Trompe (architecture)






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Trompe clavée romane, soutenant une coupole.




Les coupoles sur trompes du Palais d'Ardashir, architecture sassanide du IIIe siècle avec influence romaine, sont les plus anciennes encore debout connues.




Coupole sur trompes paléochrétienne du baptistère San Giovanni in Fonte de Naples, datant du IVe ou Ve siècle (Bas-Empire). L'ensemble est recouvert de mosaïques du Ve siècle.




Les coupoles sur trompes sont très fréquentes dans l'architecture arménienne et byzantine. Ici la Basilique d'Odzoun, VIIIe siècle.


Une trompe est une portion de voûte tronquée formant support d'un ouvrage (voûte, coupole, tourelle, etc.) en surplomb, permettant de changer de plan d'un niveau à l'autre.






Sommaire






  • 1 Typologie


  • 2 Coupole sur trompes


  • 3 Autres utilisations


  • 4 Galerie


  • 5 Notes et références


  • 6 Voir aussi





Typologie |


Les trompes se rangent en fonction de leur position[1] :




  • Trompe dans l'angle : qui prend appui sur deux pans de mur qui forment un angle rentrant ;


  • Trompe dans le coin : qui prend appui sur deux pans de mur qui forment un angle saillant, en couronnement d'un pan coupé.



Coupole sur trompes |


Les trompes sont quatre arcs placés en biais dans les quatre angles qu'une pièce ou d'une tour de plan carré. Ces arcs supportent quatre petits murs en biais qui transforment le carré en octogone, sur lequel peut donc reposer une coupole octogonale, ou une petite coupole circulaire par le jeu des appareillages ou par l'ajout de petites trompes supplémentaires.


La technique de la coupole sur trompes est l'une des deux principales techniques (avec la coupole sur pendentifs) qui permet de suspendre une coupole à base ronde ou octogonale au dessus d'un espace carré qui la circonscrit. La trompe est la technique la plus primitive et la plus simple à réaliser, mais elle ne permet de suspendre que de petites coupoles et nécessite de bonnes épaisseurs de mur sur les côtés du carré (ces murs peuvent eux-mêmes reposer sur des arcs pour repartir le poids sur quatre piliers). Le pendentif en revanche, plus complexe à réaliser, permet d'élargir considérablement le diamètre de la coupole et n'a pas besoin de mur sur les côtés du carré.
Certains auteurs rapprochent ou confondent cependant les deux techniques[2].


La coupole sur trompes était connue des Romains dès l'Antiquité. Bien que les exemples romains encore debout qui ont pu subsister jusqu'à nos jours sont tardifs, la présence d'espaces carrés qui semblent avoir été couverts par des coupoles laisse supposer que la technique était connue très tôt. Un des plus beaux exemples est la coupole du baptistère paléochrétien San Giovanni in Fonte de Naples, dont la coupole et les trompes sont recouvertes de mosaïques du Ve siècle (la construction de baptistère a cependant commencé au IVe siècle). Le motif assez fréquent de "coquille" qu'on trouve sur les trompes byzantines, islamiques et romanes, est typiquement romain (décors de "culs de four" et tympans dans l'architecture romaine) et pourrait être un indice de sources d'inspiration antiques. L'exemple de coupoles sur trompes le plus ancien connue qui est encore debout se trouve cependant dans l'architecture sassanide, dans le Palais d'Ardashir datant du IIIe siècle, monument qui présente quelques influences romaines par ailleurs.


Cette technique est très utilisée dans l'architecture byzantine et arménienne, notamment lorsque les coupoles ne sont pas de grand diamètre. Mais cette technique y sera fortement concurrencée par les pendentifs, plus adaptés aux grandes coupoles, comme le montre la basilique Sainte-Sophie de Constantinople. Les petites coupoles sur trompe se sont aussi rependues dans l'architecture islamique où elles sont très fréquentes. Elles sont souvent ornées de muquarnas imitant des structures en encorbellement.


Dans l'architecture romane, la coupole a souvent été utilisée pour couvrir les croisées de transept. Ces coupoles n'étant le plus souvent pas de très grande dimension, la transition entre le plan carré de la croisée et le plan circulaire (ou octogonal) de la coupole est le plus souvent assurée par de simples trompes. À l'abbatiale Sainte-Foy de Conques, les trompes sont utilisées comme des niches abritant les quatre statues[3]. On trouve également des pendentifs, comme à la cathédrale Saint-Front de Périgueux qui s'inspire des grandes coupoles byzantines. Les trompes médiévales sont appareillées à claveaux, soit au moyen d’une suite d’arcs concentriques, soit en forme de cône nous dit Viollet-le-Duc[4].




Autres utilisations |


Divers types de trompes peuvent aussi être utilisées, par exemple, pour porter une tourelles dans un angle rentrant ou en saillie le long d'un mur droit, ou pour des constructions en surplomb créant des angles saillants là où il n'y en a pas en dessous. Dans ce dernier cas il ne s'agit pas de trompes à proprement parler mais d'encorbellements


Les constructeurs du moyen âge ont fait un grand usage des trompes pour porter les flèches de pierre à huit pans sur les tours carrées (comme l'église Saint-Ours de Loches, l'église Saint-Denis de Mogneville ou encore les deux flèches de la cathédrale Notre-Dame de Chartres).


Les trompes ont été utilisées par certains architectes comme un tour de force de stéréotomie :




  • Philibert Delorme au château d'Anet (trompe détruite) ;


  • Charles De Wailly à la chapelle de la Sainte-Vierge de l'église Saint-Sulpice.




Galerie |




Notes et références |




  1. Pierre Noël, Technologie de la pierre de taille : Dictionnaire des termes couramment employés dans l'extraction, l'emploi et la conservation de la pierre de taille, Paris, Édition SEBTP, 1965, 3e éd., 369 p. (ISBN 978-2-915162-33-2), p. 353-354


  2. Jean-Marie Pérouse de Montclos, Architecture, méthode et vocabulaire, éd. du patrimoine.


  3. (fr) Les sculptures de l'église Sainte-Foy de Conques


  4. Viollet-le-Duc, dans son Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle



Voir aussi |



  • Pendentif (architecture)

  • Lexique des arcs et voûtes


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