Édouard Herriot
Pour les articles homonymes, voir Herriot.
Édouard Herriot | |
Édouard Herriot, Président du Conseil des ministres, 1924 (Agence Meurisse, Paris, BnF). | |
Fonctions | |
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Président de l'Assemblée nationale | |
21 janvier 1947 – 11 janvier 1954 (6 ans, 11 mois et 21 jours) | |
Législature | Ie et IIe |
Prédécesseur | Vincent Auriol |
Successeur | André Le Troquer |
Maire de Lyon | |
18 mai 1945 – 26 mars 1957 (11 ans, 10 mois et 8 jours) | |
Prédécesseur | Justin Godart |
Successeur | Louis Pradel |
Président de la Chambre des députés | |
4 juin 1936 – 9 juillet 1940[N 1] (4 ans, 1 mois et 5 jours) | |
Législature | XVIe |
Prédécesseur | Fernand Bouisson |
Successeur | Félix Gouin (Assemblée consultative provisoire) |
Ministre d'État | |
9 février 1934 – 22 janvier 1936 (1 an, 11 mois et 13 jours) | |
Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Doumergue II Flandin I Bouisson Laval IV |
Président du Conseil des ministres français et ministre des Affaires étrangères | |
3 juin – 14 décembre 1932 (6 mois et 11 jours) | |
Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Herriot III |
Législature | XVe |
Coalition | AD-RI-RRRS-PRS-FR |
Prédécesseur | André Tardieu |
Successeur | Joseph Paul-Boncour |
19 – 21 juillet 1926 (2 jours) | |
Président | Gaston Doumergue |
Gouvernement | Herriot II |
Législature | XIVe |
Coalition | Cartel des gauches (RRRS-RI-PRS-SFIO) |
Prédécesseur | Aristide Briand |
Successeur | Raymond Poincaré |
Président de la Chambre des députés | |
22 avril 1925 – 20 juillet 1926 (1 an, 2 mois et 28 jours) | |
Législature | XIIIe |
Prédécesseur | Paul Painlevé |
Successeur | Raoul Péret |
Président du Conseil des ministres français et ministre des Affaires étrangères | |
14 juin 1924 – 10 avril 1925 (9 mois et 27 jours) | |
Président | Gaston Doumergue |
Gouvernement | Herriot I |
Législature | XIVe |
Coalition | Cartel des gauches (RRRS-RI-PRS-SFIO) |
Prédécesseur | Frédéric François-Marsal |
Successeur | Paul Painlevé |
Maire de Lyon | |
1905 – 1940 (35 ans) | |
Prédécesseur | Victor Augagneur |
Successeur | Georges Cohendy |
Biographie | |
Date de naissance | 5 juillet 1872 |
Lieu de naissance | Troyes, (Aube) (France) |
Date de décès | 26 mars 1957(à 84 ans) |
Lieu de décès | Saint-Genis-Laval, (Rhône) (France) |
Nationalité | française |
Parti politique | Parti radical |
Conjoint | Blanche Rebatel |
Enfants | Suzanne Bérard |
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Édouard Marie Herriot, né le 5 juillet 1872 à Troyes (Aube)[1] et mort le 26 mars 1957(à 84 ans) à Saint-Genis-Laval (Rhône)[2],[1], est un homme d'État français, membre du Parti radical et figure de la IIIe République.
Ministre au sein de nombreux gouvernements, il présida la Chambre des députés, sous la IIIe République, puis l'Assemblée nationale, sous la IVe République. Président du Conseil des ministres à trois reprises, c'est une figure du Cartel des gauches, coalition gouvernementale et parlementaire des années 1920. D'autre part, il fut le maire de la ville de Lyon de 1905 à 1940, puis de 1945 à sa mort, en 1957.
En 1946, Édouard Herriot fut élu membre de l'Académie française.
