Alliance 90 / Les Verts
Alliance 90 / Les Verts (de) Bündnis 90/Die Grünen | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Coprésidents | Robert Habeck et Annalena Baerbock |
Fondation | 13 janvier 1980 (Les Verts) 14 mai 1993 (Alliance 90 / Les Verts) |
Siège | Platz vor dem Neuen Tor 1 10115 Berlin |
Positionnement | Centre gauche[1] |
Idéologie | Écologie politique[2] Europhilie[3] |
Affiliation européenne | Parti vert européen |
Affiliation internationale | Les Verts mondiaux |
Adhérents | 61 596 (décembre 2016)[4] |
Couleurs | Vert |
Site web | gruene.de |
Présidents de groupe | |
Bundestag | Katrin Göring-Eckardt et Anton Hofreiter |
Parlement européen | Philippe Lamberts et Ska Keller |
Représentation | |
Députés | 67 / 709 |
Députés européens | 11 / 96 |
Ministres-présidents | 1 / 16 |
Députés régionaux | 197 / 1 873 |
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L’Alliance 90 / Les Verts (en allemand : Bündnis 90 / Die Grünen) est un parti politique allemand de centre gauche.
Sommaire
1 Histoire
1.1 Des Verts à l'Alliance 90 / Les Verts
1.2 Entre 1998 et 2005 : le gouvernement fédéral
1.3 Les années 2010 et la progression
1.4 2012 : la primaire interne
2 Résultats électoraux
2.1 Élections au Bundestag
2.2 Élections européennes
2.3 Élections dans les Länder
3 Personnalités
3.1 Présidents
3.2 Autres membres notables
3.3 Membres renommés décédés
4 Notes et références
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Lien externe
Histoire |
Des Verts à l'Alliance 90 / Les Verts |
Le parti vert allemand (Die Grünen) est fondé le 13 janvier 1980 à Karlsruhe, en Allemagne de l'Ouest, issu du mouvement écologiste et pacifiste de la fin des années 1970. Représentant alors la gauche radicale et entendant lutter de front pour la justice sociale et la protection de l’environnement, le jeune parti vert est très mal perçu par les partis traditionnels. Au début des années 1980, la CDU envisage de réclamer sa dissolution, l'accusant de sympathie pour la lutte armée et d’idées contraires à la Constitution[5].
En 1983, les Verts obtiennent leurs premiers sièges au Bundestag (où ils se distinguent des autres députés, arborant cheveux longs, baskets et pulls en laine[6]), puis un groupe parlementaire en 1987. Cependant, lors des élections générales qui suivent la réunification allemande, fin 1990, ils enregistrent un revers et ne sont plus représentés. En revanche, Alliance 90 (Bündnis 90), un groupe oppositionnel de l'ex-Allemagne de l'Est de tendance alternative, allié au Parti vert de la ex-RDA, obtient quelques sièges sur le quota réservé à l'ex-RDA à la faveur des dispositions transitoires spécifiques à ce scrutin de la réunification. Verts et Alliance 90 décident de fusionner en 1993, le parti prenant alors son nom actuel.
Entre 1998 et 2005 : le gouvernement fédéral |
Joschka Fischer participe à la fondation des Verts en 1982, avec notamment Otto Schily, qui fut notamment l’un des avocats de la Fraction armée rouge, qui deviendra quant à lui ministre de l’intérieur du gouvernement Schröder. Ces deux hommes auront avec Cohn-Bendit une influence décisive au début de la coalition rouge-verte : la suppression du droit du sang dans l’attribution de la nationalité allemande et l’engagement dans le maintien de la paix, avec l’envoi de soldats au Kosovo.
Une partie des membres historiques des Verts quittent le parti en 1999 pour protester contre la décision des instances fédérales d’approuver la participation allemande à la guerre du Kosovo. L’abandon du pacifisme entraine peu à peu le départ de nombreux militants et le déplacement du parti plus à droite[5].
En 2000, à l’université Humboldt de Berlin, Joschka Fischer appelle à la relance de l’Union européenne grâce à l’adoption d’une constitution et à une avant-garde d’une fédération européenne à venir. Après la chute des talibans en Afghanistan, il aide à la reconstruction avec l’organisation de la conférence de Petersberg à la fin de l’année 2001. En 2003, il semble intéressé par le poste de ministre des Affaires étrangères de l’UE.
À la conférence sur la sécurité de Munich, il désapprouve l’intervention américaine en Irak en lançant en anglais à Donald Rumsfeld : « I’m not convinced. » (« Je ne suis pas convaincu. »).
