Hubert de Liège
Pour les articles homonymes, voir Saint Hubert, Saint-Hubert et Hubert.
Hubert de Liège Saint catholique | |
Évêque et Saint | |
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Naissance | 656 Toulouse (France) |
Décès | 30 mai 727 (71 ans) Fouron-le-Comte (Belgique) ou Tervueren[1] (Belgique) |
Vénéré à | Liège et région des Ardennes |
Fête | 30 mai, 3 novembre en Belgique |
Attributs | cerf avec croix entre les bois |
Saint patron | chasseurs, bouchers, mathématiciens, opticiens, Ardennes, Liège, invoqué contre les insomnies et la rage |
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Hubert de Liège, né à Toulouse entre 656 et 658 et décédé à Fouron-le-Comte (ou à Tervueren) le 30 mai 727, est un saint chrétien, évêque de Tongres et de Maastricht. Il est fêté le 3 novembre en Orient[2], en Belgique[3] et au Grand-Duché de Luxembourg, le 30 mai en France[4]. Avec Lambert de Maastricht, il est l'un des deux saint patrons de la ville belge de Liège[5],[6].
Sommaire
1 La légende de saint Hubert
2 Éléments historiques
2.1 Famille
2.2 Sa mort
3 Culte
3.1 La clef de saint Hubert
3.2 Offrandes de Louis XI
3.3 Événements historiques
4 Références
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Liens externes
La légende de saint Hubert |
Depuis le XVe siècle on dit que le seigneur Hubert était si passionné de chasse qu'il en oubliait ses devoirs. La légende rapporte qu'il n'avait pu résister à sa passion un Vendredi saint, et n'ayant trouvé personne pour l'accompagner, était parti chasser sans aucune compagnie. À cette occasion, il se trouva face à un cerf extraordinaire[7]. En effet, celui-ci était blanc et portait une croix lumineuse au milieu de ses bois.
Hubert se mit à pourchasser le cerf mais celui-ci parvenait toujours à le distancer sans pour autant se fatiguer. Ce n’est qu’au bout d’un long moment que l'animal s’arrêta et qu’une voix tonna dans le ciel en s’adressant à Hubert en ces termes :
- « Hubert ! Hubert ! Jusqu'à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Jusqu'à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ? ». Hubert, saisi d'effroi, se jeta à terre et humblement, il interrogea la vision :
- « Seigneur ! Que faut-il que je fasse ? »
La voix reprit :
- « Va donc auprès de Lambert, mon évêque, à Maastricht. Convertis-toi. Fais pénitence de tes péchés, ainsi qu'il te sera enseigné. Voilà ce à quoi tu dois te résoudre pour n'être point damné dans l'éternité. Je te fais confiance, afin que mon Église, en ces régions sauvages, soit par toi grandement fortifiée. »
Et Hubert de répondre, avec force et enthousiasme :
- « Merci, ô Seigneur. Vous avez ma promesse.
- Je ferai pénitence, puisque vous le voulez.
- Je saurai en toutes choses me montrer digne de vous ! »
Selon une tradition locale c’est à l'emplacement de la chapelle Saint-Hubert à Tenneville que saint Hubert aurait eu cette vision du cerf portant une croix entre ses bois ; une croix, appelée « Rouge-Croix » marque l'emplacement.
La légende du cerf se retrouve déjà dans une vie de Saint Eustache(† 118), saint mégalomartyr[8] ainsi que dans la Vie de saint Meinulphe, diacre aux alentours de Paderborn († circa 847)[9].
