Cimetière du Père-Lachaise
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Pays | France |
---|---|
Région | Île-de-France |
Commune | Paris |
Adresse | 8 boulevard de Ménilmontant |
Religion(s) | Catholique, protestant, juif, musulman |
Superficie | 43,93 hectares |
Tombes | 70 000 concessions |
Personnes | 1 000 000[1] |
Mise en service | 1804 |
Statut patrimonial | site classé, monument historique |
Find a Grave | 639018 |
Coordonnées | 48° 51′ 43″ N, 2° 23′ 39″ E |
Frédéric Chopin, Allan Kardec, Jim Morrison, Édith Piaf, Oscar Wilde, etc. |
Le cimetière du Père-Lachaise est le plus grand cimetière parisien intra muros et l'un des plus célèbres dans le monde. Situé dans le 20e arrondissement, de nombreuses personnes célèbres y sont enterrées. Il accueille chaque année plus de trois millions et demi de visiteurs[2], ce qui en fait le cimetière le plus visité au monde[3],[4].
Sommaire
1 Origine du nom
2 Histoire
2.1 Père La Chaise
2.2 Construction et agrandissements
2.3 La Commune
2.4 Ensemble crématorium-columbarium
3 Religion
3.1 Chapelle
3.2 Enclos juif
3.3 Carré musulman
4 Célébrités
5 Monuments
6 Manifestations
7 Conservation du patrimoine
8 Faune et flore
9 Fonctionnement du cimetière au XXIe siècle
10 Dans la culture populaire
10.1 Au cinéma
10.2 Dans la littérature
10.3 Dans les jeux vidéo
10.4 Dans la musique
11 Notes et références
12 Voir aussi
12.1 Bibliographie
12.2 Filmographie
12.3 Articles connexes
12.4 Liens externes
Origine du nom |
Le cimetière porte le nom de François d'Aix de La Chaise dit Père Lachaise qui était le prêtre confesseur de Louis XIV.
Histoire |
Père La Chaise |
Une des collines de Paris, appelée Champ-l'Évêque car elle appartenait au Moyen Âge à l'évêque de Paris, prit au XIIe siècle le nom de Mont-aux-Vignes, pour les cultures que l'on y réalisait alors. En 1430, un riche commerçant du nom de Régnault de Wandonne acheta le domaine afin d'y faire construire une maison cossue : une folie. C'est l'origine du nom de l'actuelle rue de la Folie-Regnault dans le 11e arrondissement.
Deux siècles plus tard, les Jésuites acquièrent le terrain pour en faire un lieu de repos et de convalescence. La maison accueille quelques heures le jeune roi Louis XIV venu assister sur ces hauteurs à des combats lors de la Fronde. Cet événement donnera au lieu le nom de Mont-Louis. Mais le plus illustre occupant fut François d'Aix de La Chaise (1624-1709), dit le Père La Chaise, confesseur du roi de France Louis XIV, qui exerça une influence modératrice sur celui-ci dans la lutte contre le jansénisme. Il y demeurera de 1675 jusqu'à sa mort en 1709.
Le Mont-Louis était séparé du parc de Ménilmontant par le chemin des Partants[5].
Le comte de La Chaise, frère du père jésuite, donna de nombreuses fêtes sur le domaine, ce qui contribua à son agrandissement et son embellissement. Mais en 1762, la Compagnie de Jésus fut contrainte de céder le terrain en raison d'une dette du père de Jacy. Au fil des années, les jardins furent laissés à l'abandon et les propriétaires se succédèrent, pour revenir, le 9 Ventôse an XI au préfet de la Seine, Nicolas Frochot, contre la somme de 180 000 francs.
Construction et agrandissements |
À la suite de la fermeture du cimetière des Innocents le 1er décembre 1780, en application tardive de la loi de 1765 qui interdisait les cimetières en ville, Paris commença à manquer de lieux de sépultures.
Napoléon Bonaparte, consul, décréta que « chaque citoyen a le droit d'être enterré quelle que soit sa race ou sa religion », réglant le cas des mécréants, des excommuniés, des comédiens et des pauvres.
Le 12 juin 1804, un décret impérial sur les sépultures fixa définitivement les règles devant être appliquées pour l'emplacement et l'organisation des cimetières[6].
