Moselle (département)
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Création du département | 1790 (Sans les arrondissements de Sarrebourg et Château-Salins, mais avec l'arrondissement de Briey, et l'ancien district de Sarrelouis, sous la Première République française) 1871 (Avec les frontières actuelles, mais dénommé Bezirk Lothringen, sous l'Empire allemand) 1919 (Avec le nom et les frontières actuelles, sous la Troisième République française) |
Chef-lieu (Préfecture) | Metz |
Sous-préfectures | Thionville Sarreguemines Sarrebourg Forbach |
Président du conseil départemental | Patrick Weiten (UDI) |
Préfet | Didier Martin[1] |
Code Insee | 57 |
Code ISO 3166-2 | FR-57 |
Code Eurostat NUTS-3 | FR413 |
Démographie | |
Gentilé | Mosellans |
Population | 1 045 271 hab. (2016) |
Densité | 168 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 6 216 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 5 |
Circonscriptions législatives | 9 |
Cantons | 27 |
Intercommunalités | 22 |
Communes | 727 |
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La Moselle (prononcé [mo.zɛl]) est un département français faisant partie de la région Grand Est, l'Insee et La Poste lui attribuent le code 57. Il doit son nom à la rivière de la Moselle, un affluent du Rhin, qui la traverse dans sa partie ouest et arrose Metz, son chef-lieu. Situé en Europe rhénane, il est frontalier avec le Luxembourg et l'Allemagne avec qui il entretient plusieurs liens. Par ailleurs, c'est le 21e département le plus peuplé de France en 2015 avec ses 1 044 486 habitants, appelés les Mosellans, qui sont répartis dans 727 communes.
Créé en 1790 à partir du temporel de l'Évêché de Metz et des provinces de Lorraine et de Bar[n 1], ce département a une histoire complexe due aux diverses modifications de sa frontière nord entre 1790 et 1829, ainsi qu'à cause de ses deux annexions à l'Allemagne[n 2] ; la première annexion étant à l'origine d'un énième changement de son territoire[n 3], ainsi que de plusieurs particularismes sociaux, culturels et législatifs. Sur le plan législatif, de nombreux domaines restent régis depuis 1919 par un droit local qui se substitue au droit général français. Outre ce droit local, le département — qui n'était pas français lors de la loi de séparation des Églises et de l'État — est placé sous le régime spécifique des cultes en Alsace-Moselle.
Sommaire
1 Géographie
1.1 Environnement
1.2 Climat
1.3 Hydrographie
2 Histoire
2.1 Annexion par l'Allemagne
2.2 Résurgence
2.3 Seconde Guerre mondiale
3 Identité visuelle
3.1 Héraldique
4 Économie
5 Démographie
6 Originalité du bilinguisme mosellan
6.1 Langues
6.2 Francisation
7 Culture
8 Tourisme
8.1 Les résidences secondaires
9 Média
9.1 Presse écrite
9.2 Radio
9.2.1 Radios bilingues
9.3 Télévision
9.3.1 Télévision locale en TNT
9.3.1.1 Historique
9.3.1.2 Problématique de l’isofréquence
9.3.1.3 Le coût
9.3.1.4 La durée des programmes
10 Politique
11 Le droit local
12 Religions
13 Administration
14 Patrimoine
14.1 Les orgues en Moselle
14.2 Châteaux, maisons-fortes, manoirs, ferme-châteaux
14.3 Le centre Pompidou-Metz
14.4 U4 Uckange
15 Vins de Moselle
16 Notes et références
16.1 Notes
16.2 Références
17 Voir aussi
17.1 Bibliographie
17.2 Articles connexes
17.3 Liens externes
Géographie |
Le territoire de la Moselle est délimité à l'ouest et au sud par le département de Meurthe-et-Moselle, ainsi qu'à l'est par celui du Bas-Rhin. Au nord, le département est délimité par le Grand-duché de Luxembourg et par la République Fédérale d'Allemagne (Länder de Sarre et de Rhénanie-Palatinat).
Au niveau européen, la Moselle fait partie de la Grande Région et de l'Eurodistrict SaarMoselle (pour une partie du département).
Cours d'eau principaux : la Moselle, la Sarre, la Seille, la Nied (dont l'allemande et la française), l'Orne, la Fensch, la Canner, le Conroy.
Environnement |
Le département est géographiquement organisé autour de la vallée de la Moselle. La région, couloir d'invasion depuis l'Antiquité, est longtemps restée une marche, entre Alsace et Nord, relativement pauvre jusqu'au XIXe siècle, et donc peu urbanisée et peu peuplée.
L'environnement y a d'abord souffert de l'industrialisation lourde liée aux gisements de fer de Lorraine, qui a artificialisé les vallées et bords de cours d'eau. Les industriels ont créé dans les vallées de vastes emprises foncières en achetant des terres aux agriculteurs et en profitant d'un droit d'eau qui était en France avantageux pour les riverains.
Les questions de dégradation de l'environnement sont devenues politiques dès la fin du XIXe siècle. Elles ont ensuite fait l'objet d'une sorte de consensus (la pollution étant une sorte de rançon acceptée de l'acier, gage de prospérité locale jusque dans les années 1960 avec la fragilisation de l'industrie métallurgique), selon R. Garcier[2].
Climat |
Le climat en Moselle est océanique dégradé ou atténué à influence semi-continentale. Les saisons sont contrastées et bien marquées mais en fonction des vents dominants peuvent se succéder du jour au lendemain des périodes de précipitations (influence océanique) ou de forte amplitude thermique (influence continentale).
Hydrographie |
Histoire |
La Moselle est l'un des 83 départements conçus à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir notamment de la partie nord de la province de Lorraine et d'une partie de la province du Barrois, ainsi que du temporel de l'Évêché de Metz. L'un de ses premiers préfets est le comte de Vaublanc, de 1805 à 1814. Le département est alors divisé en quatre arrondissements : Metz (chef-lieu du département), Briey, Sarreguemines et Thionville.
Il connaît plusieurs rectifications de frontière jusqu'à la convention d'octobre 1829. D'autre part, trois de ses communes sont rattachées au Bas-Rhin : Bouquenom[3] et Sarrewerden[4] en novembre 1793[n 4], ainsi qu'Obersteinbach en 1833[5].
Annexion par l'Allemagne |
Par un traité de 1814, la Moselle perd au profit de la Prusse plusieurs communes et hameaux, dont le Canton de Tholey ainsi que sept communes du Canton de Sierck-les-Bains[6]. En 1815 le département perd aussi les cantons de Relling et Sarrelouis qui deviennent partiellement allemands. Certaines des communes et hameaux concernés redeviennent français en 1829[7].
