Michael Jackson
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Michael Jackson
Michael Jackson, en 1988.
Surnom | The King of Pop, Bambi |
---|---|
Nom de naissance | Michael Joseph Jackson[1] |
Naissance | 29 août 1958 Gary (Indiana, États-Unis) |
Décès | 25 juin 2009(à 50 ans) Los Angeles (Californie, États-Unis) |
Activité principale | Chanteur, danseur, compositeur, producteur, acteur, chorégraphe |
Genre musical | Disco, funk, hip-hop, new jack swing, pop, RnB, rock, hard rock, soul, urban |
Instruments | Voix, piano, percussions, guitare, batterie, beatbox |
Années actives | 1963-2009 |
Labels | Steeltown (1968), Motown (1969 - 1975), Epic Records (1975 - 2006), The Michael Jackson Company (2007 - 2009) |
Influences | Sammy Davis, Jr., Diana Ross, James Brown, Fred Astaire, Charlie Chaplin, Sam Cooke, Sly Stone, Jackie Wilson, Jeffrey Daniels, Marcel Marceau, The Beatles |
Site officiel | (en) « Site officiel » Signature de Michael Jackson. |
Michael Jackson, né le 29 août 1958 à Gary (Indiana) et mort le 25 juin 2009 à Los Angeles (Californie), est un auteur-compositeur-interprète, danseur-chorégraphe et acteur américain. Le Livre Guinness des records le désigne comme étant l’artiste de variétés le plus couronné de succès de tous les temps[2],[3],[4],[5]. Pour le Rock and Roll Hall of Fame, il est l'artiste le plus populaire de toute l'histoire de l'industrie du spectacle.
Septième d'une famille de neuf enfants, il chante avec ses frères dès l'âge de six ans et commence une carrière professionnelle à onze ans au sein des Jackson Five, groupe formé avec ses frères aînés. Tout en restant membre du groupe, il entame en 1971 une carrière solo. Cinq de ses albums solo parus de son vivant figurent parmi les albums les plus vendus au monde : Off the Wall (1979), Thriller (1982), Bad (1987), Dangerous (1991) et HIStory (1995).
Dans les années 1980, il devient une figure majeure de la musique pop. Il conçoit notamment des clips musicaux comparables à des courts métrages de cinéma, comme Beat It, Billie Jean, Thriller, Bad ou Smooth Criminal. Au cours de ses concerts, vidéos et apparitions publiques, il popularise de nombreux pas de danse, dont le moonwalk, qui devient sa signature. Ayant fusionné les genres de musique soul, funk et rock, son style vocal et musical continue d'influencer nombre d'artistes de hip-hop, pop et R'n'B contemporain.
Surnommé « Le Roi de la Pop » (« The King of Pop »), Michael Jackson a battu plusieurs records de l'industrie du disque. Avec plus de 350 millions de disques vendus dans le monde[6],[7],[Note 1], il se classe parmi les trois plus gros vendeurs de disques de tous les temps, derrière les Beatles et Elvis Presley[8]. En 2000, il reçoit le Millenium Award lors des World Music Awards dans la catégorie Best Selling Recording Artist of All Time (artiste ayant vendu le plus d'albums de tous les temps)[9]. Avec des ventes estimées à 66 millions d'exemplaires, Thriller demeure l'album le plus vendu de l'histoire[10],[11] et a été certifié 33 fois disque de platine aux États-Unis[12],[13].
Il a donné plus de 400 millions de dollars à des œuvres caritatives, notamment grâce à sa tournée Dangerous World Tour. Toutefois, son image publique a été ternie par certains aspects de sa vie privée, notamment ses recours à la chirurgie esthétique, son mode de vie jugé excentrique par la presse populaire, ainsi que deux plaintes pour abus sexuel sur mineur pour lesquelles il sera acquitté. Ses deux mariages et ses trois enfants font également l'objet de polémiques, notamment concernant sa paternité.
Le 25 juin 2009, alors qu'il prépare la série de concerts This Is It qui doit avoir lieu à Londres, Michael Jackson meurt avant son 51e anniversaire d'une overdose de médicaments. Le 7 novembre 2011, Conrad Murray, son médecin personnel, est reconnu coupable d'homicide involontaire par la Cour supérieure de Los Angeles.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Famille, enfance et Jackson Five (1958–1976)
1.1.1 Famille et enfance (1958-1968)
1.1.2 The Jackson Five (1968-1972)
1.1.3 Début de carrière solo (1972-1973)
1.1.4 Signatures chez Epic et scission de Jermaine (1973-1976)
1.2 Off the Wall (1976–1982)
1.3 Thriller, séparation des Jacksons (1982–1986)
1.3.1 Records et révolution engendrés par Thriller (1982-1984)
1.3.2 Désunion des Jacksons (1984-1985)
1.3.3 Catalogue Northern Songs et Captain Eo (1985-1986)
1.4 Bad (1986–1991)
1.5 Dangerous (1991–1994)
1.6 HIStory (1994–1997)
1.6.1 HIStory : Past, Present and Future – Book I (1994-1997)
1.7 Blood on the Dance Floor, HIStory in the mix (1997–2001)
1.8 Invincible (2001–2003)
1.9 Compilations, best-of et nouvelles récompenses (2003–2007)
1.10 De Thriller 25, au grand retour prévu sur scène (2007–2009)
1.11 Mort (2009)
1.11.1 Funérailles
1.11.2 Hommage planétaire
2 Style artistique et influences
2.1 Musique
2.2 Danse
2.3 Scène
2.4 Vidéoclips
3 Vie privée et controverses
3.1 Vie amoureuse et paternité
3.1.1 Premier mariage
3.1.2 Deuxième mariage
3.1.3 Paternité
3.2 État de santé et apparence
3.3 Situation financière
3.4 Poursuites judiciaires
3.4.1 Affaire Chandler
3.4.2 Affaire Arvizo
3.5 Plagiats musicaux
4 Engagements et relations médiatiques
4.1 Action caritative
4.2 Relation avec les médias et rumeurs
5 Discographie
5.1 Compilations et coffrets
6 Filmographie
6.1 En tant qu'acteur
6.2 En tant que producteur
6.3 Sur Michael Jackson
7 Autobiographies
8 Récompenses
9 Produits dérivés
9.1 Jeux vidéo
10 Notes et Références
10.1 Notes
10.2 Références
11 Annexes
11.1 Travaux universitaires
11.2 Bibliographie
11.3 Articles connexes
11.4 Liens externes
Biographie
Famille, enfance et Jackson Five (1958–1976)
Famille et enfance (1958-1968)
Michael Jackson, né le 29 août 1958, est le septième des neuf enfants[14] de Joseph Walter Jackson et Katherine Esther Scruse. La famille vit dans une petite maison pourvue de deux chambres seulement, dans la ville ouvrière de Gary (Indiana), au sud-est de Chicago. Le père, qui joue de la guitare dans un groupe R'n'B appelé « The Falcons » (les Faucons), travaille comme simple ouvrier dans une aciérie, tandis que la mère élève ses enfants et travaille de temps en temps pour rapporter de l'argent au foyer[15]. Contre la volonté de son mari, elle élève ses enfants dans la religion des témoins de Jéhovah. Michael Jackson finira par quitter la secte en 1987[16].
Samuel Jackson | Crystal L. King | Prince A. Scruse | Martha B. Upshaw | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Joseph W. Jackson | Katherine E. Scruse | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Rebbie Jackson | Jackie Jackson | Tito Jackson | Jermaine L. Jackson | La Toya Jackson | Marlon Jackson | Michael J. Jackson | Randy Jackson | Janet Jackson | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Joseph Jackson est un père autoritaire et intransigeant : il interdit, par exemple, à ses enfants de fumer ou de sortir le soir quand il travaille de nuit. Dans une interview réalisée par Martin Bashir en 2003, Michael Jackson raconte que son père les maltraitait physiquement et mentalement[17] et se moquait souvent de l'apparence physique du petit Michael, qu'il appelait « gros nez »[18]. L'enfant souffrait de multiples difficultés émotionnelles — cauchemars, troubles de sommeil, grande insatisfaction quant à son corps, comportement hyper-docile et tendance à rester enfantin – des difficultés compatibles avec les effets de la maltraitance chronique que Michael Jackson a vécue en tant qu'enfant[19].
Cependant la musique est très présente dans la vie de la famille. Joseph joue de la guitare pendant que les enfants chantent[20]. L'utilisation de sa guitare leur est normalement interdite, mais Tito en joue de temps en temps lorsque son père est absent. Quand une corde est cassée, ce dernier menace ses enfants de les battre s'ils ne lui montrent pas qu'ils savent bien en jouer. C'est ainsi qu'il réalise que Tito et ses frères ont un vrai talent. Il offre alors sa propre guitare à Tito et une basse à Jermaine. Rejoints dès 1964 par Marlon et Michael, ils forment un groupe baptisé « The Jackson Five » sur proposition d'un de leurs voisins[20]. Michael en devient le chanteur principal grâce à sa voix plus mûre que son âge et à son habileté à reproduire les pas de danse de James Brown[21].
The Jackson Five (1968-1972)
Les Jackson Five, qui se produisent d'abord à Gary, remportent tous les concours auxquels ils participent et acquièrent une certaine réputation dans la ville. Joseph obtient pour eux des engagements, le week-end, à Chicago, New York et Philadelphie. Les cinq garçons continuent à fréquenter l'école pendant la semaine[22]. En 1968, la famille part s'installer à Detroit, où Berry Gordy, président de la Motown, appelle les Jackson Five pour une audition[15]. Le groupe, officiellement présenté à la presse par leur marraine Diana Ross en août 1969[23], devient un des plus populaires de l'écurie Motown, label composé principalement d'artistes noirs. Berry Gordy répand la rumeur que c'est Diana Ross elle-même qui les a découverts et a décidé de les présenter au PDG de la maison de disques[23]. Au moment de signer le contrat, la Motown et toute la famille Jackson quittent Detroit pour Los Angeles[24].
Le premier succès national des Jackson Five est une chanson composée par Joseph Jackson, I Want You Back, qui figure dans l'album Diana Ross Presents The Jackson 5, et devient numéro un au classement Billboard des singles pop en janvier 1970[25]. Michael a alors onze ans et demi. Trois autres extraits de l'album deviennent également numéro un en 1970[26],[27] : ABC, également en lice pour un Grammy Award, The Love You Save, et I'll Be There, qui reste numéro un pendant cinq semaines en octobre et novembre[28]. C'est la première fois que les quatre premiers singles d'un groupe américain deviennent tous numéro un[28]. La célébrité des Jackson Five ne cesse de croître et le jeune Michael devient le chouchou du public. Leur popularité commence à décliner vers 1972, mais ils obtiennent encore un succès avec Dancing Machine, qui atteint la deuxième place des classements en mai 1974[29].
Début de carrière solo (1972-1973)
Parallèlement à sa carrière avec les Jackson Five, Michael Jackson fait paraître quatre albums solo. Got to Be There paraît en janvier 1972 sous le label Motown, alors que Michael a à peine 13 ans. La même année, il acquiert, avec Ben, une plus grande maturité vocale, notamment dans les nombreuses ballades de cet album. La chanson-titre homonyme devient son premier no 1 solo en 1972[30] puis, comme elle est tirée du film du même nom, lui vaut un Golden Globe et une nomination aux Oscars[30]. Music and Me comme Forever, Michael, respectivement sortis en 1973 et 1975, ne rencontrent pas le même succès que les deux précédents albums[29].
Signatures chez Epic et scission de Jermaine (1973-1976)
Après Dancing Machine, les Jackson Five se sentent de plus en plus frustrés par le label Motown et se plaignent de ne pouvoir choisir ni leurs morceaux ni leurs instruments. Leur père, longtemps manager du groupe, se plaint également d'avoir perdu son influence au profit de Berry Gordy, président de la Motown. Les membres du groupe estiment par ailleurs que les royalties perçues ne sont pas assez importantes au regard de leur succès. Ils finissent par annoncer, en juillet 1975, qu'ils quitteront la Motown à la fin de leur contrat, l'année suivante. Dans le même temps, ils signent un nouveau contrat avec Epic Records, label fondé par CBS Records[31], qui deviendra plus tard une filiale de Sony Music.
Cette séparation ne va pas sans douleur. La Motown, estimant qu'ils ont rompu leur contrat en signant avec Epic avant la fin de leur précédent engagement, leur intente un procès, au terme duquel elle conserve ses droits sur le nom Jackson Five et le groupe prend celui de « The Jacksons ». Elle se voit également reconnu le droit d'utiliser les chansons des Jackson Five dans de futures compilations[31]. L'épisode conduit au départ d'un des membres du groupe : Jermaine, qui a épousé la fille de Berry Gordy, entame une carrière solo chez Motown. Il est remplacé par le benjamin, Randy, déjà présent occasionnellement dans le groupe en tant que percussionniste[27]. De son côté, Michael met fin au contrat qui le liait à Motown en tant qu'artiste solo, et signe lui aussi chez Epic[32]. Mais ce n'est que quatre ans plus tard qu'il enregistrera son album solo suivant.
Off the Wall (1976–1982)
Il faut attendre 1978 et l'album Destiny pour prendre la mesure du talent des frères Jackson et plus particulièrement de Michael. Cet album, entièrement produit et écrit par eux, donne deux hits : Blame It on the Boogie et Shake Your Body (Down To the Ground). L'album suivant, Triumph, sorti en 1980, contient notamment les hits Lovely One et Can You Feel It, qui a fait l'objet d'un vidéo clip éblouissant[33], imaginé par Michael lui-même. Michael éclipse désormais le groupe en chantant ses propres compositions. Un album live paraît en 1981, regroupant des chansons des Jackson Five et de The Jacksons.
