Ascension (fête)





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Ne doit pas être confondu avec Assomption.










































Ascension

L'Ascension par Giotto.
L'Ascension par Giotto.

Observé par

catholiques, protestants, orthodoxes
Type
Célébration religieuse
Signification
Commémoration de l’ascension de Jésus-Christ
Date
Quarante jours après Pâques[1].
Date précédente 10 mai 2018
Date courante 30 mai 2019
Date suivante 21 mai 2020
Lié à

Pâques

L’Ascension est une fête chrétienne célébrée quarante jours après Pâques (en comptant le jour de départ, celui de Pâques). Elle marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples après sa Résurrection, son élévation au ciel. Elle symbolise un nouveau mode de présence du Christ, qui n'est plus présent physiquement dans le monde visible, mais présent dans les sacrements. Elle annonce également la venue du Saint-Esprit dix jours plus tard et la formation de l'Église à l'occasion de la fête de la Pentecôte. Elle préfigure enfin pour les chrétiens la vie éternelle.


Le jeudi de l’Ascension est jour férié dans plusieurs pays et célébré chaque année entre le 30 avril et le 3 juin pour le calendrier grégorien. Pour 2019, l’Ascension est le jeudi 30 mai et en 2020 elle aura lieu le 21 mai.




Sommaire






  • 1 Origine et étymologie du terme


  • 2 Les sources néotestamentaires


    • 2.1 Les quatre Évangiles canoniques


    • 2.2 La double approche de Luc




  • 3 Signification


    • 3.1 L'élévation au ciel


    • 3.2 Quarante jours


    • 3.3 Le lieu de l'Ascension


    • 3.4 Sens chrétien de la fête




  • 4 Histoire de la fête


  • 5 Calendrier


  • 6 Galerie


  • 7 Églises


  • 8 Notes et références


    • 8.1 Notes


    • 8.2 Références




  • 9 Voir aussi


    • 9.1 Bibliographie


    • 9.2 Articles connexes







Origine et étymologie du terme |


Ascension vient du substantif latin ascensio (action de monter) qui vient lui-même du verbe ascendere (ad-scandere) qui signifie ascendre.



Les sources néotestamentaires |



Les quatre Évangiles canoniques |


Deux évangiles mentionnent l'« enlèvement au ciel » de Jésus. Celui de Marc le place juste après l’épisode de la Résurrection. Jésus apparaît aux apôtres et les envoie en mission, leur donnant le pouvoir de réaliser des miracles en son nom. Immédiatement après que Jésus est monté au ciel, sans qu'il soit fait référence à la Pentecôte, les apôtres s'en vont prêcher à travers le monde[N 1].


Cet épisode constitue la fin de l’Évangile selon Luc[N 2] et le début des Actes des Apôtres[N 3]. Ces deux textes sont l'œuvre d'un même auteur, ce qui a amené des chercheurs à postuler que les deux documents n’en constituaient originellement qu’un seul[2]. Daniel Marguerat relève à ce propos que la scission d'un long texte en deux parties distinctes représente une pratique courante dans l'Antiquité. Toutefois, remarque-t-il, l'emplacement de la césure ne doit rien au hasard : les deux textes s'articulent autour de l'Ascension, qui « signifie à la fois l'apogée de la seigneurie de Jésus et l'instauration de son absence »[2]. L'auteur fait donc deux fois le même récit afin « d'en proposer une double lecture : Lc 24:50-53 envisage l'Ascension comme la conclusion de l'activité de Jésus, tandis qu'Ac 1:6-11 la conçoit comme une ouverture au temps du témoignage »[2].


L'Évangile selon Matthieu, contemporain de celui de Luc, ne mentionne pas l'Ascension.


Quant à celui de Jean, il semble annoncer cette ascension — non au ciel mais vers Dieu — mais ne la décrit pas : lors de la dernière Cène Jésus évoque à plusieurs reprises « Je vais vers le Père »[3]. De même, lors de l’apparition à Marie de Magdala après la Résurrection, il la met en garde : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : "je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu" »[3].



