Gladiateur





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Pollice verso ou Bas Les Pouces de Jean-Léon Gérôme, 1872.
Vision romantique de la gladiature, le geste du pouce tourné vers le bas pour décider de la mort des gladiateurs est aujourd'hui contesté ; selon des sources iconographiques le signe de la mort se faisait en tendant le pouce, et le reste de la main, vers son adversaire.


Les gladiateurs (du latin gladiatores, de gladius, glaive, signifiant « combattants à l'épée », ou « épéistes ») étaient dans la Rome antique des combattants professionnels qui s'affrontaient par paires bien définies, chacun des deux adversaires appartenant à une catégorie appelée armatura, dotée d'une panoplie et de techniques de combat spécifiques.


L’origine des combats de gladiateurs se retrouve en Italie du sud, où le combat en armes entre membres de la même famille avait pour but d'honorer la mémoire d'un mort. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.




Sommaire






  • 1 Historique


  • 2 Sources


  • 3 Origine


  • 4 La désacralisation des munera


  • 5 Recrutement


  • 6 Cadre professionnel


    • 6.1 Les écoles (ludi)


    • 6.2 Types de gladiateurs


    • 6.3 Surnom


    • 6.4 Carrière


    • 6.5 Héros de l'arène




  • 7 Déroulement d'un combat


  • 8 Vie privée


  • 9 Repères historiques


  • 10 Vocabulaire (gladiature)


  • 11 Idées reçues


  • 12 Gladiateurs célèbres


  • 13 Dans l'art et la culture populaire


  • 14 Notes et références


    • 14.1 Notes


    • 14.2 Références




  • 15 Annexes


    • 15.1 Bibliographie


      • 15.1.1 Sources antiques


      • 15.1.2 Auteurs modernes




    • 15.2 Vidéographie


    • 15.3 Articles connexes


    • 15.4 Liens externes







Historique |


À Rome, le plus ancien combat de gladiateurs mentionné dans les textes se déroule en 264 av. J.-C. avec trois paires d'esclaves, organisé lors des funérailles de son père par Decimus Junius Brutus sur le Forum Boarium, le marché aux bœufs de Rome, espace à caractère utilitaire et sans prestige situé près de l’extrémité nord du Circus Maximus[1]. Ce combat fut rapidement suivi par de nombreux autres. Ainsi, en 105 av. J.-C., les jeux devinrent publics.


Le caractère funèbre de ces affrontements s'effaça progressivement à Rome, où les combattants devinrent des professionnels, qu'il s'agisse d'hommes libres engagés ou d'esclaves. Ces combats, qui se déroulaient dans le cadre d'un amphithéâtre, devinrent le spectacle favori de la foule romaine. Organisés selon des modalités précises, ils pouvaient se terminer par la mort d'un des deux adversaires.


Au IVe siècle, ils firent l'objet de restrictions par l'empereur Constantin Ier, mesure sans effet réel avant la fin du IVe siècle. Plus que des interdictions, c'est la répugnance des élites à supporter le poids financier des munera à la suite de l’affaiblissement des villes et de la récession économique qui aurait entraîné la disparition des gladiateurs[2].



Sources |


Les sources pour la connaissance de la gladiature sont relativement abondantes, mais inégalement réparties dans le temps : elles ne manquent pas pour le Haut-empire, mais sont nettement plus rares pour les autres époques. Elles sont de nature diverse : sources littéraires, épigraphiques et iconographiques, mais également, quoique très rares, des artefacts.


Les Romains ne nous ont pas laissé, et peut-être jamais rédigé, de « traité » de gladiature. Nous disposons par contre de nombreuses sources littéraires, dont le sujet n'est pas la gladiature mais dans lesquelles on peut glaner des informations éparses.


L'iconographie est abondante et les supports divers : mosaïques, bas-reliefs, statuettes, peintures, gobelets en verre moulé mais aussi des graffiti ainsi que de nombreux médaillons de lampes à huile. Elle nous renseigne sur la panoplie des gladiateurs ou encore sur leurs techniques de combat et leur évolution.


C'est l'épigraphie qui nous permet de découvrir des destins individuels au travers d'inscriptions funéraires riches en renseignements sur l'âge, l'origine, la carrière, la famille d'un gladiateur ou même sa mentalité.


Les artefacts sont rarissimes. La plupart des pièces d'équipement découvertes l'ont été dans un seul endroit : la caserne des gladiateurs de Pompéi.



Origine |




Tombe lucanienne de Pæstum (nécropole de Laghetto).
Peinture conservée au Musée de Pæstum.


Il existe deux hypothèses sur l'origine des combats de gladiateurs. Les Anciens étaient unanimes à dire que l'origine des combats de gladiateurs se trouvait chez les Étrusques[3], qui avaient pour coutume de faire des victimes expiatoires parmi les ennemis vaincus, en les faisant s'entre-tuer pour honorer les mânes d'un défunt illustre. Nicolas de Damas affirme que « les Romains ont reçu des Tyrrhéniens l'usage d'organiser des combats singuliers non seulement à l'occasion des fêtes mais aussi en guise de divertissement »[4]. Les spécialistes modernes n'interprètent plus cette phrase pour appuyer l'hypothèse de l'origine étrusque, qui n'est pas corroborée par l'archéologie : pour la plupart d'entre eux, suivant en cela l'archéologue Georges Villes[5], c'est en Italie du sud, en Campanie et chez les Lucaniens, que ces combats sont nés. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.[6]. Le caractère funéraire de ces scènes ne fait aucun doute et les joutes de ces « prégladiateurs » sont représentées à côté d'autres jeux tels que des combats de boxe ou des courses de char. Elles ont lieu en présence d'un arbitre et on peut constater, sans autre précision, que le sang coule et qu'un des deux combattants s'est écroulé. Le mot latin munus (pluriel : munera) qui désigne le combat de gladiateurs signifie à l'origine « don » et s'inscrit parfaitement dans ce cadre funéraire.


Quoi qu'il en soit, l'origine de la gladiature semble bien se trouver dans une forme adoucie de sacrifice humain accompagnant les funérailles d'un grand personnage, comme cela se passe dans le chant XXIII de l'Iliade, Homère y racontant qu'après l'incinération de Patrocle, Achille organise des jeux funéraires en son honneur qui comporte une hoplomachie (combat en armes), disputée par Diomède et Ajax[7].



La désacralisation des munera |


À Rome, les combats de gladiateurs (munera) perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et cette proto-gladiature devint ambivalente, comme les autres spectacles, le munus sacré devenant un jeu (ludus) profane. La désacralisation des munera conduisit à la professionnalisation de la gladiature : aux IIIe et IIe siècles av. J.-C., on vit ainsi apparaître une gladiature ethnique, où s'affrontent des prisonniers de guerre portant leurs armes nationales (d'abord des Samnites, puis des Gaulois et enfin des Thraces) puis, à partir de 73 (date de la guerre de Spartacus à partir de laquelle les autorités romaines réalisent qu'il est trop dangereux de composer une gladiature avec des esclaves hyper-entraînés) une gladiature technique, où s'affrontent des volontaires constituant de nouvelles catégories de gladiateurs (armaturæ) : secutor, rétiaire, mirmillon, etc.[8].