Sommaire
1 Parcours
2 Biographie
2.1 Jeunes années
2.2 Entre les deux guerres
2.3 Pendant la Seconde Guerre mondiale
2.4 Après 1944
3 Décorations
4 Généalogie
5 Dans la fiction
6 Œuvres
7 Adaptations au cinéma
8 Notes et références
8.1 Notes
8.2 Références
9 Voir aussi
9.1 Articles connexes
9.2 Bibliographie
9.3 Liens externes
Parcours |
- Entré à l'École normale supérieure en 1891
- Agrégé de lettres en 1894
- Docteur ès-lettres avec une thèse principale sur Juliette Récamier, publiée en 1909 chez Plon-Nourrit, sous le titre Madame Récamier et ses amis (thèse à propos de laquelle on déclara : « Un pavé sur une rose ! »).
- Rejoint très jeune le Parti radical
- Sénateur de 1912 à 1919
- Député du Rhône en 1919-1940 et 1945-1957
- Maire de Lyon en 1905-1940 et 1945-1957
- Ministre des Travaux publics, des Transports et du Ravitaillement dans le 6e gouvernement d'Aristide Briand de décembre 1916 à mars 1917
- Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts dans le gouvernement Raymond Poincaré de 1926 à 1928
- En 1934, Herriot accepte de siéger comme ministre d'État aussi bien dans le cabinet constitué par Pierre-Étienne Flandin de 1934 à 1935 que dans le gouvernement Pierre Laval de 1934 à 1935
Président du Conseil, cumul avec le ministère des Affaires Étrangères 1924, 1926 et 1932
- Président de la Chambre des députés en 1925
- Président de la Chambre des députés (1936-1940, 1947-1954)
- Élu à l'Académie française le 5 décembre 1946
- Officier de la Légion d'honneur
- Président du parti radical-socialiste (1919-1926, 1931-1936, 1948-1953, 1955-1957)
Docteur honoris causa de l'université de Glasgow
Biographie |
Jeunes années |
Fils de François-Nicolas, lieutenant d'infanterie, et de Jeanne-Eugénie Collon[1], il commence ses études au Collège Sainte-Barbe à Troyes qu'il poursuit au lycée de La Roche-sur-Yon, puis il obtient, à 15 ans, une bourse lui permettant de poursuivre ses études au Lycée Louis le Grand à Paris où il obtient en 1889 le baccalauréat avec la mention "très bien". Après une khâgne dans ce même lycée, il est reçu en 1891 dixième à l'École normale supérieure[3] et en sort en 1894 agrégé de Lettres en se classant premier.
Jeune professeur agrégé, il est nommé à Nantes, puis à Lyon, où il enseigne dans une classe de rhétorique. Son premier ouvrage, Philon le Juif : essai sur l'école juive d'Alexandrie publié chez Hachette en 1898, est couronné par le prix Victor-Cousin décerné par l'Académie des sciences morales et politiques.
Il s'engage dans l'affaire Dreyfus aux côtés d'Émile Zola et Anatole France, et fonde la section lyonnaise de la Ligue des droits de l'homme. Il s'affirme comme un orateur exceptionnel.
Il épouse à Lyon le 28 octobre 1899 Blanche Rebatel (1877-1962) fille du docteur Fleury Rebatel, président du Conseil général du Rhône[4]. Cette union lui facilite son entrée en politique.
Entré au conseil municipal de Lyon en 1904, il devient adjoint, puis maire le 3 novembre 1905, en succédant à Jean-Victor Augagneur. Il le reste jusqu'en 1957, avec une interruption sous l’Occupation. Son successeur est Louis Pradel.
Le 1er septembre 1915 naît dans le 1er arrondissement de Lyon sa fille adultérine, la future Suzanne Bérard, déclarée née de parents inconnus sous le patronyme Collon de la mère d'Herriot, reconnue quelque 27 ans plus tard, le 6 juin 1942, par sa mère Jeanne Marie Janin[5].
Le 12 décembre 1916, il obtient son premier poste ministériel comme Ministre des Travaux publics, des Transports et du Ravitaillement, Marcel Sembat ayant dû quitter le gouvernement par suite de la pénurie de charbon. Herriot limoge immédiatement le directeur des mines du ministère, Paul Louis Weiss, accusé par l'opinion publique d'être responsable de la pénurie[N 2].
Au printemps 1922, il visite l'Union soviétique, pays pour lequel il éprouve de vives sympathies. À la suite de sa visite à la commune d'enfants no1, il déclare : « Ces communistes sont des encyclopédistes comme les renaissants »[6].