En 1978, une chute sur scène lui aurait cassé le nez et l'aurait obligé à subir une première rhinoplastie, qui n'est pas totalement réussie et qui est corrigée par une seconde. Ce sont les deux seules rhinoplasties qu'il reconnaît avoir subies. Beaucoup de rumeurs circulent sur les modifications qu'il aurait apportées à son visage et sur leur nombre : même si certaines sont farfelues, d'autres sont indéniables et poussent les chirurgiens esthétiques à citer Michael Jackson comme exemple à ne pas suivre.
En 1979, Michael Jackson sort Off the Wall, coproduit avec Quincy Jones, qu'il a rencontré sur le tournage de la comédie musicale The Wiz, près de deux ans plus tôt. Certaines chansons ont été composées par Rod Temperton, Stevie Wonder et Paul McCartney[34]. L'album est vendu à plus de vingt millions d'exemplaires dans le monde[35]. Plusieurs singles qui en sont extraits se hissent en tête des charts. Rock with You devient numéro 1 au Billboard Hot 100 et y reste quatre semaines[36] ; de même Don't Stop 'Til You Get Enough (une seule semaine). La ballade She's Out of My Life intègre le Top 10 du Billboard Hot 100, tout comme la chanson Off the Wall. L'album mêle habilement funk, soul et disco. Malgré cet impressionnant succès, l'artiste n'est nommé, aux Grammy Awards de 1980, que dans la catégorie meilleur chanteur R&B pour Don't Stop 'til You Get Enough. Accompagné de ses frères, il fera alors la promotion de son album pendant le Triumph Tour, en y interprétant les plus grands succès du disque. Déçu de ne pas avoir été nommé dans la catégorie album de l'année, il jure que son prochain album ne sera pas ainsi ignoré[37].
Thriller, séparation des Jacksons (1982–1986)
Records et révolution engendrés par Thriller (1982-1984)
Le 1er décembre 1982, Michael Jackson sort Thriller, qui remporte un succès immédiat : un million d'exemplaires vendus en un mois, dix millions sur un an[38]. L'album reste présent dans les hit-parades pendant deux ans et se maintient pendant un total de 37 semaines numéro 1 du classement Billboard. Meilleure vente d'album aux États-Unis en 1983[39] et 1984[40], et à cette époque, c'est le deuxième disque le plus vendu après le Greatest Hits (1971-1975) des Eagles[41]. Entre 1982 et 1996, il a été certifié à 25 millions d'exemplaires aux États-Unis et 20 millions à l'étranger[42]. En mai 1984, il est reconnu par le Livre Guinness des records comme l'album le plus vendu de tous les temps (25 millions d'exemplaires à l'époque)[43] ; les estimations actuelles sont de 66 millions d'exemplaires[10],[11]. L'album est certifié 33 fois disque de platine par la RIAA aux États-Unis[12]. Avec Thriller, Michael Jackson remporte huit récompenses aux American Music Awards et huit aux Grammy Awards[44], et le 20 novembre 1984, il obtient une étoile sur l'Hollywood Walk of Fame[45].
L'album contient neuf titres dont sept sortiront successivement en singles et se classeront dans le Top-10 du Billboard Hot 100 : The Girl Is Mine (octobre 1982), Billie Jean (janvier 1983), Beat It (février 1983), Wanna Be Startin' Somethin' (mai 1983), Human Nature (juillet 1983), P.Y.T. (Pretty Young Thing) (septembre 1983) et Thriller (janvier 1984). Les trois clips vidéo (Billie Jean, Thriller et Beat It) accompagnant l'album Thriller sont de véritables mini-films avec de nombreux effets spéciaux. Sorti le 2 décembre 1983, le clip de la chanson Thriller, qui a coûté un million de dollars, est une des premières vidéos d'un artiste noir-américain à être diffusée à grande échelle sur la chaîne MTV[46], c'est également le seul clip des années 1980 à avoir atteint cent millions de vues sur YouTube. La cassette du making of est devenue à l'époque la plus vendue au monde[47]. L'avocat de Jackson, John Branca, indique alors que son client a le plus haut taux de royalties de toute l'industrie du disque : approximativement deux dollars par disque vendu[48]. Le succès est tel que l'album se vend non seulement comme un produit culturel, mais comme un bien de consommation courant. En mai 1984, une poupée à l'effigie de Jackson, habillée tout de rouge comme dans le clip Thriller, se vend douze dollars dans le commerce[48].
Le 16 mai 1983, pour le vingt-cinquième anniversaire de la Motown, Michael apparaît sur NBC en compagnie de ses frères dans l'émission spéciale Motown 25: Yesterday, Today and Forever (réalisée le 25 mars). Le groupe y interprète ses plus grands titres. Michael interprète seul Billie Jean, la seule chanson interprétée ce soir-là à ne pas appartenir au répertoire Motown. Il effectue à cette occasion, et pour la première fois, son Moonwalk, qui est salué par une ovation spontanée des spectateurs. Ce pas de danse devient ensuite un de ses pas de danse caractéristiques[49]. Cette prestation lui vaut un télégramme de Fred Astaire : « Je suis un vieil homme, j'attendais la relève. Merci. ». Il y interprète aussi avec ses frères Never Can Say Goodbye et I'll Be There.
Le 27 janvier 1984, au cours du tournage d'un film publicitaire pour Pepsi-Cola, une étincelle provoquée par des équipements pyrotechniques met le feu aux cheveux de l'artiste. Miko Brando, fils de Marlon Brando, lui vient immédiatement en aide, suivi par d'autres témoins de l'incident, et Michael est amené d'urgence au Cedars Sinai Hospital. Diagnostic : brûlures au deuxième et troisième degrés du cuir chevelu. Les équipements en cause se trouvaient à soixante centimètres seulement de sa tête, ce qui contrevient gravement aux règles de sécurité. Les images de son entrée aux urgences sur un brancard, le crâne recouvert d'un large bandage et sa main gantée saluant la foule, font le tour du monde. Il doit subir plusieurs interventions chirurgicales et des greffes de cuir chevelu. Les médicaments anti-douleurs auxquels il est contraint de recourir créent rapidement chez lui une certaine dépendance. Au grand étonnement de certains, il choisit de ne pas poursuivre les dirigeants de Pepsi-Cola et d'exiger d'eux plutôt un don. Les assurances lui versent un million et demi de dollars qu'il remet lui-même immédiatement au Brotman Medical Center, le centre pour grands brûlés où il a été soigné et qui sera plus tard rebaptisé « Michael Jackson Burn Center ».
Désunion des Jacksons (1984-1985)
En 1984, l'album Victory scelle la désunion des Jackson Five, chaque membre n'assurant la production que de ses propres compositions, dont pour Michael un duo avec Mick Jagger, State of Shock (originellement enregistré avec Freddie Mercury). Le Victory Tour marque la dernière apparition sur scène du groupe, jusqu'aux concerts du Madison Square Garden des 7 et 10 septembre 2001, en l'honneur des trente ans de carrière solo de Michael[50]. En 1989, les Jackson enregistrent leur dernier album, 2300 Jackson Street, sur lequel Michael ne participe qu'à la chanson titre 2 300 Jackson St. et apparaît dans le clip.
Catalogue Northern Songs et Captain Eo (1985-1986)
En 1985, la compagnie d'édition ATV Music, qui détient les droits de plusieurs milliers de titres, dont le catalogue Northern Songs, c'est-à-dire la majorité des chansons John Lennon et Paul McCartney enregistrées par les Beatles, est mise en vente[51]. Michael Jackson se montre immédiatement intéressé, mais il est averti qu’il va devoir faire face à une rude compétition. « Je m’en fiche. Je veux ces chansons, apporte-moi ces chansons, Branca », dit-il à son avocat. John Branca[52] contacte l’avocat de Paul McCartney, qui lui explique que son client n’est pas intéressé : « trop cher ». Après que Jackson a démarré les négociations en vue d’acquérir le catalogue, McCartney change d’avis et tente de persuader Yoko Ono, veuve de John Lennon, de se joindre à lui, mais elle décline l’offre. Jackson remporte cette « compétition » qui va durer dix mois, et acquiert le catalogue pour 47,5 millions de dollars. En un quart de siècle, sa valeur estimée serait passée à 1 milliard de dollars[51],[53].
En 1986, Michael Jackson tient le rôle principal dans un court-métrage en 3D, Captain Eo, produit par George Lucas (17 millions de dollars, un record pour un court-métrage)[54] et réalisé par Francis Ford Coppola, qui sera diffusé dans les parcs d'attractions Disney pendant douze ans. Véritable prouesse scénique et technologique, le film impressionne par ses effets spéciaux avec lumières, lasers, fumée et technologie 3-D. On y entend des chansons telles que We Are Here To Change The World et Another Part of Me.
Bad (1986–1991)
En 1987, Michael Jackson sort l'album Bad et part pour la première fois en tournée mondiale sans ses frères. L'année suivante, il sort un film réunissant plusieurs de ses clips, Moonwalker, dans lequel jouent notamment Joe Pesci et Sean Lennon, ainsi qu'une biographie intitulée Moonwalk. Moonwalker devient la vidéo musicale la plus vendue de tous les temps (battant ainsi son propre record de The Making of Thriller). Pendant un certain temps[Combien ?], Bad a été le deuxième album le plus vendu, avec plus de 39 millions de copies à travers le monde[55], dont dix aux États-Unis et cinq en Angleterre, record inégalé[réf. nécessaire].
Bad est encore un énorme succès pour Jackson. Même si l'album n'atteint pas les chiffres de ventes de Thriller, il contient néanmoins plus de numéro 1. I Just Can't Stop Loving You est enregistré en espagnol et en français sous les titres de Todo Mi Amor Eres Tu et Je ne veux pas la fin de nous. Le clip du morceau Bad, réalisé par Martin Scorsese, est tourné dans une station désaffectée du métro new-yorkais, qui, détruite une semaine après le début du tournage, sera reconstituée dans les moindres détails. Par ailleurs, les clips de The Way You Make Me Feel, Man in the Mirror (qui montre les grands moments d'amour et de paix du XXe siècle et dénonce la pauvreté dans le monde), Dirty Diana (où Jackson reproduit un mini-concert rock avec le guitariste Steve Stevens en invité vedette), Another Part Of Me (clip live du Bad Tour 88), Smooth Criminal (qui reprend les moments forts du film Moonwalker), Liberian Girl puis Leave Me Alone sont une nouvelle série de succès.
Michael Jackson entre à nouveau dans l'histoire musicale en devenant le premier artiste dont cinq singles d'un même album sont classés no 1 aux billboards américains. Neuf singles en ont été extraits. Selon le producteur Quincy Jones[56], la chanson-titre Bad devait prendre la forme d'un duo avec le vieux rival de Jackson, le chanteur Prince, mais ce dernier déclina finalement la proposition[réf. nécessaire]. À la différence de Thriller et de Off The Wall, Michael Jackson est le compositeur principal de l'album, dont il a composé neuf titres sur onze. Sa voix y est plus rocailleuse et, musicalement, Bad a un son beaucoup plus brut et métallique que Thriller ; une rythmique plus complexe (Smooth Criminal notamment) ; et il n'y a aucun répit, tous les titres étant rythmiques sauf trois : I Just Can't Stop Loving You, Man in the Mirror et Liberian Girl, qui sont plus lents.
Dangerous (1991–1994)
Le 20 mars 1991, Michael Jackson signe avec Sony un contrat d'un montant de 65 millions de dollars et d'une durée de quinze ans, par lequel il s'engage à produire six albums pour Epic, et à apparaître dans des films et des courts-métrages. Les revenus escomptés sont évalués entre 890 millions et un milliard de dollars[57],[58]. Le premier album, Dangerous, sort le 26 novembre 1991 et devient no 1 des classements en trois jours[59]. Le total de ses ventes atteint sept millions d'exemplaires pour les seuls États-Unis et devient le deuxième album le plus vendu dans la carrière du chanteur, avec plus de 35 millions de copies vendues, devant Bad avec plus de 34 millions de copies vendues[60].
L'album Dangerous contient quatorze chansons dont neuf singles sortent successivement : Black or White (novembre 1991), Remember the Time (janvier 1992), In the Closet (avril 1992), Who Is It (juillet 1992), Jam (septembre 1992), Heal the World (novembre 1992), Give in to Me (février 1993), Will You Be There (juin 1993) – qui devient plus tard le générique de fin du film Sauvez Willy – et Gone Too Soon, une chanson en hommage à Ryan White, un jeune garçon victime du SIDA (novembre 1993).
Dans les vidéos accompagnant les singles figurent de nombreuses stars, parmi lesquelles Michael Jordan (Jam), Kris Kross (Jam), Naomi Campbell (In the Closet), Eddie Murphy, Magic Johnson et Iman (Remember the Time), Macaulay Culkin (Black Or White) et Slash (Give in to Me). La voix féminine de In the Closet est celle de la princesse Stéphanie de Monaco. Une série de quatre heures résumée en deux épisodes fait son apparition sur la chaîne ABC s'intitulant The Jacksons: An American Dream (« Les Jacksons : un rêve américain »). La série aborde principalement la carrière des Jacksons Five et explore en profondeur leur vie au quotidien, notamment les préoccupations de Michael et les méthodes d'éducation de son père.