On exerça un contrôle rigoureux pour le munus annuel que donnaient les préteurs afin de limiter le montant des sommes engagées. Il fut interdit d'organiser un munus sans autorisation préalable du sénat, d'en donner plus de deux fois par an, ou de faire paraître plus de 120 gladiateurs au cours d'un même spectacle. Les combats de gladiateurs privés passèrent sous le contrôle exclusif de l'État. Seul l'empereur put dépasser les limites fixées. Ainsi Auguste engagea-t-il sous son règne environ 10 000 gladiateurs, soit dix fois le maximum autorisé. Dès la fin du règne d'Auguste, le spectacle de chasse mettant en scène des animaux sauvages (venatio) se trouva associé aux combats de gladiateurs de façon très étroite, et l'on assista désormais à des spectacles complets, appelés munera legitima ou justa (combats réguliers) qui comprenaient des chasses et des combats d'animaux le matin, un intermède à la mi-journée et des combats de gladiateurs l'après-midi[9] : l’intermède de mi-journée, qui correspond au moment des repas, était le moment où des condamnés étaient forcés de combattre des fauves, dépourvus de toute arme ; certains condamnés devaient également s'entretuer. De midi aux heures les plus chaudes de la journée se déroulaient aussi les exécutions des condamnés à mort, le plus souvent accompagnées d'une mise en scène évoquant un mythe ; pour le mythe d’Icare par exemple, on collait au prisonnier des ailes avec de la cire et on le lâchait dans le vide depuis une construction prévue à cet effet.



Recrutement |


Les combattants deviennent très vite des professionnels. Cette professionnalisation pourrait déjà être effective à la fin du IIIe siècle av. J.-C., si l'on s'en tient à cette phrase de Tite-Live à propos du munus offert par Scipion l'Africain en 206 av. J.-C. : « Les gladiateurs de ce spectacle ne furent pas de ces hommes dont les entrepreneurs forment d'habitude leurs paires, esclaves descendant du plateau de vente, ou hommes libres qui mettent leur sang à prix[10]... », sans qu'on puisse cependant exclure qu'il s'agit d'un anachronisme de la part de l'auteur[11].


Ces hommes libres signent un contrat, l'auctoratio. À la fin de la République, le personnage de « l'engagé », l’auctoratus (« celui qui se vend »), fait partie des personnages des atellanes (fables bouffonnes d'origine osque fort prisées à Rome), comme en témoigne une pièce appelée Bucco auctoratus écrite vers 100 av. J.-C. par Lucius Pomponius[11].


Cet engagement est soumis par le législateur à une procédure dont l'origine pourrait remonter à la haute époque républicaine, au temps où les puissantes familles (gentes) qui dominaient Rome s'entouraient d'une armée privée[12].


Le candidat-gladiateur fait une déclaration appelée professio devant un tribun de la plèbe, qui a sans doute pour but d'éviter que certains ne s'engagent inconsidérément.


Ensuite, après avoir signé son contrat dans lequel est précisé la durée du contrat ou le nombre maximum de combats convenus avec le laniste, il prête le serment gladiatorien, dont la formule est conservée dans plusieurs textes[13] et en particulier dans un passage de Pétrone : « Nous lui prêtâmes serment de supporter le feu, les chaînes, les coups, la mort par le fer… Comme des gladiateurs régulièrement engagés, nous consacrons de la façon la plus totale à notre maître, et notre corps et notre vie[14]. » Le nouveau gladiateur reconnaît donc au laniste un droit de torture et d'emprisonnement, en cas de désobéissance ou de manque de combativité.


Il reçoit la prime (pretium) prévue dans le contrat. Elle peut être extrêmement modeste, mais également devenir considérable si, par exemple, il s'agit d'un vétéran réputé qui rempile. Lors du munus qui suit l'auctoratio, on frappe le nouveau gladiateur - probablement symboliquement - de verges, manifestant ainsi publiquement qu'il abandonne son statut de citoyen pour celui, infâme, de gladiateur.


Si les gladiateurs qui survivaient assez longtemps pour être dégagés des termes du contrat, avaient bien combattu et acquis une renommée suffisante, ils avaient gagné assez d'argent pour s'assurer une vie d'un niveau supérieur et quitter ainsi la pauvreté.


La recherche du spectaculaire amena à l'organisation de combats de femmes, attestés par quelques auteurs comme Juvénal, qui se moqua des participantes[15], Suétone[16], Tacite[17] et Pétrone[18], et confirmés par une sculpture d'Halicarnasse représentant deux femmes gladiatrices[19], et une inscription d'Ostie[20]. Les combats de femmes furent interdit en 200 par Septime Sévère[21],[22].



Cadre professionnel |



Les écoles (ludi) |




Reconstitution de combat de gladiateur dans les arènes d'Arles.


Les combattants étaient entraînés dans des écoles de gladiateurs, les ludi (singulier : ludus). Ces écoles appartenaient à des lanistes, riches hommes libres propriétaires d'une école, ou à l'empereur via des écoles impériales. Elles étaient dispersées dans l'Empire : dans la péninsule Ibérique (en Bétique et en Tarraconaise), en Gaule narbonnaise (Nîmes, Narbonne, Draguignan, Die), en Europe centrale (Carnuntum, près de Vienne)… Celles d'Aquilée et de Capoue étaient renommées. Dans la moitié orientale de l'Empire, celle d'Ancyre, de Thessalonique, de Pergame et d'Alexandrie étaient également réputées.


À côté des ludi privés, à Rome où la préparation des jeux était devenue un monopole de l'empereur, on construisit des écoles impériales. Quatre grandes écoles construites par Domitien[23] étaient implantées à proximité du Colisée : le ludus Magnus, le ludus matutinus, le ludus dacicus et le ludus gallicus. Leur plan était identique, simple et fonctionnel : des cellules d'habitation et de service se déployaient autour d'une aire d'entraînement. La plus célèbre de ces écoles fut le ludus magnus, la grande caserne. Son directeur était un personnage important car, pour la plèbe romaine comme pour l'empereur, l'organisation des spectacles occupait une place de choix dans la vie quotidienne de la cité. Cette charge bien payée (200 000 sesterces) avait les faveurs de l'empereur.


À Pompéi, deux casernes de gladiateurs se seraient succédé. La présence de quelque 120 graffitis, probablement gravés par des gladiateurs en souvenir de leurs victoires ou de leurs conquêtes amoureuses, a amené les spécialistes à identifier une demeure connue sous le nom de maison des gladiateurs (V, 5,3) avec une caserne. On estime que 5 à 20 gladiateurs auraient pu y loger[24]. Après que la ville eut été touchée par un tremblement de terre en 62 qui endommagea probablement cet édifice, le quadriportique, situé derrière le mur de scène du théâtre, fut transformé en caserne. On a déduit la fonction du bâtiment des quinze casques ainsi que d'autres pièces défensives, parmi lesquelles des jambières et des épaulières, découverts lors des premières fouilles en 1766. Tous les accès, sauf l'entrée principale, furent condamnés. Des cellules furent créées au rez-de-chaussée et à l'étage, ainsi qu'une immense cuisine, une salle de réunion et un appartement pour le laniste autour de l'aire centrale qui servait de terrain d'entraînement.


