Justin Trudeau
Justin Trudeau | ||
Justin Trudeau en 2018. | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre du Canada | ||
En fonction depuis le 4 novembre 2015 (3 ans, 4 mois et 10 jours) | ||
Monarque | Élisabeth II | |
Gouverneur | David Johnston Julie Payette | |
Gouvernement | 29e conseil des ministres | |
Législature | 42e | |
Prédécesseur | Stephen Harper | |
Chef du Parti libéral du Canada | ||
En fonction depuis le 14 avril 2013 (5 ans et 11 mois) | ||
Prédécesseur | Bob Rae | |
Député à la Chambre des communes | ||
En fonction depuis le 14 octobre 2008 (10 ans et 5 mois) | ||
Élection | 14 octobre 2008 | |
Réélection | 2 mai 2011 19 octobre 2015 | |
Circonscription | Papineau | |
Législature | 40e, 41e et 42e | |
Groupe politique | Libéral | |
Prédécesseur | Vivian Barbot | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Justin Pierre James Trudeau | |
Date de naissance | 25 décembre 1971 | |
Lieu de naissance | Hôpital Civil d'Ottawa Ottawa, Canada | |
Nationalité | canadienne | |
Parti politique | Parti libéral | |
Père | Pierre Elliott Trudeau | |
Mère | Margaret Sinclair | |
Conjoint | Sophie Grégoire | |
Diplômé de | Université McGill Université de la Colombie-Britannique | |
Profession | Professeur de français | |
Résidence | Rideau Cottage, Ottawa | |
Premiers ministres du Canada | ||
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Justin Trudeau, né le 25 décembre 1971 à Ottawa, est un homme d'État canadien, 23e et actuel Premier ministre du Canada. Il accède à ce poste le 4 novembre 2015, à la suite des élections fédérales remportée par le Parti libéral du Canada, qu'il dirige depuis 2013. Trudeau est également député de la circonscription de Papineau à la Chambre des communes depuis 2008.
Sommaire
1 Origines et famille
2 Débuts en politique
3 Ascension politique
3.1 Député fédéral
3.2 Chef du Parti libéral
4 Premier ministre du Canada
4.1 Débuts
4.2 Politique intérieure
4.2.1 Fédéralisme canadien
4.2.2 Position sur la souveraineté du Québec
4.2.3 Approches constitutionnelles
4.2.3.1 Avec la province de Québec
4.2.3.2 Avec les Premières Nations
4.2.4 Justice
4.2.4.1 Aide médicale à mourir
4.2.4.2 Légalisation de la marijuana
4.2.5 Politique environnementale
4.3 Politique étrangère
4.3.1 Exportation de blindés en Arabie saoudite
5 Positions politiques
5.1 Réforme du système politique
5.1.1 Réforme du Sénat
5.1.2 Transparence du gouvernement
5.2 Rôle du Canada sur la scène internationale
5.3 Soutien aux infrastructures
5.4 Défense de la classe moyenne
5.5 Multiculturalisme et islam
6 Controverses
7 Résultats électoraux
8 Classement de Forbes
9 Notes et références
10 Voir aussi
10.1 Liens externes
Origines et famille
Justin Pierre James Trudeau est le fils de Pierre Elliott Trudeau (1919-2000), 15e Premier ministre du Canada[1] et de Margaret Trudeau. Jusqu'à 12 ans, les enfants grandissent en Ontario, surtout au 24 Sussex Drive, la résidence officielle des Premiers ministres canadiens. Quand Pierre Elliott Trudeau quitte la politique, Justin a 12 ans et la famille s'installe à Montréal : à partir de ce moment, les enfants Trudeau grandissent à Montréal[2]. Après un cours secondaire au collège Jean-de-Brébeuf (conventum 1991), il obtient un baccalauréat en littérature anglaise à l'université McGill et un baccalauréat en éducation à l'université de Colombie-Britannique. En 1994, avant d'entreprendre avec plusieurs amis un voyage qui l'amènera en France, en Espagne, au Maroc, au Bénin, en Russie, en Chine, en Thaïlande et au Viêt Nam[S 1], il travaille comme videur dans une boîte de nuit pour payer les frais. En 1995, lors du référendum sur la séparation du Québec, Trudeau alors au collège à Montréal prend position en faveur de la Constitution canadienne[3].