Pendant sa tournée mondiale Dangerous Tour, du 27 juin 1992 au 11 novembre 1993, Jackson annonce la création de son organisation caritative, Heal the World, qui en 2001 est rejointe par Heal the Kids (les deux sont dissoutes au cours de cette même année). Le 31 janvier 1993, il chante lors de la mi-temps de la finale du Super Bowl, interprétant plusieurs de ses titres : Jam, Billie Jean, Black or White et Heal the World. Le 17 août 1993, durant sa tournée de promotion pour l'album, un certain Evan Chandler accuse Michael Jackson d'abus sexuel sur la personne de son fils Jordan, âgé de treize ans. Il aurait auparavant menacé l'artiste et exigé 20 millions pour la vente de quatre scénarios de films. À la suite du refus de Michael, les accusations publiques fusent. Après une cure de désintoxication rendue nécessaire par la prise de calmants, Michael se dit prêt à affronter un procès, mais son entourage, les compagnies d'assurances et les gestionnaires de sa fortune l'en dissuadent. Une somme dont le montant est estimé entre 15 et 25 millions de dollars sera versée à la famille Chandler. L'affaire s'arrête là, mais elle a un fort retentissement sur l'état de santé de Michael, qui est contraint d'annuler quelques concerts de la fin de sa tournée.
HIStory (1994–1997)
HIStory : Past, Present and Future – Book I (1994-1997)
HIStory: Past, Present and Future – Book I, un double album, sort en juin 1995. C'est le double album le plus vendu du monde, devant The Wall de Pink Floyd[61] ; il s'est écoulé à plus de 25 millions d'exemplaires (et 55 millions de singles)[62]. Le premier disque contient quinze des plus grands succès, remastérisés, de Michael Jackson. Une seizième piste à destination des fans est présente sur les premiers pressages des éditions française, hollandaise et allemande du disque les remerciant de leur soutien[réf. nécessaire], et le second disque quinze nouvelles chansons (dont une reprise des Beatles, Come Together, enregistrée des années auparavant pour le film Moonwalker). L'album a poussé de nouveaux singles et clips en tête des classements américains. En mai 1995, sort le premier extrait de l'album, Scream, en duo avec sa sœur Janet. Le clip est, avec un budget de plus de sept millions de dollars, le plus cher jamais réalisé[63].
Suivent quatre autres singles : You Are Not Alone (août 1995) (Lisa Marie Presley, la première épouse de Jackson, fait une brève apparition dans le clip) ; Earth Song (novembre 1995), qui est un hymne pop-gospel contre la destruction de l'environnement ; They Don't Care About Us (avril 1996) ; et Stranger in Moscow (novembre 1996). Contrairement à You Are Not Alone, qui devint le premier et l'unique single à se placer directement à la première position au Billboard, et Scream/Childhood, qui débuta à la cinquième place, les trois autres singles de l'album ont eu un succès limité aux États-Unis, à l'inverse de l'Europe. Au Royaume-Uni, Earth Song est resté six semaines en tête des palmarès, et est le single de Michael le plus vendu dans ce pays (devant Billie Jean). En décembre 1995, This Time Around, quatrième piste du second disque d'HIStory, sort en tant que single promotionnel. En juillet 1997, pendant la deuxième partie de la tournée HIStory, une version remixée de la chanson du titre HIStory sort partout sauf aux États-Unis. Le titre est accompagné de Ghosts, un titre extrait de l'album de remixes Blood On The Dance Floor. Enfin, en octobre 1997, un autre titre de l'album aurait dû voir le jour, Smile, hommage à Charlie Chaplin, mais fut annulé peu avant sa distribution par Sony.
Lors de sa sortie, les paroles controversées du single They Don't Care About Us déclenchent une polémique[64]. L'auteur doit se défendre des accusations d'antisémitisme. Les phrases « Jew me, sue me / Kick me, kike me » n'en seront pas moins modifiées dans un second pressage de l'album. Dans cette chanson, le chanteur exprime son désir de ne pas être enfermé dans des catégories liées à sa couleur de peau ou à ses origines : « Ne me traitez ni de blanc ou de noir » (« Don't you black or white me »). Spike Lee tournera deux versions de ce clip. L'une où Jackson danse dans les favelas de Salvador de Bahia, l'autre, boycottée par les chaînes musicales américaines[réf. nécessaire], qui refusent de la diffuser avant 21 heures, où Jackson interprète le titre dans une cellule de prison tapissée d'écrans qui diffusent des images d'actualités de guerre, de famine et de bavures policières (on y voit notamment le passage à tabac de Rodney King). La version intégrale du vidéo-clip They Don't Care About Us incluant ces images demeure disponible sur certains DVD officiels, édités par SonyMusic et en téléchargement légal en Europe.
Blood on the Dance Floor, HIStory in the mix (1997–2001)
En 1997, Sony impose à Michael Jackson de sortir Blood on the Dance Floor, un album de remixes de quelques chansons de HIStory ainsi que cinq nouveaux titres. Cet album est destiné à accompagner la partie européenne du HIStory World Tour. La chanson titre, Blood on the Dance Floor, sort en single, accompagnée d'un clip coréalisé par Jackson. L'album est passé presque inaperçu aux États-Unis, mais a encore une fois été plus populaire en Europe. C'est l'album de remix le plus vendu de tous les temps (plus de neuf millions d'exemplaires)[65].
Michael Jackson produit également Ghosts, un court métrage à sensation de 40 minutes réalisé par Stan Winston, écrit par Michael Jackson et Stephen King, qui a été diffusé hors compétition au Festival de Cannes de 1997 puis dans quelques salles de cinéma. Le film utilise les chansons 2 Bad, Ghosts et Is It Scary (deux titres inédits de l'album Blood on the Dance Floor). Ghosts est le second single de l'album de remix, accompagné d'un clip réunissant des images du court-métrage. Celui-ci est occasionnellement diffusé sur les chaînes télévisées musicales, surtout pendant la période d'Halloween. Au début du printemps 1998, John Mc Clain, cofondateur du label A&M et responsable du succès de Janet Jackson, devient le nouveau manager de Michael Jackson.
Invincible (2001–2003)
Six ans après HIStory, Michael Jackson sort Invincible le 31 octobre 2001[66]. Jackson commence l'enregistrement de l'album en octobre 1997, et finit les enregistrements de l'album avec You Are My Life, seulement huit semaines avant la sortie de l'album[67]. Avec un budget estimé à 30 millions de dollars, Invincible est l'album le plus cher de l'industrie musicale[68]. Pour accompagner sa promotion qui s'élève a 25 millions de dollars selon Sony[69],[70], CBS diffuse Michael Jackson : 30th Anniversary Special, un événement spécial organisé afin de célébrer les trente ans de carrière solo de Michael Jackson[71].
L'album débute no 1 au classement américain Billboard et dans treize pays différents[72]. Il est certifié double disque de platine aux États-Unis le 3 décembre 2001[73]. À la suite de mésententes profondes entre Sony et Jackson, la compagnie de disques écourte la promotion de l'album, qui ne dure que trois mois. Seuls trois singles sont extraits de l'album : You Rock My World, Cry et Butterflies. En août 2009, l'album se vend à 13 millions d'exemplaires dans le monde[74] dont 2,5 millions d'exemplaires aux États-Unis[75]. Bien que les chiffres restent impressionnants pour n'importe quel artiste, Invincible est considéré comme un semi-succès, et ses chiffres de ventes restent très décevants en comparaison avec les albums précédents[76]. Certains rejettent la responsabilité de cet échec sur Michael Jackson en l'accusant d'avoir refusé de faire des tournées promotionnelles[77] ; tandis que Jackson accuse Sony Music de ne pas avoir suffisamment fait la promotion de l'album, d'avoir annulé la sortie de plusieurs singles[78], et d'avoir annulé la production de vidéoclips accompagnant les chansons. Ultimement, il reprochera aussi d'avoir fait paraître le 16 octobre 2001 une ré-édition spéciale de son album Dangerous, tout juste deux semaines avant la sortie d'Invincible, en plus d'avoir fait paraître trop peu de temps après la compilation Number Ones, une orchestration qui éclipsa Invincible[77] et qui prit des allures de sabotage orchestré par le PDG Tommy Mottola. À la suite de cette série d'incidents, Mottola sera congédié.
En décembre 2009, l'album refait parler de lui. Il est nommé meilleur album des années 2000 par 570 000 votants, essentiellement des lecteurs du magazine Billboard[79]. Le 13 juin 2002, Michael Jackson a été introduit, pour son travail de compositeur, au Songwriters Hall of Fame. Le clip vidéo à gros budget de You Rock My World affiche plusieurs stars au casting : Marlon Brando, Michael Madsen, Chris Tucker et Billy Drago. Lancée en grande pompe, la chanson a été un succès en Europe, notamment no 1 en France, no 2 en Norvège, Finlande, au Danemark et en Belgique, no 3 en Italie et no 5 en Suède et en Suisse[80], et elle se classe à la dixième position aux États-Unis (Billboard Hot 100)[81]. Le titre Butterflies est rentré dans le Top-20 américain et est même monté à la deuxième place du classement R'n'B sans avoir un single de commercialisé[82].
Les titres de l'album n'ont pas été interprétés sur scène, sauf aux deux concerts Michael Jackson : 30th Anniversary Special, où Jackson interprète la chanson You Rock My World. En 2009, le titre Speechless a été répété pour les concerts avortés This Is It, et un extrait réorchestré de Threatened est inclus à la fin de la prestation de Thriller (tous deux visibles dans le film issu du projet).
Compilations, best-of et nouvelles récompenses (2003–2007)
En 2003, Sony sort une compilation CD et DVD de tous les titres de Michael Jackson ayant été no 1, intitulée Number Ones. La compilation contient également une nouvelle chanson, One More Chance, composée par R. Kelly[83]. Le disque se vend à 6 millions d'exemplaires dans le monde durant sa promotion[84],[85]. Le 16 novembre 2004, Michael Jackson sort un box set de quatre CD et un DVD, intitulé The Ultimate Collection, retraçant l'ensemble de sa carrière et contenant d'anciens morceaux inédits, des démos, des versions inédites et quelques nouvelles chansons. Cheater, sorti sous forme de CD promo dans quelques pays, sert de façon restreinte à la promotion du coffret, et son clip composé d'extraits du DVD Dangerous Tour est diffusé sur certaines chaînes musicales. Un autre clip est diffusé, Beat It, extrait du même DVD. Ce coffret fut le dernier produit auquel Michael Jackson collabora avec sa maison de disques Sony BMG Music Entertainment et qui mettra fin à leur contrat signé en 1990.
Le 30 juin 2005, Michael quitte les États-Unis pour s'installer au Bahreïn, où il est reçu en tant qu'invité du cheikh Abdullah Bin Hamad Bin Isa Al-Khalifa, fils du roi[86]. Le 19 juillet 2005, une nouvelle compilation The Essential Michael Jackson sort, ainsi qu'un DVD contenant le concert de Bucarest du Dangerous World Tour. Le CD compilation et le DVD se vendent très bien (respectivement no 1 en France avec plus de 350 000 exemplaires vendus et no 1 des ventes de DVD musicaux en France).
Le 18 avril 2006, il quitte le label Epic Records (et donc sa maison de disques Sony BMG), sous lequel il a produit tous ses albums solo depuis Off The Wall en 1979, et signe un contrat avec l'Anglais Guy Holmes, PDG du label indépendant 2 Seas Records. Le contrat, rompu en septembre 2006, prévoyait la production d'au moins un nouvel album dont la sortie était prévue pour fin 2007[87]. En novembre 2006, Michael Jackson se rend à Londres afin de visiter les bureaux du Livre Guinness des records. Il reçoit à cette occasion un prix pour avoir battu huit records dont celui de « Premier artiste à avoir gagné plus de cent millions de dollars en un an », « Premier artiste à avoir vendu plus de cent millions de disques en dehors des États-Unis » ou encore « Meilleur artiste de tous les temps »[88],[89]. Michael Jackson est également présent aux World Music Awards pour y recevoir le Diamond Award, récompense réservée aux artistes ayant vendu plus de 100 millions d'albums[90].
De Thriller 25, au grand retour prévu sur scène (2007–2009)
À l'occasion des 25 ans de la sortie de l'album Thriller, Michael Jackson sort Thriller 25, le 11 février 2008. Il comprend deux titres inédits, For all time et Gots the hots (uniquement sur la version japonaise du disque), ainsi que des titres originaux remastérisés, et cinq titres remixés ou en featuring avec des artistes comme Akon, Fergie, will.i.am des Black Eyed Peas et Kanye West[91]. Deux singles extraits de Thriller 25, The Girl is Mine 2008 (avec Will.I.Am) et Wanna Be Startin' Somethin' 2008 (avec Akon) sortent simultanément. L'album comprend également un DVD des vidéoclips de Billie Jean, Beat It, Thriller et la prestation de Michael Jackson lors des 25 ans de la Motown. Thriller 25 se classe en première place des ventes dans de nombreux pays européens[92] et en deuxième place aux États-Unis[93]. L'album se vend en tout à plus de cinq millions d'exemplaires[94]. Le 29 août 2008, pour célébrer le cinquantième anniversaire de Michael Jackson, sort King of Pop, une compilation de dix-huit chansons dont la liste a été choisie par des fans[95]. Le disque n'est pas sorti aux États-Unis, mais a été classé parmi les dix meilleures ventes dans de nombreux pays[96]. En décembre 2008, le magazine Rolling Stone le classe au 25e rang des plus grands chanteurs de tous les temps[97].
