Patate douce




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Ipomoea batatas





Ipomoea batatas



Description de cette image, également commentée ci-après

Tubercules fraîchement récoltés





































Classification de Cronquist (1981)
Règne
Plantae
Sous-règne
Tracheobionta
Division
Magnoliophyta
Classe
Magnoliopsida
Sous-classe
Asteridae
Ordre
Solanales
Famille
Convolvulaceae
Genre
Ipomoea

Nom binominal



Ipomoea batatas
(L.) Lam., 1793

Classification APG III (2009)















Ordre
Solanales
Famille
Convolvulaceae


Description de cette image, également commentée ci-après


Ipomoea batatas en fleur


La patate douce .mw-parser-output .prononciation>a{background:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/11px-Loudspeaker.svg.png")center left no-repeat;padding-left:15px;font-size:smaller}Écouter(Ipomoea batatas) ou simplement patate[1] est une plante vivace de la famille des convolvulacées très répandue dans les régions tropicales et subtropicales où on la cultive pour ses tubercules comestibles. Elle est appelée camote dans les pays d'Amérique centrale, au Pérou et aux Philippines.




Sommaire






  • 1 Histoire


  • 2 Étymologie


  • 3 Distribution


  • 4 Description


    • 4.1 Génétique




  • 5 Utilisation


    • 5.1 Alimentation humaine


      • 5.1.1 Tubercules


      • 5.1.2 Feuilles




    • 5.2 Alimentation animale


    • 5.3 Plante médicinale


    • 5.4 Production de fécule et de biocarburants


    • 5.5 Plante ornementale


      • 5.5.1 Variétés cultivées






  • 6 Culture


    • 6.1 Multiplication


    • 6.2 Production




  • 7 Références





Histoire |


L’origine de la patate a longtemps été controversée. Bien que cette plante soit inconnue à l'état sauvage, il est maintenant admis qu'elle est originaire d'Amérique. Elle se serait diversifiée à partir de deux zones, un centre principal entre le Yucatan et l'embouchure de l'Orénoque au Venezuela où elle aurait été domestiquée vers 4500 av. J.C. Puis elle s'est répandue dès 2500 avant J.C. dans les Andes et dans les Antilles. Des études archéologiques au Pérou indiquent qu'elle y était connue, mais peut-être pas encore cultivée, vers 8000-6000 avant notre ère[2].


Selon certains auteurs controversés elle serait arrivée en Polynésie dès 1000-1100, puis en Nouvelle Zélande et à Hawaï. Elle était déjà présente quand les explorateurs européens y sont arrivés.


Après la conquête des Amériques, la diffusion de la batata fut accélérée dans le monde entier dans le courant du XVIe siècle par les Espagnols et les Portugais, d'abord en Europe et aux Antilles, puis en Afrique et en Asie. Elle est arrivée en Chine puis au Japon par les Philippines où elle a pris un essor considérable[2].



Étymologie |


La première mention du terme « patate » en français figure dans La reprinse de la Floride, par le capitaine Gourgue, en 1567[3].


Le mot « patate » viendrait, en 1599, de l'espagnol batata, qui l'aurait emprunté lui-même à une langue taïno[4] ou arawak[réf. nécessaire] (langues amérindiennes des Antilles).


Le mot « patate » désigne proprement le tubercule de Ipomoea batatas. Toutefois, il est d'usage d’ajouter l’adjectif « douce » pour ne pas la confondre avec la pomme de terre, qui est couramment appelée « patate ».


Le mot quechua papa désignant la pomme de terre, pourrait être à l'origine du mot patate, via l'espagnol, et a aussi donné le mot anglais potato.


Camote est un nom d'origine nahuatl.



Distribution |


Probablement originaire d'Amérique du Sud, la plante est inconnue à l'état sauvage. Elle est répandue depuis très longtemps dans toutes les zones tropicales et subtropicales, aussi bien en Afrique en Amérique qu'en Océanie et Asie.