De retour au Canada, il travaille comme enseignant de français à la West Point Grey Academy et à l'école secondaire Sir-Winston-Churchill à Vancouver. En 2002, il revient s'établir à Montréal et entreprend des études d'ingénieur à l'École polytechnique de Montréal entre 2002 et 2003[S 2]. Il devient président du programme Katimavik en 2003 et travaille pour la station de radio CKAC en 2004. De 2005 à 2006, il est inscrit à une maîtrise en géographie environnementale à l'université McGill[S 2].
Il épouse le 28 mai 2005Sophie Grégoire, animatrice de télévision, qui est également instructrice de yoga. Ils ont trois enfants portant le nom de Trudeau : Xavier James (né le 18 octobre 2007), Ella-Grace Margaret (née le 5 février 2009) et Hadrien Grégoire (né le 28 février 2014).
Le 31 mars 2012, il met KO après six minutes le sénateur conservateur Patrick Brazeau, lors d'un combat de boxe caritatif contre le cancer[4]. Le résultat surprend les commentateurs, car les paris donnaient Brazeau gagnant à trois contre un[S 3]. Un documentaire intitulé God Save Justin Trudeau relate le combat. Le 21 décembre 2015, il est élu personnalité de l'année 2015 par La Presse canadienne[5].
Débuts en politique
Le jeune Trudeau fait son entrée sur la scène publique en octobre 2000, avec l'éloge funèbre qu'il prononce pour les funérailles de son père. Radio-Canada reçoit alors de si nombreuses demandes de retransmission que le doyen de la politique québécoise Claude Ryan suggère que l'on assiste peut-être à la première manifestation d'une dynastie[6].
Justin Trudeau appuie le candidat Gerard Kennedy lors du congrès de 2006 à la direction du Parti libéral du Canada. Après l'élimination de Kennedy, il soutient Stéphane Dion.
Ascension politique
Député fédéral
Le 29 avril 2007, Trudeau est choisi par les militants du Parti libéral du Canada pour l'élection fédérale suivante comme candidat dans la circonscription de Papineau , dont l'électorat est l'un des plus diversifiés sur le plan socio-culturel et l'un des plus pauvres au Canada[S 4]. Il emporte le siège en battant la députée sortante Vivian Barbot (Bloc québécois). Il est réélu en 2011 et en 2015.
Chef du Parti libéral
Le 25 septembre 2012, Trudeau annonce qu'il sera candidat à la direction du Parti libéral du Canada à la suite de la démission de Michael Ignatieff et à la nomination provisoire de Bob Rae. Dans une course qui le met en lice avec Martin Cauchon, Deborah Coyne, Martha Hall Findlay, Joyce Murray et Karen McCrimmon, il remporte l'élection avec 80,1 % des 104 000 suffrages exprimés[7]. Il entre en fonction comme chef du Parti libéral le 14 avril 2013.
Le 19 octobre 2015, son parti remporte les élections fédérales avec une majorité de sièges à la Chambre des communes du Canada et il est désigné Premier ministre par le gouverneur général du Canada, David Lloyd Johnston. Les libéraux obtiennent 184 mandats à la Chambre, soit 150 de plus que lors de la 41e législature.
Premier ministre du Canada
Il prête serment et devient le 23e Premier ministre du Canada le 4 novembre 2015, succédant à Stephen Harper. Au printemps 2016, le magazine Time le classe parmi les cent personnalités les plus influentes du monde[8]. Six mois après son élection, le New York Times consacre un article à son extraordinaire popularité dans les médias sociaux, et rapproche son expertise en matière de médias de celle d'Obama et de John Kennedy[9].