Entre les deux guerres |
En 1924, après que les élections du 25 mai ont donné la majorité au Cartel des gauches dont il était le principal animateur, il provoque la démission du président Alexandre Millerand qui avait pris parti pour le Bloc national pendant la campagne électorale et avait affirmé son pouvoir en intervenant dans les fonctions du président du Conseil. Il est appelé à la présidence du Conseil par le nouveau président de la République, Gaston Doumergue.
Fervent défenseur de la laïcité, il veut alors introduire les lois laïques en Alsace-Lorraine et rompre les relations diplomatiques avec le Vatican mais il est désavoué par le Conseil d'État et la résistance populaire sur le premier point et se heurte à l'opposition du Sénat et au risque de velléités indépendantistes locales sur le second.
Critiqué pour son laxisme en matière de finances, hésitant dans le remède à donner à la crise — il balance entre un emprunt, souhaité par la droite, et le « prélèvement » sur le capital réclamé par les socialistes — il doit démissionner. La Bourse avait connu beaucoup de fluctuations, principalement à la baisse pendant son gouvernement. Pour se redresser après son départ : Herriot critique alors « le Mur d'argent » qui a provoqué sa chute.
Il préside alors la Chambre des députés pendant un an, mais lorsque Caillaux, ministre des Finances, demande, pour résoudre la crise financière, l'autorisation de recourir à des décrets-lois, il descend de la présidence pour dénoncer comme député une procédure qui bafoue la prééminence du parlement. Le cabinet Briand est immédiatement renversé par une telle offensive et Herriot est nommé président du Conseil.
Son propre gouvernement ne dure pas trois jours et il cède la place à Poincaré, signant la fin du Cartel des gauches.
Georges Clemenceau aura sur lui ce trait ironique : « Le Vésuve se borne souvent à fumer sa pipe comme Herriot, tout en ayant sur celui-ci l'avantage de se faire parfois oublier »[7].
Marqué peut-être par ces échecs, il commence à se rapprocher peu à peu de la droite. En tout cas il a droit aux compliments flatteurs de l’abbé Bethléem[8], grand pourfendeur de la pornographie, pour avoir interdit l’affichage de journaux « osés » dans les kiosques de Lyon. Une certaine presse de gauche ricane alors car la vie privée d'Herriot n'est pas tout à fait exemplaire[réf. nécessaire] et Le Canard enchaîné y fait allusion dans ses contrepèteries[9], il n'en commence pas moins à gagner la faveur des catholiques.
En juin 1932, il revient au pouvoir (Gouvernement Édouard Herriot (3)) après des élections ayant marqué une poussée vers la gauche. En référence à ce qui se passe en Allemagne, où Adolf Hitler va prendre le pouvoir en janvier 1933, le dessinateur Sennep affuble Herriot, fumeur de pipe invétéré, du surnom de « Fühmeur »[10]... Durant son gouvernement, qui durera à peine plus de six mois, le ministère de l’Instruction publique devient ministère de l’Éducation nationale. Herriot est devenu beaucoup plus modéré et l'on a dit que son gouvernement a été le dernier à laisser une impression de calme[11]. Son gouvernement tombe le 14 décembre 1932 sur la question du remboursement de la dette française à l'égard des États-Unis.
À l'invitation de Staline, Édouard Herriot se rend en 1933 à Moscou. À cette occasion, un canular fait croire à l'opinion qu'il a été nommé colonel dans l'armée soviétique ; si bien que l'ambassade d'URSS se sent tenue de démentir en précisant « qu'une telle distinction ne peut avoir été conférée à l'homme d'État français pour l'excellente raison que le grade de colonel n'existe pas dans l'armée soviétique[12] » Il en restera une caricature de Sennep (Le colonel des kodaks)[13]. Ce voyage s'inscrit dans la tentative de rapprochement franco-soviétique qui débouchera sur le pacte franco-soviétique de 1935. À cette occasion, Herriot visite l'Ukraine, où sévit alors une famine dramatique (voir Holodomor). Abusé par la propagande soviétique et les figurants se dressant sur son passage, Édouard Herriot ne se rend pas compte de la famine qui sévit dans le pays et déclare n'avoir vu que « des jardins potagers de kolkhozes admirablement irrigués et cultivés [...]. Lorsque l'on soutient que l'Ukraine est dévastée par la famine, permettez-moi de hausser les épaules. »[14]« On m'assure, me dites-vous, que cette contrée vit à cette heure une époque attristée ? [...] Or, je n'ai constaté que la prospérité. »[15], dans son récit de voyage publié l'année suivante, Orient, où il fait également l'éloge de la nouvelle Turquie, républicaine et laïque[16].