En janvier 2009, Michael Jackson retourne vivre définitivement aux États-Unis, à Bel Air[98]. Le 5 mars 2009, lors d'une conférence de presse dans l'O2 Arena, il annonce lui-même qu'il entamera ses dernières représentations scéniques, les This is it shows[99]. Jackson précise tout de même que ces shows seront ses derniers, montrant clairement l'utilisation appropriée du nom des concerts This is it (en français « C'est tout » ou « C'est fini. »). Selon Randy Phillips, le président du promoteur de concerts AEG Live, Michael Jackson doit faire des concerts s'étalant sur trois ans et lancer un nouvel album, dans le cadre de son grand retour[100]. Au départ, Michael Jackson ne doit faire que dix concerts à Londres en juillet, mais à l'issue de la prévente, le 12 mars, toutes les places pour quarante-cinq dates sont vendues. Cinq nouvelles dates sont ajoutées le lendemain, pour les ventes générales. Soit un total de cinquante concerts à Londres, s'étalant de juillet à septembre 2009 et de janvier à février 2010. Les représentations doivent démarrer le 8 juillet 2009, mais les quatre premiers concerts sont reportés, les producteurs invoquant un manque de temps « pour créer une expérience de musique live exceptionnelle », le programme de concerts étant par conséquent prévu pour commencer le 13 juillet 2009. This is It est cité comme l'évènement musical de l'année[101].
Après la mort du chanteur, Kenny Ortega réalise un film documentaire également intitulé Michael Jackson's This Is It, montrant entre autres les répétitions de Michael Jackson en préparation de la tournée qui devait se tenir à Londres. Les séquences ont été filmées au Staples Center de Los Angeles. Le film est sorti sur les écrans le 28 octobre 2009. Le 10 août 2009, le juge de la Cour supérieure de Los Angeles a approuvé un accord entre AEG Live, le promoteur de la tournée Michael Jackson's This Is It, et Sony Pictures concernant la succession des droits d'auteur sur les séquences filmées durant sa préparation. Sony Pictures peut donc éditer des centaines d'heures d'images contre 60 millions de dollars pour les droits cinématographiques[102]. Dans une déclaration publiée sur le site web de Jackson, il a été confirmé que les séquences sélectionnées seront en 3D et que le film comprendra une rétrospective de la carrière de Michael Jackson ainsi que des entretiens avec d'anciens amis de la star[103].
Mort (2009)
Le 25 juin 2009, Michael Jackson se trouve dans sa maison d'Holmby Hills, un quartier de Los Angeles, lorsqu'il perd connaissance peu avant midi. Les secours paramédicaux du Los Angeles Fire Department arrivent rapidement sur place[104], où ils constatent que son médecin personnel est déjà en train de procéder à une réanimation cardio-pulmonaire. Transporté au Ronald Reagan UCLA Medical Center, Michael Jackson meurt[105] malgré plus d'une heure de tentatives de réanimation[106]. Sa mort est annoncée officiellement à la presse américaine quelques minutes plus tard par son frère aîné Jermaine Jackson. Une première autopsie médico-légale est pratiquée, puis à la demande de la famille, une deuxième dans un cadre privé quelques jours plus tard, le père de l'artiste ayant des doutes sur les raisons de la mort.
Au fur et à mesure de l'enquête, les accusations se portent toutes sur son médecin personnel, Conrad Murray, criblé de dettes[107], qui lui aurait injecté du propofol[108] et du sédatif lorazépam. Les médecins légistes parlent alors d'« homicide accidentel » lié aux médicaments. Selon l'institut médico-légal, ces deux médicaments seraient à l'origine de la mort du chanteur. Mais l'autopsie aurait révélé la présence d'autres médicaments : midazolam, diazépam, lidocaïne et éphédrine[109]. Le rapport de l'autopsie pratiquée au bureau du médecin légiste de Los Angeles par les docteurs Sathyavagiswaran et Rogers, que s'est procuré l'Associated Press, fait apparaître que Michael Jackson était en bonne santé. Il souffrait d'arthrite au bas de la colonne vertébrale et dans les mains et d'une inflammation des poumons, ce qui est assez courant chez les quinquagénaires. Son cœur, ses reins et ses autres organes étaient en bon état et son poids n'avait rien d'anormal[110].
Le 21 novembre 2009, la police de Los Angeles informe la presse de nouvelles informations prouvant la culpabilité du docteur Murray dans la mort du chanteur[111].
Funérailles
Le 2 juillet 2009, la direction du Staples Center, à Los Angeles, annonce la tenue d'une cérémonie d'hommage, dont les dix-sept mille billets d'accès seront attribués aux demandeurs par tirage au sort. Le lendemain, un million six cent mille personnes auraient participé au tirage au sort qui aurait été effectué par l'huissier Gerard Tillobat, ce qui fait de Michael Jackson la célébrité défunte dont l'hommage a rassemblé le plus de personnes dans le monde[112]. C'est à Ken Ehrlich, le producteur des Grammy Awards, qu'est confiée l'organisation de la cérémonie. AEG, propriétaire du Staples Center ainsi que des droits sur la tournée de Michael Jackson, a autorisé sa retransmission gratuite en mondovision.
Lors de la cérémonie, la ville de Los Angeles était sous haute sécurité, les quartiers autour du Staples Center étaient bouclés et plus de mille quatre cents policiers étaient placés en renfort pour l'occasion, le tout pour un budget de sécurité estimé à plus de quatre millions de dollars pour la ville[113].
Le 7 juillet 2009, un service funèbre privé se tient à huis clos au Forest Lawn Memorial Hollywood Hills à côté de Burbank. Le même jour, ses funérailles publiques ont lieu au Staples Center de Los Angeles, en Californie. Retransmises en direct et en mondovision, elles auraient été suivies par un milliard de téléspectateurs[114]. En France, la cérémonie est diffusée en même temps sur trois des six chaînes hertziennes : TF1, France 2 et M6 ainsi que plusieurs chaines de la TNT (BFM TV, I-Télé) du câble et du satellite, un événement rare pour une personnalité civile. De nombreux artistes, figures politiques et les proches de Michael Jackson se sont succédé durant deux heures et demie sur la scène, lui rendant de vibrants hommages à proximité de son cercueil exposé. À l'issue de la cérémonie, la fille de Michael Jackson, Paris, est apparue pour la première fois à visage découvert.
Michael Jackson est enterré le 3 septembre 2009[115] sur la terrasse du grand mausolée du Forest Lawn Memorial Park de Glendale au nord de Los Angeles.
Hommage planétaire
À l'annonce de sa mort, de nombreuses personnes se sont rassemblées spontanément pour lui rendre hommage et les membres de la Chambre des représentants des États-Unis ont observé une minute de silence en son honneur[116]. La vague d'émotion qui a suivi sa mort a également provoqué un phénomène de média sans précédent, notamment au travers de l'audience mesurée par Akamai, qui a fait état d'une progression de la consultation des sites d'information de plus de 50 %[117]. « Sur Facebook, le nombre de statuts à la minute s'est envolé. [...] La fiabilité des sites d'information est tombée de 100 % à 86 %, alors que le temps pour afficher les pages d'accueil doublait [...]. Google, submergé de requêtes « michael jackson », a d'abord cru à une attaque de spammeurs. Vendredi 26 juin, le sujet était toujours qualifié de « volcanique », le plus haut niveau d'intérêt dans l'échelle de Google[117]. » De plus, du jour au lendemain, l'écoute des musiques de Michael Jackson sur un site de musique, musicMe, a augmenté de 949 %[118]. Durant les semaines suivantes, les ventes de disques de la star atteignent un pic inattendu induisant une rupture de stock parmi les plus grandes chaînes de ventes[réf. souhaitée]. Parallèlement, les principaux classements musicaux de ses albums et singles sont relancés et atteignent une nouvelle fois le premier rang au hit-parade. Certains singles dépassent même les statistiques établies lors de leur sortie officielle comme ce fut le cas par exemple pour Will You Be There au Swiss Singles Chart.
Sept semaines après sa mort, plus d’un million et demi d’albums de Michael Jackson ont été vendus en France et plus de dix-huit millions dans le monde entier[119],[120],[121]. Un de ses gants blancs couvert de brillants est vendu aux enchères et a été acquis par le Hard-Rock Hotel de Las Vegas pour un montant de 49 000 $[122]. Un autre de ses gants, qu'il avait acheté trente dollars et qu'il portait en 1983 lors de la cérémonie des vingt-cinq ans de la Motown, au cours de laquelle il interprétait Billie Jean en exécutant pour la première fois son moonwalk, a été vendu aux enchères pour la somme de 325 000 $ à un homme d'affaires chinois.
De nombreux artistes de milieux différents rendent hommage au « Roi de la pop » :
Madonna, lors de ses concerts du Sticky & Sweet Tour 2009, fait danser un sosie de Michael Jackson sur la musique de Billie Jean et de Wanna Be Starting Somethin' et demande à son public de se lever pour « un des plus grands artistes de tous les temps ». Plus tard dans l'année, Madonna prononcera un discours à sa mémoire en ouverture de la cérémonie des MTV VMA 2009[123],[124].- Dans son concert au Stade de France, en aout 2009, en France, Seine St Denis, Coldplay demande à l'ensemble des personnes du stade d'allumer leur portable et de les tourner vers la pelouse pour mimer les dalles qui s'éclairent dans Billie Jean, puis, se déplaçant sur une scène déportée au milieu de la foule, Chris Martin, le leader du groupe, chante seul avec sa guitare une version de Billie Jean.
- Lors de cette même cérémonie, Janet Jackson reprend la chanson Scream, qu'elle chantait en duo avec son frère en 1995[125]. Elle reprend également, durant sa tournée mondiale, Up Close and Personal 2011, la chanson Scream, et met des photos d'elle et Michael enfant sur les écrans durant la chanson Together Again.
Britney Spears, durant sa tournée mondiale Circus en 2009, dit un mot pour Michael avant sa chanson Everytime[126]. Durant l'intro destinée au danseur, une danseuse danse sur Don't Stop 'Til You Get Enough.
Beyoncé reprend I Can't Help durant son concert à Philadelphie, et lui dédie sa chanson Halo, tout au long de sa tournée mondiale[127].- De mars 2011 à janvier 2012, Céline Dion inclut un medley hommage à Michael dans son spectacle résidentiel au Colosseum du Caesars Palace, à Las Vegas. Elle y interprète Ben, Man In The Mirror et I just Can't Stop Loving You. La chanteuse canadienne parle également de son admiration pour Michael Jackson et de l'influence qu'il a eu sur sa carrière[128].
Jamie Foxx lui rend hommage sur la scène des BET Awards, fin juin 2009[129].
Stevie Wonder, lui rend un vibrant hommage lors de sa tournée en reprenant des chansons de la période Motown, comme Never Can Say Good Bye[130].
P.Diddy, Usher, Chris Brown, The Game, Boyz II Men, Mario Winans se réunissent pour enregistrer Better on the Other Side[131].- Le rappeur 50 Cent enregistre le titre Where You Are[132].
Robbie Williams écrit une chanson inspirée par la disparition de Michael Jackson sur son dernier album[133].- Le chanteur Akon, qui avait chanté sur son album Thriller 25, enregistre le titre Cry Out of Joy[134].
Bono, le chanteur du groupe U2 chante Wanna Be Startin' Somethin', et d'autres chansons du «Roi de la pop» à plusieurs reprises sur scène durant les semaines suivant sa mort[135]. Il ajoute alors "What a waste !" (Quelle perte !)
Tracy Chapman interprète I'll Be There lors de son concert à Lille, en France, le lendemain de la mort de l'artiste.- Deux hommages sont rendus à Michael Jackson les 22 et 23 août 2009 à Montréal, au Québec. Après la cérémonie de remise des Jupiters de l'International de feux, le tableau pyrotechnique d'une dizaine de minutes regroupera onze grands succès de Jackson. Le parc a finalement décidé d'en faire un thème et, pour compléter l'hommage, on a prévu une soirée de danse à ciel ouvert, où l'on aura mis l'accent sur la musique des années 1980, dont les succès de Michael Jackson.
Miley Cyrus, lors des Teen Choice Awards 2009, chante une version modifiée de sa nouvelle chanson Party in the USA en hommage à Michael Jackson[136].
R. Kelly écrit une chanson pour Michael Jackson, qu'il interpréta lors d'un concert au Nokia Theater de Los Angeles à la suite d'un discours[137].
Céline Dion, Usher, Jennifer Hudson, Carrie Underwood et Smokey Robinson reprennent Earth Song lors des Grammy Awards 2010[138].
Mylène Farmer, lors de ses concerts au stade de France en 2009, rend hommage en laissant ses danseurs interpréter des pas de danse de Michael Jackson lors d'un interlude intitulé Outro Haka Je m'ennuie[139],[140].- En 2012, l'album Unity: The Latin Tribute to the King of Pop est en préparation avec des grands noms de la musique latine et de la salsa tels que Michael Stuart, Tito Nieves, India, Obie Bermúdez, Jennifer Peña, Jan Rodríguez (le frère de Luis Fonsi) et Kevin Ceballo[141].
Demi Lovato, lors de son Demi World Tour, rend hommage à Michael Jackson en interprétant Thriller lors de plusieurs concerts.
Style artistique et influences
Musique
Bien qu'il soit considéré comme le « roi de la pop », Michael Jackson s'est attaqué à plusieurs styles musicaux. D'un registre disco-funk dans Off The Wall, il est passé à un style mélangeant funk, hard rock (Beat It), ballade, soul (Thriller[142]) jusqu'au R'n'B dans ses derniers albums.
