Rue Laffitte





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9e arrt


Rue Laffitte







Image illustrative de l’article Rue Laffitte
Vue vers l’église Notre-Dame-de-Lorette et le Sacré-Cœur.
Situation
Arrondissement 9e

Quartier

Chaussée-d’Antin
Faubourg-Montmartre
Début
18, boulevard des Italiens
Fin
19, rue de Châteaudun
Morphologie
Longueur
491 m
Largeur
13 m
Historique
Création
1771
Dénomination
1830
Ancien nom
Rue d'Artois (-1792 et 1814-1830)
Rue Cerutti (1792-1814)
Géocodification
Ville de Paris

5165
DGI
5246


Géolocalisation sur la carte : Paris



(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Laffitte

Rue Laffitte




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La rue Laffitte est une voie du 9e arrondissement de Paris, surtout connue pour ses galeries d’art.


Cette ancienne « rue d’Artois » (actuel 9e arrondissement de Paris) est à distinguer de l’actuelle rue d’Artois (8e arrondissement de Paris), nommée ainsi en 1897 et qui a porté notamment le nom de « rue des Écuries-d’Artois ».




Sommaire






  • 1 Situation et accès


  • 2 Origine du nom


  • 3 Historique


    • 3.1 Entre le boulevard des Italiens et la rue de Provence


    • 3.2 Prolongement jusqu'à la rue de Châteaudun




  • 4 Bâtiments remarquables et lieux de mémoire


  • 5 Monuments détruits


  • 6 Notes et références


  • 7 Bibliographie





Situation et accès |


Elle commence boulevard des Italiens et se termine rue de Châteaudun.


Cette rue est desservie par les stations de métro Richelieu - Drouot et Notre-Dame-de-Lorette.



Origine du nom |


Elle porte le nom du banquier et homme politique français Jacques Laffitte (1767-1844).



Historique |



Entre le boulevard des Italiens et la rue de Provence |


Percée au-delà des remparts, dans les vastes jardins de l'hôtel Laborde du financier Jean-Joseph de Laborde elle est créée vers 1771 entre le boulevard des Italiens et la rue de Provence. La rue Laffitte porte d'abord le nom de « rue d'Artois », du nom du frère du roi.



« Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à nos amés et féaux Conseillers, les gens tenant notre Cour de Parlement à Paris, salut :

notre amé et féal, conseiller secrétaire, Jean-Joseph de Laborde, propriétaire de son chef de terrains situés en notre bonne ville de Paris, aboutissant d'un bout sur le rempart de la dite ville, entre la rue Neuve-Grange-Batelière[1], et la Chaussée-d'Antin, et d'un autre bout sur le Grand Égout d'entre le faubourg Montmartre et la dite Chaussée-d'Antin ;

et comme subrogé aux droits du sieur Jacques Louis Guillaume Bouret de Vézelay[2] auquel la Ville a concédé la propriété de la superficie du Grand Égout, en toute la largeur entre le ponceau de la Chaussée-d'Antin et la partie déjà voûtée du faubourg Montmartre ;

nous aurait fait exposer que les terrains dont il est propriétaire sont devenus, par l'extension successive de la Ville, propres à former des habitations aussi commodes qu'agréables et utiles ; la proximité du quartier, la pureté de l'air et la promenade des remparts, y faisant désirer à nombre de citoyens d'y établir leur demeure ; mais, que ces terrains n'étant traversés d'aucune rue, et n'y ayant aucun débouché commode entre le faubourg Montmartre et la Chaussée-d'Antin, ils ne pourraient être divisés en portions de grandeur convenable à ceux qui voudraient en acquérir et y bâtir, d'une manière proportionnée à leurs facultés et à leurs besoins ; et, qu'en concourant par l'exposant à la décoration de la Ville et à la commodité du public, il retirerait un plus grand avantage de ses terrains s'il nous plaisait lui permettre d'ouvrir deux nouvelles rues de 30 pieds 9,75 mètres de large chacune, telles qu'elles sont figurées au plan annexé à sa requête ;

l'une (la partie de la rue de Provence située entre les rues du Faubourg-Montmartre et de la Chaussée-d'Antin) à travers ses terrains à prendre du rempart de la Ville, en face de la nouvelle rue de Grammont, pour aboutir sur l'égout ;

et l'autre (la rue d'Artois, actuellement rue Laffitte, partie entre le boulevard des Italiens et la rue de Provence, à travers le terrain du dit égout, à prendre de la Chaussée-d'Antin au faubourg Montmartre ;

en conservant la propriété, jouissance et disposition du surplus de la dite largeur, dans la partie à lui concédée par la Ville ;

