Gaulois (peuples)
Pour un article plus général, voir Peuples celtes.
Pour les articles homonymes, voir Gaulois.
Les Gaulois étaient l'ensemble des peuples protohistoriques habitant la Gaule, telle qu'elle fut définie par Jules César. À part les Aquitains, qui étaient proto-basques[2], ils se rattachaient à la civilisation celtique antique jusqu'à ce que les processus d'acculturation, liés au commerce et à la conquête romaine, n'en fassent des gallo-romains.
Les Gaulois, à proprement parler, se composaient de nombreuses tribus parlant un ensemble de dialectes celtes, et ils pensaient descendre d'une même souche dont ils connaissaient la généalogie[réf. nécessaire]. À ces liens de filiation, réels ou mythiques, qui leur créaient des obligations de solidarité, s'ajoutaient des alliances, qui mettaient certains d'entre eux dans la clientèle d'un autre pour former des fédérations comme celles des Arvernes et des Éduens. Tous ces peuples étaient divisés en civitates, identifiés par un chef-lieu et un territoire, appelé en latin pertica, qui étaient subdivisés en pagus, qui correspondaient à peu près aux cantons français.
Les civilisations gauloises sont rattachées, en archéologie, pour l'essentiel, à la civilisation celtique de La Tène (du nom d'un site découvert au bord du lac de Neuchâtel, en Suisse). La civilisation de la Tène s'épanouit sur le continent au Second âge du fer (Tène I) et disparut en Irlande durant le haut Moyen Âge (Tène IV).
L'image des Gaulois est encore faussée chez le public et la presse française qui reprennent la plupart des stéréotypes établis dès le Second Empire et la Troisième République, notamment celle d'un peuple ne sachant ni lire ni écrire, de guerriers valeureux mais de brutes sauvages, et de l'expression typique du « roman national[3] » français, « nos ancêtres les Gaulois »[4].
Sommaire
1 Étymologie
2 Histoire
2.1 Les origines d'après les sources écrites
2.2 Avant Rome
2.3 La fin de l'indépendance
2.4 L'empire des Gaules
2.5 Les Gaulois de l'empire romain
3 Culture
3.1 Artisanat
3.2 Architecture
3.3 Langue
3.4 Science et art
3.5 Religion
3.6 Structure sociale
3.7 Sentiment d'appartenance
4 Agriculture
5 Urbanisation
6 Société gauloise
6.1 Organisation
6.2 Apparence physique
7 Peuples gaulois
8 Les Gaulois célèbres
9 Héritage
9.1 Historiographie grecque et romaine
9.2 Historiographie française
9.3 Données génétiques
10 Notes et références
10.1 Notes
10.2 Références
11 Sources
12 Voir aussi
12.1 Bibliographie
12.2 Articles connexes
12.3 Liens externes
Étymologie |
Le mot celte est issu du celtique commun *kel-to (« combattant, guerrier ») dérivant lui-même de *kellāko- (« combat, guerre »)[5], tandis que galate et gallus procèdent du celtique commun *galatis (« fort, puissant ») dérivant lui-même de *gal-n (« être capable »)[6].
Les Gaulois se nommaient eux-mêmes « Celtes » (« Celtae » en latin)[n 1] en leurs langues ou plus exactement Keltoï écrit en alphabet grec. Pour la Gaule ils disaient Keltiia et peut-être aussi Litaouî « la (terre) large », par opposition à Iouerio « la terre entourée d'eau » qui désignait les îles britanniques[réf. nécessaire].
Selon Jules César, la Gaule était habitée par trois principaux peuples : Celtae, Belgae et Aquitani[n 1].
« L’ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui, dans sa langue, se nomme Celtes, et, dans la nôtre, Gaulois. »
— Commentaires sur la Guerre des Gaules I-1, Jules César
Les Grecs nommaient dès le VIIe siècle av. J.-C. (période de la colonisation européenne de Grecs de l'époque archaïque) les Gaulois Κελτοι (orthographe d'Hécatée de Milet ou d'Hérodote, transcrite en Celtæ comme l'écrit Jules César pour faire référence aux habitants de la Gaule centrale) ou encore Κέλται (orthographe d'Aristote ou de Plutarque) puis au IIIe siècle av. J.-C. (période de l'invasion par le chef celte Léonorios de la Thrace) l'ethnonyme Γαλάται, pluriel de Γαλάτης, Galátai / Galátēs, que l'on peut rendre en français par Galates, désignant aussi bien chez les Grecs et Romains les Celtes d’Orient puis l'ensemble des Celtes. La simplification de Galátai en Galli, pluriel de Gallus, habitants de la Gallia « Gaule », a longtemps été donnée pour expliquer l'étymologie du nom Gaulois[7], hypothèse considérée sans fondement aujourd'hui, sur la base des développements de la philologie et de la linguistique moderne.
Les Germains appelaient ces Celtes *Walχisk[n 2] « étranger »[8] devenu en allemand moderne Welsch, un terme souvent péjoratif par lequel les Allemands désignaient les populations non germaniques, et devenu en slave Valaque pour désigner les non slaves[9]. Les Germains (Angles, Saxons et Jutes) arrivés sur le sol britannique au Ve siècle de notre ère ont utilisé ce même terme pour qualifier les Celtes du Pays de Galles : Welsh, et de Wales leur pays. De même, le français Gaule et gaulois procède du même terme germanique utilisé par les locuteurs de langue francique : walhisk « roman », dérivé de walha « les Romans » faisant référence aux tribus ne parlant pas le francique, cependant il y a eu métathèse de [l], d'où Wahla > *Gwaula > Gaule[10].
Le nom latin de Gallus « Gaulois » a été associé à la Renaissance à son homophone gallus « coq » (ancien français jal, jau « coq »), devenu ainsi l'animal emblématique de la France[11].
Histoire |
Les origines d'après les sources écrites |
Les mentions écrites des auteurs gréco-latins décrivant l'arrivée des peuplades gauloises dans l'histoire sont relativement tardives par rapport aux époques auxquelles elles se réfèrent, ce qui incite à interpréter ces textes avec précaution. Une corrélation est toutefois à établir entre les Ligures et les Gaulois puisqu'Hésiode (cité par Strabon) spécifie bien que les Ligures faisaient partie des grandes nations du monde connu entre les Éthiopiens et les Scythes, alors que quelques siècles plus tard Éphore de Cumes remplaçait les Ligures par les Celtes aux côtés des Éthiopiens, des Scythes et des Indiens. Les auteurs antiques parlent d'invasions celtiques, terme repris par les historiens postérieurs. Il semble que Tite-Live, historien latin et Trogue Pompée, premier historien gallo-romain, aient été largement influencés par les migrations en masse des peuples nordiques, les Cimbres et les Teutons. De même, les archéologues qui parlent, les premiers, des invasions celtiques ne font que reproduire, plus ou moins consciemment, le modèle des invasions germaniques du Ve siècle. En réalité, les évolutions que connaissent les peuples celtes aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C. ont probablement pour origine deux mouvements importants venus de l'extérieur (colonisation grecque et phénicienne en Méditerranée, campagnes assyriennes dévastant les cités de Palestine et syro-phéniciennes). Ces troubles provoqués à l'est, ainsi que l'installation de colonies grecques sur les littoraux occidentaux de la Méditerranée, tout comme le développement de l'Étrurie padane, transforment les routes commerciales européennes, au profit des peuples occidentaux. Cette nouvelle donne engendre les mutations sociales du Ve siècle av. J.-C., la formation de la civilisation laténienne[12].
