Rassemblement pour la République
Pour les articles homonymes, voir RPR.
Rassemblement pour la République | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Fondation | 5 décembre 1976 |
Fusion de | UDR |
Disparition | 17 novembre 2002 |
Fusionné dans | UMP |
Mouvement de jeunesse | Les Jeunes du RPR |
Positionnement | Droite |
Idéologie | Gaullisme Conservatisme[1] Souverainisme |
Affiliation européenne | Parti populaire européen |
Affiliation internationale | Union démocrate internationale |
Adhérents | 885 000 (en 1986, à son apogée) |
Couleurs | Bleu, blanc et rouge |
modifier |
Le Rassemblement pour la République (RPR) est un ancien parti politique français, classé à droite, se réclamant du gaullisme, c'est-à-dire des idées et de l'œuvre politiques de Charles de Gaulle.
Créé en 1976 sous l'impulsion de Jacques Chirac, qui le préside jusqu'en 1994, d'abord en conflit avec Valéry Giscard d'Estaing, le RPR est la principale force d'opposition lors des deux septennats de François Mitterrand (1981-1995). Participant du déroulement des trois cohabitations (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002), il contribue à l'élection (1995) et à la réélection (2002) de Jacques Chirac à la présidence de la République. Conformément au souhait de son principal fondateur, il se dissout, en 2002, au sein de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
Sommaire
1 Historique des partis et mouvements gaullistes avant le RPR
2 Histoire
2.1 Divisions internes
3 Idéologie
4 Résultats électoraux
4.1 Élections présidentielles
4.2 Élections législatives
4.3 Élections européennes
5 Personnalités ayant exercé une fonction ou mandat national
5.1 Président de la République
5.2 Premiers ministres
5.3 Ministres
5.4 Président du Sénat
5.5 Présidents de l'Assemblée nationale
5.6 Députés à l'Assemblée nationale
6 Adhérents
7 Responsables
7.1 Liste des présidents
7.2 Liste des secrétaires généraux
7.3 Liste des présidents de groupe parlementaire
8 Intégrité publique
9 Siège
10 Communication interne
11 Notes et références
12 Voir aussi
12.1 Bibliographie
12.2 Articles connexes
Historique des partis et mouvements gaullistes avant le RPR |
1947-1955 : Rassemblement du peuple français (RPF)
1955-1956 : Union des républicains d'action sociale (URAS)
1956-1958 : Républicains sociaux (RS)
1958-1962 : Union pour la nouvelle République (UNR)
1962-1967 : Union pour la nouvelle République - Union démocratique du travail (UNR - UDT)
1967-1968 : Union des démocrates pour la cinquième République (UD-Ve)
1968-1968 : Union pour la défense de la République (UDR)
1968-1976 : Union des démocrates pour la République (UDR)
Histoire |
Le Rassemblement pour la République est créé par Jacques Chirac le 5 décembre 1976.
Ce parti voulait « soutenir une politique fondée sur le respect intransigeant de la souveraineté du peuple et de l'indépendance nationale, de la liberté, de la responsabilité et de la dignité de l'homme » (statuts). Comme le RPR s'oppose ouvertement à la politique menée par Barre, au nom de l'héritage gaullien d'intervention de l'État, les ministres doivent souvent avoir recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution de 1958, qui dispose qu'un texte proposé est adopté si une motion de censure ne recueille pas de majorité.
Le RPR livre d'abord une « critique de gauche » de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing qui culmine dans le discours d'Égletons (1978) de Jacques Chirac, lorsque celui-ci fixe au RPR l'objectif d'un « travaillisme à la française » — propos que l'intéressé qualifiera plus tard d'« ânerie » —, avant de passer à une « critique de droite » après la victoire de la gauche à l'élection présidentielle de 1981[2].
Après la création récurrente de cartels électoraux avec ses alliés de l'UDF et divers droite, comme l'Union du rassemblement et du centre (URC) en 1988 ou l'Union pour la France (UPF) en 1993, la direction RPR prône — après l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République — un rapprochement plus étroit des structures partisanes.
