule Énée dans un nuage et le transporte à Pergame où Artémis le soigne. De retour au combat, Énée s'illustre comme l'un des meilleurs guerriers troyens, il vainc notamment Orsiloque et Créthon, Aphareus, Jase et Médon. En passe d'être blessé par Achille, il est à nouveau sauvé par un dieu, Poséidon. À la mort d'Hector, il devient le principal rempart des Troyens. Au moment de la chute de Troie, Énée s'enfuit en portant son père, Anchise, accompagné de son fils Ascagne.
Dans l’Énéide |
L’Énéide, de Virgile, est le plus long poème de l'antiquité latine. Son auteur mourut avant d'avoir pu le terminer. On raconte qu'il avait dit à des amis de le brûler à sa mort, car il ne souhaitait pas publier une œuvre incomplète, mais ses amis s'y refusèrent. L’Énéide est divisée en douze chants. Il raconte l'histoire d’Énée, un demi-dieu, fils d'Aphrodite (Vénus chez les Romains). En voici le résumé.
Quand Troie tombe aux mains des Achéens grâce à la célèbre ruse d'Ulysse, Énée s'enfuit avec ses amis Misenus, Achate, Sergeste, Gyas, Acmon, le médecin Iapyx, la nourrice Caiete, son père Anchise, sa femme Créuse (qu'il est malheureusement obligé d'abandonner sur l'ordre des dieux, et d'Aphrodite en particulier), son fils Ascagne (aussi appelé Iule), les Lares, les Pénates ainsi que Mimas pour fonder selon les vœux des Dieux la nouvelle Troie en Hespérie (l'actuelle Italie).
Partis du port d'Antandros, ils arrivent à Carthage où la reine Didon tombe amoureuse d'Énée. Il en repart quand même sur l'ordre d'Hermès, ce qui entraîne le suicide de la reine. Les imprécations que formule Didon lors du départ d'Énée préfigurent l'expédition d'Hannibal et des guerres puniques. Après la mort de son père, Énée descend aux Enfers à Cumes pour lui parler, et rencontre alors le fantôme de Didon qui refuse de lui pardonner.
Près des côtes de Lucanie, un des hommes d'Énée, Palinurus, s'endort et tomba à l'eau. Il nage jusqu'à la plage, mais est tué par les Lucaniens. Le mont Palinuro ainsi que le village de Palinuro sont nommés d'après ce personnage. En Sicile, Énée est accueilli par Aceste et recueille un des marins de l’Odyssée d'Ulysse, Achéménide.
Juste après son arrivée en Italie, la petite troupe fit la guerre contre la ville de Faléries.
Latinus, le roi des Latins, accueillit Énée et les siens, et leur permit de s'installer dans le Latium. Alors que sa fille Lavinia était promise à Turnus, roi de Rutulie, Latinus voulut la marier à Énée. À la demande insistante d'Héra (Junon), Turnus déclara la guerre à Énée mais la perdit : le roi des Rutules fut tué. Ascagne, le fils d'Énée que l'auteur romain Virgile appelait Iule, fonda alors Albe dont il devint le roi.
Énée et Lavinia eurent un fils, Silvius. Ils accueillirent la sœur de Didon, Anna Perenna qui se suicida quand elle apprit la jalousie de Lavinia. Énée fonda enfin la ville de Lavinium en l'honneur de sa femme Lavinia et devint le dieu Indiges après son décès.
D'après le récit de Virgile, Romulus et Rémus seraient les descendants d'Énée par leur mère Rhéa Silvia, et fils du dieu de la guerre Mars.
Les Romains considéraient Énée comme le père fondateur de leur civilisation. Et la famille des Julii (la gens Julia en latin) de Rome traça son origine généalogique depuis Iule, fils d'Énée. Les membres les plus célèbres de cette famille sont Jules César (Caius Julius Caesar) et son fils adoptifs Auguste, le premier empereur romain, et ils utilisèrent cette origine pour légitimer leur pouvoir. Elle donne son nom à la première dynastie impériale romaine : les Julio-Claudiens.
Sources |
Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 12, 2), Épitome [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 32 ; IV, 2 ; V, 21).
Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 1008).
Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 819-21 ; V, 217-575 ; XIII, 455-544 ; XX, 75-352).
Ovide, Héroïdes [détail des éditions] [lire en ligne] (VII), Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (XIV, 581-608).
Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 22, 10).
Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 3, 2).
Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne] (passim).
Représentations graphiques |
Énée est représenté sur les tableaux suivants :
Giovanni di ser Giovanni, Énée et Anténor complotant contre Troie, 3e quart du XVe, Musée national de la Renaissance
François Perrier, Énée et ses combattants combattant les harpies, 2e quart du XVIIe, musée du Louvre
Pierre Paul Rubens, La Fuite d'Énée après l'incendie de Troie, 1re moitié du XVIIe, Château de Fontainebleau
Carle Van Loo, Énée portant son père Anchise, 2e quart du XVIIIe, musée du Louvre
Pierre-Narcisse Guérin, Énée et Didon, 1er quart du XIXe, musée du Louvre
Réutilisations |
Il apparaît dans les œuvres suivantes :
Dido and Æneas, opéra d'Henry Purcell
Les Troyens, opéra d'Hector Berlioz
- Le cycle Troie de David Gemmell
- On retrouve aussi Énée dans le film Troie de Wolfgang Petersen. Il porte son père lors de sa fuite. Le prince Pâris lui confie alors l'épée de Troie afin que les troyens subsistent.
Généalogie de rois d'Albe la Longue |
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Bibliographie |
Virgile (trad. du latin par Maurice Lefaure), Énéide, Le Livre de poche, coll. « Classiques », 2004, 574 p. (ISBN 9782253085379).
Jacques Perret, Les Origines de la légende troyenne de Rome, 281-31 (« Collection d'études anciennes »), Paris, Les Belles Lettres, 1942, XXX-678 p.
(en) G. K. Galinsky (en), Aeneas, Sicily, and Rome (« Princeton Monographs in Art and Archaeology »), Princeton, Princeton University Press, 1969, XXVI-278 p., 88 pl. (2e éd., 1971).
(it) Enea nel Lazio. Archeologia e Mito, Rome, 1981, 273 p.- Geneviève Dury-Moyaers, Énée et Lavinium. À propos des découvertes archéologiques récentes (coll. Latomus, 174), Bruxelles, 1981, 252 p.
(it) Ferdinando Castagnoli, « La leggenda di Enea nel Lazio », StudRom, 30, 1982, p. 1-15.
Voir aussi |
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Articles connexes |
- Énéide
- Iliade
Liens externes |
La Marche initiatique d'Énée dans les Enfers, par Paul-Augustin Deproost ;
L'Énéide et la tradition prévirgilienne. Quelques spécificités de l'Énéide par rapport à la légende d'Énée antérieure à Virgile, par Jacques Poucet.
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