Bacchanales
Les bacchanales étaient des fêtes religieuses célébrées dans l'Antiquité.
Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en l'honneur de Bacchus, dieu romain de la fureur, de l'ivresse et des débordements, notamment sexuels.
Sommaire
1 Origine et évolution
2 Les bacchanales à Rome
3 Scandale des bacchanales
4 Bacchanales dans la culture populaire
4.1 Littérature
4.2 Série télévisée
4.3 Au cinéma
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Articles connexes
6.2 Bibliographie
6.3 Lien externe
Origine et évolution |
Inspirées des anciennes Dionysies grecques célébrées en l'honneur de Dionysos, les cérémonies des bacchanales furent introduites en Italie vers 300 av. J.-C., mêlées à d'autres coutumes notamment étrusques. Elles avaient dès l'origine le caractère de superstitio. Passant à Rome, le culte de Dionysos accentua son caractère subversif, « qui passe du mythe à la réalité » et qui perd tout lien avec le vin[1].
À l'origine, ces fêtes étaient célébrées en secret parmi les femmes, les 16 et 17 mars.
Ces fêtes eurent lieu ensuite au moins trois fois par an sous le contrôle de matrones respectables. Elles devinrent publiques et étaient célébrées dans toute la Grande-Grèce, en Égypte et principalement à Rome. Ces fêtes, qui duraient environ 3 à 5 jours en fonction de la région, étaient avant tout axées sur des représentations théâtrales faisant office de cérémonie religieuse.
Elles servirent bientôt de prétexte aux désordres les plus extravagants car elles évoluèrent en fêtes orgiaques nocturnes de plus en plus fréquentes (jusqu'à cinq fois par mois selon le témoignage d'Hispala, rapporté par Tite Live, qui dévoila le scandale des Bacchanales[2]) qui eurent souvent mauvaise réputation, du fait de l'ivresse publique et des licences sexuelles qu'elles provoquaient.
Les bacchanales à Rome |
Les Romains se méfiaient de ce culte orgiaque semant le désordre (Rome vit toujours dans les cultes à mystères, exigeant le secret de la part des mystes, un risque pour l'État).
Les hommes y feignaient des fureurs sacrées, les femmes, déguisées en bacchantes, couraient au Tibre avec des torches. La secte des initiés fut bientôt si nombreuse qu'elle formait presque un peuple (jam prope populum, dit Tite-Live). Elle comptait parmi ses membres des hommes et des femmes de haut rang.
On décida de ne plus admettre aux cérémonies que des jeunes gens âgés de moins de vingt ans, instruments plus dociles lors des orgies initiatiques.
Scandale des bacchanales |
Une courtisane nommée Hispala Fecenia révéla le secret de ces pratiques à un jeune homme qu'elle aimait, Publius Aebutius, afin de le protéger de sa propre mère qui voulait l'initier aux mystères de Bacchus.
Suivant les conseils de Hispala, Publius refusa de se faire initier aux mystères. Il fut alors chassé par sa mère et par le mari de celle-ci. Il alla se réfugier chez une de ses tantes qui lui conseilla de parler de cette histoire au consul Postumius.
Le consul décida de mener une enquête secrète. Le sénat s'émut et l'on craignit que la secte ne cachât un complot contre la République. Il chargea les consuls d'informer extraordinairement contre les bacchanales et les sacrifices nocturnes, de promettre des récompenses aux délateurs et d'interdire les rassemblements des initiés.
Le « scandale des bacchanales » (en 186 av. J.-C.) conduisit à une répression du culte où 7000 conjurés environ furent condamnés à mort. Une prophétesse de Campanie avait organisé avec ses adeptes une forme d'escroquerie généralisée ayant entraîné des assassinats pour extorsion. On interrogea les ministres de ce culte ; un grand nombre d'adeptes furent suppliciés, emprisonnés ou bannis. Un sénatus-consulte (Senatus Consultum de Bacchanalibus, dont un exemplaire découvert en 1640 est publié à Naples par Matthaeus Aegyptius en 1729) interdit ce culte durant près d'un siècle et demi. Il fut à nouveau autorisé par César.
Le carnaval est un héritage des bacchanales, des saturnales et des lupercales des Anciens.
Bacchanales dans la culture populaire |
Littérature |
Le Maître des illusions, roman de Donna Tartt.
Série télévisée |
- Dans la troisième saison de Lost Girl, le terme « bacchanale » est utilisé pour le nom d'une fête sexuelle, organisée par Roman le Bacchus.
Au cinéma |
- Le mot apparaît dans la chanson Infernal du film Le Bossu de Notre-Dame des Studios Disney.
- Le mot est prononcé par Louis de Funès dans le film Le Grand Restaurant, après une danse folle avec ses employés.
Notes et références |
Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, Archè, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p. 382-384
Tite Live, Histoire romaine
Voir aussi |
Articles connexes |
Bacchanale ;
Matthaeus Aegyptius ;
Dionysos / Bacchus ;
Libation : prise de parole et rite associé à la consommation d'un vin d'honneur.
Bibliographie |
Bacchanales. Actes des colloques Dionysos de Montpellier (1996-1998). Textes réunis par Pierre Sauzeau. Montpellier : Publications de l'Université Paul Valéry, 2000, 300 p. (ISBN 2-84269-382-5) ; Cahiers du GITA'' no 13 (ISSN 0295-9909).
- Jean-Marie Pailler, Bacchus. Figures et pouvoirs, Les Belles Lettres, coll. « Histoire », 1995(ISBN 978-2251380292)
- Jean-Marie Pailler, « Les Bacchanales, du scandale exemplaire à l'improbable affaire », Affaires, scandales et grandes causes, Paris, Stock, 2007, p. 25-32 (ISBN 9782234066632)
- Walter Burkert, Les cultes à mystères dans l'Antiquité, Les Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes », 2003(ISBN 978-2251324364)
Maria Daraki, Dionysos et la déesse Terre, Champs Flammarion, 1983.
Lien externe |
- L'affaire des bacchanales de -186 exposée par Tite-Live
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