Bernie Sanders





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Bernie Sanders

Illustration.
Bernie Sanders en 2007.
Fonctions
Sénateur des États-Unis
En fonction depuis le 3 janvier 2007
(12 ans et 21 jours)
Élection

7 novembre 2006
Réélection

6 novembre 2012
6 novembre 2018
Circonscription

Vermont
Législature

110e, 111e, 112e, 113e, 114e, 115e et 116e
Prédécesseur

James Jeffords
Représentant des États-Unis
3 janvier 1991 – 3 janvier 2007
(16 ans)
Circonscription
District at-large du Vermont
Prédécesseur

Peter Smith
Successeur

Peter Welch

37e maire de Burlington
6 avril 1981 – 4 avril 1989
(7 ans, 11 mois et 29 jours)
Prédécesseur
Gordon Paquette
Successeur
Peter Clavelle
Biographie
Nom de naissance
Bernard Sanders
Date de naissance

8 septembre 1941(77 ans)
Lieu de naissance

Brooklyn (New York, États-Unis)
Nationalité

Américaine
Parti politique
Parti de l'union de la liberté (1971-1977)
Indépendant (1977-2015)[1]
Parti démocrate (2015-2016)[2]
Indépendant (depuis 2016)[3]
Diplômé de

Université de Chicago
Profession

Journaliste
Religion

Judaïsme[4]





Signature de Bernie Sanders

Bernard Sanders, dit Bernie Sanders (prononcé en anglais /ˈbɝ.ni ˈsæn.dɚz/), né le 8 septembre 1941 à New York, est un homme politique américain, sénateur des États-Unis pour le Vermont depuis 2007. Il est auparavant maire de Burlington, plus grande ville de l'État, de 1981 à 1989, puis membre de la Chambre des représentants des États-Unis de 1991 à 2007.


Bernie Sanders est politiquement indépendant mais administrativement rattaché aux démocrates du Sénat et adhérent au Parti démocrate entre 2015 et 2016. Premier sénateur américain à se présenter comme démocrate socialiste, il est candidat aux primaires du Parti démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 2016. Malgré son succès inattendu, particulièrement auprès des jeunes électeurs et des classes populaires, il finit par échouer à remporter la nomination face à Hillary Clinton. Celle-ci sera elle-même battue par le républicain Donald Trump lors de l'élection présidentielle.


En août 2016, il lance Our Revolution, une organisation politique dédiée à sensibiliser les électeurs à différents enjeux et à impliquer la population dans le processus politique. Devenu une personnalité majeure du débat public aux États-Unis, il s'oppose avec virulence à l'administration Trump et contribue activement à l'émergence de nouvelles figures progressistes au sein du Parti démocrate, avec comme tête de proue Alexandria Ocasio-Cortez.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Enfance et études


    • 1.2 Carrière politique


      • 1.2.1 Premiers engagements


      • 1.2.2 Parti de l'union de la liberté


      • 1.2.3 Maire de Burlington


      • 1.2.4 Représentant du Vermont


      • 1.2.5 Sénateur du Vermont


      • 1.2.6 Primaires présidentielles démocrates de 2016


      • 1.2.7 L'après 2016




    • 1.3 Vie personnelle




  • 2 Opinions


    • 2.1 Économie


    • 2.2 Santé


    • 2.3 Syndicats


    • 2.4 Environnement


    • 2.5 Puissance nucléaire


    • 2.6 Droits civiques


    • 2.7 Drogues


    • 2.8 Médias




  • 3 Historique électoral


    • 3.1 Chambre des représentants


    • 3.2 Sénat




  • 4 Notes et références


  • 5 Voir aussi


    • 5.1 Liens externes







Biographie |



Enfance et études |


Bernard Sanders naît à Brooklyn le 8 septembre 1941 et grandit dans un milieu modeste[5]. Il est le fils d'Eli Sanders et de Dorothy Glassberg, des immigrants juifs originaires de Stopnica, en Pologne, dont la famille est tuée durant la Shoah[6],[7],[8].


