Bacchus
Pour les articles homonymes, voir Bacchus (homonymie).
Bacchus | |
Dieu de la mythologie romaine | |
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Bacchus jeune vu par Le Caravage à la fin du XVIème siècle. | |
Caractéristiques | |
Nom latin | Bacchus |
Fonction principale | Dieu du vin |
Fonction secondaire | Dieu de l'ivresse, des débordements et de la nature |
Équivalent(s) par syncrétisme | Dionysos, Liber Pater et Fufluns |
Famille | |
Père | Jupiter (Zeus en Grec) |
Mère | Sémélé (Sémélé en grec aussi) |
Symboles | |
Attribut(s) | canthare, et thyrse Grappe de raisin |
Animal | Panthère, âne et bouc |
Végétal | vigne, grappe de raisin |
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Bacchus (du grec Βάκχος) est un dieu romain correspondant à Dionysos dans la mythologie grecque.
Sommaire
1 Histoire et symbolisme
2 Liens de parenté mythologique
2.1 Autre version
3 Conquête des Indes
4 Représentations
5 Ses relations sociales
6 Fêtes/religion
7 Évocations artistiques
8 Notes et références
9 Voir aussi
9.1 Bibliographie
9.2 Articles connexes
Histoire et symbolisme |
La représentation de Bacchus est partiellement liée à son correspondant grec Dionysos. En effet, le terme « Bacchus » n'est à l'origine qu'une épithète qui qualifiait le dieu grec. L'introduction en Italie de Dionysos s'est faite par la translittération de cette épithète, depuis le grec Βάκχος, Bákkhos, en alphabet latin[1]. Il reprend ainsi l'essentiel des attributs de son homologue grec dont il est issu.
Passant à Rome, le culte de Dionysos accentua son caractère subversif, « qui passe du mythe à la réalité » et qui perd tout lien avec le vin[2].
Le dieu tient souvent à la main un thyrse, entouré de vigne et de lierre et est surmonté d'une pomme de pin. Le thyrse peut faire jaillir la vigne ou le lierre. Il peut s'incarner en taureau, en bouc et en serpent.
La panthère, l'âne, le bouc, la patère, le canthare, le lierre, la vigne et la grappe de raisin sont les animaux et les objets qui lui sont associés. D'autres attributs ont été empruntés à Dionysos, comme le thyrse qu'il porte parfois.
C'est le père du théâtre et de la tragédie.
Liens de parenté mythologique |
Bacchus est le fils de Jupiter et de Sémélé, fille du roi de Thèbes, par translation du mythe de Dionysos.
Sémélé était une jeune princesse mortelle, aimée de Jupiter. Ce dernier trompa Junon et fit un enfant à Sémélé, Bacchus.
Par vengeance, Junon incite Sémélé à demander à Jupiter (qui a promis d'accomplir le souhait de la future mère) de se montrer dans sa gloire. Sémélé le lui demande ; Jupiter ne peut se dédire et s'exécute, mais en apparaissant sous sa forme réelle, il la foudroie. Cependant il recueille le fœtus et le met dans sa cuisse, le cachant pour un temps de la vindicte de Junon. Bacchus fut ainsi appelé Bimater (bis : deux fois, mater : mère), puisqu'il fut porté par deux personnes différentes.
Cette dernière ne désarme pas : une fois Bacchus né, elle délègue les Titans pour en finir avec lui. Ils le découpent en morceaux et le font bouillir dans un chaudron. Puis Mercure transforme l'enfant en un chevreau et le confie aux nymphes de Nysa. Une vigne dissimule leur grotte et le jeune dieu s'en nourrit.
Autre version |
D'autres racontent que les nymphes le retirèrent du milieu des cendres maternelles, et se chargèrent de l'élever. Quoi qu'il en soit, Bacchus passa toute son enfance loin de l'Olympe et des regards malveillants de Junon, dans les campagnes de Nysa, ville fabuleuse de l'Arabie heureuse ou peut-être des Indes. Là, sa tante Ino, par ordre de Jupiter, veilla à sa première éducation avec le secours des Hyades, des Heures et des nymphes, jusqu'à ce qu'il fût en âge d'être instruit par les Muses et Silène.
Il devint le dieu de la Vigne, du Vin et des Festivités, mais aussi de la Danse, de la Végétation, des Plaisirs de la vie et de ses Débordements.
Conquête des Indes |
Devenu grand, il fit la conquête des Indes avec une troupe d'hommes et de femmes portant, au lieu d'armes, des thyrses et des tambours. Son retour fut une marche triomphale de jour et de nuit (thème rappelant l'expédition d'Alexandre le Grand, et fréquemment représenté).