Au début du XIXe siècle furent ainsi créés plusieurs nouveaux cimetières hors des limites de la capitale : le cimetière de Montmartre au nord, le cimetière de l'Est, le cimetière de Montparnasse au sud et, à l'ouest de la ville, le cimetière de Passy.
Le préfet de Paris décréta la transformation des 17 hectares de Mont-Louis en cimetière de l'Est. La conception du cimetière fut confiée à l'architecte néo-classique Alexandre-Théodore Brongniart en 1803. En tant qu'inspecteur général en chef de la deuxième section des travaux publics du département de la Seine et de la Ville de Paris, Brongniart dessinera les grands axes sous la forme, pour la première fois, d'un immense jardin à l'anglaise, aux allées accidentées, pourvues d'arbres et de plantes aux essences diverses et bordées de sépultures sculptées. Il projettera des monuments funéraires dont finalement un seul sera réalisé : celui de la sépulture de la famille Greffulhe, au style néo-gothique épuré.
Le cimetière fut ouvert le 21 mai 1804 (1er prairial an XII), et la première inhumation, celle d'une petite fille de cinq ans, Adélaïde Paillard de Villeneuve, fille d'un porte-sonnette du faubourg Saint-Antoine, eut lieu dès le 1er prairial ou peut-être le 15 prairial (4 juin)[7]. Elle fut suivie de celle de Reine Févez, morte 615 rue Jarente le 18 juin 1804, (29 prairial XII), épouse de Valentin Robert, négociant de Bar-le-Duc, et belle-mère de Gilbert, baron Dufour, ordonnateur en chef de la Garde impériale. Il était à l'origine destiné aux Parisiens de l'un des quatre arrondissements de la rive droite (les 5e, 6e, 7e et 8e de l'époque), en fosse commune ou en concession perpétuelle. Mais le cimetière n'eut pas la faveur des Parisiens, qui rechignaient à se faire enterrer sur des hauteurs, de plus situées hors de Paris, et dans un quartier réputé populaire et pauvre.
En 1804, le Père-Lachaise n'accueillait que 13 tombes. L'année suivante, il n'y en avait que 44, puis 49 en 1806, 62 en 1807 et 833 en 1812. En 1815, on n'en comptait encore pas plus de 2 000[8]. Pour redorer l'image du cimetière, le préfet de Paris organise le transfert des dépouilles d'Héloïse et d'Abélard, ainsi que de Molière et de La Fontaine[9],[8].
Il n'en fallait pas plus : en 1830, on décomptait 33 000 tombes[8]. Le Père-Lachaise connut à cette époque cinq agrandissements : en 1824, 1829, 1832, 1842 et 1850. Ceux-ci lui ont permis de passer de 17 hectares et 58 ares (175 800 m2) à 43 hectares et 93 ares (439 300 m2) pour 70 000 tombes[10], 5 300 arbres, une centaine de chats, de nombreux oiseaux et 3,5 millions de visiteurs.
Plan du cimetière en 1813.
Plan du cimetière en 1926.
Plan du cimetière en 2016.
La Commune |
Lors de la Commune de Paris, en mai 1871, le Père-Lachaise fut le théâtre d'une véritable guerre civile, en raison de sa localisation stratégique sur la colline. Les Fédérés installèrent leur artillerie en plein cœur du cimetière, mais furent rapidement encerclés par les Versaillais de Thiers d'un côté et les Prussiens de l'autre. Les 147 survivants furent fusillés le 28 mai 1871 devant le mur qui prit ensuite le nom de mur des Fédérés, au sud du cimetière.
Ensemble crématorium-columbarium |
Ce n'est qu'à la fin du siècle, en 1894, que débutèrent les travaux du columbarium et du crématorium, conçus en 1886 par Jean Camille Formigé. L'ensemble crematorium-columbarium se compose d'une chapelle de style néo-byzantin et de quatre ailes. Le toit est composé d'un vaste dôme de briques et de grès, de trois petites demi-coupoles et de deux cheminées. Dans les années 1920, le dôme principal est décoré de vitraux de Carl Mauméjean. Le columbarium définitif se compose de quatre niveaux : deux en sous-sols et deux à l'extérieur et peut contenir plus de 40 800 cases[11].