À propos de la coalition rouge-verte, Fischer déclare en 2005 :
« Le chapitre rouge-vert, écrit par ma génération, est irrévocablement clos. Le chapitre suivant sera écrit par des plus jeunes, les moins de quarante ans. »
Sur les questions économiques, le parti se prononce en faveur des baisses d’impôts octroyées durant les années Schröder aux ménages les plus fortunés. Il soutient également les réformes Hartz qui instaurent l'un des systèmes d’assurance-chômage les plus coercitifs d’Europe. Pour ces raisons, le parti est beaucoup plus apprécié des classes aisées et moyennes que des classes populaires[5]..
Les années 2010 et la progression |
Après un score historique de 10,7 % des voix aux élections fédérales de septembre 2009, Les Verts s'associent au SPD pour reprendre au centre droit le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en 2010.
L'année suivante, l'écologiste Winfried Kretschmann, grâce à une coalition avec les sociaux-démocrates, devient ministre-président du Bade-Wurtemberg et le premier Vert à diriger un gouvernement en Allemagne. À la fin de l'année, ayant dépassé les 5 % des voix en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, le parti est présent dans tous les parlements du pays.
Au cours de l'année 2012, leur candidat Fritz Kuhn remporte la mairie de Stuttgart.
2012 : la primaire interne |
En octobre 2012, dans une élection sans précédent, les membres du parti choisissent Jürgen Trittin et Katrin Göring-Eckardt pour figurer en tête de la liste des candidats pour les élections au Bundestag prévues pour 2013.
Historiquement positionné à gauche et allié naturel du SPD, le parti évolue cependant au début du XXIe siècle vers des positions plus centristes, ce qui ne rend dès 2013 plus improbable la création d'une coalition fédérale entre les Verts et les conservateurs de la CDU, ce type d'alliance ayant, de plus, déjà eu lieu localement. Les positions écologistes de la chancelière Angela Merkel sur le nucléaire jouent aussi dans cette évolution[7].
En septembre 2013, les Verts se retrouvent au centre d'une polémique sur la pédophilie alors qu'un chercheur révèle que le parti et plusieurs personnalités notables, dont son porte-parole au Bundestag, Jürgen Trittin, ont milité dans les années 1980 pour la dépénalisation des relations entre enfants et adultes ; des archives révèlent également que le parti a financé des associations poursuivant cet objectif[8]. En dépit du mea-culpa de Trittin, les Verts pâtissent de ce scandale alors que la campagne pour les élections législatives suit son cours ; crédités de 15 % un an auparavant, ils chutent alors à 9 %[9]. Ils obtiennent finalement 8,4 % des voix, soit 2,3 points de moins qu'en 2009[10] et ne sont plus que la quatrième force politique du pays, derrière Die Linke. En conséquence de cet échec, Jürgen Trittin et Katrin Göring-Eckardt démissionnent de leurs fonctions à la tête du parti[11].
L'année 2016 est marquée par des performances contrastées dans les Länder. Si le parti se maintient au pouvoir dans le Bade-Wurtemberg, au moyen d'une coalition avec les chrétiens-démocrates, il régresse en Rhénanie-Palatinat, où il reste au gouvernement dans le cadre d'une coalition avec les sociaux-démocrates et les libéraux, en Saxe-Anhalt, où il accède au pouvoir avec une coalition avec la CDU et le SPD, et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, où il se trouve exclu du Landtag. À cette occasion, il n'est plus représenté dans l'ensemble des assemblées parlementaires allemandes.
Résultats électoraux |
Élections au Bundestag |
Année | % | Mandats | Rang | Gouvernement |
---|---|---|---|---|
1980 | 1,5 | 0 / 519 | 4e | Extra-parlementaire |
1983 | 5,6 | 28 / 520 | 4e | Opposition |
1987 | 8,3 | 44 / 519 | 4e | Opposition |
1990 | 3,8 | 8 / 662 | 4e | Opposition |
1994 | 7,3 | 49 / 672 | 3e | Opposition |
1998 | 6,7 | 47 / 669 | 3e | Cabinet Schröder I |
2002 | 8,6 | 55 / 603 | 3e | Cabinet Schröder II |
2005 | 8,1 | 51 / 614 | 5e | Opposition |
2009 | 10,7 | 68 / 622 | 5e | Opposition |
2013 | 8,4 | 63 / 631 | 4e | Opposition |
2017 | 8,9 | 67 / 709 | 6e | Opposition |
Élections européennes |
Année | % | Mandats | Rang | Tête(s) de liste | Groupe |
---|---|---|---|---|---|
1979 | 3,2 | 0 / 78 | 4e | ||
1984 | 8,2 | 7 / 78 | 3e | ARC | |
1989 | 8,4 | 7 / 78 | 3e | Verts | |
1994 | 10,1 | 12 / 99 | 3e | Verts | |
1999 | 6,4 | 7 / 99 | 3e | Verts/ALE | |
2004 | 11,9 | 13 / 99 | 3e | Verts/ALE | |
2009 | 12,1 | 14 / 99 | 3e | Rebecca Harms Reinhard Bütikofer | Verts/ALE |
2014 | 10,7 | 12 / 96 | 3e | Rebecca Harms | Verts/ALE |
Élections dans les Länder |
En gras, le meilleur résultat et en italique le moins bon résultat dans chaque Land.