La double approche de Luc |


L’épisode de l’Ascension dans l'évangile lucanien, après la description du cycle des diverses apparitions pascales du Ressuscité, marque le terme de l’action terrestre de Jésus. Cette conclusion est connotée de manière positive, Jésus bénissant ses disciples qui accueillent ce départ dans la joie. La séparation elle-même n’est pas du fait de Jésus : celui-ci est l’objet d’une action faite par Dieu, comme en témoignent les verbes au passif utilisés dans les différents passages lucaniens[4].




Ascension de Jésus, ivoire, aux environs de l’an 400, musée national de Bavière, ancienne collection Martin von Reider (Munich).


Dans les Actes, les croyants sont désormais seuls mais « nantis d’une mission »[4] dans l’attente du retour de Jésus. Ainsi, dans les récits lucaniens mettant en scène le Ressuscité, celui-ci n’opère pas de miracles — à la différence du passage johannique[N 4] — qui sont plutôt le fait de témoins inspirés par le Nom de Jésus[4].



Signification |



L'élévation au ciel |


L’Ascension désigne le moment où Jésus a été élevé au ciel, après avoir été mis sur la croix. Présente dans le Nouveau Testament, l’Ascension signifie monter aux cieux, rejoindre le domaine divin. Pour le christianisme, le terme concerne uniquement l’Ascension de Jésus-Christ, l’Assomption désignant celle de la Vierge Marie.


Il est possible que l’auteur de l'Évangile selon Luc et des Actes des Apôtres s’inspire d’une tradition populaire faisant un parallèle avec les assomptions respectives de Moïse, d’Hénoch ou d’Isaïe, ou encore avec d’autres récits édifiants mettant en scène l’élévation de personnages illustres de la mythologie gréco-romaine, comme Romulus, Hercule ou Médée, voire des apothéoses d’empereurs romains, dans une démarche et un récit qui tendent à historiciser le phénomène d’élévation de Jésus[4].



Quarante jours |


Le nombre 40 est récurrent dans la Bible : il décrit le nombre de jours durant laquelle la pluie est tombée lors du déluge de Noé, ou que Moïse passe sur le mont Sinaï avant de recevoir les tables de la loi. Ou encore le nombre d'années que passe Israël dans le désert à la sortie de l’Égypte, et aussi le nombre de jours au bout desquels Ninive sera détruite dans la prophétie de Jonas.


Dans les évangiles synoptiques, la tentation du Christ au désert dure également quarante jours. De même que les 40 jours entre Pâques et l'Ascension font écho aux 40 jours du carême chrétien. Cette durée symbolise donc un temps d'attente, d'épreuve ou d'apprentissage[5].



Le lieu de l'Ascension |





Église de l'Ascension à Jérusalem.


D'après Luc, l'Ascension se produit à Béthanie, le village où vivent les amis de Jésus, Marthe, Marie et Lazare, et où Jésus a ressuscité Lazare.


Une tradition la situe au sommet du mont des Oliviers où une église a été édifiée autour de la pierre qui recèlerait la dernière empreinte du pied de Jésus sur terre avant son ascension vers les cieux[6],[7].



Sens chrétien de la fête |


L'Ascension marque dans la théologie chrétienne la fin de la présence physique de Jésus sur la Terre, après sa mort et sa Résurrection. Elle symbolise en ce sens un nouveau mode de présence du Christ « à la fois tout intérieure, universelle et hors du temps ». Bien que n'étant plus présent physiquement dans le monde, il l'est encore par ses sacrements, particulièrement l'Eucharistie[8].


D'autre part, Jésus n’abandonne pas les hommes puisqu'il leur envoie son Esprit saint 10 jours plus tard lors de la Pentecôte — à l'issue de laquelle les Apôtres se rendent compte qu’ils sont l’Église et partent prêcher l’Évangile[9] —, et intercède sans cesse en leur faveur auprès de Dieu le Père (He 9, 25) (Jn 14, 1-4).


L'Ascension préfigure enfin la vie éternelle à laquelle chaque homme est destiné[10].



Histoire de la fête |


La célébration de l’Ascension est attestée à la fin du IVe siècle[11], parfois fêtée simultanément avec la Pentecôte jusqu’au Ve siècle[12].