Ensuite, il passa en Égypte, où il enseigna l'agriculture et l'art d'extraire le miel ; il planta la vigne, et fut adoré comme étant le dieu du vin.
Conti, Mythologie.V, 13 : « Bacchus leva une armée de gens du plat pays et des femmes, avec laquelle il passa jusqu’aux Indes et plus intimes parties d’Asie. Puis ayant subjugué les Indiens qui le nazardoient, et toutes les autres nations orientales, il fit dresser deux piliers sur le rivage de la mer Océane ès montagnes d’Indie emprès la rivière du Gange. »
Rabelais, Cinquième livre, chapitre 44 : « Bacchus, qui fut d'Inde vainqueur »
Représentations |
Silène, son père nourricier et en même temps son précepteur, était le fils de Mercure ou de Pan et d'une nymphe. On le représente d'ordinaire avec une tête chauve, des cornes, un gros nez retroussé, une petite taille et une corpulence charnue. Il est le plus souvent évoqué comme chevauchant un âne, en état d'ivresse, éprouvant donc des difficultés à se tenir sur sa monture. S'il est à pied, il marche d'un pas chancelant, appuyé sur un bâton ou sur un thyrse, sorte de long javelot. On le reconnaît aisément à sa couronne de lierre, à la tasse qu'il tient, à son air jovial et même un peu goguenard.
Malgré son portrait si peu flatteur, Silène, quand il n'était pas ivre, était un grand sage, capable de donner à son divin élève des leçons de philosophie.
Dans une églogue de Virgile, les vapeurs du vin n'empêchent pas cet étrange vieillard d'exposer sa doctrine sur la formation du monde.
Bacchus est représenté ordinairement avec des cornes, symboles de la force et de la puissance, couronné de pampre, de lierre ou de figuier, sous les traits d'un jeune homme riant et enjoué. D'une main, il tient une grappe de raisin ou une corne en forme de coupe ; de l'autre, un thyrse entouré de feuillage et de bandelettes. Il a les yeux noirs, et, sur ses épaules descend en tresses ondoyantes sa longue chevelure blonde aux reflets d'or. Il est le plus souvent imberbe, sa jeunesse étant éternelle comme celle d'Apollon. Il est vêtu d'un manteau de pourpre.
Il est tantôt assis sur un tonneau, tantôt monté sur un char traîné par des tigres ou des panthères, quelquefois par des centaures dont les uns jouent de la lyre, les autres de la double flûte. Sur les monuments les plus anciens, il est représenté avec une tête de taureau ; sur quelques médailles, on le représente debout, barbu, avec une robe triomphale qui tombe jusque sur ses pieds. Le musée du Louvre possède plusieurs statues de Bacchus, entre autres celle de Bacchus au repos. Une représentation également sur le site de Volubilis à Meknès au Maroc marque le passage des Romains.
Ses relations sociales |
Bacchus, appréciant les honneurs qui lui étaient dédiés, punit sévèrement tous ceux qui voulurent s'opposer à l'établissement de son culte. À Thèbes, Penthée, successeur de Cadmus, fut mis en pièces par les Bacchantes ; les Minyades ou filles de Minyas furent changées en chauves-souris. Elles étaient trois : Iris, Clymène et Alcithoé. Soutenant que Bacchus n'était pas fils de Jupiter, elles continuèrent à travailler pendant ses fêtes, et refusèrent d'assister à la célébration des Orgies.
Bacchus triompha de tous ses ennemis et de tous les dangers auxquels les persécutions incessantes de Junon l'exposaient. Un jour, fuyant devant l'implacable déesse, il tomba de fatigue et s'endormit. Un serpent à deux têtes l'attaqua (Amphisbène), et le dieu, à son réveil, le tua d'un coup de sarment. Junon finit par le frapper de folie, et le fit errer dans une grande partie du monde. Il fut d'abord accueilli avec bienveillance par Protée, roi d’Égypte, puis il passa en Phrygie, où, ayant été admis aux expiations, il fut initié aux mystères de Cybèle. Dans la guerre des géants, il se transforma en lion, et combattit avec rage. Pour l'animer, Jupiter lui criait sans cesse : « Évohé, courage, mon fils. »
Venu dans l'île de Naxos, il consola et épousa Ariane abandonnée par Thésée, et lui donna la fameuse couronne d'or, chef-d'œuvre de Vulcain. C'est Bacchus, dit-on, qui le premier établit une école de musique ; c'est en son honneur que furent données les premières représentations théâtrales.