C'est ainsi que, sous l'égide de Philippe Séguin, après l'échec d'une refondation du RPR sous le nom Le Rassemblement[3], est créée en 1998 l'Alliance, qui regroupe le RPR, l'Union pour la démocratie française (UDF) et Démocratie libérale (DL). Cette structure tombe en déshérence dès 1999, à la suite du refus de l'UDF de constituer une liste commune aux élections européennes.
En 2000, le RPR lance un chantier de création d'un parti unique de la droite parlementaire : l'Union en mouvement (UEM) se donne pour tâche de préparer l'élection présidentielle de 2002, en rassemblant les tendances gaullistes, libérales et démocrates chrétiennes.
Le 24 avril 2002, le RPR approuve la création d'une Union pour la majorité présidentielle (UMP), destinée à soutenir Jacques Chirac pour le second tour de la présidentielle. Le 21 septembre de la même année, les assises extraordinaires de Villepinte adoptent à 86,5 % la dissolution du RPR au sein de l'UMP, nouveau parti dont les assises fondatrices — qui lui donnent le nom d'Union pour un mouvement populaire — ont lieu le 17 novembre 2002.
L'Union des jeunes pour le progrès (UJP, fondée en 1965 et toujours active actuellement) et l'Union des étudiants pour le progrès (UEP) ont tout d'abord constitué les mouvements de jeunesse des mouvements gaullistes successifs, avant que ne soient créés Les Jeunes du RPR, dont l'un des premiers responsables nationaux fut Nicolas Sarkozy (voir Jeunes Populaires).
Divisions internes |
Le parti reste longtemps centré sur la seule personnalité de Jacques Chirac, avec toutefois dès le départ une certaine hostilité des « barons » toujours attachés à un gaullisme des origines (dont les anciens Premiers ministres Michel Debré et Pierre Messmer, voire Jacques Chaban-Delmas ou encore des « barons » locaux comme le ligérien Olivier Guichard) ainsi que des ministres des gouvernements Barre. L'autorité du président du parti est pourtant de plus en plus remise en question, surtout après son échec à l'élection présidentielle de 1988, avec un éloignement progressif de ses anciens lieutenants (d'abord Pierre Juillet et Marie-France Garaud dès la fin des années 1970, puis Charles Pasqua et Édouard Balladur au début des années 1990), certaines dissensions idéologiques (notamment concernant la construction européenne ou la vision économique et sociale) et l'arrivée d'une nouvelle génération.
Certains représentants de celle-ci, menés par le député-maire d'Épinal et ancien ministre des Affaires sociales Philippe Séguin, comprenant notamment le député-maire de Lyon Michel Noir, celui de Grenoble Alain Carignon, le député-adjoint au maire de Versailles Étienne Pinte, le député-président du conseil général de la Savoie Michel Barnier et le député-maire de Sablé-sur-Sarthe François Fillon, font partie d'un groupe de jeunes élus issus du RPR et de l'UDF (dont François Bayrou ou Dominique Baudis), baptisé « les Rénovateurs », réunis par un ressentiment partagé envers les trois « anciens » dirigeants de la droite et du centre (Raymond Barre, Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing), devenus à leurs yeux synonymes de « machine à perdre ». Ils ambitionnent alors de présenter une liste unique d'opposition aux élections européennes de juin 1989[4],[5].
La popularité de Dominique Baudis (ancien journaliste et présentateur de télévision devenu maire UDF-CDS de Toulouse en 1983 en succédant à son père, Pierre Baudis) et Michel Noir (récemment élu maire de Lyon) vaut un certain succès, notamment médiatique, au mouvement. Toutefois des dissensions apparaissent, en particulier sur l'Europe, où les positions souverainistes de Philippe Séguin s'avèrent incompatibles avec l'approche fédéraliste des centristes. Finalement, la tentative des « rénovateurs » échoue, la liste conduite par Simone Veil aux élections européennes recueillant seulement 8,43 % des voix. Quoi qu'il en soit, à l'approche des assises du RPR du début 1990, où pour la première fois la formation gaulliste désigne ses instances dirigeantes à la proportionnelle, Philippe Séguin et les rénovateurs du RPR font alliance avec Charles Pasqua[6] pour « régénérer le RPR » en s'inspirant « du message du général de Gaulle ». Ils sont notamment rejoints dans leur démarche par Franck Borotra, Élisabeth Hubert, Jean de Boishue ou Jacques Kosciusko-Morizet. Tous défendent une ligne souverainiste sur les questions européennes et se réclament d'une position authentiquement gaulliste.