Débuts
Le premier cabinet ministériel de Justin Trudeau est assermenté le 4 novembre 2015. Donnant suite à une promesse électorale du Parti libéral lors de la campagne électorale fédérale 2015, Trudeau nomme trente ministres en respectant la parité hommes-femmes, soit 15 femmes et 15 hommes. Le cabinet du Premier ministre sortant Stephen Harper comptait douze femmes sur 39 ministres[10]. Pour le professeur de Droit public Guillaume Rousseau, cette parité hommes-femmes serait avant tout un paravent publicitaire, seuls les hommes étant responsables des ministères plus importants[11].
Parmi les trente membres du cabinet, neuf sont capables de s'exprimer en anglais et en français, dont quatre Québécois. Trudeau s'engage à ne pas exiger de ses ministres unilingues anglophones qu'ils suivent des cours de français[12].
Politique intérieure
Justin Trudeau s'engage en faveur de l'immigration. En 2015, il annonce vouloir accueillir 25 000 Syriens et son gouvernement se donne pour objectif d’accueillir en 2016 entre 280 000 et 305 000 nouveaux résidents permanents ce qui représente une augmentation de 7 % par rapport à 2015, la majorité des migrants appartenant à la catégorie de l’immigration économique[13].
Il assouplit également les conditions d’accès à la nationalité canadienne tout en modifiant la loi sur la citoyenneté et en supprimant la déchéance de nationalité des binationaux condamnés pour actes de terrorisme ou crimes contre l'intérêt national[14].
Fédéralisme canadien
Justin Trudeau dans son approche du fédéralisme canadien tend à vouloir travailler avec les provinces dans un esprit de consultation, de cogestion et de coordination. De plus le discours de Justin Trudeau suggère principalement un fédéralisme de réconciliation et un retour à l’esprit fédéral. Les moyens qui devraient être utilisés pour promouvoir cette vision du fédéralisme selon Trudeau sont la collaboration dans le respect des différences en vue d’atteindre des objectifs communs. Dans sa perspective fédérale, Justin Trudeau semble aussi vouloir tendre la main aux provinces et aux peuples autochtones. Enfin on peut également noter que l’approche fédérale de Justin Trudeau, dans un langage plus technique, s'oriente surtout autour d'une mixité où fédéralisme coopératif exécutif et fédéralisme coopératif axé sur les provinces se côtoient[15],[16],[17].
Position sur la souveraineté du Québec
Justin Trudeau s'est rallié en 2006 sous le gouvernement de Stephen Harper à une forme de reconnaissance du Québec en acceptant la proposition du gouvernement Harper de reconnaître la nation québécoise comme une nation au sein d'un Canada uni. Cette position, qui s'inspire de la société distincte de Robert Bourassa[18], faisait avancer Justin Trudeau vers une plus grande ouverture d'esprit que face à des épisodes antérieurs où il était plutôt contre la notion de société distincte[19].
Trudeau croit également, en marge des événements récents qui ont eu lieu en Catalogne, que les autres pays n'ont pas la légitimité de s’immiscer dans les politiques intérieures que représentent un débat sur l'avenir de l'unité d'un pays[20].
Enfin, Justin Trudeau a aussi déclaré dernièrement, lors d'un voyage en Inde, qu'il croyait que la présence d'un mouvement séparatiste dans un pays, en incluant le Canada, pouvait constituer un risque de violence[21].
Approches constitutionnelles
Avec la province de Québec
En 2017, Justin Trudeau refuse officiellement l'invitation lancé par le gouvernement libéral du Québec et son Premier ministre Philippe Couillard de rouvrir la question constitutionnelle au Canada[22],[23]. Cette offre était faite au Premier ministre canadien dans un document officiel intitulé : "Québécois, notre façon d'être canadien."[24]
Avec les Premières Nations
Justin Trudeau a aussi pris position afin de créer un meilleur cadre légal dans le but de garantir le respect des droits des Autochtones inscrits dans la Constitution du Canada. Historiquement, les droits des Autochtones canadiens ont été définis dans un cadre colonial; l'évolution du contexte légal vise à aller dans le sens d'un rééquilibrage qui favorise l'épanouissement des Premières Nations du Canada[25],[26].