Le crématorium est le premier construit en France. La première crémation a lieu le 30 janvier 1889[12], un peu plus d'un an après la loi du 15 novembre 1887 qui proclame la liberté des funérailles et autorise la crémation. Le recours à la crémation demeure peu répandu jusqu'à la fin du XXe siècle. Essentiellement le fait de francs-maçons, anticléricaux et libre-penseurs (Charles-Ange Laisant, André Lorulot), le recours à la crémation progressa à la suite de la levée de l'interdiction par l'église catholique en 1963. À partir des années 1980, les malades du sida privilégient la crémation (Jean-Paul Aron, Guy Hocquenghem, Cyril Collard, Pascal de Duve, Cleews Vellay, Jean-Luc Lagarce)[13]. De 49 crémations en 1889, le chiffre passe à environ 5 000 crémations au début du XXIe siècle[1]. En 2012, la crémation représente 45 % des obsèques à Paris[14].
Dans le columbarium se trouvent de nombreuses célébrités dont le metteur en scène Max Ophüls, l'humoriste Pierre Dac et le cénotaphe de Maria Callas.
Religion |
Le décret du 23 prairial de l'an XII (1804) de Napoléon Ier fixe les questions relatives à l'organisation des cimetières et des funérailles. Les communes ont l'obligation de créer un cimetière spécialement affecté à chaque culte ou d'affecter à chaque culte une partie du cimetière[15]. La loi du 14 novembre 1881 abroge cet article 15 du décret du 23 prairial de l'an XII, ce qui conduit à l'interdiction des carrés confessionnels.
Au Père-Lachaise, des carrés confessionnels dédiés aux juifs et musulmans ont existé.
La Loi de séparation des Églises et de l'État du 9 décembre 1905 n'a pas d'impact sur le cimetière du Père-Lachaise puisque les emblèmes religieux demeurent autorisés sur les monuments funéraires privés. La croix de cimetière a été enlevée en juin 1883[16].
Chapelle |
À l'emplacement de la maison du Père de La Chaize, Alexandre-Théodore Brongniart a prévu une immense pyramide affectée aux cérémonies de tous les cultes chrétiens. Ce monument n'a finalement pas été retenu et la construction de la chapelle est confiée à l'architecte de la ville de Paris Étienne-Hippolyte Godde[17].
La construction débute en 1820, financée par la ville et un legs de 40 000 Francs de la veuve du docteur Bosquillon[18].
La chapelle affectée au culte catholique est consacrée en 1834 et dépend de la basilique Notre-Dame du Perpétuel Secours.
Enclos juif |
Paris comptait sept carrés juifs[19].
L'article 15 du décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804, Décret relatif au lieu d'inhumation) permet le partage des cimetière en fonction des divers cultes[20].
Le carré juif du Père-Lachaise ouvre le 18 février 1810 dans la division 7. Clôturé par un mur, le cimetière israélite comportait une salle de purification et un pavillon pour le gardien[21]. L'enclos était fermé à clef[22].
De 1865 à 1882, la division 87 servira également d'enclos juif. Après l'interdiction des carrés confessionnels en 1881, les murs des enclos juifs sont détruits et les juifs sont enterrés dans la 96e division[19].
Parmi les nombreuses personnes enterrées au XIXe siècle, les guides de l'époque signalent Rachel Félix, tragédienne, David Sintzheim, premier grand rabbin de France, la famille Rothschild, Roblès, Singer, Fould[17],[23],[24].
Carré musulman |
La création d'un carré musulman est autorisée par une délibération du conseil municipal du 17 juin 1853 et d'un arrêté préfectoral du 29 novembre 1856 qui prévoit « un enclos spécial pratiqué dans les dépendances du cimetière de l’Est pour l’inhumation des personnes décédées à Paris professant la religion mahométane »[19],[25].
La 85e division est assignée au culte musulman. Cette partie plate et rectiligne fait partie des terrains acquis lors de la dernière extension du cimetière en 1850. Délimité par une clôture en planches, l'enclos mesure 3 260 m2. En mai 1855 débutent les travaux de construction de la mosquée d'après les plans dressés par Marie-Gabriel Jolivet, architecte de la troisième section des travaux de la Ville de Paris. Le monument est composé d'une salle d'attente, d'un lavatorium, destiné à la purification des musulmans, et d'un dépôt pour les accessoires du culte. L'appareil polychrome est constitué de pierres de taille blanches et de grès rouge des Vosges disposées successivement en bandes horizontales.