Selon Tite-Live, des Celtes qui peuplaient les territoires correspondant à la Gaule auraient commencé à migrer vers l'Est au cours du VIe siècle av. J.-C.[13]. Ambigatos roi des Bituriges, aurait ainsi envoyé deux de ses neveux chercher de nouvelles terres. Le premier, Segovesos, se serait rendu en forêt Hercynienne tandis que le second, Bellovesos aurait commencé la migration et les raids gaulois en Italie.
Pour Strabon (VII 1, 2), les Germains sont identiques aux Gaulois par leur aspect physique et leur mode de vie, tout en étant plus sauvages, plus grands et aussi plus blonds. Cette blondeur des Gaulois pourrait provenir d'une teinture à l'argile ou à l'eau de chaux qui éclaircissait les « cheveux chaulés » des Gaulois même bruns, ou d'une teinture, le sapo – savon utilisé comme onguent – à base d'un mélange de graisse de chèvre, de bois de hêtre et de suc de plantes qui donnait une chevelure blonde tirant vers le roux[14]. Cet auteur croit que les Romains eux-mêmes ont donné ce nom aux Germains pour signifier qu'ils étaient les Gaulois authentiques, « germanus » ayant ce sens en latin. On trouve d'ailleurs des calembours à ce sujet dans Cicéron (Phil. XI, 14), Velleius Paterculus (II 67, 4) et Sénèque (Apoc. VI 1). Ainsi, il est possible que les Gaulois soient en fait des peuples ligures ou vénètes celtisés (germanisés). Les Celtes, n'utilisant pas l'écrit communément, apparaissent donc pendant la période dite protohistorique, à l’âge du bronze.
Les débuts de l'époque gauloise sont difficiles à dater et varient selon les régions considérées. Pour Henri Hubert, le processus aurait duré plusieurs siècles pendant lesquels plusieurs peuples auraient coexisté. Il ne se serait fait ni soudainement par une sorte de guerre d'invasion générale, ni en masse par la migration d'une multitude d'individus isolés, mais par l'arrivée de groupes organisés en clans, numériquement plus ou moins importants (voir la Civilisation de Vix), au milieu des autres peuples qui leur auraient accordé l'hospitalité, des droits définis par des traités et un territoire.
Il est communément admis que la civilisation celtique s'épanouit en Gaule avec La Tène, c'est-à-dire au deuxième âge du fer, à partir du Ve siècle av. J.-C.. La ville de Marseille, colonie de la cité grecque de Phocée, est fondée vers 600 av. J.-C. sur le territoire des Ségobriges, peuple ligure (sego, « victoire », « force » et briga, « colline », « mont », « forteresse »[15]).
Dans les sources grecques, en particulier de l'époque macédonienne, de nombreuses mentions de Celtes — appelés Galates et formant des contingents mercenaires — apparaissent : il est surtout fait référence à leur courage et à leur valeur guerrière. Cela correspond à la période de la plus grande expansion celtique (IVe siècle av. J.-C. et IIIe siècle av. J.-C.).
Dans les sources latines postérieures, les Gaulois des IIe siècle av. J.-C. et Ier siècle av. J.-C. sont clairement distingués des Cimbres, des Teutons et des Bretons.
La recherche actuelle montre ainsi que les Gaulois sont un peuple indigène, mais qu'ils étendent leur territoire à l'est en établissant des colonies (notamment en Galatie). Les cités décident d'y envoyer une partie de leur jeunesse, peut-être une génération entière, fonder un nouveau territoire, cette colonisation étant loin de l'image des invasions gauloises forgée par les Romains[16].
Avant Rome |
La Gaule, à la veille de la conquête romaine, est un pays d'alternances de forêts, de plaines cultivées, de bocages et de cités fortifiées, sillonnés de routes, pour certaines empierrées, donc d'un espace densément mis en valeur, loin des clichés légués par les historiens du passé. L'archéologie, en particulier aérienne, a démontré que des milliers de fermes gauloises (nombreuses petites fermes « indigènes » mais aussi certaines villas gauloises aussi étendues que les futures villae gallo-romaines[17]) quadrillaient le territoire aux IIe siècle av. J.-C., et les fouilles réalisées dans les oppida, par exemple à Bibracte, ont mis en valeur une structure urbaine complexe et élaborée. Les résultats archéologiques et archéométriques viennent ainsi graduellement gommer l'image mythique de la grande forêt gauloise centrale, épaisse et impénétrable, au fond de laquelle vivent dans des cabanes ou des huttes rondes des guerriers hirsutes et paillards. Les Gaulois sont des paysans pratiquant une gestion forestière avec choix de bois de chauffe et de construction, ainsi que des défrichements pour une mise en culture des sols, si bien que la forêt n'a plus le loisir de reconquérir les terres défrichées[18]. Ce sont également des commerçants, des négociants, des artisans, des techniciens qui habitent des maisons convenables, dans des fermes, des villages, voire des villes.
Dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, César sous-estime le nombre d'habitants, tout en exagérant le nombre de guerriers. Suivant ses écrits, les érudits du passé ont estimé à cinq ou six millions le nombre d'habitants d'une Gaule qui faisait près de 100 000 km2 de plus que la France actuelle[19]. Certains spécialistes pensent que la Celtica Gallica était peuplée de dix millions d'âmes environ (à peu près autant que sous le règne de Louis XIV)[20]), mais Ferdinand Lot[21] en prenant pour base l'espace mis en culture et en faisant des comparaisons avec les chiffres obtenus au Moyen Âge, avance le nombre de vingt millions d'habitants.
La Gaule fut le lieu, bien avant la conquête, d'une urbanisation en plein essor, comme le montrent, par exemple, les fouilles des oppida de Corent[22], ou de Bibracte et d'un commerce à grande échelle, comme le révèlent les nombreux dépôts d'amphores vinaires italiques découvertes en contexte de sanctuaires[23].
Enfin, la société gauloise, dont la structure a varié dans le temps, semble très complexe et hiérarchisée à la veille de la conquête, et laisse apparaître une tripartition fonctionnelle qui peut être interprétée comme un héritage indo-européen[24]. Les institutions sont proches de celles des Grecs et des Romains : une assemblée du peuple, un sénat et des magistrats placés sous l'autorité d'un vergobret[25]. D'une manière générale, les femmes occupent une place plus grande que leurs correspondantes dans le monde méditerranéen[25]. En effet, elles pouvaient participer à des jugements, délibérer dans des affaires d’État et étaient instruites dans l'art de soigner[26].
