Matrice compagnon





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En algèbre linéaire, la matrice compagnon du polynôme unitaire


p(X)=c0+c1X+⋯+cn−1Xn−1+Xn{displaystyle p(X)=c_{0}+c_{1}X+dots +c_{n-1}X^{n-1}+X^{n},}p(X)=c_0 + c_1 X + dots + c_{n-1}X^{n-1} + X^n,

est la matrice carrée suivante[1],[2],[3] :


C(p)=(00…0−c010…0−c101…0−c2⋮00…1−cn−1),{displaystyle C(p)={begin{pmatrix}0&0&dots &0&-c_{0}\1&0&dots &0&-c_{1}\0&1&dots &0&-c_{2}\vdots &vdots &vdots &vdots &vdots \0&0&dots &1&-c_{n-1}\end{pmatrix}},}C(p)=begin{pmatrix}<br />
0 & 0 & dots & 0 & -c_0 \<br />
1 & 0 & dots & 0 & -c_1 \<br />
0 & 1 & dots & 0 & -c_2 \<br />
vdots & vdots & vdots & vdots & vdots \<br />
0 & 0 & dots & 1 & -c_{n-1} \<br />
end{pmatrix},

mais il existe d'autres conventions :



  • la matrice transposée de celle ci-dessus[4],[5] ;

  • une variante de cette transposée : la matrice[6],[7]


(−cn−1−cn−2…c1−c010…0001…00⋮00…10).{displaystyle {begin{pmatrix}-c_{n-1}&-c_{n-2}&dots &-c_{1}&-c_{0}\1&0&dots &0&0\0&1&dots &0&0\vdots &vdots &vdots &vdots &vdots \0&0&dots &1&0\end{pmatrix}}.}begin{pmatrix}<br />
-c_{n-1} & -c_{n-2} & dots & -c_1 & -c_0 \<br />
1 & 0 & dots & 0 & 0 \<br />
0 & 1 & dots & 0 & 0 \<br />
vdots & vdots & vdots & vdots & vdots \<br />
0 & 0 & dots & 1 & 0 \<br />
end{pmatrix}.

Le polynôme caractéristique ainsi que le polynôme minimal de C(p) sont égaux à p (ou (–1)np selon la convention choisie pour le polynôme caractéristique) ; en ce sens, la matrice C(p) est la « compagne » du polynôme p.


Si le polynôme p possède n racines distinctes λ1, …, λn (les valeurs propres de C(p)), alors C(p) est diagonalisable de la façon suivante :


VC(p)V−1=diag(λ1,…n){displaystyle VC(p)V^{-1}={mbox{diag}}(lambda _{1},dots ,lambda _{n}),}V C(p) V^{-1} = mbox{diag}(lambda_1,dots,lambda_n),

V est la matrice de Vandermonde associée à λ1, …, λn (réciproquement, la matrice compagnon n'est diagonalisable que dans ce cas, où l'on dit que p est un polynôme scindé à racines simples[réf. souhaitée]).


Si A est une matrice d'ordre n dont les coefficients appartiennent à un corps commutatif K, alors les propositions suivantes sont équivalentes :




  • A est semblable à une matrice compagnon à coefficients dans K ;

  • le polynôme caractéristique de A est le polynôme minimal de A ;

  • il existe un vecteur v dans Kn tel que (v, Av, A2v, …, An-1v) soit une base de Kn.


Toutes les matrices carrées ne sont pas semblables à une matrice compagnon mais toute matrice est semblable à une matrice composée de blocs de matrices compagnons. De plus, ces matrices compagnons peuvent être choisies de telle sorte que le polynôme caractéristique de chacune divise celui de la suivante ; ils sont alors déterminés de façon unique par A. C'est la forme canonique rationnelle de A.



Notes et références |





  1. Saunders Mac Lane et Garrett Birkhoff, Algèbre [détail des éditions], vol. 1, p. 365.


  2. Aviva Szpirglas, Algèbre L3 : Cours complet avec 400 tests et exercices corrigés [détail de l’édition], § 11.102.


  3. Daniel Guinin et Bernard Joppin, Algèbre et géométrie MP, Éditions Bréal, 2004 (ISBN 978-2-7495-0388-2), p. 186.


  4. David C. Lay, Algèbre linéaire : Théorie, exercices et applications, De Boeck, 2004 (ISBN 978-2-8041-4408-1), p. 372.


  5. Dany-Jack Mercier, Exercices pour le CAPES mathématiques (externe et interne) et l'agrégation interne, vol. 1, Publibook, 2005 (ISBN 978-2-7483-0995-9), p. 103.


  6. Alfio Quarteroni, Riccardo Sacco et Fausto Saleri, Méthodes numériques : algorithmes, analyse et applications, Springer, 2007 (ISBN 978-88-470-0495-5), p. 207.


  7. Jacques Rappaz et Marco Picasso, Introduction à l'analyse numérique, PPUR, 1998 (ISBN 978-2-88074-363-5), p. 106.




Voir aussi |



  • Décomposition de Frobenius

  • Suite récurrente linéaire




  • Portail de l’algèbre Portail de l’algèbre



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