Paul Féval
Naissance | 29 septembre 1816 Hôtel de Blossac |
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Décès | 8 mars 1887 (à 70 ans) 7e arrondissement de Paris |
Sépulture | Cimetière du Montparnasse |
Nom de naissance | Paul Henry Corentin Féval |
Pseudonyme | Sir Francis Trolopp |
Nationalité | Français |
Formation | Lycée Émile-Zola de Rennes (baccalauréat) (1826-1833) Université de Rennes (licence en droit) (jusqu'en 1836) |
Activités | Écrivain, dramaturge, romancier, avocat, commis |
Enfant | Paul Féval fils |
Religion | Église catholique |
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Parti politique | Royalisme |
Mouvement | Conservatisme |
Genres artistiques | Roman-feuilleton, roman de cape et d'épée, littérature de vampire, roman policier |
Le Bossu, La Vampire, Le Loup blanc |
Paul Féval est un écrivain français, né le 29 septembre 1816 à Rennes[1] et mort le 7 mars 1887 à Paris 7e.
Son œuvre, composée de plus de 200 volumes dont de nombreux romans populaires édités en feuilleton, eut un succès considérable de son vivant, égalant celle d’Honoré de Balzac et d’Alexandre Dumas.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Les jeunes années
1.2 Les débuts littéraires
1.3 La carrière littéraire
1.4 Les dernières années
2 Œuvres
3 Adaptations
4 Grand prix Paul-Féval
5 Annexes
5.1 Bibliographie
5.2 Articles connexes
5.3 Ressources
5.4 Liens externes
6 Références
Biographie |
Les jeunes années |
Paul Henry Corentin Féval naît le 29 septembre 1816 à trois heures et demie du soir dans l'hôtel de Blossac, rue du Four-du-Chapitre à Rennes[1]. Son père, royaliste et chrétien, originaire de Troyes appartient à la petite magistrature, il est conseiller à la cour royale de la ville[2]. Sa mère, Jeanne Joséphine Renée Le Baron, est Bretonne de la région de Redon, et petite-fille du jurisconsulte Henri François Potier de La Germondaye. La famille est nombreuse (cinq enfants) et les revenus sont insuffisants[3]. En 1826, à l'âge de 10 ans, Paul entre comme interne au collège royal de Rennes (aujourd'hui, lycée Émile-Zola). Son père meurt l'année suivante[4].
En troisième, au plus fort des troubles révolutionnaires de 1830, il affiche au collège des opinions monarchistes, déclenche des bagarres. Le proviseur le prie d'aller se calmer à la campagne[5]. Il passe quelques mois chez son oncle, Guillaume de Foucher de Careil, au château de la Forêt-Neuve, à Glénac[6]. Le séjour va le marquer profondément. Des conspirateurs s'assemblent la nuit au château, on fond des balles. Paul laisse son imagination s'enfiévrer, il ne rêve que batailles et massacres. Il entend des légendes macabres à la veillée[7], parcourt les landes, erre entre les marais, s'enfonce dans les brouillards, recueille des récits de la bouche d'anciens chouans de 1793[8]… Il revient à Rennes en janvier 1831, et entre en classe de seconde. Il obtient son diplôme de bachelier en 1833[9].
Il oriente ses études vers le droit. Il passe sa licence à l’université de Rennes et devient avocat en 1836[10]. Mais il abandonne rapidement cette profession, après une plaidoirie malheureuse[11]. Au mois d'août 1837, il s'installe à Paris[12] comme commis chez un oncle banquier, mais le monde de la banque et du commerce ne lui convient pas. Son oncle le chasse parce qu'il ne travaille pas. Il songe à la littérature, tout en exerçant des petits métiers qui assurent mal sa subsistance. Ses premiers écrits sont refusés par les éditeurs.
