Champs Phlégréens
Pour les articles homonymes, voir Champs Phlégréens de la mer de Sicile et Champs.
Champs Phlégréens.mw-parser-output .entete.map{background-image:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7a/Picto_infobox_map.png")} | |||
Champs Phlégréens vus de Naples | |||
Localisation | |||
---|---|---|---|
Coordonnées | 40° 49′ 37″ N, 14° 08′ 20″ E | ||
Pays | Italie | ||
Région | Campanie | ||
Province | Naples | ||
Communes | Bacoli, Giugliano in Campania, Naples, Marano di Napoli, Monte di Procida, Pouzzoles, Quarto | ||
Géologie | |||
Massif | Arc volcanique campanien | ||
Âge | 34 000 av. J.-C. et 13 000 av. J.-C. | ||
Type de cratère | Caldeira | ||
Type | Volcan gris | ||
Activité | Actif | ||
Dernière éruption | 29 septembre 1538 - 6 octobre 1538 | ||
Code GVP | 211010 | ||
Observatoire | Observatoire du Vésuve | ||
Dimensions | |||
Altitude | 458 m | ||
Diamètre | 13 km | ||
Géolocalisation sur la carte : Campanie
Géolocalisation sur la carte : Italie
| |||
modifier |
Les champs Phlégréens (en italien, campi Flegrei), du grec φλεγραῖος (« brûlant »), sont une région volcanique située dans le golfe de Pouzzoles, au nord-ouest de Naples (Italie).
Sommaire
1 Étymologie
2 Géographie
2.1 Situation géographique
2.2 Topographie
3 Histoire géologique
3.1 Contexte tectonique
3.2 Activité ancienne : un passé chargé
3.2.1 Avant la formation de la caldeira
3.2.2 Les éruptions à l'origine de la caldeira
3.2.3 Après la formation de la caldeira
3.3 Activité actuelle
4 Notes et références
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Liens externes
Étymologie |
Le nom de cette zone vient du grec et signifie « champs brûlants »[1] : ainsi la nommaient en effet les premiers colons grecs[réf. nécessaire].
Cette appellation n'est pas réellement due à l'activité volcanique, qui était calme à l'époque et ce depuis plus de 1 500 ans, mais plutôt aux nombreux phénomènes hydrothermaux (fumerolles et sources chaudes) qui furent exploités à l'époque de la Rome antique[2].
Géographie |
Situation géographique |
Cette zone est située en bordure du golfe de Pouzzoles, dans le nord-ouest de la baie de Naples, dans la Campanie, en Italie. Elle se situe à seulement 9 km à l'ouest de la ville de Naples[3].
Aujourd'hui, on y retrouve notamment les villes de Pouzzoles et de Cumes. Plus de 500 000 personnes vivent à l'intérieur même de la caldeira[2], et près de 1,5 million de personnes vivent à l'intérieur ou à proximité[3].
Topographie |
C'est en fait une caldeira formée au cours de deux éruptions majeures, il y a 36 000, puis 14 000 ans. Cette zone se caractérise par la présence de très nombreux cônes et cratères volcaniques, ainsi que de phénomènes thermaux, tels que sources chaudes et fumerolles[2].
La bordure de la caldeira est encore visible dans sa partie septentrionale, mais la partie méridionale est en grande partie immergée dans le golfe de Pouzzoles, bien qu'il demeure le Monte di Procida au niveau du cap Misène.
À l'intérieur de la caldeira, le cratère de la Solfatare présente de nombreux phénomènes hydrothermaux, dont des fumerolles et des puits de boue bouillonnante.
Il existe de nombreux cônes et anneaux de tuf au sein de la caldeira, tels que l'Astroni, le mont Barbaro (noté Gauro sur la carte satellite), le cône du cap Misène, celui de l'île Nisidia, l'anneau de Bacoli ou le cratère contenant le lac Averne.
Histoire géologique |
Contexte tectonique |
À l'échelle des plaques tectoniques, les causes de ce volcanisme s'apprécient dans le cadre du rapprochement entre l'Europe et l'Afrique. Le contexte tectonique de la formation des champs Phlégréens est complexe et lié à la subduction de la lithosphère adriatique sous l'Italie vers l'ouest. Cette ancienne zone de subduction, maintenant bloquée, est visible sous les Apennins par les méthodes géophysiques.
Bien que les laves ne soient pas minéralogiquement et chimiquement typiques d'une subduction, ce volcanisme est donc défini comme un magmatisme de subduction.
Activité ancienne : un passé chargé |
Avant la formation de la caldeira |
Entre 42 000 et 35 000 ans avant notre ère, la zone était caractérisée par des bancs de piperno et de tuf gris avec des inclusions de piperno qui sont encore visibles sur la colline des Camaldoli, comme dans la dorsale septentrionale et occidentale de Cumes ou dans les strates profondes de Monte di Procida visibles dans les falaises sur la côte.
Dans cette période, on parle de volcan Archiflegréen qui eut une activité volcanique explosive dont le maximum fut l'explosion qui a disséminé sur une bonne partie de la Campanie l'ignimbrite campanienne et qui porta à l'effondrement l'ancienne caldeira (39 000 ans BP)[4].
