Armito





Armito (Armitu en corse) était une pieve de « l'En-deçà des Monts », territoire correspondant à peu de chose près à l'actuel département de Haute-Corse.




Sommaire






  • 1 Géographie


  • 2 Histoire


  • 3 Piévanie


    • 3.1 L'église piévane




  • 4 Voir aussi


    • 4.1 Articles connexes




  • 5 Notes et références


    • 5.1 Bibliographie


    • 5.2 Notes


    • 5.3 Références







Géographie |


Il est deux pievi dont on ne connait pas grand-chose, Chiomi et Armito, si ce n'est qu'elles étaient quasiment inhabitées vers 1520[1].


Les deux pievi occupaient un vaste territoire au sud de la province de Balagna jusqu'en 1537.


Ce vaste territoire, fréquemment visité par les barbaresques, ne comportait pas de lieux habités hormis lo Cipeo qu'ils ruineront. Cipeo, village de l'ancienne pieve d'Armito (Hermito)[2], devenu par la suite Luzipeo ou Luzzipeo, dominait la baie de Crovani sur la commune de Calenzana. Le site était fréquenté en période de transhumance hivernale (impiaghjera) par les bergers du Niolo qui y trouvaient des pacages libres.


La pieve d'Armito (ou Hermito) couvrait la haute vallée du Marsolinu[3] affluent du Fango, un territoire dans les limites du parc naturel régional de Corse, appartenant de nos jours à la commune de Calenzana.


Au nord se trouvait la pieve d'Olmia, à l'est la piève de Niolo, et au sud la pieve de Chiomi. Plus au sud encore, se situe la pieve du Sia, qui était également inoccupée jusqu'au XVIIe siècle, à cause des corsaires jusqu'à la capture en 1540, à Girolata, de Dragut, amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman.



Histoire |


En août 1324, dans l'inféodation faite par l'Aragon à Enrico et Opicinello de Cinarca, l'expression podesteria di Balagna était employée[4].


En 1366 la podestérie de Balagna comprenait les mêmes pievi que cent ans plus tard en 1454 : Chiomi, Armito, Olmia, Pino, Santo Andrea, Tuani, Giussani et Ostriconi[5].


Au début du XVIe siècle, Mgr Agostino Giustiniani évêque de Nebbio, écrivait dans son Dialogo nominato Corsica :



« Calvi n'a sous sa dépendance ni piève ni villages, sauf la piève d'Hermito, qui est complètement inhabitée, à l'exception d'un petit village nominé lo Cipeo, où l'on ne trouve rien ou peu de chose. »



— Mgr Agostino Giustiniani in Description de la Corse in Histoire de la Corse, 1888 - Tome I p. 22


En 1537 Armito disparaît des registres des tailles de Balagna.


En 1584, afin d'échapper aux attaques des barbares, les habitants de la côte abandonnent leurs riches et opulents villages au sol fertile pour se retirer dans des montagnes arides et stériles. C'est la cause de la famine qui régna dans l'île ces années là.


« Voici, en commençant par le Delà des Monts, les noms des villages qui furent abandonnés : Campo dell'Oro, Casabuona, Cauro, Piaggia del Frasso, Piaggiuola, Taravo, le Canne, Baraggi, Tavaria, Conca, Bisoggeni, Pallaggio, Sorgeni, l'Olmeto, Ficari, Capo di Bonifazio, Freto, Piccovaglia, Sito di Portovecchio, Foni, l'Isola de' Corsi, San Cipriano, Ventiseri, le Fiume del Solagio, le Trave, Cavo dell'Oro, Favone, Favoncino, Agriata, une partie d'Ostricone, Sia, Marzolino, Luzzipeo et Galeria »[6].



Piévanie |




La façade principale vue de l'intérieur


La pieve d'Armito relevait du diocèse de Sagone, un des six diocèses que comptait l'île en 1092 lorsque le pape Urbain II nomma l'archevêque Daibertus évêque de Pise métropolitain-suzerain des 6 diocèses corses.



« L'évêché de Sagone, qui a un revenu de cinq cents ducats environ, comprend douze pièves ; ce sont : Pino en Balagne, Olmia ou Calenzana, Chiomi, Armito, Sia, Salogna, Paomia, Vico, Cinarca, Sorno in sù, Cruzini et Sevendentro. »



— Mgr Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de l'abbé Letteron in Histoire de la Corse, Tome I - 1888. p. 82



L'église piévane |




L'église pievane


Selon Mgr Giustiniani, l'église piévane d'Armito-Marsulino était l'église San Giovanni Battista de Calenzana[7]. On peut voir sur les cartes le nom Pieve dans la haute vallée du Marsolinu, un affluent du Fango, et juste en dessous Église Saint-Jean en ruines. Une petite route desservant le hameau de Pieve permet d'accéder au site, distant d'un kilomètre environ de sa jonction avec la route D81.


Les vestiges présentent un édifice religieux roman pisan corse[Note 1] de plan simple, constitué d'une nef unique d'une dizaine de mètres de long, qui devait être prolongée d'une abside de plan semi-circulaire. Il ne reste encore debout que la façade principale ou occidentale, avec une porte surmontée d'un tympan aujourd'hui bouché, au-dessus du linteau monolithe. Les montants de la porte principale sont appareillés de blocs importants, en pierres de granite régulièrement taillées, disposés en alternance, animant la façade de leurs bandes horizontales.


Devenue propriété privée, l'édifice est manifestement abandonné.



Voir aussi |



Articles connexes |



  • Filosorma

  • Balagne

  • Calenzana

  • Liste des pievi de Corse



Notes et références |



Bibliographie |



  • Abbé Letteron - Histoire de la Corse Tomes I et III - Bastia Imprimerie et librairie Ollagnier - 1890.


Notes |




  1. Durant la période de paix qui s'est installée sur l'île avec l'administration pisane à partir du XIe siècle, s'élève dans chaque pieve une église dite « pisane ». Ces églises qui ressemblent fortement à leurs sœurs toscanes, en diffèrent principalement par leur tailles modestes



Références |




  1. A-D Monti Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres ADECEC Cervioni


  2. Mgr Giustiniani in Dialogo nominato Corsica, traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I p. 22


  3. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Marsolinu (Y7810540) » (consulté le 19 septembre 2014)


  4. M.G. Meloni, "La Corona d'Aragona e la Corsica…", op.cit. p.606, d'après ACA, Cancelleria, Papeles Para Incoporuar, caja 27, doc.97)


  5. U. Assereto, "Genova e la Corsica (1358-1378)", op.cit, puis G. Petti Balbi, ibid., p. 45-46. À noter qu'Olmia et Armito ont été transcrits par U. Assereto, et non par G. Petti Balbi


  6. Anton Pietro Filippini in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse Tome III, p. 343


  7. Geneviève Moracchini-Mazel, Les Églises romanes de Corse, volume 2, FAGEC, 1995





















































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