Télérama
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Pays | France |
---|---|
Langue | Français |
Périodicité | Hebdomadaire (le mercredi) |
Genre | Culturel |
Prix au numéro | 3,00 € |
Diffusion | 650 414 ex. (2007) |
Fondateur | Georges Montaron, Ella Sauvageot, Pierre Boisselot[1]. |
Date de fondation | 1947 |
Éditeur | Télérama SA |
Ville d’édition | Paris |
Propriétaire | Groupe le Monde |
Directrice de publication | Emmanuelle Delapierre |
Directrice de la rédaction | Fabienne Pascaud |
ISSN | 0040-2699 |
Site web | www.telerama.fr |
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Télérama est un magazine culturel français à parution hebdomadaire. Il a été fondé en 1947 par Georges Montaron, et appartient au groupe le Monde depuis 2003. Malgré sa vocation de publier les programmes de télévision, ceux-ci ne constituent pas l'essentiel de sa pagination (contrairement à ses concurrents français de la presse de télévision, comme Télé 7 jours, Télé poche, Télé Star, Télé Z, etc.). Il paraît chaque mercredi et donne les programmes du samedi au vendredi suivant[2].
Sommaire
1 Historique
2 Orientation politique et lectorat
3 Contenu
4 Intervenants
5 Tirage, diffusion et subventions
6 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Articles connexes
7.2 Bibliographie
7.3 Liens externes
Historique |
Peu après son arrivée à Témoignage chrétien en 1947, Georges Montaron, dont la mission était de réanimer les Éditions Témoignage chrétien alors déclinantes, eut l'idée de lancer, parallèlement à Témoignage chrétien, un autre hebdomadaire. Il lui apparut rapidement que la radio, le cinéma et la télévision - débutante - seraient les vecteurs de la nouvelle culture de l'après-guerre. L'idée lui vint alors d'un magazine consacré à ces médias. Il fallait, disait-il, un journal qui, plus qu'un simple programme des émissions radiophoniques, « aiderait ses lecteurs à mieux organiser leurs loisirs ». Témoignage chrétien bénéficiait alors d'une structure culturelle impressionnante : ses chroniqueurs s'appelaient François Mauriac, Antoine Goléa, Pierre Debray-Ritzen, Michel de Saint Pierre. De leur côté le père Pichard et le père Avril, dominicains, qui produisaient des émissions de radio, souhaitaient disposer d'un organe de presse écrite qui puisse prolonger leur action. C'est ainsi que parut, le 2 février 1947, le premier numéro de Radio-Loisirs. Ses directeurs étaient les pères Avril et Pichard et son équipe permanente était formée de Jean-Guy Moreau, Maurice Lorton et Yves Coste. Les principaux collaborateurs étaient : Jean-Pierre Chartier, Roger Fressoz, Jean Marcillac (pour le sport), François Pouget, Maurice Cazeneuve, Paul Gilson.
La maquette du numéro zéro contient déjà tous les ingrédients du contenu du futur Télérama : des programmes d'émissions classés par chaîne de radio et par heure, les horaires des bulletins d'informations, les longueurs d'onde des différents émetteurs, des critiques des émissions passées et des articles sur les émissions « à écouter », des critiques de films et de livres, un appel pour une participation des lecteurs (Nos lecteurs ont la parole). Dès son numéro 5, il ose - inimaginable en ces temps de contingentement du papier - remplacer sa une par une simple photo pleine page que seuls viennent troubler une accroche et le bandeau du titre.
Le premier numéro contient une critique du film Arsenic et vieilles dentelles signée de Roger Fressoz, futur directeur du Canard enchaîné.
1947 fut une année terrible pour la presse française. Il y eut de très longues grèves dans l'imprimerie et une crise fatale pour les Messageries de la Presse. De très nombreux journaux disparurent. Soumis à la grève de son imprimerie et à une restriction de papier, Radio-Loisirs s'arrête après une parution de 24 numéros (dernier numéro : le numéro 23 daté du 3 au 9 août 1947). Georges Montaron, élu gérant des Éditions Témoignage chrétien le 15 novembre 1949, décide de s'associer avec Ella Sauvageot, directrice de la Vie catholique et les Éditions du Cerf propriété des Dominicains afin de prolonger Radio-Loisirs. Le 22 janvier 1950 apparut le nouveau magazine Radio-Cinéma-Télévision.