Sentant le danger, Jacques Chirac, qui avait initialement prévu de se tenir au-dessus de la mêlée, s'engage fermement en faisant sien le texte proposé par un des jeunes parlementaires qui lui est resté fidèle, Alain Juppé. Finalement, le courant Pasqua-Séguin obtient 31,68 % des voix lors des assises du RPR au Bourget, le 11 février 1990, et Jacques Chirac est réélu président du parti[7]. La division entre ces deux camps se fait jour également lors du référendum sur le traité de Maastricht du 20 septembre 1992, puisque Charles Pasqua et Philippe Séguin font tous deux campagne pour le « non » tandis que Jacques Chirac ou encore Édouard Balladur s'engagent fermement pour le « oui ».
L'élection présidentielle de 1995 est une nouvelle occasion de scission interne. Édouard Balladur, Premier ministre depuis 1993 et jouissant d'une importante popularité, annonce sa candidature le 28 janvier 1995 contre Jacques Chirac. Il reçoit le soutien d'une grande partie des trentenaires et « quadra » du parti tels Nicolas Sarkozy (son porte-parole de campagne), François Fillon, Patrick Devedjian ou Dominique Perben, mais aussi de Charles Pasqua. Pour sa part, outre les « chiraquiens » qui lui sont restés fidèles (Alain Juppé, Jacques Toubon, Bernard Pons, entre autres), Jacques Chirac est rallié par Philippe Séguin qui inspire en grande partie son discours sur la fracture sociale. La victoire du président du RPR entraîne une relative mise à l'écart d'Édouard Balladur et de la plupart de ses partisans (dont surtout Nicolas Sarkozy, tandis que certains, comme François Fillon ou Dominique Perben, sont tout de même présents dans le gouvernement Juppé). Après la défaite aux élections législatives de 1997, les « gaullistes sociaux » (ou séguinistes) et les « libéraux » (ou balladuriens) s'allient pour prendre la direction du parti : Philippe Séguin devient président et Nicolas Sarkozy secrétaire général.
Parmi les principales tendances qui divisent le RPR durant les années 1990 figurent :
- les « Chiraquiens » ou « néo-gaullistes légitimistes » : attachés avant tout au dirigeant du mouvement, Jacques Chirac. Ils sont marqués par un certain pragmatisme idéologique qui oscille, d'une part, entre un libéralisme mesuré, méfiant à l'égard du capitalisme, et un progressisme social hérité du radicalisme, d'autre part, entre l'attachement au principe « d'indépendance nationale » du gaullisme traditionnel, qui le rapproche des « gaullistes sociaux », et le ralliement à une Europe politique et économique plus intégrée. Ces positions trouvent écho auprès de certains centristes (Philippe Douste-Blazy, Jean-Pierre Raffarin) et du Parti radical valoisien. Outre Jacques Chirac, y figurent Alain Juppé, Jacques Toubon, Bernard Pons, Jean-Louis Debré, Jean-François Mancel, Roger Romani, Pierre-André Périssol, Jean-Jacques de Peretti, Guy Drut, Françoise de Panafieu, Jean Tiberi, François Baroin, Hervé Gaymard, Jean-François Copé, Jean-Paul Delevoye (candidat à la présidence du RPR en 1999), Dominique de Villepin, Josselin de Rohan, Lucette Michaux-Chevry, Gaston Flosse, Jacques Lafleur (même s'il a appelé à voter pour Édouard Balladur en 1995), voire Michèle Alliot-Marie (même si elle a refusé de trancher entre Chirac et Balladur en 1995 et s'est présentée à la présidence du parti en 1999 contre le candidat de l'Élysée, Jean-Paul Delevoye). Au sein de l'UMP après 2002, ils forment le noyau soutenant Alain Juppé à la présidence du mouvement entre 2002 et 2004 puis constituent le courant dit des « chiraco-villepinistes » ou le mouvement Le Chêne de Michèle Alliot-Marie.