L’identité sonore de Michael Jackson, outre ses composants mélodiques et rythmiques, est construite de façon audible et tangible sur un phénomène de physicalité qui fait la part belle au bruitisme buccal, guttural, respiratoire ou corporel d’un chanteur qui danse même lorsqu'il est en studio[143]. À ses débuts, le jeune Michael Jackson doit sa technique vocale en grande partie à Diana Ross. En octobre 1969, il est décidé que Michael habiterait chez Diana Ross. Il lui arrivait souvent de l'observer en train de répéter. Il confessera plus tard : « C'était elle que j'étudiais, sa façon de bouger, sa façon de chanter, sa façon d'être, tout simplement. Et après, je lui disais, « Je veux être exactement comme toi, Diana. » »[144] Mais Michael doit surtout à Diana Ross ses ooohs. À ses débuts, Michael Jackson ponctuait presque toujours ses vers de ooohs. Pas un long oooh, mais plutôt une exclamation soudaine. Diana Ross usait de cet effet sur beaucoup des chansons enregistrées avec les Supremes, et le jeune Michael était ravi de se l'approprier[145].
Danse
Outre sa musique, Michael Jackson a également innové par ses talents de danseur, devenant l'icône de la danse à illusion. Le moonwalk, exécuté pour la première fois sur NBC le 26 mai 1983 sur le titre Billie Jean, deviendra au cours du temps sa signature[146]. Outre le moonwalk, Michael Jackson pratiquait également sur scène des pas de danses tels que le sidewalk, l'airwalk, le turnwalk et plus particulièrement le lean (ou anti-gravity lean), un pas de danse particulier qui consiste à se pencher en avant de 45° par prestidigitation[147] et pouvoir se relever sans difficulté, montré pour la première fois par Jackson et ses danseurs dans le clip de Smooth Criminal[148]. Il a également popularisé le robot dance, en particulier sur le titre Dancing Machine, alors qu'il était encore membre des Jackson 5[146].
Scène
Pionnier dans son style musical et dans son style de danse, Michael Jackson a également fait impression sur scène, particulièrement au travers de ses tournées, qui, pour l'époque, furent, les unes après les autres, impressionnantes en termes de moyens mis en place, d'effets pyrotechniques et de chorégraphies musicales. Si, en 1987, la tournée du Bad World Tour fut la plus grande tournée solo d'un artiste dans une carrière musicale[149], elle ne fut dépassée que par le HIStory World Tour, en 1997[150]. Cette dernière mobilisait pas moins de 160 personnes à temps plein ainsi que trois scènes différentes permettant d'enchaîner les concerts. Pour chacune des scènes, sept camions d'un total de 200 tonnes étaient nécessaires, auxquels s'ajoutaient vingt-deux camions pour le matériel technique, ce qui représente quarante-trois camions au total[réf. souhaitée], un convoi à l'image du gigantisme de cette tournée.
Ce qui caractérisait les spectacles de Michael Jackson lors de ses tournées est notamment son entrée sur scène. Si lors du Bad World Tour il apparaît dans un nuage de fumée, les effets sont beaucoup plus recherchés pour ses tournées suivantes. Lors du Dangerous World Tour il est éjecté au travers de la scène par une trappe restant par la suite plusieurs minutes sans bouger, tandis que dans le HIStory World Tour il apparaît au travers d'une fusée futuriste. Michael Jackson participa très tôt aux tournées avec ses frères au sein des Jackson 5. Leur première tournée fut en 1970 et la dernière, le Victory Tour, en 1984.
En 1987, Michael Jackson commence son Bad World Tour, sa première tournée mondiale en tant qu'artiste solo. En 1992, il lance le Dangerous World Tour, dont certains concerts de la fin sont annulés à la suite d'une plainte déposée par un adolescent en 1993 pour attouchements sexuels ainsi qu'en raison de l'état de santé de Michael Jackson. Le HIStory World Tour, dernière tournée de Michael Jackson, s'est déroulée du 7 septembre 1996 au 15 octobre 1997. Michael Jackson a donné 82 concerts dans 58 villes de 35 pays, devant plus de 4,5 millions de spectateurs[151]. Les deux derniers concerts de Michael Jackson, Michael Jackson: 30th Anniversary Special, sont donnés au Madison Square Garden de New York, les 7 et 10 septembre 2001, pour célébrer ses trente ans de carrière solo, réunissant des dizaines de stars (dont Britney Spears, Usher, Whitney Houston, N'Sync, Liza Minnelli, Gloria Estefan et James Ingram...). Les Jackson Five se sont reformés exceptionnellement après dix-sept ans, le temps d'un medley. Malgré le prix très élevé des billets, ces deux concerts restent ceux qui se sont vendus le plus rapidement dans l'histoire de la musique, à savoir quasi instantanément. Michael organise un concert caritatif le 21 septembre 2001 qui a pour but de récolter des fonds pour venir en aide aux familles des victimes des attentats du 11 septembre, il écrira même une chanson, What More Can I Give. Michael donnera son tout dernier concert le 24 avril 2002 à l'Apollo Theater de New-York[réf. nécessaire].
En 2009, l'artiste avait prévu son grand et dernier retour en lançant This is it (« C'est ça », ou encore « C'est tout », « C'est fini »), une série de dix puis finalement cinquante concerts à Londres. Michael Jackson devait assurer des concerts s'étalant sur trois ans et partir en tournée mondiale. Il meurt quelques jours avant le début de la tournée, déjà repoussée une première fois à cause de problèmes techniques et matériels[152].
Vidéoclips
Michael Jackson est reconnu comme le précurseur du clip vidéo au format de mini-film servant à la promotion, qui a transformé le monde de la musique pop[153]. En effet, pour la première fois avec Thriller, réalisé par John Landis, un scénario construit apparaît dans un clip vidéo coûtant plus de 500 000 $. Sa durée inhabituelle lors de sa sortie en 1983 (14 minutes précédées de 45 minutes de son making-of, également procédé innovant) et sa chorégraphie ont fait son succès, tout comme celui de la chaîne américaine MTV. Il est d'ailleurs le premier chanteur afro-américain diffusé sur cette chaîne[153]. Mais Thriller n'est pas la première vidéo dans laquelle il s'implique. En effet, le clip de Can you feel it (une chanson des Jacksons) est inspiré de Rencontres du troisième type et imaginé par l'artiste lui-même.
Parmi ses clips les plus célèbres figurent Billie Jean, Beat it, Thriller, Bad (réalisé par Martin Scorcese), The Way You Make Me Feel, Smooth Criminal, Black or White dans lequel il innove en introduisant le procédé de morphing à un niveau jamais vu auparavant[154], Ghosts, Remember the Time, Jam, ou encore Scream estimé comme le clip le plus cher jamais réalisé (7 millions de dollars américains, devant le deuxième plus cher à « seulement » 2,7 millions). Quatre de ses clips sont parmi les quinze plus chers vidéoclips de l'histoire (à plus de 1 million de dollars américains)[155].
Vie privée et controverses
Vie amoureuse et paternité
Au début de sa carrière, Michael Jackson aurait demandé la main de l'actrice Brooke Shields, qui aurait décliné l'offre[réf. à confirmer][156]. Sa première relation notable fut, selon lui, avec l'actrice Tatum O'Neal. Mais il ne s'estimait « pas prêt à assumer la relation que [la jeune femme] souhaitait », et ils se séparèrent en 1979[157]. Il aurait eu également une relation avec la danseuse Tatiana Thumbtzen, au cours du Bad World Tour[réf. nécessaire], avant qu'elle ne soit renvoyée par les producteurs pour avoir embrassé Michael sur scène.
Premier mariage
Le 26 mai 1994, Michael Jackson se marie avec la fille d'Elvis Presley, Lisa-Marie Presley, au cours d'une cérémonie privée en République dominicaine[158]. Ils s'étaient rencontrés pour la première fois en 1975 lors d'une représentation à Las Vegas[159]. Ils se rencontrent de nouveau en 1993 lors d'un dîner organisé par l'artiste Brett Livingston-Stone à son domicile et ils étaient depuis restés en contact par téléphone. Lisa-Marie est un soutien affectif important[160] et se préoccupe de la santé de Jackson pendant la période où de fausses accusations sont portées contre lui[160]. Elle expliquera : « Je pense qu’il n’a rien fait de mal et qu'il a été accusé à tort et oui, j'ai commencé à tomber amoureuse de lui. Je tenais à le sauver. Je sentais que je pouvais le faire. »[161]. Elle pourrait possiblement avoir persuadé son amoureux de régler à l'amiable les différends liés aux allégations, comme les assurances de Jackson le réclamaient également[160]. Vers l’automne 1993, par téléphone, Jackson propose à Lisa Marie de se marier, disant : « Si je te demandais de te marier avec moi, serais-tu d’accord ? »[160].
Ils n'annoncent officiellement le mariage que le 1er août 1994[158]. À l'époque, de nombreux médias émettent l'hypothèse que ce mariage n'est qu'une manœuvre organisée par Michael Jackson afin de détourner l'attention de ses problèmes judiciaires et de redorer son image auprès du public, ou encore qu'il s'agit d'une manigance de Lisa-Marie Presley afin d'extorquer de l'argent à son époux pour l'Église de scientologie, ce que tous deux réfutent[162],[163]. Le 6 décembre 1995, sous l'effet conjugué de la fatigue et d'un virus hivernal, Michael s'effondre sur la scène du Beacon Theatre, lors de la préparation du concert One Night Only. Transporté d'urgence à l'hôpital, les médecins le trouvent dans un état de déshydratation aiguë et de grande faiblesse. Le lendemain du malaise, Lisa-Marie rend visite à son mari à l'hôpital, où aurait possiblement éclaté une dispute conjugale. Le 18 janvier 1996, Lisa dépose une demande de divorce, pour cause de « différences irréconciliables »[164]. Le divorce sera prononcé le 20 août 1996.
En 1995, le couple apparaît à demi nu dans le clip You are not alone s’embrassant et se câlinant, l’un des rares moments où leur affection a pu être observée par l’opinion publique. Ils s’expliquent à ce sujet dans un prime time présenté par Diane Sawyer où ils affirment être un couple parfaitement normal et sexuellement actif. Au mois d'octobre 2010, Lisa-Marie accorde une entrevue à Oprah Winfrey, où elle martèle ces mêmes affirmations, en plus de réitérer que Jackson a subi de fausses accusations par le passé. Elle indique également avoir poursuivi sa relation amoureuse avec Michael Jackson, et ce jusqu'en 2000, après quoi ils ont maintenu une amitié proche ; cette affirmation est confirmée par le principal biographe de la star, J. Randy Taraborrelli.
Deuxième mariage
Michael Jackson a rencontré Debbie Rowe lorsqu'il a été diagnostiqué de la maladie du vitiligo en 1981, elle était l'infirmière de son dermatologue Arnold Klein. Debbie annonce en 1996 être enceinte du chanteur ; ils s'épouseront dans une cérémonie civile le 14 novembre 1996 seulement deux heures avant le début de la tournée mondiale du HIStory World Tour qui débuta les 14 et 16 novembre en Australie, dans sa suite présidentielle de l'hôtel Sheraton On The Park à Sydney d'où elle est originaire par sa mère.
Ils ont un premier fils, Prince Michael Junior, né le 13 février 1997, et une fille, Paris-Michael, née le 3 avril 1998. Ils divorcent à l'amiable le 8 octobre 1999[165]. Debbie Rowe déclarera laisser en « cadeau » (en réclamant quelques millions de dollars) les deux enfants à la garde exclusive de Michael Jackson, abandonnant ses droits parentaux. En décembre 2005, ayant changé d'avis, elle saisit un tribunal familial pour reprendre ses droits parentaux, son ex-mari lui ayant refusé des droits de visite. Depuis, Rowe a définitivement abandonné ses droits parentaux moyennant une somme d'argent non dévoilée officiellement.
Paternité
Avec Deborah Rowe, Michael Jackson a eu durant leurs trois années de mariages deux enfants : Michael Joseph Junior dit Prince[166], né le 13 février 1997 à Los Angeles, et Paris-Michael Katherine, née le 3 avril 1998 à Los Angeles. Le 21 février 2002, Jackson a un autre fils, Prince Michael II, plus souvent appelé « Blanket », conçu par insémination artificielle et le recours à une mère porteuse dont l'identité est restée confidentielle[167]. Au mois de novembre 2002, le chanteur se rend à Berlin pour y recevoir une récompense. Il réside à l'hôtel Adlon devant lequel de nombreux admirateurs se rassemblent. Afin de leur présenter son fils depuis le balcon de sa chambre, Michael Jackson le suspend quelques secondes au-dessus du vide, ce qui déclenche de vives polémiques dans la presse[168]. Quelques jours plus tard, après la diffusion d'images de l'incident, il déclare que c'était une « terrible erreur » et présente ses excuses dans un communiqué écrit[169]. Dans le reportage Living with Michael Jackson en février 2003, il commente l'incident en déclarant avoir tenu fermement l'enfant, qu'il ne l'aurait pas mis volontairement en danger et que les médias avaient eu tort de le décréter irresponsable.
Lors de leurs apparitions publiques, les visages de Prince, Paris et « Blanket » sont dissimulés sous des masques pour enfants ou des voiles afin de préserver leur identité. Debbie Rowe déclara que c'était son idée à cause des nombreuses menaces de mort anonymes qu'ils recevaient et de possibles tentatives d'enlèvement[réf. nécessaire]. Le 3 août 2009, un peu plus d'un mois après la mort du chanteur, la justice américaine décide d'accorder la garde définitive de ses enfants à sa mère, Katherine. Ainsi la justice respecte le testament du défunt, qui voulait que leur grand-mère les élevât[170].
