Mer Adriatique





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Carte de la mer Adriatique.
Carte de la mer Adriatique.
Géographie humaine
Pays côtiers

Drapeau de l'Albanie Albanie
Drapeau de la Croatie Croatie
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine
Drapeau de la Grèce Grèce
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau du Monténégro Monténégro
Drapeau de la Slovénie Slovénie
Géographie physique
Type

Mer intérieure
Localisation

Mer Méditerranée
Coordonnées
42° 48′ nord, 15° 30′ est
Superficie
160 000 km2
Profondeur
· Moyenne 444 m
· Maximale 1 233 m


Géolocalisation sur la carte : Méditerranée



(Voir situation sur carte : Méditerranée)
Mer Adriatique

Mer Adriatique




La mer Adriatique (du latin : Mare Hadriaticum ou Mare Adriaticum) est une mer séparant la péninsule italienne de la péninsule balkanique. L'Adriatique est le bras de la Méditerranée situé le plus au nord en s'étendant du canal d'Otrante (où elle rejoint la mer Ionienne) jusqu'à la région de Venise et l'embouchure du Pô. Les pays côtiers sont l'Italie, la Croatie, l'Albanie, le Montenegro, la Bosnie-Herzégovine et la Slovénie.




Sommaire






  • 1 Étymologie


  • 2 Géographie


    • 2.1 Morphologie


    • 2.2 Localisation


    • 2.3 Histoire naturelle


    • 2.4 Géopolitique




  • 3 Économie


    • 3.1 Pêche, tourisme et trafic maritime


    • 3.2 Activité portuaire hier et aujourd'hui




  • 4 Peuplement et histoire


  • 5 Bibliographie


  • 6 Notes et références





Étymologie |


La mer Adriatique doit son nom à l'ancienne cité étrusque d'Adria (ou Hadria ou Atria), située sur le territoire de l'actuelle commune italienne du même nom, dans la province de Rovigo en Vénétie, fondée au VIe siècle av. J.-C. par les Étrusques, située jadis sur ses bords. Ce nom ne s'entendait primitivement que d’un petit golfe situé devant cette ville, et aujourd'hui comblé par les atterrissements du Pô.



Géographie |



Morphologie |


La mer Adriatique est une partie de la mer Méditerranée, sorte de golfe très allongé fermé vers le nord. L'historien français Fernand Braudel la désigne comme l'une des « plaines liquides » qui forment la Méditerranée. Elle est encadrée au nord et à l'ouest par l'Italie et à l'est par la péninsule balkanique. Au sud, la mer Adriatique se connecte à la mer Ionienne via le canal d'Otrante qui fait 72 km de large.


Sa surface est de 160 000 km2 ; sa profondeur moyenne est de 444 mètres inégalement répartie entre extrémité NO peu profonde et celle SE bien plus profonde d'environ 1000 m[1].


L'Adriatique renferme plus de 1300 îles pour la plupart situées sur son flanc est, près de la côte croate. Elle est divisée en trois bassins, celui du nord étant le moins profond et celui du sud présentant la plus grande profondeur (1233 mètres). Les courants circulent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, à partir du canal d'Otrante en remontant vers le nord en suivant la côte est avant de redescendre le long de la côte italienne à l'ouest. Les marées sont modérées même si des amplitudes plus élevées sont parfois observées. La salinité de l'Adriatique est plus basse que celle de Méditerranée, elle forme un bassin versant qui collecte un tiers de l'eau douce arrivant dans la Méditerranée. La température à sa surface s'élève à environ 24 degrés en été et 12 degrés en hiver, ce qui a pour effet de rendre le climat autour du bassin adriatique assez doux.



Localisation |


L'Organisation Hydrographique Internationale détermine les limites de la mer Adriatique de la façon suivante[2] :



  • au sud : une ligne joignant l'embouchure du canal de Butrint (39° 44′ 29″ N, 19° 59′ 22″ E), en Albanie, à l'Ákra Koulourá (39° 44′ 37″ N, 19° 56′ 27″ E), sur l'île de Corfou, puis à travers cette île jusqu'à l'Ákra Kavokefalí (39° 45′ 08″ N, 19° 37′ 43″ E) et au cap Santa Maria di Leuca (39° 47′ 23″ N, 18° 20′ 45″ E), dans les Pouilles.


Histoire naturelle |


L'Adriatique se trouve sur la plaque adriatique qui s'était séparée de l'Afrique durant le Mésozoïque. Les mouvements de la plaque contribuèrent à la formation des Apennins. Durant l'Oligocène, la péninsule apennine se forma en premier, séparant le bassin adriatique du reste de la Méditerranée. L'Adriatique présente une grande diversité en termes de sédiments avec notamment les eaux du Pô qui drainent des alluvions depuis les plaines situées au nord de l'Italie. La partie ouest de la mer est alluviale tandis que la côte sur son flanc est s'avère beaucoup plus morcelée et karstique. Il y a une dizaine de sites protégés sur l'Adriatique qui garantissent la biodiversité : plus de 7000 espèces sont présentes dans l'Adriatique, dont certaines sont endémiques, rares et menacées.