Justice
Aide médicale à mourir
Le 13 avril 2016, le gouvernement dépose le projet de loi C-14, qui autorise l'aide à la mort pour les personnes qui remplissent « trois conditions : le demandeur devrait être atteint de problèmes de santé « graves et irrémédiables », éprouver des « souffrances persistantes qui lui sont intolérables au regard de sa condition », et être en mesure d'offrir un consentement éclairé[27] ». Lors du vote à la Chambre, les députés libéraux n'ont pas de directive à suivre, à l'exception des membres du Cabinet. Les autres partis laissent la liberté de choix à leurs députés sur cette question[28].
Légalisation de la marijuana
Lors de la « journée internationale du cannabis », le 20 avril 2016, la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, annonce au cours d'une conférence au siège des Nations unies à New York que son gouvernement va déposer au printemps 2017 un projet de loi afin de légaliser et réglementer la marijuana à des fins récréatives[29].
Le 13 avril 2017, le gouvernement dépose un nouveau projet de loi, visant à légaliser le cannabis et à le contrôler pour ainsi limiter le marché noir. Il souhaite ajouter des lois plus sévères ainsi que des programmes de prévention qui seront gérés par les provinces. De plus, l'âge minimal de 18 ans pourra être augmenté selon chaque province tout comme l'alcool. Les citoyens pourront avoir 4 plants de 100 centimètres maximums en plus d'une possession légale de 30 grammes de cannabis en public[30].
Politique environnementale
Le 22 avril 2016, Trudeau se rend à New York afin de signer l'accord de Paris sur le climat. Il annonce la mise en place, au cours de la même année, d'un plan national en la matière et rappelle que « son gouvernement s'est engagé à verser 2,65 milliards de dollars sur cinq ans pour aider certains pays à lutter contre les changements climatiques[31] ». En dépit de ces déclarations écologiques, il signe un projet visant l'exportation du gaz de schiste d'une valeur de 36 milliards de dollars[11].
Il s’abstient de signer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui précise que les États doivent consulter les peuples autochtones concernés par des projets ayant des incidences sur leurs terres et leurs ressources[32].
En avril 2018, la commissaire à l’environnement déplore que : « Le gouvernement a préféré faire des réunions à l’international, créer des comités et écrire des rapports plutôt que de réellement protéger la biodiversité[33]. »
En mai de la même année, il nationalise l'oléoduc contesté de Trans Montains (Colombie-Britannique) afin d'augmenter sa capacité, ce qui surprend son camp politique, cette décision allant à l'encontre de ses engagements pour le changement climatique en 2015[34].
Politique étrangère
Justin Trudeau revient à une politique étrangère renonçant à l'utilisation directe de la force militaire et qui veut inscrire son action dans le cadre de l'ONU et des casques bleus. L'une de ces premières décisions dans ce domaine est la fin des frappes canadiennes contre l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak. Il annonce vouloir concentrer les efforts canadiens dans la formation de troupes locales pour combattre les djihadistes[35]. II maintient par ailleurs la politique pro-israélienne de son prédécesseur Stephen Harper. En février 2016, il se range derrière une motion déposée par les conservateurs qui condamne toute promotion du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS)[32].
Exportation de blindés en Arabie saoudite
En 2014, le ministre John Baird, du gouvernement de Stephen Harper, avait conclu une entente avec l'Arabie saoudite portant sur la vente de plusieurs centaines de véhicules blindés légers, du type LAV 6, fabriqués par General Dynamics Land Systems à London, contrat négocié par la Corporation commerciale canadienne et pouvant atteindre un total de quinze milliards de dollars[36]. Ce contrat faisait suite à trois précédents contrats de vente de LAV conclus avec le même pays en 2006, 2009 et 2011, pour une valeur de huit milliards de dollars[36]. Lors de l'élection du gouvernement libéral, plusieurs voix se font entendre afin que ce contrat soit résilié en raison de la situation des droits de l'homme en Arabie saoudite. D'autres expriment des craintes concernant le fait que ce matériel serve à des opérations dans le cadre des guerres au Yémen et en Syrie. Le 8 avril 2016, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion décide toutefois de respecter ce contrat militaire et signe le permis d'exportation[37].