La patate douce est également connue sous le nom de kumara, en Polynésie, où elle était déjà cultivée avant les explorations européennes. Le nom polynésien kumara vient du mot quechua, langue du plateau andin d'Amérique du Sud, kumar[5].
Au Japon, elle est connue sous le nom de satsuma imo (薩摩芋?), du nom de l'ancienne province de Satsuma de laquelle elle est originaire.


Sa culture en France date seulement de 1750.



Description |




Tubercules.


Ipomoea batatas est une plante herbacée vivace, à tiges rampantes pouvant atteindre plusieurs mètres de long.


Les feuilles alternes sont entières, au pétiole relativement long et au limbe de forme variable à bord sinué ou denté ou bien lobées, formant cinq à sept lobes aigus, à nervation palmée.




Fleur.


Les fleurs à corolle soudées, de couleur violette ou blanche, sont très semblables à celles du liseron qui appartient à la même famille. Elles apparaissent à l'aisselle des feuilles, isolées ou groupées en cymes de quelques fleurs.


La fructification de cette plante est très rarement observée en culture.


Elle produit des tubercules de forme plus ou moins allongée, voire arrondie, à la peau fine. Selon la variété, la couleur de la peau est beige, brune, jaune, orange, rouge, violette. La chair du tubercule varie également : blanc, beige, jaune, orange, rouge, rose, violette. Presque toutes les combinaisons de peau et de chair peuvent se rencontrer.


Les tubercules avec la chair blanche ou jaune pâle sont moins sucrés et ont un taux d'humidité inférieur à ceux qui sont rouges, roses et orange. Il en existe un type à chair sèche et un autre à chair plus aqueuse.


Ils sont très riches en amidon.


Son goût sucré riche en fructose et sa texture rappelle fortement la pomme.



Génétique |


En 2015, une étude de l'Université de Gand et du Centre international de la pomme de terre a permis de découvrir que le génome de la patate douce contient des séquences d'ADN-T provenant d'Agrobacterium, dont des gènes sont exprimés par la plante. Une des séquences est présente dans toutes les variétés cultivées mais pas dans les variétés sauvages qui ne présentent pas d'intérêt alimentaire, ce qui suggère que les humains ont sélectionné spécifiquement ces traits. La patate douce constitue ainsi la première culture naturellement transgénique[6],[7].



Utilisation |



Alimentation humaine |


Aussi bien les tubercules que les feuilles sont un aliment de base dans les régions tropicales où la patate douce prend la place de la pomme de terre.


Souvent considérée par les populations qui la consomment comme un aliment de sécurité, elle a aidé à sauver de la famine en période de conflits ou de sécheresse[réf. nécessaire].


Certaines associations d'aide humanitaire[Lesquelles ?] font la promotion de sa culture comme une meilleure alternative à l'aide alimentaire.



Tubercules |








































































Patate douce
tubercule cru
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 440 kJ
(Calories) (105 kcal)
Principaux composants
Glucides 20.5 g
- Amidon
? g
- Sucres
? g
Fibres alimentaires 3 g
Protéines 1,6 g
Lipides 0,3 g
Eau 72,8 g
Minéraux & Oligo-éléments

Calcium
22 mg
Vitamines

Vitamine B6
? mg

Vitamine B9
? mg

Vitamine C
23 mg
Acides aminés
Acides gras

Source : La patate douce sur le site de la Fondation Louis Bonduelle[8]



Gâteau consommé à La Réunion.


En mets salés, leur utilisation est identique à celle de la pomme de terre : cuits à l'eau ou au four, ou bien frits ou sautés mais étant plus sucrés, on peut aussi en faire des desserts : compotes, gâteaux, glaces et autres. Et contrairement à la pomme de terre, ils peuvent également être consommés crus (attention cependant, certaines variétés peuvent causer toxi-infections et indigestions quand ingérées crues, bien se renseigner avant consommation).


La patate douce de Virginie à chair jaune et celle de Malaga à chair rose sont considérées comme les plus savoureuses et sont utilisées pour faire des confitures. En Corée, on les mange également sous forme de nouilles, notamment dans le japchae.


