Deuxième République (Pologne)
Pour les articles homonymes, voir Deuxième République et République de Pologne (homonymie).
Rzeczpospolita Polska (pl)
1918 – 1939
Drapeau de la deuxième république de Pologne (1927-1939). | Armoiries de la deuxième république de Pologne (1927-1939). |
Hymne | Mazurek Dąbrowskiego |
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Statut | République |
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Capitale | Varsovie |
Langue | Polonais |
Monnaie | Mark polonais (jusqu'en 1924). Złoty (à partir de 1924). |
Population | 1921 : 27 177 000 hab. 1931 : 32 107 000 hab. 1938 : 34 849 000 hab. |
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Superficie | 1921 : 387 000 km2 1931 : 388 634 km2 1938 : 389 720 km2 |
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11 novembre 1918 | Création. |
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Novembre 1918-17 juillet 1919 | Guerre polono-ukrainienne. |
26 janvier 1919 | Premières élections. |
14 février 1919-18 mars 1921 | Guerre soviéto-polonaise. |
1er septembre 1920-7 octobre 1920 | Guerre polono-lituanienne. |
12-14 mai 1926 | Coup d'État de mai. |
1er septembre 1939 | Invasion allemande, début de la Seconde Guerre mondiale. |
17 septembre 1939 | Invasion soviétique. |
28 septembre 1939 | Chute de Varsovie. |
1918-1922 | Józef Piłsudski |
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1922 | Gabriel Narutowicz |
1922-1926 | Stanisław Wojciechowski |
1926-1939 | Ignacy Mościcki |
(1er) 1918 | Ignacy Daszyński |
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(Der) 1936-1939 | Felicjan Sławoj Składkowski |
Chambre haute | Sénat |
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Chambre basse | Diète |
Entités précédentes :
Royaume de Pologne (1918)
République de Zakopane (1918)
Gouvernement général de Varsovie (1918)
Autriche-Hongrie (1918)
Gouvernement Général de Lublin (1918)
République de Weimar (1919)
République des Lemkos (1919)
République socialiste soviétique lituano-biélorusse (1919)
République socialiste soviétique de Galicie (1920)
République de Lituanie centrale (1922)
République populaire d'Ukraine occidentale (1923)
République tchécoslovaque (1938)
Entités suivantes :
République de Lituanie centrale (1920)
Reich allemand (1939)
Gouvernement Général (1939)
République slovaque (1939)
Union soviétique (1939)
Gouvernement polonais en exil (1939)
État polonais clandestin (1939)
La Deuxième République (Druga Rzeczpospolita) est le nom du régime politique de la Pologne entre les deux guerres mondiales (de 1918 à 1939), la Première République renvoyant à la république des Deux Nations, disparue à l'issue du troisième partage de la Pologne en 1795.
La Deuxième République est souvent associée à une période d'adversité, de troubles et de victoires. Mais en dépit des difficultés économiques et les destructions de la Première Guerre mondiale, suivies de l'invasion soviétique de la guerre russo-polonaise de 1920, ayant à faire face à des voisins de plus en plus hostiles tels que l'Allemagne nazie, la république parvient à se développer. Malgré l'absence de possession d'outre-mer [a], elle réussit à maintenir un niveau de développement économique comparable à celui de ses voisins de l'Ouest. Les pôles culturels de Varsovie, Cracovie, Poznań, Wilno (en lituanien : Vilnius) et Lwów (en ukrainien : Lviv) s’élèvent au niveau des grandes villes européennes et deviennent les sièges d'universités et des lieux d'enseignement supérieur de renommée internationale. En 1939, la république est devenue un acteur majeur dans la politique et l'économie européenne et mondiale.