Cette décision, en plus de contrevenir au cadre législatif canadien en matière de vente d'armes, contrevient aussi au Traité sur le commerce des armes de l'ONU, que le gouvernement de Stephen Harper avait refusé de signer. Elle contraste aussi avec une décision du Parlement européen réclamant un embargo sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et avec le fait que le gouvernement allemand avait précédemment refusé d'autoriser une transaction similaire que voulait effectuer la compagnie Rheinmetall[36]. Enfin, il apparaît que la compagnie américaine General Dynamics se sert de sa filiale et d'un relâchement des règles canadiennes en matière d'exportation d'armes, autorisée par le gouvernement Harper depuis plusieurs années, afin de contourner le contrôle du Congrès américain sur ce type d'exportations[36]. Un groupe de juristes montréalais entend contester cette décision devant la Cour fédérale afin que soit déclarée illégale la délivrance du permis d'exportation[38]. Selon un expert, « Ottawa viole le droit international en vendant des blindés à l'Arabie saoudite »[39]. Le gouvernement de Justin Trudeau fait passer le Canada de la sixième à deuxième place des plus grands exportateurs d'armes vers le Moyen-Orient, en particulier en raison du rapprochement avec l'Arabie saoudite[32].
Positions politiques
Au cours de sa campagne à la tête du Parti libéral du Canada, au printemps 2013, Trudeau s'est présenté comme l'homme d'un renouveau démocratique, avec des positions qui le situent aux antipodes de Stephen Harper.
Réforme du système politique
Il est favorable à des votes libres des députés au Parlement, à un processus ouvert de nomination des candidats et à l'élimination de toute publicité gouvernementale à coloration partisane[S 5]. Lors du débat des candidats à la tête du Parti libéral, il s'est prononcé contre un mode de scrutin proportionnel.
Affirmant durant la campagne de 2015 que cette élection serait la dernière dans le mode de configuration uninominal à un tour s'il était élu, il abandonne toutefois en 2017 tout projet de réforme du mode d'élection de la Chambre des communes estimant qu'il ne se dégage pas de « consensus » autour de la question. Cette décision est critiquée comme une « trahison des électeurs » par Elizabeth May ou Rona Ambrose[40], qui estiment que le Parti libéral fait passer ses intérêts avant le bien commun.
Réforme du Sénat
Estimant que le Sénat est miné par les deux problèmes majeurs que sont le sectarisme et le favoritisme politique, il annonce en janvier 2014 un plan de réforme en vertu duquel « seuls les députés élus de la Chambre des communes seront membres du caucus libéral national ». En conséquence, les 32 anciens sénateurs libéraux ne sont plus membres du caucus. Il s'engage également à « mettre en place un processus public, ouvert et transparent pour nommer et confirmer les sénateurs [et à] nommer seulement des sénateurs indépendants[41] ».
Transparence du gouvernement
À la suite du scandale Mike Duffy, qui a mis en évidence l'absence de contrôle des dépenses des sénateurs, il propose un plan selon lequel les dépenses de voyage des députés, des sénateurs et de leur personnel seraient publiées à chaque trimestre dans un format facilitant la consultation et la recherche. En même temps, il annonce le dépôt d'un projet de loi visant à ouvrir au public les débats du Bureau de régie interne de la Chambre des Communes. Ce projet prévu pour l'automne 2013 aurait nécessité l'appui des conservateurs au pouvoir[42].
En juin 2014, il dépose au Parlement un projet de loi privé contenant plusieurs amendements à la loi sur l'accès à l'information. Ces amendements donneraient au commissaire à l'information le pouvoir d'ordonner au gouvernement de dévoiler des documents et établiraient comme principe général que le gouvernement doit être « ouvert par défaut » et que le secret ne doit être qu'une exception ; le projet prévoit l'élimination des frais reliés à l'obtention d'un document[43]. Il reprend aussi diverses recommandations formulées par la commissaire[44]. Ce projet de loi est salué par les médias mais n'est pas appuyé par Stephen Harper[45],[46].