« Nous voulions réaliser un journal s'adressant au public populaire le plus large afin de l'aider à maîtriser la radio, le cinéma et la télévision, instruments privilégiés de culture pour les masses. Nous voulions aussi un journal chrétien qui ne soit ni un organe de prosélytisme, ni une publication confessionnelle exprimant les positions de l'Église, ni le journal de la cotation morale mais un journal de chrétiens partageant les combats des hommes et choisissant d'abord d'être au service des plus pauvres. Nous voulions sur tous les sujets abordés par la radio, la télévision et le cinéma apporter l'éclairage de l'Évangile. »
— Georges Montaron
L'acte fondateur fut signé en février 1950 entre Ella Sauvageot pour La Vie catholique dont le fondateur est Francisque Gay, le Révérend Père Pierre Boisselot pour les Dominicains et Georges Montaron pour Témoignage chrétien. Il hérita du titre Radio-Loisirs et de ses abonnés dont la liste fut donnée par Témoignage chrétien. Et il s'installa dans les locaux des Éditions du Cerf, Boulevard de La Tour-Maubourg, avant de déménager pour la rue Saint-Dominique (VIIe arrondissement de Paris).
Cinq ans plus tard, son tirage atteint 75 000 exemplaires. Le 5 janvier 1958 il change de nom pour devenir Télévision-Radio-Cinéma, le 2 octobre 1960, le numéro 559 de ce qui était devenu Radio-Cinéma-Télévision (puis Télévision-Radio-Cinéma) change son nom en Télérama (contraction syllabique des trois mots télévision, radio et cinéma).
En 1976, Télérama rachète le titre et les lecteurs de La Semaine Radio Télé qui n'avait pas su passer de l'âge de la radio à celui de la télévision et avait perdu une bonne partie de son lectorat[3].
Orientation politique et lectorat |
Vers la fin des années 1970, Télérama a lancé une campagne provocante : une photo d'un homme jouant avec son jeune fils commentée du seul slogan : « On peut très bien passer une excellente soirée sans télévision ». Le message est que l'hebdomadaire entend rappeler sa sélectivité, mettant l'accent sur les émissions et films qui, selon lui, méritent le dérangement… ou non, et ne se contentant pas de simplement donner des programmes. Lorsque deux points de vue divergents existent dans la rédaction, alors les deux sont publiés, double vision qui donne du relief au magazine. À noter aussi le net marquage à gauche du magazine, qui s'est détachée de son étiquette de « catho de gauche » pour passer à une orientation « humaniste »[4].
Le magazine, au moment du traité de Maastricht (1992), se lance dans une campagne partisane en faveur du « oui ». Cela créera quelques polémiques exprimées pendant plusieurs semaines dans le courrier des lecteurs.
Après avoir été un des fleurons du groupe de presse La Vie catholique (PVC), le titre est depuis 2003 une des publications du groupe Le Monde, après la prise de participation majoritaire de celui-ci dans PVC.
En 2006, David Angevin, un ancien journaliste de Télérama, décrit dans un roman transparent et humoristique intitulé Boborama, les présupposés politiques de ses anciens collègues : des « réacs de gauche » qui pensent que « José Bové est le nouveau Che Guevara », qui « soutiennent n’importe quel régime totalitaire pourvu qu’il soit anti-impérialiste ». Pour le héros du roman, les journalistes du magazine sont « des ultra gauchistes qui servent la soupe aux Palestiniens ». Le journal est encore présenté comme le « club américanophobe des cathos progressistes et des marxistes »[5],[6].
L'image « catho de gauche » est remplacée dans les années 2000 par une image « bobo écolo » dont une chanson de Vincent Delerm est représentative : « Tes parents ce sera peut-être/Des professeurs de lettres/Branchés sur France Inter/Et qui votent pour les Verts/Chez tes parents dans ce cas-là/Y aura Télérama »[7]. Un lectorat composé d'enseignants est une autre caractéristique du journal[7] avec une moyenne d'âge des lecteurs qui se situe en 2012 à 49 ans[8].