- les « Balladuriens » ou « néo-gaullistes libéraux » ou « Conservateurs libéraux », se rapprochant des tendances légitimistes et surtout orléanistes de la classification traditionnelle de la droite française par René Rémond. Assez proches de l'UDF, et plus particulièrement de ses ailes libérales (Parti républicain puis Démocratie libérale) voire centristes (le CDS puis Force démocrate, Simone Veil). Ils sont nettement pro-européens jusqu'à la défense du fédéralisme, attachés à un certain conservatisme fiscal, à la maîtrise des dépenses publiques pour répondre aux critères de convergence de Maastricht et à un certain niveau de dérégulation et déréglementation dans le domaine économique et social afin de mieux insérer la France dans le processus de mondialisation (tout en gardant une forme de patriotisme économique). Cette tendance soutient tout particulièrement la réduction du poids du secteur public et les privatisations initiées par Édouard Balladur en tant que ministre de l'Économie et des Finances de 1986 à 1988 puis que Premier ministre de 1993 à 1995. Peuvent être cités, outre Édouard Balladur, Nicolas Sarkozy (qui reprend l'initiative au sein de cette tendance après 1997), Patrick Devedjian (candidat à la présidence du RPR en 1999), Dominique Perben, Michel Barnier, Michel Giraud, Georges Tron, Patrick Balkany, Christian Estrosi, Bernard Accoyer, Philippe Goujon, Jacques Baumel, Jean-Claude Étienne ou Thierry Mariani. Beaucoup d'entre eux se retrouvent parmi les partisans de la première heure de Nicolas Sarkozy au sein de l'UMP, même si certains (dont Georges Tron) ont rallié le courant de Dominique de Villepin.
- les « Séguinistes » ou « gaullistes sociaux » : les héritiers du courant représenté dans les années 1970 par Jacques Chaban-Delmas, de tendance sociale-libérale et défendant une forme de réformisme social-démocrate sans toutefois remettre en cause l'économie de marché, voire du gaullisme de gauche (à travers surtout le Mouvement solidarité participation, rejetant partiellement ou totalement le capitalisme). Ils sont généralement hostiles à une Europe supranationale et trop libérale, défendant une meilleure gouvernance économique et sociale sécurisant notamment l'État-providence français avant de pousser à une intégration plus poussée. Ils s'approchent sur ce point du « souverainisme » des gaullistes orthodoxes, avec lesquels ils veulent revenir aux valeurs jugées fondamentales du gaullisme mais plus pour leur part sur un plan social. Ils sont également plutôt libéraux et progressistes sur les questions de société, Philippe Séguin ayant notamment voté pour l'abolition de la peine de mort tandis que certaines personnalités pouvant être rapprochés de ce courant, telle Roselyne Bachelot, défendent le droit à la contraception, à l'avortement voire le mariage homosexuel. En dehors de Philippe Séguin se manifestent dans la mouvance « gaulliste sociale » : François Fillon (candidat à la présidence du RPR en 1999 et à celle de l'UMP en 2012), Jean de Boishue, Franck Borotra, Étienne Pinte, Roger Karoutchi, Nicolas Dupont-Aignan, Roselyne Bachelot ou Serge Lepeltier. Parmi les quelques personnalités restantes se réclamant du gaullisme de gauche au RPR : Yves Guéna, Alain Terrenoire, Jean Peyrelevade ou Alain Marleix. Beaucoup se retrouvent au sein de l'UMP dans le club France.9 de François Fillon, le club Nouveau siècle (pour les gaullistes de gauche) ou en partie dans le Mouvement initiative et liberté, mais aussi dans des partis souverainistes tels que le Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua ou plus encore Debout la République (DLR) de Nicolas Dupont-Aignan.