Le carré musulman ouvre le 1er janvier 1857[26], ce qui en fait le premier cimetière musulman en France. Entre 1856 et 1870, l'enclos ne comptera que 44 inhumations : 6 concessions à perpétuités, 7 temporaires, 31 fosses gratuites. L'enclos est rétréci à plusieurs reprises. Le 1er mars 1871, une partie inutilisée de l'enclos est affecté au culte israélite qui était à l'étroit dans la division 87 qui était consacrée aux juifs de 1865 à 1882.
La loi du 14 novembre 1881interdit les carrés confessionnels[27]. La clôture de l'enclos musulman est retirée, contrairement à la haie végétale plantée en 1873 qui est conservée. L'enclos est à nouveau rétréci en 1883[28].
En dépit de la loi de 1881, la mosquée est conservée. Mais la Turquie, à qui incombent les travaux, ne l'entretient pas. Une reconstruction est envisagée avant que la Première Guerre mondiale annule le projet. Alliée de l'Allemagne, la Turquie est dorénavant un pays ennemi de la France. La mosquée est détruite en 1914. Le projet de la reconstruire est définitivement abandonné en 1923 en raison d'un projet de construction de ce qui deviendra la Grande Mosquée de Paris[29].
Célébrités |
Monuments |
En 1899 le Monument aux morts d'Albert Bartholomé acheté par la Ville de Paris au salon du Petit-Champ-de-Mars en 1895 est installé au cimetière du Père-Lachaise.
Outre les tombes, le cimetière abrite des monuments dédiés à une personnalité ou à un groupe de personnes.
- Monuments aux combattants étrangers morts pour la France durant la Grande Guerre :
- Monument aux Arméniens morts pour la France ;
- Monument aux Belges morts pour la France ;
- Monument aux Grecs morts pour la France ;
- Monument aux Italiens morts pour la France ;
- Monument aux Soviétiques morts pour la France ;
- Monument aux Tchécoslovaques morts pour la France.
- Monuments aux combattants étrangers morts pour la France durant la Seconde Guerre mondiale :
- Monument en hommage à l'armée polonaise en France (allée centrale)
- Monuments à la mémoire des déportés victimes des camps de concentration et d'extermination[30] :
Auschwitz-Birkenau (1949) ;
Neuengamme (1949) ;
Ravensbrück (1955) ;
Mauthausen (1958) ;
Buchenwald-Dora (1964) ;
Oranienburg-Sachsenhausen (1970) ;
Dachau (1985) ;
Flossenbürg (1988) ;
Buna-Monowitz (1993) ;
Bergen-Belsen (1994) ;
Natzwiller-Struthof (2004) ;
Convoi 73 (2006) ;- Monument aux Espagnols morts pour la liberté (1969).
- Monuments en hommage aux victimes de catastrophes aériennes :
- une stèle en hommage aux 170 victimes du DC10 d'UTA ;
- mémorial à la mémoire des 160 victimes du Vol 708 West Caribbean (division 77) ;
- mémorial à la mémoire des 148 victimes du vol 604 Flash Airlines inauguré le 3 janvier 2007[31] ;
- une stèle érigée le 1er juin 2010 en hommage aux 228 victimes du vol 447 Air France (division 88).
- Monument aux personnels des Hôpitaux de Paris victimes du devoir ;
- Monument aux victimes de juin 1848 (division 6)[32],[33] ;
- Monument à la mémoire des Gardes Nationaux de la Seine tués au combat de Buzenval le 19 janvier 1871 (division 72) ;
- Monument à la mémoire des soldats morts pendant le siège de Paris de 1870-1871 (division 64) ;
- Monument à la mémoire des défenseurs de Belfort (division 54) ;
- Monument aux victimes non reconnues de l'incendie du Bazar de la Charité (division 92, 1899)[34],[35] ;
- Monument funéraire aux victimes non identifiées de l'incendie de l'Opéra Comique ;
- Monument aux travailleurs municipaux de la Ville de Paris (1895)[36] ;
- Plaque apposée sur le mur des fédérés en 1907 (division 76) ;
- Monument aux morts pour la France en Afrique du Nord de 1952 à 1962, inauguré le 3 février 2003 (division 88) ;
- Monument aux plus jeunes combattants volontaires de la Résistance, inauguré en 2009 (division 82) ;
- Stèle en hommage aux victimes de l'OAS, inaugurée le 6 octobre 2011 (division 88)[37] ;
- Stèle en mémoire des victimes du génocide contre les Tutsi en 1994, inaugurée le 31 octobre 2014 (division 88) ;
- Stèle en souvenir des disparus des Abdellys lors de la guerre d'Algérie, inaugurée le 31 octobre 2015 (division 88).
