Charles Aznavour
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Nom de naissance | Shahnourh Varinag Aznavourian (Շահնուր Վաղինակ Ազնաւուրեան) |
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Naissance | 22 mai 1924 Paris, France |
Décès | 1er octobre 2018(à 94 ans) Mouriès, France |
Activité principale | Auteur-compositeur-interprète |
Activités annexes | Acteur, écrivain, ambassadeur |
Genre musical | Chanson française Variété française Jazz Pop Musique du monde Ballade |
Instruments | voix |
Années actives | années 1940 - 2018 |
Labels | EMI |
Site officiel | Site officiel |
Charles Aznavour (en arménien : Շառլ Ազնաւուր), né sous le nom de Shahnourh Varinag Aznavourian (en arménien : Շահնուր Վաղինակ Ազնաւուրեան) le 22 mai 1924 à Paris et mort le 1er octobre 2018 à Mouriès (Bouches-du-Rhône), est un auteur-compositeur-interprète, acteur et écrivain franco-arménien.
Au cours de sa carrière musicale, commencée dans les années 1940, il a enregistré près de mille deux cents chansons interprétées en plusieurs langues : en français, anglais, italien, espagnol, allemand, arménien (Yes kou rimet'n tchim kidi), napolitain (Napule amica mia), russe et dernièrement en kabyle. Il a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou d'autres artistes.
Il est l'un des chanteurs français les plus connus en dehors du monde francophone, décrit comme « la divinité de la pop française » par le critique musical Stephen Holden.
Sans renier sa culture française, il représente l'Arménie dans plusieurs instances diplomatiques internationales à partir de 1995[a] et obtient la nationalité arménienne en 2008.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Origines familiales et enfance
1.2 Adolescence
1.3 Débuts
1.4 Premiers succès, censures et consécration
1.5 Années 1960
1.6 Années 1970
1.7 Années 1980
1.8 Années 1990
1.9 Années 2000
1.10 Années 2010
1.11 Mort et hommage national
2 Prises de position
2.1 Faits de société
2.2 Actions caritatives
2.3 Engagement politique
2.4 En Arménie et à l'étranger
2.5 Défense de l'environnement
2.6 Fondation Aznavour
3 Cinéma
3.1 Acteur
4 Style
4.1 Auteur-compositeur
4.2 Influences et filiations
4.2.1 Je m'voyais déjà, la comédie musicale
4.2.2 À propos du rap
5 Vie privée
5.1 Famille et entourage
5.2 Domiciles
5.3 Administration fiscale et justice
6 Discographie
7 Filmographie
7.1 Documentaires sur Charles Aznavour
7.2 Émissions de télévision (interviews)
8 Théâtre, opérette
9 Publications
10 Distinctions
10.1 Prix
10.2 Hommages
10.3 Décorations
10.4 Médailles
10.5 Hommages dans l'art
11 Chansons
11.1 Chansons écrites pour d'autres interprètes et reprises
12 Grands succès
12.1 Je m'voyais déjà
12.2 For me formidable
12.3 Hier encore
12.4 La Bohème
12.5 Emmenez-moi
13 Notes et références
13.1 Notes
13.2 Références
14 Voir aussi
14.1 Bibliographie
14.2 Articles connexes
14.3 Liens externes
Biographie |
Origines familiales et enfance |
Shahnourh Varinag Aznavourian[3],[4] naît dans un hôpital pour indigents, à la clinique Tarnier au 89, rue d'Assas dans le 6e arrondissement de Paris, au sein d'une famille modeste d’artistes habitant rue Monsieur-le-Prince[5]. Robert Belleret, dans son ouvrage Vie et légendes de Charles Aznavour, qualifie les mémoires d'Aznavour (Le Temps des avants 2003[6]) d'autobiographie en partie romancée et prétend qu'ils laissent beaucoup de doute sur l'ascendance familiale d'Aznavour et l'origine modeste de ses parents[7].
Son père, Mamigon (surnommé Micha) Aznavourian, Arménien né le 26 mai 1897 à Akhaltsikhé en Géorgie (où Charles donne un concert en 2012), est le fils d’un des cuisiniers du gouverneur d'Arménie[8] (Géorgie et Arménie étant déjà provinces de l'Empire russe). Sa mère, Knar Baghdassarian[9], est issue d’une famille de commerçants arméniens de Turquie (l'Empire ottoman, à l'époque). Ils se rencontrent à Constantinople où Micha se produit alors, tandis que Knar écrit des articles dans la rubrique « spectacle » d'un journal arménien. Il a 24 ans et elle est âgée de 19 ans[10].
Deux enfants naissent de cette union : une fille, Aïda, née en janvier 1923 à Salonique, où ses parents se sont réfugiés un temps alors qu'ils fuyaient le génocide arménien de 1915[11],[12] ; elle deviendra l'épouse du compositeur Georges Garvarentz, principal collaborateur de son frère Charles, qui naît un an plus tard en 1924 alors que ses parents apatrides viennent de débarquer en France et séjournent à Paris dans l’attente d’un visa pour les États-Unis[13]. La famille reste finalement dans l'Hexagone[14].