- les « Gaullistes orthodoxes » : tout particulièrement représentés par Charles Pasqua (à travers son association Demain la France fondée en 1991) et d'autres membres du Mouvement initiative et liberté (MIL), ils forment l'aile droite du RPR. Très critiques à l'égard de la gauche socialiste et communiste mais aussi, dans une certaine mesure, du capitalisme, ils défendent le principe d'indépendance nationale et sont souverainistes, refusant toute réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN et toute évolution vers une Europe fédérale ou supranationale (positions qu'ils partagent souvent avec les gaullistes sociaux ou de gauche). Ils sont ceux qui s'approchent le plus du bonapartisme de la classification traditionnelle de la droite française par René Rémond. Favorables à un État et à un exécutif forts, ils militent pour le maintien d'un ordre public par la lutte active contre la délinquance, le grand-banditisme et les groupes terroristes mais aussi contre l'immigration clandestine, symbolisée par la politique menée par Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur de 1986 à 1988 et de 1993 à 1995. Outre Charles Pasqua, les membres de Demain la France incluent : William Abitbol, Isabelle Caullery, Jean-Charles Marchiani, Paul-Marie Coûteaux, Lionnel Luca ou Jean-Jacques Guillet. Demain la France forme une liste intitulée « Rassemblement pour la France et l'Indépendance de l'Europe » dissidente de celle unissant le RPR à DL aux élections européennes du 13 juin 1999, en s'alliant avec le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers. Elle obtient 13,05 % et 13 élus soit le 2e meilleur score derrière le PS mais devant le RPR-DL. Ils quittent le RPR le 21 novembre 1999 pour créer le Rassemblement pour la France (RPF, dont la plupart des membres disposent après 2002 d'une double appartenance avec l'UMP à travers surtout l'association Nation et progrès, d'autres ont rejoint Debout la République). Peuvent également être cités parmi les « gaullistes orthodoxes » : Bernard Debré, Jacques Myard, Xavier Deniau, Philippe de Gaulle, Jacques Godfrain ou Robert Pandraud.
Idéologie |
En 1990, le RPR, lors de ses états généraux et auxquels participent Alain Juppé, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, Michèle Alliot-Marie, Roselyne Bachelot, François Bayrou ou encore Nicolas Sarkozy, propose notamment sur le sujet de l'immigration la « fermeture des frontières », la « suspension de l'immigration », « réserver certaines prestations sociales aux nationaux » ou encore l'« incompatibilité entre l'islam et nos lois ». Il s'agit de répondre à la montée du Front national la décennie précédente, en ripostant sur le sujet de l'immigration. Le programme du RPR pour les élections législatives de 1993 est toutefois plus consensuel, même si le retour de la droite au pouvoir, après sa victoire, se conjugue avec l'application de certaines mesures, comme la réforme du Code de la nationalité avec les lois Pasqua de 1994, qui limitent le regroupement familial et durcissent l'accès aux titres de séjour[8].
Résultats électoraux |
Élections présidentielles |
Année | Candidat | 1er tour | 2d tour | ||
---|---|---|---|---|---|
% | Rang | % | Rang | ||
1981 | Jacques Chirac | 18,00 | 3e | ||
1988 | Jacques Chirac | 19,94 | 2e | 45,98 | 2e |
1995 | Jacques Chirac | 20,84 | 2e | 52,64 | 1er |
Édouard Balladur | 18,58 | 3e | |||
2002 | Jacques Chirac | 19,88 | 1er | 82,21 | 1er |
Élections législatives |
Année | 1er tour | Rang[9] | Sièges | Gouvernement | |
---|---|---|---|---|---|
Voix | % | ||||
1978 | 6 329 318 | 22,52 | 2e | 150 / 491 | Barre III |
1981 | 5 249 670 | 20,83 | 2e | 85 / 491 | Opposition |
1986 | 3 143 224 | 11,23[10] | 2e | 147 / 577 | Chirac II |
1988 | 4 687 047 | 19,19 | 2e | 127 / 577 | Opposition |
1993 | 5 032 496 | 19,83 | 1er | 245 / 577 | Balladur (1993-1995), Juppé I (1995), Juppé II (1995-1997) |
1997 | 3 977 964 | 15,70 | 2e | 139 / 577 | Opposition |
Élections européennes |
Année | % | Sièges | Rang | Tête de liste | Groupe(s) |
---|---|---|---|---|---|
1979 | 16,31 | 15 / 81 | 4e | Jacques Chirac | DEP |
1984[a 1] | 43,02 | 20 / 81 | 1er | Simone Veil | RDE |
1989[a 2] | 28,88 | 13 / 81 | 1er | Valéry Giscard d'Estaing | RDE |
1994[a 3] | 25,58 | 14 / 87 | 1er | Dominique Baudis | RDE (1994-1995) UPE (1995-1999) |
1999 | 12,82 | 12 / 87 | 3e | Nicolas Sarkozy | PPE-DE |
Liste commune avec l'UDF qui a obtenu 21 sièges.