Les débuts littéraires |
Des recommandations l’introduisent dans les milieux catholiques et royalistes, le Club des phoques est le premier texte publié en 1841 dans la Revue de Paris. Son talent est remarqué par des éditeurs de journaux tels La Législature et Le Courrier français. En 1843, Anténor Joly, futur directeur de L’Époque, et présentement rédacteur en chef du Courrier français avait passé commande à un écrivain, demeuré longtemps anonyme, d'un texte de même inspiration et de facture similaire aux Mystères de Paris d'Eugène Sue, pour utiliser le titre Les Mystères de Londres. Mais le résultat n'est pas publiable en l'état et, en catastrophe, Anténor Joly se résout à s'adresser à Paul Féval (dont il venait de publier Le Loup blanc dans Le Courrier français), qui accepte de rédiger un nouveau roman en à peine un mois. En effet, annoncé le 23 novembre 1843, la publication des Mystères de Londres commence le 20 décembre 1843 sous le pseudonyme de sir Francis Trolopp (exigé par Joly)[13]. Le succès populaire est immédiat : lorsque la première partie du feuilleton s'achève le 28 janvier 1844, Féval est déjà parti à Londres pour se documenter afin de rédiger la suite et y ajouter de la couleur locale. Le roman sera prolongé durant quatre parties jusqu'au 12 septembre 1844. Il est contrefait au fur et à mesure à Bruxelles par la Société belge de librairie (Hauman et Cie, 9 volumes) et publié officiellement à Paris en onze volumes étalés de mars à octobre 1844. Il y a vingt rééditions, la renommée de l’auteur est faite.
La carrière littéraire |
La carrière littéraire est engagée, suivent d’autres romans-feuilletons : Le Capitaine Spartacus, Les Chevaliers du Firmament, Le Loup Blanc. Féval qui est un conservateur ressent durement la Révolution française de 1848 : par ses écrits, n'a-t-il pas contribué à réveiller la conscience politique du peuple, et lancé un mouvement qu’il réprouve. Il décide donc de réorienter sa production dans une direction plus neutre, et poursuit ses publications.
En 1853, il écrit la chanson Monsieur de Charette, également connue sous le nom de Prends ton fusil Grégoire. Elle deviendra l'une des plus célèbres chansons royalistes françaises.
En 1854, il épouse la fille de son médecin, Marie Pénoyée. Le couple aura huit enfants. Paul Féval fils évoquera la rencontre et le mariage de ses parents :
« Un jour, alors qu'il se sentait accablé, il se rendit au cabinet médical d'un homéopathe, le docteur Pénoyée. Ce dernier le prit un peu à sa charge et s'évertua à le guérir de sa dépression nerveuse. Le médecin avait une fille de vingt ans, Marie Pénoyée. Si le premier garantissait les soins du corps, la seconde permit les soins du cœur. En 1854, Marie offrit sa main au futur père de ses huit enfants. L'un d'eux naquit en 1860 et porta le prénom et le nom de son écrivain de père. »
1857 est l’année où sort Le Bossu ou le Petit Parisien[14], roman auquel on l'associe encore de nos jours.
En 1863, il rencontre son homologue britannique Charles Dickens, avec lequel il noue des liens d'amitié.
En 1870, au moment de la défaite et de la Commune de Paris, il quitte Paris pour revenir à Rennes, quelque temps.
En 1876, il renoue ostensiblement avec la foi catholique, après un deuxième échec à l'Académie française et des problèmes financiers dus à une popularité émoussée.
Féval s'est essayé à la plupart des types de roman : le roman de cape et d'épée avec Le Bossu, Le Cavalier Fortune, Le Capitaine fantôme, le mystère urbain avec Les Mystères de Londres, Les Habits noirs, les récits bretons avec Le Loup blanc, La Belle étoile, La Première Aventure de Corentin Quimper, le fantastique avec La Vampire, Le Chevalier Ténèbre. Il s'est aussi essayé au théâtre et même à l'histoire politique et judiciaire.
Il utilisa abondamment les thèmes de la chouannerie et des luttes politiques précédant l'annexion de la Bretagne. En 1879 parut chez l'éditeur Victor Palmé, le recueil de nouvelles Chouans et Bleus soigneusement revues et corrigées depuis leurs parutions en feuilletons dans des périodiques : Le Petit Gars, Le Docteur Bousseau, Le Capitaine Spartacus et La Mort de César.