Le 10 mai 1871, ce département est rayé de la carte à la suite du traité de Francfort, celui-ci ayant pour origine une défaite militaire contre les Allemands. À la suite de cette défaite, la création de l'Empire allemand fut proclamé le 18 janvier précédent, dans la galerie des glaces du château de Versailles. La nouvelle Allemagne annexe la plus grande partie du département, ainsi qu'une part du département de la Meurthe et des Vosges[8]. Seul l'extrême-ouest de la Moselle, correspondant à l'actuel arrondissement de Briey, reste français et forme avec les arrondissements du département de la Meurthe restés français, le nouveau département de Meurthe-et-Moselle. Les territoires devenus alors allemands comprennent non seulement la partie germanophone de la Lorraine[n 5], territoire dans lequel les habitants parlent le francique lorrain, ou Platt, mais aussi des régions où l'on parle français, comme le Pays messin et la majeure partie du Saulnois. Les arrondissements existants depuis la Révolution sont redécoupés[9], et l'on crée le Bezirk Lothringen, « district de lorraine » correspondant à l'actuel département de la Moselle. Il forme alors, avec l'Alsace, le Reichsland d'Alsace-Lorraine, avec Strasbourg pour chef-lieu.
De là est né le mythe des « provinces perdues », correspondant en fait à cette nouvelle terre d’Empire, ou Reichsgebiet, dont les traces subsistent dans le statut particulier de l'Alsace-Moselle. L'esprit de revanche, que nourrissait la perte de l'Alsace et de la Lorraine au sein de la population française et de sa classe politique, exalte en France un sentiment profondément germanophobe[10], propice aux velléités guerrières de la France. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Mosellans sont incorporés dans les troupes allemandes. Entre 1914 et 1918, si 18 000 Alsaciens et Mosellans s'engagent dans l'Armée française, 380 000 Alsaciens-Lorrains, soit plus de 95 % des conscrits, nés Allemands se battent pour l'Empire allemand jusqu’à la fin de la guerre. Pour éviter les désertions, la plupart sont envoyés sur le front Russe.[11]. Leurs tombes sont aujourd'hui entretenues par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge. Ceci explique la spécificité des monuments aux morts du département, qui ne portent souvent que l'inscription lapidaire « À nos morts », en lieu et place du traditionnel « Morts pour la France ».
Résurgence |
Entre l'armistice du 11 novembre 1918 et la promulgation du traité de Versailles le 10 janvier 1920, la Moselle est, juridiquement, un territoire sous occupation de l'armée française. Quand en 1919, le traité de Versailles rend à la France les territoires lorrains perdus, on ne reconstitue pas les anciens départements, mais le "Bezirk Lothringen" devient le « nouveau » département de la Moselle, conservant les anciens arrondissements de Boulay-Moselle, Forbach, Metz, Sarreguemines et Thionville et ceux de Château-Salins et Sarrebourg, qui avant 1871, appartenaient à la Meurthe. Le département de Meurthe-et-Moselle reste de ce fait inchangé, conservant l'arrondissement « mosellan » de Briey.
Dans l'entre-deux-guerres, la Moselle reste traumatisée par les déchirures de la guerre et les dommages collatéraux des nationalismes.
Les intellectuels mosellans réagissent diversement au rattachement de la Moselle à la France. Si l'avocat Robert Schuman se montre pacifique et démocrate, certains s’engagent sur la voie d’un nationalisme pro-français, revanchard et cocardier. D’autres s’engagent sur la voie antagoniste d’un nationalisme pro-allemand, tout aussi vindicatif et belliqueux. D’autres encore, comme Adrienne Thomas[12], Polly Maria Höfler (1907-1952), Ernst Mungenast ou Alfred Pellon[13], hésitent entre un pacifisme sincère, mais naïf, et un régionalisme culturel identitaire[14]. Ces mouvements, plus ou moins autonomistes, seront ensuite largement exploités par les nazis[15]. Ce combat identitaire, souvent mené par des intellectuels idéalistes, qui s’inscrit parmi des courants de sensibilité à l’œuvre dans l’Europe entière, traduit aussi une crise d’identité propre à l’ensemble des Alsaciens-Lorrains[16].
Seconde Guerre mondiale |
La Moselle est touchée par la Seconde Guerre mondiale, dès la déclaration de guerre le 3 septembre 1939 : près de 30 % du territoire de la Moselle se trouve entre la Ligne Maginot et la frontière franco-allemande[17]. 302 732 personnes, soit 45 % de la population du département, sont évacuées pendant le mois de septembre 1939 vers des départements du Centre et de l'Ouest de la France, essentiellement la Charente, la Charente inférieure, la Vienne, la Haute-Vienne et enfin la Haute-Loire qui accueillent les mineurs[18]. L'ordre d'évacuation pour les villages frontaliers comme Oberdorff a été donné dès le 1er septembre[19]. Parmi les quelque 300 000 évacués, 200 000 reviendront après la défaite[20].
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, malgré l'armistice du 22 juin 1940, la Moselle est à nouveau annexée, en juillet de la même année, par l'Allemagne nazie. Elle n'est pas réunie à l'Alsace, qui subit le même sort, mais intégrée au Gau Westmark, la "Marche de l'Ouest", comprenant aussi la Sarre et le Palatinat, Sarrebruck en était le chef-lieu. L'importance de la population francophone en Moselle, ou tout simplement francophile, amène le Gauleiter Bürckel à procéder à des expulsions massives vers la France. L'évêque de Metz, Joseph-Jean Heintz, expulsé dès le mois d'août, en est un bon exemple. Moins bien traités que les Alsaciens, les Lorrains expulsés se félicitèrent bientôt de leur destin quand, en 1942, les jeunes Mosellans restés ou retournés au pays furent soumis à l'incorporation de force dans les armées allemandes.
Comme dans le reste de la France, plusieurs types de résistance à l'annexion virent le jour, prenant parfois la forme de groupes organisés et structurés, comme le Groupe Mario, animé par Jean Burger, ou le Groupe Derhan. Au cours de ces années noires, plus de dix mille Mosellans furent déportés dans des camps, notamment dans les Sudètes, pour s'être opposés publiquement à l'annexion en janvier 1943[21]. Si des villages lorrains furent libérés dès le début de septembre 1944, au début de la Bataille de Metz, la ville elle-même ne fut libérée que le 21 novembre et il fallut attendre le mois de mars 1945 pour voir les combats cesser dans le nord-est du département.
