Ordre national de la Légion d'honneur





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Ordre national de la Légion d'honneur


Illustration.
Avers
Croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Conditions
Décerné par

Drapeau de la France France
Type
Ordre honorifique civil et militaire
Décerné pour
Conduite civile irréprochable et méritante ou faits de guerre exceptionnels après enquête officielle.
À titre militaire :
– officiers : une citation ou blessure de guerre
– sous-officiers : médaille militaire 14-18 ou/et 39-45 et trois citations ou blessures de guerre
Éligibilité
Militaires ou civils
Détails
Statut
Toujours décerné
Devise
« Honneur et patrie »
Grades
Du plus bas au plus haut :
Chevaliers
Officiers
Commandeurs
Grands officiers
Grand-croix
Statistiques
Création

19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte
Première attribution
15 juillet 1804
Membres

Au 15 juillet 2010 :
Chevaliers : 74 834
Officiers : 17 032
Commandeurs : 3 009
Grands officiers : 314
Grands-croix[a] : 67
Ordre de préséance













Illustration.
Ruban de chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur.




Décret du 29 floréal an X (19 mai 1802) portant création de la Légion d'honneur.




Première remise de décorations de la Légion d'honneur par le Premier consul Bonaparte, le 15 juillet 1804, d'après le peintre Jean-Baptiste Debret.




Remise de la décoration de la Légion d'honneur au camp de Boulogne à Charles Étienne Pierre Motte (1785-1836), le 16 août 1804, d'après Victor-Jean Adam (1801-1866).


L'ordre national de la Légion d'honneur est l'institution qui, sous l'égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.


En 2016, il existe 93 000 récipiendaires vivants[1], et environ un million de personnes ont reçu cette médaille depuis sa création[2].




Sommaire






  • 1 Histoire


  • 2 Organisation


    • 2.1 Le grand maître


    • 2.2 Le grand chancelier


    • 2.3 Le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur




  • 3 Nomination et promotion


    • 3.1 Conditions


    • 3.2 Modalités


    • 3.3 Réception dans l'ordre et brevet de nomination


    • 3.4 Attribution aux étrangers




  • 4 Insigne


  • 5 Récipiendaires de la Légion d'honneur


    • 5.1 Nombre de membres de la Légion d'honneur


    • 5.2 Féminisation de l'ordre


    • 5.3 Institutions


    • 5.4 Unités militaires




  • 6 La Légion d'honneur sous l'Empire


    • 6.1 Cohorte de la Légion d'honneur


    • 6.2 Maisons d'éducation de la Légion d'honneur


    • 6.3 Musée de la Légion d'honneur




  • 7 Cas particuliers notables


    • 7.1 Refus de la décoration


    • 7.2 Retrait de la décoration


    • 7.3 Nomination controversée médiatiquement




  • 8 Trafics de décorations


  • 9 Fabricants historiques


  • 10 Notes et références


    • 10.1 Notes


    • 10.2 Références




  • 11 Voir aussi


    • 11.1 Bibliographie


    • 11.2 Presse


    • 11.3 Filmographie


    • 11.4 Radiographie


    • 11.5 Articles connexes


    • 11.6 Liens externes







Histoire |


Article détaillé : Napoléon Ier et les décorations.

Romaine par son nom (inspirée par la Legio honoratorum conscripta de l'Antiquité)[3], par son symbolisme (les aigles) et son organisation (seize cohortes pour la France), la Légion d'honneur infléchit la tradition des ordres d'Ancien Régime en étant ouverte à tous, et non plus seulement aux officiers[b]. Alors que certains, comme le ministre de la Guerre Berthier[4], y voient une atteinte au principe de l'égalité civique et considèrent les décorations comme des hochets de la monarchie, Bonaparte justifie cette institution en conseil d'État : « Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui sût se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c'est avec des hochets que l'on mène les hommes. »


La Révolution française avait en effet aboli toutes les décorations de l'Ancien Régime. L'Assemblée constituante avait créé la Décoration militaire, bientôt elle aussi supprimée. Sous la Convention, les généraux avaient pris pour habitude d'attribuer des armes d'honneur (fusil d'honneur, sabre d'honneur, ou encore tambour d'honneur) pour récompenser les actes de bravoure.


Le projet de loi[c] est discuté devant le Conseil d'État à partir du 14 floréal an X (4 mai 1802) : Bonaparte y intervient personnellement et pèse de tout son poids pour soutenir la nécessité de distinctions, pour repousser la création d'un ordre strictement militaire et pour réfuter les accusations de retour à l'Ancien Régime. Le projet est adopté par 14 voix contre 10. Saisi du projet le 17 mai 1802, le Tribunat, qui avait nommé Lucien Bonaparte rapporteur, l'approuve par 56 voix contre 38, malgré l'opposition jacobine qui craint la restauration d'une nouvelle aristocratie et une entorse au principe révolutionnaire d'égalité. Lucien Bonaparte, Pierre-Louis Roederer, Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont et Mathieu Dumas défendent tant et si bien le texte de loi qu'il est adopté le 29 floréal an X (19 mai 1802), par le Corps législatif[d]. La loi n'est signée et scellée par le Premier consul que le 9 prairial an X (29 mai 1802)[5]. Le premier grand chancelier nommé le 14 août 1803 est un civil (qui restera le seul civil à cette fonction), Bernard-Germain de Lacépède.


Les insignes sont fixés par décret le 22 messidor an XII (11 juillet 1804) : une étoile d'argent pour les légionnaires, une étoile d'or pour les autres grades. Par bien des aspects, ces insignes rappellent visuellement ceux de l'ordre de Saint-Louis, créé par Louis XIV pour honorer les officiers et supprimé en 1792 : le ruban rouge, les branches en croix de Malte pommetées et émaillée de blanc de l'étoile, qui supporte un médaillon central doré à la bordure émaillée de bleu.


Les premières nominations sont publiées en . Quatre grades sont créés : « légionnaire », « officier », « commandant » et « grand officier ». Le 26 messidor an XII (15 juillet 1804)[6] a lieu en la chapelle des Invalides la toute première remise de Légion d'honneur par Napoléon Bonaparte aux officiers méritants au cours d'une fastueuse cérémonie officielle, la première de l'Empire. La remise des insignes se fait selon un appel alphabétique des récipiendaires (tous des civils)[réf. nécessaire], signe de respect par le nouveau régime du principe révolutionnaire d'égalité[7]. Napoléon décore pour la première fois[réf. nécessaire] des militaires lors de la deuxième cérémonie au camp de Boulogne le 16 août 1804. La Légion d'honneur s'adresse dès les origines aussi bien aux civils qu'aux militaires, on prête d'ailleurs à Napoléon la célèbre phrase : « Je veux décorer mes soldats et mes savants »[8].


Un décret du 10 pluviôse an XIII (30 janvier 1805) ajoute la Grande Décoration dont les titulaires seront par la suite nommés « grand aigle », puis « grand cordon » (ordonnance du 19 juillet 1814) et enfin « grand'croix » (ordonnance du 26 mars 1816). À cette date, les appellations sont modifiées comme suit : les légionnaires deviennent des « chevaliers », les commandants des « commandeurs »[9].