Sommaire
1 Histoire
1.1 Naissance de la Deuxième République (1918-1922)
1.2 La démocratie polonaise (1922-1926)
1.3 L’autocratie de Pilsudski et la marche à la guerre (1926-1939)
1.4 La Seconde Guerre mondiale (1939)
1.5 Les grandes dates
2 Politique
3 Économie
4 Démographie
5 Divisions administratives
6 Géographie
7 Notes et références
7.1 Notes
7.2 Références
8 Annexes
8.1 Bibliographie
8.2 Liens externes
Histoire |
Naissance de la Deuxième République (1918-1922) |
La Pologne obtient son indépendance de facto le 11 novembre 1918, lors du retrait de l'occupation allemande. S'ensuit une guerre avec l'Ukraine indépendante et un soulèvement en Grande-Pologne, sous domination allemande. Les premières élections libres - pour élire la Diète (en polonais : Sejm) - ont lieu le 26 janvier 1919 et voient la droite nationaliste remporter un peu plus de la moitié des sièges. Dès février, des tensions éclatent avec le voisin soviétique pour le contrôle de Wilno. Avec l’aide des armées alliées, les Polonais tiennent bon. Le 26 juin le petit traité de Versailles reconnaît la Pologne comme un État de plein droit mais lui impose une protection des minorités (ethniques, linguistiques et religieuses) par la Société des Nations. Du 23 août au 7 octobre, des troupes irrégulières polonaises se soulèvent pour soutenir l'insurrection de Sejny en Lituanie. Le 17 juillet 1919, les Ukrainiens capitulent face aux Russes.
L'année 1920 est décisive dans la création de la république de Pologne. En mars, la république des Lemkos (éphémère république ruthène en Pologne du Sud) est annexée. Le 24 avril, l'opération Kiev doit permettre le contrôle de l'Ukraine centrale et orientale. Cependant, les armées polonaises sont repoussées et les Russes mènent une contre-offensive qui les conduit aux portes de Varsovie. Des troubles secouent le pays de l'intérieur (attentats, assassinats, émeutes). Face au mécontentement, le gouvernement polonais décide une réforme agraire pour apaiser les paysans, qui représentent plus de 75 % de la population. Alors que la Pologne orientale passe sous contrôle russe, le maréchal Piłsudski sauve la situation grâce à la bataille de Varsovie surnommée le miracle de la Vistule, qui se déroule du 6 au 16 août.
Sur la frontière allemande, les trois insurrections de Silésie conduisent à un plébiscite le 20 mars 1921 débouchant sur de nouveaux changements territoriaux en faveur de la Pologne.
Le 17 mars 1921, une constitution instaurant la démocratie est votée (Constitution de Mars). Le lendemain, la paix de Riga confère à la Pologne d'importants territoires en Ukraine occidentale.
Le 11 décembre 1922, Gabriel Narutowicz devient le premier président de la République. Mais, il est assassiné après cinq jours de mandat. Stanislaw Wojciechowski lui succède le 20 décembre.
La démocratie polonaise (1922-1926) |
La république, adoptée par la constitution de Mars, est déjà très fragile. En effet, la décentralisation et l'absence de monnaie unique parasitent le développement du pays. L'armée pèse un poids conséquent et la république affaiblie par quatre ans de guerre doit reconstruire le pays. Cela n'est pas facile dans un État où les minorités ukrainiennes, tchèques, russes, allemandes, lituaniennes représentent 30 % de la population.
Lors des élections législatives de 1922, aucune des formations ne réunit plus d'un quart des sièges. Il en résulte une grande période d'instabilité politique. Malgré le gouvernement de Władysław Grabski, qui en 1924 lance une grande réforme monétaire : monnaie unique, création de la Banque de Pologne, un Coup d'État a lieu le 12 mai 1926
L’autocratie de Pilsudski et la marche à la guerre (1926-1939) |
Au lendemain du coup d'État de mai, un nouveau gouvernement est formé par le président du Conseil Kazimierz Bartel, Józef Piłsudski étant ministre des Affaires militaires. Le 31 mai, l'Assemblée nationale (Zgromadzenie Narodowe) nomme Piłsudski président de la République, mais celui-ci refuse. C'est Ignacy Mościcki qui accepte la charge. Cependant, dépassant peu à peu les prérogatives de son ministère de la Défense, Józef Piłsudski devient le véritable homme fort de l'État.