Bernie Sanders étudie un an au Brooklyn College, puis à l'université de Chicago, dont il sort diplômé d'une licence ès lettres en science politique en 1964, année lors de laquelle il s'installe au Vermont, où il travaille comme charpentier mais aussi comme journaliste. Il se marie la même année avec sa première femme, Deborah Shiling.



Carrière politique |



Premiers engagements |


Alors qu'il est à l'université, Sanders intègre la section étudiante du Parti socialiste d'Amérique, la Ligue des jeunes socialistes (en) (Young People's Socialist League, YPSL), et lutte pour les droits civiques et contre la guerre du Viêt Nam[9]. En 1962, il organise un sit-in contre son université, qui possède des complexes immobiliers ségrégationnistes. En 1963, il se rend à la marche de Washington, où Martin Luther King Jr. prononce son discours I have a dream[5].



Parti de l'union de la liberté |


En 1971, Sanders rejoint une petite formation politique vermontaise, le Parti de l'union de la liberté (en) (LUP) et tente, sans succès, de se faire élire au Sénat comme candidat indépendant en 1972 et 1974. Il brigue également, en 1972, 1976 et 1986, le poste de gouverneur du Vermont, alors encore considéré comme un bastion républicain.


Parti d'un score de 2 % des suffrages lors de sa première campagne, il gagne des voix à chaque élection.


En 1977, Sanders quitte le Parti de l'union de la liberté et travaille comme écrivain et directeur de la Société d'histoire du peuple américain.



Maire de Burlington |


En 1981, Sanders, candidat au poste de maire de Burlington, principale ville du Vermont et siège de l'université du Vermont, est, à la surprise générale et dans le cadre d'une triangulaire, élu avec 10 voix de majorité contre le maire démocrate sortant, six fois élu, Gordon Paquette. La participation à l'élection est alors à un niveau jamais atteint[réf. nécessaire]. L'hebdomadaire The Vermont Vanguard Press parle à cette occasion de « république populaire de Burlington »[9] et Sanders devient le seul maire sans étiquette du pays.


Il devient rapidement un maire apprécié en revitalisant le centre-ville de Burlington et en équilibrant le budget de la ville[5]. Il lance le premier programme municipal de logement social du pays. Il mène une politique de végétalisation et fait installer des pistes cyclables[10]. Il attire par ailleurs dans la ville une équipe professionnelle de baseball[11] et soutient la création d'un centre scientifique[10]. Il rend également attractives les rives des lacs environnants[12]. Il est réélu à deux reprises. En 1987, il est même élu contre un candidat ayant reçu l'investiture du Parti démocrate, mais aussi du Parti républicain.


Durant le premier de ses trois mandats, ses partisans se regroupent dans une coalition progressiste qui devient par la suite le Parti progressiste du Vermont. Ce parti n'a pourtant jamais plus de six élus au conseil municipal, composé de 13 membres, mais ceux-ci empêchent tout vote de défiance à l'encontre de Sanders.


En 1986, Sanders tente de se faire élire gouverneur. Il obtient 14,5 % des suffrages, ce qui empêche la gouverneure sortante, Madeleine May Kunin, d'obtenir une majorité absolue des voix.



Représentant du Vermont |




Bernie Sanders en 1991.


En 1988, il se présente aux élections pour tenter de prendre le siège du représentant républicain James Jeffords, qui se présente au Sénat. Sanders est battu par le républicain Peter Smith.


Bernie Sanders prend sa revanche deux ans plus tard, en 1990, en étant élu contre Smith avec 56 % des voix. Il devient alors le premier candidat indépendant élu au Congrès des États-Unis depuis 1950[13]. Il détient par ailleurs le record de l'histoire des États-Unis de longévité au Congrès pour un indépendant.


De 1991 à 2007, Sanders est réélu à six reprises à la chambre des représentants comme candidat indépendant. Une seule fois, en 1994, il reçoit l'investiture démocrate. En 2004, il est réélu avec 69 % des suffrages contre le républicain Greg Park (24 %) et le démocrate Larry Drown (7 %).