En 1934, après les émeutes du 6 février, il entre dans le cabinet Doumergue pour lui donner une caution de gauche, mais cette tentative d'Union nationale ne dure pas.
Il reste cependant ministre d'État dans les cabinets Flandin et Laval. Il tente d'y exercer une influence conciliatrice, mais les difficultés auxquelles se heurte la France dépassent les capacités de son personnel politique ; en 1935, gêné par l'évolution vers la gauche du Parti radical, il démissionne de sa présidence (il est nommé président honoraire du parti — la fonction de président honoraire est créée à cette occasion[17]) et redevient président de la Chambre des députés. Il participe à la création du Front populaire[réf. nécessaire], dont les réunions se font à La Ruche de Montchat dans le troisième arrondissement de Lyon.
En 1935, il inaugure la statue de Richelieu à Luçon en Vendée. En mars 1939, il surprend un peu le camp laïc en suspendant la séance de la Chambre des députés à l'annonce de la mort du pape Pie XI.
Pendant la Seconde Guerre mondiale |
Devant l'avance allemande, il suit le gouvernement à Bordeaux puis à Clermont-Ferrand et enfin à Vichy. Devant la Chambre des députés réunie dans l'opéra de la station thermale, lors du vote des 9 et 10 juillet 1940, il rend hommage au maréchal Pétain, le 9 juillet : « Autour de M. le maréchal Pétain, dans la vénération que son nom inspire à tous, notre nation s’est groupée en sa détresse. Prenons garde de ne pas troubler l'accord qui s'est établi sous son autorité. Nous aurons à nous réformer, à rendre plus austère une République que nous avions faite trop facile, mais dont les principes gardent toute leur vertu. » et après avoir défendu les députés embarqués sur le Massilia, il s'abstient volontairement, lors du vote du 10 juillet accordant les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
En 1942, il renvoie sa Légion d'honneur à Pétain pour protester contre son attribution à des membres de la LVF, ce qui lui vaut d’être assigné à résidence à l'hôtel des Thermes d'Évaux-les-Bains[18] (Creuse), en compagnie de diverses personnalités, parmi lesquelles le syndicaliste Léon Jouhaux. Il est ensuite rapidement transféré, en compagnie de Guy La Chambre et de Robert Jacomet (contrôleur général des armées), à la Villa Loisel[19], propriété de l'industriel François-Philippe Loisel située dans la même ville et réquisitionnée par le gouvernement de Vichy.
Sans cesse en butte aux ultras-collaborationistes, il est placé en résidence surveillée en septembre 1942, d'abord chez lui dans l'Isère ; puis, il est jugé inapte par les autorités allemandes à la déportation, qui l'internent dans un asile où il feint la folie[18], à Maréville près de Nancy[18].
En août 1944, les Alliés approchant de Paris, Laval, qui craint que Pétain essaie de traiter avec Eisenhower, voire avec de Gaulle (tentative de l'amiral Auphan[20]) et lui laisse le mauvais rôle, se rend dans la capitale afin de réunir l'ancienne Assemblée nationale dans le but de lui remettre le pouvoir et de barrer ainsi la route aux communistes et à de Gaulle[21],[20]. Avec l'accord d'Otto Abetz, le 12 août, il va chercher Édouard Herriot, le fait libérer et le ramène à Paris avec son assentiment[21]. Il fait contacter Jules Jeanneney (président du Sénat), qui ne répond pas[22]. Herriot, dans un premier temps favorable au plan de Laval, temporise et finit par refuser de décider en l'absence de Jeanneney[23]. Les Allemands, ayant changé d'avis après l'intervention des ultra-collaborationnistes, Marcel Déat et Fernand de Brinon[24], décident de se saisir de Laval et des restes de son gouvernement « pour assurer sa sécurité légitime »[23]. Herriot qui refuse les possibilités qui lui sont offertes de fuir, soit pour rejoindre les chefs de l'insurrection parisienne, soit pour se réfugier chez un Américain, ami de Laval, déclare : « Je dois suivre mon destin. »[25]. Après un dernier déjeuner à Matignon, avec Laval et Otto Abetz, il est arrêté le 17 août 1944[26] et, reconduit dans un premier temps à Maréville, puis en Allemagne où il termine sa « déportation d'honneur[27] » à Potsdam, libéré par l'Armée rouge[27]. En mai 1945, « il se dédouane sans élégance[27] » dans la presse en minimisant cet épisode et en fournissant une version sensiblement différente[27], ce « lâchage[27] » ne surprend alors pas Laval[27].