La fin de l'indépendance |
La Gaule fut incorporée militairement à la république romaine en deux étapes : la Gaule méridionale au-delà des Alpes (Gallia bracata en latin, c'est-à-dire Gaule en braies) fut conquise dès la fin du IIe siècle av. J.-C. et « romanisée », semble-t-il, en moins d'un siècle. Elle devint la première province romaine hors d'Italie : la Narbonnaise, et compta la première cité de droit romain hors d'Italie (Narbonne).
La Gaule septentrionale (nommée Gallia comata, c'est-à-dire Gaule chevelue, par Jules César) fut soumise entre -58 et -51 par les légions de ce dernier. Cette « Guerre des Gaules » culmina avec la défaite d'une coalition gauloise menée par l'Arverne Vercingétorix, à Alésia, en -52. L'historiographie romaine ne situe toutefois la fin de la pacification qu'en -51, à la suite d'une ultime victoire sur les restes des coalisés rassemblés sous les ordres du chef Lucterios. La présence de très nombreux lieux-dits « camps de César » en France ne doit pas tromper : la plupart d'entre eux sont des sites postérieurs, datant parfois du Moyen Âge. Cependant, il est probable que la pacification fut plus longue que ce que l'on a longtemps cru et dura au moins jusqu'après l'imperium d'Auguste. En effet les dernières révoltes ont eu lieu en pays Séquane en 70 et 71.
L'empire des Gaules |
Au cours du IIIe siècle, l'empire romain connaît une grave crise, appelée par la tradition anarchie militaire. Aux invasions barbares s'ajoutent dans de nombreuses provinces une crise économique .De la mort de Sévère Alexandre en 235 à l'avènement de Dioclétien en 285, 64 empereurs ou usurpateurs se succèdent ou luttent les uns contre les autres. Parmi eux se trouvent quelques généraux qui prennent le contrôle des Gaules pendant une quinzaine d'années, assurent la défense du limes du Rhin et établissent un empire des Gaules qui dure de 260 à 274.
Les Gaulois de l'empire romain |
Les historiens parlent de la « romanisation » des Gaulois.
Les termes « Gaulois » et « Gaule », ainsi que l'essentiel des noms de peuples et de tribus de la Gaule protohistorique restèrent en usage pour désigner peuples et territoires (cités). Par la suite, ces circonscriptions et leurs noms se fixèrent dans les diocèses pour parvenir jusqu'à nous : Périgueux, cité des Pétrocores, Vannes, cité des Vénètes, etc.
En archéologie et en histoire, les Gaulois romanisés sont appelés Gallo-romains, quoique ce terme n'ait jamais été employé dans les sources.
Culture |
Contrairement à une idée reçue tenace, les Gaulois ne vivaient pas dans les forêts (le paysage était ouvert, moins boisé qu'aujourd'hui), ils vivaient en ville (oppidum) ou à la campagne (maillage de grandes fermes abritant des aristocrates)[27].
Avant même la conquête de la Gaule par l'armée romaine, les Gaulois entretenaient des relations commerciales denses avec les marchands romains. On trouve à Bibracte, à 500 km de la côte, des centaines de tonnes de fragments d'amphores de vin produit en Italie centrale, importées par les Gaulois au Ier siècle av. J.-C. ; ces témoignages archéologiques renforcent la thèse d'un développement important du commerce en Gaule. La monnaie gauloise était conçue de manière à pouvoir être échangée avec du numéraire romain[28].
Les Gaulois n'étaient nullement isolés. Aux échanges économiques s'ajoute la circulation des hommes engagés dans les armées impériales. Christian Goudineau rappelle que les armées des grands empires de l'époque hellénistique ont recruté des Gaulois, qui ainsi, ont vu Athènes, Alexandrie, Antioche ; ces mouvements ont introduit au moins une amorce d'acculturation[29].
Artisanat |
L'artisanat prospère notamment dans l'art de la guerre. L'armement (casques, épées, pointes de lances et de flèches) témoigne de l'adresse des forgerons et des armuriers gaulois qui inventent la cotte de mailles (sans doute le modèle utilisé par les Romains,son usage se répandant en Europe au haut Moyen Âge) et les chaînes de ceintures à l'articulation complexe. L'outillage des métiers du fer (bêches, faux, araires) bénéficie de cet art de la guerre. « Bien des outils ont acquis dès ce moment la forme que nous leur connaissons aujourd'hui : le marteau, l'enclume, les tenailles, la hache, le ciseau, l'herminette, la plane[30] ». La vaisselle (en céramique, mais aussi en bronze voire des objets en or et en argent liés à une marque de prestige)[31], les parures (bagues, bracelets, fibule, pendentif, torques) sont également des témoignages de la maîtrise de cet art[32].
Les Gaulois sont des artisans réputés dans le travail du bois : le tonneau cerclé de métal, notamment, serait une invention gauloise[33] ; des ateliers de tabletiers (faisant appel aux techniques de l'ébéniste, du marqueteur ou du tourneur) sont souvent situés à proximités des forges ou d'autres artisanats[34],[35].
La cuisine gauloise est riche et diversifiée : viandes (essentiellement d'animaux domestiques : bœufs, porcs, moutons, chevaux et chiens ; les animaux chassés et mangés ne représentent qu'un centième des mammifères consommés, et le sanglier, mammifère moins fréquent que le lièvre ou les cervidés, est rarement chassé[n 3],[36]), poissons, fruits, légumineuses et légumes. Ils ont l'habitude de rehausser le goût des aliments avec des condiments, sauces et épices divers, tels que le garum ou le cumin[37].
L'habileté des artisans gaulois leur permet de produire des tissus et des vêtements (de lin à la saison chaude, de laine épaisse en hiver) avec un tissage qui dessine des rayures, des carreaux, interprète des fleurs. Leur qualité et confort sont tels qu'ils peuvent même être exportés. L'habillement caractéristique comprend chez l'homme les braies, pantalons retenus pas une ceinture. Le Gaulois est torse nu ou porte une tunique, blouse à manche serrée à la taille, et la saie, manteau en forme de cape agrafé à la poitrine par une fibule. Le guerrier gaulois peut être en plus équipé d'un manteau, le bardocuculle, sorte de pèlerine avec capuchon (baptisé cucullus), d'une cotte de mailles et d'un casque avec des paragnathides articulées. La femme porte sous sa tunique une robe qui tombe jusqu'aux chevilles. Au pied, les deux sexes se chaussent notamment de brogues, des chaussures en cuir souple à semelle de bois avec laçage (mocassins reprise par les Romains qui les nomment caligae, corruption de *gallicae). Les membres des classes privilégiées peuvent revêtir des habits en soie ou brodés de fil d'or ou d'argent[38],[39].
Architecture |
Les édifices gaulois sont en bois et en terre, non en pierre, raison pour laquelle il n'en reste pas de vestiges visibles aujourd'hui. L'archéologie a mis en évidence en Auvergne la présence de sanctuaires gaulois de 50 mètres de côté, de 7 à 8 mètres de hauteur, avec des dizaines de colonnades, grâce aux traces laissées par les trous des poteaux et les parois ; ces monuments sont tout aussi imposants que ceux construits à la même époque en Grèce et à Rome, selon Matthieu Poux. Vincent Guichard rapproche cette architecture en bois de celle qui était à l'œuvre en Italie au temps des Étrusques[40].