Ne parvenant pas à écrire correctement le prénom Shahnourh ou Chahnour qui n'est pas reconnu par la loi française sur l'état civil de l'époque, la sage-femme de la clinique de la rive gauche tenue par une congrégation religieuse où il naît, déclare à l'état civil le bébé sous le prénom de Charles[15].
Micha Aznavourian, ancien baryton, travaille alors dans le petit restaurant arménien de son père[16], Le Caucase dans le 5e arrondissement de Paris, 3, rue Champollion[5]. Quelques années plus tard, Micha ouvre son propre restaurant, rue de la Huchette et aussi nommé Le Caucase[5], où il chante pour les exilés d'Europe centrale et d'Europe de l'Est. La cuisine et la musique de l'établissement y sont plutôt d'inspiration russe[17]. Avec sa femme comédienne, ils élèvent leurs deux enfants, Charles et sa sœur aînée Aïda, qui joue du piano, dans une atmosphère de musique et de théâtre, au milieu des nombreux artistes qui fréquentent le restaurant[18].
Adolescence |
L'établissement faisant faillite, Micha ouvre ensuite un café rue du Cardinal-Lemoine, juste en face de l'École des enfants du spectacle (le collège Rognoni), une école réputée pour ses classes à horaires aménagés. Le petit Charles y est inscrit, ayant manifesté la volonté d'être acteur. La famille va très souvent au cinéma, et le dimanche matin est consacré au cinéma russe qu'ils vont voir à Pigalle. Pour l’arménien, ils ont le théâtre arménien qui tourne en France[19].
À l'âge de 9 ans, il prend pour nom de scène Aznavour et commence au théâtre du Petit-Monde[20],[21],[22],[23] une carrière de chanteur et de comédien. Vers 12 ou 13 ans, il est engagé par Henri Varna et Émile Audiffred au Casino de Paris et l'Alcazar de Paris[24]. Il voit à de nombreuses reprises Maurice Chevalier et, plus tard, voue une grande admiration pour Charles Trenet qui devient son modèle ; à ce sujet, il déclare : « Parce qu’il a fait ce que les autres n’ont pas fait, chanter des chansons gaies, mais avec du fond. Il a montré qu’on pouvait aller au-delà de la chansonnette facile[19] ». En octobre 1941, sous l'occupation, il entre dans la compagnie théâtrale de Jean Dasté avec laquelle il arpente pendant un an et demi toute la zone occupée, au nord de la ligne de démarcation[25].
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Aznavour, parents et enfants, ont caché des juifs et des Arméniens dans leur appartement parisien[26], dont le poète et résistant communiste Missak Manouchian et son épouse, Mélinée[27], ce qui lui vaudra de recevoir en 2017 une décoration israélienne, la médaille Raoul Wallenberg (en)[28].
Débuts |
En 1941, il rencontre Pierre Roche[29], pianiste, compositeur et « directeur » de l'École du Music-Hall (devenue par la suite le Club de la Chanson)[30], avec lequel il se lie d'amitié. Ensemble, ils forment le duo Roche et Aznavour qui se produit dans différents galas. En 1946, Aznavour est remarqué par la chanteuse Édith Piaf, qui le surnomme « le génie con »[31], elle le convainc avec son acolyte de l'accompagner, avec Les Compagnons de la chanson, dans une tournée en France et aux États-Unis en 1947-1948[32].
La « conquête » de l'Amérique par les deux acolytes s'effectue toutefois au Québec en 1948, où le duo se produit pendant un an et demi. Ils se retrouvent au cabaret montréalais Au Faisan Doré pendant quarante semaines, où ils donnent onze concerts hebdomadaires[33]. Entre 1948 et 1950, ils font paraître six 78 tours, contenant notamment les titres J'ai bu (1948), Départ express (1948) et Le Feutre taupé (1948)[34].
Roche choisit de vivre au Canada avec Aglaé, une jeune chanteuse dont il est tombé amoureux. Ne voyant pas le succès venir, Aznavour songe à rester à Montréal, mais Piaf l'en dissuade, l'encourage à poursuivre une carrière solo et l'incorpore dans sa tournée d'été comme régisseur et chanteur en première partie[35]. Charles vit ainsi intimement dans l'ombre de Piaf pendant huit ans, étant son homme à tout faire et secrétaire, chauffeur et confident[36].
Peu de temps après l'indépendance de l'État d'Israël, en 1949, il chante dans les cabarets de Tel-Aviv[28]. Il y retournera en 2013, 2014 et 2017[28].
Sentant le jeune chanteur complexé par son grand nez, Édith Piaf le convainc, à la fin de l'année 1950, de subir une rhinoplastie à New York[37].