Liste commune avec l'UDF (11 sièges) et le CNIP (deux sièges).
Liste commune avec l'UDF qui a obtenu 14 sièges.
Personnalités ayant exercé une fonction ou mandat national |
Président de la République |
- 1995-2007 : Jacques Chirac (élu avec le soutien du RPR en 1995 et 2002)
Premiers ministres |
- 1986 -1988 : Jacques Chirac
- 1993-1995 : Édouard Balladur
- 1995-1997 : Alain Juppé
Ministres |
Ne sont listés ici que les ministres, non les secrétaires d'État et ministres délégués.
Gouvernement Barre I (1976-1977)
5 ministres RPR sur 16 ministères (dont 1 ministre d'État sur 3) :
- Justice (ministre d'État) : Olivier Guichard
- Défense : Yvon Bourges
- Coopération : Robert Galley
- Relations avec le Parlement : Robert Boulin
- Qualité de la vie : Vincent Ansquer
Gouvernement Barre II (1977-1978)
3 ministres RPR sur 13 puis 14 ministères :
- Justice : Alain Peyrefitte
- Défense : Yvon Bourges
- Coopération : Robert Galley
Gouvernement Barre III (1978-1981)
7 puis 6 puis 5 ministres RPR sur 19 puis 18 puis 17 ministères :
- Justice : Alain Peyrefitte
- Défense :
Yvon Bourges (1978-1980)
Joël Le Theule (1980, décédé en décembre 1980)
Robert Galley (1980-1981)
- Travail et Participation : Robert Boulin (1978-1979, décédé en octobre 1979)
- Coopération : Robert Galley
- Budget : Maurice Papon
- Transports : Joël Le Theule (1978-1980)
- Commerce extérieur : Michel Cointat (1980-1981)
- Culture et Communication : Jean-Philippe Lecat (1978-mars 1981)
Gouvernement Chirac II (1986-1988)
Outre le Premier ministre, 6 ministres RPR sur 14 ministères (dont l'unique ministre d'État) :
- Économie, Finances et Privatisation (ministre d'État) : Édouard Balladur
- Justice : Albin Chalandon
- Intérieur : Charles Pasqua
- DOM-TOM : Bernard Pons
- Affaires sociales et Emploi : Philippe Séguin
- Coopération : Michel Aurillac
Gouvernement Balladur (1993-1995)
Outre le Premier ministre, 11 puis 10 ministres RPR sur 23 puis 22 ministères (dont 1 des 4 ministres d'État) :
- Intérieur et Aménagement du Territoire (ministre d'État) : Charles Pasqua
- Affaires étrangères : Alain Juppé
- Travail, Emploi et Formation professionnelle : Michel Giraud
- Culture et Francophonie : Jacques Toubon
- Budget (porte-parole jusqu'en janvier 1995) : Nicolas Sarkozy
- Enseignement supérieur et recherche : François Fillon
- Environnement : Michel Barnier
- Coopération :
Michel Roussin (1993-1994)
Bernard Debré (1994-1995)
- DOM-TOM : Dominique Perben
- Jeunesse et Sports : Michèle Alliot-Marie
- Communication :
Alain Carignon (1993-1994)
Nicolas Sarkozy (1994-1995)
Gouvernement Juppé I (mai-novembre 1995)
Outre le Premier ministre, 13 ministres RPR sur 26 ministères :
- Justice : Jacques Toubon
- Aménagement du Territoire, Équipement et Transports : Bernard Pons
- Intérieur : Jean-Louis Debré
- Relations avec le Parlement : Roger Romani
- Santé publique et Assurance maladie : Élisabeth Hubert
- Intégration et Lutte contre l'exclusion : Éric Raoult
- Solidarité entre les générations : Colette Codaccioni
- Logement : Pierre-André Périssol
- Technologies de l'Information et Poste : François Fillon
- Outre-mer : Jean-Jacques de Peretti
- Jeunesse et Sports : Guy Drut
- Tourisme : Françoise de Panafieu
- Anciens combattants et Victimes de guerre : Pierre Pasquini
Gouvernement Juppé II (1995-1997)
Outre le Premier ministre, 6 ministres RPR sur 16 ministères :