à la tête du gouvernement
membre de la coalition gouvernementale
dans l'opposition
Année | BW | BY | BE | BB | HB | HH | HE | MV | NI | NW | RP | SL | SN | ST | SH | TH |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1980 | 5,3 | 3,6 | 2,9 | |||||||||||||
1981 | 7,2 | |||||||||||||||
1982 | 4,6 | 7,7 6,8 | 8,0 | 6,5 | ||||||||||||
1983 | 5,4 | 5,9 | 4,5 | 3,6 | ||||||||||||
1984 | 8,0 | |||||||||||||||
1985 | 10,6 | 4,6 | 2,5 | |||||||||||||
1986 | 7,6 | 10,4 | 7,1 | |||||||||||||
1987 | 10,7 | 7,0 | 9,4 | 5,9 | 3,9 | |||||||||||
1988 | 7,9 | 2,9 | ||||||||||||||
1989 | 11,8 | |||||||||||||||
1990 | 6,4 | 5,0 | 9,3a | 9,3b | 5,5 | 5,0 | 2,6 | 5,6 | 5,3 | 6,5 | ||||||
1991 | 11,4 | 7,2 | 8,8 | 6,5 | ||||||||||||
1992 | 9,5 | 5,0c | ||||||||||||||
1993 | 13,5 | |||||||||||||||
1994 | 5,9 | 2,9 | 3,7 | 7,4 | 5,5 | 4,1 | 5,1 | 4,5 | ||||||||
1995 | 13,2 | 13,1 | 11,2 | 10,0 | ||||||||||||
1996 | 12,1 | 6,9 | 8,1 | |||||||||||||
1997 | 13,9 | |||||||||||||||
1998 | 5,9 | 2,7 | 7,0 | 3,2 | ||||||||||||
1999 | 9,9 | 1,9 | 9,0 | 7,2 | 3,2 | 2,6 | 1,9 | |||||||||
2000 | 7,1 | 6,2 | ||||||||||||||
2001 | 7,7 | 9,1 | 8,5 | 5,2 | ||||||||||||
2002 | 2,6 | 2,0 | ||||||||||||||
2003 | 7,7 | 12,8 | 10,1 | 7,6 | ||||||||||||
2004 | 3,6 | 12,3 | 5,6 | 5,1 | 4,5 | |||||||||||
2005 | 6,2 | 6,2 | ||||||||||||||
2006 | 11,7 | 13,1 | 3,6 | 4,6 | 3,6 | |||||||||||
2007 | 16,5 | |||||||||||||||
2008 | 9,4 | 9,6 | 7,5 | 8,0 | ||||||||||||
2009 | 5,7 | 13,7 | 5,9 | 6,4 | 12,4 | 6,2 | ||||||||||
2010 | 12,1 | |||||||||||||||
2011 | 24,2 | 17,6 | 22,5 | 11,2 | 8,7 | 15,4 | 7,1 | |||||||||
2012 | 11,3 | 5,0 | 13,2 | |||||||||||||
2013 | 8,6 | 11,1 | 13,7 | |||||||||||||
2014 | 6,2 | 5,7 | 5,7 | |||||||||||||
2015 | 15,1 | 12,2 | ||||||||||||||
2016 | 30,3 | 15,2 | 4,8 | 5,3 | 5,2 | |||||||||||
2017 | 8,7 | 6,4 | 4,0 | 12,9 | ||||||||||||
2018 | 17,6 | 19,8 |
a Bündnis 90: 6,4 %, Grüne: 2,8 %
b Grüne: 4,2 %, Neues Forum: 2,9 %, Bündnis 90: 2,2 %
c Précisément 4,97 % donc sous la barre des 5 % nécessaire pour obtenir une représentation
Personnalités |
Présidents |
1980 | August Haußleiter (après son départ en juin 1980, Dieter Burgmann), Petra Kelly, Norbert Mann |
1981-1982 | Dieter Burgmann, Petra Kelly, Manon Maren-Grisebach |
1982-1983 | Manon Maren-Grisebach, Wilhelm Knabe, Rainer Trampert |
1983-1984 | Wilhelm Knabe, Rainer Trampert, Rebekka Schmidt |
1984-1987 | Rainer Trampert, Lukas Beckmann, Jutta Ditfurth |
1987-1989 | Jutta Ditfurth, Regina Michalik, Christian Schmidt |
1989-1990 | Ralf Fücks, Ruth Hammerbacher, Verena Krieger |
1990-1991 | Renate Damus, Heide Rühle, Hans-Christian Ströbele |
1991-1993 | Ludger Volmer, Christine Weiske |
1993-1994 | Marianne Birthler, Ludger Volmer |
1994-1996 | Krista Sager, Jürgen Trittin |
1996-1998 | Jürgen Trittin, Gunda Röstel |
1998-2000 | Gunda Röstel, Antje Radcke (de) |
