Comité consultatif national d'éthique





Ne doit pas être confondu avec Commission nationale consultative des droits de l'homme.


























Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé
Situation
Type

autorité administrative indépendante
Siège
66 rue de Bellechasse, 75007 Paris
Dirigeant
Pr. Jean-François Delfraissy depuis le 14 décembre 2016


Site web

Site officiel

Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé, souvent abrégé en Comité consultatif national d'éthique (CCNE), est un organisme consultatif français ayant le statut d'autorité administrative indépendante, dont la mission est de « donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé »[1].




Sommaire






  • 1 Historique


  • 2 Constitution


    • 2.1 Membres et nomination


    • 2.2 Membres actuels


    • 2.3 Quelques anciens membres notoires




  • 3 Le CCNE organisateur d'« états généraux »


  • 4 Débat sur la composition du CCNE


  • 5 Notes et références


  • 6 Bibliographie


  • 7 Voir aussi


    • 7.1 Articles connexes


    • 7.2 Liens externes







Historique |


À la suite de la naissance d'Amandine, le premier bébé français conçu par fécondation in vitro en 1982, des Assises nationales de la Recherche sont lancées en 1982 par Jean-Pierre Chevènement et Philippe Lazar[2], alors directeur de l'INSERM.


Le Comité consultatif national d'éthique est créé par décret du président François Mitterrand le 23 février 1983[3], et par la suite ses compétences ont été modifiées par plusieurs décrets et lois successifs[4], la plus récente étant la loi du 7 juillet 2011 relative à la bioéthique[5].


Les premiers sujets traités sont l'assistance médicale à la procréation, l’expérimentation sur l’Homme, la recherche sur l’embryon humain, l’accès à l’information génétique et la notion de consentement[6].


Le premier Président du CCNE est le professeur Jean Bernard (1983-1993). Suivent le professeur Jean-Pierre Changeux (1993-1999), le professeur Didier Sicard (1999-2007), le professeur Alain Grimfeld (2010-2012), le professeur Jean-Claude Ameisen (2012-2016)[6] et le professeur Jean-François Delfraissy depuis le 14 décembre 2016.



Constitution |


Le CCNE est consulté par saisine de différents organismes ou institutions gouvernementales, mais aussi par auto-saisine. Composé de scientifiques, de médecins, de philosophes, de juristes, de théologiens de toutes confessions (jusqu'en septembre 2013, date à laquelle ils ont été évincés par le gouvernement), et de journalistes, le CCNE est le seul comité français et international ne dépendant d'absolument aucune autorité de tutelle[7], exception faite de son mode de nomination.


Le CCNE rend son premier avis le 22 mai 1984, « sur les prélèvements de tissus d'embryons et de fœtus humains morts, à des fins thérapeutiques, diagnostiques et scientifiques ». Il a depuis rendu une centaine d'avis accessibles à tous, et portant sur des sujets aussi variés et cruciaux que le statut des embryons, les diagnostics prénataux, les conditions des dons d'organes, l'obtention et l'utilisation des cellules souches, le droit à la fin de vie (euthanasie), la santé en prison, ou les prédictions fondées sur la détection de troubles précoces du comportement chez l'enfant.



Membres et nomination |


Le CCNE se compose d’un président, de 39 membres et de présidents d’honneur. Le président est nommé par le président de la République pour une période de deux ans renouvelables. Les membres sont nommés pour 4 ans (renouvelable une fois) et renouvelés par moitié tous les deux ans :



  • 5 personnalités désignées par le Président de la République et appartenant aux « principales familles philosophiques et spirituelles »[8]

  • 19 personnalités choisies pour « leur compétence et leur intérêt pour les problèmes éthiques »

    • un député et un sénateur désignés par les présidents de leurs assemblées respectives ;

    • un membre du Conseil d’État désigné par le vice-président de ce conseil ;

    • un conseiller à la Cour de cassation désigné par le premier président de cette cour ;

