Henri de Rigny





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Henri de Rigny
Comte de Rigny

Henri de Rigny
L'amiral de Rigny commandant la flotte française de l'expédition de Morée, à bord de la Sirène touchée dès le début de la bataille de Navarin le 20 octobre 1827. Portrait posthume par François-Gabriel Lépaulle, 1836.

Naissance

2 février 1782
à Toul (Trois-Évêchés)
Décès

6 novembre 1835(à 53 ans)
à Paris
Origine

Français
Grade

Vice-amiral
Années de service
1798-
Conflits

Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Guerre d'indépendance grecque
Distinctions

Grand-croix de la Légion d'honneur[1]
Chevalier grand-croix de l'ordre du Bain
Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski

Marie Henri Daniel Gaulthier, comte de Rigny, né à Toul (Trois-Évêchés) le 2 février 1782 et mort à Paris le 6 novembre 1835, est un officier de marine et homme politique français.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Famille


    • 1.2 Entrée dans la marine


    • 1.3 Campagnes terrestres


    • 1.4 Restauration. Station du Levant


    • 1.5 Retour en France




  • 2 Résidences


  • 3 Hommages et souvenirs


  • 4 Notes et références


  • 5 Annexes


    • 5.1 Bibliographie et sources


    • 5.2 Liens externes







Biographie |



Famille |


Il était le fils d’un ancien capitaine au régiment de Penthièvre-Dragons, Jean-François Gaulthier de Rigny, retiré fort jeune du service, et qui mourut en laissant cinq garçons en bas âge, dont son frère le futur général de Rigny, et de Perpétue Louis, sœur du baron Louis, plusieurs fois ministre des Finances sous les deux Restaurations et la monarchie de Juillet. La Révolution française le fait sortir de l’école de Pont-à-Mousson, où il avait été envoyé tout enfant. Henri de Rigny, âgé de dix ans alors, avait perdu son père ; sa mère était inscrite sur la liste des émigrés. Une tante recueillit la jeune famille, composée d’une jeune fille de seize ans et de cinq garçons, dont Henri était l’aîné[2].



Entrée dans la marine |


Une vocation prononcée et la volonté dernière de son père appelèrent Henri de Rigny au service de la marine. Après un séjour de quelques mois à l’École spéciale de Brest, où il avait été envoyé pour y terminer ses études, âgé de seize ans à peine, en 1798, il entra dans la marine en qualité d’aspirant de seconde classe sous les ordres de l’amiral Bruix. En 1799 il est nommé aspirant, il embarque sur La Fraternité.


Il assiste au blocus de Porto-Ferrajo (en) et à la bataille d'Algésiras ; puis il fit la campagne d’Égypte, et prit part aux expéditions de Saint-Domingue, de Corse et d’Espagne. En 1803, M. de Rigny ayant obtenu le grade d’enseigne de vaisseau. En 1803 il est nommé enseigne de vaisseau et en cette qualité envoyé au camp de Boulogne ; il est chargé du commandement d’une corvette La Triomphante.


Interpellé par Napoléon Ier sur l’opportunité de faire sortir à la marée tous les bâtiments de la flottille destinée à une descente en Angleterre, le jeune marin fit à l’Empereur une réponse aussi ferme que concise.



Campagnes terrestres |


Incorporé avec les marins de la Garde dans l’armée de terre, en 1806 et en 1807, Rigny fit dans le courant de ces deux années les campagnes de Prusse, de Pologne et de Poméranie ; combattit à Iéna, à Pultusk, au siège de Stralsund et de Graudentz, où il reçut une blessure fort grave. Passé à l’armée d’Espagne en 1808 et devenu aide de camp du maréchal Bessières, il se distingua à la bataille de Medina de Rioseco et fut blessé au combat de Somosierra, puis il assista à la prise de Madrid, en 1809, et à la bataille de Wagram.


Promu au grade de lieutenant de vaisseau en cette même année 1809, M. de Rigny fut en 1811 capitaine de frégate, et reçut l’ordre d’aller appareiller en vue de la croisière anglaise qui bloquait Cherbourg et le Havre. Il accomplit avec intrépidité cette périlleuse mission. En 1813, il fut blessé de nouveau, alors qu’il enlevait le village de Barselen occupé par les Anglais et défendu par deux formidables batteries.



Restauration. Station du Levant |


Articles connexes : Guerre d'indépendance grecque et Expédition de Morée.



La frégate de Rigny (en bas à gauche) à la bataille des Moulins en 1825.


Henri de Rigny fut élevé au grade de capitaine de vaisseau en 1816[3]. Le 27 janvier 1823, il prit le commandement de l'escadre française dans les mers du Levant[4], qu'il quitta en mai 1824 (pour raison de santé) mais reprit le 18 avril 1825. Il était notamment chargé de réprimer la piraterie turque ou grecque, qui s'était développée à la faveur des conflits de la guerre d'indépendance ; ses soins intelligents fixèrent dans l’Archipel la police de la navigation, et le capitaine français fut, suivant sa propre et pittoresque expression, un véritable juge de paix chargé de préserver de fureurs inutiles deux peuples alors divisés par une guerre acharnée. Il assista à plusieurs épisodes du conflit en tant qu'observateur et joua parfois un rôle d'intermédiaire lors des négociations, dont celles ayant précédé la reddition de l'Acropole en juin 1827.


