Jules Roy





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Jules Roy


























Naissance
22 octobre 1907
Rovigo (Algérie)
Décès
15 juin 2000(à 92 ans)
Vézelay (France)
Activité principale

Écrivain, résistant, pilote

Distinctions

prix Renaudot (1946)
grand prix littéraire de Monaco
grand prix de littérature de l'Académie française
grand prix national des Lettres
prix de la Ville de Paris

Conjoint

Tatiana (décédée en 2012)








Auteur
Langue d’écriture
Français

Œuvres principales




  • La Vallée heureuse (1946)

  • La Guerre d'Algérie, Julliard, 1960 ; Christian Bourgois, 1994.

  • La Bataille de Dien Bien Phu, Julliard, 1963 ; Albin Michel, 1989.

  • Les Chevaux du soleil: Chronique d'Alger, Grasset, 1967, 6 vol. ; édition en un volume, Omnibus, 1995.

  • Mémoires barbares, Albin Michel, 1989.

  • Vézelay ou l'Amour fou, Albin Michel, 1990.





Jules Roy est un écrivain et officier français, né le 22 octobre 1907 à Rovigo (actuellement Bougara en Algérie) et mort le 15 juin 2000 à Vézelay (Yonne). Il est enterré au cimetière de Vézelay en France[1].




Sommaire






  • 1 Biographie


  • 2 Le parcours intellectuel


  • 3 Prix littéraires


  • 4 Œuvres


  • 5 Liens externes


  • 6 Bibliographie


  • 7 Notes et références





Biographie |


Jules Roy est né à Rovigo et a vécu son enfance à Sidi Moussa[2] dans la famille paysanne de sa mère, née Pâris[3], au sein de laquelle on lui cachera sa bâtardise[4] issue de la relation extraconjugale de sa mère avec l'instituteur socialiste[réf. nécessaire] du village[5],[3]. D'abord lycéen au séminaire durant 8 années[5], il devient officier tirailleur algérien en AFN[réf. nécessaire] avant de passer dans l'Armée de l'Air en France avant la guerre. Il est à 20 ans séduit par Maurras[5],[6] et les idées de l'Action Française[5],[6], puis la défaite de 1940 et le bombardement de Mers El Kébir par la marine britannique il obéira plus tard à Pétain[4],[5],[6] et publiera, en 1940, le livre : La France sauvée par Pétain[7],[4],[8], dans lequel il affiche pleinement son adhésion vichyste[4]. Toutefois, après le débarquement des Alliés de novembre 1942 en Afrique du Nord, il change de camp pour la France libre de De Gaulle et part pour la Grande-Bretagne où il combattra dans la Royal Air Force[4],[6] comme commandant de bord dans le groupe de bombardement Guyenne[5]. Durant cette période il va effectuer 36 missions[9] de bombardement de nuit, en particulier au-dessus de la vallée de la Ruhr en Allemagne[4],[6]; épisode de sa vie qui lui inspirera son roman La Vallée heureuse qui lui vaudra de gagner le prix Renaudot 1940 décerné en 1946, ainsi que quinze jours d'arrêt de rigueur de la part de sa hiérarchie militaire qui a peu apprécié le livre[5]. Il participe à la guerre d'Indochine comme officier de communication[5], mais en juin 1953, jugeant que l'armée française se déshonore par ses méthodes dans cette guerre[4], il la quitte en démissionnant avec le grade de colonel[5].


Il se tourne alors pleinement vers la littérature. Après la mort de son ami Albert Camus dont il admirait les qualités intellectuelles[3],[10], il dénonce publiquement la guerre d'Algérie[8],[10] et ses atrocités[5]. Durant la période de la guerre d'Indochine et d'Algérie, il collabore au magazine L'Express[6] avec l'appui de Jean Daniel[5], qu'il quitte après être entré en conflit avec le fondateur et directeur du journal Jean-Jacques Servan-Schreiber[6]. Jean-Jacques Servan-Schreiber raconte dans ses mémoires qu'il a offert le livre de Jules Roy sur la bataille de Dien Bien Phu au président John Kennedy en 1963[réf. nécessaire]. Celui-ci l'a fait traduire et résumer par sa femme Jacqueline Bouvier qui lisait parfaitement le français[réf. nécessaire]. Robert McNamara et Robert Kennedy se sont également procuré ce livre[réf. nécessaire].