Maquette de la ferme de Verberie (aristocratie gauloise). Cité des Sciences et de l'Industrie (Paris), "Les Gaulois, une expo renversante", 2012.
Maquette de la ferme de Verberie.
Maquette de la ferme de Verberie.
Enseigne gauloise (sanglier stylisé), musée de Soulac-sur-Mer.
Cerclage métallique d'un seau gaulois.
Langue |
La langue gauloise est mal connue, cependant le corpus des inscriptions gauloises s'est considérablement enrichi ces dernières années, grâce aux progrès de l'archéologie, ainsi que la capacité linguistique à déchiffrer cette langue. Il est établi depuis longtemps que le gaulois est une langue celtique, parfois classée comme langue celtique continentale, alors que d'autres sources n'hésitent pas à souligner sa parenté étroite avec le groupe des langues celtiques brittoniques. Le français a certaines caractéristiques qui sont d'origine gauloise (mais la liste exacte est controversée). 150 mots sont considérés comme gaulois (si l'on exclut les termes dialectaux). La langue française est de toutes les langues romanes celle qui est la plus imprégnée de « celticismes ». Ainsi de nombreux noms d'arbres (if, chêne, érable, verne, etc.), de plantes (droue, beloce, fourdraine, etc.), de poissons (vandoise, limande, loche, etc.), de techniques (ardoise, gouge, quai, chai, etc.) sont propres au latin de Gaule, ainsi que des calques comme aveugle (bas latin aboculis « sans yeux » < gaulois eksops, même sens), quelques influences phonétiques sûres comme caisse de *caxsa au lieu de capsa ou chétif (anciennement chaitif) de *caxtivu- au lieu de captivu-[41],[42].
Les Gaulois utilisaient peut-être (mais les témoignages ne sont pas directs et peu sûrs) le système de numération vicésimal (en base 20) ; la présence résiduelle en français de ce système (80 se disant quatre-vingts et non octante comme en latin ; l'hôpital des Quinze-Vingts, héritier d'un hospice fondé vers 1260 par Saint Louis pour 300 aveugles…) est peut-être due à cet héritage.
Certains Gaulois utilisaient l'alphabet grec et comme monnaie des divisions du statère grec. Dans la Turquie actuelle, la Galatie est un lointain témoignage de la présence de Gaulois Volques (Galates) qui servirent Alexandre le Grand comme mercenaires avant de s'établir dans cette région d'Asie Mineure, où ils firent d'Ankara (Ancyre) leur capitale. Le quartier d'Istanbul nommé Galatasaray, « palais des Galates », pourrait provenir du fait de la résidence des mercenaires engagés par le pouvoir byzantin. À en croire saint Jérôme, dans son commentaire de l’Épître aux Galates, ces derniers parlaient encore au IVe siècle la même langue que les Trévires (Trèves). Il faut donc supposer qu’à cette époque le gaulois n’avait pas encore disparu d’Asie mineure, ni d'ailleurs des bords du Rhin, à moins que l'auteur n'ait repris des écrits antérieurs.
Science et art |
Il existe une science gauloise équivalente, dans ses concepts, à la science grecque. Les Gaulois du Ve-IVe siècle av. J.-C. possèdent des connaissances très élaborées de la géométrie, en particulier des propriétés du cercle, et de l'astronomie. Ils les transcrivent dans des objets, qui sont autant des œuvres d’art que des modèles de science[43].
Religion |
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Les Gaulois sont polythéistes. Le druide était un personnage important aux multiples facettes : il est à la fois ministre du culte, théologien, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière[44].
Les ovates secondent les druides en amenant et liant les bêtes lors des sacrifices. Les Gaulois pratiquent des sacrifices d'animaux pour les Dieux et procèdent ensuite à de la divination avec leurs organes. Ils ont pour rituel de détruire volontairement leurs armes et leurs objets de guerre ainsi que des pièces de monnaie par exemple afin de les offrir aux Dieux en leur faisant perdre leur valeur pour les mortels[45].
Les auteurs antiques ont propagé le stéréotype de « druides s'affairant à des sacrifices innommables au sein de forêts mystérieuses. Cette image faisait des Gaulois des sortes de sauvages, bons ou mauvais selon les temps et ceux qui les évoquaient, Rousseau ou Voltaire par exemple[46] ».
Structure sociale |
Les Gaulois, comme de nombreuses civilisations antiques, tenaient entre eux des rapports fonctionnant sur le principe de la clientèle. Ce lien social très fort serait apparu pendant l'époque aristocratique (IIIe siècle av. J.-C. et IIe siècle av. J.-C.) et aurait perduré jusqu'à la conquête, lorsque des notables locaux (les « Vergobrets ») se seraient substitués aux nobles. Les clients servaient des patrons, sans doute originellement afin de rembourser d'anciennes dettes, de réparer certaines fautes, ou pour d'autres raisons à caractère social et ce lien se transmettait héréditairement. L'homme ou le peuple client était libre (le clientélisme antique est différent de l'esclavage) mais il devait rendre des services ou s'acquitter de tributs. Un patron pouvait avoir plusieurs clients. Il pouvait, enfin, défaire le lien qui pesait sur sa clientèle ou bien transmettre sa clientèle à un autre. Des gens, des familles entières, pouvaient ainsi être clientes d'une personne ou d'une famille puis d'une autre.
Sentiment d'appartenance |
La question se pose de savoir si les Gaulois avaient conscience d'appartenir à un ensemble de peuples ayant en commun une culture commune au-delà de leur tribu. Certains éléments relatifs au rôle de la classe sacerdotale attestent que les Gaulois avaient le sentiment d'appartenir à un ensemble cohérent, capable en certaines circonstances de transcender les petites patries tribales, à la manière des Highlanders écossais, cultivant avec passion leurs appartenances à ces clans rivaux mais conscient d'appartenir à une patrie commune. La classe sacerdotale veillait au maintien de cette unité avec une institution qui était celle de l'Assemblée de la « Forêt des Carnutes », sur les bords de la Loire, dont on sait qu'elle était commune à tous les peuples de la Gaule et à elle-seule ; au cours de celle-ci, se prenaient des décisions importantes pour tous les peuples de la Gaule. Vaste forêt parsemée d'étangs, la Sologne fut à l'époque gauloise une forêt-frontière d'une grande importance, séparant deux importantes nations celtes, les Carnutes au Nord, les Bituriges Cubes au sud et pourrait correspondre à cette « Forêt des Carnutes », principal Nemeton de la Gaule et témoignerait d'un sentiment d'appartenance gaulois au-delà des différences tribales[47]. Cette institution imposait une trêve respectée par tous les peuples gaulois et peut être comparée aux Jeux panhelléniques, qui dans une Grèce morcelée en Cités-États en perpétuelle rivalité armée, imposait également une trêve à tous les peuples de la Grèce. D'autres éléments vont dans ce sens, tel le discours que César prête lors de l'assemblée de Bibracte ou celui qu'il attribue à Critognatos, à Alésia[48].