à la charge par l'exposant, de faire faire à ses frais, non seulement la voûte et couverture nécessaire en la partie du dit égout, depuis la Chaussée-d'Antin jusqu'à la partie voûtée du faubourg Montmartre ;

mais encore d'établir le premier pavé dans toute la superficie des dites deux nouvelles rues, dont l'entretien et renouvellement, à l'avenir, selon l'usage, sera employé sur l’État et mis à la charge de l'administration du Pavé de Paris ;

et aussi lui permettre, et à ses ayants cause, de faire bâtir le long des dites deux rues, et dans toute l'étendue de ses terrains, tels hôtels, maisons et édifices que bon leur semblera ;

nous ayant supplié de nommer, pour régler l'alignement des deux rues et les pentes du pavé, tels commissaires que nous jugerons à propos, nous avons considéré les avantages qui résulteront de la formation de ces deux rues pour la commodité publique et la décoration de notre capitale, nous avons expliqué nos intentions par arrêt rendu en notre Conseil, nous y étant, ce jourd'huy, sur lequel nous avons ordonné que toutes lettres à ce nécessaires seraient expédiées ; à ces causes, de l'avis de notre Conseil, qui a vu le dit arrêt, et le plan annexé à la minute d'iceluy, cy attaché sous le contre scel de notre Chancellerie, nous avons, conformément au dit arrêt, ordonné, et par ces présentes signées de notre main, ordonnons ce qui suit :



  • Article 1 : il sera ouvert, aux frais du sieur de la Borde deux rues de 30 pieds 9,75 mètres de large chacune, conformément à notre déclaration du 16 mai 1769 ;
    l'une, qui sera nommée rue d'Artois, travers ses terrains, à prendre du rempart de la dite Ville, en face de la nouvelle rue de Grammont, et qui ira aboutir sur l'égout ;
    et l'autre, qui sera nommée rue de Provence, sur le terrain du dit égout, à prendre de la Chaussée-d'Antin au faubourg Montmartre ;
    en conservant, le dit sieur de la Borde et ses ayants cause, le surplus dudit terrain, dont ils disposeront comme ils aviseront.

  • Article 2 : l'ouverture des dites deux rues, et le pavé d'icelles, pour la première fois, seront aux frais du dit sieur de la Borde et ayants causes, conformément aux clauses du bail du pavé de Paris, et aux pentes qu'il conviendra ; ils demeureront déchargés, pour l'avenir, de l'entretien et renouvellement du dit pavé des dites deux rues en toute leur superficie, lequel entretien et renouvellement sera employé sur l'état du pavé de la Ville, faubourgs et banlieue de Paris.

  • Article 3 : l'alignement des dites deux rues sera donné conformément au dit plan, en la présence des sieurs prévôt des marchands et échevins et du sieur Mignol de Montigny, que nous commettons à cet effet, par le maitre général des Bâtiments de la Ville ; et les pentes du pavé seront réglées en présence des mêmes Commissaires, par le dit Maitre des Bâtiments de la Ville et par l'Inspecteur général du Pavé de Paris.

  • Article 4 : il sera loisible au sieur de la Borde, et à ses ayants cause, de faire bâtir, le long des dites deux rues, et dans toute l'étendue des dits terrains, tels hôtels, maisons et édifices que bon leur semblera.