En cuisine vitale[Quoi ?], les tubercules sont utilisés crus en carpaccio et en rémoulades.


En Afrique et dans les Caraïbes, le tubercule est moulu pour fournir une farine appréciée, d'un niveau nutritionnel plus élevé que le blé. Elle sert à confectionner des pains, des gâteaux et autres produits.



  • Au four, pelée après cuisson. 100 g

    • Calories 90

    • Protéines 2 g

    • Glucides 20,5 g

    • Lipides 0,17 g

    • Fibres alimentaires 3,3 g[8]



  • Bouillie, pelée après cuisson. 100 g

    • Calories 77

    • Protéines 1,4 g

    • Glucides 17,5 g

    • Lipides 0,1 g

    • Fibres alimentaires 2,5 g




La patate est particulièrement riche en vitamines B6 et C, en cuivre et en manganèse. Elle est une bonne source de potassium. Elle contient une grande quantité de bêta-carotène précurseur de la vitamine A.


Plus la couleur de la peau et de la chair est foncée, plus elle contient d’anthocyanines et d'éléments nutritifs. Ainsi les variétés à chair orange ou pourpre sont plus riches en éléments nutritifs que les jaunes et encore plus que les blanches. La patate douce contient de nombreux antioxydants (polyphénols), souvent plus abondants dans la pelure. Elle est aussi plus riche en amidon que la pomme de terre (jusqu'à 18% selon les variétés), mais elle contient sensiblement la même quantité de glucides[8].



Feuilles |


Les feuilles de la patate douce se consomment à la manière des épinards, contrairement à celles de la pomme de terre qui sont toxiques.
Elles sont légèrement mucilagineuses et très fondantes tout en ayant quand même un léger croquant.


Les jeunes feuilles et les pousses servent de condiments.


En Afrique de l'Ouest et à Madagascar, les jeunes feuilles de patate douce sont pilées et blanchies pour être servies avec du riz et de la viande ou du poisson.


À Taïwan, les feuilles de patates douces (appelées 地瓜叶 dìguāyè) ont longtemps été utilisées pour l'alimentation animale et étaient jusqu'à récemment considérées comme un aliment de pauvres. Une nouvelle mode culinaire les a mises au goût du jour et elles sont maintenant servies couramment dans les restaurants. Elles sont soit sautées avec de l’ail haché, soit cuites à l’eau et aromatisées à la sauce de soja, soit utilisées dans des soupes.


On prépare les jeunes feuilles et les pointes en les faisant rapidement bouillir dans une petite quantité d'eau. Servies ou préparées avec un corps gras (lait de coco par exemple), les feuilles aideront l'organisme à assimiler la vitamine A qu'elle contiennent. On peut également les faire frire dans un peu d'huile de cuisson, dans une casserole couverte ou même brièvement en friture profonde. On peut ajouter de l'oignon ou de l'ail pour en relever le goût. Elles se marient bien aux soupes et constituent un aliment excellent pour les nourrissons, les femmes enceintes et les mères qui allaitent leur enfant.


Les feuilles de patate douce sont plus riches en protéines, bêta-carotène, calcium, phosphore, fer et vitamine C que l’épinard. Elles sont riches en fibres et aideraient ainsi à prévenir certains types de cancer[9],[10],[11]. Elles contiennent environ 3 % de protéines.


C'est une source de vitamine A, vitamine B2, vitamine C, et de sels minéraux. Les feuilles sont peu caloriques.


Des analyses montrent que les feuilles de patate douce fournissent plus d'éléments nutritifs que le chou. Plus les feuilles sont foncées, plus elles contiennent de vitamine A.


Elles sont riches en composés phénoliques, et contiennent des anthocyanines. La FAO classe les feuilles de la patate douce comme un des dix principaux légumes antioxydants d’Asie.



Alimentation animale |


Les tubercules sont aussi cultivés à cette fin. On recherche alors des variétés à tubercules volumineux et à grand rendement.