Agriculture |
La Gaule était principalement un pays agricole. Sa prospérité provenait d'une agriculture largement excédentaire qui exportait ses surplus chez ses voisins, ce dont témoigne des textes massaliotes, étrusques et romains. La majeure partie de la population était constituée de paysans, réputés pour l'abondance, la qualité et la diversité de leur production, mais aussi pour leurs inventions technologiques. La quasi totalité des outils employés dans l'agriculture jusqu'à la Première Guerre mondiale était déjà en usage chez les Gaulois, sans changement important et c'est à eux qu'il convient d'en attribuer l'invention[49]. Chez les Belges, une moissonneuse a été inventée, attestée en pays rème et trévire[50].
Urbanisation |
Dans le sud de la Gaule, apparurent assez tôt de véritables petites villes fortifiées. Le cas d'Entremont, capitale de la puissante tribu des Salyens, détruite par les Romains en 123 av. J.-C. en est l'illustration, avec ses puissantes murailles et leurs tours, des maisons et des rues entièrement construites en pierre. De même, l'habitat celte de Martigue, mis au jour lors de travaux d'urbanisme, atteste lui aussi d'un développement urbain réel. Depuis que l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a été créé en 2002, ses chercheurs ont développé les fouilles préventives liées aux développements des constructions urbaines, routières et ferroviaires : il en est résulté une série de découvertes de villes gauloises dont l'existence était jusque-là inconnue car non mentionnée dans les textes antiques[51]. Centres de pouvoir contrôlant un territoire, reliées par un réseau de voies de communication, ces villes pouvaient servir de marché, de centre d'artisanat, d'entrepôt de stockage, de résidence princière, d'ateliers de monnayage, de lieux de garnison : non assimilables à de simples forteresses, elles étaient souvent des capitales de territoire[52]. C'est plus à l'archéologie qu'aux textes, que l'on doit de connaître un processus urbain proprement gaulois beaucoup plus important qu'on ne le croyait : si c'est entre la fin du IIe et le début du Ier siècle que ce processus atteint son maximum, des exemples comme celui du Mont-Lassois (Vix) ou de l'Oppidum Saint-Marcel (Le Pègue) attestent que c'est quatre cents ans plus tôt qu'il faut situer les débuts de centres urbains et que leur origine est indigène[53].
Société gauloise |
Organisation |
L'organisation de la société gauloise répond globalement aux fonctions tripartites indo-européennes avec la classe sacerdotale représentée par les druides, la classe guerrière représentée par une aristocratie qui gère les affaires militaires et la classe des producteurs (artisans, agriculteurs, éleveurs)[54].
Apparence physique |
Le savant Posidonios qui a effectué un voyage dans le sud de la Gaule dans les années 100, décrit les Gaulois ainsi : « Quelques-uns se rasent la barbe, d'autres la laissent croître modérément ; les nobles gardent leurs joues nues, mais portent les moustaches longues et pendantes au point qu'elles leur couvrent la bouche »[55]. Cette description nuancée n'a pas empêché une série de stéréotype liés à leur physionomie : tous les Gaulois seraient des hommes robustes, de haute taille, à la peau blanche et les yeux bleus, portant de longues moustaches pendantes et une chevelure claire (blonde ou rousse), longue et hirsute[n 4]. Ce portrait caricatural est utilisé « par certains comme un idéal (c'est le cas des idéologues de la Ligue du Nord en Italie, qui revendiquent l'ascendance celte pour se distinguer des populations du sud de la péninsule), par d'autres comme un repoussoir, tels les jeunes issus de l'immigration qualifiant de « Gaulois » leurs camarades de couleur blanche[56] ».
Peuples gaulois |
Les Gaulois célèbres |
Ambigatos, (VIe siècle av. J.-C.) roi des Bituriges. Peut-être un fondateur mythique.
Brennos, qui conquit Rome en 390 av. J.-C.
Brennos, qui pilla Delphes en 279 av. J.–C.
Diviciacos, -61, druide et vergobret (magistrat suprême) des Eduens, ami de l'avocat et orateur romain Ciceron.
Boduognat, chef des Nerviens lors de la première guerre contre les Belges en -57. Selon le récit de Jules César, celui-ci faillit être vaincu au cours de la bataille du Sabis, dite « de la Sambre » ou de « la Selle », obligeant le général romain à raffermir la combativité de ses légions en montant à leur tête pour empêcher leur encerclement. Boduognat mourut dans l'année qui suivit sa défaite.
Ambiorix, roi des Eburons et chef de la révolte des Belges en -54. Après avoir surpris les légions dans les forêts du nord, il réussit à échapper aux Romains en s'enfuyant en Germanie.
Vercingétorix, roi arverne, chef de la coalition gauloise qui s'opposa à César en -52 avant de se rendre à l'issue du siège d'Alésia (au cours duquel il ne put rompre l'encerclement de la place) et d'être emmené à Rome pour y être exécuté.
Lucterios, un des derniers chefs gaulois résistant à Jules César en -51 sur le site d'Uxellodunum. Réfugié chez les Arvernes après la chute de la place, il fut livré par eux à Jules César et exécuté.
Julius Sabinus, Gaulois romanisé qui déclencha une révolte de la tribu belge des Trévires en + 69 avant de se rendre au bout de plusieurs années et d'être exécuté avec son épouse par l'empereur Vespasien
Crixus, esclave et gladiateur, accompagna Spartacus dans la grande révolte des esclaves en -73 -71.
Œnomaüs, esclave et gladiateur, accompagna Spartacus dans sa révolte, -73 -71.
Autaritos, mercenaire Gaulois de Carthage, il reste fidèle à la cité pendant la première guerre punique, avant de se retourner contre la cité pendant la guerre des mercenaires. Vaincu, il se rend à Hamilcar Barca et est crucifié en face des autres mercenaires.
Héritage |
Historiographie grecque et romaine |
Le sac de Rome en 390 av. J.-C. par les Gaulois menés par Brennus et celui de Delphes par Brennos en 279 av. J.-C durant la Grande expédition, suivi de la colonisation des Galates en Asie Mineure, sont à l'origine du stéréotype ethnographique gaulois forgé dans les textes des auteurs grecs et romains (Posidonios, Diodore de Sicile, Strabon, Tite-Live, Cicéron et César), stéréotype que les Gaulois ont pu ensuite intérioriser : celui du guerrier ne respectant pas les lieux sacrés et se battant de manière désordonnée, parfois nu car méprisant la mort ; du barbare hirsute, la moustache pendante, s'habillant de manière bariolée, s'adonnant volontiers aux sacrifices humains et à l'ivresse lors des festins. Ce topos renforcé par l'iconographie gréco-romaine (monnaies, sculptures[n 5]) est cependant infirmé par les travaux archéologiques et historiques qui montrent une société gauloise très bien organisée politiquement et religieusement[57],[58].