Si vous mandons, que ces présentes, vous ayez à faire registrer, et le contenu en icelles et au dit arrêt de notre Conseil, faire garder et observer, et faire jouir l'exposant de leur effet selon leur forme et teneur, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchements, nonobstant tous édits, déclarations, régalements et autres choses à ce contraires, auxquels nous avons expressément dérogé par ces présentes, pour ce regard seulement, et sans tirer à conséquence ; enjoignons à nos amés et féaux les Prévôts des marchands]] et échevins de notre bonne ville de Paris, de tenir la main à l'exécution des présentes et du dit arrêt de notre Conseil, et du dit plan, dont copie sera déposée en leur greffe.
Car tel est notre plaisir.
Donné à Versailles, le quinzième jour du mois de décembre, l'an de grâce 1770, et de notre règne le cinquante-sixième.
Signé Louis. »

Mais en 1792, le prince qui devait être plus tard Charles X ayant émigré, le nom d'Artois est remplacé par celui de Cérutti, un littérateur italien établi dans un hôtel de la rue à l'angle du boulevard des Italiens (qui devint le boulevard Cerutti)[3].


Au retour des Bourbons, la rue reprend son nom de « rue d'Artois ».



Prolongement jusqu'à la rue de Châteaudun |


En 1826, elle est prolongée jusqu'à la rue Notre-Dame-de-Lorette sur le terrain de l'hôtel Thellusson qui est détruit. Le financier et homme politique français Jacques Laffitte (1767-1844) y avait son hôtel au no 27. Le 30 juillet 1830, avec notamment Adolphe Thiers et la Fayette, il offre la couronne au futur Louis-Philippe. En décembre 1830, Jacques Laffitte est président du Conseil et son nom est donné à la rue. Il partage donc avec Victor Hugo le privilège d'avoir habité dans une rue portant son nom.


Les peintres Claude Monet et Henry de Waroquier y sont nés, respectivement en 1840 et 1881.


À la fin du XIXe siècle, elle devient la rue des experts et des marchands de tableaux et reste jusqu'à la Première Guerre mondiale le centre du marché de l'art[4].



Bâtiments remarquables et lieux de mémoire |


Au début de la rue, au niveau du boulevard des Italiens ou au croisement du boulevard Haussmann, on profite d'un point de vue sur le Sacré-Cœur de Montmartre qui semble posé sur l’église Notre-Dame-de-Lorette, alors qu’en fait il est beaucoup plus éloigné.




  • No 6 : en mai 1896, Ambroise Vollard ouvre une galerie à l'angle du boulevard des Italiens. Il loue également un local aux nos 2 et 4 de la même rue pour entreposer le stock très important qu'il possède. Il y demeurera jusqu'en 1918. Il y organisera soixante-deux expositions, de Cézanne à Picasso, en passant par les nabis et les fauves[5].


  • No 8 : Alexandre Bernheim Jeune ouvre sa première Galerie Bernheim-Jeune en 1863 en y présentant des peintres de l'École de Barbizon jusqu'en 1906, où il s'installe au 25, boulevard de la Madeleine[réf. nécessaire].


  • No 10 : Louis Adolphe Beugniet y ouvre en 1848 une galerie d'art et de restauration qui deviendra célèbre. Son fils Georges reprendra celle-ci en 1889, s'alliant plus tard avec Bonjean. Son magasin devait se trouver au no 36 ou 48 actuel[réf. nécessaire].


  • No 11 : Jacques Offenbach y réside de 1859 à 1876[réf. nécessaire].


  • No 12 : adresse d'Alexis Febure, marchand de tableaux vers 1880[réf. nécessaire].


  • No 16 : en 1867, le marchand d'art Paul Durand-Ruel y ouvre sa galerie[4].


  • No 19 : ancien siège de la banque Rothschild, jusqu'à sa nationalisation en 1982[6].


  • No 20 : Lucien Moline, courtier en œuvres d'art, y ouvre une galerie d'art à la fin du XIXe siècle, qui verra les grands noms de la peinture passer dans ses murs[réf. nécessaire].


  • Nos 20-22 : hôtel Byron où Victor Hugo réside à l’automne 1871 en attendant que son appartement du 66, rue de la Rochefoucauld soit prêt[7].


  • No 27 : hôtel du financier Jacques Laffitte[réf. nécessaire].


  • No 36 : la Maison Fouquet, confiserie, chocolaterie et épicerie fine dont les origines remontent à 1852 est, depuis les années 1900, gérée par la famille Chambeau dont la cinquième génération a pris la relève en 2005[8].