    • une personnalité désignée par le Premier ministre ;

    • une personnalité désignée par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice ;

    • deux personnalités désignées par le ministre chargé de la recherche ;

    • une personnalité désignée par le ministre chargé de l'industrie ;

    • une personnalité désignée par le ministre chargé des affaires sociales ;

    • une personnalité désignée par le ministre chargé de l'éducation ;

    • une personnalité désignée par le ministre chargé du travail ;

    • quatre personnalités désignées par le ministre chargé de la santé ;

    • une personnalité désignée par le ministre chargé de la communication ;

    • une personnalité désignée par le ministre chargé de la famille ;

    • une personnalité désignée par le ministre chargé des droits de la femme ;



  • 15 personnalités appartenant au « secteur de la recherche »

    • un membre de l'Académie des sciences, désigné par son président ;

    • un membre de l'Académie nationale de médecine, désigné par son président ;

    • un représentant du Collège de France, désigné par son administrateur ;

    • un représentant de l'Institut Pasteur, désigné par son directeur ;

    • quatre chercheurs et deux ingénieurs, techniciens ou administratifs de l'Inserm ou du CNRS, désignés pour moitié par chacun des directeurs généraux de ces organismes ;

    • deux enseignants-chercheurs ou membres du personnel enseignant et hospitalier des centres hospitaliers et universitaires figurant sur les listes électorales de l'Inserm, désignés par le directeur général de cet institut ;

    • deux enseignants-chercheurs ou membres du personnel enseignant et hospitalier des centres hospitaliers et universitaires, désignés par la Conférence des présidents d'université ;

    • un chercheur appartenant aux corps des chercheurs titulaires de l'INRA, désigné par le président-directeur général de cet institut.




Le Secrétaire Général est chargé de la coordination des travaux du Comité.



Membres actuels |


La composition actuelle du CCNE est la suivante[9] :



  • Jean-François Delfraissy, président nommé le 4 décembre 2016[10], et reconduit dans ses fonctions le 21 janvier 2019 par décret d'Emmanuel Macron[11].


  • Présidents d'Honneur : Jean Claude Ameisen, Jean-Pierre Changeux, Alain Grimfeld et Didier Sicard.

  • Vice-Présidente : Karine Lefeuvre.

  • 5 personnalités désignées par le Président de la République et appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles : Abdennour Bidar, Marion Muller Colard, Cynthia Fleury, Dominique Quinio et Frédéric Worms.

  • 15 personnalités appartenant au secteur de la recherche : Marc Abélès, Catherine Patrat, Mounira Amor-Guéret, Régis Aubry, Thomas Bourgeron, Monique Canto-Sperber, Laure Coulombel, Pierre-Henry Duée, Anne Durandy, Marie-Germaine Bousser, Jean-François Bach, Francis Puech, Gilles Adda, Fabienne Blaise, Claude Delpuech.

  • 19 personnalités qualifiées choisies en raison de leur compétence et de leur intérêt pour les problèmes d'éthique : François Ansermet, Christiane Basset, Carine Camby, Yves Charpenel, Claire Hedon, Sophie Crozier, Caroline Martin, Pierre Delmas-Goyon, Lionel Naccache, Florence Gruat, Alexandra Benacchi, Martine Le Friant, Corinne Imbert, Jean-Pierre Mignard, Karine Lefeuvre, Michel Van-Praët, Claude Kirchner, Marc Delatte, Florence Jusot.



Quelques anciens membres notoires |




Didier Sicard président d’honneur du Comité national d’éthique, janvier 2014.


Les anciens présidents du CCNE ont été :




  • Jean Bernard, premier président de 1983 à 1993.


  • Jean-Pierre Changeux de 1993 à 1999.


  • Didier Sicard de 1999 à 2007, désormais Président d'honneur.


  • Alain Grimfeld du 19 février 2008 à août 2012[12].


  • Jean Claude Ameisen de 2012 à 2016, désormais Président d'honneur.