L'association des mérites militaires et civils (la répartition actuelle est environ : deux tiers – un tiers), permet à l'ordre de survivre à tous les régimes jusqu'à aujourd'hui, où on dénombre plus de 93 000 légionnaires (en 2017), ce qui correspond actuellement à environ 3 500 citoyens décorés par an (650 militaires d'active, 650 militaires à titre d'anciens combattants, et 2 200 civils)[8].


Le général de corps d'armée Jean Vallette d'Osia (décoré en 1917 à l'âge de 19 ans) est celui qui a appartenu à l'ordre le plus longtemps, 82 ans : il a été décoré du grand cordon en 1978 par Valéry Giscard d'Estaing.


Le plus jeune décoré à titre militaire de toute l'histoire de la Légion d'honneur a été Sosthènes de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, à 19 ans (1897-1970).


En 1981, le général d'armée Alain de Boissieu, grand chancelier de la Légion d'honneur depuis 1975, démissionne pour ne pas avoir à remettre, comme cela est la tradition pour tout président élu, le collier de grand maître de l'ordre à François Mitterrand, parce que ce dernier avait par le passé traité Charles de Gaulle de « dictateur »[10],[11].


Depuis les années 2010, l'institution incite les décorés à s'investir dans la société en finançant des projets d'entraide. Cette initiative de l'ordre est pilotée par la Société des Membres de la Légion d'honneur, qui compte 52 000 membres, sur les 92 500 décorés vivants[12].


En novembre 2017, le président de la République Emmanuel Macron se prononce pour la revalorisation de la Légion d'honneur, son entourage rappelant que la distinction n'est pas « un témoin d'usure, mais une marque d'engagement[13] » et que « le mérite doit être désormais le seul et unique critère retenu[14] ». Pour cela, il compte limiter le nombre de décorations remises. À cette fin, aucune promotion n'est effectuée à Pâque en 2018. Hors promotion spéciale, ne demeurent que la promotion du 14 juillet et celle du 1er janvier[15].



Organisation |


L'ordre de la Légion d'honneur, institué par la loi du 29 floréal an X (19 mai 1802) prise en application de l'article 87 de la Constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799)[e], est une communauté constituée de tous ses membres, dotée d'un nom, d'un sceau, d'un statut[f], d'un patrimoine, et d'une personnalité juridique de droit public.


Il est régi par le Code la Légion d'honneur, profondément modifié en 1962 par le général de Gaulle.


Sa devise est « Honneur et Patrie ».


La Légion d'honneur est composée de chevaliers, d'officiers, de commandeurs, de grands officiers et de grand'croix[16].


Les grands officiers et les grand'croix sont dignitaires de l'ordre. Leur rang correspond à une dignité et non à un grade.


La grande chancellerie est située à Paris dans le 7e arrondissement, dans l'hôtel de Salm, appelé aujourd'hui palais de la Légion d'honneur. Ce palais abrite aussi le musée de la Légion d'honneur.



Le grand maître |


Article détaillé : Grand collier de la Légion d'honneur.



Grand collier de la Légion d'honneur.


Le président de la République est le grand maître de l'ordre[17]. La dignité de grand'croix lui est conférée de plein droit[18]. Le président de la République, lors de la cérémonie de son investiture, est reconnu comme grand maître de l'ordre par le grand chancelier qui lui remet le grand collier en prononçant les paroles suivantes : « Monsieur le président de la République, nous vous reconnaissons comme grand maître de l'ordre national de la Légion d'honneur[19] ».
















































































































































































Liste des grands maîtres de la Légion d'honneur
Rang
Grand maître[20]
Période

1er

Napoléon Bonaparte
Napoléon Ier

19 mai 1802 - 3 avril 1814 et 20 mars - 22 juin 1815

2e

Louis XVIII

19 juillet 1814[21] - 16 septembre 1824

3e

Charles X

16 septembre 1824 - 2 août 1830

4e

Louis-Philippe Ier

9 août 1830 - 24 février 1848

5e

Louis-Napoléon Bonaparte
Napoléon III

20 décembre 1848 - 4 septembre 1870

6e

Adolphe Thiers

31 août 1871 - 24 mai 1873

7e

Patrice de Mac Mahon

24 mai 1873 - 30 janvier 1879

8e

Jules Grévy

30 janvier 1879 - 2 décembre 1887

9e

Sadi Carnot

3 décembre 1887 - 25 juin 1894

10e

Jean Casimir-Perier

27 juin 1894 - 16 janvier 1895

11e

Félix Faure

17 janvier 1895 - 16 février 1899

12e

Émile Loubet

18 février 1899 - 18 février 1906

13e

Armand Fallières

18 février 1906 - 18 février 1913

14e

Raymond Poincaré

18 février 1913 - 18 février 1920

15e

Paul Deschanel

18 février - 21 septembre 1920

16e

Alexandre Millerand

23 septembre 1920 - 11 juin 1924

17e

Gaston Doumergue

13 juin 1924 - 13 juin 1931

18e

Paul Doumer

13 juin 1931 - 7 mai 1932

19e

Albert Lebrun

10 mai 1932 - 10 juillet 1940

20e

Philippe Pétain

10 juillet 1940 - 20 août 1944

21e

Charles de Gaulle

13 novembre 1945 - 23 janvier 1946

22e

Félix Gouin

23 janvier 1946 - 19 juin 1946

23e

Georges Bidault

19 juin 1946 - 16 décembre 1946

24e

Vincent Auriol

16 janvier 1947 - 16 janvier 1954

25e

René Coty

16 janvier 1954 - 8 janvier 1959

26e

Charles de Gaulle

8 janvier 1959 - 28 avril 1969

27e

Georges Pompidou

20 juin 1969 - 2 avril 1974

28e

Valéry Giscard d'Estaing

27 mai 1974 - 21 mai 1981

29e

François Mitterrand

21 mai 1981 - 17 mai 1995

30e

Jacques Chirac

17 mai 1995 - 16 mai 2007

31e

Nicolas Sarkozy

16 mai 2007 - 15 mai 2012

32e

François Hollande

15 mai 2012 - 14 mai 2017

33e

Emmanuel Macron

14 mai 2017 -


Le grand chancelier |


Article détaillé : Liste des grands chanceliers de la Légion d'honneur.

Sous l'autorité du grand maître et suivant ses instructions, le grand chancelier dirige les travaux du conseil de l'ordre et ceux des services administratifs. Il relève directement du président de la République, grand maître de l'ordre, qui peut l'appeler à être entendu par le conseil des ministres quand les intérêts de l'ordre y sont évoqués[22].


Le grand chancelier est nommé par le président de la République, en Conseil des ministres[g] ; il est choisi parmi les grands-croix de l'ordre. Il demeure en charge pour une période de six ans, sauf s'il est mis fin plus tôt à ses fonctions. Cette période est renouvelable[23]. Depuis Lacépède, la plupart des chanceliers furent des militaires. Les responsabilités du grand chancelier sont assez étendues : il a la charge de tous les problèmes liés aux décorations en France. C'est notamment le grand chancelier qui accorde les autorisations de port des décorations étrangères. Il est également chancelier de l'ordre national du Mérite.



Le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur |




Le palais de la Légion d'honneur, quai Anatole-France.