Le bilan matériel de la guerre est très lourd en Moselle. À partir du printemps 1944, les bombardiers américains se sont succédé par vagues au-dessus de la Moselle, faisant d’énormes dégâts collatéraux. Si les populations civiles furent durement touchées, les dégâts matériels furent plus grands encore[n 6]. Les dévastations sont généralisées dans la vallée de la Seille, entre Dieuze et Metz, et au nord d'une ligne Forbach-Bitche. 23 % des communes de la Moselle furent détruites à plus de 50 %, et 8 % des communes le furent à plus de 75 %[22]. Dans la seule journée du 9 novembre 1944, un total de 1 299 bombardiers lourds B-17 et B-24 déversèrent 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 à 2 000 livres, sur les ouvrages fortifiés de la Moselstellung et les points stratégiques situés dans la zone de combat de la IIIe armée[23]. Ce funeste ballet aérien ne prendra fin, au-dessus de la Moselle, qu’en mars 1945, lorsque le département sera entièrement libéré.
Le département de la Moselle est aujourd'hui sous régime concordataire et dispose d'un droit local spécifique.
Identité visuelle |
Héraldique |
Le conseil départemental de la Moselle a adopté, le 14 décembre 1948, un blason complexe, retraçant la formation du département :
Blasonnement : Écartelé, au 1er de gueules au dextrochère de carnation vêtu d'azur mouvant d'un nuage d'argent et tenant une épée de même garnie d'or accostée de deux cailloux d'or, au 2e d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent, au 3e d'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux bars adossés de même, au 4e burelé d'argent et d'azur de dix pièces au lion de gueules à double queue armé, lampassé et couronné d'or, sur le tout parti d'argent et de sable Commentaires : Les origines sont au 1 : du Chapitre de la Cathédrale de Metz représentant l'évêché de Metz ; au 2 : du duché de Lorraine ; au 3 : du duché de Bar ; au 4 du duché de Luxembourg ; brochant sur le tout : la ville de Metz. |
Durant le Second Empire, le département de la Moselle portait : « écartelé, au 1 : parti d'argent et de sable (Metz) ; au 2 : d'or à trois pals alésés et fichés de gueules (Briey) ; au 3 : d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (Sarreguemines au XIXe siècle) et au 4 : d'azur au château donjonné de trois tourelles d'or, celle du milieu plus haute, le tout maçonné de sable (Thionville) ».
Économie |
Pour développer l’économie locale, la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Moselle a mis en place le site « Achat-Moselle »[24] dans les années 2000. Achat-Moselle est une réponse concrète de la CCI de la Moselle, adaptée aux enjeux du commerce électronique pour le commerce de proximité. Ce dispositif leur permet aux professionnels du commerce du département de créer un site internet pour être visible sur ce canal et développer leur activité. Un projet labellisé « Meilleure pratique européenne » par la Commission Européenne.
Démographie |
Les habitants de la Moselle sont les Mosellans.
Son chef-lieu est sa commune la plus peuplée, Metz (119 551 habitants en 2012), sa commune la moins peuplée est Molring (8 habitants en 2012).
Autres communes de plus de 8 000 habitants : Thionville (sous-préfecture), Montigny-lès-Metz (unité urbaine de Metz), Sarreguemines (sous-préfecture), Forbach (sous-préfecture), Saint-Avold, Yutz (unité urbaine de Thionville), Hayange (UU de Thionville), Creutzwald, Freyming-Merlebach (unité urbaine de Forbach), Fameck (UU de Thionville), Woippy (UU de Metz), Stiring-Wendel (UU de Forbach), Sarrebourg (sous-préfecture), Florange (UU de Thionville), Maizières-lès-Metz (UU de Metz), Amnéville (UU de Metz), Rombas (UU de Metz), Marly (UU de Metz), Hagondange (UU de Metz).
La Moselle est un département densément peuplé, dont le développement industriel a fait apparaître de nombreuses villes moyennes. Hormis Metz, principale ville possédant une très longue histoire, et dont l'agglomération s'étend de plus en plus loin le long de la Moselle, les autres grandes agglomérations sont Thionville et Forbach, qui doivent leur importance à la sidérurgie et à la houille. C'est ce qui explique aussi le recul de ces villes à partir des années 1970, avec la désindustrialisation. Thionville semble aujourd'hui avoir réussi sa reconversion et retrouvé la croissance (la ville, ancienne possession luxembourgeoise, bénéficie de la proximité du Grand-Duché de Luxembourg, grand pourvoyeur d'emplois). L'ouest de son agglomération ainsi que l'agglomération de Forbach sont encore en déclin relatif.
Entre ces grandes agglomérations s'est développé un réseau de villes secondaires, surtout dans le nord (Sarreguemines, Saint-Avold). Le sud du département, notamment le Saulnois, (qui fit autrefois partie de la Meurthe), est resté plus rural. La seule ville importante y est Sarrebourg.
Environ 50 000 Mosellans quittèrent leur département entre 1825 et 1850. Cela principalement pour migrer vers les États-Unis et Paris[25].
Après avoir connu une très forte croissance de sa population dans les années 1950 et 1960, passant de 622 145 habitants en 1946 à 971 314 en 1968, la Moselle a connu un solde migratoire négatif, même si l'excédent naturel l'a compensé, de sorte que la population totale a continué à augmenter légèrement mais régulièrement, dépassant désormais le million d'habitants.
Originalité du bilinguisme mosellan |
Plusieurs langues sont utilisées en Moselle.
Langues |
Les principales sont :
- le français (langue officielle de la République)
- l’allemand (ou « Hochdeutsch »). Son usage reste exceptionnel (offices religieux liés aux cultes, publications et chants)
- les dialectes romans (en large déclin)
- les 3 formes dialectales du francique lorrain, qui font partie du groupe des langues germaniques du moyen-allemand occidental (ou « Westmitteldeutsch »). Il existe également tout au Sud-Est du département un usage ponctuel d'un dialecte alémanique (sorte d’alsacien). L’usage du dialecte francique lorrain (ou « Platt ») est également en long déclin.
Historique :
- En 1790, le bilinguisme administratif est appliqué et l’usage du « Platt » est constant.
- En 1794 une loi (reprise plus tard par Napoléon Bonaparte) interdit tout acte officiel en une langue autre que le français. Néanmoins les archives et registres montrent certains écarts avec ce principe.
- 1850 : le français gagne du terrain mais le catéchisme et les cultes se font en allemand dans la Moselle de L'Est. La population cultivée lit invariablement des publications en français et en allemand. Le dialecte est la langue du quotidien.