Historiographie française |
La genèse de la conscience nationale française se produit au cours de plusieurs phases historiques : depuis l'Antiquité jusqu'au Moyen Âge, se développe l'identité gauloise avant même son existence, au XVe siècle émerge culturellement la conscience nationale grâce à la redécouverte du passé gaulois par un petit groupe d'érudits humanistes, au XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle se politise l'idée nationale en faisant réémerger le passé, après la guerre de 1870 et au XXe siècle l'idée nationale au travers de l'identité gauloise se met à acquérir le soutien des masses[59].
La légende de l'origine troyenne des Francs est un mythe historique apparu au VIIe siècle et couramment utilisé jusqu'à la seconde moitié du XVIe siècle, faisant des Romains (descendants du Troyen Énée) les frères des Gaulois. Il est popularisé par les écrivains et les chroniqueurs de Frédégaire à Ronsard, et évolue progressivement en intégrant celui de l'origine troyenne des Gaulois. Au Moyen Âge classique, le mythe troyen d'identification devient de plus en plus englobant : dans les romans courtois, les Troyens sont à l'origine des défrichements ou de la hiérarchie féodale en France. Ce mythe élitiste, correspondant à la première phase du mouvement national selon l'historien Miroslav Hroch, légitime la domination de la noblesse et du clergé chrétien sur l'ensemble de la société. Au XVe siècle, l'émergence de royaumes nationaux sûrs de leur identité voit les sociétés en quête d'autochtonie refuser leur mythe des origines troyennes remis en cause scientifiquement par les humanistes de la Renaissance. La France ranime ses ancêtres Gaulois au détriment des Troyens[60]. Au XVIe siècle, dans un contexte de celtomanie (depuis l’Illustration de Gaule et Singularité de Troie de Jean Lemaire de Belges en 1511 jusqu'au roman L'Astrée d'Honoré d'Urfé en 1627), naît le mythe de la Gaule indépendante et du « bon gaulois » vis-à-vis des Romains dont les Italiens se réclament les descendants légitimes, comme dans l'ouvrage de Pierre de La Ramée en 1559 De moribus veterum Gallorum (Livre des mœurs des Gaulois). Les historiens humanistes de cette époque, essentiellement des juristes comme François Hotman, imaginent une monarchie gouvernée par des assemblées libres (parlements et États généraux), à l'instar des assemblées druidiques. Au XVIIe siècle, la monarchie absolue revient au mythe troyen à l'origine des rois Francs chrétiens régnant sur un peuple issu des Gallo-romains[61].
Au XVIIIe siècle, l'image des Gaulois dans les milieux lettrés n'est plus valorisante : l'article Gaulois de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert conclut ainsi : « Les mœurs des Gaulois du temps de César, étaient la barbarie même .... Il faut, comme le dit M. de Voltaire, détourner les yeux de ces temps horribles, qui font la honte de la nature ». Cette image est radicalement changée à la même époque par plusieurs courants : un courant historique portant sur une querelle entre germanistes et romanistes, un courant archéologique et ethnographique porté par des antiquaires anglais puis français. Ce courant est initié par l'antiquaire anglais William Stukeley qui fait revivre le mythe druidique : dans The History of the Temples of the Ancient Celts publié en 1740, il développe la théorie selon laquelle les monuments mégalithiques sont les temples des druides. Le néodruidisme apparaît alors, remettant les Celtes et les Gaulois à l'ordre du jour. Un autre courant littéraire est mené par le poète et faussaire écossais James Macpherson, auteur entre 1760 et 1763 d'Ossian et notamment de Fragments de poésie ancienne recueillis dans les montagnes d'Écosse qu'il attribue à un barde guerrier, redonnant ainsi la popularité aux Celtes et Gaulois par la littérature. La Révolution française se réclame plutôt de la République romaine ou de Sparte, à l'exception de l'abbé Sieyès : alors que la noblesse fait remonter ses privilèges à la conquête franque, l'essayiste et religieux français, favorable au Tiers état, rappelle que cette conquête s'est faite sur les Gallo-romains. L'origine du peuple français serait donc les Gaulois[60].
Au XIXe siècle, François-René de Chateaubriand réalise la synthèse entre le mégalithisme et l'ossianisme dans Les Martyrs publié en 1809. Plusieurs auteurs régionalistes s'intéressent aux origines celtes de leur région comme Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret en Bretagne[62], Hector du Lac de la Tour d'Aurec[63] dans le Forez ou Jean Picot dans le Genevois. Sous la Restauration puis les Trois Glorieuses, de jeunes historiens Amédée Thierry (c'est lui qui fait naître le « Nos ancêtres les Gaulois » dans son Histoire des Gaulois publiée en 1828[64]) puis Henri Martin relisent les textes antiques grecs et romains et réécrivent l'histoire de France non plus sous la chronologie dynastique mais sous l'angle de la nation vieille de 2 000 ans : ils consacrent à nouveau les Gaulois comme ancêtres originels des Français et créent des légendes autour du premier héros national, Vercingétorix. Napoléon III, auteur d'une biographie de Jules César (en 1866)[n 6], a contribué à ranimer le passé gaulois : il commande au sculpteur Aimé Millet la statue monumentale de Vercingétorix, érigée sur le site d'Alésia ; il favorise le développement de sociétés savantes menant des fouilles archéologiques (Jacques Gabriel Bulliot et Bibracte en 1836, Joseph Déchelette engage des correspondances avec tous les savants européens pour y visiter leurs oppida) sous la houlette de Prosper Mérimée, il s'implique dans les chantiers de fouilles (Gergovie, Alésia, Bibracte dont on recherche alors les emplacements) sur les sites de la guerre des Gaules, chantiers confiés à son aide de camp le colonel baron Eugène Stoffel, historien dans l'âme.
Les instituteurs de la Troisième République, par leur haine du Second Empire accusé de vouloir imposer son histoire officielle, remettent en cause ces emplacements, à tort[n 7]. Dans un but de propagande nationale destinée à exalter le patriotisme des Français, notamment au début du XXe siècle dans le contexte de l'opposition à l'Allemagne, l'idéologie de l'école de Jules Michelet et de la Troisième République a propagé une vision ethnocentriste du peuple français, privilégiant un élément gaulois indigène (Vercingétorix est vu comme un résistant à l’envahisseur) par rapport aux éléments romains, germaniques et romans postérieurs, voulant également restaurer les frontières naturelles de la Gaule. Ainsi, dans l'église de Ham, on pouvait voir jusqu'à l'époque de la Grande Guerre, un plâtre (préfiguration d'un bronze) dans lequel Vercingétorix et Jeanne d'Arc se serraient la main, avec marqué au revers « Aux martyrs de la résistance »[65]. Les manuels scolaires sont illustrés de reproductions d'estampes avec des représentations archétypales : sacrifice humain par un druide sur un dolmen, reddition du valeureux Vercingétorix à cheval, jetant ses armes aux pieds de César. Ernest Lavisse, dans son Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu’à la Révolution aux nombreuses rééditions, parle des Gaulois comme des barbares hirsutes indisciplinés mais « braves, intelligents et gais ». Le Tour de la France par deux enfants d'Augustine Fouillée, destiné au cours moyen, décrit la Gaule « presque entièrement couverte de forêts. Il y avait peu de villes et la moindre ferme de votre village, enfant, vous semblait sublime ». Dans cette vision, Rome a apporté la civilisation à la Gaule comme la France l'apporte à ses colonies[60].