Le conseil de l'ordre, réuni sous la présidence du grand chancelier, délibère sur les questions relatives au statut et au budget de l'ordre, aux nominations ou promotions dans la hiérarchie et à la discipline des membres de l'ordre et des bénéficiaires de distinctions de l'ordre[24]. Le conseil comprend :



  • le grand chancelier, président ;

  • quinze membres choisis parmi les dignitaires et commandeurs de l'ordre ;

  • un membre choisi parmi les officiers ;

  • un membre choisi parmi les chevaliers[25].


Ces membres sont choisis par le grand maître, sur proposition du grand chancelier. Ils sont nommés par décret[26]. Le conseil est renouvelé tous les deux ans, à raison alternativement de huit et neuf membres ; les membres sortants peuvent être nommés à nouveau[27].



Nomination et promotion |




Arrêté ministériel décernant la croix de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur à un lieutenant « mort pour la France », en 1915.


L'admission et l'avancement dans la Légion d'honneur sont prononcés dans la limite de contingents fixés par décret du président de la République pour une période de trois ans[28].



Conditions |


Les conditions générales pour accéder à l'ordre « à titre normal » sont les suivantes :



  1. Nul ne peut être reçu dans la Légion d'honneur s'il n'est Français[29] ;

  2. Nul ne peut accéder à la Légion d'honneur dans un grade supérieur à celui de chevalier[30] ;

  3. Pour être admis au grade de chevalier, il faut justifier de services publics ou d'activités professionnelles d'une durée minimum de vingt années, assortis dans l'un et l'autre cas de mérites éminents[31] ;

  4. Ne peuvent être promus aux grades d'officier ou de commandeur que les chevaliers et les officiers comptant au minimum respectivement huit et cinq ans dans leur grade et justifiant de titres de la qualité requise acquis postérieurement à l'accession audit grade[32].


À titre exceptionnel, en temps de guerre, les actions d'éclat et les blessures graves peuvent dispenser des deux dernières conditions pour l'admission ou l'avancement dans la Légion d'honneur[33]. Le Premier ministre est autorisé par délégation du grand maître à nommer ou à promouvoir dans l'ordre, dans un délai d'un an, les personnes tuées ou blessées dans l'accomplissement de leur devoir et qui sont reconnues dignes de recevoir cette distinction[34].


Depuis un décret de novembre 2008[35], des nominations directes aux grades d'officier et de commandeur ainsi qu'à la dignité de grand officier peuvent intervenir, afin de récompenser des carrières hors du commun, tant par leur durée que par l'éminence des services rendus. En janvier 2009, Simone Veil[36] a été la première à bénéficier de cette disposition en étant directement élevée à la dignité de grand officier[37]. La nomination directe à un grade supérieur à celui de chevalier est également possible lorsqu'il s'agit d'honorer une personnalité étrangère : c'est alors en fonction du rang protocolaire des récipiendaires (ainsi le prince Albert de Monaco a-t-il été directement élevé à la dignité de grand officier de l'ordre en 1984)[réf. nécessaire].


Depuis ce même décret, « la dignité de grand officier appartient de plein droit aux anciens Premiers ministres qui ont exercé leurs fonctions durant deux années au moins ».


L'attribution est presque automatique pour les anciens ministres, les préfets honoraires, les anciens députés ou sénateurs (les ministres et parlementaires en activité sont exclus du champ sauf pour faits de guerre), les anciens hauts magistrats et ambassadeurs. L'obtention d'une médaille d'or aux Jeux olympiques fait l'objet d'une promotion spéciale. L'armée obtient environ un tiers des places et les autres professions bien représentées sont les policiers, les pompiers, les élus, les hauts fonctionnaires et les représentants des cultes.


La troisième génération successive de titulaires de la Légion d'honneur pouvait bénéficier de la noblesse héréditaire. Cette disposition, tombée en désuétude sous la IIIe République et abolie en 1962 lors de la parution du code de la Légion d'honneur, provenait de l'ordonnance royale du 8 octobre 1814[38] qui dispose que : « lorsque l'aïeul, le fils et le petit-fils auront été successivement membres de la Légion d'honneur et auront obtenu des lettres patentes, le petit-fils sera noble de droit et transmettra sa noblesse à toute sa descendance ».



Modalités |


Les ministres adressent leurs propositions au grand chancelier trois fois par an : les 1er janvier, 1er avril et 1er octobre. Le Premier ministre, auquel il est rendu compte de ces propositions par chaque ministre, adresse directement au grand chancelier les avis et observations qu'elles appellent éventuellement de sa part[39]. Depuis 2008, une procédure d'« initiative citoyenne » permet à tout citoyen de proposer une personne qu'il estime méritante pour une première nomination dans la Légion d'honneur ou dans l'ordre national du Mérite. Si cette proposition est soutenue par cent personnes dans le même département, elle est examinée par le préfet et, s'il juge la proposition justifiée, la transmet au ministre de tutelle ainsi qu'au grand chancelier[40].


La parité homme-femme est strictement appliquée depuis 2008.


Les propositions sont communiquées par le grand chancelier au conseil de l'ordre qui vérifie si les nominations ou promotions sont faites en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur et se prononce sur la recevabilité des propositions en les appréciant d'après les critères fixés ci-dessus et en conformité des principes fondamentaux de l'ordre[41]. Le conseil rejette environ 15 % des propositions (pour diverses raisons : mérites insuffisants, délais pas respectés, intervalles entre deux décorations insuffisants, antécédents judiciaires, problèmes fiscaux)[8].


Les nominations ou promotions sont officialisées par un décret du président de la République, visé pour son exécution par le grand chancelier et contresigné par le Premier ministre et, le cas échéant, par le ministre compétent[42]. Lorsqu'ils concernent les nominations directes, les nominations et promotions à titre exceptionnel, les promotions au grade de commandeur et aux dignités de grand officier et de grand-croix, ces décrets sont pris en conseil des ministres[43].


L'admission et l'avancement dans l'ordre sont prononcés dans la limite de contingents fixés par décret du président de la République pour une période de trois ans. Ces contingents sont répartis entre le président et les différents ministres qui adressent leurs propositions au grand chancelier.


L'admission dans l'ordre (chevalier) comportait, à sa création, une rente annuelle (conséquente pour l'époque notamment pour la plupart des soldats décorés d'origine modeste, quand n'existaient pas alors les actuels régimes sociaux de retraite et où les rentes militaires versées aux anciens soldats d'une armée beaucoup plus nombreuse étaient minimes) insaisissable de 250 francs or[h]. En 2017, cette rente annuelle, réservée aux décorations attribuées à titre militaire[44], est beaucoup plus symbolique et ne s'élève plus qu'à[45] :



  • chevalier : 6,10  (valeur arrondie en euros équivalente à 40,00 FRF) ;

  • officier : 9,15  (60,00 FRF) ;

  • commandeur : 12,20  (80,00 FRF) ;

  • grand officier : 24,39  (160,00 FRF) ;

  • grand-croix : 36,59  (240,00 FRF).


En juillet 2016, un rapport du Sénat[46] propose de supprimer ces rentes symboliques, mettant en avant que les coûts de traitement (entre 650 000 et 800 000 EUR) sont plus élevés que les montants effectivement distribués (720 000 EUR).