Entre 1950 et 1955, Aznavour écrit plusieurs chansons que Gilbert Bécaud met en musique et interprète. Au début des années 1950, la notoriété arrivant, viennent aussi les premières critiques. Les journalistes pointent du doigt sa voix nasillarde, son manque de puissance vocale. Son physique irrite, sa gestuelle dérange, la presse le qualifiant de « petit homme, petit chanteur »[38]. Sa curieuse voix brisée en raison d'une corde vocale paralysée est baptisée avec dérision « la laryngite »[39]. Après une soirée qui se termine en « bide », Aznavour écrit, lucide :
« Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d'instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Ma voix ? Impossible de la changer. Les professeurs que j'ai consultés sont catégoriques : ils m'ont déconseillé de chanter. Je chanterai pourtant, quitte à m'en déchirer la glotte. D'une petite dixième, je peux obtenir une étendue de près de trois octaves. Je peux avoir les possibilités d'un chanteur classique, malgré le brouillard qui voile mon timbre […][40]. »
En 1952, il postule même pour remplacer Marc Herrand qui a quitté Les Compagnons de la chanson, mais en vain[41]. Cependant, il reste en très bons termes avec eux, et sera parrain de la fille de Fred Mella, Laure, qui naîtra quelques années plus tard. En 1955, il fait sa première apparition à la télévision française dans l'émission Télé-Paris à Cannes où il chante Le Palais de nos chimères[42].
Premiers succès, censures et consécration |
L'ensemble de cette section a pour source l'ouvrage de Bellaïche, sauf mentions contraire[23].
C'est en 1953, au cours d'une tournée au Maroc, que Charles Aznavour connaît à la scène le succès pour la première fois. Contrairement à l'accueil indifférent parfois franchement hostile qu'il connaît à chacune de ses prestations en France, au Jardin d'Hiver de Casablanca, le public lui fait un triomphe. Le spectacle Les Trois Notes (avec également à l'affiche, Florence Véran — compositrice de Je hais les dimanches — et Richard Marsan — alors imitateur et futur directeur artistique de Léo Ferré), tourne également dans plusieurs villes marocaines… (cette tournée de trois mois en Afrique du Nord, le conduit également en Algérie et en Tunisie). Au casino de Marrakech, Aznavour est remarqué par le directeur du Moulin-Rouge Jean Baudet (alors en vacances), qui l'engage. L'année suivante, le chanteur se produit durant trois mois dans le célèbre cabaret parisien. En 1955, du 1er au 21 juin, il est à l'affiche de l'Olympia, en première partie de Sidney Bechet. Pour son tour de chant, à la demande de Bruno Coquatrix, il écrit une nouvelle chanson, qui sera son premier véritable succès au disque, Sur ma vie. Malgré les critiques, qui médisent aussi bien sur sa voix que sur son physique[43], il est encore sur la scène de l'Olympia, cette fois en première partie (avec Gloria Lasso et Annie Fratellini), du duo comique Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, du 29 décembre 1955 au 17 janvier 1956.
1955 et 1956, sont deux années également riches en succès discographiques : À t'regarder, Vivre avec toi, Parce que, […], Après l'amour. Cette chanson est dans un premier temps couplée sur un même disque avec Sur ma vie[44], avant de réapparaître en titre vedette sur un super 45 tours nommé Interdit aux moins de 16 ans[45]. Les critiques et la censure se déchaînent, d'autant que le disque contient une autre chanson jugée sulfureuse Je veux te dire adieu. Coécrite avec Gilbert Bécaud, les deux artistes enregistrent chacun leur propre version qui diffère quelque peu : là où Bécaud chante « Et tu mords dans sa vie pour tisser ma souffrance », Aznavour n'hésite pas et par sa voix le vers devient « Et tu mords dans sa vie pour tisser ta jouissance », y gagnant son surnom de « crucifié du traversin ». Malgré cela, à partir du milieu des années 1950, Charles Aznavour bénéficie d'une certaine reconnaissance qui ne se démentira plus. Mais si la presse écrit alors « La France est aznavourée », il lui reste encore à convaincre sur scène…
Après un premier passage à l'Alhambra en 1956, il est à nouveau sur cette scène en octobre 1958 et en décembre (le 2) il est à l'Olympia à l'affiche d'un Musicorama avec (notamment) Petula Clark, où il obtient un grand succès et deux rappels. En 1960, l'artiste signe avec la maison de disques Barclay, où il obtient plus de moyens et une plus grande liberté artistique. C'est cette même année , le 12 décembre, soir de première, que sa carrière prend définitivement son envol, avec la chanson Je m’voyais déjà (titre écrit quelques mois auparavant dans un bar de Bruxelles et qui fut refusé par Yves Montand[46]), qu'Aznavour interprète « dos au public », dans une mise en scène audacieuse qui s'avérera payante[47]… Après sept chansons interprétées devant un public froid[23], l'artiste avec ce titre sort son ultime atout : Je m'voyais déjà, raconte l'histoire, non autobiographique, d'un artiste dont la carrière « ne décolle pas ». À la fin de sa prestation, des projecteurs sont braqués sur le public. Aucun applaudissement[46]. En coulisses, Aznavour est prêt à abandonner le métier. Retournant saluer une dernière fois, il voit la salle de l'Alhambra crouler alors sous un tonnerre d'applaudissements[23]. C'est un triomphe[48]. Il a 36 ans.