En 2011, un ludus gladiatorius a été découvert à proximité du grand amphithéâtre de la ville antique de Carnuntum, près de Vienne (Autriche). Le complexe de bâtiments, détecté au radar par les archéologues, est d'une superficie de 2 800 m2, est composé de plusieurs bâtiments entourant une cour intérieure, comprenant une petite arène d'entrainement de 19 m de diamètre[12]. Les cellules des gladiateurs sont de petites pièces individuelles de 5 m2. L'agencement de l'ensemble rappelle le Ludus Magnus de Rome.


Suivant le rythme des combats, les gladiateurs voyageaient fréquemment d'un bout à l'autre de l'Empire. Cette mobilité variait suivant les contrats négociés entre les munéraires et les lanistes. Pompéi attirait des gladiateurs venus de toute la Campanie et de Capoue notamment. Ce nomadisme affectait bien entendu le personnel du spectacle dans son ensemble. Les mouvements se faisaient aussi bien de l'Occident vers l'Orient que dans le sens inverse. Beaucoup de gladiateurs grecs ou orientaux furent ainsi engagés dans les combats de gladiateurs en Occident. Des troupes de combattants de l'arène suivaient aussi les empereurs en déplacement : Caligula, en visite à Lyon, donna un munus avec ses propres hommes.



Types de gladiateurs |


Des nombreux types de gladiateurs (armaturæ) sont énumérés dans les textes historiques. Cependant, seulement six composent l'énorme majorité du corpus iconographique connu actuellement :




  • Provocator : gladiateur qui commence, qui débute. C'est avec ce type de gladiateur que l'après-midi de jeux démarre, mais aussi c'est par cette armatura que le gladiateur débutant commencera son cursus au sein de l'école de gladiateur ;


  • Thrace : gladiateur de la famille à petit bouclier, les parmati. Son adversaire principal est le mirmillon, et plus rarement l'hoplomaque ;


  • Mirmillon : gladiateur de la famille à grand bouclier, les scutati. Son adversaire principal est le thrace et le rétiaire, bien que durant l'évolution de sa gladiature, le mirmillon affrontant le rétiaire se spécialise pour devenir le secutor ;


  • Hoplomaque : gladiateur de la famille à petit bouclier, les parmati. Son adversaire principal est le Mirmillon, plus rarement il se verra affronter le Thrace ;


  • Secutor : gladiateur de la famille à grand bouclier, les scutati. Son équipement évolue à partir du Mirmillon afin d'être mieux équipé à affronter le Rétiaire, qui est son adversaire principal ;


  • Rétiaire : gladiateur de la famille à petit bouclier, les parmati. Son adversaire principal est le Mirmillon, puis une fois ce dernier spécialisé, il deviendra le secutor


Certains auteurs pensent que le laniste tenait compte des besoins de l'école à un moment donné mais également des aptitudes physiques : les individus plus lourds étant orientés vers une armatura lourde, tandis que les plus légers devenaient rétiaires[25].


Selon une théorie développée par des expérimentateurs modernes, suivant le contexte et les qualités du combattant, il aurait existé un cursus : le gladiateur, une fois formé et passé l'étape du provocator, serait dirigé vers une des deux familles, petits boucliers (parmati) ou grands boucliers (scutati). Cette décision serait prise par l'entraîneur (doctor) en accord avec le laniste, comme dans les clubs sportifs modernes. Ce cursus « gladiatorien » serait le suivant :



  1. provocator ;

  2. thrace / mirmillon ;

  3. hoplomaque / mirmillon ;

  4. rétiaire / secutor.


Ainsi, il ne serait par exemple pas possible de devenir rétiaire sans être passé au préalable provocator, puis thrace, puis hoplomaque. Cette hiérarchisation serait la conséquence de l'accroissement du degré technique nécessaire au maniement des panoplies. En effet, les techniques de combats changent suivant les couples de gladiateurs et deviennent de plus en plus complexes. C'est pourquoi un rétiaire serait obligatoirement un gladiateur bien plus expérimenté qu'un thrace.


Cette théorie est loin de faire l'unanimité[26].



Surnom |


L’onomastique latine traditionnelle (prénom, nom, surnom) sert rarement pour désigner les gladiateurs : ils sont nommés, le plus souvent, par un sobriquet familier à tous les amateurs de munera. Ces noms d'arène font référence aux divinités et aux héros de la mythologie — Hermès, Astyanax, Persée, Cupidon, Ajax, Patrocle, Bellérophon — ou mettent l'accent sur les qualités physiques du gladiateur, la force : Héracléa (« le Costaud »), Ursius (« Fort comme un ours »), la vivacité : Fulgur (« la Foudre »), Polydromos, Okus, Callidromos (« le Rapide »). D'autres évoquent la chance : Faustus (« Le Veinard »), Félix (« L'Heureux »), Victor ou Nicéphoros (« La Victoire »), ou le souvenir d'anciens gladiateurs vedettes, tel Columbus de Nîmes, qui portait le nom d'un héros de l'arène sous le règne de Caligula. D'autres, enfin, doivent leur sobriquet à leur prestance : Ametystus, Beryllus (« brillant », « d'un éclat précieux »), « Narcissos » ou « Callimorphos » (« Le Bien Bâti »).


Le gladiateur surnommé Astyanax était un poursuivant (secutor). Il existe une mosaïque datant du IVe siècle qui le montre, entre autres scènes, combattant durant l'entraînement contre un rétiaire du nom de Kalendio. Le plus célèbre des gladiateurs, Spartacus, ne semble pas avoir porté de surnom : Spartacus est simplement la forme latinisée d'un nom thrace que l'on connaît sous plusieurs formes : Spartokos ou Spardokos.



Carrière |




Gladiateurs et bestaires (mosaïque de Zliten).


Après son entrée au ludus, de sa formation — dont on ignore la durée[27] — jusqu'à son premier combat, le nouveau gladiateur était un tiro (pluriel tirones) (littéralement : recrue, conscrit, novice, apprenti). Un nombre élevé de tirones laissaient leur vie dans ce premier combat : plus de 25 % des gladiateurs mentionnés sur une inscription de Venosa[28]. S'il survivait au premier combat, le gladiateur commençait à s'élever dans la hiérarchie à l'intérieur de chaque armatura. La première attestation de ce genre de grades date du Ier siècle.


Au sommet se trouvait le primus (c'est-à-dire premier) palus (pluriel pali). L'origine du mot palus semble argotique, le palus désignant le poteau de bois de deux mètres fiché en terre au centre de la cour et contre lequel les gladiateurs s'entraînaient avec la rudis (it), l'épée de bois et le bouclier d'osier. Les chercheurs ont longtemps cru qu'il existait quatre de ces grades (primus, secundus, tertius, quartus)[29]. Une inscription découverte à Aphrodisias mentionne cependant un huitième palus. Contrairement à une idée répandue, les gladiateurs ne s'affrontent lors des munera que trois à cinq fois dans l'année, si bien que l'obtention de ces grades est lente mais son expérience lui épargne la mort. Il a été estimé que sous Auguste, chaque gladiateur risquait une fois sur dix d’être égorgé, ce qui explique que le citoyen pauvre choisisse cette carrière plutôt que celle de soldat : mieux payé (en cas de victoires), restant près de ses proches et assuré d'un combat loyal un contre un, le sort du gladiateur pouvait sembler enviable[30].