Manifestations |
Du fait des nombreuses personnalités enterrées là et de la charge symbolique du lieu, le cimetière du Père-Lachaise a été et est encore le lieu de manifestations et de commémorations, concernant en particulier la Commune de Paris. Ces commémorations sont principalement le fait des partis socialistes et communistes et des francs-maçons du Grand Orient de France[38].
Après la Seconde Guerre mondiale, s'y ajoutent les commémorations des victimes du nazisme, les monuments aux morts des camps de concentration et d'extermination se trouvant à proximité du mur des Fédérés.
Conservation du patrimoine |
D'illustres sculpteurs et architectes feront de ce lieu un véritable musée dès le XIXe siècle : parmi eux, Guimard, Garnier, Visconti, Paillard ou Barrias. La chapelle ainsi que le portail principal d'alors (boulevard de Ménilmontant) furent conçus par l'architecte néoclassique Étienne-Hippolyte Godde en 1823 et 1825. David d'Angers créa la plupart des monuments du « Quartier des Maréchaux d'Empire ».
La « partie romantique » du cimetière, soit environ la moitié de la superficie totale, constitue un site classé par arrêté du 17 décembre 1962[39]. Le site classé regroupe les divisions 4 à 34, 36 à 39, 47 à 58, 65 à 71, 73 à 75 et une partie de la division 76[1].
Plusieurs éléments du patrimoine funéraire du cimetière ont été inscrits ou classés aux monuments historiques entre 1983 et 2008[40] :
- Les monuments construits avant 1900 qui se trouvent dans les divisions 1 à 58, 65 à 71 et 91 sont inscrits par arrêté du 21 mars 1983[41]. Le nombre de monuments funéraires inscrits aux monuments historiques est estimé à 30 000[1].
- Le portail d'entrée, la chapelle, le Mur des Fédérés, le monument aux morts de Bartolomé, le monument funéraire d'Héloïse et Abélard, le monument funéraire de Molière, le monument funéraire de La Fontaine, le monument de Montanier dit Dellile, et le monument funéraire de Landry sont classés par arrêté du 14 novembre 1983[42].
- Le monument funéraire de Cartellier-Heim est classé par arrêté du 25 janvier 1990[43].
- Le colombarium et le crématorium sont inscrits par arrêté du 17 janvier 1995[44].
- Le monument funéraire d'Oscar Wilde est classé par arrêté du 10 mars 1995[44], après avoir été inscrit par arrêté du 27 septembre 1991[45].
- Le monument funéraire de Georges Guët est classé par arrêté du 18 septembre 1995[44], après avoir été inscrit par arrêté du 9 septembre 1994[46].
- Le monument funéraire de Frédéric Chopin est classé par arrêté du 1er avril 2008[47].
De nombreuses tombes ont leurs fidèles qui en assurent l'entretien.
Faune et flore |
Avec ses 44 hectares, la première nécropole intra muros de Paris est aussi l'un des plus importants espaces verts. On y dénombre 5 300 arbres, soit un arbre pour treize sépultures[8]. On y trouve essentiellement des érables, des frênes — dont le plus vieux fut planté en 1849, il faisait en 1991 une circonférence de 3,50 mètres et une hauteur de 20 mètres — des marronniers, des thuyas ainsi que des acacias, hêtres (l'un d'eux protège les tombes de Gérard de Nerval et Charles Nodier dans la 49e division, tandis que celle de Balzac juste en face n'a pas d'arbre), noyers, platanes, robiniers, sophoras, tilleuls[8]. Au total, 400 espèces végétales ont été recensées[48].