Réception dans l'ordre et brevet de nomination |


La qualité de membre de l'ordre prend effet après la réception[47], et dure toute la vie[48] ; elle n'est pas transmissible aux descendants.


Les grand-croix et les grands officiers (parfois aussi les commandeurs, des personnalités souvent artistiques et de nationalité étrangère lors de leur séjour en France) reçoivent leurs insignes des mains du président de la République. Toutefois, en cas d'empêchement, le grand chancelier ou un dignitaire ayant au moins le même rang dans l'ordre est délégué pour procéder à ces réceptions[49].


Le grand chancelier désigne, pour procéder à la réception des commandeurs, officiers et chevaliers, un membre de l'ordre d'un grade au moins égal à celui du récipiendaire[50].


Par dérogation, le Premier ministre et les ministres peuvent procéder aux réceptions dans tous les grades et dignités de l'ordre par délégation du président de la République. Les ambassadeurs en poste dans un pays étranger peuvent également procéder aux réceptions[51].


La réception dans l'Ordre de la Légion d'honneur est attestée par un brevet (ou diplôme) nominatif, adressé au récipiendaire par la Grande Chancellerie[52]. En effet, à l'issue de la cérémonie de remise d'insigne, le récipiendaire et le délégué remplissent le procès-verbal de la journée, le signent et le datent. Ce n'est qu'à la réception de ce document que l'intéressé est officiellement admis dans l'Ordre et que son brevet lui est expédié. Le fond et la forme de ce brevet a beaucoup évolué au cours des différents régimes qui se sont succédé depuis le Premier Empire, chacun y apposant sa touche personnelle, symbole du pouvoir en place[52].



Attribution aux étrangers |


Les étrangers qui se sont signalés par les services qu'ils ont rendus à la France ou aux causes qu'elle soutient peuvent recevoir les insignes correspondant à une distinction de la Légion d'honneur. Ils ne sont pas pour autant reçus membres de l'ordre[53]. Ces attributions, parfois controversées, sont accompagnées d'un certificat d'attribution de décoration, dont le modèle diffère des brevets de nomination. Contrairement à ces derniers, ils ne sont pas signés par le Grand chancelier mais seulement par le Grand Maître (Président de la République) et possèdent une rédaction qui leur est propre[54].


La distinction est aussi attribuée (hors contingent) à des chefs d'État (lors de la visite d'État), Premiers ministres, membres de gouvernement, ambassadeurs, hommes d'affaires ou artistes étrangers lors de leur venue en France, et à quiconque a servi les intérêts de la France[8]. Par exemple, le 19 février 1999, le président de la République Jacques Chirac a remis l'insigne à des anciens combattants américains de la Première Guerre mondiale. Ainsi une polémique a éclaté concernant la décoration en 2006 de Vladimir Poutine, président de la Fédération russe (2000-2008), comme grand-croix de la Légion d'honneur. Également, le 24 aout 2015, François Hollande a remis l'insigne aux trois Américains et au Britannique qui s'étaient saisis du terroriste de l'attentat du train Thalys le 21 août 2015 pour le désarmer.


Le code de la Légion d'honneur précise que pour l'attribution des médailles « aux chefs d'État étrangers, à leurs collaborateurs ainsi qu'aux membres du corps diplomatique », l'avis de la grande chancellerie et du conseil de l'ordre ne sont pas sollicités[55]. Après 2010 et la jurisprudence « Noriega », du nom du président panaméen Manuel Noriega, le code de la Légion d'honneur est modifié par décret et il devient possible d'exclure de l'ordre les décorés étrangers[55].


Il est difficile de connaître précisément la liste des étrangers décorés, car selon la grande chancellerie et la Commission d'accès aux documents administratifs, « Les décrets d'attribution de la Légion d'honneur aux étrangers ne sont pas communicables et les procédures disciplinaires sont confidentielles »[55].



Insigne |




Le dernier prince de Condé, par Delaval, portant la grand-croix du modèle de la Monarchie de Juillet. Musée Condé de Chantilly.


L'insigne, dont le dessin s'inspire de la croix de l'ordre du Saint-Esprit, est une étoile à cinq rayons doubles émaillés de blanc, les dix pointes boutonnées. L'étoile et les boutons sont en argent pour les chevaliers, en vermeil pour les officiers. Les rayons sont reliés par une couronne, d'argent ou de vermeil suivant le grade, émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (à droite) et de laurier (à gauche) et dont les extrémités inférieures, entrecroisées, sont attachées par un nœud. Le centre de l'étoile présente un médaillon en or avec une tête de Cérès de profil, symbolisant la République (de Napoléon Ier sous les deux empires, d'Henri IV sous la Restauration et la monarchie de Juillet et de Bonaparte, Consul, sous la Deuxième République), entourée d'un cercle bleu, portant les mots : RÉPUBLIQUE FRANÇAISE (sic). L'étoile est suspendue à une couronne de feuilles (couronne impériale sous les deux empires et royale sous la Restauration et la monarchie de Juillet), d'argent ou de vermeil suivant le grade, émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (cette fois-ci à gauche) et de laurier (cette fois-ci à droite). Au revers, le médaillon d'or[i] porte deux drapeaux tricolores avec l'inscription HONNEUR ET PATRIE (devise inchangée depuis la création de l'ordre) en exergue ainsi que la date de création de l'ordre : 29 FLORÉAL AN X (sic).


L'insigne est suspendu à un ruban rouge, hérité de l'ordre militaire de Saint-Louis. Il comporte une rosette pour les officiers. La dimension de l'insigne en vermeil des commandeurs, suspendu à une cravate, est de moitié plus grande que celle des deux premiers grades. La cravate de commandeur se porte toujours seule autour du cou (ce qui n'est pas le cas des autres cravates de commandeurs français : Mérite national, maritime, agricole, etc., qui peuvent être portés ensemble). Les grands officiers portent la croix d'officier accompagnée d'une plaque (vulgairement appelée « crachat ») sur le côté droit de la poitrine. Les grands-croix portent la même plaque, mais en vermeil, sur le côté gauche de la poitrine. Leur croix de vermeil, presque du double de celle des deux premiers grades, se porte en écharpe, suspendue à un large ruban rouge qui passe sur l'épaule droite.


En tenue civile, les chevaliers portent à la boutonnière un ruban rouge, les officiers une rosette rouge, les commandeurs une rosette rouge sur demi-nœud en argent, les grands officiers une rosette rouge demi-nœud moitié argent moitié or, et les grands-croix une rosette rouge sur demi-nœud en or. Le demi-nœud est familièrement appelé « canapé ».


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Insigne de chevalier de la Légion d'honneur
Insigne d'officier de la Légion d'honneur
Insigne de commandeur de la Légion d'honneur
Plaque de grand officier de la Légion d'honneur
Plaque, écharpe et bijou de grand-croix de la Légion d'honneur dans leur écrin

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Barrettes de rappel portées sur les uniformes

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Chevalier

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Officier

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Commandeur

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Grand officier

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Grand-croix



Récipiendaires de la Légion d'honneur |


Voir les catégories : Chevalier de la Légion d'honneur, Officier de la Légion d'honneur, Commandeur de la Légion d'honneur, Grand officier de la Légion d'honneur et Grand-croix de la Légion d'honneur.