Rôle du Canada sur la scène internationale
Lors d'une visite à Washington, D.C. le 24 octobre 2013, il déclare que le Canada doit s'impliquer davantage sur la scène internationale et intervenir de façon constructive, notamment dans le conflit israélo-palestinien[47]. Tout en reconnaissant que les anciennes missions de maintien de la paix dans lesquelles le Canada avait joué un rôle majeur durant la Guerre froide ne sont plus adaptées aux réalités du monde actuel, il estime qu'il y a bien des endroits où le Canada, en raison de son histoire, peut être présent et jouer un rôle positif[47].
Soutien aux infrastructures
En février 2015, il annonce son intention d'améliorer le système de financement des infrastructures, notamment en permettant à des fonds de pension d'investir dans des projets d'autoroutes. Son gouvernement appuierait aussi un train rapide entre le centre-ville de Montréal et l'aéroport de Dorval[48]. En août 2015, au cours de la campagne électorale, il annonce un vaste programme d'investissements dans les infrastructures, faisant passer le budget prévu de 65 à 125 milliards de dollars en dix ans, afin de lutter contre le ralentissement de l'économie et renforcer la compétitivité canadienne grâce à des améliorations substantielles « dans le transport collectif, les infrastructures sociales (logements abordables, résidences pour aînés, garderies, loisirs et culture) et les infrastructures vertes (aqueducs, traitement des eaux usées, énergie propre)[49] ».
Défense de la classe moyenne
Il annonce son intention de stopper l'érosion de la classe moyenne, dont la situation économique s'est selon lui fortement dégradée sous le précédent gouvernement géré par Stephen Harper, et d'adopter des politiques économiques diversifiées qui assurent la prospérité du Canada[48]. Il prend également position contre les tarifs excessifs pratiqués par les universités envers les étudiants.
Multiculturalisme et islam
Justin Trudeau défend le port du hijab qu'il considère comme un droit. La défense des droits individuels des minorités serait l'une des forces du pays[50],[11]. En août 2016, le port du hijab est ainsi autorisé au sein de la police fédérale[51], tout comme l'est le port du turban pour les Sikhs dans la Gendarmerie royale du Canada depuis 1990[52].
En 2011, il critique l'usage du terme « barbare » dans un document du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration à destination des immigrés au Canada, document qui condamne notamment l'excision, estimant que « la valeur subjective de ce mot fait en sorte qu'il est facile de le voir comme une insulte plutôt que comme une déclaration officielle.»[53]. La polémique ressurgit en 2017, lors de la refonte de ce document, où dans la version préparatoire le terme « barbare » ne figure plus, ce qui suscite des critiques[54],[55].
Controverses
Le 7 mai 2007, Trudeau fait des excuses pour avoir critiqué la séparation en éducation des anglophones et des francophones au Nouveau-Brunswick. Il aurait en effet affirmé que « la séparation du français et de l'anglais dans les écoles est une chose qu'il faut réévaluer sérieusement. Ça divise les gens, ça leur met des étiquettes[56]. »
Durant la campagne électorale de 2008, Justin Trudeau a été tourné en dérision par les médias en raison d'une vidéo de bienvenue bilingue sur son site Internet où il passait constamment du français à l'anglais[57]. Il remporte néanmoins le siège de la bloquiste Vivian Barbot.