État de santé et apparence
Depuis le milieu des années 1980, la question de la modification physique du visage de Michael Jackson fait la une des journaux de la presse populaire. On raconte qu'il se fait blanchir la peau, ce qu'il démentira longtemps, pour finalement le reconnaître, en 1993, dans une entrevue avec Oprah Winfrey : au milieu des années 1980, ont été diagnostiqués sur lui à la fois un vitiligo (dépigmentation de la peau)[171] et un lupus (inflammation de la peau). Le rapport d'autopsie de 2009 confirme d’ailleurs qu’il souffrait bien d'un vitiligo depuis plus de 20 ans[172]. Il semble que Michael Jackson ait souffert de son image physique (il en témoigne dans Living with Michael Jackson) notamment en raison de son nez et de l’acné très sévère qu'il a connu dans son adolescence. Ce conflit avec sa propre image, associé à une exposition médiatique précoce, est sans doute ce qui a motivé ces nombreuses opérations de chirurgie esthétique[réf. nécessaire].
En 1998, Steven Hoefflin, chirurgien esthétique et médecin personnel du chanteur depuis la fin des années 1970, pratique une dernière rhinoplastie, et le met en garde contre toute intervention supplémentaire. Malgré tout, Michael Jackson en subira une nouvelle début 2001. Le 14 novembre 2002, lors d'un procès l'opposant au producteur allemand Marcel Avram, le chanteur apparaît avec le nez recouvert d'un pansement, ce qui amène Hoefflin à publier un communiqué de presse insistant bien sur le fait qu'il n'aurait plus pratiqué d'intervention sur Jackson depuis 1998[173]. Concernant sa couleur de peau, devenue inégale par le vitiligo, il est probable que Michael Jackson ait été obligé d'uniformiser son teint avec une crème à base d'hydroquinone pour éliminer les quelques zones pigmentées restantes ; en effet, Arnold Klein, son dermatologue de 1984 à sa mort, affirme lui avoir recommandé de se débarrasser des dernières régions plus foncées restantes : « Je l'ai uniformisé blanc parce qu'il était malade. »[171]
Le rapport d'autopsie que s'est procuré l'Associated Press révèle que, outre le vitiligo, l'artiste avait des tatouages permanents : autour des yeux, des lèvres et les sourcils. Le devant de son crâne était aussi tatoué, pour camoufler un début de calvitie, qu'il cachait sous une perruque. Son corps comportait aussi des cicatrices, la plupart dues à la chirurgie esthétique et situées derrière les oreilles, sur le côté de chaque narine et à la base du cou[110].
Situation financière
Dans les années 1980 et 1990, les revenus annuels de Michael Jackson ont été estimés à 50 millions de dollars et en 2003, la somme totale gagnée au cours de sa carrière a été évaluée à 2 milliards de dollars[174]. Une grande partie de cette fortune repose cependant sur la part qu'il possède dans le catalogue de Sony/ATV Music Publishing qui contient plus de quatre mille chansons. En août 1985, il s'était porté acquéreur, pour 47,5 millions de dollars, de ce catalogue qui contient des chansons des Beatles, d'Elvis Presley ainsi que ses propres chansons[175]. En 1995, Michael Jackson vend la moitié de ses part à Sony pour 90 millions de dollars. En 2006, ce catalogue, qui génère 80 millions de dollars par an, a été estimé à un milliard de dollars[176]. En 2016, la société de gestion du patrimoine de Michael Jackson vend la moitié des parts du catalogue Sony/ATV Music Publishing à Sony (qui en devient désormais propriétaire à 100%) pour 750 millions de dollars[177].
À la suite du procès de 2005 pour une accusation d'abus sexuel sur mineur, Michael Jackson aurait eu un soutien financier par le cheikh Abdullah Bin Hamad Bin Isa Al-Khalifa, deuxième fils du roi de Bahreïn, prenant notamment à son compte les frais de justice, soit 2,2 millions de dollars (1,8 million d'euros). Par la suite, le prince aurait avancé 7 millions de dollars, en échange de l'engagement du chanteur à enregistrer des disques, à écrire une autobiographie et à jouer dans une comédie musicale. L'entreprise de Jackson ayant contesté cette entente, le cheikh réclamera devant la Haute Cour de Justice à Londres le remboursement de la somme. Le 23 novembre, un accord à l'amiable est conclu entre les deux parties[86]. En 2007, la fortune de Michael était estimée à 236,6 millions de dollars, soit 168,25 millions d'euros, selon une déclaration de l'Associated Press. Des journalistes estiment ses dettes à plus de 300 millions de dollars. À cette époque, le ranch de Neverland était estimé à 33 millions de dollars. Michael possédait pour 20 millions de dollars d'antiquités, voitures, pièces de collections et autres biens[178]. Après avoir failli vendre Neverland aux enchères, le 19 mars 2008, pour couvrir une dette de 24,5 millions de dollars, le fonds d'investissement américain Colony Capital a levé l'hypothèque. Le ranch a finalement été vendu pour 35 millions de dollars au début de novembre 2008 et a repris son nom d'origine Sycamore Valley Ranch[179].
Malgré son immense fortune, Michael Jackson aurait, dit-on, emprunté plus de 200 millions de dollars afin de soutenir son train de vie personnel, que certains journalistes estimaient à 30 millions de dollars par an[180]. Il aurait principalement emprunté cet argent à Sony et a utilisé comme gage les 50 % de Sony/ATV Music Publishing qu'il possédait encore. En 2009, son testament provoque la surprise et révèle plutôt une situation financière avantageuse : son patrimoine personnel est estimé à 500 millions de dollars à l'époque de sa rédaction, mais vaudrait désormais un milliard de dollars, notamment grâce aux droits détenus sur le catalogue musical Sony/ATV Music Publishing[181].
À la suite de sa mort, les deux gérants de l'empire financier de Michael Jackson ont signé en deux mois pour plus de 80 millions de dollars d'accords commerciaux. Cent millions de dollars de revenus supplémentaires sont attendus avant la fin de 2009. Un contrat de 15 millions de dollars a été conclu avec Universal pour la commercialisation de produits dérivés et l'exploitation du ranch de Neverland serait à l'étude[182]. En mars 2010, les héritiers de Jackson parviennent à un accord avec Sony Music : un contrat de 250 millions de dollars, ce qui représente un record absolu pour un artiste disparu. Cette somme permet à ses héritiers de régler les dettes et de relancer l'empire érigé par la superstar[183],[184]. Le 21 avril 2010, le monde apprend qu'une entente est conclue entre la succession de Michael Jackson et le Cirque du Soleil, afin de préparer un spectacle hommage en tournée, ainsi qu'un spectacle permanent à Las Vegas en 2012. L'immense production de 80 millions de dollars sera la plus élaborée et dispendieuse de toute l'histoire du Cirque. MGM Mirage prévoit aussi une boîte de nuit à Las Vegas aux couleurs du Roi de la Pop[185].
En juin 2010, Billboard estime que Michael Jackson a généré au moins un milliard de dollars de revenus dans l'année suivant son décès[186].
Fin 2010, selon un classement établi par le magazine Forbes, Michael Jackson serait la personnalité décédée la plus rentable, générant pas moins de 275 millions de dollars de revenus depuis sa mort[187]. Il dépasse ainsi Elvis Presley, qui arrive deuxième avec 60 millions de dollars générés par an, suivi par l'auteur J. R. R. Tolkien qui continue de générer pas moins de 50 millions de dollars[187].
Poursuites judiciaires
Sans cesse à la recherche d'une enfance qu'il n'a jamais vraiment connue, ce dont témoigne sa chanson Childhood, Michael Jackson, victime du syndrome de Peter Pan, s'est progressivement construit un univers onirique au sein de son Ranch de Neverland. Sa proximité avec les enfants a fait naître des rumeurs et donné lieu à deux accusations d'abus sexuel sur mineur. L'une n'a pas eu de suite judiciaire faute de preuves et témoignages corroboratifs, et l'autre a abouti à un procès, au terme duquel Michael Jackson a été acquitté. Les deux accusations ont été déposées quelques mois seulement après la diffusion des deux principaux entretiens télévisés auxquels l'artiste a participé, respectivement l'Oprah Winfrey Show (10 février 1993) et Living with Michael Jackson (diffusé le 3 février 2003).
Affaire Chandler
Le 17 août 1993, il est accusé d'abus sexuel sur mineur par un enfant de treize ans nommé Jordan Chandler[188]. Michael Jackson et la famille Chandler s'étaient rencontrés en mai 1992 et une forte amitié s'était développée entre la star et l'enfant. En février 1993, Michael invite Jordan et sa famille à passer un week-end au ranch de Neverland et dans les mois qui suivent, Jordan, sa demi-sœur et sa mère accompagnent Michael Jackson dans de nombreux déplacements (notamment à Monaco pour les World Music Awards en mai 1993). Cette complicité avec Jordan rend Evan, son père biologique, jaloux et colérique, et celui-ci n'hésitera pas à demander voitures, voyages, et même des travaux d'extension pour sa maison au frais de la star[réf. nécessaire]. Après avoir appris que Sony et Jackson avaient conclu une entente de 40 millions de dollars pour d'éventuelles productions cinématographiques, Evan demande à Jackson 20 millions pour pouvoir financer ses scénarios de films, ce que la star refuse. Evan prétendra peu après que son fils Jordan, sous l'effet d'un puissant sédatif, lui aurait avoué que Michael aurait pratiqué des attouchements sexuels sur lui. Evan exige alors de Michael Jackson qu'il paye 20 millions de dollars, ou il portera l'affaire devant les tribunaux. Jackson refuse et ses avocats prétendent que toutes ces accusations ne sont qu'une tentative d'extorsion de fonds[189]. Quelques jours plus tard, l'affaire prend encore plus d'ampleur lorsque Jordan affirme à un psychiatre que lui et Michael Jackson s'étaient embrassés, masturbés et avaient eu des rapports bucco-génitaux[190],[189].
Le père, Evan Chandler, porte plainte au civil le 14 septembre 1993[189]. Une enquête officielle est alors ouverte et la mère de Jordan affirme de manière catégorique que rien dans le comportement de Michael Jackson n'est à reprocher[191]. Des fouilles sont organisées au ranch de Neverland et enfants, amis et membres de la famille Jackson démentent que Michael soit pédophile. Michael acceptera que ses parties génitales soient photographiées aux fins de l'enquête, et la description de Jordan ne sera pas compatible. Jordan aurait notamment affirmé que Michael était circoncis, alors qu'il ne l'était pas[192].
À la suite du stress dû à ces accusations, Michael Jackson aurait augmenté la prise des anti-douleurs qu'il consommait déjà, à la suite de ses brûlures aux deuxième et troisième degré, lors du tournage de la publicité de Pepsi-Cola : du Valium, du Xanax et de l'Ativan, auxquels il devient dépendant à l'automne 1993[193]. Sa santé s'est détériorée à un tel point qu'il doit annuler quelques spectacles à la fin de sa tournée Dangerous World Tour pour faire une cure de désintoxication pendant quelques semaines[194]. Avec le stress, il cesse également de s'alimenter normalement et a commencé à perdre du poids. Face à cette santé déclinante, ses amis et les avocats qui s'occupent de sa défense et de ses finances lui conseillent de gérer les accusations en dehors des tribunaux, estimant qu'un long procès serait dommageable pour son image et ses revenus. À cause de ces accusations, il stoppe sa tournée Dangerous World Tour en novembre et Pepsi-Cola confirme le non-renouvellement du contrat publicitaire qui lie la multinationale au chanteur. Son image publique se dégrade encore plus lorsque sa sœur aînée, LaToya, annonce qu'elle a des doutes sur l'innocence de son frère, avant de retirer ses déclarations[195].
Au cours des premières audiences, Jordan aurait donné une version de sa description des parties génitales de Michael Jackson, et celui-ci accepte une fouille corporelle et une prise de photos de 25 minutes, réalisée dans son ranch, afin de vérifier si la description donnée par Chandler est fondée[196],[189]. Michael fait alors une déclaration publique où il proclame son innocence et critique les médias pour ce qu'il perçoit comme un parti-pris contre lui[197]. Selon Michael Jackson et Lisa Marie Presley interviewés par Diane Sawyer en 1995, les photos, confrontées aux descriptions de l'enfant, ne correspondaient finalement pas[198].
Le 25 janvier 1994, la famille Chandler et l'équipe de Michael Jackson signent un accord dont le montant, gardé secret, est estimé entre 15 et 25 millions de dollars, pour faire retirer la plainte. Cette transaction met fin à la plainte au civil[199]. Le 22 septembre 1994, après avoir interrogé de nombreux témoins, la justice constate l'absence de preuves et le manque de témoignages pouvant corroborer les accusations (Jordan Chandler ayant en outre refusé de témoigner) et clôt cette enquête criminelle qui aurait de toute évidence abouti à un non-lieu[199][réf. à confirmer].
Peu de temps après la mort du chanteur en juin 2009, Jordan Chandler avoue avoir menti sur ses accusations portées en 1993[200]. Evan Chandler, le père de Jordan, se donne la mort, le 5 novembre 2009, en se tirant une balle dans la tête. On ne connaît pas le motif de ce suicide, qui semble être en rapport avec les récents aveux de son fils[201].