Le cimetière contient deux arbres remarquables situés dans la 77e division[49]. Le premier est un Érable de Montpellier (Acer monspessulanum L.) remarquable en raison de son âge. Planté en 1883 (135 ans), il mesure actuellement 12 mètres de haut et 2,25 mètres de circonférence. Le second est un Marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum L.) remarquable aussi en raison de son âge et de sa circonférence. Planté en 1880 (138 ans), il mesure 22 mètres de haut et 3,45 mètres de circonférence. Dans la 77e division se trouve également un Arbre à perruque (Cotinus coggygria)[réf. nécessaire].
La 75e division possède une espèce rare : un Gutta-percha (Eucommia ulmoïdes), originaire d'Asie. La tombe d'Edmond About est à l'ombre d'un bouleau.
Le développement parfois excessif et non contrôlé de la végétation est critiqué. Le monument aux morts d'Albert Bartholomé est masqué partiellement par les arbres et l'humidité accélère la détérioration du monument[50].
Il n'y a qu'un seul chêne au Père-Lachaise, car autrefois on ne plantait pas de chêne dans les cimetières, et dans celui-ci le sol très calcaire ne lui est pas favorable. On trouve également un couple de Gingko biloba ce qui lui permet de fructifier[51].
La faune du Père-Lachaise est composée d'une quarantaine d'espèces d'oiseaux, dont des corneilles, des chouettes hulottes, des faucons crécerelles, des éperviers, des mésanges, des grimpereaux, des sittelles, des moineaux, des gobe-mouche gris et des rouge-queue à front blanc. On observe également des lézards, des chats, des chauve-souris, des fouines, des hérissons et des écureuils roux. 264 espèces de coléoptères et une centaine de papillons ont été recensés[52],[8],[53]. Un essaim d'abeilles avait même trouvé refuge dans la tête en bronze de la statue de Casimir Perier.
Fonctionnement du cimetière au XXIe siècle |
Le cimetière est géré par le service des cimetières de la Ville de Paris, rattaché depuis 1986 à la direction des parcs, jardins et espaces verts (DEVE)[54]. Le service des cimetières assure les missions d'accueil, renseignements des usagers et de surveillance, de fossoyage et d'inhumation, ainsi que de la valorisation du patrimoine architectural et végétal[55].
La durée de concession est de 10, 30 ou 50 ans ainsi que perpétuelle. Les tarifs sont les mêmes dans tous les cimetières parisiens intra muros. En 2012, une concession perpétuelle de 2 mètres carrés coûte 13 430 €, 4 004 € pour une cinquantenaire, 2 560 € pour une trentenaire, 755 € pour une décennale. Pour une case au columbarium, il faut compter 1 725 € pour 50 ans 1 105 € pour 30 ans et 365 € pour une concession temporaire de 10 ans[56].
Pour être enterré au cimetière du Père-Lachaise, il faut être domicilié à Paris, être mort à Paris ou être placé dans un caveau existant. Cependant le cimetière est plein depuis les années 1950. Les reprises des concessions anciennes abandonnées permettent de récupérer plusieurs centaines de concessions par an dans les cimetières intra muros.
Dans la culture populaire |
Au cinéma |
1976 : Mado, de Claude Sautet, apparition du crématorium lors d'une scène de crémation.
1980 : Au bon beurre téléfilm d’Édouard Molinaro, cimetière dans lequel les Poissonard, profiteurs de guerre, acquièrent un prestigieux caveau pour un million de francs.
1986 : Au Père Lachaise, court métrage réalisé par Pierre-Marie Goulet et Jean-Daniel Pollet.
1991 : The Doors, de Oliver Stone, vision des tombes de Georges Bizet, Oscar Wilde, Frédéric Chopin, Marcel Proust, Gioachino Rossini, etc. se concluant sur celle de Jim Morrison à la fin du film.
1992 : L.627 de Bertrand Tavernier ; au début du film, Lulu (Didier Bezace) donne rendez-vous à son amie Cécile (Lara Guirao) au cimetière devant la stèle érigée à la mémoire des victimes de l'attentat contre le Vol 772 UTA, qui était survenu au Niger en septembre 1989.
1997 : Le Loup-garou de Paris de Anthony Waller, une attaque du loup-garou au cimetière près de la tombe de Jim Morrison.