Les deux guerres mondiales ne modifient pas cette vision d'une Gaule héroïque résistant bravement, le personnage de Vercingétorix étant utilisé sous l'Occupation aussi bien par les tenants du maréchal Pétain qui voient dans le héros gaulois la dignité qu'il faut afficher dans la défaite et la lucidité de se placer sous la domination militaire romaine (Vercingétorix est alors assimilé au maréchal, la domination romaine aux nazis), que par les tenants du général de Gaulle qui exaltent sa volonté de lutter jusqu'au bout pour l'indépendance nationale[60]. L'archéologie de sauvetage développée à partir des années 1975 fournit un nouvel éclairage sur le monde celtique, notamment grâce aux nombreuses études fédérées par le Centre archéologique européen de Bibracte. Les historiens actuels travaillent à démêler toutes ces affirmations du type de « nos ancêtres les Gaulois » qui visaient à créer une grande épopée nationale et essayent de rétablir la place réelle des Gaulois dans l'Histoire, à la lumière des recherches les plus récentes, tandis que des bandes dessinées comme Alix, Vae victis ! ou Astérix et Obélix perpétuent ces affirmations.
Données génétiques |
L’analyse de l’ADN de fossiles, de sépultures et d’individus contemporains européens et français a permis de retracer en grande partie l’histoire des populations peuplant l’Europe et la France depuis la préhistoire jusqu’à nos jours[66],[67],[68]. Ces études montrent notamment que les invasions du Bas-Empire puis du Haut-Moyen Âge concernaient des populations peu nombreuses, quelques milliers d'individus, et génétiquement très proches[69],[70],[71], et qu’il n’y a pas eu de variations génétiques importantes en France et en Europe depuis environ 4 000 ans. C'est donc bien une population essentiellement gauloise qui peuplait au cours du Ier millénaire le territoire correspondant à la France moderne[72],[70].
Notes et références |
Notes |
« Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment Celtes, et dans la nôtre, Gaulois. » Jules César, La Guerre des Gaules, Livre I. Traduction du latin : « Gallia est omnis divisa in partes tres, quarum unam incolunt Belgae, aliam Aquitani, tertiam qui ipsorum lingua Celtae, nostra Galli appellantur. » Iulius Caesar, Commentarii de bello Gallico
ou *Walhisk avec h guttural
Le premier but de la chasse n'est pas alimentaire. La chasse aux lièvres ou aux cervidés répondrait à une nécessité de protection des cultures ou de travail du bois de cerf pour les parures. L'élite pratique la chasse à courre, notamment celle du sanglier, qui « représente une forme d'entraînement au combat et un signe social distinctif ». Cf Roland Jussiau, Louis Montméas, Jean-Claude Parot, L'élevage en France : 10 000 ans d'histoire, Educagri Editions, 1999(lire en ligne), p. 118.
En réalité, les nobles peuvent s'offrir des rasoirs de bonne qualité, et livrer chaque jour leurs joues à un barbier, seul à les manier avec un aiguisage soigné. Les pauvres se laissent pousser modérément cheveux et barbe, de façon à pouvoir les couper à l'aide de ciseaux. Cf Jean-Louis Brunaux, Voyage en Gaule, Le Seuil, 2011(lire en ligne).
Telles celles du Grand autel de Pergame.
Dans sa préface, il écrit que, malgré la résistance héroïque gauloise, le césarisme fait le bonheur des peuples.
À cette époque, les fouilles archéologiques réalisées par des professeurs d'Université ne concernaient que les pays étrangers (Grèce, Italie, Égypte, etc.), celles réalisées en France n'étaient que le fait d'amateurs manquant de moyens et de connaissances: notaire, médecin, instituteur ou professeur du secondaire.
Références |
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Linguistique et peuplement en Aquitania par Joaquín Gorrochategui
Construction mythifiée de l'histoire de France, héritée de Michelet et adaptée par Lavisse au public populaire de l'école primaire et du foyer familial. Cf. Dominique Borne, Quelle histoire pour la France ?, Éditions Gallimard, 2014, p. 87.
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(en) Ranko Matasović, Etymological Dictionary of Proto-Celtic, Brill, 2009(ISBN 9789004173361, lire en ligne), p. 199
(en) Ranko Matasović, Etymological Dictionary of Proto-Celtic, Brill, 2009(ISBN 9789004173361, lire en ligne), p. 149-150
Adolphe Bloch, « Interprétation anthropologique du mot latin Gallus (Gallois) », Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, vol. 1, no 1, 1900, p. 432-440
du germanique *walχ- « étranger » avec suffixe adjectival -isk- (The Oxford dictionary of English Etymology)
Marcel Brasseur, Les Celtes. Les guerriers oubliés, Terre de brume éditions, 1997, p. 84
étymologie de Gaulois sur Trésor de la langue française informatisé
Christian Goudineau, Par Toutatis ! que reste-t-il de la Gaule ?, Seuil, 2002, p. 66
Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire. Des origines à la romanisation et au christianisme, Robert Laffont, 2000, p. 137-140.
Tite-Live, Histoire romaine : Livre V, Chap. XXXIV
Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, tome 4, vol. 2, article sapo p. 1062
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance, 2003, p. 86 et p. 268.
Jean-Louis Brunaux, Les Gaulois, vérités et légendes, Place des éditeurs, 2018, p. 121.
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François Malrain, Véronique Matterne, Patrice Méniel, Les paysans gaulois, Errance, 2002, p. 32
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David Louyot, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Gaulois sans jamais oser le demander à Astérix, Acropole, 2011, p. 67.
David Louyot, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Gaulois sans jamais oser le demander à Astérix, Acropole, 2011, p. 62.
David Louyot, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Gaulois sans jamais oser le demander à Astérix, Acropole, 2011, p. 30.
Maria Deubergue, Le costume civil, Delahaye, 2005(lire en ligne), p. 7.
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C'est notamment la raison pour laquelle on a retrouvé les objets su site archéologique de Tintignac, mutilés et soigneusement enfouis au moment de la destruction du temple. Cf. « Site archéologique de Tintignac-Naves » (consulté le 29 juillet 2015)
Jean-Louis Brunaux, op. cit., p.87
Régnier et Drouin 2012, p. 103.
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Visible à Montauban-sous-Buzenol, dans la province du Luxembourg belge. Voir également le bas-relief trévire exposé au Musée Gaumais à Virton, en Belgique.
Régnier et Drouin 2012, p. 81.
Régnier et Drouin 2012, p. 80.
Régnier et Drouin 2012, p. 82.