2000-2001 | Renate Künast, Fritz Kuhn |
2001-2002 | Fritz Kuhn, Claudia Roth |
2002-2004 | Angelika Beer, Reinhard Bütikofer |
2004-2008 | Reinhard Bütikofer, Claudia Roth |
2008-2013 | Claudia Roth, Cem Özdemir |
2013-2018 | Cem Özdemir, Simone Peter |
depuis 2018 | Robert Habeck et Annalena Baerbock |
Autres membres notables |
Daniel Cohn-Bendit : eurodéputé, coprésident du groupe Verts/ALE au Parlement européen
Joschka Fischer : ancien vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères
Volker Beck : premier président du groupe des Verts au Bundestag
Rebecca Harms : eurodéputée, coprésidente du groupe Verts/ALE au Parlement européen
Winfried Kretschmann : le premier ministre-président écologiste de l'histoire allemande (Bade-Wurtemberg)
Eveline Lemke : nouveau chef de file des Verts pour les élections régionales de 2011 en Rhénanie-Palatinat
Katrin Göring-Eckardt : vice-présidente du Bundestag depuis octobre 2005
Michaele Schreyer : Commissaire européenne au Budget de 1999 à 2004
Membres renommés décédés |
Joseph Beuys : artiste écologiste
Rudi Dutschke : leader des protestations étudiantes
Notes et références |
Senem Aydin-Düzgit, Constructions of European Identity: Debates and Discourses on Turkey and the EU, Palgrave Macmillan, 2012(ISBN 978-0-230-34838-7, lire en ligne), p. 18
(en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le 8 octobre 2015).
Christian Krell, Sozialdemokratie und Europa: Die Europapolitik von SPD, Labour Party und Parti Socialiste, VS Verlag für Sozialwissenschaften/Springer-Verlag, 2009, p. 130
http://www.gruene.de/presse/2017/gruen-waechst-buendnis-90die-gruenen-verzeichnen-mitgliederrekord.html
Olivier Cyran, « Verts allemands : dans le laboratoire de l’écolo-bourgeoisie », Le Monde diplomatique, 1er août 2011(lire en ligne, consulté le 18 octobre 2018)
« Il y a trente ans, les Verts révolutionnaient la politique allemande », in slate.fr, 6 mars 2013.
Patrick Saint-Paul, « Le lent rapprochement des Verts avec la chancelière "écolo-compatible" », Le Figaro, lundi 16 septembre 2013, page 10.
Nicolas Barotte, « Pédophilie : les Verts rattrapés par le passé », Le Figaro, 19 septembre 2013, page 6.
Frédéric Lemaître, « Les Verts allemands au centre d'une nouvelle polémique sur la pédophilie », lemonde.fr, 17 septembre 2013.
Nicolas Barotte, « Le grand désarroi de la gauche allemande », Le Figaro, 24 septembre 2013, page 6.
Jean-Jacques Mével, « En Europe, les Verts font grise mine », Le Figaro, 4 octobre 2013, page 8.
Voir aussi |
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Articles connexes |
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- Partis verts à travers le monde
- Politique écologique
- Mouvement alternatif
- Catégorie:Personnalité des Verts (Allemagne)
Lien externe |
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