Les tiges feuillées peuvent servir à l'alimentation des herbivores, aussi bien des lapins que du bétail ; elles constituent un excellent fourrage tant à l'état frais qu'après dessiccation.



Plante médicinale |


Selon une étude[réf. nécessaire], ce sont les feuilles de patate douce qui contiendraient le plus de composés phénoliques, suivies de la pelure puis de la chair, davantage même que la plupart des légumes-feuilles.


Un polysaccharide extrait de la patate douce exercerait des effets bénéfiques sur le système immunitaire de l’animal, en augmentant la prolifération des lymphocytes et leur fonction phagocytaire.


Grâce aux composés phénoliques et anthocyanines qu’elle contient, la patate douce pourrait avoir une action positive sur l’oxydation du cholestérol LDL.


Les variétés de patates douces de couleur pourpre (cultivars développés en Nouvelle-Zélande et au Japon), contiennent beaucoup d’anthocyanines qui leur donnent leurs couleurs.


Les anthocyanines de la patate douce pourpre ont montré in vitro une activité antioxydante supérieure à la vitamine C2, au chou rouge, à la baie de sureau, au maïs pourpre et aux extraits de pelure de raisin.
Ces anthocyanes joueraient un rôle bénéfique sur la santé cardiovasculaire et sur le foie.


D'après des essais chez l'animal[réf. nécessaire], des extraits d'anthocyanines de patate douce pourpre diminueraient l’incidence du cancer colorectal et la progression de l’athérosclérose. D'autres études[réf. nécessaire] chez l'animal montrent que ces mêmes anthocyanines ont un effet protecteur sur le foie en le protégeant par exemple des dommages dus à de fortes doses de paracétamol. Certains pigments de la patate douce pourpre peuvent ralentir la détérioration de la fonction cognitive et même inverser la détérioration de la mémoire chez les souris en réduisant l’inflammation et le stress oxydatif dans le cerveau.


Selon plusieurs études[réf. nécessaire], autant chez l'animal et chez l'humain souffrant de diabète de type 2, l'extrait d’un type particulier de patate douce à pelure blanche (cultivée en Amérique du Sud et au Japon) comme celles contenues dans la patate douce pourpre, pourrait améliorer le contrôle de la glycémie. Il a été démontré in vitro que cet effet est dû à la stimulation de la réponse immunitaire. Ces composés inhiberaient une enzyme influençant l’élévation de la glycémie après la digestion de glucides. Une certaine protéine, l'arabinogalactane de la patate douce blanche, participerait en partie à ces vertus antidiabétiques.


Une étude démontre[réf. nécessaire] qu’une boisson à base de patates douces pourpres améliore les fonctions hépatiques chez les sujets à risque hépatique et diminue les taux d’enzymes hépatiques.


In vitro, des extraits de tubercule et de feuilles ont montré une certaine efficacité pour empêcher les mutations cellulaires et la croissance de cellules cancéreuses. Une protéine inhibitrice de la trypsine contenue dans la patate douce, a montré in vitro un fort effet antioxydant. Cela pourrait entrer dans la prévention du cancer, plus particulièrement de la leucémie.


Une étude in vitro[réf. nécessaire] démontre que des extraits de feuilles permettraient une relaxation des vaisseaux sanguins, particulièrement de l’aorte, en ayant un effet protecteur sur la paroi interne des vaisseaux.


La patate douce est l'aliment de base de la cuisine d'Okinawa, représentant près de 70 % des calories[12]. Cette cuisine serait une des composantes de la longévité particulière des habitants de cette île japonaise[13],[14].
Les feuilles de patates douces, elles, pourraient avoir un effet protecteur contre le cancer du poumon[réf. nécessaire].



Production de fécule et de biocarburants |


Les tubercules contiennent de l'amidon et du saccharose (de l'ordre de 6 %) pouvant servir à la production d'alcool par fermentation (bière) et distillation, ainsi qu'à la production de fécule qui mélangée à du sucre donne un sirop utilisé aussi en brasserie.