Années 1960 |
Au cours des années 1960, il enchaîne les tubes : Tu t’laisses aller (1960), Il faut savoir (1961), Les Comédiens (1962), La Mamma, Je t'attends (1963), Et pourtant (1963), Hier encore (1964), For Me Formidable (1964), Que c'est triste Venise (1964), La Bohème (1965), Emmenez-moi (1967) et Désormais (1969). Ces chansons font pour la plupart référence à l’amour et au temps qui passe. En pleine vague yéyé, Charles Aznavour écrit aussi deux de leurs plus grands succès à Johnny Hallyday : Retiens la nuit (1961), puis à Sylvie Vartan : La plus belle pour aller danser (1963). En 1966, il offre à Mireille Mathieu un de ses premiers succès, Celui que j'aime ; il lui écrira d'autres succès plus tard et enregistrera le duo Une vie d'amour avec elle en 1981[49],[50].
Le 30 mars 1963, il donne une représentation unique au Carnegie Hall de New York. Connu aux États-Unis en tant qu'acteur dans le rôle d’Édouard Saroyan dans Tirez sur le pianiste de François Truffaut, il s'y présente en tant que chanteur pour un récital d'une heure. Malgré une grève des journaux qui dure depuis cent treize jours, la salle est comble[réf. souhaitée]. Alternant les titres français et les traductions anglaises, mais aussi italiennes, espagnoles, il amuse le public en reprenant Mômes de mon quartier avec l'accent de Maurice Chevalier[51], mais impose également l'anglais avec You've let yourself go (Tu t'laisses aller).
Années 1970 |
En 1972, il écrit la chanson Comme ils disent, qui, première du genre, traite de l'homosexualité de façon sérieuse et sans dérision. Sa chanson Les Plaisirs démodés, résolument moderne dans son orchestration, connaît un grand succès en France (plus de 300 000 ventes[52]), tout comme Mes emmerdes. En 1973, il se classe au Royaume-Uni avec le titre The old fashioned way (à la 38e place), mais c'est avec sa chanson She l'année suivante qu'il connaît son plus grand succès dans ce pays, se classant n°1 des ventes[53], fait rarissime pour un artiste français. Avec ce titre, il se classe également à la 44e place aux Etats-Unis dans le classement Billboard Adult Contemporary[54]
En 1974, Jack Jones a enregistré un album entier de compositions d'Aznavour intitulé Write Me A Love Song, Charlie.
Années 1980 |
En 1981, Charles Aznavour chante sur la chanson Stenka Razine, qu'il a écrite, interprétée avec Les Compagnons de la chanson.
Depuis le terrible séisme de 1988 en Arménie, il ne cesse d’apporter son soutien au pays d'origine de ses parents grâce à sa fondation Aznavour pour l’Arménie. Sa chanson Pour toi Arménie (1989), enregistrée avec la collaboration de plus de quatre-vingts artistes, se hisse au sommet des hit-parades.
En 2001, pour le remercier, son nom est donné à une place dans le centre d’Erevan, la capitale arménienne, sur la rue Abovyan par les autorités du pays. Une statue lui est même érigée à Gyumri, la ville d’Arménie la plus touchée par le séisme de 1988.
Années 1990 |
En 1991, il partage la scène pendant un mois au Palais des Congrès avec Liza Minnelli, avec laquelle il eut une relation et vécut pendant une année au début des années 1960 lorsqu'il était aux États-Unis[55].
En 1995, il achète les éditions musicales Raoul-Breton. Deux années plus tard, il est nommé officier de la Légion d'honneur, puis commandeur en 2004.
Avec le ténor italien Luciano Pavarotti, ils chantent l’Ave Maria de Gounod. En 1995, il joue avec le célèbre violoncelliste russe et ami Mstislav Rostropovitch pour inaugurer la présidence française de l'Union européenne. L'un des plus grands amis et collaborateurs d'Aznavour est le ténor espagnol Plácido Domingo qui interprète souvent ses tubes, notamment un enregistrement en studio solo des Bateaux sont partis en 1985 et des versions en duo en français et en espagnol en 2008, ainsi que plusieurs interprétations en direct Ave Maria d'Aznavour.
En 1994, Aznavour joue avec Domingo et la soprano norvégienne Sissel Kyrkjebø lors du troisième concert annuel de Domingo à Vienne. Les trois chanteurs interprètent une variété de chants de Noël.
En 1998, il revisite ses anciens succès en leur donnant une « couleur » jazz sur l’album Jazznavour, réalisé avec la collaboration de Dianne Reeves, Jacky Terrasson, Michel Petrucciani, Eddy Louiss, Richard Galliano et André Manoukian.
Années 2000 |
En 2002, Charles Aznavour tient le rôle principal de son film le plus personnel, Ararat d’Atom Egoyan, qui traite du génocide arménien.
Au printemps 2005, il amorce une tournée d’adieu nord-américaine, qu’il entame au Québec et qu’il conclut à l’automne de l’année suivante aux États-Unis et au Canada. Un concert donné en plein air à Erevan le 30 septembre 2006 par le « héros national » (titre qu'il possède en Arménie[56]) rassemble plus de cent mille spectateurs.
En mars 2006, il est le président du jury de la finale de la sélection française pour le Concours Eurovision de la chanson 2006 sur France 3 avec à ses côtés Lara Fabian, Natasha St-Pier et le chanteur Gage.