- 1864 : D'après un rapport de la préfecture, il y avait à cette date près de 80 000 habitants du département qui ne savaient toujours pas parler le français[26],[n 7]
- 1870 : à la suite de l’occupation allemande et de l’exode des quelques citoyens de la ville, la culture allemande commence à s’introduire peu à peu, des colons allemands commencent à s’installer dans les villes qui s’industrialisent.
- 1872 : l’école devient tout à fait allemande. Le « platt » reste la langue du quotidien.
- 1918 : le français s’impose au retour de la Lorraine à la France. L'enseignement se met en place progressivement en français.
- 1926 : les écoliers de Moselle-Est suivent encore 3 heures d’enseignement d’allemand par semaine. Le catéchisme et les cultes se font souvent en allemand. Le président Raymond Poincaré prônera un bilinguisme français/dialecte ce qui entraînera une réaction hostile des députés et des évêques. La situation restera inchangée jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale.
- 1940 : la Moselle est annexée au Troisième Reich. Les cours doivent se faire en allemand (« Hochdeutsch ») uniquement. Des enseignants de langue maternelle allemande sont mis en place dans de nombreuses écoles. Le français est interdit et son usage est verbalisé. Les actes se font désormais uniquement en allemand. Le dialecte (« platt ») continue d’être utilisé par la population.
- Après 1945 : on assiste à une francisation forcée. Des instituteurs de langue française (comme l'illustrateur et écrivain Jean Morette) remplacent ceux mis en place par l'occupant. La loi de 1926 sur l’enseignement de l’allemand à l’école restera provisoirement suspendue jusqu’en 1972, date à laquelle l’enseignement de l’allemand réapparaîtra timidement au primaire (méthode Holderith). L'allemand est aussi utilisé parfois ponctuellement lors de certains cultes. Le dialecte (« platt ») connaît un long déclin et ne survit que dans les échanges quotidiens de la population âgée et dans certaines manifestations populaires (théâtre, chants et poésies). Le dialecte est, dans les années 2010, toujours dénigré par certaines personnalités politiques, par exemple Florian Philippot lors des élections municipales et européennes de 2014[réf. nécessaire].
Le département de la Moselle ne constitue ainsi pas un ensemble culturel homogène, car à cheval sur ces deux régions linguistiques et culturelles qui composent la Lorraine administrative : la Lorraine thioise de langue francique lorraine ou Lorraine allemande, dite plus communément germanophone ou "de dialecte germanique", et la Lorraine francophone, dite "latine ou romane" et de "patois roman[27]". Une frontière linguistique coupe le département en deux parties quasi égales :
- l'Ouest : la Moselle romane de Metz.
- le Nord-Est : la Moselle francique et germanophone bordant l'Alsace, l'Allemagne et le Luxembourg.
Metz et les "pays" de Moselle francophone se reconnaissent dans leurs confrères meurthe-et-mosellans et meusiens par la culture, l'architecture (excepté l'épisode marquant de l'annexion de Metz à l'Allemagne) et le patois (le patois de Nancy étant de la même famille que le patois messin, tous les deux étant des patois romans). La pseudo-frontière "culturelle" qui séparerait la Moselle romane de la Meurthe-et-Moselle n'est donc qu'un leurre issu de l'annexion de 1871. Les ethnologues et historiens tracent cette frontière linguistique à 25 km à l'est de Metz. La Moselle est ainsi un territoire administratif partagé entre deux cultures et traditions : l'une romane (avec le particularisme de Metz et celui de Nancy) et l'autre francique.
On notera cependant les ravages de l'histoire : Nancy doit sa prospérité et notamment son université à l'annexion de Metz et de Strasbourg à l'Allemagne en 1871. Quatre fois, en l'espace de 75 ans, Metz perdit son élite et ses habitants les plus dynamiques. Cela eut un effet très négatif sur son développement. Un antagonisme virulent oppose encore les deux villes lorraines (cf les discussions sur la gare de Lorraine TGV). Il se trouve encore des Nancéiens pour traiter les Messins de "Boches" à cause de l'annexion, et des Messins pour traiter les Nancéiens de "Polonais" à cause du roi Stanislas Leszczynski.
Les pays de Thionville, de Sarrebourg, de Boulay, de Saint-Avold, de Forbach, de Sarreguemines et de Bitche, quant à eux, ont une culture lorraine fortement influencée par les cultures, architectures et dialectes germaniques et partagent une proximité culturelle avec leurs voisins du Luxembourg, de la Sarre, du Palatinat et de l'Alsace. Les autochtones de cette partie de la Moselle ont eu, pendant longtemps, beaucoup plus de mal à s'identifier à leurs frères lorrains francophones de Metz et Nancy, provoquant un certain isolement de cette partie de la Moselle par rapport au reste de la région. L'appellation contemporaine de "Moselle-Est" utilisée pour désigner ce territoire culturel traduit bien cette distance.
La frontière linguistique séparant les deux Moselles ou plutôt, les deux Lorraines, à l'Est, est très nette. Ainsi, à l'Est de Courcelles-Chaussy, la commune de Raville[28] est considérée comme dernier village de Moselle romane avant la Moselle germanophone. Puis on passe à Fouligny (anciennement Fullinga et Filling[7]) , commune signalée comme étant toujours germanophone dans les années 1990[28], ainsi qu'en 2012 où il y persiste encore des habitants germanophones[29]. Ensuite le prochain village est Marange-Zondrange, puis Zimming et enfin Bambiderstroff. Le changement de toponyme est radical. D'autre part, l'architecture du pays messin, marquée par des façades de pierre ocre (pierre de Jaumont) et de toit à pente relativement faible et propre au reste de la Lorraine romane, contraste très vite avec une architecture plus germanique. Les accents changent d'un village à l'autre. Ainsi les habitants de Servigny-lès-Raville ou de Herny, villages où l'on parlait le patois messin, n'ont pas l'accent germanique des habitants de Bambiderstroff et Mainvillers (Maiwilla), villages de dialecte francique (germanique) situé seulement quelques kilomètres plus loin.
L'expression des anciens de Courcelles-Chaussy (pays messin) Après Fouligny, révise ton allemand ! traduit bien la ténacité de cette frontière linguistique. Mais en réalité les communes situées le long de cette frontière étaient plus ou moins bilingues, comme Fouligny. Car les habitants de chaque côté de la frontière étaient plus ou moins amenés à avoir certaines relations communes, chose qui se remarque dans le vocabulaire des dialectes locaux.
Au nord de Metz, la frontière linguistique est floue et a aujourd'hui, quasiment disparu pour se cantonner au niveau d'Algrange, qui est la commune la plus au sud-ouest de la zone germanophone de Thionville. il y a également les localités de Rédange, Russange et Nondkeil qui étaient germanophones a minima jusque dans les années 1980.