Des inscriptions détaillent souvent le palmarès des meilleurs gladiateurs. Maximus, du ludus impérial de Capoue, dans la première moitié du Ier siècle, fut 40 fois vainqueur et obtint 36 couronnes[31]. Les combattants méritants pouvaient être récompensés par un affranchissement : les gladiateurs libérés étaient alors dégagés de leur obligation de combattre. Cette libération s'accompagnait de l'octroi symbolique d'une rudis, une baguette d'environ 1 m de long. Ils devenaient alors des rudiarii.


Certains, devenus riches, se transformaient en notables, propriétaires d'une belle maison de campagne tandis que leurs fils cherchaient à occuper au théâtre les places des chevaliers[32]. Mais ces carrières au dénouement heureux étaient l'exception : d'après les épitaphes, l'âge moyen du décès des gladiateurs était situé entre 20 et 30 ans. Il existe quelques situations exceptionnelles : une stèle du musée archéologique d'Istanbul montre deux gladiateurs, Néôn et Philémôn, réformés sans doute pour des raisons de santé[33].



Héros de l'arène |


Les gladiateurs les plus talentueux jouissaient d'une immense popularité : un thrace surnommé Suspirium Puellarum, « le soupir des jeunes filles » mettait en transe les femmes de Pompéi. Les nombreux graffitis qui mettent en scène les acteurs de l'arène témoignent aussi de cet engouement. Dans l'une de ses Satires, le poète Juvénal a raillé ces passions incontrôlées : Epia, une épouse de sénateur, abandonna son notable de mari pour suivre un aventurier, Sergiolus, un gladiateur charismatique, malgré son bras tailladé, son nez cassé et son œil poché et l'accompagna jusqu'en Égypte[34].



Déroulement d'un combat |


Les gladiateurs commencent par saluer l'éditeur, qui exerce la présidence du munus, une fonction qui l'amène à prendre des décisions importantes. Les auteurs modernes pensent que l'éditeur procède à ce moment à l'examen préalable des armes. Des membres du personnel préparent le feu, les verges et les fouets, qui servent à rappeler à l'ordre un gladiateur qui manquerait d'ardeur au combat. L'arbitre, que l'on appelle rudis en latin d'après la baguette qui lui permet d'intervenir pendant le combat, donne quelques instructions aux combattants qui se livrent à un ultime échauffement.




À gauche deux musiciens. À droite deux equites, dont l'un, vaincu, gît à terre, devant les sonneurs de cor et une main tendue[N 1]. Bas-relief conservé à la Glyptothèque de Munich.


L'éditeur donne le signal (signum pugnæ) et les combats commencent. Ils sont accompagnés de musique. L'orchestre, qui joue de la trompette (tuba en latin) et du cor (cornu en latin), est installé dans l'arène. L'emploi d'un orgue hydraulique est mentionné pour la première fois sous Néron.


Il est impossible de parler de phases d'un combat[35]. Des expériences menées en 2004 par le Dr Gauthier ont montré que le principal problème physiologique du gladiateur pendant le combat est d'ordre respiratoire. La durée moyenne d'un combat au cours de ces expérimentations était de 4 minutes et quarante secondes et le combat risque de s'arrêter par hypoxie[36]. Des pauses sont cependant ménagées au cours du combat, pour que les gladiateurs puissent se rafraîchir, recevoir des soins ou réajuster leur panoplie. Lors d'un combat fameux entre Priscus et Verus, l'empereur Titus leur fait apporter plusieurs fois des présents et des vivres[37].


Dans la pratique, le combat se poursuit jusqu'à ce que l'un des deux adversaires ne soit plus capable de continuer, soit qu'il soit mort, soit qu'il soit gravement blessé, soit qu'il soit épuisé. Cette troisième possibilité est la plus fréquente. Le combat se déroule ad digitum, c'est-à-dire jusqu'à ce que le gladiateur épuisé lève le doigt pour signaler qu'il ne peut plus poursuivre le combat. Il demande alors sa missio, c'est-à-dire qu'il demande à être épargné bien qu'il soit vaincu. Il existe des combats où on décide dès le départ qu'ils sont sine missione, c'est-à-dire sans missio, où le vaincu n'a pas le droit de réclamer sa grâce. Auguste interdit ce type de combat[38], mais on ne sait pas dans quelle mesure cette interdiction est respectée. Dans certains cas, lorsque les deux combattants sont de force égale et que le combat se poursuit sans issue, on peut les renvoyer stantes missi, c'est-à-dire qu'au moment d'être renvoyés, ils sont encore debout tous les deux. Le dernier mot revient de toute façon à l'éditeur qui peut faire savoir aux gladiateurs qu'ils doivent continuer le combat en faisant exhiber une pancarte « Perserverate », c'est-à-dire « continuez ». Si le combat dure trop longtemps, l'éditeur peut exiger que les gladiateurs se battent sans bouclier[39].


Dans les cas les plus fréquents le gladiateur demande sa missio en levant la main ou un doigt de cette main[40]. Il existe des cas où, par fierté professionnelle, des gladiateurs qui auraient sans doute obtenu leur grâce, s'y refusent et choisissent de combattre jusqu'au bout. Sénèque rapporte un cas de ce genre : celui d'un gladiateur blessé, se retournant vers la foule qui demandait sa grâce pour son courage, en faisant signe du bras qu'il n'avait rien fait et qu'il ne souhaitait pas qu'on intervienne en sa faveur[41]. Un gladiateur blessé ou qui sent ses forces l'abandonner a néanmoins intérêt à calculer les chances qu'il a d'obtenir sa grâce.


« À partir de ce moment, son sort est entre les mains de l'éditeur, mais aussi du public, dont l'éditeur peut difficilement ignorer l'avis. Si le vaincu a bien combattu, le public satisfait peut réclamer sa grâce en criant « mitte » (renvoyez-le) ou au contraire crier « Jugula » (égorgez-le) lorsqu'il a combattu mollement. Les situations sont extrêmement variables. Il est de l'intérêt financier d'un éditeur d'épargner la vie du gladiateur, puisqu'il doit rembourser au laniste le prix d'un gladiateur mort, mais il ne veut sans doute pas passer pour avare et se rendre impopulaire en privant de son plaisir le public qui réclame du sang. Si le public a envie de montrer sa magnanimité, il peut se trouver des éditeurs sanguinaires pour passer outre et donner le signal de la mise à mort. »[réf. nécessaire]



Vie privée |




Combat de gladiateurs, British Museum.


Les nombreuses inscriptions funéraires faisant référence aux gladiateurs permettent d'approcher leur entourage et le cadre de leur vie privée. Beaucoup de combattants vivaient avec une femme et des enfants. Elles sont souvent à l'origine des épitaphes. Lorsque le nomadisme de la profession interdisait toute vie familiale, les amis rendaient parfois des honneurs funèbres au gladiateur mort au combat.