Après 1944 |
Il perd quelques amitiés par son attitude modérée lors de l'Épuration[réf. nécessaire] mais quand les passions se calment, il fait figure de sage et il retrouve la présidence de la Chambre en 1947. Il est élu membre de l'Académie française le 5 décembre 1946, le dernier des quatorze nouveaux élus de cette année-là. Avec son élection, l'Académie est pour la première fois au complet depuis le début de la guerre, si l'on excepte deux fauteuils dont les titulaires, Philippe Pétain et Charles Maurras, ont été exclus[28] de l'Académie et dont les fauteuils ont été déclarés vacants[28].
Concernant la question coloniale, il se prononce, lors des débats qui entourent la naissance de l'Union française, contre l'égalité des droits politiques aux populations de l'Empire. Il déclare alors : « Si nous donnions l'égalité des droits aux peuples coloniaux, nous serions la colonie de nos colonies » (27 août 1946)[29].
En 1953, sa santé s’est altérée. Un de ses derniers actes est de prendre parti pour l'Alsace lors du Procès de Bordeaux, où sont jugés des incorporés de force qui s'étaient trouvés à Oradour. Lorsque est discuté à l'Assemblée nationale le projet d'amnistie, il s'écrie : « La patrie est une mère. Elle ne peut pas admettre que ses enfants se déchirent sur son sein »[30]. À la fin de l'année, il ne peut présider l’élection du président de la République et il est remplacé par André Le Troquer. Ce dernier lui succède à la présidence de la Chambre des députés au début de 1954 quand le vieux maire de Lyon décide de ne plus se représenter. Le 30 août 1954, il fait une ultime intervention devant la Chambre des Députés contre la C.E.D.
Il est lauréat du prix international de la paix en 1954.
Il est président de La Jeunesse au plein air de 1950 à sa mort.
Il est l'un des fondateurs du Comité du Vieux Pérouges qui a permis de sauvegarder le prestigieux patrimoine de la cité médiévale de Pérouges.
Il invente l'expression « Français moyen »[31].
Les obsèques religieuses de ce vieil anticlérical sont, dans un premier temps, annoncées par le cardinal Gerlier, mais Pierre Mendès France réussit à convaincre la veuve du président de ne pas conduire le convoi funèbre à la primatiale Saint-Jean. Le 30 mars 1957, ses funérailles nationales sont retransmises par la télévision depuis la place Bellecour, en présence du président de la République René Coty et du président du Conseil Guy Mollet. Il est embaumé[réf. nécessaire] puis enterré dans un vaste caveau du cimetière de Loyasse à Lyon.
Alain, proche des thèses du radicalisme en politique, ne cachait pas son estime pour le maire de Lyon : « Herriot était puissant par le suffrage populaire, puissant par l'éloquence, puissant par l'espoir des foules »[32]. Mais c'est sans doute François Mauriac qui a le mieux dépeint Herriot. Il écrit en effet dans son Bloc-notes : « En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne»[33].