Aujourd'hui, certaines expressions péjoratives (désignant les patoisants ou ceux qui, héritiers de cette culture, en gardent un accent différencié) telles que les "Ja ja" ("Oui oui" en francique) ou bien l'expression de "Moselle allemande" perdurent dans l'aire traditionnelle des parlers d'oïl.
De même, les personnes d'expression francique traitent non sans humour ces derniers de "Français de l'intérieur".
Mais plus qu'une confrontation, cette diversité reste un atout majeur pour cette région située au cœur de l'Europe.
Francisation |
Dans cette partie de la Moselle appelée la Moselle thioise ou allemande les suffixes -ingen des villages lorrains furent, au fil des siècles et par l'influence de la proximité avec le Royaume de France, francisé en -ange. Ainsi Morchingen devint Morhange[7] et Hagendingen[30] devint Hagondange. Ce phénomène s'observe également en Meurthe-et-Moselle (Bezange-la-Grande, Godbrange et Herserange), dans les Vosges (Relanges), en Belgique, au sud du Luxembourg, ainsi que dans quelques localités de Moselle germanophone proche de la frontière linguistique (alentours de la commune de Boulay-Moselle par exemple).
ange étant la francisation la plus courante des -ing et -ingen, il y a également d'autres cas, en -in : Lorquin, Reclin, Lidrequin, Chevalin; en -ain : Barchain; en -gny : Fouligny, Ibigny, Hattigny; en -ey : Foulcrey; en -ay : Donnelay; en -ville : Raville; en -court : Vaudoncourt, Vannecourt, Chicourt, Plappecourt, Holacourt, Gelucourt.. etc.
Même chose pour les toponymes en -viller qui sont restés orthographiés -willer (parfois -weiller), jusqu'à la fin du XIXe siècle dans les Bulletin des lois de la république et les dictionnaires.
Voir :
- Culture de la Lorraine
- Lorrain roman
- Correspondance des toponymies lorraines en français et en allemand
- Correspondance des toponymies lorraines en français et en luxembourgeois
Moselle germanophone, Lorraine allemande, Bailliage d'Allemagne
Culture |
La vie culturelle mosellane est bien représentée dans le département par des festivals, parfois aussi bien issu du folklore local que d'une culture d'immigration dans les pays miniers.
La Moselle-Est conserve de nombreuses traditions locales comme les fêtes de la Kirb, célébrées en début octobre dans les milieux ruraux par des fêtes foraines et des repas festifs, ou la cavalcade de Sarreguemines le jour du Mardi gras. Du côté de Metz, le festival emblématique reste celui des fêtes de la Mirabelle fin août, mais se déroulent également des événements autour des arts et du spectacle, notamment durant l'été avec "HopHopHop" et la "journée Extra-Large", de plus en automne les scènes messines des Trinitaires et depuis 2014 de la BAM produisent deux séries de concerts à savoir "Musiques volantes" et "Metz en fête". Dans l'ancien bassin minier, a lieu chaque année le festival du film arabe de Fameck en raison de l'importante communauté immigrée au XXe siècle.
C'est en Moselle par ailleurs que se trouve le plus ancien théâtre de France, encore en activité. L'opéra-théâtre de Metz date en effet du XVIIIe siècle et a depuis toujours gardé sa vocation d'origine. Outre l'opéra-théâtre, Metz est dotée d'une importante salle de spectacle, l'Arsenal où se représentent de nombreux artistes nationaux et internationaux de divers genres : aussi bien des humoristes que des orchestres symphoniques. La ville de Thionville quant à elle est dotée de l'organisme du NEST (Nord-Est Théâtre) qui regroupe le grand théâtre de la ville et un petit théâtre en bois et propose des productions théâtrales très diverses et souvent peu communes.
Tourisme |
Depuis plus de vingt ans le Conseil départemental de la Moselle a engagé une véritable politique de développement touristique dans le département. La réalisation de zones de loisirs, de structures d’hébergement (hôtels, gîtes…), ainsi que divers équipements touristiques et l’ouverture de sentiers de randonnée et de pistes cyclables ont permis d’accroître sensiblement la fréquentation touristique en Moselle.
Aux côtés du Conseil départemental, l'Agence de développement et de réservation touristiques de la Moselle (Moselle Tourisme) est chargée de mettre en œuvre certaines actions de promotion, de commercialisation. Moselle Tourisme est membre du Réseau national des destinations départementales De nombreux autres partenariats sont activés, en particulier avec les collectivités locales et les professionnels du tourisme. Moselle Tourisme est copropriétaire du Système d'information touristique - Lorraine (SITLOR), dont les objectifs sont la collecte de l'offre touristique régionale et sa diffusion auprès du grand public.
Les résidences secondaires |
Selon le recensement général de la population du 1er janvier 2008, 1,8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de la Moselle dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Commune | Population SDC | Nombre de logements | Résidences secondaires | % résidences secondaires |
---|---|---|---|---|
Rhodes | 86 | 435 | 396 | 91,14 % |
Sturzelbronn | 194 | 381 | 296 | 77,67 % |
Diane-Capelle | 222 | 348 | 250 | 71,78 % |
Mittersheim | 583 | 927 | 645 | 69,66 % |
Langatte | 473 | 574 | 383 | 66,64 % |
Holving | 1 198 | 855 | 322 | 37,65 % |
Bærenthal | 720 | 539 | 172 | 31,89 % |
Puttelange-aux-Lacs | 3 168 | 1 642 | 270 | 16,44 % |
Dabo | 2 648 | 1 538 | 228 | 14,83 % |
Sources :
Source INSEE, chiffres au 01/01/2008.
Média |
Presse écrite |
- Le Républicain lorrain
- L'Est républicain
- La Semaine
- L'Ami Hebdo
- Revue Lorraine Populaire
Groupe BLE Lorraine[31], média et think tank lorrain. Informations et actualités régionales. Créé en septembre en 2008.
Tout Metz, média numérique indépendant créé en 2006.
Radio |
RPL Radio de Pont-à-Mousson à Thionville
- RCF Jerico Moselle
France Bleu Lorraine Nord 98.5 FM et 98.8 FM à FORBACH en remplacement de Fip du groupe Radio France
Direct FM (Radio Officiel du FC Metz sur le 92.8 FM)
LOR' FM à Thionville et Briey
Radio Saint Nabor à Saint-Avold
Fréquence Metz est une webradio messine.