Géopolitique |


Dès le début de la colonisation grecque, elle joue à la fois un rôle de barrière et de passerelle entre les différentes civilisations : entre l'Empire romain d'Occident et d'Orient d'abord ; entre le monde germanique et Byzance ensuite ; entre l'Empire ottoman et le monde chrétien un peu plus tard ; entre l'Europe capitaliste et l'Europe communiste enfin. Aujourd'hui encore, elle voit « s'opposer », sur ses deux rives, l'ex-Yougoslavie et l'Union européenne, alors que des démarches sont entamées des deux côtés pour une intégration des pays balkaniques. Elle reste aussi un carrefour religieux entre mondes orthodoxe, catholique et musulman.


Les États limitrophes sont l'Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l'Albanie et la Grèce. L'Italie et la Yougoslavie se mirent d'accord sur leurs limites maritimes en 1975 et ces frontières entre l'ouest et l'est furent reconnues par les états issus de la dislocation de la Yougoslavie. Ces états se disputent toutefois leurs frontières réciproques. Les accords entre l'Italie et l'Albanie concernant leurs limites maritimes datent, eux, de 1992.


L'île de Corfou, à l'extrémité nord de la mer Ionienne (mais bordée par la mer Adriatique sur sa côte nord), a joué le rôle de poste avancé de Venise jusqu'à la disparition de la Sérénissime après le traité de Campo-Formio, et est généralement considérée comme la clé stratégique de cette mer.



Économie |




Panorama de l'Adriatique en Croatie.




Pêche, tourisme et trafic maritime |


La pêche et le tourisme sont les activités économiques principales le long des côtes adriatiques. Le tourisme en Croatie s'est développé plus rapidement que dans le reste du bassin. Le transport maritime est également une branche vitale de l'économie de la région : on dénombre 19 ports qui prennent en charge plus d'un million de tonnes de fret chaque année. Le plus grand port de transport de marchandises est celui de Trieste en Italie, tandis que Split (en Croatie) accueille le plus grand nombre de passagers.



Activité portuaire hier et aujourd'hui |




Un trabaccolo, navire de commerce en usage dans l’Adriatique, au début du XIXe siècle.


Plusieurs ports importants y sont situés, et notamment Venise (Mestre) et Trieste qui fut longtemps le débouché de l'empire austro-hongrois vers la mer Méditerranée et qui permettait notamment d'acheminer les marchandises méditerranéennes ou coloniales en direction du sud de l'Allemagne. Il ne faut pas non plus oublier Ancône, la ville des États pontificaux, qui reprend sa place de grand port en 1734 avec l'édit de franchise après de longs siècles passés dans l'ombre de la République de Saint-Marc, et la République de Raguse, la petite enclave chrétienne vassale de l'Empire ottoman.


Pendant longtemps, l'Adriatique a été dominée par Venise, à tel point que de nombreux contemporains appelaient cette mer « le golfe de Venise ». Au XVIIIe siècle, après le traité de Passarowitz en 1718, cet espace est complètement bouleversé politiquement. L'affirmation progressive des ports impériaux (Fiume, Trieste, Porto-Ré…), la concurrence acharnée du port franc d'Ancône et la renaissance de Raguse remettent en question l'hégémonie vénitienne. Bari assure un trafic important, surtout tourné vers les Balkans et la Grèce. Les croisières participent aussi à l'essor de ce port.


Le négoce avec le port de Marseille s'y développe tout au long de la moitié du XVIIIe siècle. L'historiographie s'intéresse tout récemment à cette mer encore assez méconnue des historiens en dépit de nombreuses études sur Venise.



Peuplement et histoire |


Les côtes de l'Adriatique sont peuplées par plus de 3,5 millions d'habitants. Les plus grandes villes sont Ancône, Bari, Venise, Trieste et Split. Les premières colonies furent celles des Étrusques, des Grecs et des Illyriens. Au IIe siècle av. J.-C., les côtes étaient sous contrôle de Rome. Au Moyen-Âge, plusieurs États et Empires s'en partageaient la garde : l'Empire romain d'Orient et son héritière la République de Venise (deux thalassocraties), la maison des Habsbourg et l'empire Ottoman. Les Guerres napoléoniennes permirent au premier Empire français d'accéder à cette mer et les efforts britanniques pour limiter la progression française livrèrent à l'Empire d'Autriche les accès côtiers aux territoires de l'ex-république vénitienne (que Napoléon avait transformés en « provinces illyriennes » de son empire). Puis le royaume d'Italie commença une expansion vers l'est qui dura jusqu'au XXe siècle. Après la Première Guerre mondiale et la dislocation de l'empire austro-hongrois et de l'empire Ottoman, les côtes à l'est passèrent sous contrôle de la Yougoslavie et l'Albanie.



Bibliographie |




  • Pierre Cabanes (dir.) (Olivier Chaline, Bernard Doumerc, Alain Ducelier, Michel Savignon), Histoire de l'Adriatique, Éd. du Seuil, Coll. "L'Univers historique", 2001, 672 pages.

  • Michel Vergé-Franceschi, Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2002, 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)

  • Antonio di Campli, Adriatico. La città dopo la crisi, Barcelona/Trento, List, 2010.

  • Luigi Tomaz, In Adriatico nel secondo millennio, Presentazione di Arnaldo Mauri, Think ADV, Conselve, 2010.



Notes et références |





  1. Adriatic Sea Britannica Encyclopedia 2008. Online Library Edition 7.


  2. « Limites des Océans et des Mers, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, 1953(consulté le 31 janvier 2015)





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