- Justice : Jacques Toubon
- Équipement, Logement, Transports et Tourisme : Bernard Pons
- Intérieur : Jean-Louis Debré
- Relations avec le Parlement : Roger Romani
- Industrie, Poste et Télécommunications : Franck Borotra
- Fonction publique, Réforme de l'État et Décentralisation : Dominique Perben
Gouvernements Raffarin I et II (mai-novembre 2002)
9 ministres RPR sur 15 ministères :
- Intérieur, Sécurité intérieure et Libertés locales : Nicolas Sarkozy
- Affaires sociales, Travail et Solidarité : François Fillon
- Justice : Dominique Perben
- Affaires étrangères, Coopération et Francophonie : Dominique de Villepin
- Défense et Anciens combattants : Michèle Alliot-Marie
- Écologie et Développement durable : Roselyne Bachelot
- Agriculture, Alimentation, Pêche et Affaires rurales : Hervé Gaymard
- Culture et Communication : Jean-Jacques Aillagon
- Fonction publique, Réforme de l'État et de Aménagement du territoire : Jean-Paul Delevoye
Président du Sénat |
- 1998-2002 (reste président jusqu'en 2008) : Christian Poncelet
Présidents de l'Assemblée nationale |
- 1976-1978 : Edgar Faure
- 1978-1981 / 1986-1988 : Jacques Chaban-Delmas
- 1993-1997 : Philippe Séguin
- 2002-2007 : Jean-Louis Debré
Députés à l'Assemblée nationale |
- 1978-1981 : 154 membres dont 11 apparentés (sur 491)
- 1981-1986 : 88 membres dont neuf apparentés (sur 491)
- 1986-1988 : 155 membres dont huit apparentés (sur 577)
- 1988-1993 : 130 membres dont trois apparentés (sur 577)
- 1993-1997 : 257 membres dont 12 apparentés (sur 577)
- 1997-2002 : 140 membres dont six apparentés (sur 577).
Adhérents |
- 1976 : 285 000[11]
- 1977 : 401 000[11]
- 1979 : 760 000[11]
- 1981 : 670 000[11]
- 1983 : 850 000[11]
- 1986 : 885 000 (35 % de femmes)[11]
- 1995 : 454 000[11]
- 2002 : 90 000[11]
Responsables |
Liste des présidents |
- 1976-1994 : Jacques Chirac
- 1994-1997 : Alain Juppé
- 1997-1999 : Philippe Séguin
- 1999 : Nicolas Sarkozy (intérim)
- 1999-2002 : Michèle Alliot-Marie
- Résultats de l'élection du président du RPR de 1999 :
1er tour (20 novembre 1999) :
Jean-Paul Delevoye : 35,26 %
Michèle Alliot-Marie : 31,19 %
François Fillon : 24,62 % (se désiste en faveur de Michèle Alliot-Marie pour le second tour)
Patrick Devedjian : 8,92 % (se désiste en faveur de Michèle Alliot-Marie pour le second tour)
2e tour (4 décembre 1999) :
Michèle Alliot-Marie : 62,71 %
Jean-Paul Delevoye : 37,29 %
- Résultats de l'élection du président du RPR de 1999 :
- 2002 : Serge Lepeltier (intérim)
Liste des secrétaires généraux |
- 1976-1979 : Jérôme Monod
- 1979-1979 : Alain Devaquet
- 1979-1984 : Bernard Pons
- 1984-1988 : Jacques Toubon
- 1988-1995 : Alain Juppé
- 1995-1997 : Jean-François Mancel
- 1997-1997 : Jean-Louis Debré
- 1997-1999 : Nicolas Sarkozy
- 1999-2001 : Adrien Gouteyron
- 2001-2002 : Serge Lepeltier
Liste des présidents de groupe parlementaire |
Assemblée nationale
- 1976-1986 : Claude Labbé
- 1986-1988 : Pierre Messmer
- 1988-1995 : Bernard Pons
- 1995-1997 : Michel Péricard
- 1997-1997 : Philippe Séguin
- 1997-2002 : Jean-Louis Debré
Sénat
- 1976-1978 : Pierre Carous
- 1978-1981 : Marc Jacquet
- 1981-1986 : Charles Pasqua
- 1986-1988 : Roger Romani
- 1988-1993 : Charles Pasqua
- 1993-2002 : Josselin de Rohan
Intégrité publique |
Le RPR a été impliqué dans de multiples affaires de financement illégal, touchant son administration ou des élus locaux.