Les dernières années |
Au début des années 1880, il est sujet à des crises d’hémiplégie et il est recueilli par les frères de Saint-Jean-de-Dieu, à Paris. Quasi oublié dans ses dernières années, il va les consacrer à remanier son œuvre dans un sens plus conforme à la morale catholique. Il meurt le 7 mars 1887 au 19 rue Oudinot, Paris 7e. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.
Œuvres |
1841 : Le Club des phoques
1843 : Les Mystères de Londres
1843 : Le Capitaine Spartacus
1843 : Les Chevaliers du Firmament - Réédité sous le titre Les Fanfarons du Roi
1843 : Le Loup blanc
1844 : Fontaine aux perles
1844 : Les Aventures d'un émigré
1845 : Les Contes de nos pères
1845 : La Forêt de Rennes - Contient Le Loup blanc et Le Banquier de cire
1845 : Les Amours de Paris
1846 : La Quittance de minuit - Réédité en 2006 sous le titre Les Molly-Maguires
1846 : Le Fils du diable
1848 : Le Château de Croïat
1849-1850 : Les Belles-de-nuit ou Les Anges de la famille
1850 : La Fée des grèves
1850 : Beau Démon
1851 : Le Capitaine Simon
1852 : Les Nuits de Paris
1852 : La Forêt noire - Réédité sous le titre La Reine des épées
1851-1852 : Les Tribunaux secrets
1851-1852 : Frère tranquille
1853 : Monsieur de Charette (chanson)
1855-1856 : La Louve
1855-1856 : L'Homme de fer
1856 : Madame Gil Blas, souvenirs et aventures d'une femme de notre temps
1856 : Les Couteaux d'or
1857 : Le Bossu ou le Petit Parisien
1857 : Les Compagnons du silence
1857 : Les Errants de la nuit
1858 : La fabrique des mariages
1859 : Le Roi des gueux
1860 : Le Chevalier Tènèbre
1861 : Le Drame de la jeunesse
1862 : Le Capitaine fantôme
1862 : Valentine de Rohan, (suite de La Louve)
1862 : Jean Diable
1863 : Le Poisson d'or
1863 : La Fille du juif errant
1863-1875 : Les Habits noirs
Les Habits noirs (1863); préface de Jacques Bergier aux éditions Marabout et Robert Laffont collection Bouquins
Cœur d'Acier (1866)
L'avaleur de sabre (1867)
La Rue de Jerusalem (1868)
L'arme invisible (1869) ; avant-propos de Paul Féval
Les Compagnons du Trésor (1872)
La Bande Cadet (1875) ; postface et tableau chronologique par François Le Lionnais aux éditions Marabout et Robert Laffont, collection Bouquins
1865 : La Vampire
1865-1866 : La Cavalière
1866 : La Fabrique de crimes
1867 : La Ville Vampire
1867 : Annette Laïs
1868 : Le Cavalier Fortune
1869 : Le Quai de la ferraille
1871 : Le Dernier Vivant
1873 : Le Chevalier de Keramour
1874 : Les Cinq
1875 : La Ville Vampire
1876 : La Première Aventure de Corentin Quimper
1876 : Châteaupauvre - Voyage au Dernier Pays de Bretagne
1877 : Les étapes d'une conversion
1877 : Jesuites!
1877 : Le Dernier Chevalier
1879 : Les Merveilles du Mont Saint-Michel
Adaptations |
Le Bossu :
Le Bossu ou le Petit Parisien (1925), film français de Jean Kemm
Le Bossu (1944), film français de Jean Delannoy
Le Bossu (1959), film français de André Hunebelle
Le Bossu (1997), film français de Philippe de Broca
Le Fils de Lagardère (1952), film italien de Fernando Cerchio
Les Habits noirs (1967), feuilleton télévisé français de René Lucot
Lagardère (1967), feuilleton télévisé de Jean-Pierre Decourt
Lagardère (2003), téléfilm français de Henri Helman
Le Loup blanc, feuilleton télévisé, (1977) de Jean-Pierre Decourt.
Grand prix Paul-Féval |
En 1984, la Société des gens de lettres, en hommage au romancier, qui a présidé l'institution en 1867, a créé le grand prix Paul-Féval de littérature populaire à l'initiative de Suzanne Lacaille, arrière-petite-fille de l'auteur.