Les éruptions à l'origine de la caldeira |
Il y a 36 000 ans, un épisode explosif intense produisit entre 80 et 150 km3 de matériel volcanique de composition trachytique (« tuf gris » campanien, en fait une ignimbrite). La caldeira se forme à la suite de cet évènement, qui pourrait être à l'origine de l'extinction de l'Homme de Néandertal[5]. En effet, comme en témoignent de nombreux dépôts de cendres, cette explosion a plongé en hiver volcanique tout l’est de l'Europe et l'Asie du sud-ouest, à savoir la plus grande partie de leur habitat.
Puis, il y a 14 000 ans, une deuxième série d'explosions mit en place entre 10 et 30 km3 de matériel volcanique nommé tuf jaune napolitain[2],[3].
Après la formation de la caldeira |
Depuis, la région a connu des périodes d'intense activité, séparées par de très longues périodes de repos s'étendant généralement sur plusieurs millénaires.
La dernière période explosive importante a eu lieu entre −4 500 et −3 700 BP. Elle a donné naissance à des dômes de laves et des éruptions phréatiques[2].
L'éruption la plus récente a débuté le 29 septembre 1538, sur la rive est du lac Averne. Elle a donné naissance à un monticule de cendres et de ponces de 130 m de hauteur, le Monte Nuovo[2]. Elle s'est achevée le 6 octobre 1538, après une dernière explosion qui tua 24 personnes qui gravissaient les pentes du Monte Nuovo[3].
Activité actuelle |
L'un des principaux cratères des champs Phlégréens est la Solfatare.
Le niveau du sol dans la région des champs Phlégréens s'est élevé, par un phénomène de bradyséisme, d'environ 2 m depuis 1970. En 1982 et 1984, 40 000 personnes ont dû être évacuées de Pouzzoles par prudence à la suite d'un regain d'activité de la zone. En 2009, un forage de 4 000 mètres[6] aurait dû être effectué mais le maire de Naples l'a interdit pour des raisons de sécurité.
En septembre 2016, une étude menée par des chercheurs de l'UCL (University College London) et l'Observatoire du Vésuve (publiée en mai 2017 dans Nature Communications[7]) suggère qu'une éruption pourrait être plus proche qu'on ne le pensait[8],[9],[10],[11]. Elle montre que les hausses du niveau du sol depuis les années 1950 ont un effet cumulatif. L'augmentation récente des teneurs en monoxyde et dioxyde de carbone dans les fumerolles indique une élévation des températures et donc une accumulation d'énergie dans la croûte.
Notes et références |
- Des illustrations des champs Phlégréens se trouvent dans Champs Phlégréens : Observations sur les volcans des Deux Siciles, Lord Hamilton, 1776, illustrations de Pietro Fabris (en). Ce livre fut suivi du succès des gouaches napolitaines.
F. Martin, Les Mots grecs, Hachette, p.162.
Mauro Rosi, Paolo Papale, Luca Lupi, Marco Stoppato, 100 volcans actifs dans le monde, Paris, Delachaux et Niestlé, 2000, réimpression 2008, 335 p. (ISBN 978-2-603-01398-4), p. 104-105
(en) John Seach, « Campi Flegrei Volcano », sur volcanolive.com (consulté le 27 mars 2010)
(it) « L'attività vulcanica nei Campi Flegrei », Bollettino della Società geologica italiana, vol. 69, 1950
Documentaire Science grand format, L'apocalypse de Néandertal, diffusé sur France 5 le 29 novembre 2018
Futura, « Supervolcan : une menace grandissante d'éruption à Naples, vraiment ? », Futura, 23 décembre 2016(lire en ligne, consulté le 2 janvier 2017)
(en) « Progressive approach to eruption at Campi Flegrei caldera in southern Italy », sur Nature Communications, 15 mai 2017.
« Un supervolcan caché en Italie montre des signes inquiétants de réveil », Gentside Découverte, 27 décembre 2016(lire en ligne, consulté le 2 janvier 2017)
« Edition du soir Ouest France », sur www.ouest-france.fr (consulté le 2 janvier 2017)
« Les Campi Flegrei, ce supervolcan caché en Italie qui inquiète les scientifiques », Gentside Découverte, 11 décembre 2015(lire en ligne, consulté le 2 janvier 2017)
« Italie : l'activité d'un "super volcan" inquiète la région de Naples », France Info, 10 janvier 2017(lire en ligne, consulté le 12 janvier 2017)
Voir aussi |
.mw-parser-output .autres-projets ul{margin:0;padding:0}.mw-parser-output .autres-projets li{list-style-type:none;list-style-image:none;margin:0.2em 0;text-indent:0;padding-left:24px;min-height:20px;text-align:left}.mw-parser-output .autres-projets .titre{text-align:center;margin:0.2em 0}.mw-parser-output .autres-projets li a{font-style:italic}
Articles connexes |
- Grotte du Chien
- Mont Olibano
- Solfatare (Italie)
Liens externes |
Notices d'autorité :- Fichier d’autorité international virtuel
- Gemeinsame Normdatei
- Ressources relatives à la géographie : GeoNames • Global Volcanism Program • Volcano Global Risk Identification and Analysis Project • Wikimedia Commons (cartes)
- Portail du volcanisme
- Portail de la Campanie