Certaines confréries de chasseurs ou de gladiateurs étaient unies par un culte commun. Ces confréries (sodalitates) veillaient aux funérailles de chacun de leurs membres. Les liens de solidarité ainsi créés étaient plus forts que les rapports professionnels existant au sein des familiae. On connaît l'existence de collèges de ce type en Narbonnaise (près de Die), mais aussi à Rome : au Ier siècle, le rétiaire T. Claudius Firmus appartenait à une sodalité du Ludus Magnus[42]. Commode favorisa ces associations, notamment par ses rapports étroits avec le collège des Silvani Aureliani, qu'une inscription trouvée en 1755 près de Rome nous fait connaître[43]. Cette confrérie comprenait 32 gladiateurs divisés en trois décuries, et un groupe de deux. La première rassemblait des vétérans de condition servile ; la deuxième mêlait à des débutants (tirones), un armurier, un vétéran et un masseur ; la troisième réunissait exclusivement des tirones ; dans la quatrième, enfin, se trouvaient un paegniarius et un thrace.


Ces sodalitates, auxquelles étaient attachés un emblème et un chiffre, se développèrent surtout parmi les venatores d'Afrique proconsulaire. Le croissant sur hampe et le chiffre III étaient les signes distinctifs des Telegenii, dont quatre membres sont représentés sur la mosaïque de Smirat. Depuis les recherches d'A. Beschaouch, on connaît plusieurs autres associations de venatores en Afrique romaine.


À ses lointaines origines, le munus était lié au rituel funéraire et, bien que l'évolution se fût faite dans le sens d'une laïcisation, son caractère religieux n'a jamais disparu. Dans la mesure où ils exigeaient du sang versé, les munera sont restés, plus encore que les autres ludi, attachés au culte des divinités infernales.



« Il faut maintenant dire en peu de mots pourquoi les généraux qui partaient pour une expédition avaient coutume de donner des combats de gladiateurs et le spectacle de grandes chasses. Suivant quelques auteurs, les anciens avaient imaginé cet usage pour détourner sur l'ennemi la colère céleste, convaincus que le sang de citoyens, versé, comme celui des victimes, dans ces luttes imitées de la guerre, suffirait pour en rassasier Némésis, c'est-à-dire la fortune des batailles[44]. »



Dans plusieurs amphithéâtres, des petites chapelles qui communiquaient avec l'arène servaient aux dévotions précédant les combats. Très souvent, les sacella étaient consacrées à Némésis : c'est le cas à Mérida, à Tarragone, à Italica (Espagne), à Carnuntum (Autriche) où les deux amphithéâtres - civil et militaire - possédaient chacun une chapelle placée sous la protection de la déesse.


Les stèles funéraires apportent aussi leur témoignage sur l'importance de ce culte parmi le monde de l’arène : le rétiaire Glaucus, mort à Vérone au cours de son huitième combat, reproche à la déesse de l'avoir trahi ; tandis que Lèotes, primus palus, à Halicarnasse, lui offre bijoux et vêtements.


Hercule, dieu des combattants athlétiques et intrépides, était lui aussi souvent invoqué par les gladiateurs. Avant de se retirer à la campagne, le gladiateur libéré Veianus suspendit ses armes à un pilier du temple d'Hercule[45]. Nous savons par Tertullien que Mars et Diane présidaient également aux duels et aux chasses[46] : le dieu de la guerre veillait aussi sur les gladiateurs dont le métier était proche de celui des soldats, de même que Diane, déesse de la chasse, assurait sa protection aux chasseurs de l'amphithéâtre.


Pour s'assurer la victoire, les gladiateurs n'hésitaient pas à recourir à la magie. Une pratique connue sous le nom de defixio consistait à graver des textes de malédiction sur des lamelles de plomb enroulées sur elles-mêmes puis à les enterrer[47]. Dans les sous-sols de l'arène de Carthage ont été découverts les documents les plus significatifs : 55 de ces lamelles étaient déposées auprès des cadavres pour mieux déchaîner les divinités maléfiques contre les gladiateurs en activité, contre Gallicus, par exemple :


« Pour qu'il ne puisse tuer ni l'ours, ni le taureau, mais qu'il soit tué par eux… qu'il soit blessé, tué, exterminé ! ». Ou contre Marussus pour « qu'il succombe aux morsures des fauves, des taureaux, des sangliers et des lions ! » Ces rites de magie noire se déroulaient aussi à Trêves. Les démons étaient d'ailleurs particulièrement sensibles au sang de l’arène : Apulée rapporte que la magicienne Pamphile utilisait celui des écorchés et des gladiateurs pour la préparation de ses philtres[48].


Lors d'une exécution, le gladiateur dirigeait la lame vers le centre de la cage thoracique, atteignant directement le cœur. Le professeur Groschmidt a noté que les blessures causées durant le combat (fractures et autres atteintes osseuses, plaies) étaient parfaitement soignées, ce qui indique que les gladiateurs jouissaient de soins d'excellente qualité.



Repères historiques |




La crise de l'empire romain à partir du IIIe siècle entraîne un retour des combats entre prisonniers et la mort[N 2] plus souvent représentée (mosaïque des Gladiateurs du IVe siècle).




  • -264 : Le plus ancien munus donné à Rome, lors des funérailles de Decimus Brutus Pera, sur le Forum Boarium, le marché aux bœufs de Rome.


  • -174 : Antiochos IV Épiphane, roi de Syrie, fait venir des gladiateurs achetés à Rome et organise les premiers combats en Orient.


  • -160 : Térence renonce à donner sa pièce L'Hécyre, les spectateurs ayant quitté le théâtre parce qu'ils avaient appris qu'on donnait un munus au même moment.


  • -105: Les combats de gladiateurs sont intégrés aux jeux publics romains par Marius. Ces combats parfois mortels étaient très codifiés et ne ressemblent en rien aux caricatures présentées par les films hollywoodiens notamment. Toutefois, les Romains s’interrogèrent très tôt sur l’intérêt et la légitimité d’un tel sport-spectacle. La gladiature nécessitait en effet le renoncement aux droits liés à la citoyenneté romaine ; c’est presque une hérésie pour un Romain ! Le jeu en valait pourtant la chandelle pour certains, car la gloire et la fortune récoltées dans l’arène étaient considérables. Les historiens étudient désormais avec un œil nouveau la gladiature romaine dans une optique plus sportive, tranchant ainsi nettement avec l'historiographie classique où prévalent souvent des textes chrétiens très hostiles à cette pratique.


  • -73 : Guerre servile des gladiateurs


  • 46 av. J.-C. : Jules César donne des combats de gladiateurs en l'honneur de sa fille Julia, morte en 54 av. J.-C., les premiers à avoir été donnés en l'honneur d'une femme[49]. Ces jeux funéraires ne sont pas dépourvus d'arrière-pensées politiques.


  • 27: Catastrophe de Fidènes. Profitant de la politique d’austérité de Tibère, certains opportunistes mettent sur pied des épreuves qui ne bénéficient pas toujours des meilleures conditions de sécurité. La catastrophe de Fidènes marque profondément les Romains à la suite de l’effondrement d’un amphithéâtre édifié à la hâte à quelques kilomètres de Rome… Tacite qui relate la tragédie dans ses Annales, cite le chiffre de 50 000 morts et blessés. À la suite de cette catastrophe, la législation sur l’organisation de spectacles sportifs fut très sévèrement réglementée dans l’Empire. La gladiature n’est pas pratiquée partout dans l’Empire ; en Égypte et au Moyen-Orient en particulier on se contente des courses de chars, le sport roi de l'Antiquité.