Fêtes/religion |
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Les cortèges de Bacchus étaient fort nombreux. Sans compter Silène et les Bacchantes, on y remarquait des nymphes, des satyres, des bergers, des bergères, et même le dieu Pan. Tous portaient le thyrse enlacé de feuillage, des ceps de vigne, des couronnes de lierre, des coupes et des grappes de raisin. Bacchus ouvre la marche, et tout le cortège le suit, en poussant des cris et faisant retentir de bruyants instruments de musique.
Les Bacchantes ou Ménades étaient primitivement les nymphes ou les femmes que Bacchus avait emmenées avec lui à la conquête des Indes. Plus tard, on désigna de ce nom des jeunes filles qui, simulant un transport bachique, célébraient les Orgies ou fêtes de Bacchus par une attitude, des cris et des bonds désordonnés. Elles avaient les yeux hagards, la voix menaçante : leur chevelure flottait éparse sur leurs épaules nues.
On lui immolait la pie[réf. nécessaire], parce que le vin délie les langues, et rend les buveurs indiscrets ; le bouc et le lièvre, parce qu'ils mangent les bourgeons de la vigne. Parmi les oiseaux fabuleux, le phénix lui était consacré ; parmi les quadrupèdes, la panthère ; et parmi les arbres, la vigne, le lierre, le chêne et le sapin.
Il est parfois nommé Liber (Libre), parce que le dieu du vin délivre l'esprit de tout souci ; Evan, parce que ses prêtresses, dans leurs orgies, couraient de tous côtés en criant : Evohé ; Bacchus, dérivé d'un mot grec qui signifie « crier », allusion aux cris des bacchantes ou des grands buveurs. Il porte encore d'autres surnoms empruntés à son pays d'origine ou aux effets de l'ivresse : Nysæus, de Nysa, Lyæus, qui chasse le chagrin, Bromius, bruyant, etc.
Les orgies ou bacchanales étaient célébrées primitivement par des femmes, dans les bois, les montagnes, au milieu des rochers. Elles affectaient un caractère mystérieux. Plus tard, elles admirent des personnes des deux sexes à leur célébration. Il en résulta souvent d'infâmes désordres.
À Rome, on célébrait, en l'honneur de Bacchus ou Liber, des fêtes dites Libérales. Dans ces fêtes très licencieuses, les dames romaines ne rougissaient pas de tenir des propos indécents, et de couronner les moins honnêtes représentations du dieu. L'an 558 de la fondation de la ville, le sénat rendit un décret pour remédier à cette licence, remède inefficace, les coutumes ou les mœurs étant plus fortes que les lois.
Chose remarquable, on lui faisait, ainsi qu'à Mercure, des libations avec du vin coupé d'eau, tandis que les libations se faisaient aux autres dieux avec du vin pur.
Évocations artistiques |
Bacchus de Michel-Ange, sculpté en 1497 ;
Bacchus du Caravage, peint vers 1593 ;
Le Jeune Bacchus malade, du Caravage, peint vers 1593 également, version novatrice du dieu. En effet, Bacchus est traditionnellement représenté vieux et saoul, ou en séducteur ;
Bacchus appuyé sur un tronc d'arbre et tenant une grappe de raisin, marbre de Louis-Aimé Lejeune et René Grégoire, 1926, parc de Versailles, bassin d'Apollon ;
Untitled no 224, photomontage de Cindy Sherman, reprise du Bacchus malade du Caravage ;
Bacchus, no 4 des Six métamorphoses d'après Ovide pour hautbois seul de Benjamin Britten (1951) ;
Brassens évoque Bacchus dans sa chanson Le Grand Pan (« Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort») en 1964 ;
John Frankenheimer propose une version d'une orgie de Bacchus dans son film L'Opération diabolique (1966) ;
Christophe Honoré dans son film Métamorphoses, en 2014, illustre le mythe de Bacchus et les Ménéides.
Bacchus de David Buisson, sculpture
Bacchus de Francis Maillard, sculpture
In Praise Of Bacchus, chanson du groupe de metal Type O Negative sortie en 1996 sur leur album October Rust
Bacchus est une pièce de théâtre de Jean Cocteau créée au Théâtre Marigny en 1951.
Notes et références |
Voir l'article « Bacchus » sur le Wiktionnaire. Consulter en ligne : [1]
Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, Archè, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p. 382-384
Voir aussi |
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Bibliographie |
- Henri Jeanmaire, Dionysos, histoire du culte de Bacchus, Paris, Payot, 3e éd., 1978, 516 p.
Articles connexes |
- Dionysos
- Religion romaine
- Baalbek
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