Durant ses mandats au Congrès, Sanders vote pour l'amendement restreignant les poursuites pénales contre les fabricants d'armes à feu, pour l'interdiction du clonage humain, contre la guerre d'Irak que ce soit en 1991 ou en 2003, pour le soutien aux troupes américaines en Irak, pour un système de sécurité sociale universelle et pour toutes les lois visant à protéger les travailleurs américains contre les délocalisations ou les conséquences sociales du libre-échange en matière de commerce. Il s'oppose aussi frontalement à la politique économique libérale d'Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale des États-Unis[14].


À partir de 1992, Bernie Sanders apporte son soutien à chaque candidat démocrate à l'élection présidentielle[réf. nécessaire]. Il préside également pendant huit ans le caucus des démocrates progressistes regroupant les 65 représentants les plus à gauche de la Chambre des représentants.



Sénateur du Vermont |




Fichier:Bernie Sanders - full 2010-12-10 filibuster.webmLire le média

Bernie Sanders, 10 décembre 2010, utilisant la technique du « filibuster » au Sénat.


En 2006, Sanders annonce sa décision de concourir à l'élection au poste de sénateur du Vermont après le retrait de son ami, le sénateur Jim Jeffords (qui quitte le Parti républicain en 2001). Le sénateur Chuck Schumer, président de la commission d'investiture démocrate, apporte immédiatement son soutien à Sanders, en dépit de nombreuses réticences au sein du Parti démocrate. Il reçoit également le soutien du sénateur Harry Reid, du président du Comité national démocrate, Howard Dean, et du sénateur Barack Obama qui vient dans le Vermont faire campagne pour Sanders.


Néanmoins, Sanders décline l'investiture démocrate, tout en acceptant de recevoir leur soutien officiel. Sans concurrent démocrate, soutenu également par les Socialistes démocrates d'Amérique, Sanders est élu sénateur du Vermont, le 7 novembre 2006, avec 65 % des voix face à l'homme d'affaires et candidat républicain Richard Tarrant (en), qui obtient 32 % des voix. Certains démocrates espèrent alors qu'en échange il ferait pression sur ses amis du Parti progressiste du Vermont (6 sièges sur 150 à la Chambre des représentants du Vermont) pour que celui-ci ne présente pas de candidats à certains postes pour ces élections afin de ne pas prendre de voix aux candidats démocrates. Le Parti progressiste du Vermont annonce refuser une telle éventualité[15], mais en fin de compte le candidat progressiste annoncé au siège de député fédéral, David Zuckerman, se retire début 2006 et le démocrate Peter Welch remporte cette élection.


À la Chambre du Sénat américain, le 10 décembre 2010, Bernie Sanders apparaît décidé à prendre la parole contre la décision de Barack Obama de reconduire les exemptions d’impôts décidées par George W. Bush. Il prononce un discours pendant huit heures et demie, tentant ainsi de faire obstruction par la technique parlementaire dite du « filibuster »[16].




Sanders après sa prestation de serment pour un nouveau mandat en 2013, devant le vice-président Joe Biden.


En 2011, alors qu'il estime que le premier mandat de Barack Obama « a déçu des millions d'Américains qui pensent que, sur un certain nombre de sujets, il a dit des choses comme candidat mais il a agi de façon très différente une fois élu », il déclare souhaiter qu'un candidat se présente contre lui lors de la primaire désignant le candidat démocrate pour l'élection présidentielle de 2012. Poussé par l'organisation Progressive Democrats of America à se présenter lui-même, cette dernière réunissant une pétition de 11 000 signatures en sa faveur, il ne donne pas suite à la suggestion[5].


Bernie Sanders est réélu le 6 novembre 2012 avec 71 % des voix face au candidat républicain John MacGovern[17]. Durant le 114e congrès, il préside la commission sénatoriale sur les affaires liées aux vétérans.


Il a annoncé en octobre 2017 briguer un nouveau mandat en tant que sénateur indépendant du Vermont en vue des élections intermédiaires de novembre 2018[18]. Il est réélu avec plus de 67 % des voix[19].



Primaires présidentielles démocrates de 2016 |


Article connexe : Primaires présidentielles du Parti démocrate américain de 2016.



Panneau de soutien lors du lancement de la campagne, en mai 2015.