Radio Campus Lorraine, radio étudiante à Metz sur le 106.1 FM
Radio Urban Hits - Metz à Sarreguemines est une webradio Du Groupe Radionomy.
Radio Mélodie à Sarreguemines et Forbach
BLE Radio, la radio du Groupe BLE Lorraine
Radios bilingues |
Radio Studio 1 à Bitche - Volmunster
Radio Mélodie sur Sarreguemines, Bitche, Creutzwald, Stiring-Wendel
Radio Valmont couvre l'est-mosellan
Télévision |
- viàMirabelle
France 3 Locale (Metz)- Hayange Infos (Hayange)
TV8 Moselle-Est (Forbach et Freyming-Merlebach)
Mosaïk (Sarreguemines)
TV Cristal (Pays de Bitche)- RTV (Rombas)
- Regards sur la Ville (Talange)
- HVS (Hombourg-Haut)
- CVS (Creutzwald)
- Fenêtre sur Florange (Florange)
- Méga-Infos (Sivom Algrange-Nilvange)
- Reflets (chaine locale de Cattenom et environs)
- Fameck TV
Air, l'autre télé (chaîne étrangère émise par le Luxembourg)
Télévision locale en TNT |
Historique |
Le CSA a lancé le 19 septembre 2007 une consultation auprès des acteurs publics et privés concernés afin de recueillir leurs remarques en vue de la diffusion hertzienne en mode numérique de télévisions locales (TNT).
Cette consultation avait également pour objet, dans le cadre de la préparation des futurs appels aux candidatures et de la planification en cours pour l'extension de la couverture de la TNT, de connaître les projets de télévisions locales existants ou en cours d'élaboration, en précisant la ou les zones concernées. Les contributions étaient attendues pour le 30 novembre 2007.
Ont répondu : TV8 Moselle, Communauté d'agglomération Forbach Porte de France, département de la Moselle, Canal local Mosaïk, TV2M, canal local TV Cristal à Bitche, canal local à Bischwiller, Communauté de communes Freyming-Merlebach.
Au deuxième trimestre 2008, le CSA lancera un appel à candidature auquel devront répondre les intéressés.
Problématique de l’isofréquence |
Une seule et même chaîne, Mirabelle TV, existe sur le canal local TNT réservé sur le R1.
Cette même chaine doit diffuser sur les émetteurs : Forbach, Longwy, Metz et Verdun (en Meuse) et couvre le département de la Moselle, le nord de la Meuse, le sud du Luxembourg, l'ouest de L'Allemagne[32].
Le coût |
Diffuser sur quatre émetteurs TNT plus les réémetteurs a un coût élevé, qui représente la totalité du budget d'une chaine locale existante.
La durée des programmes |
Les chaînes locales existantes produisent, diffusent et rediffusent en moyenne 30 minutes de programmes quotidiens.
Cependant une syndicalisation des programmes permet l'échange entre chaînes de leurs émissions et de leurs reportages.
Ainsi, les chaînes accroissent leur programmation mais les sujets échangés ne correspondent plus au bassin de population visé.
Politique |
- Liste des députés de la Moselle
- Liste des sénateurs de la Moselle
- Liste des conseillers départementaux de la Moselle
Le droit local |
Dans certains domaines comme la chasse, les associations, les religions, etc., le droit appliqué en Moselle, ainsi que dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, est un mélange de droit national et de droit local.
Religions |
De nos jours en Moselle, les cultes catholique, israélite[33],[34], protestant luthérien (ÉPCAAL) et protestant réformé (ÉPRAL)[35] sont toujours officiellement reconnus et financés par l'état (application du droit local)[36]
- les ministres du culte (évêques, prêtres, pasteurs et rabbins) sont salariés par l’État
- les collectivités territoriales participent au financement du culte paroissial
- l’enseignement religieux est obligatoire (sauf dérogation demandée, réellement appliqué depuis les années 1980, par les parents et accordée de droit). Les dispenses érodent les fréquentations.
- l’Université de Strasbourg accueille deux chaires de théologie, l’une catholique, l’autre protestante
Le culte de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, financièrement autonome, est représenté en Moselle avec deux paroisses : la paroisse de Metz et la paroisse de Forbach.
L'enquête de l’INSEE de 1962 constate que la Moselle comptait 4,1 % de protestants pour 85,5 % de catholiques (avec une forte proportion de "non déclarés").
Administration |
Article de fond : Administration de la Moselle
- Liste des préfets de la Moselle
Patrimoine |
Les orgues en Moselle |
Avec 650 instruments répartis sur tout son territoire, la Moselle est le second département en France qui possède le plus grand nombre d’orgues. Trois facteurs d'orgues œuvraient déjà en terre mosellane au XVIe siècle mais c'est au courant du XIXe siècle que la Moselle compta jusqu'à 17 facteurs d'orgues différents qui bâtirent de précieux instruments sur son territoire. De nos jours, cinq facteurs d'orgues encore en activité continuent d'enrichir le département en instruments de qualité. L'orgue le plus ancien du département est celui de la cathédrale Saint-Étienne de Metz qui date de 1537. Les grandes orgues les plus importantes du département (et qui figurent aussi parmi les grandes orgues rurales les plus importantes de France) sont celles d'Hayange. Elles comportent 53 jeux. On note aussi des instruments plus modestes et historiques comme l'orgue personnel d'Albert Schweitzer qui est conservé à L'Hôpital au sein de la paroisse protestante.
Afin de conserver ce patrimoine unique, le Conseil départemental de la Moselle a lancé un programme intitulé la « Route des Orgues » qui vise à restaurer, promouvoir et valoriser ces nombreux instruments souvent méconnus.
Châteaux, maisons-fortes, manoirs, ferme-châteaux |
Au Moyen Âge il existe de nombreux châteaux, fermes et églises fortifiées en pays messin.