2001 : Belphégor, le fantôme du Louvre de Jean-Paul Salomé, vision de la tombe de Pierre Desfontaines.
2001 : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, pendant qu'Amélie regarde les informations à son propos, vision du cimetière sur les images de l'enterrement de Sarah Bernhardt, avec comme musique l'Adagio pour cordes de Samuel Barber.
2002 : Les Tombales, court-métrage de Christophe Barratier, présent dans les bonus du DVD du film Les Choristes.
2004 : La Première Fois que j'ai eu 20 ans de Lorraine Lévy, vision du cimetière lors de l'enterrement du personnage de Pierre Arditi.
2005 : Le Promeneur du Champ-de-Mars de Robert Guédiguian
2006 : Paris, je t'aime, segment 20e arrondissement, sketch de Wes Craven, reposant principalement sur un couple de jeunes amoureux se baladant dans le cimetière, dans lequel la femme veut se rendre sur la tombe d'Oscar Wilde et où, à la suite d'une dispute, l'homme y rencontre son fantôme.
2007 : Two Days in Paris de Julie Delpy, où Marion se recueille sur la tombe de Jim Morrison[57].
2008 : Syndrome, court-métrage de Yannick Delhaye.
2011 : Tu seras mon fils de Gilles Legrand, la première et la dernière scène du film se déroulent au crématorium.
2011 : Mystère au Moulin-Rouge, téléfilm de Stéphane Kappes.
2012 : Holy Motors de Leos Carax
2015 : L'Étudiante et Monsieur Henri d'Ivan Calbérac où la dernière scène, montrant Constance se rendant sur la tombe d'Henri, s'y déroule.
2016 : Elle de Paul Verhoeven, la scène finale du film se déroule au columbarium du cimetière ; Michèle se rend devant les cases funéraires de ses parents.- 2018: Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald, vision de différents caveaux même si aucun n'existe réellement.
Dans la littérature |
1833 : Honoré de Balzac, Ferragus : description du cimetière.
1834 : Honoré de Balzac, Le Père Goriot : cimetière où le Père Goriot est enterré.
1862 : Victor Hugo, Les Misérables : cimetière où Jean Valjean est enterré.
1869 : Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale : description du cimetière.
1913 : Karl Hans Strobl, « Das Grabmal auf dem Père Lachaise » : nouvelle fantastique dont l'action se déroule au Père-Lachaise.
- Traductions françaises : « Mon séjour au Père-Lachaise », traduction de Hugo Richter dans le recueil Le triomphe de la mécanique, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque - Fantastique » (2e série) no 18, 1979 (ISBN 2-7024-0913-X). — « Le Mausolée du Père-Lachaise », traduction de Felicitas Spuhler dans l'anthologie de Jacques Finné Trois saigneurs de la nuit 2, Néo, coll. « Fantastique / Science-fiction / Aventures » no 184, 1986 (ISBN 2-7304-0414-7).
1955 : Antoine Blondin, L'Humeur vagabonde : un jeune provincial, perdu dans ce « labyrinthe », dialogue avec un gardien du cimetière.
1994 : Bernard Werber, Les Thanatonautes : le cimetière est le principal lieu de rendez-vous des deux protagonistes, Michael Pinson et Raoul Razorbak, au début de l'histoire.- 2004 : Philippe Grimbert, "un secret" : Cimetière ou sont enterrer Caroline et Joseph, les grands parents du narrateur, dans le carré juif
2014 : Nathalie Rheims, Le Père-Lachaise, jardin des ombres.
2015 : Tony Baillargeat, Le Secret de Diana Danesti : c'est sous la chapelle du Prince Bibesco où repose notamment la comtesse Anna de Noailles que l'auteur fait exister tout un réseau de galeries souterraines menant à une crypte secrète où reposerait Vlad Tepes alias le Comte de Dracula.
Dans les jeux vidéo |
2009 : The Saboteur, jeu vidéo de Pandemic Studios pour Electronic Art.
2015 : The Witcher 3: Wild Hunt, jeu vidéo de CD Projekt : dans l'extension Blood and Wine, le nom Mère-Lachaise est utilisé pour rendre hommage à ce cimetière. Cela s'ajoute ainsi aux nombreuses références à la culture française présentes dans ce jeu.