Le 26 mai 2015, Bernie Sanders annonce sa candidature aux primaires démocrates en vue de l'élection présidentielle américaine de 2016[20]. Il est considéré comme le seul véritable rival d'Hillary Clinton, favorite[21].


Il mène notamment campagne sur des sujets économiques (partage des richesses, rétablissement du Glass-Steagall Act, réindustralisation)[22],[23]. Les critiques de Sanders envers les positions économiques d'Hillary Clinton sont reprises par un appel de 170 économistes lui apportant leur soutien, parmi lesquels James K. Galbraith[24]. En retour, Clinton critique la réforme de la sécurité sociale américaine de son adversaire, qui souhaiterait l'étendre à l'ensemble des Américains.


Bernie Sanders privilégie les micro-dons de la part des citoyens afin de lutter contre l'influence croissante des lobbys sur les campagnes électorales. En janvier 2016, il parvient à rassembler 20 millions de dollars de dons auprès de 770 000 contributeurs — soit près de 27 $ par contributeur en moyenne[25],[26].


Contrairement à Hillary Clinton, il manque de soutiens de la part des « super-délégués » du Parti démocrate, qui représentent un cinquième des votes, ainsi que de personnalités de l'aile gauche du parti telles que Bill de Blasio, Jesse Jackson ou Elizabeth Warren. Du côté syndical, s'il obtient le soutien de la National Nurses United, de l'American Postal Workers Union et du Communications Workers of America, les principales centrales syndicales comme celles des employés de service ou des enseignants préfèrent soutenir Hillary Clinton[9].


Le dernier débat pré-électoral du 17 janvier 2016 consacre la nette avancée de Bernie Sanders dans la course à l'investiture : il talonne Hillary Clinton dans les sondages et considère sérieusement ses chances de l'emporter. Cette envolée fait craindre à l'équipe de campagne de Clinton le retour d'une situation analogue à la campagne de 2008, lors de laquelle Barack Obama lui avait arraché la victoire dans la dernière ligne droite.


Le 1er février 2016, Bernie Sanders manque de peu de l'emporter dans le premier caucus de la campagne, en Iowa, obtenant 49,6 % des délégués contre 49,8 % pour Hillary Clinton, qui apparaît ainsi fragilisée[27],[28]. Le soir même, Martin O'Malley (0,6 %) annonce le retrait de sa candidature, laissant le champ libre à un duel entre Sanders et Clinton[29]. Le 9 février, Bernie Sanders emporte la primaire du New Hampshire avec 60 % des voix ; il devient ainsi le premier Juif, tout parti confondu, à gagner une primaire[30]. Les sondages indiquent que 83 % des jeunes et 55 % des femmes ont voté pour lui[31].




Bernie Sanders en campagne, le 27 septembre 2015.


Hillary Clinton remporte le caucus du Nevada de peu devant Bernie Sanders alors que les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages nationaux[32]. Ensuite, le 27 février, Hillary Clinton redynamise sa campagne avec une victoire en Caroline du Sud, puis remporte sept des onze États en jeu lors du Super Tuesday du 1er mars 2016[33] : Bernie Sanders remporte toutefois les États du Colorado, de l'Oklahoma, du Minnesota et du Vermont, perd sur le fil dans le Massachusetts et plus lourdement dans des États du sud fortement peuplés tels le Texas, la Géorgie et la Virginie.


Sanders remporte ensuite deux États le 5 mars : le Nebraska et le Kansas, où il était annoncé perdant, ce qui lui permet de relancer sa campagne malgré sa lourde défaite en Louisiane, où Clinton a pu compter sur le soutien massif de l'électorat noir. Le lendemain, Sanders remporte le caucus du Maine, devançant largement sa rivale[34] ; il parvient aussi à créer la surprise en l'emportant d'une courte tête dans le Michigan, où Hillary Clinton était pourtant très grande favorite. Cet événement lui permet de relativiser son échec dans le Mississipi, le même jour. Le 15 mars suivant, il est devancé dans les cinq États en jeu (Caroline du Nord, Floride, Illinois, Missouri et Ohio), parfois avec des écarts infimes (49,6 % contre 49,4 % dans le Missouri, 50,6 % contre 48,6 % dans l'Illinois) et sa candidature semble compromise. Il poursuit cependant sa campagne.