Plante ornementale |


Certaines variétés sont sélectionnées pour leurs feuilles de couleurs attractives qui peuvent être violet plus ou moins foncé, vert-jaune, panachées, pontillées... et leurs fleurs qu'elle produisent en plus grande quantité que les variétés alimentaires. Elles sont utilisées en cultures ornementales souvent traitées comme annuelles sous climat tempéré car mourant aux moindre gel.


Les tubercules qu'elles produisent et leurs feuilles, sont parfaitement comestibles mais le tubercule est plus petit et produit en plus faible quantité que les variétés sélectionnées pour l'alimentation. De plus leurs goût est peut-être moins fin que les variétés potagères parfois même un peu amer.



Variétés cultivées |


Exemples de variétés cultivées à des fins ornementales :
'Black Heart' ('Ace of Spades', 'Purple Heart'), 'Blackie', 'Chillin Blackberry Heart', 'Emerald Splash', 'Freckles', 'Gloubiboulga', 'Gold Finger', 'Illusion Emerald Lace', 'Illusion Midnight Lace', 'Ivory Jewel', 'Lady Fingers', 'Margarita ('Sulfur', 'Chartreuse'), 'Purple Tuber', 'Sidekick Black', 'Sidekick Lime', 'Sweet Caroline Bewitched Purple', 'Sweet Caroline Bronze', 'Sweet Caroline Green', 'Sweet Caroline Green Yellow', 'Sweet Caroline Light Green', 'Sweet Caroline Purple', 'Sweet Caroline Red', 'Sweet Caroline Sweetheart Light Green', 'Sweet Caroline Sweetheart Red', 'Sweet Georgia Heart Purple', 'Terrace Lime', 'Tricolor ('Pink Frost').



Culture |


La patate douce est moins exigeante pour le sol et plus productive à l'hectare que les céréales. La patate douce est cultivable même sur les sols pauvres, mais elle préfère un sol profond, frais et riche en humus. Elle est tout de même cultivable en climats arides et en sols secs avec une moindre productivité.




Champ de patates douces


Cette plante peut se cultiver aussi bien en région tropicale qu'en région tempérée chaude où elle est alors seulement cultivée comme plante annuelle. La région méditerranéenne se prête très bien à cette culture sous réserve de l'irriguer convenablement. Dans ce cas, la plantation se fait au printemps, à partir d'avril-mai (quand les températures minimales restent supérieures à 10°C), la récolte intervenant au bout de 4 à 6 mois selon les variétés, vers septembre-octobre. La culture se fait habituellement en billons de manière à faciliter tant l'irrigation que la récolte.


Un bon paillage permet également de :



  • limiter l'évaporation,

  • conserver la chaleur au niveau des racines

  • et protéger de l'attaque des limaces qui sont friandes des feuilles et du tubercule.


En région tropicale, la culture peut se faire en toute saison, toutefois il vaut mieux que la récolte intervienne hors de la saison des pluies, les tubercules étant sensibles au pourrissement en cas d'excès d'humidité.


Le feuillage, très couvrant, limite naturellement la croissance des herbes invasives et protège le sol de l'érosion éolienne.


Les patates douces ont besoin d'une phase de maturation pour atteindre leur saveur maximale. Après la récolte, on les stocke une semaine dans des entrepôts où l'on maintient une température de 30 °C et une humidité de 95 %, ce qui permet de fixer la peau, cicatriser les plaies et de commencer à convertir l'amidon en sucre. Après cette phase, on les conserve pendant six semaines (ou plus, jusqu'à plus d'un an) à 15 °C et 85 % d'humidité.


Le pH du sol idéal se situe entre 5 et 6,5. Les engrais azotés sont à éviter car favorisant les tiges au détriment des tubercules.


En région tempérée, la récolte se fait lorsque les feuilles se dessèchent ou lorsque la température passe sous les 10 °C.


Une fois arrivées chez les consommateurs, les patates douces se conservent moins bien que les pommes de terre. Il convient de continuer à les conserver au frais.