  • 37 : À contre-courant du règne de Tibère, l'empereur romain Caligula (37-41) multiplie le nombre des courses de chars et autres épreuves sportives à Rome. Il privilégie également la gladiature qui, dès lors, fait figure de grand sport romain, à l’image de la boxe et de la course de chars.


  • 47 : sous le règne de Claude, le massacre des prisonniers bretons enrôlés comme gladiateurs, est demeuré célèbre.


  • 1er octobre 326 : Constantin Ier prend la première mesure contre la gladiature par l'édit de Béryte. Par cette mesure, qui n'était sans doute applicable que dans la partie orientale de l'Empire, l'empereur prescrit que des criminels condamnés à devenir gladiateurs soient désormais envoyés travailler dans les mines[50].


  • 399 : Sous la pression chrétienne, fermeture des écoles de gladiateurs à Rome. Ce « sport-spectacle » romain est honni par les chrétiens qui ne parviennent toutefois pas à en interdire la pratique, surtout à Rome.


  • 404 : L'empereur Honorius interdit les combats de gladiateurs à la suite d'une rixe dans le Colisée[51]


  • 418 : Derniers combats de gladiateurs à Rome, soit près d'un siècle après l'interdiction promulguée par l'empereur Constantin.



Vocabulaire (gladiature) |




Reconstitution d'un combat en Allemagne en 2005.




  • Andabate : gladiateur à cheval armé d'un glaive qui combattait en aveugle sans armes défensives. Il portait une cloche en main gauche ; il n'y a que très peu d'informations le concernant, des chercheurs doutent même de son existence[52].


  • Armatura (plur. Armaturae) : catégorie de gladiateur. Les différents types se différenciaient par les armes utilisées, mais aussi par les techniques de combat.


  • Bestiaire : gladiateur combattant des bêtes sauvages, ou condamné à mort par l'exposition aux bêtes.


  • Catervarius : gladiateur mal connu combattant en groupe (caterva).


  • Crupellaire : spécificité gauloise, gladiateur « lourd ».


  • Dimachère : gladiateur ayant une arme dans chaque main. Il était alors ambidextre (certains auteurs voient en lui un autre nom du scissor).


  • Editor : l'éditeur, appelé également munerarius, est l'individu (personne privée, magistrat ou empereur) qui offre à ses frais le combat de gladiateurs


  • Essédaire (essedarius) : gladiateur qui combattait du haut d'un char.


  • Fortus : un gladiateur en réussite


  • Galerus : pièce métallique montante jusqu'au milieu de la joue qui protégeait l'épaule gauche du rétiaire ainsi qu'une partie de son visage.


  • Gladius : glaive.


  • Hoplomaque (hoplomachus) : gladiateur armé d'une lance, d'un glaive et d'un petit bouclier rond affrontant le mirmillon et le Thrace.


  • Ludi : jeux donnés à date fixe ou en des circonstances particulières, pour célébrer une fête ou un événement exceptionnel.


  • Laniste (lanista) : propriétaire d'une troupe de gladiateurs qu'il louait ou vendait à un editor désireux d'organiser un spectacle.


  • Laquearius : mystérieux gladiateur cité par Isidore de Séville, qui, si l'on s'en tient à l'étymologie laqueus (corde à nœuds coulants) aurait eu pour arme un lacet étrangleur.


  • Liberatio : acte qui libérait un gladiateur de l'obligation de combattre.


  • Manica : protection de tissu rembourré, de cuir, d'écaille de métal ou de maille qui couvrait le bras droit (ou gauche pour le rétiaire). La main droite était quant à elle protégée par un gant de cuir.




Un mirmillon.




  • Mirmillon ou myrmillon (murmillo) : gladiateur « lourd » se battant principalement contre le thrace et l'hoplomaque. Au début il combat également contre le rétiaire, mais bien vite le sécutor devient l'adversaire privilégié de ce dernier. Il est armé d'un gladius, et protégé par un casque, un scutum, une manica, et une ocrea courte.

  • Munéraire (munerarius) : éditeur du munus. Dans la Rome impériale, les plus importants étaient l'empereur et les hauts magistrats (préteurs, édiles, questeurs, consuls) ; en province, de riches notables ou des magistrats locaux.


  • Munus (plur. munera) : combat de gladiateurs. À l'origine, « cadeau » offert à l'occasion de funérailles.


  • Ocrea : pièce de métal et de cuir protégeant la jambe. Certains gladiateurs n'en portaient qu'une courte, comme le sécutor, le provocator et le mirmillon, et d'autres deux hautes comme le thrace et l'hoplomaque.


  • Palus : pieu sur lequel s'entraînaient les gladiateurs.


  • Parmatus : gladiateur équipé d'une parma threcidica, c'est-à-dire un petit bouclier


  • Provocator : armatura par laquelle tout gladiateur débutait sa carrière, du Ier au IIIe siècle. Il est équipé d'un glaive, d'un casque fermé devant sans crête, d'une ocrea montant jusqu'au genou, d'une protection pectorale et d'un bouclier moyen utilisé en percussion. Les provocatores s'affrontent entre eux.


  • Rétiaire (retiarius) : gladiateur léger, équipé d'un trident, d'un filet et d'un poignard. Il ne portait pas de casque, sa seule protection était le galerus et la "manica".


  • Sagittarius : combattant armé d'un arc (son nom signifie "archer").


  • Samnite : type ancien de gladiateur dont le nom évoque les redoutables guerriers du sud de l'Italie qui s'opposèrent à Rome au IVe siècle av. J.-C.




le scutum du légionnaire romain.




  • Scutum : long bouclier rectangulaire & cintré.


  • Secutor : « le poursuivant » Évolution du Mirmillon, il est l'adversaire du rétiaire, c'était un gladiateur appartenant à la classe des scutati, il est considéré comme un combattant « lourd ». Il est équipé d'un glaive, d'une manica, d'une ocrea courte, d'un grand bouclier "scutum". Son casque à large rebords a une crête arrondie pour éviter d'accrocher le filet du rétiaire.


  • Scissor : « celui qui tranche ou qui taille ». Armatura rare qui apparaît dès le Ier siècle. Le scissor, un « anti-rétiaire », constitue une évolution du secutor. Il conserve son casque mais remplace son scutum par un manchon métallique terminé par une demi-lune tranchante. Il est également protégé par une lorica, une armure d'écailles en métal ou de maille.


  • Thrace : gladiateur lourd muni d'une dague courbe, la sica supina ou falx supina, d'un petit bouclier carré et de 2 ocreae hautes.


  • Tiro (pl. tirones) : gladiateur novice (le terme s'emploie aussi pour un soldat novice, un "bleu").


  • Venatio (plur. venationes) : chasse, combat d'animaux entre eux ou contre des hommes, sous toutes ses formes.


  • Venator : combattant prenant part à une venatio. Chasseur d'animaux sauvages destinés à l'arène, souvent confondu avec les gladiateurs et les condamnés à mourir « par les fauves » (damnatio ad bestias).