Françoise Le Roux, Christian J. Guyonvarc'h, La société celtique: dans l'idéologie trifonctionnelle et la tradition religieuse indo-européennes, Editions Ouest-France, 1991, 200 p..
Jean-Louis Brunaux, Les Gaulois, Les Belles Lettres, 2005, p. 272.
Jean-Louis Brunaux, op. cit., p. 43
Julie Gallego, Marie-Françoise Marein, Patrick Voisin, Figures de l'étranger autour de la Méditerranée antique, Éditions L'Harmattan, 2010, p. 479-480
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Jean-Louis Brunaux, « Nos ancêtres les Gaulois... », L'Histoire, vol. 326, décembre 2007(lire en ligne) :« C'est donc bien une population essentiellement gauloise qui peuplait au cours du Ier millénaire le pays qui allait devenir la France »
Sources |
I.C.Zeuss, GRAMMATICA CELTICA e monumentis vetustis tam Hibernicae linguae quam Britannicarum dialectorum Cambriacae Cornicae Aremoricae comparatis Gallicae priscae reliquis construxit I.C. Zeuss, Phil.DrHist.Prof., editio altera curavit. H. Ebel .Ph.Dr., Acad.Reg.Hib.Soc.Hon., Acad.Reg.Boruss.Adi.Comm.Epist. Berolini, Apud Weidmannos MDCCCLXXI.
Voir aussi |
Bibliographie |
- Patrice Brun, Princes et princesses de la Celtique : le premier âge du fer en Europe (850-450 av. J.-C.), Paris, Errance, coll. « Hespérides », 1987, 216 p. (ISBN 2-903442-46-0)
- Fabien Régnier et Jean-Pierre Drouin, Les peuples fondateurs à l'origine de la Gaule, Fouenant, Yoran embann, 2012, 900 p. (ISBN 978-2-914855-94-5)
- Jean-Louis Brunaux, Les Gaulois : Les fiers ennemis de Rome, Rome, Gremese, 2011, 191 p. (ISBN 978-88-7301-740-0)
- Jean-Louis Brunaux, Les Gaulois, Paris, Société d'édition Les Belles lettres, 2005, 314 p. (ISBN 2-251-41028-7)
- Jean-Louis Brunaux, Nos ancêtres les Gaulois, Éditions du Seuil, « Points Histoire », 2008
- Albert Grenier, Les Gaulois, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1970 (réédition 2001), 496 p. (ISBN 2-228-89478-8)
- Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne, Paris, Errance, 2012
- Les Gaulois au-delà du mythe, de ARTE France, Cargo Films, INRAP, CNRS Image (prod.) et de Jean-Jacques Beineix (réal.), 2013, documentaire, 96 minutes [présentation en ligne]
- Stephan Fichtl, Les peuples gaulois : IIIe-Ier siècle av. J.-C., Paris, Errance, 2012, 2e éd. (1re éd. 2004), 255 p. (ISBN 978-2-87772-502-6)
- Dominique Garcia, La Celtique méditerranéenne : habitats et sociétés en Languedoc et en Provence (VIIIe-IIe siècle av. J.-C.), Arles, Errance, coll. « Les Hespérides », 2014, 2e éd. (1re éd. 2004), 247 p. (ISBN 978-2-87772-562-0)
- Luc Baray, Les mercenaires celtes et la culture de La Tène : critères archéologiques et positions sociologiques, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, coll. « Art, archéologie & patrimoine », 2014, 228 p. (ISBN 978-2-36441-094-7)
- Alain Deyber, Les Gaulois en guerre, stratégies, tactiques et techniques : essai d'histoire militaire, IIe-Ier siècles av. J.-C., Paris, Errance, coll. « Hespérides », 2009, 526 p. (ISBN 978-2-87772-397-8)
- Réjane Roure et Lionel Pernet (dir.), Des rites et des hommes : les pratiques symboliques des Celtes, des Ibères et des Grecs en Provence, en Languedoc et en Catalogne, Paris, Errance, coll. « Archéologie de Montpellier agglomération » (no 2), 2011, 287 p. (ISBN 978-2-87772-460-9)
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, Errance, coll. « Hespérides », 2003, 2e éd., 440 p. (ISBN 2-87772-237-6)
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise : description linguistique, commentaire d'inscriptions choisies, Paris, Errance, coll. « Hespérides », 2003, 248 p. (ISBN 2-87772-224-4)
Articles connexes |
Druide ~ druidisme ~ religion celtique
Vercingétorix ~ Jules César
langue gauloise ~ Gaule romaine
- Âge du fer
- Civilisation de Hallstatt
- La Tène
- Liste des peuples gaulois et aquitains
- Liste des peuples celtes
- Liste des peuples celtes de Belgique
- Liste des peuples celtes d'Espagne
- Liste des peuples celtes de la péninsule italique
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- Liste des peuples celtes d'île de Bretagne
- Mythologie celtique
- Légende de l’origine troyenne des Gaulois
- Nos ancêtres les Gaulois
- Français (peuple)
- Le Dernier Gaulois
Astérix : bande dessinée de Goscinny et Uderzo qui raconte les aventures du héros éponyme. Astérix doit défendre son village contre les troupes romaines de Jules César. Il s'agit bien sûr d'une fiction, qui peut apprendre au lecteur informé quelques données importantes du monde antique. Il ne faut cependant pas perdre de vue que l'image proposée dans cette bande dessinée est caricaturale et ne représente que de loin ce qu'était le peuple gaulois. L'aspect chauvin des personnages, par exemple, n'a que peu à voir avec ce que les textes antiques nous rapportent.
Alix : bande dessinée de Jacques Martin qui narre les aventures d'un jeune Gallo-Romain, ami de César et auteur de nombreux voyages dans le monde antique. Les derniers tomes, en particulier, sont d'une exactitude historique remarquable, à l'exception des aventures elles-mêmes qui sont imaginaires.
Liens externes |
Notices d'autorité :- Gemeinsame Normdatei
- Cartes des peuples gaulois vers l'an I
Les Gaulois en Provence : l’oppidum d’Entremont par Patrice Arcelin, directeur de recherche au Centre Camille Jullian ; Gaétan Congès, conservateur en chef du patrimoine ; Martine Willaume, conservatrice en chef du patrimoine ; produit par le ministère de la Culture et de la Communication (collection Grands sites archéologiques).
Les Gaulois d'Acy-Romance : voyage à la rencontre des Rèmes dans un village gaulois fouillé par Bernard Lambot. Site produit par le ministère de la Culture et de la Communication (collection Grands sites archéologiques).
Lattes en Languedoc, les Gaulois du Sud par Thierry Janin et Michel Py (CNRS, UMR 5140) produit par le ministère de la Culture et de la Communication (collection Grands sites archéologiques).
[1] Les Allobroges et l'Allobrogie] par Aimé Bocquet, préhistorien des Alpes du Nord.
Dominique Garcia, Les Celtes de Gaule méditerranéenne, définition et caractérisation, éditions Bibracte, 2006,[2],
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