Décorations |
Légion d'honneur
Chevalier de la Légion d'honneur en 1907
Officier de la Légion d'honneur
Généalogie |
Ascendance d’Édouard Herriot[34]
Jean Joseph HERRIOT (19/03/1738 à Saint-Stail – ????) | ||||||||||||||||
Quirin HERRIOT (20/09/1773 au Vermont – 22/02/1846 au Vermont) manœuvre | ||||||||||||||||
Anne MANGIN | ||||||||||||||||
Jean François HERRIOT (30/05/1801 au Vermont – 15/03/1879 au Vermont) caporal au 50e régiment de ligne, facteur au chemin de fer d’Arles. | ||||||||||||||||
Nicolas JEANDEL | ||||||||||||||||
Marie Anne JEANDEL | ||||||||||||||||
Catherine BENOÎT | ||||||||||||||||
François Nicolas HERRIOT (09/09/1836 à Rouen – 05/12/1889 à Oran) lieutenant d'infanterie | ||||||||||||||||
Pierre COIFFARD (30/12/1751 à Gétigné – ????) boulanger | ||||||||||||||||
François Augustin COIFFARD (1782 à Gétigné – 28/06/1846 à Gétigné) charpentier | ||||||||||||||||
Madeleine BOUSSEAU | ||||||||||||||||
Augustine Renée COIFFARD (29/09/1807 à Gétigné – 10/07/1861 à Arles) lingère | ||||||||||||||||
Pierre PÉCOT (????-31/12/1788 à Gétigné) | ||||||||||||||||
Renée PÉCOT (12/06/1778 à Cugand – 15/09/1841 à Gétigné) | ||||||||||||||||
Renée MOUILLÉ | ||||||||||||||||
Édouard HERRIOT (05/07/1872 à Troyes – 26/03/1957 à Saint-Genis-Laval) président du Conseil des ministres français | ||||||||||||||||
Jeanne Eugénie COLLON | ||||||||||||||||
Dans la fiction |
Édouard Herriot apparaît dans le téléfilm L'Affaire Salengro d'Yves Boisset (diffusé en 2009) dans lequel son rôle est interprété par Bernard Bloch.
Œuvres |
Philon le Juif, essai sur l’école d'Alexandrie, 1897
Madame Récamier et ses amis, Paris, Plon-Nourrit, 1909 [réédité par les éditions Payot en 1924]
Un ouvrage inédit de Mme de Staël. Les “Fragments d'écrits politiques” (1799), Paris, Plon-Nourrit, 1904 (thèse complémentaire)
La Vie et la Passion de Michel Servet, Paris, La Raison, 1907
Vieille et jeune Turquie, Paris, Rousseau, 1911
Créer, 2 vol., Paris, Payot & Cie, 1919
La Russie nouvelle, Paris, Ferenczi, 1922
Impressions d'Amérique, Lyon, Audin & cie, 1923
Dans la forêt normande, Paris, Librairie Hachette, 1925 [rééditions illustrées en 1927 par les éditions de l'Estampe (Paris) et en 1947 par G. Bouvet (Lyon)]
Pourquoi je suis radical-socialiste, Paris, Les éditions de France, 1928
La Vie de Beethoven, Paris, Gallimard (coll. Vie des hommes illustres), 1929
Europe, Paris, les éditions Redier, 1930
Sous l'olivier, Paris, Librairie Hachette, 1930
La porte océane (Sur les terres des abbayes, les foyers spirituels de Rouen), Paris, Librairie Hachette, 1932
La France dans le monde, Paris, Hachette, 1933
Le Problème des dettes, Paris, Fasquelle, 1933
Orient, Paris, Librairie Hachette, 1934
Lyon n'est plus [4 volumes : « Jacobins et Modérés », « Le Siège », « La Réaction », « La Répression »], Paris, Hachette, 1937-1940
Sanctuaires, Paris, Librairie Hachette, 1938
Aux sources de la liberté, 210 p., NRF, Gallimard, Paris, 1939
La Triple Gloire de Lyon, Lyon, Audin, 1946- « L'âme de la France et la leçon de Port-Royal », discours à l'Académie française (nov. 1946), dans revue Conférencia, 1947
Pages immortelles de Diderot, choisies et expliquées, Éditions Correa, Paris, 1949
Lyon, lithographies de René Aubert, Éditions Pierre de Tartas, 1949- Études françaises, éditions du milieu du monde, 1950
- Édouard Herriot, Péguy : Charles Péguy, conférence donnée au théâtre municipal le 17 mai 1950, Imprimerie Durand, Chartres, Fédération des associations d'élèves et amis des écoles publiques d'Eure-et-loir, 1951, 23 p.