Contenu |
Autour des habituels programmes de télévision, la rédaction publie des reportages et entrevues sur les faits significatifs de société, l'impact et la lecture de l'actualité politique nationale et internationale, et les actualités culturelles telles que les musiques classique et actuelles, la littérature, les programmes des chaînes de radio (il est l'un des seuls titres à proposer des programmes détaillés), le théâtre, l'art, etc. Télérama publie pour la région parisienne un supplément hebdomadaire gratuit : Sortir, couvrant les programmes et l'actualité culturels (théâtre, expositions, concerts, enfants, cinéma).
Fabienne Pascaud en est la directrice de la rédaction depuis 2006[9].
La rédaction en chef est assurée par Laurent Abadjian, Michel Abescat, Valérie Hurier et Vincent Rémy.
Début 2007, le journal est découpé comme suit :
Ça va mieux en le disant : courrier des lecteurs, auquel il faut rajouter l'édito (éditorial du directeur de la rédaction) toujours inclus dans cette rubrique.
Téléramdam : articles et brèves sur les « phénomènes de société » liés à la culture.
L'entretien : longue interview avec une personnalité du monde de l'art, de la culture ou de l'actualité.
Portrait d'une personnalité.
Le tour d'une œuvre, Tendance, Reportage, Enquête, L'entretien, Analyse, Portrait et Débat : articles mêlés sur personnalités, œuvres et phénomènes du monde de l'art, de la culture ou de l'actualité.
Cinéma : critiques de films sortis le mercredi de la semaine en cours...
Arts : critiques d'expositions et chronique.
Livres : critiques de livres (romans, jeunesse, BD, poches...).
Scènes : critiques de pièces de théâtre et de spectacles de danse, marionnettes, cirque...
Musiques : critiques de disques (classique, rock, musiques du monde, jazz, chanson).
Internet : critiques de contenus accessibles sur le web (MP3, vidéos, blogs...).
Télévision : articles sur quelques programmes marquants de la semaine, suivis de la grille des programmes, avec critiques sélectives des chaînes hertziennes, de la TNT, du câble et du satellite.
Radio : un article sur un programme radio plus un autre article sur une webradio, suivi de la grille des programmes (France Culture, France Musiques, Radio Classique, France Inter, auxquelles s'ajoute quotidiennement la sous-rubrique : autres radios).
Talents : annonces d'emploi et formation professionnelle.
Mots croisés.
VU! : chronique hebdomadaire de François Gorin.
Télérama, c'est aussi un site internet, créé en novembre 1998[10] par Gérard Pangon à l'adresse www.telerama.fr[11], et une webradio, Télérama Radio, qui propose chaque semaine des émissions originales, toutes réalisées à l'intérieur du journal : Œil pour œil (par Pierre Murat/Louis Guichard), J'aime mieux lire (par Nathalie Crom), Cercle Polar (par Christine Ferniot), Les Sonos Tonnent (par Valérie Lehoux), La playlist (par Hugo Cassavetti), Parcours d'artiste (par Fabienne Pascaud), Complètement PAF (par Sophie Bourdais et François Ekchajzer), Question Médias (par Richard Sénéjoux), Bien ou Bien (par Erwan Perron), Ma vie au poste (par Samuel Gontier).
En 2012, le journal adopte une nouvelle formule[12].
Intervenants |
Parmi les journalistes qui ont collaboré ou collaborent à ce magazine : Emmanuelle Anizon, Louis-Marie Barbarit, Philippe Barbot, Henriette Bichonnier, Rosita Boisseau, Patrick Brion (critique de films à la TV sous le pseudonyme d'André Moreau, le héros de Scaramouche), Emmanuel Carrère, David Carzon, Hugo Cassavetti, Olivier Céna, Marie Colmant, Michel Contat, Nicolas Delesalle, Jean-Luc Douin, Aurélien Ferenczi, Christine Ferniot, Michèle Gazier, Laurence Granec, Louis Guichard, Marine Landrot, Martine Laval, Thierry Leclère, Valérie Lehoux, Michel Lengliney, Pierre Lepape, Jean-Marc Loubier, Jacques Marquis, Francis Mayor (qui en fut le rédacteur en chef puis le directeur de la rédaction durant 26 ans), Olivier Milot, Pierre Murat, Anne-Marie Paquotte, Frédéric Péguillan, Antoine Perraud, Philippe Piazzo, Alain Rémond, Laurent Rigoulet, Gilbert Salachas, Richard Sénéjoux, Jacques Siclier, Emmanuel Tellier, Pierre Tellier (Télérama Sortir), Claude-Marie Trémois.