Les grandes demeures féodales disparaissent avec la politique d’expansion territoriale vers l’est de Louis XIII et Louis XIV qui appliquent une politique de démantèlement et de destruction des édifices. La guerre de Trente Ans ruine une partie de la noblesse dont les possessions, vendues ou confisquées, sont attribuées à de nouveaux venus ou de récents anoblis[37]. Le château du Schossberg, le château de Turquestein ou celui de Faulquemont sont rasés en 1634 sur ordre de Richelieu, les deux châteaux d’Audun-le-Tiche en 1675, de même pour Lixheim, Sarralbe, Sarrebourg et Sarreguemines. Après la guerre de Trente Ans, disparaissent dans l’indifférence générale : le château du Falkenstein, ruiné par les troupes de Mansfeld en 1623, celui de Thicourt, incendié en 1635, le château des évêques d’Albestroff, le château de Créhange et celui de Fontoy, détruit en 1643. Le château de Raville est reconstruit fin XVIIe puis détruit à la Révolution. Le château de La Grange est reconstruit en 1731. À Hombourg-Haut, le château des évêques de Metz puis des ducs de Lorraine est entièrement détruit vers 1735. Le château de Château-Voué est partiellement détruit à partir de 1795. Le château médiéval d’Ottange, en partie détruit en 1671, fut entièrement démoli en 1734. Disparaissent également les châteaux d’Hingsange et de Guermange. Certains sont vendus comme bien nationaux à la Révolution : le château d’Imling en 1795, il est détruit peu après et sert de carrière de pierres ; le château de Frescaty à Moulins-lès-Metz, construit pour l’évêque de Metz, détruit en 1944, il sert aujourd’hui de terrain d’aviation à la ville de Metz. Certains châteaux du pays messin sont transformés en fermes comme à Ancerville ou le château-ferme de Prayelles à Augny[38].
Les troubles des périodes de guerre retardent, à de rares exceptions près, l’apparition du classicisme en Moselle au XVIIIe siècle, période de paix durant laquelle de nombreuses demeures sont remaniées ou reconstruites, en particulier par des officiers ou par des conseillers au parlement de Metz. À la fin de l’Ancien régime, dans les 250 maisons nobles — châteaux, maisons-fortes et manoirs —, existent en Moselle dont la moitié subsiste aujourd’hui[37].
Les guerres de l’époque contemporaine détruiront les châteaux de Colombey, incendié après la guerre de 1870, de Lorry-Mardigny (une partie subsiste), Sailly-Achâtel, Albestroff, Louvigny, Amanvillers, Lorry-lès-Metz, Arry, Coin-sur-Seille, Corny, Sillegny, Verny, Maizières victimes de la Seconde Guerre mondiale. Après les conflits, certains propriétaires préfèrent démolir plutôt que financer une réhabilitation ; les bâtiments abandonnés sont victimes du vandalisme. Le château d’Hayange, symbole de la famille de Wendel, est en partie démoli en 1935. Le château de Montois-la-Montagne est rasé vers 1950 au profit d’une cantine ouvrière. Le château de Reinange est rasé vers 1958-1960. Les châteaux de Florange, Francaltroff et Distroff sont aussi en ruine.
Certains chefs-d’œuvre du patrimoine architectural en péril sont restaurés à grand frais par les collectivités : le château de Malbrouck (originellement Schloss Meinsberg) ou le château de Courcelles. D’autres sont fidèlement entretenus par des familles respectueuses de la demeure ancestrale comme au château de Pange ou par une noblesse de cœur ayant envie de redonner une âme à ces monuments : Pouilly, Les Étangs, Mardigny ou le château de Landonvillers. Plusieurs sites sont en cours de sauvetage, par des associations ou autres initiatives, comme le château Saint-Sixte en restauration depuis 2007[39]. Le parc du château de Mercy sert de terrain pour la construction du nouvel hôpital au sud-est de Metz prévu pour 2012[38]. Plusieurs châteaux et ruines subsistent dans le Pays de Sarrebourg : une partie des fortifications médiévales de Sarrebourg, le château de Lutzelbourg et le château de Turquestein dans le massif des Vosges, le château de Fénétrange, le château de Geroldseck à Niederstinzel, le château du Sarreck à Oberstinzel ou encore le château de Réchicourt.
Le centre Pompidou-Metz |
Inauguré le 12 mai 2010, ce bâtiment situé dans le centre-ville de Metz attire de nombreux visiteurs. Il accueille des expositions artistiques. Il est composé de 3 galeries superposées en forme de pavés sortant de son toit blanc aux formes rondes, d'où dépasse un mât.
U4 Uckange |
Ouvert au public en 2007, le Haut Fourneau U4 de Uckange devient un espace dédié à la mémoire du passé sidérurgique de la France. Dès 2010, le Jardin des Traces s'étend sur 4 hectares au pied des infrastructures et par différents espaces à thèmes, il rend hommage aux installations et aux hommes et femmes qui les ont fait vivre pendant les 100 ans qu'a duré l'exploitation. Fondée en 1890, l'usine cesse sa production de fonte le 17 décembre 1991. Un lieu atypique proposant visites libres ou guidées ainsi que de nombreuses animations.
Vins de Moselle |
Dans l'antiquité, le poète latin Ausone célèbre souvent la table et surtout, le vin, le vin de Bordeaux dont le château Ausone prendra le nom, mais aussi les vins de Moselle. Jacques Brel chantera également bien plus tard le vin de Moselle dans la chanson Jef. La Moselle fut très longtemps une terre de vignobles (cf. Vignoble de Lorraine).
L’irruption du phylloxéra à la fin du XIXe siècle, puis la signature de l’Armistice de 1918 qui sonna le glas des débouchés sur le marché allemand, ont provoqué un déclin certain de la vigne en terre mosellane. Néanmoins les coteaux mosellans continuent de produire un vin de qualité. Depuis 2010, le moselle est un AOC.
Notes et références |
Notes |
Quelques petits territoires du Saint-Empire viennent s'y ajouter ensuite, dont Créhange et Lixing.
De 1871 à 1918 (de jure) et de 1940 à 1944 (de facto).
Perte de l'arrondissement de Briey et gain de ceux de Sarrebourg et Château-Salins.
Celles-ci avec les localités de l'ancien comté de Sarrewerden qui étaient rattachées au district de Bitche.
avec en plus des zones anciennement germanophones.
En 1951, on recensa 44 600 bâtiments totalement détruits et 141 009 partiellement atteints.(1944-1945, Les années Liberté, ed. Le Républicain Lorrain, Metz, 1994.)
Ce chiffre date d'avant l'annexion allemande de 1871, il n'inclut donc pas les habitants germanophones du département de la Meurthe.
Références |
Modèle {{Lien web}} : paramètre «titre
» manquant. Wassinia Zirar, https://www.acteurspublics.com/2017/10/11/didier-martin-part-en-moselle, acteurspublics.com, 11 octobre 2017(consulté le 11 octobre 2017)
Romain Garcier, Thèse "La pollution industrielle de la Moselle française. Naissance, développement et gestion d'un problème environnemental, 1850-2000"
Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale Bouquenom », sur EHESS, École des hautes études en sciences sociales
Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale Sarrewerden », sur EHESS, École des hautes études en sciences sociales
Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale Obersteinbach », sur EHESS, École des hautes études en sciences sociales
Claude Philippe de Viville - Dictionnaire du département de la Moselle : contenant une histoire abrégée
Bouteiller - Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868
Annexion Moselle (Histoire) / Moselle's Annexation: Vidéo Histoire Lorraine, Résumé des Annexions de notre belle Moselle avec un peu d'Histoire de l'Industrie et de la Sidérurgie
L’arrondissement de Metz-Ville devient le Stadtkreis Metz, le Landkreis Metz incluant quant à lui l’arrondissement de Metz-Campagne et quelques cantons proches de la ville.