Parmi les anciens membres notoires, on peut citer :





  • Henri Atlan, de 1983 à 2000


  • Michaël Azoulay rabbin, de 2008 à 2013


  • Étienne-Émile Baulieu, de 1996 à 2003


  • Jean Bardet, de ? à 2008


  • Jean Bernard, premier président du CCNE de 1983 à 1993 et Président d'honneur ensuite.

  • Michelle Bressand[13]


  • Monique Canto-Sperber, de ? à 2008


  • Jean Daniel de ? à ?


  • Bernard Debré, de 1986 à 1988


  • Mireille Delmas-Marty, de 2003 à 2008


  • Élisabeth Dufourcq, de 1993 à 1995


  • Luc Ferry, de 2009 à 2013.


  • Alain Fischer, de 2003 à 2009


  • René Frydman, de 1986 à 1990


  • Albert Jacquard, de 1983 à 1988


  • Axel Kahn, de 1992 à 2004


  • Claude Kordon, de 2002 à 2008


  • Haïm Korsia, rabbin, de 2003 à 2009


  • Blandine Kriegel, de 2003 à 2009


  • Jean-François Mattei, de 1993 à 1997


  • Ketty Schwartz, de 2000 à 2002


  • Louis Schweitzer, pasteur théologien de 2009 à 2013


  • Lucien Sève, de 1983 à 2000


  • Dominique Wolton, de 1997 à 2005




Le CCNE organisateur d'« états généraux » |


La loi du 7 juillet 2011 relative à la bioéthique a donné au CCNE le pouvoir d'organiser des « états généraux » avant de procéder à tout projet de réforme sur des questions éthiques ou de société :


« Tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d'un débat public sous forme d'états généraux »[14].

C’est dans le cadre de l’organisation de ces états généraux que la loi prône le recours à des conférences de citoyens :


« Les états généraux mentionnés à l'article L. 1412-1-1 réunissent des conférences de citoyens choisis de manière à représenter la société dans sa diversité. Après avoir reçu une formation préalable, ceux-ci débattent et rédigent un avis ainsi que des recommandations qui sont rendus publics. Les experts participant à la formation des citoyens et aux états généraux sont choisis en fonction de critères d'indépendance, de pluralisme et de pluridisciplinarité »[15].


Débat sur la composition du CCNE |


Le gouvernement Ayrault procède au renouvellement statutaire de la composition du CCNE le 11 septembre 2013. Entrent au CCNE des personnalités proches du président François Hollande, comme Jean-Marie Delarue (conseiller d'État honoraire et contrôleur général des lieux de privation de liberté) et Michelle Meunier (sénatrice PS, membre de la commission des affaires sociales et de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes). Le Conseil d'État nomme Jean-Pierre Mignard, juriste et co-directeur de la rédaction du journal Témoignage Chrétien. Les deux nouveaux représentants des « principales familles philosophiques et spirituelles » désignés par le Président ne sont plus des membres du clergé mais des laïcs issus de la société civile et spécialistes des questions religieuses. Ainsi, le pasteur Louis Schweitzer est remplacé par Marianne Carbonnier-Burkard, historienne spécialiste de la Réforme protestante; le neurologue Lionel Naccache, aussi connu pour ses écrits sur le Talmud, succède au rabbin Michaël Azoulay. Leurs postes n'étant pas à renouveler, le théologien Xavier Lacroix continuera à représenter le « courant de pensée » catholique, et le philosophe Ali Benmakhlouf le courant musulman. « Prendre des personnalités civiles et non des personnes inscrites dans la hiérarchie religieuse est une bonne chose, car ces dernières finissent toujours par engager leur religion dans le débat » témoigne Didier Sicard, ancien président du CCNE[16].