Notes et maximes [posthume], J. Bérard, 1962
Adaptations au cinéma |
Madame Récamier en 1928 par Tony Lekain et Gaston Ravel, d'après Madame Récamier et ses amis
Notes et références |
Notes |
De facto, puisque durant la période de l'Occupation, le Parlement ne fut pas dissous, mais Sénat et Chambre des députés furent « ajournés jusqu'à nouvel ordre », seul le chef de l'État pouvant les réunir (voir « Acte constitutionnel no 3 du 11 juillet 1940 », sur le site mjp.univ-perp.fr, consulté le 25 juin 2009). Le Parlement ne se réunit plus durant toute l'Occupation, entérinant dans les faits le caractère autoritaire du régime de Vichy.
Selon Louise Weiss, fille de Paul Louis Weiss, Herriot aurait dit à Weiss dès leur premier entretien : Nos veuves de guerre, nos pupilles de la nation, ont déjà bien assez froid au cœur. Je leur assurerai, moi, le droit que vous leur avez dénié : celui de vivre au chaud. C'est sur mon dos que je porterai à vos victimes leurs sacs de charbon, si vous ne les portez pas sur le vôtre (Louise Weiss, Une petite fille du siècle, Albin Michel, 1978). Paul Frantzen fut nommé à la place de Weiss, mais la situation ne s'améliora pas. À la mi-mars, Herriot dut quitter le ministère et son successeur limogea Frantzen quelques jours plus tard
Références |
Acte de naissance
À l'Hôpital Saint-Eugénie (Hospices Civils de Lyon).
Concours de l'École normale supérieure (section des lettres)
Acte de mariage
Acte de naissance de Marie Suzanne Nicole Jeanne Collon-Janin
Boulgakov, tome 1, notes page 1745, Bibliothèque de la Pléiade
Lettre à Marguerite Baldensperger du 18/06/1926, publiée dans Correspondance 1858-1929 Robert Laffont/BNF, 2008 p. 816.
Jean-Yves Mollier, La mise au pas des écrivains : l'impossible mission de l'abbé Bethléem au XXe siècle, Fayard, 2014(présentation en ligne)
La plus connue étant : Le maire de Riom a de belles élections.
Gassier, Sennep et les années 30.
Histoire de France 1918-1938 avec illustrations HP Gassier et Sennep, texte d'Aurélien Philipp, Paris, Éditions Mana, 1938. Les pages ne sont pas indiquées, l'année de référence est 1932. On lit : « C'est le dernier ministère ayant donné une impression de tranquillité. Après ce sera la cascade, la marche vers le 6 février » → Crise du 6 février 1934.
Ouest-Éclair du 8 septembre 1933.
Reproduite dans l'Histoire de France 1918-1938 citée plus haut.
Cité par Georges Sokoloff, La Puissance pauvre : une histoire de la Russie de 1815 à nos jours, Arthème Fayard, 1993.
Mentionné par Fred Kupferman dans Au pays des Soviets.
François Furet, Le Passé d'une illusion.
Philippe Levillain, « Les Centristes », Les Lundis de l'Histoire, 28 mars 2011.
Kupferman 2006, p. 525.
Vincent Giraudier, répression politique et internement administratif (1940-1944) : Les Bastilles de Vichy, Paris, Tallandier, 2009, 268 p. (ISBN 978-2-84734-414-1, présentation en ligne), p. 221-225.
Robert O. Paxton (trad. Claude Bertrand, préf. Stanley Hoffmann), La France de Vichy – 1940-1944, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points-Histoire », 1997 (réimpr. novembre 1999) (1re éd. 1973), 475 p. (ISBN 978-2-02-039210-5), p. 382-383.
Kupferman 2006, p. 520-526.
Kupferman 2006, p. 526 et 527.
Kupferman 2006, p. 527-529.
André Brissaud (préf. Robert Aron), La Dernière année de Vichy (1943-1944), Paris, Librairie Académique Perrin, 1965, 587 p., p. 491-492.
Kupferman 2006, p. 529.
André Brissaud, La Dernière année de Vichy (1943-1944), op. cit., p. 493-498 et 499-503.
Kupferman 2006, p. 565-566.