Annexes |
Bibliographie |
Paul Féval : 1816-1887, catalogue d'exposition de la Bibliothèque municipale de Rennes, rédigé par Jean-François Botrel, Armel Diverrès, Xavier Ferrieu, Henri Pollès, Marie-Thérèse Pouillias, etc. Rennes, Bibliothèque municipale, 1987, 150 p.. Contient de nombreuses informations bio-bibliographiques sur Paul Féval père et fils, sur leurs manuscrits...- Jean-Pierre Galvan (éd.), Paul Féval : Choix de lettres inédites, Nancy, 1987, 1 volume, 194 p.
Jean-Pierre Galvan, « Les Débuts littéraires de Paul Féval : correspondance inédite à Anténor Joly », Bulletin et Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XCV, 1993, p. 265-321.
Jean-Pierre Galvan, « Paul Féval : romancier feuilletoniste et homme de lettres », Tapis Franc, no 5, automne 1995, p. 69-95.
Jean-Pierre Galvan, Paul Féval : parcours d'une œuvre, Paris / Amiens, Les Belles Lettres / Encrage, coll. « Références », 2000, 167 p. (ISBN 2-251-74105-4 et 2-911576-20-9).
Vittorio Frigerio, « Paul Féval », dans Recueil des Commémorations nationales 2017, Direction générale des patrimoines, Archives de France, Paris, 2016, p. 116-117.
Articles connexes |
- Paul Féval fils
- Grand prix Paul-Féval de littérature populaire
Ressources |
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L’œuvre de Paul Féval étant maintenant dans le domaine public, certains romans peuvent être téléchargés légalement et gratuitement aux adresses suivantes (liste non-exhaustive) :
- Gallica
- Ministère des Affaires Etrangères
- Pitbook
- Ebooks Libres et Gratuits
Liens externes |
Notices d'autorité :- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
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- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Service bibliothécaire national
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- WorldCat
Paul Féval père - Bibliographie complète sur Roman-Feuilleton & HARD-BOILED site (Comprehensive Bibliographies by Vladimir Matuschenko)- Site de la SGDL
(fr) Livres audio mp3 gratuits Le Chevalier de Keramour et La Bague de chanvre de Paul Féval.
Références |
Archives municipales de Rennes, Registre des naissances (1816), cote 2E24, p. 177-178. Acte de naissance en présence de Jean Nicolas Féval, Brice Marie Varin, et René Arnaud.
J. Baudry, La Jeunesse de Paul Féval à Rennes (1816-1837), Rennes, Plihon, 1938, p. 18.
Eugène de Mirecourt, Paul Féval, Emmanuel Gonzalès, coll. « Les contemporains », Paris, Havard, 1855, p. 13.
J. Baudry, op. cit., p. 22.
Eugène de Mirecourt, op. cit., p. 6 et 7.
J. Baudry, op. cit., p. 24. Auguste de Foucher de Careil est l'époux de Caroline, la fille aînée de Robert Surcouf. Il achète le domaine en 1825, et fait reconstruire le château l'année suivante. « Étymologie et histoire de Glénac », sur infobretagne.com.
Eugène de Mirecourt, op. cit., p. 8-10.
J. Baudry, op. cit., p. 24 et 25.
J. Baudry, op. cit., p. 25.
J. Baudry, op. cit., p. 30.
Eugène de Mirecourt, op. cit., p. 14-16. « Les biographes de Féval ont raconté à ce sujet toutes sortes de fantaisies et lui-même a romancé la chose. » J. Baudry, op. cit., p. 31.
J. Baudry, op. cit., p. 31.
Jean-Luc Buard, "Londres et ses Mystères en 1843 dans Le Courrier français d'Anténor Joly, folie-feuilleton en trois actes et un épilogue", Le Rocambole no 75-76, 2016, p. 167-206. Cette étude établit que l'écrivain pressenti par Anténor Joly n'est autre que Jacques Arago, selon du reste le témoignage de Féval lui-même dans ses mémoires tardifs.
« Le Bossu [extr.] Féval, Paul (1816-1887) », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le 12 janvier 2018)
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