Au début de l’automne 2006, Aznavour débute une nouvelle tournée dite « d'adieu », aux États-Unis et au Canada, où il obtient des critiques très positives. Il commence 2007 avec des concerts dans tout le Japon et en Asie. Au cours du second semestre, Charles Aznavour, du 9 octobre au 10 novembre 2007, chante au Palais des congrès de Paris, où il propose au public un concert plus intimiste, accompagné d'une orchestration très rythmée, ainsi que des titres qui, depuis des décennies pour certains, n'avaient plus été interprétés (Il pleut, Viens, Entre nous, Pour faire une jam, etc.). Ces représentations parisiennes précédent une tournée en Belgique, aux Pays-Bas et dans le reste de la France. À l'entame de cette tournée d'adieu, l'artiste a à plusieurs reprises déclaré « qu'elle durerait probablement, si sa santé le lui permettait, au-delà de 2010 ».
Faisant partie des personnalités les plus appréciées de son pays, selon un sondage de début janvier 2007[57], il publie en octobre 2007 un recueil de nouvelles, intitulé Mon père, ce géant. Dans ce premier recueil, il aborde des thèmes familiaux, parfois sensibles, tout en insistant sur l'importance du rôle des parents.
Il termine une tournée au Portugal en février 2008. Tout au long du printemps 2008, il tourne en Amérique du Sud, donnant plusieurs concerts en Argentine, au Brésil, au Chili et en Uruguay (il revient en Amérique latine à automne).
Le 5 juillet 2008, il est investi du titre d'officier honoraire de l'Ordre du Canada. Le jour suivant, à l'occasion des célébrations entourant le quatre centième anniversaire de la ville de Québec, Charles Aznavour se produit le 6 juillet 2008 sur le site des Plaines d'Abraham, en plein cœur de la Vieille-Capitale. Ce spectacle, qui attire plus de cent mille spectateurs, est seulement le troisième concert en plein air du chanteur[58].
Le 26 décembre 2008, le président de la République d'Arménie, Serge Sargsian, confère au chanteur français la citoyenneté arménienne[56]. En février 2009, il accepte le poste d'ambassadeur d'Arménie en Suisse, sur proposition du président arménien. Le 30 juin 2009, il présente ses lettres de créance à Hans-Rudolf Merz, le président de la Confédération suisse[59].
Charles Aznavour est également le représentant permanent de l'Arménie auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU) à Genève[60]. Le 26 juin 2009, il présente ses lettres de créance à Sergueï Ordjonikidze, le directeur général de l'office des Nations unies à Genève[61],[62],[63].
Le 8 décembre 2008[b], sort le double album Duos, sur lequel Aznavour reprend avec de nombreux artistes plusieurs de ses succès. L'année suivante parait l'album Charles Aznavour and The Clayton Hamilton Jazz Orchestra qui s'inscrit dans la même veine que son album Jazznavour (sorti en 1998), où il réenregistre, avec un orchestre de jazz et d'autres invités artistes de jazz, d'anciennes chansons sur de nouveaux arrangements[64].
En 2009, Aznavour effectue des tournées à travers l'Amérique. Baptisé Aznavour en liberté, ce nouveau tour débute fin avril 2009 avec une vague de concerts à travers les États-Unis et le Canada, qui l'amène à traverser l’Amérique latine à l’automne, ainsi qu’une fois de plus aux États-Unis.
À l'automne 2009, il publie une autobiographie, intitulée À voix basse, où il aborde différents moments de sa carrière et de sa vie privée[65].
Années 2010 |
Charles Aznavour participe avec plus de 70 artistes haïtiens, français et internationaux à la chanson caritative Un geste pour Haïti chérie à la suite du tremblement de terre à Haïti survenu le 12 janvier 2010.
Le 6 mars 2010, il est président d'honneur de la vingt-cinquième édition des Victoires de la musique, cérémonie au cours de laquelle il reçoit une « Victoire d'honneur » pour l'ensemble de sa carrière[66].
En août 2011, sort l'album Aznavour toujours, avec onze nouvelles chansons et Elle (en duo avec Thomas Dutronc), adaptation française de She. Il entame ensuite une tournée à travers la France et l'Europe, Charles Aznavour en toute intimité, qui débute avec 21 concerts à l'Olympia.
Le 12 décembre 2011, il donne une unique représentation à Moscou, dans la salle de spectacles du Kremlin[67]. En avril 2012, il se produit à la Maison symphonique de Montréal ainsi qu'au Capitole de Québec[68], puis à l'amphithéâtre Gibson de Los Angeles, ainsi qu'en Géorgie (où le concert sera partiellement diffusé à la télévision géorgienne).
Le 27 avril 2013, il annonce la sortie d'un album consacré à des chansons qu'il a composées de 1950 à 1970, avec Gilbert Bécaud[69] (projet qui demeure inabouti).
Le 15 juin 2013, il interprète en duo à Bercy, à l'occasion des 70 ans de Johnny Hallyday, Sur ma vie[70].