Siège |
Tout comme ses prédécesseurs l'UNR et l'UDR, le siège du RPR se situe historiquement au 123 rue de Lille (7e arrondissement de Paris) après un bref passage au sein de la tour Montparnasse (1976-1977). Entre 2001-2002, le parti déménage au 2 boulevard de La Tour-Maubourg (7e arrondissement)[12].
Communication interne |
Le journal officiel du parti était La Lettre de la nation Magazine, créé en 1962 et supprimé en 1997. Il était tiré à 4 000 exemplaires quatre fois par semaine[13].
Notes et références |
(en) David S. Bell, French Politics Today, Manchester University Press, 2002(ISBN 978-0-7190-5876-9, lire en ligne), p. 79.
Jean Baudouin, « Le « moment néo-libéral » du RPR : essai d'interprétation », Revue française de science politique, vol. 40, no 6, 1990, p. 832 (lire en ligne, consulté le 26 décembre 2016).
J.-M. Pottier, « Si Nicolas Sarkozy rebaptise l'UMP le Rassemblement, il fera aboutir une idée de 1998 de Philippe Séguin », sur slate.fr, 30 décembre 2014.
Éric Zemmour, « Vingt ans après, les rénovateurs », Le Figaro, 16 avril 2009.
Gilles Bresson et Jean-Michel Thénard, Les vingt et un jours qui ébranlèrent la droite, Grasset, 1989(ISBN 2-246-42661-8 et 9782246426615), p. 276.
Dominique de Montvalon et Florent Leclerq, « RPR, histoire d'un complot », L'Express, 12 janvier 1990.
Dominique Frémy et Michèle Frémy, Quid 2004, Robert Laffont, 2003, 2190 p. (ISBN 978-2-221-09960-5), p. 806.
Clément Parrot, « Immigration : 1990, quand les propositions de la droite ressemblaient à celles du FN », francetvinfo.fr, 4 octobre 2014.
En nombre de voix.
listes d'union RPR - UDF : 21,44 % (2e score, derrière les listes PS)
Quid 2004, Dominique et Michèle Frémy, Robert Laffont
Bernard Lachaise, « Rue de Solférino : no 5 ou no 10 ? RPF ou PS ? », charles-de-gaulle.org, consulté le 25 novembre 2015.
Pascal Virot, « Le mouvement gaulliste perd son journal. «La Lettre de la Nation» cesse de paraître 10 jours après l'élection de Séguin. », sur Libération.fr, 17 juillet 1997(consulté le 7 janvier 2016).
Voir aussi |
Bibliographie |
Jérôme Pozzi, Les Mouvements gaullistes. Partis, associations et réseaux, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011.
Articles connexes |
- Le Rassemblement
- Les Jeunes du RPR
- Union pour un mouvement populaire
- Vie politique en France depuis 1958
- Portail du gaullisme
- Portail du conservatisme
- Portail de la politique française
- Portail du monde contemporain