Affaire Arvizo
Michael Jackson apparaît dans un entretien, filmé en 2002, mais diffusé le 3 février 2003 sur la chaîne de télévision britannique ITV Granada, Living With Michael Jackson, dans lequel il parle de son enfance, de sa jeunesse et de sa vie privée. Au cours du dialogue avec le journaliste Martin Bashir, et regardé par plus de 14 millions de téléspectateurs[202], il révèle une personnalité décalée et excentrique. On le voit en train de dépenser plus de six millions de dollars dans un magasin à Las Vegas[203]. Il confie également qu'il ne trouve rien de choquant au fait qu'un adulte partage sa chambre avec des enfants[204].
Après la diffusion du reportage, Gavin Arvizo, âgé de 14 ans à l'époque, commence à accuser Jackson d'avoir abusé de lui et de son frère cadet ; il prétend que le chanteur leur a servi du vin, qu'il appelle « jus de Jésus »[205], et qu'à deux reprises, il s'est masturbé en leur présence et leur a montré des sites internet pour adultes[206]. Janet Arvizo, la mère de Gavin, prétend aussi avoir été séquestrée avec ses enfants à Neverland. Le 18 novembre 2003 (jour de la sortie de la compilation Number Ones incluant un nouveau single One More Chance), 70 policiers perquisitionnent Neverland. Un mandat d'arrêt est lancé contre l'artiste, qui se trouve alors à Las Vegas pour tourner un vidéo-clip[207]. Acceptant de se rendre aux forces de l'ordre, deux jours plus tard, Jackson déclare être victime d'une tentative d'extorsion de fonds de la part d'une famille de maîtres-chanteurs. Le procureur chargé de l'enquête, Thomas Sneddon, est le même qui, dix ans auparavant, avait dû classer l'affaire à la suite du retrait de la plainte des Chandler (cf. supra).
Michael Jackson, qui clame son innocence, se voit signifier, le 31 janvier 2005, dix chefs d'inculpation passibles de vingt années de prison[208]. Le procès People vs Jackson s'ouvre à Santa Maria deux ans après les premières investigations et dure cinq mois, jusqu'à la fin mai 2005. La santé de Michael Jackson décline : perdant du poids, il doit même être hospitalisé à deux reprises[209]. Le 13 juin 2005, le jury du tribunal rend son verdict, qui innocente Jackson de tous les chefs d'inculpation[210]. Dans une conférence de presse, le jury a souligné le manque total de preuves, le caractère contradictoire des témoignages présentés par l'accusation et la nature manipulatrice de la mère[211], dont une enquête a démontré qu'elle était une habituée des plaintes calomnieuses, et avait ouvert plusieurs comptes en banque pour récolter de l'argent et escroquer les services sociaux[212].
Lors de ce procès, l'accusation veut faire témoigner le premier accusateur, Jordan Chandler, mais l'avocat de Jackson, Tom Mesereau, rassemble de son côté plusieurs témoins de la tentative d'extorsion et des aveux de Jordan selon lesquels Michael ne l'aurait jamais agressé. Le nom des Chandler a périodiquement fait les manchettes, lorsque Jordan a demandé à être libéré de la garde légale de ses parents, lorsque Evan Chandler a attaqué et blessé son fils en 1996, lorsque Jordan aurait révélé en juillet 2009 avoir menti sur les allégations[213], et enfin, le 5 novembre 2009, lorsqu'Evan Chandler s'est suicidé dans sa résidence, dans le New Jersey. Les deux affaires semblent donc, jusqu'à preuve du contraire, n'avoir été que des tentatives d'extorquer la fortune de Michael Jackson en utilisant ses attitudes familières avec les enfants dues au syndrome de Peter Pan comme un moyen de fonder des accusations d'abus sexuel sur mineurs, cependant, les affaires ayant été réglées à l'amiable, aucun procès n'a pu avoir lieu.
Plagiats musicaux
Le 4 septembre 2007, la cour d'appel de Bruxelles a définitivement statué que la chanson You Are Not Alone écrite par R. Kelly était un plagiat d'un morceau des frères jumeaux Danny et Eddy van Passel publié en 1993 sous le titre If we can start all over. Selon ce même jugement, les droits d'auteur indûment versés à R. Kelly devront être restitués aux Van Passel. Depuis ce jugement (uniquement reconnu en Belgique), la chanson n'est plus diffusée sur les chaînes de radio et télévision belges[214].
Le titre Wanna Be Startin' Somethin' utilise un sample du morceau Soul Makossa (ce sample étant à l'origine un chant traditionnel africain 1973) du compositeur camerounais Manu Dibango, dont Jackson a repris, sans autorisation, le refrain et le désormais célèbre Mama-se, mama-sa, mama-coo-sa. Un accord financier à l'amiable est trouvé. En 2007, la chanteuse Rihanna reprendra le même Mama-se, mama-sa, mama-coo-sa dans sa chanson Don't Stop The Music. Estimant que l'accord ne portait pas sur les utilisations suivantes, Manu Dibango attaque Jackson et Rihanna en justice, mais le juge le déboute sur la forme, en attendant une décision sur le fond[215].
Engagements et relations médiatiques
Action caritative
Michael Jackson a composé plusieurs chansons à vocation caritative dont :
We Are the World, pour collecter des fonds pour lutter contre la famine en Éthiopie ;
Heal the World, visant à récolter des fonds pour la lutte contre la famine, la pauvreté et les maladies infantiles ;
Man in the Mirror, appel à la paix et à l'amour, dont le clip montre les grands moments du XXe siècle et dénonce la pauvreté dans le monde ;
Gone Too Soon, chanson en hommage à Ryan White, un jeune garçon victime du sida ;
Earth Song, hymne pop-gospel contre la destruction de l'environnement ;
What More Can I Give, pour récolter des fonds qui iront aux victimes des attentats du 11 septembre 2001 ;
From The Bottom Of My Heart (sortie annulée) pour aider les victimes de l'ouragan Katrina.
En 1980, Michael Jackson donne au Nassau Coliseum de New York un concert intitulé UNICEF Benefit Concert, en faveur de l'UNICEF[216]. Il récolte et donne 5 millions de dollars pour des œuvres caritatives grâce à la tournée Victory Tour[217].
Le 27 janvier 1984, lors du tournage d'un film publicitaire pour Pepsi-Cola, une étincelle provoquée par les équipements pyrotechniques met le feu aux cheveux de Michael Jackson. Michael est amené d'urgence au Cedars Sinai Hospital pour de graves brûlures du cuir chevelu. Avec l'argent qu'il percevra de l'assurance (un million et demi de dollars), il créera le Michael Jackson Burn Center, un centre pour les grands brûlés. En mai 1984, il est reçu à la Maison Blanche par le président Ronald Reagan, qui le décore pour son implication dans une campagne de lutte contre l'alcool au volant[218]. En 1985, il coécrit avec Lionel Richie la chanson We Are the World pour une œuvre de charité en faveur de la lutte contre la famine en Éthiopie[219]. L'enregistrement réunit quarante-quatre vedettes de la scène américaine, dont Harry Belafonte, Cyndi Lauper, Diana Ross, Ray Charles, Stevie Wonder, Bruce Springsteen et Tina Turner. Le single se vend à plusieurs millions d'exemplaires aux États-Unis[220], devenant le single à but caritatif le plus vendu de tous les temps (record battu en 1997 par Elton John avec son single Candle In The Wind).
Le 3 mars 1988, lors du Bad World Tour, Jackson donne au Madison Square Garden de New York un concert privé, dont les bénéfices sont versés à l'organisation caritative afro-américaine, la United Negro College Fund[221].
En 1990, il est nommé « Artiste de la décennie » par le président George Bush[222]. En 1992, George W. Bush le nomme Point of Light Ambassador[222],[223] pour avoir accueilli dans son ranch de Neverland des enfants défavorisés, orphelins ou malades, auxquels il offrait quelques instants d’évasion hors de leur univers quotidien, pour les aider à se rétablir et redevenir des enfants normaux. Il est, à ce jour, le seul artiste à avoir reçu ce prix[223]. En 1992, il annonce la création de sa propre organisation caritative Heal The World Foundation, qui a pour mission de fournir des médicaments pour les enfants et pour lutter contre la famine et les abus sexuels sur mineurs. Il déclare qu'il veut améliorer les conditions des enfants partout dans le monde[224]. Tous les bénéfices du Dangerous World Tour sont versés à des organisations caritatives, dont la Heal The World Foundation[225]. En juin 1999, Jackson rejoint le ténor Luciano Pavarotti pour un concert à Modène, en Italie. Les bénéfices du concert ont été versés à l'association à but non lucratif War Child, l'Opération Force alliée et aux enfants de Guatemala[226]. La même année, sont organisés deux concerts intitulés Michael Jackson & Friends à but caritatif, l'un au Stade Olympique de Séoul en Corée du Sud et l'autre au Stade Olympique de Munich en Allemagne. Ces concerts réunissent sur scène avec Michael Jackson certaines des plus grandes stars mondiales (Andrea Bocelli, Mariah Carey, Scorpions, Noa, Ringo Starr, etc.). Tous les bénéfices des deux concerts sont versés à la Nelson Mandela Children's Fund, la Croix-Rouge et l'UNESCO[227]. Une chanson écrite pour l'occasion, What More Can I Give, ne sera finalement pas interprétée sur scène ni commercialisée avant les attentats du 11 septembre 2001. Le single What More Can I Give, réunissant Jackson et de très nombreux artistes comme Céline Dion, Beyoncé, Usher, Luther Vandross, Mariah Carey, ne sort pas dans le commerce à la suite du refus de Sony (le producteur de la chanson, Marc Schaffel, serait également un producteur de films pornographiques), mais est quand même disponible en téléchargement payant sur Internet, et les fonds récoltés iront aux victimes des attentats du 11 septembre. Une version espagnole a aussi été produite, Todo Para Ti, avec entre autres Shakira, Ricky Martin, Gloria Estefan, ainsi qu'un clip (pour la version anglophone).
En 2000, le Livre Guinness des records déclare que Michael Jackson a soutenu plus d'actions caritatives que les autres artistes et personnalités (39 œuvres caritatives soutenues)[228]. Lors d'un discours à l'Université d'Oxford le 14 février 2001, Michael Jackson lance Heal The Kids, dans le cadre de sa fondation Heal The World, afin d'aider au bien-être des enfants dans le monde. Le 21 octobre 2001, est organisé un concert caritatif intitulé United We Stand Concert au RFK Stadium de Washington D.C., afin de récolter des fonds pour les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001.
Après la mort du chanteur, ses biens ont été placés dans un fonds privé. Ses trois enfants ainsi que sa mère Katherine, qui en a la garde, doivent recevoir 80 % de cette immense fortune, le reste devant aller à des organisations caritatives.
Relation avec les médias et rumeurs
Peu à l'aise sur sa vie privée devant les caméras, Michael Jackson a rarement accordé des entretiens télévisés[229]. Si on peut faire remonter sa première interview en 1979[230], il a fallu attendre l'Oprah Winfrey Show en 1993, pour voir le «roi de la pop» faire une apparition télévisée lors d'une entrevue retransmise mondialement[231] Parmi les entretiens on peut notamment citer :
- en 1979, interview avec Soul Beat[230].
- en janvier 1980, interview par Sylvia Chase pour l'émission 20/20 de la chaîne ABC[232].
- le 10 février 1993, lors du Oprah Winfrey Show, suivi en direct dans le monde entier. L'entretien se déroule au domicile du chanteur en Californie.
- en juin 1995, lors de l'émission Prime Time Live sur ABC, présentée par Diane Sawyer, en compagnie de sa femme de l'époque, Lisa-Marie Presley.
- à l'occasion des MTV vidéo Music Awards de 1995, Michael accepte une interview, dans laquelle interviennent les Boyz II Men, Shaquille O'Neal, R.Kelly, Janet Jackson...
- le 7 septembre 1997, Barbara Walters l'interviewe à Paris. Michael Jackson y évoque la mort de la Princesse Diana, les paparazzi et ses « excentricités ».
- le 3 février 2003 sur Granada Television, lors de l'émission Living With Michael Jackson, présentée par Martin Bashir, au cours de laquelle l'artiste parle de son enfance, de sa jeunesse et de sa vie privée.
- en février 2005, entretien avec Geraldo Rivera.
- le 28 mars 2005, interview avec le Révérend Jesse Jackson, lors de son émission Keep Hope Alive sur WGRB
- en octobre 2006, interview pour l'émission télévisée américaine Access Hollywood. Michael Jackson réside dans une maison à l'extérieur de Dublin et il enregistre, dans le studio de la maison, de nouvelles chansons avec Will.i.am.
La longue période d'absence - près de 14 ans - entre les deux premières interviews[231] a incité la presse à scandale à nourrir de nombreuses rumeurs sur la vie de l'artiste[229]. Celles-ci ont pris pour cible la vie excentrique du chanteur ainsi que son changement d'apparence physique, puis sa relation avec les enfants. Le début de cette relation controversée trouve son origine en 1986, dans la publication d'une image où l'on aperçoit Michael dans un caisson à oxygène : les rumeurs allaient alors bientôt prétendre que le chanteur dormait dans un tel caisson, afin de se préserver contre le vieillissement[233].