Voir les catégories : Ville décorée de la Légion d'honneur et Régiment décoré de la Légion d'honneur.

Articles détaillés : Liste des grands-croix de la Légion d'honneur et Liste des commandeurs de la Légion d'honneur.


Nombre de membres de la Légion d'honneur |


En 1962, on compte 320 000 décorés vivants[8] : le général de Gaulle réforme la même année le code pour en fixer le nombre maximum à 125 000. Selon le code de la Légion d'honneur actuel, le nombre maximum de « légionnaires » est fixé à :



  • chevaliers : 113 425 ;

  • officiers : 10 000 ;

  • commandeurs : 1 250 ;

  • grands officiers : 250 ;

  • grands-croix : 75.


Au 15 juillet 2010[56], il y a : 74 384 chevaliers, 17 032 officiers, 3 009 commandeurs, 314 grands officiers et 67 grands-croix.


Au 1er janvier 2013, l'ordre comprend 93 000 légionnaires, tous grades confondus.



Féminisation de l'ordre |


L'ordre est très majoritairement masculin. Depuis 2008, Le conseil de l'ordre veille à la parité au total, autant de décorés femmes que hommes[8].



  • Première femme chevalier : Marie-Angélique Duchemin veuve Brûlon en 1851.

  • Première femme officier : Rosa Bonheur en 1894[57].

  • Première femme commandeur : Anna de Noailles en 1931.

  • Première femme grand officier : la femme de lettres Colette en 1953.

  • Première femme grand-croix : même si l'attribution de la grand-croix de la Légion d'honneur par Napoléon III à la reine Victoria avant 1870 est probable, la première femme officiellement décorée de la grand-croix a été la reine Emma des Pays-Bas en 1896.



  • En 1958, la princesse Véra Obolensky née Makarova, surnommée Vicky, reçoit à titre posthume la croix de chevalier.

  • Quand elle reçut la Légion d'honneur, le 30 décembre 1963[58], Alexandra David-Néel déclara « Bien sûr que cette distinction me fait plaisir, mais j'aurais tellement mieux aimé accueillir ici [à Samten Dzong] le 14e dalaï-lama ! »[59].

  • 1969 : première femme à obtenir le grade de commandeur dans l'industrie : Yvonne-Edmond Foinant

  • 1976 : grand officier de la Légion d'honneur (3e femme à obtenir cet honneur) : Yvonne-Edmond Foinant


  • Geneviève de Gaulle-Anthonioz est la première Française grand-croix en 1997[60].

  • Le 13 juillet 2012, Simone Veil devient la douzième femme à obtenir la distinction de grand-croix[61].

  • Le 13 mars 2013, l'ex-gouverneure générale du Canada et actuelle secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie, Michaëlle Jean, est devenue la première Canadienne à obtenir la distinction de grand-croix[62].



Institutions |


La croix a été remise également à des régiments, des établissements d'enseignement du supérieur comme l'École des mines de Paris[j], l'École des mines de Saint-Étienne[k], l'École centrale Paris[l], l'École nationale supérieure des télécommunications[m] (aujourd'hui « Télécom ParisTech »), l'École polytechnique[n], l'École nationale des chartes[o], les Écoles nationales d'arts et métiers (aujourd'hui « Arts et Métiers ParisTech »), l''École nationale supérieure d'agronomie de Montpellier[64] (aujourd'hui « Montpellier SupAgro »), l'École des mines de Douai[p] ou l'université de Nancy — parfois même privés comme HEC[q]. Les établissements de l'enseignement secondaire sont parfois aussi décorés : parmi eux, le lycée Lalande de Bourg-en-Bresse, l'école militaire préparatoire d'Autun, le lycée militaire d'Aix-en-Provence[r], ou le Prytanée national militaire de La Flèche), des communautés, des entreprises (dont la SNCF) et à une association (la Croix-Rouge française).


L'École coloniale d'agriculture de Tunis[65] est la seule école civile étrangère décorée de l'ordre par décret signé par Vincent Auriol, président de la République, à Paris le 27 avril 1950 (J.O. du 27 avril 1950), la Tunisie étant alors un état associé de l'Union française.


La préfecture de police de Paris a été décorée de la Légion d'honneur par le général de Gaulle le 12 octobre 1944, à la suite de l'insurrection d'une petite partie de ses agents, le 19 août 1944, dans la caserne de la Cité. C'est la raison pour laquelle ses agents en tenue d'honneur portent la cordelière[66] rouge, à l'épaule gauche, les jours de cérémonie.



Unités militaires |


La hampe du drapeau ou de l'étendard des unités ou formations suivantes, a été décorée de la Croix de la Légion d'honneur[s] :





  • 1er régiment de chasseurs parachutistes


  • 3e régiment étranger d'infanterie (Régiment de marche de la Légion étrangère)


  • Régiment d'infanterie-chars de marine (Régiment d'infanterie coloniale du Maroc)


  • 1er régiment parachutiste d'infanterie de marine


  • 1er régiment d'infanterie de marine


  • 2e régiment d'infanterie de marine


  • 24e régiment d'infanterie coloniale


  • 43e régiment d'infanterie coloniale


  • 1er régiment d'artillerie de marine


  • 11e régiment d'artillerie de marine


  • 61e régiment d'artillerie


  • 1er régiment du train


  • 1er régiment étranger d'infanterie


  • 8e régiment d'infanterie


  • 23e régiment d'infanterie


  • 26e régiment d'infanterie


  • 51e régiment d'infanterie


  • 57e régiment d'infanterie


  • 76e régiment d'infanterie


  • 99e régiment d'infanterie


  • 137e régiment d'infanterie


  • 152e régiment d'infanterie


  • 153e régiment d'infanterie


  • 298e régiment d'infanterie


  • 1er régiment de tirailleurs


  • 1er régiment de tirailleurs algériens


  • 2e régiment de tirailleurs algériens


  • 3e régiment de tirailleurs algériens


  • 7e régiment de tirailleurs algériens

  • Goumiers marocains


  • 4e régiment de tirailleurs tunisiens


  • 1er régiment de tirailleurs sénégalais


  • 1er régiment de chasseurs d'Afrique


  • 2e régiment de zouaves


  • 3e régiment de zouaves


  • 4e régiment de zouaves


  • 8e régiment de zouaves


  • 9e régiment de zouaves


  • 4e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs

  • Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

  • Bataillons de chasseurs à pied


  • 1er régiment de fusiliers marins

  • École des mousses

  • Escadron de chasse Normandie-Niémen (Armée de l'Air)

  • Garde Républicaine

  • École du service de santé des armées de Lyon-Bron

  • École du Val-de-Grâce


  • École polytechnique (France)[n]


  • École spéciale militaire de Saint-Cyr[n]


  • École militaire interarmes[67]

  • École de l'air

  • École militaire de l'air

  • École de cavalerie de Saumur

  • Prytanée national militaire


  • Lycée militaire d'Autun (anciennement École militaire préparatoire d'Autun)

  • École nationale supérieure d'arts et métiers


  • Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE-SUPAERO)




La Légion d'honneur sous l'Empire |





Charles Lock Eastlake, « Napoleon on the Bellerophon », 1816.
Il s'agit d'une des rares représentations de l'Empereur où celui-ci porte les décorations des trois ordres dont il est le grand-maître : Légion d'honneur, ordre de la Réunion et ordre de la Couronne de fer.
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.