Éléments historiques |
Hubert est issu de la haute noblesse franque ; il est même probablement apparenté aux Pépinides et fut contemporain de Pépin de Herstal et de Charles Martel dont il fut proche. Son nom en fait un probable membre non situé de la famille des Hugobertides, à laquelle appartient Plectrude, l'épouse de Pépin de Herstal. À la mort de saint Lambert, vers 705, il fut désigné pour lui succéder à la tête du diocèse de Tongres-Maastricht. Il établit sur les lieux de l'assassinat de son prédécesseur (Liège) une église dédiée à Notre-Dame (base de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège), et y transféra ses reliques. Il est considéré pour cela par le peuple de Liège et l’Église comme le patron principal, le premier évêque et le fondateur de la ville de Liège. Ce fait contribua à la création d'une ville qui devint dans le courant du IXe siècle, le siège définitif du diocèse de Tongres-Maastricht. Mais il est exagéré d'attribuer déjà le transfert du siège de l'évêché à Hubert. L'hagiographe de saint Lambert (vers le milieu du VIIIe siècle) n'aurait pas manqué de mentionner ce fait, or pour lui Liège n'est que Villa Leodio (« village de Liège ») alors qu'en 911 l'on voit apparaître pour la première fois Civitas Leodio, attestant du fait que Liège est bien considéré à ce moment comme ville. L'époque la plus probable pour ce transfert définitif est celle des quinze premières années du règne de Charlemagne, période où le futur empereur séjournait régulièrement à Herstal, une localité proche de quelques kilomètres du lieu de l'assassinat de saint Lambert.
Famille |
Sa mère s’appelait Hugberne ou Afre, sœur de sainte Oda[10].
Il vécut, assez librement et de façon mondaine, à la cour, au temps de la fin de la dynastie des rois mérovingiens. Il aimait passionnément la chasse.
Les chroniqueurs nous disent qu'il était connu par « les folles joies de sa vie mondaine » peu édifiante, jusqu'au jour où la grâce de Dieu et les conseils de saint Lambert l'entraînèrent vers la sainteté.
Hubert désira devenir le disciple de saint Lambert. Il renonça aux honneurs militaires ainsi qu’à la succession de son père.
Sa mort |
Hubert mourut de gangrène le 30 mai 727 dans sa propriété, à Fouron-le-Comte ou à Tervueren[1]. Dans ces deux localités, il y a une rivière nommée en latin Fura, en néerlandais Voer qui y coule. Il fut enseveli dans l’abbatiale Saint-Pierre de Liège, qu'il avait fondée et qui deviendra la première collégiale liégeoise après le départ des moines bénédictins pour Ambra et l'arrivée des chanoines de Saint-Pierre en Ardenne (Ambra, Andain). Le 3 novembre 743, Floribert, qui lui succède comme évêque de Liège, porta ses reliques « sur les autels », manifestant ainsi sa canonisation par l’Église. C’est à l’anniversaire de cette cérémonie que fut fixée sa fête.
Selon une légende, ce serait à l'emplacement de la villa où il mourut que fut construit le château de Tervueren des Ducs de Brabant[1].
Culte |
Un siècle après la mort du saint, l’évêque Walcaud avec l'accord des moines de Saint-Pierre, du métropolite (archevêque) de Cologne, de l'Empereur Louis et, surtout, celui du concile d’Aix décide, en 825, de permettre aux bénédictins qui ont repris le monastère d'Andain, en Ardenne, d’emporter avec eux le corps entier et intact d’Hubert vers Ambra et ses ruines romaines, village qui prit définitivement le nom de Saint-Hubert. C’est dans ce haut lieu de chasse qu’est la forêt des Ardennes que se développa la légende du saint, qui d’évêque fut transformé en jeune seigneur chasseur. Dans ce monastère, on élevait une race de chiens qui prit son nom, et comme il avait guéri des enragés de son vivant, on invoqua le saint contre la rage. Il devint, dès son arrivée en Ardenne, le patron incontesté du pays entier et des métiers propres à cette région « ardue », bûcherons et forestiers, tanneurs et chasseurs… Dès le milieu du IXe siècle, on offrit à monsieur saint Hubert les prémices de la chasse.