2015 : Gummy Drop!, jeu vidéo de Big Fish Games.
Dans la musique |
1987 : le groupe Dead Can Dance utilise une photographie de la pleureuse qui orne la tombe de Raspail pour la pochette de son troisième album, Within the Realm of a Dying Sun.- 1997 : dans l'album Les Tentations, Passi évoque le Père-Lachaise dans sa chanson 79 à 97.
2010 : Père Lachaise, titre issu de l'album 90 BPM de Diomay.
2011 : Poids plume, titre issu de l'album En noir & blanc de Youssoupha pour Bomaye musik.
2016 : Bruxelles arrive, titre de Roméo Elvis.
Notes et références |
Christian Charlet, Le Père-Lachaise : Au cœur du Paris des vivants et des morts, Gallimard, 2003(ISBN 2070301559)
« Dossier de presse - Toussaint 2013 », Ville de Paris (consulté le 4 novembre 2013)
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Thomas Doustaly, « Huit cimetières qui valent le voyage », Le Monde.fr, 23 octobre 2016(ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le 17 février 2017)
Louis Lazare : Le 20e arrondissement de Paris
Décret impérial sur les sépultures du 12 juin 1804 Lire en ligne
Catherine Healey (dir.), Karen Bowie (dir.) et Agnès Bos (dir.), Le Père-Lachaise, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1998, 219 p. (notice BnF no FRBNF36713271).
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Voir aussi |
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Bibliographie |
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- C.-P. Arnaud, Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1817-1825 (lire en ligne)
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- Théophile Astrié, Guide dans les cimetières de Paris, édition Hachette, 1865(lire en ligne)
- Henry Jouin, « La Sculpture dans les cimetières de Paris : Cimetière de l'Est (Le Père-Lachaise) », Nouvelles Archives de l'art français, Paris, vol. 13, 1897, p. 103-238 (lire en ligne)
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- Gilles Plaut, Cimetière du Père-Lachaise : Division israélite (Division 7), Cercle de Généalogie Juive, 168 p.
- Michel Dansel, Au Père-Lachaise : Son histoire, ses secrets, ses promenades, Fayard, 1973, 269 p.
- Michel Dansel, Les Lieux de culte au cimetière du Père Lachaise, Guy Trédaniel, 1999(ISBN 978-2844450579)
- Domenico Gabrielli, Dictionnaire historique du cimetière du Père-Lachaise XVIIIe et XIXe siècles, Paris, éd. de l'Amateur, 2002, 334 p. (ISBN 978-2-85917-346-3, OCLC 49647223, notice BnF no FRBNF38808177)
- Christian Charlet, Le Père-Lachaise : Au cœur du Paris des vivants et des morts, Gallimard, 2003(ISBN 2070301559)
- Pascal Payen-Appenzeller (photogr. Jean-Claude Debeurme), Promenades hors sentiers au bois du Père-Lachaise : Arbres et souches tumulaires, Montigny le Bretonneux, Yvelinédition, coll. « Le Piéton de Paris », 2005, 96 p. (ISBN 978-2-84668-045-5, OCLC 85361703)
- Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, 2006(ISBN 978-2914611480)
Filmographie |
Forever (nl) de Heddy Honigmann, Pays-Bas, 2006.
Articles connexes |
- Cimetière et environnement
- Art nouveau à Paris
Paris, vu des hauteurs du Père Lachaise, peinture sur toile de Louise-Joséphine Sarazin de Belmont
Bande du losange, des malfaiteurs parisiens qui pillèrent le cimetière en 1914
Liens externes |
Cimetière du Père-Lachaise avec liste des personnalités inhumées (site de la Ville de Paris)
Site de l'Équipement – Plan général – Plan des personnalités plus demandées – Plan des personnalités des lettres – Plan des personnalités du spectacle – Plan des femmes célèbres – Plan des Communards
Les Amis et passionnés du Père-Lachaise, site encyclopédique – sur dailymotion
- Chronologie illustrée du Père-Lachaise, de 1804 à 2010
- Visite virtuelle du cimetière du Père-Lachaise sur Père-Lachaise.com (site non officiel)
- Père-Lachaise 1804-1824: naissance du cimetière moderne
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