Cohorte de la Légion d'honneur |


Article détaillé : Cohorte de la Légion d'honneur.


Maisons d'éducation de la Légion d'honneur |


Article détaillé : Maison d'éducation de la Légion d'honneur.


Musée de la Légion d'honneur |


Article détaillé : Musée de la Légion d'honneur.


Cas particuliers notables |



Refus de la décoration |




Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Personnalité ayant refusé la Légion d'honneur.



Refuser la Légion d'honneur implique d'avoir auparavant été nommé dans cet ordre (voir la rubrique « Nomination et promotion » ci-dessus). Chaque nomination fait l'objet d'une validation par le conseil de l'ordre de la Légion d'honneur, présidé par le grand chancelier (environ 15 % des dossiers, proposés par les ministres, y sont écartés), et d'un accord du président de la République, grand maître, avant d'être publiée sous forme de décret au Journal officiel de la République.


À la publication du Journal officiel, certaines personnes s'opposent à leur nomination dans la Légion d'honneur. Elles choisissent dans ce cas de ne pas s'en faire remettre les insignes (voir partie « Réception dans l'ordre ») et ne deviennent donc pas membre de la Légion d'honneur.


Parmi les personnes nommées dans la Légion d'honneur et qui ont manifesté leur opposition, on peut citer, par ordre alphabétique :




  • Michèle Audin, mathématicienne, membre de l'Oulipo et fille du mathématicien Maurice Audin (1932-1957). En janvier 2009, elle refuse le grade de chevalier de la Légion d'honneur au motif de l'absence de réponse du président Sarkozy à la lettre ouverte envoyée par sa mère demandant que soit éclairci le mystère de la disparition de son mari en Algérie et que la France assume sa responsabilité[68] ;


  • Marcel Aymé, écrivain, qui a refusé la décoration qu'on lui proposait en 1949. Il s'en est expliqué dans le no 11 du Crapouillot de 1950 : il avait été condamné en 1946 à un « blâme sans affichage », pour avoir vendu, pendant l'Occupation, un scénario à une société allemande, la Continental-Films. Il écrivit en 1950 : « [en 1946] le Ministère de l'Éducation nationale me manifestait son désir de me décorer de la Légion d'honneur […]. Par respect pour l'État et pour la République, il me fallut refuser ces flatteuses distinctions qui seraient allées à un traître ayant « favorisé les desseins de l'ennemi. » »[69] » ;


  • Brigitte Bardot[t] ;


  • Jane Birkin, en mémoire de son père, héros de la Royal Navy et soutien de la Résistance, qui ne fut pas décoré ;


  • Jacques Bouveresse a déclaré en 2010, ne souhaiter « en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre »[70] ;


  • Maurice de Broglie ;


  • Bernard Clavel ;


  • Albert Cossery, écrivain[u] ;


  • Gustave Courbet[71] ;


  • Dalida[72] (en 1984) ;

  • Didier Dubois, chercheur au CNRS, qui refuse sa nomination au grade de chevalier en 2010 par la ministre Valérie Pécresse, et s'en explique dans une lettre[73] ;

  • les journalistes politiques Françoise Fressoz (Le Monde) et Marie-Ève Malouines (France Info), qui ont annoncé refuser la décoration en janvier 2009 : « Rien, dans mon parcours professionnel, ne justifie pareille distinction. Je pense en outre que, pour exercer librement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l’écart des honneurs. Pour ces raisons, je me vois dans l'obligation de refuser cette distinction[74]. »[75] ;


  • Jean Guillou, organiste, refuse sa nomination en juillet 2010, affirmant ne considérer la Légion d'honneur que comme un « accessoire honorifique »[76] ;

  • le dramaturge Népomucène Lemercier, refusant de prêter serment à Napoléon Ier et à sa dynastie ;


  • Francis Jammes, poète, la refuse en janvier 1923 après avoir appris par la presse son attribution à l'initiative du Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, le Béarnais Léon Bérard ;


  • Jean-Marie Lustiger, surpris d'être proposé comme chevalier par Jacques Chirac alors qu'il était déjà cardinal depuis longtemps[77] ;


  • André Mussat ;

  • l'économiste français Thomas Piketty, auteur du livre Le Capital au XXIe siècle, a indiqué : « Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable » a-t-il justifié, estimant que l'État « ferait bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe » plutôt que de distribuer ces distinctions[78] ;


  • Antoine Pinay[v] ;


  • Bernard Pivot en la refusant a déclaré : « C'est une prime à la notoriété et je n'ai pas envie de me retrouver avec mon petit ruban rouge devant des gens que j'admire et dont je sais qu'ils le mériteraient beaucoup plus que moi. Et, seconde raison, j'ai toujours pensé qu'un journaliste en activité ne doit pas l'accepter. Il se trouve que la gauche me l'a offerte, puis la droite, puis la gauche, et il me semble que si j'acceptais je serais un petit peu moins libre. »


  • Jack Ralite, ancien ministre, nommé dans la promotion du 1er janvier 2012. Il indique le 4 janvier 2012 suivant qu'« il n'a pas refusé trois fois la Légion d'honneur sous la gauche pour l'accepter une fois sous la droite[79] », et qu'il ne sera pas « un élu qu'on porte à la boutonnière[79]. » ;


  • Maurice Ravel, pour une raison qu'il ne précisa jamais, ne répondit même pas à la proposition qui lui était faite : promu comme ayant tacitement accepté la décoration, il obtint d'être radié au Journal officiel[w]. Erik Satie, brouillé avec lui depuis 1913, s'en amusa dans une boutade célèbre : « Ravel refuse la Légion d'honneur, mais toute sa musique l'accepte. »[82] ;


  • Jo Spiegel, nommé dans la promotion du 1er janvier 2014, refuse la Légion d'honneur, donnant pour motif de sa décision « la critique sans concession d'une démocratie en panne et d'un système à bout de souffle »[83] ;

  • l'auteur de bandes dessinées Jacques Tardi, nommé au grade de chevalier dans la promotion du 1er janvier 2013, affirme vouloir « rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit »[84] ;

  • le 16 octobre 2006, le président de l'organisation d'Éducation supérieure turque et ancien recteur de l'université Galatasaray, le professeur Erdoğan Teziç, a rendu l'insigne de la Légion d'honneur qu'il avait reçue le 17 septembre 2004 pour protester contre l'adoption de la loi par l'Assemblée nationale française visant à pénaliser la négation du génocide arménien ;


  • Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches à l'INSERM, refuse la Légion d'honneur en juillet 2012 afin de dénoncer l'« indifférence » qui touche la santé au travail et l'impunité des « crimes industriels »[85] ;


  • Henri Torre, ancien ministre, ancien sénateur et président du conseil général de l'Ardèche, refuse la Légion d'honneur en janvier 2012, indiquant qu'« on a nommé trop de gens qui ne méritaient pas d'être nommés… on a bafoué cette haute distinction en nommant n'importe qui[86] » ;

  • le curé d'Ars, saint Jean-Marie Vianney, fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1855, à son insu : la demande en avait été faite par le sous-préfet de Trévoux et le préfet de l'Ain. Il la refusa au motif que la croix ne rapporterait pas d'argent pour les pauvres. Malgré ce refus, la chancellerie de la Légion d'honneur lui envoya la croix sans demander l’argent. En définitive, il ne la porta jamais mais elle fut posée sur son cercueil[87].