Depuis le XVe siècle, la vita V, offerte à Philippe le Bon par Hubert le Prévôt, nous dit qu'Hubert a été converti à la chasse par un cerf magnifique avec un crucifix entre ses bois. Il est donc toujours considéré comme le saint patron de la chasse, des forestiers et de l'environnement, mais aussi des confréries des fourreurs, bouchers, ouvriers de la métallurgie, armuriers, opticiens, mathématiciens et fabricant d'instruments mathématiques. À Villedieu-les-Poêles il est fêté comme le patron des dinandiers.
Le jour de la Saint-Hubert, le sel, le pain et l'eau sont bénis pour protéger contre les morsures, et les chiens, chevaux et oiseaux de proie des chasseurs se voient imposer les clefs de saint Hubert pour être protégés contre la rage.
En plus de la traditionnelle chasse de la Saint-Hubert, le saint est honoré le 30 mai et le 30 septembre. Selon toute vraisemblance, le culte de saint Hubert s'inscrit dans la continuité de légendes pré-chrétiennes.
La clef de saint Hubert |
La clef de saint Hubert, en partie datée des VIIIe et XVe siècles, source de légende, autrefois dans le trésor de la collégiale Saint-Pierre de Liège est actuellement dans le trésor de la collégiale Sainte-Croix de Liège.
Offrandes de Louis XI |
Le roi Louis XI de France était, lui aussi, si profondément passionné par la chasse qu'il ordonna, en septembre 1472, un certain montant des offrandes destinées à ce saint :
« …Faictes bailler au prieur de Monseigneur Saint Hubert pour envoyer a Saint Hubert pour chascun chien des francs, ung marc d'argent et, pour chascune chienne des frians, deux marcs d'argent, et pour chascun d'autres chiens courans ung escu, et pour chascune chienne courante deux escuz, et pour chascun lyvrier, ung marc d'argent, et aussi ung veu de cire du poisant du derrenier serf que je prins. Je vous envoie le roolle des diz chiens. LOYS. PETIT.
A nostre ame et feal conseillier et chambellan le seigneur du Boschaige[11]. »
Événements historiques |
La châsse de saint Hubert est vendue vers 1575 par l'abbé Jean de Lamock pour réparer les désastres causés par les soldats huguenots du sire de Renty et de Jean de Hangest, seigneur de Genlis. L'église et le monastère furent pillés et incendiés les 15 et 16 octobre 1568. Depuis cette époque on ne sait ce que les restes du saint sont devenus.
Références |
Daniel Couvreur, « Si Soignes m'était contée », Le Soir, 15 octobre 1988, p. 12 (lire en ligne)
Forum orthodoxe.com : saints pour le 3 novembre du calendrier ecclésiastique
Nominis : Saint Hubert
Nominis : Saint Hubert
« HUBERT (SAINT) | Connaître la Wallonie », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le 1er novembre 2017)
« Lambert | Connaître la Wallonie », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le 1er novembre 2017)
Le cerf est une image christique car selon la tradition des Pères de l'Église, comme il perd ses bois tous les ans et les refait, il est associé à la résurrection.
Paul Devos, « Appendice. Une recension nouvelle de la Passion grecque BHG 639 de Saint Eusignios », Analecta Bollandiana, vol. 100, janvier 1982, p. 209–228 (ISSN 0003-2468 et 2507-0290, DOI 10.1484/j.abol.4.01992, lire en ligne, consulté le 3 novembre 2018)
« VITA ET MIRACULA SANCTI WILFRIDI A JOANNE CAPGRAVE CONSCRIPTA », dans The Historians of the Church of York and its Archbishops, Cambridge University Press (ISBN 9781139343602, lire en ligne), p. 486–510
(de) Das Ökumenische Heiligenlexikon
Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome V, p.54, Librairie Renouard, Paris 1895
Voir aussi |
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Articles connexes |
- Histoire de la Principauté de Liège
- Mythologie du cerf
- Fête de la Saint-Hubert
Liens externes |
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