En février 2012, dans une entrevue à Radio-Canada au cours de laquelle il critiquait les politiques du gouvernement Harper, Trudeau en est venu à dire qu'un Canada trop à droite pourrait l'inciter à « vouloir faire du Québec un pays[58],Source insuffisante ». Plusieurs dans les médias ont critiqué Trudeau pour ses propos, considérant qu'il pousse son désaccord avec les politiques de Stephen Harper vers un extrémisme imprudent. À la Chambre des communes, le 14 février, Trudeau réaffirmera son attachement au fédéralisme, tout en expliquant : « On a un Canada qui devient mesquin, qui devient petit d'esprit, qui devient fermé. Qui est anti-intellectuel, qui commence à prôner la division et à s'ingérer dans la vie privée des gens. Excusez-moi, mais je ne reconnais pas ce pays. Et c'est des millions de Canadiens qui, non plus, ne reconnaissaient pas ce pays[59],Source insuffisante ».
Le 22 novembre 2012, Sun Media revient sur une entrevue qu'avait donnée Trudeau en novembre 2010 à Télé-Québec, au cours de laquelle il avait déclaré : « Le Canada fait dur en ce moment parce que c'est des Albertains qui contrôlent notre agenda communautaire et sociodémocratique. Ça ne marche pas ! ». Ces propos suscitent de nombreux commentaires négatifs dans la classe politique, qui tente d'en faire un « scandale » à la veille d'une élection partielle dans la circonscription de Calgary-Centre[60]Source insuffisante . Trudeau présente alors des excuses en expliquant qu'il visait Stephen Harper et le Parti conservateur, et non tous les Albertains[61], mais la controverse a participé à la défaite du candidat libéral dans cette élection[S 6].
En décembre 2012, à quelques jours de l'anniversaire de la tuerie de l'École polytechnique, Trudeau suscite une autre controverse en déclarant : « Le registre des armes d'épaule tel qu'il était fut un échec » et qu'il n'avait pas l'intention de le rétablir[62],Source insuffisante . Cette déclaration est particulièrement mal accueillie au Québec, qui s'est battu contre le gouvernement Harper afin de maintenir son propre registre. Trudeau sera forcé de se justifier, en indiquant qu'il avait voté contre la suppression de ce registre, mais qu'il fallait se rendre à la réalité et ne pas revenir sur une mesure qui s'était avérée un échec[63],Source insuffisante .
Suite au décès de Fidel Castro en novembre 2016, Trudeau diffuse un communiqué dans lequel il rend hommage à l'ex-chef d'Etat cubain[64], ami de son père Pierre Elliott Trudeau. Les termes de cette déclaration provoquent de vives réactions politiques[65] et sur les réseaux sociaux[66].
En janvier 2017, la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique enquête sur des vacances offertes par Karim Aga Khan IV à Trudeau, qu'il a acceptées alors que les voyages proposés et payés avec l'argent privé d'autrui sont interdits aux élus.
En juillet 2017, le gouvernement Trudeau offre ses excuses, en plus d'une indemnité de 10,5 millions de dollars, à l'ex-enfant-soldat Omar Khadr afin de le dédommager pour les sévices qu'il a subis lors des 10 années passées à la prison américaine de Guantanamo. Cette décision a soulevé la controverse et a été vertement critiquée par le Parti conservateur. Son chef, Andrew Scheer, a dénoncé le gouvernement «pour avoir fait d’un terroriste, un millionnaire».
Début juin 2018, CBC (le réseau anglais de la télévision nationale du Canada), ressort une histoire d'inconduite sexuelle sur une journaliste œuvrant dans un journal national. Justin Trudeau déclare alors qu'il n'aurait pas agit de la sorte s'il avait su que la journaliste travaillait pour un journal national[67]. 18 ans plus tard, Justin Trudeau déclare qu'il se rappelle très bien de ce voyage à Creston, mais qu'il n'a aucun souvenir d'avoir eu une "interaction négative" avec qui que ce soit cette journée-là[68]. Questionné en janvier 2018 par une journaliste de CBC, dans une entrevue télévisée, Justin Trudeau déclare qu'il n'existe aucun contexte qui pourrait exonérer une personne de sa responsabilité face à des gestes posés dans le passé[69].
En juin 2018, les médias observent une chute de Justin Trudeau dans les sondages, « montré du doigt pour la vacuité de sa diplomatie, son hésitation sur les questions politiques brûlantes et son manque de substance », sa profusion de communication sur les réseaux sociaux étant tournée en dérision[34].