Du 22 mars au 9 avril, il remporte sept des huit États en jeu, souvent avec des résultats écrasants (78 % dans l'Idaho, 79 % dans l'Utah, 80 % en Alaska, 70 % à Hawaï et 72 % dans l'État de Washington) et sa candidature regagne en crédibilité[35],[36]. Les sondages nationaux montrent alors une progression constante du sénateur du Vermont, désormais au coude à coude avec son opposante ; quelques enquêtes d'opinion le placent même légèrement en tête[37]. Le 19 avril, il perd la primaire de l'État de New York par 42 % contre 58 % pour Hillary Clinton, malgré une intense campagne dans sa ville natale[38]. Le 26 avril, il essuie une nouvelle série d'échecs lors de cinq scrutins organisés dans des États de la côte Est, ne remportant que le petit État de Rhode Island. Bien qu'il soit à cette étape très improbable que Bernie Sanders parvienne à devancer Hillary Clinton en nombre de délégués élus, il décide de maintenir sa candidature jusqu'à la tenue de la Convention démocrate. Le 3 mai, il remporte la primaire de l'Indiana, puis, le 10 mai, celle de la Virginie-Occidentale. Le 17 mai, il remporte une nette victoire dans la primaire fermée de l'Oregon et s'incline sur le fil lors de celle du Kentucky (46,3 % contre 46,8 %). Lors des primaires organisées le 7 juin, il remporte le Dakota du Nord et le Montana, mais doit concéder la défaite dans le Nouveau-Mexique et le Dakota du Sud (de justesse à chaque fois, avec 48,5 et 49,0 %) et surtout dans les deux derniers grands États en jeu, le New Jersey et la Californie, où Clinton s'impose avec respectivement 63,2 et 53,1 %. Le dernier scrutin organisé dans le district de Columbia, le 14 juin, aboutit à une nouvelle victoire de Clinton.




Bernie Sanders avec Cenk Uygur, présentateur de The Young Turks, lors d'un meeting en Californie.


Bernie Sanders envisage alors de négocier son retrait en vue de la convention en demandant une profonde réforme du système des primaires au Parti démocrate, ainsi que plusieurs réformes sociales importantes[39]. Le 24 juin, il déclare avoir l'intention de voter pour Hillary Clinton pour faire battre le candidat républicain, Donald Trump, mais ne la soutient pas pour autant officiellement, car il ne l’a pas « entendue dire ce qui doit être dit »[40].


Les équipes de campagne des deux candidats annoncent le 11 juillet 2016 que Bernie Sanders apporte son soutien à Hillary Clinton, celle-ci ayant modifié son programme, proposant par exemple l'université publique gratuite pour les familles gagnant moins de 125 000 dollars par an, le salaire fédéral minimum à 15 dollars au lieu de 12 sur son programme de base ou l'amélioration de l'accès à la santé[41]. Il a également obtenu des garanties sur le sujet du salaire minimum, la démission de la présidente du Comité national démocrate Debbie Wasserman Schultz, qu’il réclamait depuis des mois, ainsi que la réduction du poids des super délégués dans les futures primaires du parti[42].


Sanders annonce à la fin de l'été que les fonds non dépensés lors de sa campagne issus de dons seront reversés aux campagnes de Katie McGinty (en), Maggie Hassan, Ted Strickland et Catherine Cortez Masto, candidats démocrates dans le cadre des élections sénatoriales de novembre 2016[43].



L'après 2016 |


Immédiatement après la victoire et l'investiture de Donald Trump, Bernie Sanders critique sévèrement le pouvoir républicain en place. Dès le mois d'avril 2017, suite aux accusations de harcèlement sexuel porté par la sénatrice de l'État de New York Kirtsen Gillibrand contre le président, il dit estimer que celui-ci devrait démissionner[44]. Il reste au cœur du débat politique américain sur de nombreux sujets. Il a notamment reproché au président son manque de considération à l'égard des risques engendrés par le changement climatique[45]. Il l'a également appelé à réformer le traité de libre-échange nord-américain, l'ALÉNA[46].