À partir de 511, la fête de l’Ascension fut précédée en Europe par les trois jours des Rogations, qui devinrent facultatifs dans le culte catholique après Vatican II[13].



Calendrier |


L’Ascension est célébrée au quarantième jour après Pâques, il s’agit d’une fête mobile dont la date est fonction du calcul de la date de Pâques et est donc généralement différente entre le calendrier liturgique catholique et le calendrier liturgique orthodoxe.


Elle est la dernière des cinq fêtes cardinales de l'année liturgique catholique.


Elle tombe toujours un jeudi (ce qui en fait ipso facto le 40e jour après le dimanche de Pâques), entre le 30 avril et le 3 juin inclus pour les Églises occidentales et entre le 13 mai et le 16 juin pour les Églises orthodoxes.


Le Jeudi de l’Ascension est jour férié dans plusieurs pays (en Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Islande, Liechtenstein, Luxembourg, principauté de Monaco, Norvège, Pays-Bas, Suède, Suisse, Vatican ; en Afrique : Bénin, Burundi, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Madagascar, Namibie, Sénégal, Gabon, Togo ; en Amérique : Colombie, Haïti ; en Asie et Océanie : Indonésie, Vanuatu et Wallis et Futuna).


Certains pays, comme l’Italie, l’Espagne, la Pologne, le Portugal ou la Grande-Bretagne, la célèbrent le dimanche suivant[3].



Galerie |




Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.




Églises |


Des églises de divers pays sont sous le vocable de l'Ascension.


Voir Église de l'Ascension Ce lien renvoie vers une page d'homonymie et la catégorie Nuvola apps kpager.svg  Église dédiée à l'Ascension .



Notes et références |



Notes |




  1. Mc 16. 14-20 : « Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur feront point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris. Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient. ».


  2. Lc 24. 50-53 : « Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut enlevé au ciel. Pour eux, après l’avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie; et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu ».


  3. Ac 1. 3-12 : « Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.
    Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux.
    Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent,
    et dirent : hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. »



  4. Jn 21. 4-6.



Références |




  1. Quarante jours selon la façon juive antique de compter les jours, trente-neuf selon le décompte contemporain.


  2. a b et cDaniel Marguerat, Introduction au Nouveau Testament : son histoire, son écriture, sa théologie, éd. Labor et Fides/Le Monde de la Bible, 2008, p. 127,128, extrait en ligne.


  3. a b et cPhilippe Rouillard, Les Fêtes chrétiennes en Occident, p. 99.


  4. a b c et dDaniel Marguerat, L’Aube du christianisme, éd. Bayard/Labor et Fides, 2008, p. 425-427.


  5. Daniel Marguerat, Les Actes des Apôtres (1-12), Labor et Fides, 2007, p. 39.


  6. Mosquée de l’Ascension.


  7. Le Dôme de l'Ascension.


  8. Ascension.


  9. La Pentecôte, fête de l’Esprit saint et de l’Église.


  10. « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi », Jn 14. 1-4.


  11. Michel Rouche, Les origines du christianisme 30-451, p. 149.


  12. Philippe Rouillard, Les Fêtes chrétiennes en Occident, p. 98.


  13. Philippe Rouillard, Les Fêtes chrétiennes en Occident, p. 101-102.



Voir aussi |


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Bibliographie |


Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.




  • Daniel Marguerat, Introduction au Nouveau Testament : son histoire, son écriture, sa théologie, éd. Labor et Fides/Le Monde de la Bible, 2008 (ISBN 978-2-8309-1289-0). Document utilisé pour la rédaction de l’article

  • Daniel Marguerat, L’Aube du christianisme, éd. Bayard/Labor et Fides, 2008. Document utilisé pour la rédaction de l’article


  • Michel Rouche, Les Origines du christianisme 30-451, Hachette.


  • Philippe Rouillard, Les Fêtes chrétiennes en Occident, Le Cerf (ISBN 9782204071062), p. 92-102. Document utilisé pour la rédaction de l’article



Articles connexes |



  • Représentation artistique de Jésus Christ

  • Concile de Mayence (813)




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