Par ailleurs, d'autres personnalités, sans avoir été nommées dans la Légion d'honneur, ont manifesté publiquement une opposition de principe à cet ordre honorifique. Ces personnes sont citées dans l'ordre alphabétique.




  • Georges Brassens a écrit une chanson intitulée La Légion d'honneur où il critique les ordres honorifiques français ;


  • Honoré Daumier ;


  • Léo Ferré a brocardé « ce ruban malheureux et rouge comme la honte » dans la chanson Il n'y a plus rien ;


  • Geneviève de Fontenay a affirmé que cette décoration « est distribuée maintenant comme une médaille en chocolat, à tout le monde[88]. » ;


  • Edmond Maire déclara : « Ce n'est pas à l'État de décider ce qui est honorable ou pas[89]. ».


Enfin, il est attribué une opposition de principe à la Légion d'honneur aux personnes suivantes, listées par ordre alphabétique, dont aucune n’a été nommée dans cet ordre honorifique :




  • Simone de Beauvoir ;


  • Georges Bernanos[x] ;


  • Bourvil ;


  • Albert Camus ;


  • Aimé Césaire ;


  • Frédéric Dard alias le commissaire San Antonio, qui l'a moquée à maintes reprises dans ses romans ;


  • Catherine Deneuve ;


  • Mylène Farmer ;


  • Eugène Le Roy ;


  • Émile Littré ;


  • Guy de Maupassant ;


  • Claude Monet ;


  • Jean Victor Marie Moreau[90] ;


  • Gilbert du Motier, marquis de La Fayette ;


  • Jacques Prévert ;


  • George Sand (qui écrivit au ministre qui lui proposait la croix : « Ne faites pas cela cher ami, je ne veux pas avoir l'air d'une vieille cantinière ! ») ;


  • Jean-Paul Sartre ;


  • Philippe Séguin, car il ne l'avait pas reçu au nom de son père, mort pour la France[réf. nécessaire].


Autres cas :




  • Louis Aragon ;
    On attribue à tort un refus de la Légion d'honneur à Louis Aragon ; nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 10 juillet 1981, il reçoit ses insignes du président François Mitterrand le 19 novembre 1981, cérémonie qui marque de fait son acceptation d'appartenir à l'ordre[91],[92]. Jacques Prévert aurait dit, feignant la sévérité : « C'est très bien de la refuser, mais encore faudrait-il ne pas l'avoir méritée. » On notera que ce mot est attribué à Erik Satie par Jean Cocteau : « Le tout, disait mon vieux Satie, n'est pas de refuser la Légion d'honneur. Encore faut-il ne pas l'avoir méritée[93] ».


  • Hector Berlioz ;
    Hector Berlioz, auquel l'État devait 3 000 francs pour le Requiem composé en 1837, revient sur cette nomination dans ses Mémoires : « L'excellent M. de Gasparin, ayant ressaisi le portefeuille de l'intérieur, sembla vouloir me dédommager des insupportables dénis de justice que j'avais endurés à propos du Requiem, en me faisant donner cette fameuse croix de la Légion d'honneur que l'on m'avait en quelque sorte voulu vendre trois mille francs, et dont, alors qu'on me l'offrait ainsi, je n'aurais pas donné trente sous. Cette distinction banale me fut accordée en même temps qu'au grand Duponchel, alors directeur de l'Opéra[94] ». Il sera promu au rang d'officier de la Légion d'honneur en 1864.


  • René Iché ;
    Le sculpteur résistant René Iché a été nommé chevalier de la Légion d'honneur le 17 décembre 1933, et s'en est fait remettre les insignes le 15 avril 1934. L'affirmation selon laquelle il aurait refusé une promotion d'officier en 1947 n'est pas fondée puisqu'il n'a jamais été proposé pour ce nouveau grade dans la Légion d'honneur.


Cas particuliers :


Lorsqu'on lui fit savoir qu'on avait l'intention de proposer au conseil de l'ordre qu'elle soit nommée dans la Légion d'honneur, Marie Curie, suivant en cela l'attitude de son mari Pierre Curie, répondit qu'elle refuserait la décoration si elle était nommée dans cet ordre[y].



Retrait de la décoration |


Les procédures disciplinaires concernant des légionnaires qui ont commis des actes contraires à l'honneur peuvent aboutir à trois peines : le blâme (appelé censure), la suspension (de durée variable 1 à 10 ans) et la radiation définitive (exclusion) de l'ordre[8]. La radiation de l'ordre peut intervenir comme sanction ultime en cas d'atteinte à l'honneur ou à la dignité, à la suite d'une procédure disciplinaire au cours de laquelle l'intéressé est appelé à faire valoir sa défense. Cette radiation, qui vaut retrait de la décoration, est en théorie automatique en cas de condamnation à une peine d'emprisonnement d'un an et plus pour crime ou en cas de déchéance de la nationalité française[95],[96]. Ce fut le cas de Maurice Papon qui, bien que s'étant vu retirer cette décoration, a néanmoins tenu à être enterré avec elle[97]. Le policier Jean-Claude Labourdette a été également exclu de la Légion d'honneur après sa condamnation en 1994 pour un trafic d'armes au Liban[98]. Le 20 août 2012, John Galliano s'est également vu retirer sa décoration à la suite de sa condamnation en septembre 2011 à 6 000 euros d'amende avec sursis pour injures antisémites[99]. En octobre 2017, la procédure de retrait de la décoration du producteur Harvey Weinstein pour « manquement à l'honneur » est engagée, à la suite de nombreuses accusations de harcèlements, d'agressions sexuelles et de viols[100].


Pour les récipiendaires étrangers, la seule sanction possible est le retrait de la décoration. L'exemple le plus récent reste le cycliste Lance Armstrong, nommé chevalier le 30 mai 2005, qui s'est vu retirer de l'ordre le 4 avril 2014 pour « comportement contraire à l'honneur », dû à la révélation de son dopage récurrent qui lui annule tous ses résultats sportifs, notamment ses sept victoires consécutives sur le Tour de France[101].


La radiation de l'ordre pour les hommes politiques français condamnés, même à des peines supérieures, est rarement effective.



Nomination controversée médiatiquement |


La décoration du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Nayef Al Saoud, au rang de grand officier, par François Hollande a suscité de nombreuses réactions médiatiques[102] au 1er trimestre 2016, le prince étant accusé d'être à la tête d'un pays où la décapitation au sabre reste une pratique courante et dont la bonne foi concernant la lutte contre le terrorisme est fortement remise en cause[103].



Trafics de décorations |


Article détaillé : Scandale des décorations.

En 1887, un scandale politico-financier célèbre en tant qu'affaire des décorations et impliquant le commerce frauduleux de la Légion d'honneur a ébranlé la Troisième République en contraignant le président Jules Grévy (républicain modéré) à démissionner de sa charge.