Ce renouvellement déclenche de nombreuses critiques parmi les autorités religieuses et des élus de droite[17],[18],[19], ces derniers voyant dans ce geste « une manœuvre politique qui vise à “changer en douce la couleur” du CCNE à l'approche des débats majeurs sur l'euthanasie et l'ouverture de l'AMP aux couples homosexuels, alors que des personnalités connues pour leur sensibilité à gauche ou leur amitié avec le président de la République viennent d'être nommées par ce dernier », selon la journaliste Delphine de Mallevoüe du Figaro[20]. Pourtant, Jean-Marie Delarue s'était publiquement prononcé en défaveur du mariage pour tous[16].


Selon Patrick Gaudray, chercheur en génétique et président du comité technique du CCNE, le CCNE n'est pas une enceinte politisée : « Les gens ne peuvent pas être dans une position figée et dogmatique. Sinon, nous ne pourrions pas fonctionner. Ils prennent le temps de s'écouter pour arriver à des positions plus subtiles. Il est d'ailleurs parfois difficile de connaître leur positionnement politique[16]. »



Notes et références |




  1. Loi no 2004-800 du 6 août 2004 relative à la bioéthique


  2. Jean-Marc Biais et Jacqueline Rémy, « "Éthique" est un mot grave », entretien avec Didier Sicard dans L'Express du 20 février 2003.


  3. Décret no 83-132 du 23 février 1983 portant création d'un Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé


  4. « Textes fondateurs », sur CCNE (consulté le 4 février 2014)


  5. « Loi n° 2011-814 du 7 juillet 2011 relative à la bioéthique (version initiale) », sur Légifrance (consulté le 4 février 2014)


  6. a et bHistorique du CCNE.


  7. La Bioéthique, entretien avec Didier Sicard dans l'émission Avec ou sans rendez-vous sur France Culture le 19 juin 2007.


  8. Article 4 §1°du décret no 83-132 du 23 février 1983 portant création d'un Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé, de l’article  2§1° du décret relatif au Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé, no 97-555 mai 1997, de l’article 1er de la loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique codifié à l’article L 1412-2 §1°du code de la santé publique. 


  9. « Les membres | Comité Consultatif National d'Ethique », sur www.ccne-ethique.fr (consulté le 13 mars 2019)


  10. « Décret de nomination », 15 décembre 2016(consulté le 20 janvier 2018)


  11. « Reconduction du Pr. Jean-François Delfraissy dans ses fonctions de Président du CCNE | Comité Consultatif National d'Ethique », sur www.ccne-ethique.fr (consulté le 13 mars 2019)


  12. Céline Rouden, « Jean-Claude Ameisen devrait présider le comité d’éthique » dans La Croix du 19 septembre 2012.


  13. Infirmière intégrée à la demande de Jean Bernard, soucieux de pouvoir entendre l'avis d'une infirmière, Infirmière, la passion de l'hôpital , par Michelle Bressand, éditions Robert Laffont.


  14. Article L1412-1-1 du Code de la Santé publique


  15. Article L1412-3-1 du Code de la santé publique


  16. a b et cLaetitia Clavreul et Lionel Dupont, « Renouvellement en profondeur du Comité d'éthique », sur lemonde.fr, 23 septembre 2013


  17. Delphine de Mallevoüe, « Volée de critiques après le renouvellement du Comité national d'éthique », Le Figaro, 23 septembre 2013, lire en ligne


  18.  « Christine Boutin : « je demande la suppression du Comité consultatif national d’éthique » » Valeurs actuelles, 27 septembre 2013, lire en ligne


  19. « Le Comité d'éthique se renouvelle », La Croix, 22 septembre 2013, lire en ligne


  20. Delphine de Mallevoüe, « Comité d'éthique : la colère des religieux évincés », Le Figaro, mercredi 25 septembre 2013, page 12.



Bibliographie |



  • Christophe Sauvat, Le comité national d'éthique, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 1999.


  • Comité consultatif national d'éthique, La bioéthique : Pour quoi faire ?, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2013, 352 p. (ISBN 2130619061).



Voir aussi |



Articles connexes |



  • Bioéthique

  • Biotechnologie



Liens externes |


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