Menant une politique d'"assainissement" fondée sur le rétablissement des bonnes mœurs de la vie publique, Piłsudski gouverne avec autorité, utilisant décrets et censure. Profitant d'une bonne conjoncture économique qui perdure jusqu'en 1929, cette politique ne suscite que peu de protestations[1]. Dans les années 1930, une conjonction d'événements, de la Grande Dépression au cercle vicieux des attaques terroristes de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et des représailles gouvernementales, entraînent la détérioration des relations entre le gouvernement et les minorités[2], comme la minorité allemande en Silésie. Dans le même temps, la santé du maréchal commence à décliner.
Le 12 mai 1935, Piłsudski meurt d'un cancer du foie au palais du Belvédère de Varsovie. Les célébrations commencent spontanément moins d'une heure après l'annonce de son décès[3]. Elles sont menées par d'anciens soldats des légions polonaises, des membres de l'Organisation militaire polonaise, des vétérans des guerres de 1919-1921 et ses collaborateurs politiques[4]. Tous ces anciens subordonnés ont profité de la prise de pouvoir du maréchal pour accéder aux sphères dirigeantes et n'entendent pas laisser la place. Ce sont eux qui constituent le gouvernement des colonels (en) qui perdure jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale.
Le 28 avril 1939, après le refus polonais d'accepter un aménagement de statut pour le corridor de Dantzig, Adolf Hitler dénonce unilatéralement le pacte de non-agression germano-polonais, signé le 26 janvier 1934 entre la Pologne et le Troisième Reich.
La Seconde Guerre mondiale (1939) |
Le début de la Seconde Guerre mondiale met un terme à la Deuxième République de Pologne. Le 1er septembre 1939, une semaine après la signature du pacte Molotov-Ribbentrop, commence la campagne de Pologne. Le 6 octobre 1939, l'Allemagne et l'Union soviétique occupent toute la Pologne, à l'exception de la région de Wilno, récupérée par la Lituanie. Pour autant, la Pologne ne capitulera pas et le gouvernement polonais en exil et l'État clandestin de Pologne poursuivent le combat durant toute la guerre.
Les grandes dates |
1918
11 novembre : indépendance, Varsovie est libre.- Novembre : début de la guerre polono-ukrainienne et de l'insurrection de Grande-Pologne
Conflits de frontières entre la Pologne et la Tchécoslovaquie (en)
1919
26 janvier : élections de la Diète
23 - 30 janvier : guerre polono-tchécoslovaque
- février : début de la guerre russo-polonaise
26 juin : Le traité de Versailles (articles 87-93) et le petit traité de Versailles font de la Pologne un État souverain et indépendant
23 août - 7 octobre : insurrection de Sejny
17 juillet : fin de la guerre polono-ukrainienne
1920
- mars : absorption de la république des Lemkos
24 avril début de l'opération Kiev
15 juillet : réforme agraire
6 - 16 août : Miracle de la Vistule
10 octobre : guerre polono-lituanienne, création de la république de Lituanie centrale
- Deuxième Insurrection de Silésie
- mars : absorption de la république des Lemkos
1921
17 mars : Constitution de Mars
18 mars : Paix de Riga, fin de la guerre russo-polonaise
- Alliance avec la France et la Roumanie
11 mai : élections à la Diète (Sejm)
11 décembre : élections au Sénat
1922
11 décembre : élection du premier président de la Seconde République Gabriel Narutowicz
16 décembre : Assassinat de Gabriel Narutowicz
1924
- Gouvernement de Władysław Grabski, Banque de Pologne, Réforme monétaire
- Gouvernement de Władysław Grabski, Banque de Pologne, Réforme monétaire
1926
12 mai : Coup d'État de mai de Józef Piłsudski, gouvernement de la Sanacja
4 décembre fondation du Camp de la Grande Pologne (en) (parti politique)
1928
- Fondation du Bloc non-partisan de soutien au gouvernement (en) (organisation apolitique)
1930
16 novembre : élections législatives de 1930