Multiplication |


Les patates douces se multiplient très facilement par bouturage en plantant en pépinière des tubercules qui fourniront six semaines plus tard des rejets à repiquer[15]. Le jardinier amateur peut également simplement multiplier la patate douce en plaçant en intérieur près d'une fenêtre vers la fin de l'hiver une patate du commerce à moitié immergée dans de l'eau dans un bocal en verre ou une bouteille en plastique (dont le goulot aura été coupé pour pouvoir y introduire la patate). Attention au sens de plantation, on immerge le côté pointu et on laisse à l'air libre le côté un peu blanchâtre qui a été sectionné lors de la récolte de la patate. Quatre à six semaines plus tard, on voit apparaitre des racines dans l'eau et des pousses sur la patate. Lorsque ces pousses mesurent environ 30 cm (avec au moins 2 nœuds), on peut les pincer à la base pour les remettre à raciner dans de l'eau. Dès que ces plantules ont des racines d'une dizaine de cm, on peut les repiquer en pleine terre. Cinq à six mois plus tard, on obtient de nouvelles patates[16].


En culture, la multiplication est exclusivement végétative. On commence par planter des tubercules qui donnent après 6 semaines des pousses d'une trentaine de centimètres. Ces pousses sont coupées pour être replantées en rangs espacés de 90 cm, chaque plant espacés de 30 cm sur le rang.


La patate douce présente des mutations spontanées pouvant entraîner une dégénérescence du clone lors de multiplication végétative multiples. Il faut donc soit accorder énormément de soin au choix des plants mères soit renouveler régulièrement le stock en faisant appel à des multiplicateurs spécialisés.



Production |


La production mondiale de patate douce était de 120 à 145 millions de tonnes de 1990 à 2006 et est descendue au environ 100 millions de tonnes (Mt) par an depuis 2006, date à laquelle la Chine a réduit sa production de 20 %. Sur la période 2014-2016, la Chine reste le premier producteur avec plus de 71 Mt (source FAOSTAT) soit 68% de la production mondiale estimée à 104 Mt. Le second et le troisième producteur sont africains, avec respectivement 3,7 % (Nigeria) et 3,4% (Tanzanie) de la production mondiale. (cf tableau1 ci dessous); 50 % de l’offre mondiale est destinée à la consommation alimentaire humaine, 30 % à l’alimentation animale (une demande en forte hausse), le reste servant de semences et autres aspects culturaux[17].


La Chine a un rendement moyen de 21,5 t/ha, l’Indonésie de 16,0 t/ha, l'Inde de 11,0 t/ha, le Vietnam de 10,6 t/ha et les États-Unis de 23,0 t/ha tandis que la Tanzanie se situe à 4,8 t/ha, le Nigeria à 2,6 t/ha et la Tanzanie à 4,8 t/ha. (tableau1).










































































Tableau 1 : Production en 1000 x tonnes. moyenne 2014-2016
Données de FAOSTAT (FAO) Base de données de la FAO, accès du 27/09/2018


pays produisant + 1Mt

% prod

mondiale


Drapeau de la République populaire de Chine Chine        71 230 68
Drapeau du Nigeria Nigeria                                    3 834 3,7
Drapeau de la Tanzanie Tanzanie            3 593 3,4
Drapeau de l'Indonésie Indonésie            2 317 2,2
Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie           2 051 2
Drapeau de l'Ouganda Ouganda 1 997 1,9
Drapeau de l'Angola Angola                1 898 1,8
Drapeau des États-Unis États-Unis            1 393 1,3
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Viêt Nam            1 336 1,3
Drapeau de l'Inde Inde            1 262 1,2
Drapeau de Madagascar Madagascar 1 103 1,1
Monde          104 548 100