Laurence Turetti, Quand la France pleurait l’Alsace-Lorraine, 1870-1914 : Les "provinces perdues" aux sources du patriotisme républicain, La Nuée Bleue, Strasbourg, 2008.
1914-18 : La grande guerre sur memorial-alsace-moselle.com
Auteur de Die Katrin wird Soldat, un roman paru en 1930, dont l’intrigue se situe à Metz, et qui sera brûlé par les nazis pour son « pacifisme ».
Alfred Pellon (1874-1949) dira à la fin de sa vie : « Nous autres Lorrains, nous n’avons pas de Patrie. »
Jacques Lorraine, Les Allemands en France : la théorie du sang et la France, la zone interdite Est, la Bretagne, l’Alsace et la Lorraine, terre d’épreuve, éd. du Désert, 327 p. , Alger-Oran, 1943–1945.
Meißner Otto, Elsaß und Lothringen, Deutsches Land, Verlkagsanstalt Otto Stollberg, 324 p. , Berlin, 1941.
Jacques Lorraine, op. cit.
Bernard Le Marrec, Gérard Le Marrec, Les années noires, la Moselle annexée par Hitler, Éditions Serpenoises, 1990, (ISBN 2-87692-062-X), p. 25
Le Marrec, op. cit., p. 27
Eugène Jager et Victor Starck, dans 39-45 dans nos villages, destin frontalier des communes de Château-Rouge, Heining, Oberdorff, Tromborn et Voelfing, 1997
Le Marrec, op. cit., p. 133
Alfred Wahl (direction), "Les résistances des Alsaciens-Mosellans durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)", Metz, Centre régional universitaire lorrain d’histoire, 2006, compte-rendu du colloque organisé les 19 et 20 novembre 2004 à Strasbourg par les Universités de Metz et de Strasbourg et la Fondation entente franco-allemande
"Bilan", in 1944-1945, Les années Liberté, Le Républicain Lorrain, Metz, 1994 (p. 54).
Colin, Jean (Général) : Contribution à l'histoire de la libération de la ville de Metz; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Académie nationale de Metz, 1963 (p. 13).
Site Achat-Moselle
P. Brasme - La population de la Moselle au XIXe siècle (2000)
J. Wirth, La langue française dans les départements de l’Est : ou des moyens et des méthodes à employer pour propager la langue nationale dans les parties de l’Alsace et de la Lorraine où l’idiome allemand est encore en usage, 1867 (notice BnF no FRBNF31659022)
http://c-ast-beun-anle.over-blog.com/
Christian Bromberger et Alain Morel - Limites floues, frontières vives (page 229)
Culture-Bilinguisme-Lorraine.org
Jules Vannérus - Dénombrements des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny
http://www.blelorraine.fr/
Carte du CSA concernant la zone de diffusion
Mémoire des communautés juives de Moselle
Présence juive en Moselle, 1610-1930
Le passé protestant en Moselle
http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion3216.asp
Henry Bourceret, Châteaux de la Moselle, Nouvelles Éditions Latines, 32 p. (ISBN 978-2-7233-0021-6)
La Moselle aux 190 châteaux dans La Semaine, no 253.
Château Saint-Sixte Freissthof — Travaux de restauration. Consulté le 11 juin 2010.
Voir aussi |
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Bibliographie |
Émile Bégin, Biographie de la Moselle, ou histoire de toutes les personnes nées dans ce département, Verronnais, Metz (notice BnF no FRBNF33986022)
Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien Département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Imprimerie nationale, Paris- Chastellux, Le territoire du département de la Moselle : Histoire et Statistique, Maline, Metz, 1860 (notice BnF no FRBNF30227334)
- Henry Contamine, Metz et la Moselle de 1814 à 1870 : étude de la vie et de l'administration d'un département, (notice BnF no FRBNF34198607)
- Daniel Delattre, La Moselle, les 730 communes, Barnéoud, 2009 (ISBN 978-2-915907-58-2)
- Henri Hiegel, Le catholicisme social en Moselle de 1871 à 1918, in Les Cahiers Lorrains, NS 20 (1968), p. 1-23, 33-44.
- Henri Hiegel, Dictionnaire étymologique des noms de lieux du département de la Moselle, Sarreguemines, 1986
- Jean-Louis Masson, Le département de la Moselle : 200 ans d'histoire, Éd. Serpenoise, 1990 (ISBN 2-87692-065-4)
- Rossignol et Léonard, La Moselle et son climat, Éd. Serpenoise, 1997 (ISBN 2-87692-329-7)
Alain Simmer, Toponymie mosellane (index de 3 000 noms de lieux), 2002 (ISBN 2908196727 et 978-2908196696)
- Alain Simmer, La Bible des noms de famille mosellans : Aux origines de 8 000 patronymes de Moselle, 2006 (ISBN 2912645867 et 9782912645869)
- Jean-François Thull, La Moselle de A à Z : Abécédaire d'un pays singulier, Éd. Quotidien, 2014 (ISBN 9782371640030)
- François Verronnais, Statistique historique, industrielle et commerciale du département de la Moselle, Metz, 1844 (notice BnF no FRBNF31565572)
Claude Philippe de Viville, Dictionnaire du département de la Moselle, Metz, 1817 (notice BnF no FRBNF31596506)
- François Waag, Histoire de la Moselle : le point de vue mosellan, 2018 (ISBN 2367470537 et 9782367470535)
Articles connexes |
- Conseil départemental de la Moselle
Bezirk Lothringen, administration de la Moselle de 1871 à 1918.
CdZ-Gebiet Lothringen, administration de la Moselle de 1940 à 1945.
Annexion de la Moselle (1940), la Moselle entre 1940 et 1945.
Diocèse de Metz, circonscription territoriale correspondant au département.- Liste des communes de la Moselle
- Liste des anciennes communes de la Moselle
- Liste des cantons de la Moselle
- Liste des anciens cantons de la Moselle
- Liste des intercommunalités de la Moselle
- Arrondissements de la Moselle
- Liste des circonscriptions législatives de la Moselle
- Volontaires nationaux de la Moselle pendant la Révolution
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