1932
25 juillet : pacte de non-agression soviéto-polonais
1934
26 janvier : pacte de non-agression germano-polonais
1935
23 avril : Constitution d'avril
12 mai : mort de Józef Piłsudski
1936
- Création du port de Gdynia et de la Région industrielle centrale (en)
- Création du port de Gdynia et de la Région industrielle centrale (en)
1937
2 février : Création du Camp d'unité nationale (en) (parti politique)
1938
- Participation au dépeçage de la Tchécoslovaquie par l'annexion des territoires tchécoslovaques de Zaolzie (Silésie de Teschen), Górna Orawa (en), Javorina
- Participation au dépeçage de la Tchécoslovaquie par l'annexion des territoires tchécoslovaques de Zaolzie (Silésie de Teschen), Górna Orawa (en), Javorina
1939
2 janvier : mort de Roman Dmowski
31 mars : accords militaires avec le Royaume-Uni et la France
23 août : signature du Pacte germano-soviétique (ou pacte Ribbentrop-Molotov) et du plan secret de partage de la Pologne
25 août : alliance militaire entre la Pologne et le Royaume-Uni (en)
1er septembre – 6 octobre : invasion allemande de la Pologne
17 septembre : invasion soviétique de la Pologne
Politique |
Chef de l'État ou président de la République | Période | Président du Conseil des ministres | Période |
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Józef Piłsudski | 22 novembre 1918 - 9 décembre 1922 | Jedrzej Moraczewski | 18 novembre 1918 - 16 janvier 1919 |
Ignacy Paderewski | 18 janvier 1919 - 27 novembre 1919 | ||
Leopold Skulski | 13 décembre 1919 - 9 juin 1920) | ||
Władysław Grabski | 27 juin 1920 - 24 juillet 1920) | ||
Wincenty Witos | 24 juillet 1920 - 13 septembre 1921 | ||
Antoni Ponikowski | 19 septembre 1921 - 5 mars 1922 | ||
Antoni Ponikowski | 10 mars 1922 - 6 juin 1922 | ||
Artur Śliwiński | 28 juin 1922 - 7 juillet 1922 | ||
Wojciech Korfanty | 14 juillet 1922 - 31 juillet 1922 | ||
Gabriel Narutowicz | 9 décembre 1922 - 16 décembre 1922 | Julian Nowak | (31 juillet 1922 - 14 décembre 1922 |
Stanisław Wojciechowski | 20 décembre 1922 - 14 mai 1926 | Władysław Sikorski | 16 décembre 1922 - 26 mai 1923 |
Wincenty Witos | 28 mai 1923 - 14 décembre 1923 | ||
Władysław Grabski | 19 décembre 1923 - 14 novembre 1925 | ||
Aleksander Skrzyński | 20 novembre 1925 - 5 mai 1926 | ||
Wincenty Witos | 10 mai 1926 - 14 mai 1926 | ||
Kazimierz Bartel | 15 mai 1926 - 4 juin 1926 | ||
Ignacy Mościcki | 1er juin 1926 - 30 septembre 1939 | Kazimierz Bartel | 8 juin 1926 - 24 septembre 1926 |
Kazimierz Bartel | 27 septembre 1926 - 30 septembre 1926 | ||
Józef Piłsudski | 2 octobre 1926 - 27 juin 1928 | ||
Kazimierz Bartel | 27 juin 1928 - 13 avril 1929 | ||
Kazimierz Świtalski | 14 avril 1929 - 7 décembre 1929 | ||
Kazimierz Bartel | 29 décembre 1929 - 15 mars 1930 | ||
Walery Sławek | 29 mars 1930 - 23 août 1930 | ||
Józef Piłsudski | 25 août 1930 - 4 décembre 1930 | ||
Walery Sławek | 4 décembre 1930 - 26 mai 1931 | ||
Aleksander Prystor | 27 mai 1931 - 9 mai 1933 | ||
Janusz Jędrzejewicz | 10 mai 1933 - 13 mai 1934 | ||
Walery Sławek | 28 mars 1935 - 12 octobre 1935 | ||
Marian Zyndram-Kościałkowski | 13 octobre 1935 - 15 mai 1936 | ||
Felicjan Sławoj Składkowski | 15 mai 1936 - 30 septembre 1939 |
Économie |
Après avoir recouvré son indépendance, la Pologne est confrontée à de graves difficultés économiques. Parce que créée à partir de territoires issus de différentes États, à l'intérieur des frontières de la Pologne cohabitent trois systèmes économiques différents, avec trois monnaies différentes et peu ou pas de liens directs entre les infrastructures. Aucune liaison ferroviaire directe ne relie les centres industriels avec les grandes villes. Dans les années 1920, il n'y a pas de ligne directe entre Varsovie (ancien territoire sous contrôle russe) et Cracovie (ancien territoire sous contrôle autrichien), la ligne ne sera achevée qu'en 1934.