Pour ce qui concerne la France métropolitaine, les importations nettes (import - réexportation) sont en croissance rapide. Avec plus de 40.000 tonnes en 2017 elles ont augmenté de +344% depuis 2011. La France est en 2017 le 3e importateur européen derrière le Royaume-Uni (124.000 t) et les Pays-Bas (42.000t) mais devant l’Allemagne et la Belgique (22.000 t chacun). Au niveau européen (UE28) les importations atteignaient 236.000 t en 2017 (source Eurostat 2018)



Références |


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Sur les autres projets Wikimedia :







  1. Grand Dictionnaire Terminologique


  2. a et bMichel Chauvet, Encyclopédie des plantes alimentaires, Belin, 2018, 878 p. (ISBN 978-2-7011-5971-3), « Convolvulacées »


  3. Voir le CNTRL et la pagination 6 (en haut à droite) verso du récit.


  4. Taïnos#Vocables de la langue française provenant de la langue taino


  5. (en) Jerald Fritzinger, Pre-Columbian Trans-Oceanic Contact, Lulu.com, 2016, 318 p. (ISBN 9781329972162 et 1329972163, lire en ligne), p.3.


  6. (en) Tina Kyndt, Dora Quispe, Hong Zhai et Robert Jarret, « The genome of cultivated sweet potato contains Agrobacterium T-DNAs with expressed genes: An example of a naturally transgenic food crop », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 112, no 18,‎ 5 mai 2015, p. 5844–5849 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 25902487, DOI 10.1073/pnas.1419685112, lire en ligne, consulté le 7 décembre 2017)


  7. « Les OGM c’est naturel : la Patate douce et le cas des Orobanches », Quelques cailloux de ma ruette...,‎ 4 décembre 2016(lire en ligne, consulté le 7 décembre 2017)


  8. a b et c« La patate douce - Fiche légume, valeurs nutritionnelles, bien-être », sur fondation-louisbonduelle.org (en) (consulté le 16 avril 2018)


  9. Jin YR, Lee MS, et al. Intake of vitamin A-rich foods and lung cancer risk in Taiwan: with special reference to garland chrysanthemum and sweet potato leaf consumption. Asia Pacific Journal of Clinical Nutrition 2007;16:477-88.


  10. Les feuilles de patates douces pourraient prévenir le cancer du poumon


  11. Les bienfaits de la patate douce


  12. (en) B. J. WILLCOX, D. C. WILLCOX, H. TODORIKI et A. FUJIYOSHI, « Caloric Restriction, the Traditional Okinawan Diet, and Healthy Aging: The Diet of the World's Longest-Lived People and Its Potential Impact on Morbidity and Life Span », Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 1114, no 1,‎ 1er octobre 2007, p. 434–455 (ISSN 0077-8923, DOI 10.1196/annals.1396.037, lire en ligne, consulté le 17 novembre 2018)


  13. (en) Michael Booth, « The Okinawa diet – could it help you live to 100? », sur the Guardian, 19 juin 2013(consulté le 17 novembre 2018)


  14. (en) « A Recipe For Longevity? Beans, Friends, Purpose And Movement », sur hereandnow.wbur.org (consulté le 17 novembre 2018)


  15. "Amélioration des plantes: Application aux principales espèces cultivées en régions tropicales." - Julien Demol - p. 349 - Presses Agronomiques de Gembloux, 2002 - 581pages


  16. Vidéo de bouturage amateur et vidéo de production professionnelle en Louisiane.


  17. http://www.unctad.info/fr/Infocomm/Produits-AAACP/FICHE-PRODUITS---Pataqtes-douces/




  • (en) Référence Flora of China : Ipomoea batatas

  • (en) Référence Madagascar Catalogue : Ipomoea batatas

  • (fr) Référence Tela Botanica (La Réunion) : Ipomoea batatas (L.) Lam.

  • (fr) Référence Tela Botanica (Antilles) : Ipomoea batatas (L.) Lam.

  • (fr+en) Référence ITIS : Ipomoea batatas (L.) Lam. (+ version anglaise )

  • (en) Référence NCBI : Ipomoea batatas

  • (en) Référence GRIN : espèce Ipomoea batatas (L.) Lam.




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