Tirage, diffusion et subventions |
Télérama est en 2013 le cinquième titre de la presse le plus subventionné au numéro par l'État, avec 0,336 € de subvention par exemplaire[13].
En 1994, sa diffusion totale payée est de 599 192 exemplaires : l'hebdomadaire est alors le magazine d'information le plus diffusé, devant L'Express, Le Nouvel Obs et Le Point[14].
Année | Tirage | Diffusion France payée | Diffusion totale |
---|---|---|---|
2018 | 540 788 | 496 994 | 503 106 |
2017 | 565 438 | 519 028 | 524 908 |
2016 | 596 824 | 546 430 | 553 592 |
2015 | 616 622 | 564 956 | 572 489 |
2014 | 630 502 | 578 680 | 586 553 |
2013 | 650 547 | 594 049 | 602 236 |
2012 | 689 991 | 613 234 | 621 417 |
2011 | – | 622 161 | – |
2010 | 699 061 | 632 184 | 641 255 |
2009 | 703 822 | 634 051 | 643 957 |
2008 | 710 493 | 640 775 | 650 910 |
2007 | 715 282 | 639 364 | 650 414 |
2006 | 716 194 | 641 557 | 653 156 |
2005 | 720 260 | 643 157 | 654 400 |
2004 | 730 584 | 646 304 | 658 153 |
2003 | 744 846 | 654 285 | 664 647 |
2002 | 749 200 | 652 785 | 664 008 |
Diffusion totale moyenne par année[15].
Notes et références |
Source : statuts de création de la SARL Radio-Cinéma (SARL au capital de 6 000 000 Frs) déposés en février 1950.
Par exemple, le no 3375 du mercredi 17 septembre 2014 concerne la période du samedi 20 au vendredi 27 septembre.
« 100 ans de Radio - Les hebdos d'après-guerre », sur 100ansderadio.free.fr.
Olivier Milot, « "Coincés", nous ? », Télérama, 6 juillet 2007(lire en ligne, consulté le 15 juin 2018).
« Boborama » de David Angevin, une tentative de 99 francs dans les coulisses de la presse en général et de Télérama en particulier, sur buzz-litteraire.com, 12 juin 2007
Gilles Martin-Chauffier, « J'ai bobo à mon « Télérama » », sur parismatch.com, 9 septembre 2006.
Stephane Leblanc, « « Télérama », plus bobo que catho de gauche », sur 20minutes.fr, 30 juin 2010.
Philippe Larroque, « Télérama veut séduire de nouveaux lecteurs », sur lefigaro.fr, 27 mars 2012.
« Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de «Télérama» », Libération, 22 février 2006(consulté le 10 janvier 2018).
Gérard Pangon, « Telerama.fr, La nouvelle plage où l'on surfe », Télérama, 7 novembre 1998, p. 84.
Site officiel, Télérama.
Delphine Le Goff, « Télérama fait sa révolution culturelle », sur strategies.fr, 15 mars 2012.
Maxime Vaudano, « Aides à la presse : qui touche le plus ? », sur lemonde.fr, 6 mai 2014.
Pierre de GASQUET, « « Télérama » passe en tête du peloton des newsmagazines », Les Échos, 16 juin 1995(lire en ligne)
« Télérama », sur acpm.fr
Voir aussi |
Articles connexes |
- Presse de télévision
Bibliographie |
- David Angevin, Boborama, Éditions du Rocher, 2006. Roman rédigé par un ancien journaliste de Télérama.
Liens externes |
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