  • No 37 : Ambroise Vollard y ouvre sa première galerie en septembre 1893. Il organise une exposition inaugurale consacrée aux dessins et croquis de Manet provenant de son atelier, du 17 novembre au 20 décembre 1893[5].


  • No 39 : Ambroise Vollard y emménage en avril 1895 pour occuper un local plus grand. Il inaugure sa galerie en organisant la première exposition consacrée à Vincent van Gogh à Paris. L'exposition est un succès et, encouragé par cet accueil chaleureux, il présente quelques mois plus tard l'œuvre d'un autre délaissé, Paul Cézanne. Du 16 septembre au 31 octobre 1895, il présente cent cinquante œuvres par roulement dans sa petite galerie[5].


  • No 44 : André Citroën y est né le 5 février 1878.


  • No 45 : Claude Monet y naquit en 1840[9] ; l'atelier de photographe qui y est installé depuis au moins 1877 est repris par le photographe Raoul Autin en octobre 1882 et revendu en novembre de l'année suivante à Capelle[10].


  • No 46 :


    • Clovis Sagot y établit sa galerie d'art dans les premières années du XXe siècle[11] ;


    • Berthe Weill y tint sa galerie de tableaux de 1920 à 1937[réf. nécessaire] .




  • No 47 : l'artiste peintre Louise Abbéma (1853-1927) avait son atelier à cette adresse de 1883 à 1908[12].



Monuments détruits |




  • Hôtel de la reine Hortense : logement d'Hortense de Beauharnais, à l'emplacement de la rue Pillet-Will.


  • Hôtel Laffitte appartenant au financier Jean-Joseph de Laborde, à cheval sur la rue de Provence, qui deviendra par la suite l'hôtel de Jacques Laffitte, puis d'Alexandre Goüin.



Notes et références |





  1. La rue Neuve-Grange-Batelière correspond à la partie actuelle de la rue Rossini, entre les rues Drouot et de la Grange-Batelière, et rue de la Grange-Batelière entre la rue Rossini et la rue du Faubourg-Montmartre.


  2. Jacques Louis Guillaume Bouret de Vézelay (1733-1801) était trésorier général de l'Artillerie et du Génie et grand spéculateur immobilier à la fin de l'Ancien Régime, qui possédait de vastes terrains dans le quartier. La rue de Vézelay porte son nom.


  3. Cerutti était un ancien jésuite devenu républicain, élu membre de l'Assemblée nationale et qui a prononcé l'éloge funèbre de Mirabeau en 1791. Il mourut quelques mois plus tard et on donna son nom à la rue (voir source).


  4. a et bAnne Martin-Fugier, La Vie d'artiste au XIXe siècle, Audibert, 2007, 471 p. (ISBN 978-2847490848), p. 191.


  5. a b et c« De Cézanne à Picasso, chefs-d'œuvre de la galerie Vollard », musée d'Orsay, 2007, notice détaillée sur l'exposition, www.musee-orsay.fr.


  6. « http://Les Rothschild en France au XIXe siècle », sur www.bnf.fr.


  7. « Une rue avec vue : la rue Laffitte », sur autourduperetanguy.blogspirit.com (consulté le 7 avril 2017).


  8. La Maison Fouquet, www.fouquet.fr.


  9. Jean-Jaques Lévèque, Gustave Caillebotte. L'oublié de l'impressionnisme, 1848-1894, 1994, acr-edition.com (en ligne).


  10. Portrait photographique de Guy de Maupassant par Autin et note s'y référant dans Guy de Maupassant, William Busnach, Madame Thomassin, édition de Marlo Johnston, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2005.


  11. Séance plénière de la Commission du Vieux Paris du 28 juin 2017, p. 3.


  12. André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Roissy-en-Brie, Éditions A. Roussard, 1999, 640 p. (ISBN 9782951360105), p. 23.




Bibliographie |




  • « Rue Laffitte », www.paris-pittoresque.com.

  • Charles Lefeuve, Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, 1875 (en ligne).


  • Jan-Wilem Noldus, « Une rue avec vue : la rue Laffitte », autourduperetanguy.blogspirit.com (en ligne).



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