En 1986, Jackson recueille un chimpanzé nommé Bubbles, le sauvant d'un laboratoire qui devait procéder sur lui à des expériences. Le singe disparait des médias à la fin des années 1990. On le croyait mort, mais en fait, en 2009, âgé de 26 ans, il vit ses derniers jours dans un zoo de Floride[234]. Selon le journal britannique The Sun du 24 novembre 2008, Michael Jackson, ex-témoin de Jéhovah, se serait converti à l'Islam, inspiré et encouragé par son frère Jermaine, lequel s'était déjà converti depuis plusieurs années. Michael aurait, selon le même journal, changé son nom en Mikael Jackson. Cette rumeur a été relayée en 2010 par l'écrivain turc Adnan Oktar[235]. Dans une interview, son frère Jermaine Jackson indique que l'Islam aurait pu apporter une paix intérieure à son frère si celui-ci s'était converti[236]. S'il est vrai que la question est relayée par de nombreux journaux et rumeurs, l'information n'est ni confirmée, ni infirmée par l'intéressé.
En 1987, une autre rumeur court, selon laquelle Michael Jackson, qui a déclaré se sentir proche d'Elephant Man, aurait tenté d'acheter les restes de l'infirme. Cette rumeur n'a pas été confirmée[237],[238]. À la suite de ces rumeurs, la presse lui attribue le surnom de « Wacko Jacko »[239] (« Jacko le dingo »). Plus il devient discret, plus les médias alimentent les rumeurs. Michael Jackson en jouera médiatiquement et s'en moquera – le single Leave Me Alone et son clip reprennent la plupart de ces rumeurs farfelues – mais elles l'affecteront profondément tout comme elles affecteront son image durablement, les vraies informations devenant difficilement discernables des rumeurs. Quant à celles sur sa vie privée, Michael Jackson a dénoncé à plusieurs reprises les tabloïds qui en sont à l'origine. On retrouve ce thème de manière récurrente et croissante au fil du temps dans certaines de ses chansons comme Wanna Be Startin' Somethin', Leave Me Alone (dénonciation des ragots des médias de 1989), Why You Wanna Trip On Me, Tabloïd Junkie, Privacy, ou encore Breaking News. Alors que dans les premières chansons, il se moque des médias, les titres les plus récents comme Privacy dégagent la souffrance dont est victime l'artiste.
Discographie
Michael Jackson a vendu plus de 350 millions de disques dans le monde[6],[7]. Le chiffre de 750 millions apparaît parfois dans les médias mais selon plusieurs journaux comme The Wall Street Journal, il s'agit d'un chiffre gonflé[240] inventé par le manager du chanteur, Raymone Bain, à des fins promotionnelles[241]. Après enquête, la Fédération internationale de l'industrie phonographique a par ailleurs confirmé que ce chiffre était irréel[242].
- Albums solo au label Motown
1972 : Got to Be There
- 1972 : Ben
1973 : Music and Me
1975 : forever, Michael
- Albums solo aux labels Epic Records et CBS
1979 : Off the Wall
1982 : Thriller
1987 : Bad
1991 : Dangerous
1995 : HIStory – Past, Present, and Future: Book 1
2001 : Invincible
- Albums posthumes aux labels Epic Records et Sony
2010 : Michael
2014 : Xscape
Compilations et coffrets
1981 : One Day in Your Life
1984 : Farewell My Summer Love
1986 : Looking Back to Yesterday
1997 : Blood on the Dance Floor – HIStory in the Mix
- 2001 : Greatest Hits: HIStory Volume I
2003 : Number Ones
2004 : The Ultimate Collection
2005 : The Essential Michael Jackson
2008 : Thriller 25
- 2008 : King of Pop
2009 : The Collection
- 2009 : This Is It
- 2009 : The Remix Suite
2012 : Bad 25
2013 : The Ultimate Fan Extras Collection
2014 : Essential
2016 : Off The Wall (2016 Deluxe Edition)
2017 : Scream
Filmographie
En tant qu'acteur
Année | Film | Rôle |
---|---|---|
1978 | The Wiz | L'épouvantail |
1986 | Captain Eo | Le capitaine Eo |
1988 | Moonwalker | Lui-même |
1996 | Ghosts | Maestro / Maire / Squelette / Grand Démon / Démon du maire |
2002 | Men in Black 2 | L'agent M |
2004 | Miss Cast Away | L'agent MJ |
2009 | Michael Jackson's This Is It | Lui-même |
En tant que producteur
1996 : Ghosts
2002 : Wolfed
Sur Michael Jackson
1992 : The Jacksons: An American Dream
1995 : Michael Jackson - HIStory
2003 : The One, réalisé par Ann Rim- 2003 : Living with Michael Jackson, réalisé par Martin Bashir.
- 2003 : Michael Jackson's Private Home Movies
2004 : Michael Jackson : Du rêve à la réalité, réalisé par Allan Moyle
2005 : Michael Jackson's Secret Childhood
- 2005 : Michael Jackson's Boys
2007 : Michael Jackson en quête de vérité, réalisé par Jacques Peretti
2008 : Un jour, un destin, de Paul Degenève et Laure Matthey
2009 : Dr Prince & Mr. Jackson, réalisé par Philips Priestley- 2009 : Michael Jackson's This Is It, film documentaire sorti le 28 octobre 2009, réalisé par Kenny Ortega, sur les répétitions des concerts This Is It[243].
2011 : Believers, Who's Back ?, documentaire de 54 minutes réalisé par Frédéric Baillif.
2012 : Bad 25, réalisé par Spike Lee.
2016 : Michael Jackson, naissance d'une légende (Michael Jackson's Journey from Motown to Off the Wall) réalisé par Spike Lee.
2017 : Destin brisé : Michael Jackson, derrière le masque (Michael Jackson: Searching for Neverland) réalisé par Elizabeth Hunter, basé sur le livre de 2014, Remember the Time: Protecting Michael Jackson in His Final Days, écrit par les gardes du corps personnels de Jackson, Bill Whitfield et Javon Beard.
La diffusion d’un documentaire sur la mort de Michael Jackson a été annulée par la chaîne Discovery, qui avait prévu de le diffuser le 13 janvier 2011 en Grande-Bretagne et dans plusieurs pays européens dont la France.[réf. nécessaire]
Autobiographies
1988 : Moonwalk
1992 : Dancing the Dream[244]
2006 : My World, The Official Photobook, Vol. 1
Récompenses
Avec plus de 240 récompenses, Michael Jackson est l'homme le plus récompensé de l'histoire, la plupart étant dans le domaine musical[245]. Il est, selon le Livre Guinness des records et le Rock and Roll Hall of Fame, « l'homme de spectacle le plus populaire de tous les temps »[3],[246].
Michael Jackson est l'une des rares stars à avoir deux étoiles, dans la même catégorie (musique), sur le Walk of Fame de Los Angeles : une avec les Jackson Five et une en tant qu'artiste solo[247].
Produits dérivés
Jeux vidéo
Michael Jackson inspire un bon nombre de jeux vidéo :
Moonwalker est un jeu d'arcade sur consoles Mega Drive et Master System[248]. Le joueur y incarne Michael Jackson dans l'histoire adaptée du film homonyme. Le jeu est également sorti sur Windows, Amiga, Atari ST, Amstrad CPC et Commodore 64 dans une version totalement différente. Une autre version est sortie dans les salles d'arcade sur Sega System 16 ; il s'agit ici d'un jeu d'action en vue isométrique.
AS-1 (Virtual Ride Motion Theater System) sur borne d'arcade. Simulation spatiale de Sega, avec Michael Jackson en commandant[249].
Space Channel 5 sur Dreamcast, PlayStation 2 et Gameboy Advance[249]. Le personnage de Space Michael apparaît après la réussite des derniers niveaux du jeu. Il s'agit d'une modélisation de Michael Jackson, dans un costume argenté futuriste.
Space Channel 5: Part 2 sur Dreamcast et PlayStation 2[249]. Le personnage de Space Michael réapparait dans les derniers niveaux du jeu. Contrairement au premier volet, il faut cette fois-ci le secourir. Pendant cette partie du jeu, le joueur peut voir Space Michael danser, avec l'héroïne Ulala, une chorégraphie rappelant celles de Bad, Beat it et Thriller.
Ready 2 Rumble Boxing: Round 2 est un jeu de boxe sur PlayStation 2 et Dreamcast, avec Michael Jackson comme personnage caché[249].
Grand Theft Auto: Vice City pour PlayStation 2, Windows, et Xbox[249], contient deux chansons de Michael Jackson : Billie Jean et Wanna Be Startin' Somethin'.
Guitar Hero: World Tour pour PlayStation 2, PlayStation 3, Wii et Xbox360 contient une chanson de Michael Jackson jouable : Beat It[250].
Sony annonce en 2009 le lancement de SingStar Michael Jackson[251].
Michael Jackson : The Experience est un jeu vidéo distribué par UbiSoft, sorti sur les consoles Wii, PlayStation et Nintendo DS le 25 novembre 2010, et le 31 mars 2011 pour une version PlayStation 3 et Xbox 360. Les joueurs peuvent s’initier aux fameuses chorégraphies du chanteur grâce à la reproduction en 3D de ses clips les plus célèbres, et confronter leurs talents de danseurs. La playlist est constituée de 27 titres, dont Beat It, Billie Jean, Heal the World, Bad et Thriller[252].
Notes et Références
Notes
Le chiffre de 750 millions apparaît parfois dans les médias mais selon plusieurs journaux comme The Wall Street Journal, il s'agit d'un chiffre gonflé inventé par le manager du chanteur, Raymone Bain, à des fins promotionnelles. Après enquête, la Fédération internationale de l'industrie phonographique a par ailleurs confirmé que ce chiffre était irréel.
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Ce très cher Michael Jackson
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Annexes
Travaux universitaires
- Isabelle Stegner-Petitjean, sous la direction de Catherine Rudent et Olivier Julien, Les dynamiques raciales dans la production artistique de Michael Jackson (1979-2001). Aspects commerciaux, stylistiques et visuels, thèse de doctorat en musicologie et arts, Sorbonne Université, 2017.
- Isabelle Stegner-Petitjean, sous la direction de Xavier Hascher, La personnalité vocale de Michael Jackson: identité, syncrétisme, corporalité, mémoire de master 2 en musicologie, université des Arts March Bloch, Strasbourg, 2010, 165 p.
- Isabelle Stegner-Petitjean, "“The Voice in the Mirror”. Michael Jackson : d’une identité vocale à sa mise en image sonore". Volume !, no 8-2, Nantes, Éditions Mélanie Seteun, 2011.
- Isabelle Stegner-Petitjean, recension "Michael Jackson. Grasping the Spectacle", Volume! no 10-1, 2013.
- Amélie Dalmazzo, sous la direction de Frédéric Lambert, Charismes, identités, fanatismes, le charisme médiatique et les fans de Michael Jackson, l'idéal et le monstre : les représentations d'une figure charismatique dans les espaces conjoints de l'industrie culturelle et des médias. Typologie des publics fans face à ces représentations, thèse de Doctorat en sémiologie des médias, université Panthéon-Assas, Paris 2, 2009, 504 p. en 3 vol.
- Buata B. Malela, Michael Jackson. Le visage, la musique et la danse : Anamnèse d’une trajectoire afro-américaine, Paris, Anibwe, 2012.
- Mohamed Ali Khedidi, sous la direction du Dr Ridha Bou Khadida et la consultation du spécialiste Chokri Ben Omrane, L'artiste entre la biographie et l'œuvre : étude du spectacle concert de Michael Jackson (HIStory tour 1996-1997). Mémoire de master en arts du spectacle, université de Sousse, Tunisie, 2011, 170 p.
Bibliographie
- Aphrodite Jones, Le complot contre Michael Jackson, Music and Entertainment Books Editions, 2009
- Michael Jackson (trad. Françoise Hayward), Moonwalk, Michel Lafon, 1988 rééd. 2009 (ISBN 978-2-7499-1149-6)
- Stéphane Boudsocq, Michael Jackson : La face cachée d'une légende, City Editions, 2009(ISBN 978-2-3528-8305-0)
- Yves Gautier, Michael Jackson, de l’Autre Côté du Miroir, Publibook, 2005(ISBN 978-2-7483-0766-5)
- Isabelle Petitjean, La culture pop au panthéon des Beaux-arts, Dangerous, de Mark Ryden à Michael Jackson. Paris, L'Harmattan, 2015
- Isabelle Petitjean, Michael Jackson, il était une voix. Sampzon, Delatour France, 2017
(en) J.Randy Taraborrelli, The Magic and the Madness, Headline, 1991, 672 p. (ISBN 978-0-3304-2005-1)Taraborrelli est le « biographe non officiel » de Michael Jackson. L'édition est remise à jour en date du 19 septembre 2003.
- (en) Jel D. Lewis Jones, Michael Jackson, the King of Pop: an Anthology, Amber Books Publishing, 2005(ISBN 978-0-9749-7790-4)
- (en) Chris Cadman, Jacksons Number Ones, Authors On Line Ltd, 2003(ISBN 978-0-7552-0098-6)
- (en) Chris Cadman, Michael Jackson the Solo Years, Authors On Line Ltd, 2003(ISBN 978-0-7552-0091-7)
- (en) Lisa D. Campbell, Michael Jackson: The King of Pop, Branden Books, 1993(ISBN 978-0-8283-1957-7)
- (en) Bob Jones, Michael Jackson: The Man Behind the Mask, Select Books Inc, 2005(ISBN 1-59079-072-3)
Articles connexes
- Performances télévisées de Michael Jackson
- Liste des tournées de Michael Jackson
Liens externes
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(en) MichaelJackson.com - Site officiel, Sony BMG Music
(en) Michael Jackson Live!, site officiel de la tournée
(fr) Michael Jackson - portrait vidéo, sur ina.fr- (en) « Michael Jackson », sur Find a Grave
(en) Michael Jackson sur l’Internet Movie Database
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