Collectif - Fondation Charles de Gaulle, De Gaulle et la Libération, Éditions Complexes, Paris, 2004, 221 p. (ISBN 2804800164 et 9782804800161), [présentation en ligne], chapitre : « De Gaulle et la République des lettres », par Nicole Racine : p. 184-186 : « [...] L'ordonnance du 26 décembre 1944 entraînait automatiquement la destitution et l'exclusion de toutes fonctions, offices publics et corps constitués de quiconque était déclaré coupable d'indignité nationale. [...] »
Ont participé à cet ouvrage : Claire Andrieu, Serge Berstein, Michèle et Jean-Paul Cointet, Laurent Douzou, René Hostache, Chantal Morelle, Nicole Racine, Odile Rudelle, Maurice Vaïsse, Dominique Veillon, Olivier Wieviorka. Textes tirés des actes du colloque des 6, 7 et 8 octobre 1994 organisé par la Fondation Charles-de-Gaulle, la Fondation nationale des sciences politiques, l'Association française des constitutionnalistes et la participation de l'université de Caen ; publié en version intégrale : Le rétablissement de la légalité républicaine, 1944, Éditions Complexes, 1996..
Berstein 1985, p. 297.
Jean-Laurent Vonau, Le Procès de Bordeaux, Éditions du Rhin
Serge Berstein, Histoire du Parti radical, 2 vol., Presses de la FNSP, Paris, 1982
Alain, « Échec de la force », 1939, Libre Propos, 25 avril 1934.
Biographie d'Édouard Herriot sur le site de l'Académie française.
Généastar : Ascendants de Édouard HERRIOT.
Voir aussi |
Articles connexes |
- Liste des maires de Lyon
- David Feuerwerker
- Place du Président-Édouard-Herriot
Bibliographie |
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bruno Benoit, « Édouard Herriot, président de la Chambre des députés et de l'Assemblée nationale », dans Jean Garrigues (dir.), Les Présidents de l'Assemblée nationale de 1789 à nos jours, Paris, Classiques Garnier, coll. « Rencontres » (no 157), 2016, 344 p. (ISBN 978-2-8124-5019-8, présentation en ligne), p. 153-162.
Serge Berstein, Édouard Herriot ou la République en personne, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1985, 327 p. (ISBN 2-7246-0520-9, présentation en ligne).
Serge Berstein, Histoire du Parti radical, vol. 1 : La recherche de l'âge d'or, 1919-1926, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1980, 486 p. (ISBN 2-7246-0437-7, présentation en ligne).
Serge Berstein, Histoire du Parti radical, vol. 2 : Crise du radicalisme, 1926-1939, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1982, 666 p. (ISBN 2-7246-0461-X).- Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernements en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
Fred Kupferman (préf. Henri Rousso), Laval, Paris, Tallandier, 2006, 2e éd. (1re éd. Balland, 1987), 654 p. (ISBN 978-284734-254-3).
Fred Kupferman, Au pays des Soviets. Le voyage français en Union soviétique, 1913-1939, Tallandier, 2007 (ISBN 978-2-84734-389-2)
Jean-Jacques Becker et Serge Berstein, Nouvelle histoire de la France contemporaine, vol. 12 : Victoire et frustrations, 1914-1929, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 112), 1990, 455 p. (ISBN 2-02-012069-0).
Georges Bonnefous et Édouard Bonnefous, Histoire politique de la Troisième République, vol. 4 : Cartel des gauches et Union nationale (1924-1929), Paris, Presses universitaires de France, 1973, 2e éd. (1re éd. 1960), VIII-412 p..
Jacques Chastenet, Histoire de la Troisième République, vol. 5 : Les années d'illusions, 1918-1931, Paris, Librairie Hachette, 1960, 352 p..
Jean-Noël Jeanneney, Leçon d'histoire pour une gauche au pouvoir : la faillite du Cartel, 1924-1928, Paris, Seuil, coll. « XXe siècle », 2003 (1re éd. 1977), 176 p. (ISBN 2-02-062446-X, présentation en ligne).
Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la Troisième République, 1870-1940, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 73), 1984, 445 p. (ISBN 2-02-006777-3, présentation en ligne).
Liens externes |
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