Résultats électoraux
Candidat de la circonscription de Papineau, à Montréal, Justin Trudeau a remporté l'élection de 2008 avec 17 724 votes, soit 41,47 % des voix et celle de 2011 avec 16 429 suffrages, soit 38,41 % des voix.
Candidat | Parti | # de voix | % des voix | |
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| Yvon Vadnais | Conservateur | 4,68 % | |
| Maxime Claveau | Bloc québécois | 12,19 % | |
| (sortant) Justin Trudeau | Libéral | 51,78 % | |
| Anne Lagacé Dowson | NPD | 26,07 % | |
Danny Polifroni | Vert | 2,82 % | ||
| Tommy Gaudet | Rhinocéros | 0,64 % | |
| Peter Macrisopoulos | Marxiste-léniniste | 0,28 % | |
| Chris Lloyd | Indépendant | 1,01 % | |
| Kim Waldron | Indépendant | 0,31 % | |
| Berverly Bernardo (Ligue Communiste) | Indépendant | 0,21 % | |
Total | 50 778 | 100 % |
Candidat | Parti | # de voix | % des voix | |
---|---|---|---|---|
| Shama Chopra | Conservateur | 4,73 % | |
| Vivian Barbot | Bloc québécois | 25,93 % | |
| (sortant) Justin Trudeau | Libéral | 38,41 % | |
| Marcos Radhames Tejada | NPD | 28,29 % | |
Danny Polifroni | Vert | 1,88 % | ||
| Peter Macrisopoulos | Marxiste-léniniste | 0,53 % | |
| Joseph Young | Indépendant | 0,22 % | |
Total | 42 772 | 100 % |
Candidat | Parti | # de voix | % des voix | |
---|---|---|---|---|
| Mustaque Sarker | Conservateur | 7,63 % | |
| (sortante) Vivian Barbot | Bloc québécois | 38,69 % | |
| Justin Trudeau | Libéral | 41,47 % | |
| Costa Zafiropoulos | NPD | 8,74 % | |
Ingrid Hein | Vert | 2,84 % | ||
| Mahmood Raza Baig | Indépendant | 0,62 % | |
Total | 42 735 | 100 % |
Classement de Forbes
Le jour de l’assermentation de Justin Trudeau comme Premier ministre du Canada, en 2015, le magazine Forbes le classe pour la première fois au 69e rang sur sa liste annuelle des personnes les plus influentes du globe, toutes sphères confondues[70].
Notes et références
(en) Althia Raj, Contender: The Justin Trudeau Story, The Huffington Post, 2013 —Kobo Edition (eBook) — [présentation / lire en ligne] ([PDF] lien)
p. 6.
p. 20.
p. 9.
p. 23
p. 30
p. 34
———
Mathieu Bock-Côté, « Justin Trudeau et le rêve canadien », Conflits, no 11, oct.-décembre 2016, p. 16-19 ; « Son père est certainement la figure politique canadienne la plus importante de la deuxième moitié du XXe siècle ».
https://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/justin-trudeau/
https://www.youtube.com/watch?v=6B8IrpWVaoE
« Combat caritatif : Justin Trudeau bat Patrick Brazeau », Cyberpresse, publié le 31 mars 2012.
Zone Nouvelles - ICI.Radio-Canada.ca, « Justin Trudeau élu personnalité de l'année par les médias | ICI.Radio-Canada.ca », sur Radio-Canada.ca (consulté le 21 décembre 2015).
(en) Tonda MacCharles, « Spotlight on Justin sparks talk of dynasty: Trudeau's final resting place », Toronto Star, 5 octobre 2000 [lire en ligne].
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Voir aussi
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Liens externes
- Ressource relative à la vie publique : Politifact
- Site officiel
- Biographie Parti libéral du Canada
- Présentation - Parlement du Canada
- Notice biographique Université de la Colombie-Britannique
Justin Trudeau Historique — BBC
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