Idées reçues |




Arbitre reconnaissable à sa tunique blanche. Maison des gladiateurs à Kourion.


La formule « Ave Caesar, morituri te salutant. » pouvant être traduite par « Avé César, ceux qui vont mourir te saluent » n'était pas prononcée de façon rituelle par les gladiateurs avant de combattre à mort. En réalité cette phrase, authentique, a été prononcée vers 52 par des soldats condamnés pour faute grave, devant se battre à mort lors d'une naumachie organisée par l'empereur Claude (-10 – 54) afin de fêter la fin des travaux d’assèchement du lac Fucin[53].


Les combats se sont avérés être en réalité infiniment moins mortels et cruels que le montrent les films cinématographiques (péplums). Ballet, Bazin et Vranceanu (2012, 2013) démontrent que, in fine, des stratégies coopératives semblent émerger dans l'arène. Cette coopération correspondait aux situations de professionnalisation des gladiateurs issues d'écoles de gladiature. Certes, les combats étaient sanglants et violents, mais pas si éloignés que cela des pratiques sportives actuelles (catch), d'autant plus qu'il arrivait que les gladiateurs combattaient parfois avec des armes non tranchantes (glaives en plomb)[54]. Les combats étaient ainsi très codifiés, et suivaient une règle avancée par l'arbitre du jeu (summa rudis) et son second (secunda rudis), ainsi que par la sentence édictée par le juge-arbitre (munerarius). La férocité des combats n'était souvent qu'apparente, car ces derniers respectaient une complexité. Il s'agissait avant tout de livrer un spectacle de qualité devant un public averti, empreint d’esthétisme, et non pas une mise à mort (Veyne, 2004)[55].


Il en ressort que la motivation des combattants était la richesse et la gloire, mais à condition d'assurer un « beau » spectacle. La finalité des affrontements n'était pas de tuer, mais de provoquer des blessures conduisant à l'abandon. Il y a donc une réelle coopération au sein des gladiateurs (et les risques de décès restaient très limités). « Ces règles de coopération, tout en réduisant la probabilité de mort dans l'arène, permettaient de renforcer la qualité du spectacle, et de fait, délimitaient le champ de la concurrence pour qu'elle soit durable », c'est-à-dire en évitant « la disparition par mort de trop de concurrents. [...] L'issue coopérative peut ainsi être assimilée à un équilibre de Nash » (Ballet, Bazin et Vranceanu, 2013). De plus, il a existé des périodes où la mise à mort est interdite. Il a été ainsi estimé que sous l'empereur Auguste, un gladiateur meurt, en moyenne, à son dixième duel[56].


L'arrêt du combat se fait par le vaincu ou l'arbitre qui lève le bras[57]. Le signal de la mort est décidé par l'éditeur des jeux, suivant l'avis du public. Les gestes du pouce, rendus célèbres par le tableau de Gérôme, que le pouce soit tourné vers le bas pour demander la mort d'un gladiateur vaincu, ou vers le haut pour demander sa grâce, et que l'on retrouve dans la plupart des ouvrages de vulgarisation sur le sujet, font cependant l'objet d'interprétations différentes : les textes de l'Antiquité, ceux de Juvénal[58] et de l'auteur chrétien Prudence en particulier[59], évoquent bien le peuple en train d'ordonner la mort d'un gladiateur « en renversant le pouce » (en latin : verso pollice) ; mais certains latinistes interprètent plutôt ces deux mots comme « le pouce tendu », voire « le doigt pointé » vers le gladiateur qu'on voulait voir mourir et il est difficile d'imaginer l'éditeur des jeux dans de grandes arènes pouvant décompter les gens tournant le pouce vers le haut ou vers le bas[60]. Le signe de mort, bien plus visible de tous, était peut-être un ou plusieurs doigts tendus (symbole de la lame blanche, de la mort) vers le vaincu ou un geste différent selon les arènes tandis que le signe de grâce, selon un texte de Martial[61] interprété par Éric Teyssier, serait des tissus (mouchoir, foulard) agités par les spectateurs[62].


Contrairement à certaines idées reçues, le régime alimentaire des gladiateurs était principalement végétarien ; surnommés « mangeurs d'orge », leur repas était principalement composé de céréales, sans viande et de « boissons aux cendres »[63].



Gladiateurs célèbres |



  • Crixus

  • Spartacus

  • Gannicus

  • Œnomaüs

  • Verus

  • Priscus



Dans l'art et la culture populaire |


Au cinéma, le genre du péplum désigne les films dont l'action se situe historiquement dans l'Antiquité et notamment celle de la Rome Antique.


De nombreux péplums ont mis en scène la vie quotidienne des gladiateurs et ont reconstitué leurs combats dans l'arène. Parmi les plus connus, on peut citer Spartacus (de Stanley Kubrick, sorti en 1960), Barabbas (de Richard Fleischer, sorti en 1961), Le Fils de Spartacus (de Sergio Corbucci, sorti en 1962), Gladiator (de Ridley Scott, sorti en 2000), ou encore la série télévisée Spartacus : Le Sang des gladiateurs (de Steven S. DeKnight, Robert Tapert et Sam Raimi, diffusée en 2010).


Des documentaires ont également été consacrés au sujet, comme Gladiateurs, docu fiction franco-britannique diffusé en 2004 et inspiré de la vie du gladiateur Verus.



Notes et références |



Notes |





  1. Probablement celle de l'arbitre qui tend les doigts (symbole de la lame blanche et donc de la mort), relayant la décision de mise à mort de l’editor.


  2. Le signe « Θ » au-dessus de la tête du gladiateur, est la première lettre du mot thanatos, mort.




Références |




  1. Periochae de Tite-Live, 16 ; Valère Maxime, II, IV, 7 ; « Gladiateur - Daremberg et Saglio (1877) », sur Université Toulouse Jean Jaurès


  2. Eric Teyssier, Qu'est-ce que la gladiature, Histoire antique & médiévale, HS23, p. 19


  3. Notes sur l'Énéide par Sylvie Laigneau, parues chez Le Livre de poche (Coll. « Classiques » [2004])


  4. Nicolas de Damas, Athénée, IV, 153>


  5. Bernet 2002, p. 22


  6. Teyssier 2009, p. 15


  7. Pierre Grimal, Histoire de Rome, Fayard, 2003, p. 121


  8. Eric Teyssier, Spartacus : Entre le mythe et l'Histoire, Librairie académique Perrin, 2012.


  9. Cfr. 7e des Lettres à Lucilius, traduites par Joseph Baillard, revues par Cyril Morana l’édition de 2013 aux Mille et Une Nuits (ISBN 978-2-84205-637-7)


  10. Tite-Live, Histoire de Rome, XXVIII, 21


  11. a et bVille 1981, p. 47


  12. a et bGilbert 2013, p. 25


  13. Sénèque, Lucilius., IV, 37, 1-2; Horace, Satires., 11,7,58-59


  14. Pétrone, Satiricon, 117


  15. Juvénal, Satires


  16. Suétone, Vie de Domitien, 4, 1


  17. Tacite, Annales, XV, 32


  18. Pétrone, Satiricon, 45, 7


  19. Sculpture avec les noms féminins d'Achilia et Amazonia


  20. CIL XIV, 5381


  21. Dion Cassius, LXXV, 16


  22. Mireille Cébeillac-Gervasoni, Federico Zevi, « Révisions et nouveautés pour trois inscriptions d'Ostie », Mélanges de l'Ecole française de Rome, Antiquité T. 88, N°2. 1976. pp. 616-617 lire en ligne