En 2014, Il chante en duo avec Zaz dans le dernier album de la chanteuse, intitulé Paris sur la chanson J'aime Paris au mois de mai. La même année, il entreprend, pour ses 90 ans, une tournée mondiale qui passe par Israël, l'Arménie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne, l'Espagne, l'Italie, les États-Unis, la Russie, la Suisse, la Belgique et le Canada[71]. Le 12 mai, lors de son concert à l'Opéra d'Erevan en Arménie, sont présents le président Arménien, Serge Sargsian, et le président de la République Française, François Hollande[72].
Le 24 novembre 2014, sort un album-hommage collectif de reprises de quelques-unes de ses plus grandes chansons, Aznavour, sa jeunesse.
En avril 2015, il donne deux représentations en Russie (à Saint-Pétersbourg et à Moscou). En septembre 2015, il se produit pour la première fois au Palais des sports de Paris, durant six représentations[73].
En novembre 2015, à 91 ans, il reçoit un NRJ Music Awards d'honneur qui lui est remis par Sting[74].
En 2014, 2015 et 2016, Aznavour a poursuivi sa tournée internationale, notamment à Bruxelles, Berlin, Francfort, Barcelone, Madrid, Varsovie, Prague, Moscou, Bucarest, Anvers, Londres, Dubaï, Montréal, New York, Boston, Miami et Los Angeles, Osaka, Tokyo, Lisbonne, Marbella, Monaco, Vérone, Amsterdam et Paris.
En août 2017, il reçoit son étoile sur le mythique Walk of Fame à Hollywood[75],[76],[77], puis se produit en concert à l'AccorHotels Arena le 13 décembre 2017. C'est la première et la dernière fois qu'il passe dans cette salle[78], précédent une tournée dans les Zénith en région. Après avoir été contraint d'annuler des concerts en avril à Saint-Pétersbourg (victime d'un tour de reins) et en mai, en raison d'une fracture de l'humérus gauche[79], il donne ses derniers concerts au Japon les 17 et 19 septembre 2018. Au moment de sa mort, il devait entamer une nouvelle tournée et chanter notamment à Kiev, Bruxelles et Paris[80],[81].
Mort et hommage national |
Il meurt le 1er octobre 2018, à l'âge de 94 ans, dans la baignoire de la salle de bains[82] attenante à la chambre de sa résidence secondaire[83] de Mouriès (Bouches-du-Rhône)[84],[85],[86], qu'il a fait construire dans les années 1990[87]. Depuis une dizaine d'années, il y cultivait des oliviers et produisait de l'huile d'olive, qu'il commercialisait[88].
L'autopsie pratiquée pour lever l'hypothèse de la noyade révèle qu'il est mort après un « œdème aigu pulmonaire responsable d'une défaillance cardio-respiratoire qui s'est révélée être au-dessus de toute ressource thérapeutique »[82].
Le 5 octobre, la France rend un hommage national à Charles Aznavour dans la cour des Invalides[89], en présence du président et du Premier ministre arméniens, respectivement Armen Sarkissian et Nikol Pachinian, de nombreuses personnalités ainsi que de la famille de Charles Aznavour.
Le 6 octobre, ont lieu ses obsèques dans la cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste de Paris, où il a été baptisé et s'est marié[90]. Il est ensuite inhumé dans l’intimité dans le caveau familial à Montfort-l'Amaury[91].
Prises de position |
Faits de société |
À propos du fait qu'il réside en Suisse (à Saint-Sulpice, dans le canton de Vaud)[92],[93],[94] et de ses impôts, Charles Aznavour déclare en 2007 :
« J’habite en Suisse et je trouve déplorable que l’on dise “Ah oui, il est parti en Suisse”. Alors, ceux qui partent en Angleterre, en Espagne ou dans les îles ne sont pas partis ! C’est juste la Suisse ! Si j’étais parti en Irlande, je ne paierais pas d’impôts ! En Suisse j’en paie. Et ça on ne le dit pas ! On a inventé un monstre : c’est le monstre de la Suisse. Ça ne tient pas debout leur histoire, d’autant moins que l’on dit que nous ne payons pas nos impôts en France. Si, j’en paie ! Au début de l’année, on m’a tellement emmerdé que je me promenais avec ma feuille d’impôts dans la poche ! Et je la sortais : “Regardez ce que j’ai payé !” Au départ, quand je travaille, on retient 15 %. Il y avait un million cent quinze mille euros, plus les 15 % déjà retenus. La question n’est pas de payer ou pas des impôts en Suisse. Je paie des impôts en Suisse, j’ai un forfait. Je paie des impôts partout où je travaille[95]. »
Concernant l'immigration en France et l'intégration, Charles Aznavour déclare, en février 2013 : « Je suis devenu Français d'abord, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma manière d'être, dans ma langue… J'ai abandonné une grande partie de mon arménité pour être Français… Il faut le faire. Ou alors il faut partir[96] ».
Le 25 août 2014, il appelle à venir en aide aux communautés chrétiennes et kurdes persécutées au Moyen-Orient et propose de les accueillir dans les villages français, « qui ont besoin d'être repeuplés »[97].