Par ailleurs, Bernie Sanders a exprimé la possibilité de se présenter à l'élection présidentielle de 2020[47],[48],[49]. Certains ont envisagé la constitution d'un ticket avec la sénatrice du Massachusetts, Elizabeth Warren, qui serait candidate à la vice-présidence[50].


Après les élections sénatoriales de 2018, à l'occasion desquelles il est réélu sénateur, il affirme à nouveau être prêt à se porter candidat à l'élection présidentielle, sauf si un autre démocrate est mieux placé que lui pour affronter Donald Trump. Il déclare : « si quelqu'un d'autre apparaît qui puisse, pour une raison ou une autre, faire un meilleur boulot que moi, alors je ferais tout ce que je peux pour qu'il ou elle soit élu ». Il ajoute : « s'il s'avère que je suis le meilleur candidat pour battre Donald Trump, alors je serai probablement candidat »[51].



Vie personnelle |


Sanders divorce de sa première femme Deborah Shiling en 1966. Trois ans plus tard, en 1969, naît son fils, Levi Sanders, dont la mère est Susan Campbell Mott.


Bernie Sanders se marie une deuxième fois en 1988 avec Jane O'Meara, présidente du Burlington College. De cette union, il a trois beaux-enfants[52].


Son frère, Larry Sanders (ne pas confondre avec le basketteur américain), naturalisé britannique, est membre du Parti vert de l'Angleterre et du pays de Galles[53]. Son neveu, fils de Larry Sanders, est conseiller municipal écologiste de la ville d'Oxford dans le comté d'Oxfordshire en Angleterre de 2005 à 2013.



Opinions |




Bernie Sanders en 2015.


Bien qu'admirateur du syndicaliste et politicien Eugene Victor Debs (1855-1926) — son portrait est accroché dans son bureau — et se considérant comme socialiste et donc comme indépendant du Parti démocrate, ses positions sont en général très proches de celle des membres de l'aile gauche, la plus progressiste, du parti. Ainsi, en 2005, Howard Dean, qui préside alors le Comité national du Parti démocrate, dit de Sanders que « c'est simplement un démocrate progressiste. La réalité, c'est que Bernie Sanders vote 98 % du temps avec les démocrates »[9]. Sa doctrine est généralement considérée comme étant social-démocrate[54],[55]. Il arrive également à attirer des électeurs non affiliés à un parti ainsi que des Républicains, notamment par son programme économique[5]. Il est aussi décrit comme étant un populiste de gauche[56].


Il déclare qu'il n'est pas athée[57].



Économie |


Sanders s'oppose à ce qu'il nomme le libre-échange « absolu »[58]. Ce dernier, note-t-il, prive les travailleurs américains de leur emploi pendant que les travailleurs étrangers sont exploités dans des ateliers de misère.


Il se prononce notamment pour une augmentation du salaire minimal[23] et la réduction du « fardeau » de la dette des étudiants[59] par la gratuité des collèges et universités publics. Pour ce faire, il souhaite taxer les transactions financières et augmenter les taxes de sécurité sociale sur les hauts revenus[60]. Il est aussi un partisan de lois obligeant les entreprises à donner à leurs travailleurs le congé parental, le congé de maladie et le temps de vacances, notant que ces lois ont été adoptées par presque tous les autres pays développés[61].



Santé |


Il est un fervent partisan du système de santé universel[62]. Pour démontrer l'optimalité du système public face à un système privé, il cite en exemple le « modèle français ».



Syndicats |


Il soutient une législation visant à rendre plus facile aux travailleurs la formation et l'adhésion à un syndicat[63].



Environnement |


Sanders affirme que le réchauffement climatique est une réalité[64] contre laquelle il faut lutter[65]. Dans un discours prononcé au Sénat, il réfute les allégations du sénateur James Inhofe : « Lorsque le sénateur Inhofe dit que le réchauffement climatique est un canular, il a tout à fait tort car une grande majorité des scientifiques du climat s'accordent sur ce phénomène »[66].