En 1978, Jules Roy s'installe à Vézelay, au Clos du Couvent, face à la basilique[10]. Il y passera les vingt dernières années de sa vie, continuant d'écrire, résumant sa vie et son œuvre, recevant ses amis dont le Président François Mitterrand[11] qui l'éleva au grade de grand-croix de la Légion d'honneur en 1990[12]. Il développa sur la fin une adoration mystique envers Marie-Madeleine, patronne de la basilique[13].
Jules Roy est mort et enterré à Vézelay.
Après sa mort, sa maison est devenue une maison d'écrivain, labellisée « Maison des Illustres » et un centre littéraire où l'on organise des soirées littéraires et expositions. Un étage est réservé aux écrivains en résidence. Le public peut visiter les jardins et le bureau de l'écrivain, conservé en l'état[14].




Maison de Jules Roy à Vézelay.




Tombe de Jules Roy à Vézelay.



Le parcours intellectuel |


Le parcours intellectuel de Jules Roy a été fait de plusieurs retournements d'opinion, du séminaire à l'Armée[6], de Pétain à de Gaulle, de l'Algérie française à l'Algérie indépendante. Jules Roy a eu un parcours à droite dans sa jeunesse, admirateur de l'action française, de Maurras, puis de Pétain au moment de la défaite de 1940, avant de troquer son engagement vichyste contre un engagement gaulliste. Il s'est engagé auprès des Forces françaises libres, après avoir lu Le Fil de l'épée de Charles de Gaulle[6]. Dans Le grand naufrage, chronique du procès de Pétain, Jules Roy a écrit ne pas s'être rendu compte de ce que représentait l'engagement vichyste et avoir le sentiment, en étant resté fidèle à Pétain, d'avoir été « blousé » et de partager avec ses camarades de l'époque un certain silence honteux sur cette période de l'armée française[15]. Son parcours intellectuel, après l'armée, a été très marqué par sa rencontre avec Albert Camus dont il admirait l'intelligence et qui lui a fait prendre conscience de la question coloniale en Algérie[3]. Son engagement en faveur de l'indépendance de l'Algérie[16] lui vaut des menaces de mort envoyées par L'OAS[5]. Son engagement anti-colonial s'était déjà affirmé lors de la guerre d'Indochine[3] où il lui fut reproché un certain communisme[5]. Jules Roy a été perçu par certains critiques, et s'est reconnu lui-même, comme un « exalté » et un « provocateur »[17]. Sur le plan littéraire, une autre rencontre fut importante dans son évolution, celle de Jean Amrouche, lequel l'accompagna dans ses premiers pas d'écrivain[3].



Prix littéraires |




  • Prix Renaudot en 1946 pour La Vallée heureuse


  • Prix Prince-Pierre-de-Monaco en 1954 pour Le Navigateur

  • Grand Prix littéraire de Monaco en 1957


  • Grand prix de littérature de l'Académie française en 1958


  • Grand Prix national des lettres en 1969

  • Prix de la Ville de Paris en 1975



Œuvres |


Romans



  • La Vallée heureuse, Charlot, 1946, avec une préface de Pierre Jean Jouve ; Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960 ; Édition J'ai lu Leur aventure N° A161 ; Albin Michel, 1989.


  • Les Chevaux du soleil : Chronique d'Alger, Grasset, 1967, 6 vol. ; édition en un volume, Omnibus, 1995.


  • Une femme au nom d'étoile Grasset, 1968. (Les Chevaux du soleil, tome 2)


  • Les cerises d'Icherridène, Grasset, 1969. (Les Chevaux du soleil, tome 3)


  • Le maître de la Mitidja, Grasset, 1970. (Les Chevaux du soleil, tome 4)


  • Les Âmes interdites, Grasset, 1972. (Les Chevaux du soleil, tome 5)


  • Le Tonnerre et les Anges, Grasset, 1975. (Les Chevaux du soleil, tome 6)


  • Le Désert de Retz, Grasset, 1978.


  • La Saison des Za, Grasset, 1982.


Récits



  • Ciel et terre, Alger, Charlot, 1943.

  • " La bataille dans la rizière", Gallimard, 1953.


  • Le Métier des armes, Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960.


  • Retour de l'enfer, Gallimard, 1951 ; Julliard, 1960.


  • Le Navigateur, Gallimard, 1954 ; Julliard, 1960.


  • La Femme infidèle, Gallimard, 1955 ; Julliard, 1960.


  • Les Flammes de l'été, Gallimard, 1956 ; Julliard, 1960 ; Albin Michel, 1993.


  • Les Belles Croisades, Gallimard, 1959 ; Julliard, 1960.


  • La Guerre d'Algérie, Julliard, 1960 ; Christian Bourgois, 1994.


  • La Bataille de Dien Bien Phu, Julliard, 1963 ; Albin Michel, 1989.


  • Le Voyage en Chine, Julliard, 1965.


