Organisation non gouvernementale internationale
Pour les articles homonymes, voir ONG.
Une organisation non gouvernementale internationale (ONGI), ou organisation internationale non gouvernementale (OING), est une organisation non gouvernementale ayant des branches dans plusieurs pays, comme Amnesty International.
Sommaire
1 Une multitude de dénominations possibles
2 Une multitude de « définitions internationales » floues
3 Délimitations vagues
4 Un statut en évolution
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Articles connexes
6.2 Bibliographie
Une multitude de dénominations possibles |
Les dénominations pour les acteurs non étatiques d’origine privée qui sont actifs à une échelle internationale varient d'une institution internationale à l'autre, voire à l'intérieur d'une même institution. Le Conseil de l'Europe, dans la Convention européenne sur la reconnaissance de la personnalité juridique des organisations non gouvernementales, utilise le vocable d'Organisation Internationale Non Gouvernementale (Conférence des OING du Conseil de l'Europe), une variante étant organisation non gouvernementale internationale (ONGI). La Commission européenne utilise parfois le terme d'organisations de base (ODB)[1] . L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) utilise l'expression anglaise Private Voluntary Organization (PVO). En France, les professionnels du secteur préfèrent les termes d'organisations de solidarité internationale (OSI) ou d'associations internationales de solidarité (ASI) pour désigner des organismes à but non lucratif œuvrant dans le champ spécifique de la solidarité internationale[2].
Une multitude de « définitions internationales » floues |
L'expression « organisation non gouvernementale » (ONG) apparaît pour la première fois dans l'article 71 de la Charte des Nations unies, en 1946[3] , article qui invite le Conseil économique et social (ECOSOC) à « consulter en tant que de besoin des ONG dans le cadre de sa mission ». Or l’ECOSOC ne propose pas de définition des ONG ! Il procède à un examen au cas par cas d’après un processus complexe.
Il existe cependant une définition officieuse des ONG au sein des Nations unies : le département de l’information (DPI), chargé en vertu d’une résolution de l’Assemblée générale de 1946 d’assurer la liaison avec les acteurs non-étatiques, les considère de façon très large comme « Un groupe de citoyens volontaires, sans but lucratif et organisé à l'échelon [...] international » . Telle définition englobe aussi les organisations internationales quasi-gouvernementales ou certaines institutions internationales, à l’exemple du CICR . Une résolution de 1996 précise les critères organiques et administratifs (comptabilité, organes etc.) que doivent remplir les ONG pour être accréditées auprès du DPI.
Selon la Commission européenne, qui peut associer des ONG à ses discussions, il faut, en plus des caractéristiques proposées par le DPI, que les ONG soient indépendantes, en particulier du gouvernement, qu’il y ait un élément de participation bénévole dans l'organisation, et que les ONG soient désintéressées quant à leurs objectifs et aux valeurs qu'elles défendent. Les ONG se caractérisent finalement par un certain degré d'existence formelle ou institutionnelle. Il s’agit cependant d’une définition officieuse : la Commission a toujours rejeté une définition et un statut consultatif officiel, notamment comme elle l'indique dans sa communication intitulée « Un dialogue ouvert et structuré entre la Commission et les groupes d'intérêt » parce qu'elle veut « entretenir le dialogue le plus ouvert possible [...] sans avoir à appliquer un système d'accréditation ».
D’après l’Union des associations internationales (UAI), une ONG est internationale si elle mène ses activités en dehors des frontières nationales.
Le Conseil de l’Europe est le seul acteur international à proposer une définition juridique. Dans une Convention sur la reconnaissance des OING de 1986, qui fixe les conditions de la reconnaissance de la personnalité juridique de ces organisations afin de faciliter leur fonctionnement au niveau européen, et qui définit leurs droits et les possibles restrictions à leur exercice, il reprend les éléments déjà proposés par le DPI et la Commission, et exige en plus une proximité avec les pays ayant ratifié la Convention pour pouvoir en bénéficier (conformité au droit d’un État partie ; siège statutaire sur territoire d’un État partie). La définition est toutefois limitée à la seule convention de 1986. Les législations des États parties pourraient notamment reconnaître d’autres OING, qui ne présenteraient par exemple pas la caractéristique de la création « par un acte relevant du droit interne d’une Partie ».
Délimitations vagues |
La doctrine distingue l’OING de l’organisation intergouvernementale. Plus délicate est la délimitation entre institutions internationales et organisations internationales quasi-gouvernementales (connues notamment en droit suisse). Ces organisations rassemblent des États, et leur financement est essentiellement étatique ; mais elles ont pour particularité qu’elles ont été créées par des particuliers sous une forme privée nationale ou par des États de façon informelle.
Les institutions internationales (ex. : CICR) se caractérisent par le fait qu’elles sont en général au bénéfice d’accords internationaux, qui définissent leurs actions et leur confèrent des droits et privilèges.
Les organisations internationales quasi-gouvernementales (ex. : l'Agence mondiale antidopage ou l'Organisation internationale de normalisation) sont un peu plus proches des ONG : elles n’ont pas exclusivement des membres étatiques, leur financement n’est pas exclusivement public, les privilèges accordés à ces organisations se limitent souvent à des accords de nature fiscale et sont seulement concédés par l’État hôte. On les appelle aussi « organisations non gouvernementales à caractère intergouvernemental prédominant », étant donné que leurs membres sont principalement des institutions étatiques et non des États.
Un statut en évolution |
Certaines organisations intergouvernementales ont fait bouger les lignes de la démocratie participative en associant plus étroitement la société civile à leurs travaux. C'est le cas du Conseil de l'Europe qui a octroyé le « statut participatif » à la société civile organisée représentée au sein de l'Organisation. Elle a ainsi mis en place un « quadrilogue » auquel participe la conférence des organisations internationales non gouvernementales (COING), avec le secteur ministériel, l'assemblée parlementaire, le congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe.
Notes et références |
(fr) « Organisation de base », sur webgate.ec.europa.eu (consulté le 3 novembre 2010)
(fr) « Les OSI françaises et le renforcement de capacités des partenaires du Sud », sur www.coordinationsud.org (consulté le 3 novembre 2010)
(fr) « Organisation Non Gouvernementale (ONG) », sur www.ces-ulg.be (consulté le 3 novembre 2010)
Voir aussi |
Articles connexes |
- Liste d'organisations non gouvernementales internationales
- Association à but non lucratif
- Conférence des organisations internationales non gouvernementales
Bibliographie |
Sylvie Brunel, « Du local au global: le rôle ambigu des Organisations non-gouvernementales (ONG) dans le développement », in Historiens et Géographes, no 395, juillet-août 2006, p. 139-153.
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