Nommé contre-amiral le 22 mai 1825[5], il participe en 1827 aux opérations conjointes de la France, de l'Empire russe et du Royaume-Uni décidées à la suite du traité de Londres afin de faire cesser le conflit. Il commanda ainsi la flotte française à la bataille de Navarin, ce qui lui valut la croix de l’ordre du Bain, de l’Ordre de Saint-Alexandre Nevski et le titre de vice-amiral.



Retour en France |





Mr de Rigny, caricature d'Henri de Rigny par Honoré Daumier (1833).


De retour en France après l’évacuation de la Morée, à laquelle il avait présidé, l’amiral de Rigny fut créé comte et nommé préfet maritime à Toulon en 1829, mais il refuse au 8 août même année, le portefeuille de la Marine, dans le ministère Polignac.


Revenu à Toulon pour cause de santé, en septembre 1830, il fut nommé membre du conseil d’Amirauté et reçut la décoration de grand officier de la Légion d'honneur.


Appelé en 1831 à la Chambre des députés par une double élection, l’amiral de Rigny reçut, le 3 mars de la même année, de Louis-Philippe, le portefeuille de la marine. Chargé, le 4 avril 1834, du département des affaires étrangères, il fit dans cette administration preuve d’une activité nouvelle.


Le 17 septembre 1834, il épousa Adèle Narcisse Defontaine, née à Mons le 13 mai 1803, veuve en premières noces d'un riche homme d'affaires belge, Florent François Daniel Honnorez (1780-1830), dont elle avait eu deux filles : Élise (1826-1876), plus tard duchesse de Padoue par son mariage avec Louis Arrighi de Casanova, et Léonie (1829-1892), plus tard marquise de Talhouët par son mariage avec Auguste de Talhouët-Roy.


Le 12 mars 1835, les soins qu’exigeait sa santé, devenue de plus en plus chancelante, forcèrent le comte de Rigny à résigner ses fonctions de ministre ; toutefois, dans le mois d’août, il accepta une courte mission à Naples. Il était à peine de retour à la fin d’octobre, quand il ressentit les premières atteintes du mal terrible auquel il succomba dans la nuit du 6 au 7 novembre 1835, à l’âge de 52 ans. Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise[6] (36e division). Mais par la suite, son corps fut transféré au Cimetière de Montmartre (4e division) où il repose désormais.


Après sa mort, sa veuve mit au monde une fille, Marie Amélie Gaultier de Rigny née le 7 février 1836. Elle épousa le baron de Verneaux et mourut le 6 juillet 1868 au château de Ris à Ris-Orangis. La comtesse de Rigny, sa mère, mourut également au château de Ris, le 13 novembre 1875.



Résidences |



  • Hôtel particulier situé no 40, rue de la Victoire à Paris.


Hommages et souvenirs |



  • avenues de Rigny à Ris-Orangis et Bry-sur-Marne ;

  • rues de Rigny à Athenes, Paris, Nancy, Toul, Saint-Amand-Longpré, Arc-lès-Gray ;

  • collège Amiral-de-Rigny à Toul.



Notes et références |





  1. « Rigny, Henry Marie Daniel Gaultier de », base Léonore, ministère français de la Culture


  2. Henri et ses jeunes frères furent élevés par leur sœur, qui, sous la direction de sa tante, n’avait pas craint d’accepter cette noble et pénible tâche et qui sut l’accomplir. Cette éducation fraternelle trempa le caractère de Henri de Rigny au sein de l’adversité, dit M. le capitaine de vaisseau Gallois, son ami d’enfance, et lui apprit, au milieu des scènes orageuses de cette époque, à contracter ces habitudes de réflexion et de prévoyance qui l’ont toujours distingué.


  3. « Henri de Rigny », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852[détail de l’édition]


  4. Jurien de La Gravière, La Station du Levant ch. V, Revue des Deux Mondes, 1873, tome 105, p.39 en ligne


  5. Capitaine Bourragué, La Marine française dans l'établissement de l'indépendance hellénique jusqu'à la bataille de Navarin : le rôle de l'amiral de Rigny, 1923, p.43


  6. Journal des débats politiques et littéraires, 12 novembre 1835(lire en ligne)




Annexes |



Bibliographie et sources |



  • « Henri de Rigny », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852[détail de l’édition]

  • Prosper Levot, A. Doneaud, Les gloires maritimes de la France. Notices biographiques sur les plus célèbres marins, Arthus Bertrand éditeur, Paris, 1866, p. 439-442 (lire en ligne)

  • « Henri de Rigny », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]



Liens externes |



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