  • La Mort de Mao, Christian Bourgois, 1969 ; Albin Michel, 1991.


  • L'Amour fauve, Grasset, 1971.


  • Danse du ventre au-dessus des canons, Flammarion, 1976.


  • Pour le lieutenant Karl, Christian Bourgois, 1977.


  • Pour un chien, Grasset, 1979.


  • Une affaire d'honneur, Plon, 1983.


  • Beyrouth viva la muerte, Grasset, 1984.


  • Guynemer, l'ange de la mort, Albin Michel, 1986.


  • Mémoires barbares, Albin Michel, 1989.


  • Amours barbares, Albin Michel, 1993.


  • Un après-guerre amoureux, Albin Michel, 1995.


  • Adieu ma mère, adieu mon cœur, Albin Michel, 1996.


  • Journal, t. 1, Les années déchirement, 1925-1965, Albin Michel, 1997.


  • Journal, t. 2, Les années cavalières, 1966-1985, Albin Michel, 1998.


  • Journal, t. 3, Les années de braise, 1986-1996, Albin Michel, 1999.


  • Lettre à Dieu, Albin Michel, 2001.


Essais



  • La France sauvée par Pétain, Alger, P & G Soubiron, 1940.


  • Comme un mauvais ange, Charlot, 1946 ; Gallimard, 1960.


  • L'Homme à l'épée, Gallimard, 1957 ; Julliard, 1960.


  • Autour du drame, Julliard, 1961.


  • Passion et mort de Saint-Exupéry, Gallimard, 1951 ; Julliard, 1960 ; La Manufacture, 1987.


  • Le Grand Naufrage, Julliard, 1966 ; Albin Michel, 1995.


  • Turnau, Sienne, 1976 (hors commerce).


  • Éloge de Max-Pol Fouchet, Actes Sud, 1980.


  • Étranger pour mes frères, Stock, 1982.


  • Citoyen Bolis, tambour de village, Avallon, Voillot, 1989.


  • Vézelay ou l'Amour fou, Albin Michel, 1990.


  • Rostropovitch, Gainsbourg et Dieu, Albin Michel, 1991.


Vézelay, guide sentimental, L’Or des Etoiles, 1995, 2004.


Poèmes



  • Trois prières pour des pilotes, Alger, Charlot, 1942.


  • Chants et prières pour des pilotes, Charlot, 1943 ; Gallimard, 1948 ; Julliard, 1960.


  • Sept poèmes de ténèbres, Paris, 1957 (hors commerce).


  • Prière à mademoiselle Sainte-Madeleine, Charlot, 1984 ; Bleu du Ciel, Vézelay, 1986.


  • Chant d'amour pour Marseille, Jeanne Laffitte, 1988.


  • Cinq poèmes, Avallon, Voillot, 1991.


  • La Nuit tombe, debout camarades !, Gérard Oberlé, 1991.


  • Poèmes et prières des années de guerre (1939-1945), Actes Sud, 2001.


  • L’Homme à la licorne, Albin Michel, 2007.


Théâtre



  • Beau Sang, Gallimard, 1952 ; Julliard, 1960.


  • Les Cyclones, Gallimard, 1953 ; Julliard, 1960.


  • Le Fleuve rouge, Gallimard, 1957 ; Julliard, 1960.


  • La Rue des Zouaves suivi de Sa Majesté Monsieur Constantin, Julliard, 1970.


  • Lieutenant Karl, dramatique télé (Michel Wyn), INA, 1977.

  • Avec Aubert Lemeland, Lieutenant Karl, opéra, Paris, Harmattan, 2007 (ISBN 978-2-296-03969-8)


  • Mort au champ d'honneur, Albin Michel, 1995.


Conte


  • L'Œil de loup du roi de Pharan, Sétif, 1945 (hors commerce), réédité par Jean Louis Roy dans Jules Roy, l'intranquille, Paris, Harmattan, 2007 (ISBN 9782296026469).

Pamphlet


  • J'accuse le général Massu, Seuil, 1972.

Article de journal


  • Retour en Algérie par Jules Roy, Article paru dans L'Express le 15 mai 2003 [1]

Cinéma



  • La bataille du Tonkin, 1952. Documentaire historique sur les combats livrés en Indochine par le général de Lattre. Jules Roy en est le réalisateur sur des images tournées par les opérateurs de l'armée française.


  • 1961 : Le Goût de la violence de Robert Hossein (dialogues)


Avec Jean Amrouche


  • D'une amitié. Correspondance (1937-1962), Édisud, 1985.