Le 8 janvier 2018, durant la crise migratoire en Europe, il provoque la polémique en indiquant qu'on « pourrait faire un tri » entre les migrants pour garder les « génies » et les « gens utiles ». Lors d'un entretien avec Laurent Delahousse, il déclare : « On devrait savoir à qui on a affaire, il y a peut-être des génies parmi ces gens, en tout cas des gens utiles, c'est sûr. C'est vrai qu'on ne peut pas avoir tout le monde chez soi, ce n'est pas facile et puis ça ne serait pas normal. Mais on pourrait faire un tri en tout cas intéressant. On pourrait avoir des gens très intéressant qui passent. Si aujourd'hui Madame Curie passait, on ne sait pas, c'est une Polonaise, "Au revoir Madame", c'est pas vrai »[98],[99].
Actions caritatives |
Le 7 décembre 1988, l'Arménie est frappée par un violent séisme. Par solidarité, Charles Aznavour crée l'association Aznavour pour l'Arménie, dans le but de réunir et d'envoyer vêtements et nourriture aux rescapés[100]. Au début de 1989, sort la chanson Pour toi Arménie. Composée par Georges Garvarentz et écrite par Charles Aznavour, les fonds récoltés servent au financement d'une fondation de solidarité[101].
Le 22 mai 2004, à l'occasion des 80 ans du chanteur, la chaîne TF1 retransmet une émission spéciale qui lui est consacrée, en direct du Palais des congrès de Paris et en présence du président de la République française Jacques Chirac et de son épouse[23]. La soirée est donnée au profit de l'Institut national du cancer. Un double CD et un DVD, Bon anniversaire Charles !, sont mis en vente et les bénéfices sont également reversés à l'institut[23].
Le 30 septembre 2006, il chante devant 100 000 spectateurs à Erevan en Arménie, à l'occasion de l'ouverture de l'Année de l'Arménie en France. Le président Jacques Chirac et son homologue arménien Robert Kotcharian sont présents[102].
Le 28 septembre 2011, l'artiste qui, depuis le 7 septembre, se produit à l'Olympia, donne une représentation au profit de l'association Aznavour pour l'Arménie[103].
Engagement politique |
Charles Aznavour s'est à plusieurs reprises impliqué dans la politique française, arménienne et internationale au cours de sa carrière.
Il apparaît dans le film documentaire de Raymond Depardon 1974, une partie de campagne, lorsqu'il chante en soutien de Valéry Giscard d'Estaing durant l'un des derniers meetings de l'entre-deux-tours de la campagne présidentielle de 1974[104],[105]. Il fait ainsi partie des nombreuses personnalités du monde artistique à soutenir Valéry Giscard d'Estaing face à François Mitterrand[106],[107].
Lors de l’élection présidentielle de 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen se qualifie au second tour face au président sortant Jacques Chirac, Charles Aznavour signe la pétition « Vive la France » et appelle tous les Français à chanter la Marseillaise en signe de protestation[108].
Il soutient Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012[109].
Il a fait campagne pour une réforme internationale du droit d'auteur. En novembre 2005, il a rencontré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso[110] sur la question de la révision de la durée de protection des artistes interprètes ou exécutants et des producteurs de l'UE, préconisant une prolongation de la loi américaine prévoyant 95 ans, affirmant que « en terme de protection, les artistes et les maisons de disques sont du même avis. La prolongation de la durée de la protection serait bénéfique pour la culture européenne, positive pour l'économie européenne et mettre fin à la discrimination actuelle avec les États-Unis ». En 2006, il s'oppose par le biais d'une pétition à une proposition parlementaire, défendue notamment par Christine Boutin et Patrick Bloche, visant à établir une licence globale forfaitaire pour le partage de fichiers protégés par copyright sur Internet, affirmant que la licence éliminerait la créativité[111]. En mai 2009, le Sénat français a approuvé l'un des projets de loi anti-piratage sur Internet les plus stricts, avec un vote écrasant de 189-14. Aznavour était un partisan de la mesure et l'a considéré comme une grande victoire.
En Arménie et à l'étranger |
Depuis le tremblement de terre arménien de 1988, Aznavour aide le pays à travers son association Aznavour pour l’Arménie. Avec son beau-frère et co-auteur Georges Garvarentz, il a écrit la chanson Pour toi Arménie, interprétée par un groupe d'artistes français célèbres et qui est restée no 1 des ventes pendant dix semaines[112].
Il a écrit une chanson sur le génocide arménien intitulée Ils sont tombés.
En 1995, il est nommé ambassadeur et délégué permanent de l'Arménie auprès de l'UNESCO[113]. Il est membre du conseil d'administration international de Armenia Fund. L’organisation a versé plus de 150 millions de dollars d’aide humanitaire et d’aide au développement des infrastructures à l’Arménie depuis 1992.
En 2004, il reçoit le titre de héros national de l'Arménie, la plus haute distinction de l'Arménie.
Le 26 décembre 2008, le président arménien Serzh Sargsyan signe un décret présidentiel pour l'octroi de la citoyenneté de la République d'Arménie à Aznavour, qu'il a qualifié de « chanteur et personnalité publique éminent » et de « héros arménien »[114].