La Première Guerre mondiale, suivie de la guerre russo-polonaise de 1920, laisse le pays dévasté. Il y a, de plus, une grande disparité économique entre l'Est (communément appelé la Pologne B) et l'Ouest (appelé Pologne A), la moitié occidentale étant beaucoup plus développée et plus prospère. Les fréquentes fermetures des frontières et les guerres tarifaires (en particulier avec l'Allemagne nazie) ont aussi des impacts économiques négatifs sur la Pologne.
En dépit de ces problèmes, la Pologne de l'entre-deux-guerres atteint un niveau de prospérité économique qui la place sur un pied d'égalité avec l'Europe occidentale. En 1924, le Premier ministre et ministre de l'économie Władysław Grabski présente le złoty comme la monnaie unique de la Pologne. Elle demeurera une des monnaies les plus stables d'Europe centrale. Cette devise aidera la Pologne à contrôler l'hyperinflation qui règne alors sur la planète. La Pologne est le seul pays d'Europe, qui y parviendra sans avoir à recourir à des prêts ou à l'aide étrangère.
Cette relative prospérité est due aux plans de développement économique qui ont supervisé la construction des trois éléments clés de l'infrastructure. Le premier fut la création du port de Gdynia, qui permit à la Pologne de contourner la ville libre de Dantzig, qui subit alors une forte pression allemande). Le deuxième élément fut la construction des 500 kilomètres de liaison ferroviaire entre la Haute-Silésie et Gdynia, appelée la ligne du charbon polonais (Magistrala węglowa). Le troisième élément fut la création d'un district industriel, appelé la Région industrielle centrale (Centralny Okręg Przemysłowy). Malheureusement, toutes ces évolutions seront interrompues et largement anéanties par l'invasion de l'Allemagne et de l'Union-Soviétique dès le début de la Seconde Guerre mondiale.
Démographie |
Selon le recensement de 1921, la république de Pologne compte 27 177 000 habitants. En 1939, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, sa population est estimée à 34 849 000 habitants.
Date | Population | Pourcentage de population rurale | Densité de population (par km²) |
---|---|---|---|
Recensement du 30 septembre 1921 | 27 177 000 | 75,4 % | 69,9 |
Recensement du 9 décembre 1931 | 32 348 000 | 72,6 % | 82,6 |
Estimation au 31 décembre 1938 | 34 849 000 | 70 % | 89,7 |
Villes principales en 1939 | Population |
---|---|
Varsovie | 1 289 000 |
Łódź | 672 000 |
Lwów (Lviv) | 318 000 |
Poznań | 272 000 |
Cracovie | 259 000 |
Wilno (Vilnius) | 209 000 |
Bydgoszcz | 141 000 |
Częstochowa | 138 000 |
Katowice | 134 000 |
Sosnowiec | 130 000 |
Lublin | 122 000 |
Gdynia | 120 000 |
Chorzów | 110 000 |
Białystok | 107 000 |
La Pologne a toujours été une nation multi-ethnique, avec des minorités juive et ukrainienne importantes. Cela a été particulièrement vrai en 1918, après la Première Guerre mondiale, où elle a recouvré son indépendance. Le recensement de cette année-là révèle que 30,8 % de la population appartenait à des minorités. Cette tendance s’est encore accusée avec la victoire polonaise de 1920 et les gains territoriaux subséquents. Au recensement de 1931, la population comptait 68,9 % de Polonais, 13,9 % d'Ukrainiens, 8,6 % de Juifs, 3,1 % de Biélorusses, 2,3 % d'Allemands et 2,8 % d'autres minorités comme des Lituaniens, des Tchèques et des Arméniens.