Puissance nucléaire |


À la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, Sanders a demandé un moratoire sur l'autorisation de nouvelles centrales nucléaires et le renouvellement des permis pour les installations existantes, dans le but de ralentir ce qui a été présenté comme une renaissance du nucléaire aux États-Unis[67]. Sanders a écrit au président Barack Obama pour lui demander de nommer une commission spéciale pour examiner la sûreté des centrales nucléaires américaines. Pour lui, « dans un système de libre entreprise, l'industrie nucléaire devrait être tenue de s'assurer contre les accidents »[67].



Droits civiques |


Il défend le mariage homosexuel et la législation de l'avortement[68]. Il a voté contre le Defense of Marriage Act (qui reconnaît le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme) à la Chambre des représentants[69]. Il a en outre assisté au célèbre discours I have a dream de Martin Luther King Jr. sur l'esplanade du Capitole en mars 1963. Il fut condamné l'été suivant pour avoir résisté à une arrestation lors d'une manifestation contre la ségrégation dans les écoles publiques à Chicago[70]. Il sort de garde à vue après avoir payé 25 dollars d'amende[71].



Drogues |


Il est partisan de la dépénalisation du cannabis.



Médias |


Bernie Sanders s'oppose aux « empires médiatiques », concentration de médias dans les mains d'une seule personne[72]. À ce titre, il est apparu dans deux documentaires critiques : Orwell Rolls in His Grave (en) et Outfoxed (en): Rupert Murdoch's War on Journalism[73].



Historique électoral |



Chambre des représentants |






























































































Résultats pour le poste de représentant du Vermont[74]
Année
Bernie Sanders

Républicain

Démocrate

LUP (en)

Libertarien
Autres







1990 (en)

56,0 %
39,5 %
3,0 %
0,9 %



1992

57,8 %
30,9 %
7,9 %
1,3 %

2,0 %

1994

49,9 %
46,6 %

0,7 %

2,0 %

1996

55,2 %
32,6 %
9,4 %
0,8 %

0,8 %

1998

63,4 %
32,9 %

1,0 %
1,0 %
1,6 %

2000

69,2 %
18,3 %
5,3 %
1,1 %
5,9 %

2002

64,3 %
32,3 %

1,4 %
0,9 %
1,0 %

2004

67,5 %
24,4 %
7,1 %
1,0 %

2,0 %


Sénat |













































Résultats pour le poste de sénateur de classe 1 du Vermont[74]
Année
Bernie Sanders

Républicain

Vert

USMP
Autres






2006

65,4 %
32,4 %
0,6 %

1,0 %

2012

71,1 %
24,9 %

2,0 %
2,0 %

2018

67,3 %
27,4 %


5,1 %


Notes et références |





  1. (en) « U.S. Senate: Senators of the 114th Congress », sur www.senate.gov (consulté le 9 décembre 2015).


  2. (en) « Sanders declares as Democrat in NH primary », sur Burlington Free Press, 5 novembre 2015(consulté le 9 décembre 2015).


  3. (en) Peter Nicholas, « Bernie Sanders to Return to Senate as an Independent », sur blogs.wsj.com, 26 juillet 2016(consulté le 14 août 2016).


  4. (en) « Faith on the Hill », sur pewforum.org, 3 janvier 2017(consulté le 6 janvier 2017).


  5. a b c d et eJohn von Sothen, « Bernie Sanders - Le réveil de la force », Vanity Fair, no 36,‎ juin 2016, p. 108-117.


  6. (en-US) Nicholas Confessore, « As Bernie Sanders Makes History, Jews Wonder What It Means », The New York Times,‎ 10 février 2016(ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le 27 novembre 2017).


  7. (en) Joseph Berger, « Bernie Sanders Is Jewish, but He Doesn’t Like to Talk About It », The New York Times,‎ 24 février 2016(ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le 28 mars 2016).


  8. (en-US) Amy Chozick et Patrick Healy, « In Democratic Debate, Bernie Sanders Pushes Hillary Clinton on Trade and Jobs », The New York Times,‎ 6 mars 2016(ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le 27 novembre 2017).


  9. a b c et dBhaskar Sunkara, « Un socialiste à l'assaut de la Maison Blanche », Le Monde diplomatique, vol. 63, no 742,‎ janvier 2016, p. 16 (lire en ligne).


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