Liens externes |




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    • WorldCat



  • Bio-bibliographie


  • Biographie de Jules Roy sur le site des Archives de France

  • Interview de Jules Roy par Bernard Pivot dans l'émission de télévision Apostrophe d'été du 28 juillet 1989, archives INA



Bibliographie |




  • Collectif et Jacques Cantier, Jules Roy et la révolution nationale : analyse d'un engagement, in Action, écriture, engagement. Actes de la journée d'Études du 5 octobre 2001. Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, Presses du Service Historique de l'Armée de l'Air, 2002.


  • Christian Delporte, Patrick Facon, Jeannine Lepesant-Hayat, Jules Roy : un engagement, actes du colloque organisé par le CHCSC, octobre 2001, Paris, SHAA-UVSQ, 2002.


  • Jacques Cantier, Jules Roy : l'honneur d'un rebelle, Toulouse, Privat, coll. « Questions d'histoire immédiate », 2001(ISBN 978-2-708-90633-4).

  • Jean Louis Roy, Jules Roy : dernier vol, Paris, France, L'Harmattan, 2004(ISBN 2747575357)


  • Jean Louis Roy, Jules Roy, l'intranquille, Paris, Harmattan, 2007(ISBN 9782296026469).

  • Jean Louis Roy et auteurs réunis par l'Association du Centenaire Jules-Roy; JULES ROY : 100 ANS, L'Harmattan 2008, (ISBN 978-2-296-05812-5).

  • José Lenzini, Jules Roy Le céleste insoumis, Blida (Algérie), Editions du Tell, 2007(ISBN 9961773322)

  • Guy Dugas, Jules Roy chez Charlot, Pézénas, Domens, 2007(ISBN 9782915285888)

  • (en) Catharine Savage Brosman, Art as testimony : the work of Jules Roy, Gainesville, University of Florida Press, 1989(ISBN 0-813-00915-4)

  • Aubert Lemeland, Lieutenant Karl, opéra, Paris, Harmattan, 2007 (ISBN 978-2-296-03969-8)


  • Julie Raton, Vézelay dans l’œuvre de Jules Roy : une oaristys spirituelle, Mémoire de Master 1 de recherche en Littérature française, Université de Paris IV- Sorbonne, soutenance en juin 2013.


Notes et références |




  1. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, 2011, 385 p. (ISBN 9782749121697, lire en ligne), p. 274.


  2. José Lenzini, Jules Roy, le céleste insoumis, Editions du Tell, 2007, Blida, Algérie


  3. a b c d e et fArticle du magazine Regards, "Jules Roy : " Les miens vont rester à Sidi Moussa sans que jamais personne vienne les voir? Nom de Dieu ! Je vais leur porter des roses. "", du 1er septembre 1998, entretien de l'auteur avec Aïcha Belhalfaoui


  4. a b c d e f et gArticle en ligne de l'Encyclopaedia Universalis, entrée Jules Roy par Guy Dugas


  5. a b c d e f g h i j k l et mArticle du journal Libération, « Jules Roy dans sa vallée heureuse », du 16 juin 2000


  6. a b c d e f g h et iArticle paru dans le Magazine L'Express, « Les vérités du Roy Jules », du 5 mars 1998


  7. Jules Roy, La France sauvée par Pétain, P&G Soubiron, 1940.


  8. a et bArticle de Guy Dugas pour le site internet des Archives de France


  9. Jacques Cantier, Jules Roy, l'honneur d'un rebelle, Editions Privat, 2001, p. 68


  10. a b et cArticle paru dans le magazine L'Express, « Jules Roy l'ermite de Vézelay », du 1er mars 1995


  11. Jacques Cantier, Jules Roy, l'honneur d'un rebelle, Editions Privat, 2001, p. 117


  12. Journal Le Monde du mardi 17 juillet 1990 p 17


  13. Julie Raton, Vézelay dans l’œuvre de Jules Roy : une oaristys spirituelle, Mémoire de Master 1 de recherche en Littérature française, Université de Paris IV- Sorbonne, soutenance en juin 2013.


  14. Evelyne Bloch-Dano, Mes maisons d'écrivains, Editions Tallandier, 2005, p. 261


  15. Fred Kupferman, Le procès de Vichy : Pucheu, Pétain, Laval : 1944-1945, Bruxelles Paris, Éd. Complexe, coll. « Historiques » (no 147), 2006(ISBN 978-2-804-80067-3), p. 95-96


  16. Jules Roy est invité dans l'émission Italiques de la deuxième chaîne de l'ORTF, le 17 février 1972, à l'occasion du dixième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie.


  17. Interview de Jules Roy par Bernard Pivot dans l'émission de télévision Apostrophes d'été du 28 juillet 1989, archives INA.



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