  23. Filippo Coarelli (trad. Roger Hanoune), Guide archéologique de Rome, Paris, Hachette, 1998 (1re éd. (édition originale italienne 1980)) (ISBN 2-012-35428-9), p. 135-137


  24. Joanne Berry, The Complete Pompeii, Thames & Hudson, 2010, p. 143


  25. Ville 1981, p. 307


  26. Gilbert 2013, p. 31


  27. Ville 1981, p. 311


  28. Teyssier 2009, p. 446


  29. Les Gladiateurs, Imago, 1987, p. 23


  30. Jean-Paul Thuillier, « Les dieux vivants de l’arène », Historia, no 643,‎ 2000, p. 48-53


  31. CIL, VI, 33952


  32. Juvénal, III, 158


  33. Hellenica, V, no 320


  34. Juvénal, Satires, VI, 82-114


  35. Bernet 2002, p. 198


  36. Teyssier 2009, p. 277-278


  37. Martial, Spectacles, XXIX


  38. Suétone, Vie d'Auguste, XLV


  39. Bernet 2002, p. 202


  40. Teyssier 2009, p. 350


  41. Sénèque, De la constance du sage, XVI


  42. CIL, VI, 76 59


  43. CIL, VI, 631


  44. Histoire Auguste, «Maximus et Balbinus », VIII


  45. Horace, Ep. l, 1, 4-5


  46. De Spect., XII, 7


  47. Gilbert 2013, p. 67


  48. Apulée, Les Métamorphoses, III, 17; 5


  49. Ville 1981, p. 80


  50. Bernet 2002, p. 345-346


  51. Teyssier 2009, p. 477


  52. http://dvlf.uchicago.edu/mot/andabate


  53. Dossiers - Quelques idées reçues à propos de Rome - Aue, Caesar, morituri te salutant sur www.class.ulg.ac.be


  54. Aurelius Victor, Histoires abrégées, 17, 3


  55. Veyne Paul, (2004), « Les gladiateurs ou la mort en spectacle », L’Histoireno 290, p. 77-83


  56. Nicolas Bancel et Jean-Marc Gayman, Du guerrier à l'athlète : éléments d'histoire des pratiques corporelles, Presses universitaires de France, 2002, p. 57


  57. Arbitre arrêtant le combat, mosaïque du musée archéologique de Vérone.


  58. Juvénal, Satires III, 36-37.


  59. Prudence, Contre Symmaque, II, 1098-99 : ce texte polémique contre le religion païenne accuse les Vestales de condamner à mort les gladiateurs alors qu'en réalité, elles ont la possibilité de gracier un condamné lorsqu'elles le croisent dans la rue.


  60. Dossiers - Quelques idées reçues à propos de Rome - Pouce ! sur www.class.ulg.ac.be


  61. Martial, Epigrammes, XII, 28, 7


  62. Éric Teyssier, La Mort en face : Le Dossier gladiateurs, Actes Sud, 2009, p. 121


  63. (en) Stable Isotope and Trace Element Studies on Gladiators and Contemporary Romans from Ephesus (Turkey, 2nd and 3rd Ct. AD) - Implications for Differences in Diet



Annexes |


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Bibliographie |



Sources antiques |




  • Anonyme, Histoire Auguste


  • Ammien Marcellin, Histoire


  • Arrien, Entretiens


  • Artémidore de Daldis, L'Onirocritique


  • Cicéron, De l'orateur, Pour Sextius, À Trebatius, À Atticus, Phillipiques, Tusculanes


  • Dion Cassius, Histoire romaine


  • Festus, De la signification des mots


  • Galien, Des blessures, De la nourriture


  • Horace, Satires, Épîtres

  • Isidore de Séville


  • Juvénal, Satires


  • Marc Aurèle, Pensées


  • Martial, Épigrammes, Spectacles


  • Pétrone, Satiricon


  • Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne]


  • Plutarque, Vie de César


  • Polybe, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne]


  • Prudence, Contre Symmaque


  • Saint Augustin, Les confessions


  • Sénèque, De la constance du sage, De la colère, De la tranquillité, Des bienfaits, Lucilius


  • Suétone, Vie des douze Césars


  • Tacite, Annales


  • Térence, L'Hécyre


  • Tertullien, Aux nations, Apologétique


  • Tite-Live, Histoire de Rome


  • Valère Maxime, Des faits et paroles mémorables




Auteurs modernes |



  • « Gladiateur - Daremberg et Saglio (1877) », sur Université Toulouse Jean Jaurès

  • Ballet Jérôme, Bazin Damien, Vranceanu Radu, (2012), « Le jeu des Gladiators: un spectacle de qualité », Mathématiques et Sciences Humaines, vol.3, no 195, p. 73-83, Automne. http://msh.revues.org/12069

  • Ballet Jérôme, Bazin Damien, Vranceanu Radu, (2013), « A Note on Cooperative Strategies in Gladiators », Games, vol.4, no 2, p. 200-207. (DOI: 10.3390/g4020200)

  • Anne Bernet, Les gladiateurs, Perrin, 2002, 369 p. (ISBN 2-262-01781-6)

  • Kévin Alexandre Kazek, Gladiateurs et chasseurs en Gaule au temps de l’arène triomphante, Ier-IIIe siècle apr. J.-C., Rennes, PUR, 2012, 270 pages, (ISBN 2753520445).

  • François Gilbert, Devenir gladiateur. La vie quotidienne à l'école de la mort, Editions Archéologie nouvelle, 2013, 156 p. (ISBN 9791091458078)

  • Éric Teyssier et Brice Lopez, Gladiateurs. Des sources à l'expérimentation, Paris, Éditions Errance, 2005, 154 p. (ISBN 2877723151)


  • Éric Teyssier, La mort en face. Le dossier gladiateurs, Actes Sud, 2009, 537 p. (ISBN 2742780599).

  • Georges Ville, La Gladiature en Occident des origines à la mort de Domitien, École française de Rome, 1981, 519 p. (ISBN 2728310734)



Vidéographie |



  • Carnuntum, la cité perdue des gladiateurs, documentaire réalisé par Klaus T Steindl et Klaus Feichtenberger, Autriche, 2015.


Articles connexes |



  • Amphithéâtre

  • Colisée

  • Arènes

  • Apports des Étrusques aux Romains

  • Gladiatrice



Liens externes |




  • (it) Ars Dimicandi, institut Italien étudiant les techniques et équipements de combat antiques


  • ACTA, Équipe de gladiateurs dirigée par Brice Lopez

  • Arènes de Nîmes


  • LUDUS ARGENTORATE, Association de reconstitution de gladiature

  • Découverte archéologique à Carnuntum (Autriche) : un ludus gladiatorius, caserne de gladiateurs



  • Portail des Étrusques Portail des Étrusques
  • Portail de la Rome antique Portail de la Rome antique



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