Un second trafic de décorations a été mis au jour, en 1926, cette fois mettant en cause Marcel Ruotte, sous-chef de bureau au ministère du Commerce[104],[105].



Fabricants historiques |




  • Maison Arthus-Bertrand, à Saint-Germain-des-Prés (Paris).


  • La Monnaie de Paris, quai de Conti (Paris).


  • Palais-Royal (Paris)[106].



Notes et références |



Notes |




  1. « Grand'croix » (ou grand-croix) se met au pluriel — des grands'croix ou des grands-croix — lorsqu'ils désignent les personnes ayant reçu la grand'croix ; celle-ci (la décoration) reste en revanche invariable (Le Petit Larousse, 2007). Le Petit Robert, éd. 1986, indique que « grand-croix » reste invariable.


  2. Dans l'ancien Régime il y avait deux décorations importantes :
    1 : L'ordre militaire de Saint-Louis, créée par Louis XIV en avril 1693
    2 : L'institution du Mérite militaire, créé par Louis XV en mars 1759



  3. La commission chargée de préparer le projet de loi fut présidée par Cambacérès.


  4. Par 166 voix contre 110.


  5. « Article 87 – Il sera décerné des récompenses nationales aux guerriers qui auront rendu des services éclatants en combattant pour la République. »


  6. Les 80 décrets, arrêtés pris depuis 1802 ont été fondus dans le décret no 62-1472 du 28 novembre 1962 pour former le « Code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire ».


  7. Article 13 de la Constitution.


  8. Le franc-or ou franc germinal, disparaît avec l'entrée en guerre de la France en 1914 : l'inflation divise par cinq en termes de pouvoir d'achat cette rente dès 1925. À titre d'exemple comparatif, un ouvrier gagnait en 1913, la somme de 5 francs par jour en moyenne.


  9. Pour les étoiles datant de 1870, seule la face du médaillon est en or 18k ; le revers est en vermeil. Le poids total en or de ce médaillon est inférieur à un gramme.


  10. Décoration remise par le président de la République Albert Lebrun le 29 juin 1933.


  11. Décoration remise par le président de la République Albert Lebrun le 22 octobre 1933.


  12. Décoration remise par le président de la République Gaston Doumergue le 26 mai 1929 à l'occasion du centenaire de l'École.


  13. Décoration remise par le président de la République Albert Lebrun le 17 mai 1938, pour les services essentiels rendus à la Nation. Voir ce site.


  14. a b et cLa décoration a été remise le 12 avril 1914 à la fois à l'École polytechnique (au centre du hall de laquelle est reproduite une croix de l'ordre de trois mètres de hauteur) et à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr par le président de la République, Raymond Poincaré, en présence du roi d'Angleterre George V et de la reine Mary, du ministre des Affaires étrangères britannique et de l'ambassadeur de Russie[63].


  15. Décret du 28 mai 1935. Remise le 11 janvier 1936 par le président de la République Albert Lebrun.


  16. Décoration remise par Paul Ramadier le 5 décembre 1937.


  17. Décoration remise par le président de la République Albert Lebrun le 1er mars 1935.


  18. Bulletin d'information sociale de la Défense, janvier 2008, p. 21, voir ce site, consulté le 28 février 2009.


  19. Ne pas confondre les unités militaires ayant reçu la fourragère à la couleur du ruban de la croix de la Légion d'honneur (unités citées à six, sept ou huit occasions à l'ordre de l'armée], avec les unités militaires ayant reçu la croix de la Légion d'honneur.


  20. Refuse sa décoration en 1985.


  21. Nommé par décret du 30 janvier 2008 du président de la République, a refusé « par principe », cf. Frédéric Andrau, Monsieur Albert, Cossery une vie, Éditions de Corlevour, Clichy, 2013, p. 253.


  22. Qui considérait « qu'il n'y avait rien au-dessus de sa médaille militaire gagnée au feu durant la Première Guerre mondiale ».


  23. La Légion d'honneur fut proposée à Ravel par Léon Bérard, alors ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Le silence de Ravel, alors retiré à Lapras en Ardèche où il composait La Valse, fut considéré comme acceptation tacite : promu le 15 janvier 1920 et cité au Journal officiel du 17 janvier, p. 912[80], il refusa de s'acquitter des droits de chancellerie afin d'obtenir sa radiation, signée le 2 avril 1920 par le président Deschanel et publiée au Journal officiel le 4 avril suivant, p. 5383[81].


  24. Qui la refusa à quatre reprises.


  25. « La France n'a que deux moyens d'honorer de leur vivant ses grands hommes : la Légion d'honneur et l'Académie. La croix de chevalier est offerte à Marie en 1910, mais, s'inspirant de l'attitude de Pierre Curie, elle la refuse. » Ève Curie, Madame Curie, Paris, Gallimard, 1938.



Références |




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  21. Par ordonnance du 19 juillet 1814, le roi s'est déclaré, pour lui et ses successeurs, chef souverain et grand maître de cette institution.


  22. Code, art. R4.


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  24. Code, art. R5.


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Voir aussi |


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Bibliographie |




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  • Frédéric de Berthier de Grandry, Des Premières écoles militaires aux lycées de la Défense, L'Éducation des enfants au sein de l'armée, préface de M. Gérard Larcher, président du Sénat, FBG, diffusion de l'association des AET, 2010.


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  • Olivier Ihl, Le Mérite et la République – Essai sur la société des émules, Gallimard, 2007.


  • [Code] République française, Code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire : décret initial no 62-1472 et suivants, Paris, JORF, 28 novembre 1962 (réimpr. 13 mars 2015), 49 p. (ASIN B0014WGYQC, lire en ligne). 

  • Françoise Serodes, Expliquez-moi la Légion d'honneur, Paris, Nane, 2013.

  • Michel et Béatrice Wattel, Les Grand'Croix de la Légion d'honneur, Paris, Archives & Culture, 2009, 700 p.



Presse |



  • « Napoléon et la Légion d'honneur », La Phalère (revue européenne d'histoire des ordres et décorations), no 1, 2000, 341 p.


  • Laurent Jullien, « Les brevets de la Légion d'honneur, 200 ans d'histoire de France », Acomarin, no 233,‎ mars 2017.



Filmographie |



  • Envoyé spécial sur France 2, « Les hochets de la République », 14 janvier 2011.


Radiographie |


Jean Lebrun invitant Olivier Ihl, « La légion d'honneur », sur franceinter.fr, 2 janvier 2018(consulté le 25 juillet 2018).



Articles connexes |



  • Musée de la Légion d'honneur

  • Décorations militaires (France)

  • Rubans des décorations militaires et civiles françaises

  • Base Léonore

  • Église Notre-Dame-de-la-Légion-d'honneur

  • Familles subsistantes des anciens honneurs héréditaires



Liens externes |




  • Grande chancellerie de la Légion d'honneur.


  • Base Léonore, recensement des récipiendaires de la Légion d'honneur (décédés avant 1977), sur le site du ministère de la Culture.


  • Les archives des distinctions dans l'ordre de la Légion d'honneur attribuées sous la Restauration sont conservées aux Archives nationales (France).


  • « Société des membres de la Légion d'honneur » (consulté le 14 février 2017) (SMLH).




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