La Pologne compte aussi de nombreuses religions. En 1921, 16 057 229 Polonais (environ 62,5 %) sont catholiques romains, 3 031 057 (environ 11,8 %) sont catholiques orientaux (surtout des grecs-catholiques ukrainiens et des catholiques arméniens), 2 815 817 (environ 10,95 %) sont grecs-orthodoxes, 2 771 949 (environ 10,8 %) sont juifs, et 940 232 (environ 3,7 %) sont protestants (la plupart luthériens). En 1931, la Pologne a la deuxième plus importante population juive dans le monde, un cinquième des Juifs de la planète réside entre ses frontières (environ 3 136 000).
Divisions administratives |
Les divisions administratives de la Deuxième République de Pologne sont fondées sur un système à trois niveaux. Le premier niveau correspond aux gminy (communes : villes et villages). Ceux-ci sont ensuite regroupées en powiaty (districts), ensuite organisés en wojewódstwa (voïvodies).
Voïvodies de Pologne pendant l'entre-deux-guerres (données du 1er avril 1937) | |||||
Plaque d'immatriculation (à partir de 1937) | Voïvodies | Capitale | Superficie km2 (1930) | Population (1931) | |
---|---|---|---|---|---|
00-19 | Ville de Varsovie | Varsovie | 140 | 1 179 500 | |
85-89 | warszawskie | Varsovie | 31 700 | 2 460 900 | |
20-24 | białostockie | Białystok | 26 000 | 1 263 300 | |
25-29 | kieleckie | Kielce | 22 200 | 2 671 000 | |
30-34 | krakowskie | Cracovie | 17 600 | 2 300 100 | |
35-39 | lubelskie | Lublin | 26 600 | 2 116 200 | |
40-44 | lwowskie | Lwów (en ukrainien : Lviv, actuellement en Ukraine) | 28 400 | 3 126 300 | |
45-49 | łódzkie | Łódź | 20 400 | 2 650 100 | |
50-54 | nowogródzkie | Nowogródek (en biélorusse : Navahrudak, actuellement en Biélorussie) | 23 000 | 1 057 200 | |
55-59 | poleskie | Brześć nad Bugiem (en biélorusse : Brest, actuellement en Biélorussie) | 36 700 | 1 132 200 | |
60-64 | pomorskie | Toruń | 25 700 | 1 884 400 | |
65-69 | poznańskie | Poznań | 28 100 | 2 339 600 | |
70-74 | stanisławowskie | Stanisławów (en ukrainien : Stanislav, actuellement Ivano-Frankivsk, en Ukraine) | 16 900 | 1 480 300 | |
75-79 | śląskie | Katowice | 5 100 | 1 533 500 | |
80-84 | tarnopolskie | Tarnopol (en ukrainien : Ternopil actuellement en Ukraine) | 16 500 | 1 600 400 | |
90-94 | wileńskie | Wilno (en lituanien : Vilnius, actuellement en Lituanie) | 29 000 | ||
95-99 | wołyńskie | Łuck (en ukrainien : Loutsk, actuellement en Ukraine) | 35 700 | 2 085 600 |
Le 1er avril 1938, les frontières de plusieurs voïvodies occidentales et centrales changent considérablement.
