Infibulation






Infibulation féminine (correspondant au Type III de la classification de l'OMS)


L’infibulation (dérivé de fibule, agrafe) est la suture de la majeure partie des grandes ou des petites lèvres de la vulve, ne laissant qu’une petite ouverture pour que l’urine et les menstruations puissent s’écouler. Elle est habituellement pratiquée sur une adolescente prépubère dans le but de lui empêcher tout rapport sexuel vaginal.


L’infibulation est l'une des mutilations génitales féminines (MGF), au même titre que l’excision et des petites lèvres qui l’accompagnent souvent.


Elle est illégale dans la plupart des pays du monde.


Une désinfibulation est nécessaire (généralement lors du mariage) pour permettre le coït vaginal. Une femme peut subir plusieurs réinfibulations et désinfibulations au cours de sa vie.




Sommaire






  • 1 Pratique


  • 2 Désinfibulation


  • 3 Réinfibulation


  • 4 Répartition géographique


  • 5 Références


  • 6 Article connexe





Pratique |


L’infibulation est une pratique traditionnelle chez les peuples africains noirs. Il existe plusieurs variantes de cette mutilation, souvent effectuée en association avec l’excision clitoridienne et l’ablation des petites lèvres.


L’infibulation elle-même consiste, en général, en l’incision de la bordure des grandes lèvres sur presque toute leur longueur, puis leur suture l’une à l’autre, couvrant le méat urinaire et l’entrée du vagin. Elle ne laisse qu’un minime pertuis très postérieur (à l’arrière) pour le passage de l’urine et des règles.


La suture, la cicatrisation de l’agrafage de ce qui reste de l’ablation partielle des deux grandes lèvres, devra être séparée (désinfibulation) au moment du mariage.


La femme est fréquemment réinfibulée pendant ses grossesses pour être à nouveau désinfibulée avant chaque accouchement, de même lors d’absences prolongées de son époux.


Dans la plupart des cultures traditionnelles concernées, ce sont les exciseuses qui effectuent l’infibulation puis qui réalisent, plus tard, la désinfibulation, généralement dans des conditions inappropriées (instruments inadéquats, non stérilisés, sans anesthésie, etc.), entraînant de grandes souffrances, ainsi que des risques d’hémorragie sévère et d’infection.



Désinfibulation |


La désinfibulation est un renversement partiel de l’infibulation, elle est nécessaire avant tout coït vaginal. L'infibulation étant destinée à atténuer le plaisir sexuel féminin et à maintenir sa virginité avant le mariage, la désinfibulation est traditionnellement pratiquée au moment du mariage, afin que les femmes puissent accomplir leur devoir d'épouses[1].


La désinfibulation consiste à sectionner la cicatrice issue de la suture formée par l’accolement des grandes lèvres sur la ligne médiane afin de permettre l’accès à l’orifice externe du vagin et, par conséquent, pour permettre la pratique des rapports sexuels vaginaux.


La désinfibulation permet aussi de libérer le méat urinaire et retrouver une miction urinaire normale.


Une désinfibulation plus poussée est effectuée lors des accouchements[2].


À la suite de la désinfibulation, il est habituel de demander au couple d’avoir des relations sexuelles fréquentes pour éviter l’accolement et une réinfibulation secondaire.



Réinfibulation |


La réinfibulation est une nouvelle suture des lèvres précédemment séparées par une désinfibulation. Selon les usages locaux, une nouvelle suture des grandes lèvres peut être requise :



  • après séparation du conjoint (par décès, divorce, etc.),

  • après l’accouchement, sous le prétexte que les relations sexuelles seraient ainsi plus agréables pour l’homme, ou encore qu’il ne serait pas concevable d’avoir « la vulve exposée ».


Une réinfibulation dite secondaire peut survenir spontanément à la suite d'une désinfibulation.



Répartition géographique |


L’infibulation est pratiquée, notamment, par les populations des pays d’Afrique situés en bordure du sud du Sahara et, en particulier, chez certaines ethnies d’origine Mandé se trouvant au Mali, au Sénégal, en Mauritanie ou encore au sud du Sahara. Elle a été interdite à la fin des années 1940 au Soudan.



Références |





  1. Marie-Jo Bourdin, L'excision, une coutume à l'épreuve de la loi, Editions A3, 2005, p. 16.


  2. H.F. Ellenberger « Mutilations corporelles infligées aux femmes : étude victimologique » Criminologie, Vol. 13, No. 1, Regards sur la victime (1980), pp. 80-93, Les Presses de L'Université de Montréal, lire en ligne [PDF]




Article connexe |


  • Excision























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