Géographie |
Lorsqu'en 1922, après plusieurs guerres, les frontières de l'état sont enfin fixées, la Deuxième République de Pologne s'étend sur 903 kilomètres du nord au sud et sur 894 kilomètres d'est en ouest. Elle est, au 1er janvier 1938, bordée de 5 534 km[5] de frontières communes avec : la Tchécoslovaquie, (984 km) ; l'Allemagne (1 912 km, Prusse-Orientale comprise) ; l'Union soviétique (1 412 km) ; la Ville libre de Dantzig (121 km) ; la Lituanie (507 km) ; la Lettonie (109 km) ; la Roumanie (349 km) et compte une petite bande côtière autour de la ville de Gdynia sur la mer Baltique (140 km), reliée au reste du pays par le Corridor de Dantzig. Sa superficie de 388 634 km2 (389 720 km2 après l'annexion de Zaolzie à l'automne 1938) la place au sixième rang en Europe.
Avec une altitude moyenne de 223 mètres, la Deuxième République de Pologne est un pays essentiellement plat[6]. Seulement 13 % du territoire, le long de la frontière sud, a un altitude supérieure à 300 mètres. Dans le massif des Tatras, le mont Rysy avec ses 2 499 mètres, est le point culminant du pays. Entre octobre 1938 et septembre 1939, il est détrôné par le Lodowy Szczyt (en slovaque : Ľadový štít) qui culmine à 2 627 mètres. Le plus grand lac est le lac Naroch.
En 1938, parmi les grandes villes, la température moyenne annuelle la plus élevée est relevée à Cracovie avec 9,1 °C et la plus basse est relevée à Wilno avec 7,6 °C.
Près de 75 % du territoire de la république est drainé vers le nord jusque dans la mer Baltique par la Vistule (dont le bassin représente 180 300 km2), le Niemen (bassin : 51 600 km2), l'Oder (46 700 km2) et la Daugava (10 400 km2). Le reste du pays est drainé vers le sud, dans la mer Noire, par les rivières Pripyat, Horyn et Styr, qui se déversent dans le Dniepr et dont les bassins comptent ensemble 12 900 km2.
Notes et références |
Notes |
Voir : Ligue maritime et coloniale (en).
Références |
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Second Polish Republic » (voir la liste des auteurs).
Beauvois 2010, p. 330
Davies 2005, p. 407
Drozdowski et Szwankowska 1995, p. 5
Drozdowski et Szwankowska 1995, p. 9-11
Baechler Christian (dir.) et Fink Carole (dir.), L'établissement des frontières en Europe après les deux guerres mondiales : actes des colloques de Strasbourg et de Montréal (juin et septembre 1995), Bern, P. Lang, 1996(ISBN 3-906754-62-6), p. 417 (note 20) :
« Les frontières de la nouvelle Pologne avait une longueur de 5 534 km (1 912 km de frontières avec l'Allemagne, 1412 avec l'Union soviétique, 984 avec la Tchécoslovaquie, 507 avec la Lituanie, 349 avec la Roumanie, 109 avec la Lettonie, 121 avec la Ville libre de Danzig). La façade maritime était de 140 km. »
Après la Deuxième Guerre mondiale, l'altitude moyenne tombe à 173 mètres.
Annexes |
Bibliographie |
- Daniel Beauvois, La Pologne : Des origines à nos jours, Paris, Seuil, 2010, 527 p. (ISBN 978-2-02-102650-4)
- (en) Norman Davies, God's Playground: A History of Poland in Two Volumes, vol. 2: 1795 to the Present, Oxford ; New York, Oxford University Press, 2005 (1re éd. 1981) (ISBN 978-0-19-925340-1, lire en ligne)
- (pl) Marian Marek Drozdowski et Hanna Szwankowska, « Przedmowa », dans Pożegnanie Marszałka: Antologia tekstów historycznych i literackich, Varsovie, Towarzystwo Miłośników Historii-Komisja Badań Dziejów Warszawy Instytutu Historii PAN: Oficyna Wydawnicza « Typografika », 1995(ISBN 978-83-86417-18-6)
Liens externes |
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Révoltes polonaises, résistances culturelles. De la période des partages à la chute de communisme de Julie Boisard, dans la revue en ligne Sciences Humaines Combinées
Eva Plach, "Dogs and dog breeding in interwar Poland," Canadian Slavonic Papers 60. n° 3-4
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