En 2011, le Centre Aznavour ouvre à Erevan, en Arménie. Il y a deux places principales nommées « Place Charles Aznavour » en Arménie, une à Gyumri où une statue fut érigée (là où il y eut le plus grand nombre de vies perdues durant le tremblement de terre), et une à Erevan (sur la rue Abovian).
En avril 2016, Aznavour se rend en Arménie pour participer à la cérémonie de remise du prix Aurora Prize. Le 24 avril, avec Serzh Sargsyan, Garéguine II et l'acteur George Clooney, il dépose des fleurs au Mémorial arménien du génocide[115],[116].
Défense de l'environnement |
En septembre 2018, à la suite de la démission de Nicolas Hulot, il signe la tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité », qui paraît en une du journal Le Monde, avec pour titre l'appel de 200 personnalités pour sauver la planète[117].
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En 1989, après le séisme du 7 décembre 1988 qui a frappé le nord de l’Arménie, tuant des dizaines de milliers de personnes et laissant des centaines de milliers de sans-abris, Charles Aznavour a fondé l'association « Aznavour pour l’Arménie ». Depuis lors, l'association a permis l’implantation de plusieurs programmes d'aide dans le pays.
En 2016, Charles Aznavour et son fils, Nicolas Aznavour, poursuivent leurs activités philanthropiques en créant la Fondation Aznavour. Son objectif est de préserver et perpétuer l'héritage culturel de Charles Aznavour, et continuer le développement et la mise en œuvre de programmes éducatifs, sociaux et culturels[118].
Le premier projet culturel de la Fondation est la création du Centre Aznavour au cœur d’Erevan. Le centre abritera un musée interactif et technologique de l’artiste ainsi qu’un centre culturel et éducatif pour les jeunes[119].
Cinéma |
Acteur |
En parallèle à son activité de chanteur, Charles Aznavour a mené une longue et variée carrière en tant qu'acteur, apparaissant dans plus de 80 films et téléfilms[réf. souhaitée].
En 1960, il tient le rôle principal dans le film Tirez sur le pianiste de François Truffaut et dans Le Passage du Rhin réalisé par André Cayatte. Il a également présenté une performance acclamée par la critique dans le film Dix petits nègres (1974)[réf. souhaitée]. En 1979, il incarne un rôle secondaire dans le film allemand Le Tambour ; le film remporte l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1980. En 1982, il est, avec Michel Serrault « tête d'affiche » dans Les Fantômes du chapelier de Claude Chabrol. Dans la version 1984 de Die Fledermaus, il apparaît et joue le rôle d'un des invités du prince Orlovsky. Cette version, mettant en vedette Kiri Te Kanawa, est dirigée par Plácido Domingo au Royal Opera House à Covent Garden.
En 2002, il tourne dans le film Ararat.
Style |
Auteur-compositeur |
Charles Aznavour est considéré comme un « ambassadeur de la chanson française à travers le monde »[120],[121], et pour lui une chanson à la française se définit par son texte bien plus que par un rythme, car dit-il « nous n'avons pas créé de rythme. (…) Notre grande force est de se servir de tous les rythmes existants pour y placer nos mélodies. Quant aux auteurs, si on compare les textes écrits sur les mêmes thèmes, aucun anglo-saxon n'a réussi à nous égaler. Disséquez Yesterday, très grande chanson portée par une musique extraordinaire, elle ne sera jamais Avec le temps de Léo Ferré. C'est indiscutable. »[122]
Aznavour a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou pour d'autres artistes[123],[124]Source insuffisante , abordant des thèmes comme l'amour, nostalgique ou sensuel (en 1965 sa chanson Après l'amour est interdite d'antenne pour atteinte aux bonnes mœurs[125]), le voyage, le temps qui passe, le souvenir, la reconnaissance au passé.
Le chant d'Aznavour sait se faire audacieux : en 1972, il est le premier à aborder l'homosexualité sans raillerie ni ambage ; avec Comme ils disent, l'auteur-interprète se met dans la peau d'un artiste travesti, homosexuel qui l'assume avec un trait d'humour, « Et dans la salle je vois que / Les mâles n’en croient pas leurs yeux / Je suis un homme, oh ! / Comme ils disent » « Moi, les lazzis, les quolibets / Me laissent froid puisque c'est vrai / Je suis un homo / Comme ils disent »[125].
Parfois engagé, il dénonce le génocide arménien avec Ils sont tombés, la Nomenklatura soviétique dans Camarade, les traumatismes de la guerre dans Les enfants de la guerre.
En 2005, lorsque le pianiste Alain Morisod lui demande de quelle chanson il souhaiterait que les gens se souviennent parmi celles qu'il a écrites, il déclare : « C'est un choix public en fait, mais celle que je préférerais, ce serait Sa jeunesse... entre ses mains. C'est une des premières que j'ai écrites, d'ailleurs je l'ai écrite quand j'étais très jeune, puisqu'on pensait que c'était mon père qui l'avait faite. Les gens ne pensaient pas que quelqu'un de mon âge, j'avais 18-20 ans quand j'ai écrit cette chanson, pouvait écrire ce genre de chanson[126]. »
Influences et filiations |
Je m'voyais déjà, la comédie musicale |
En collaboration avec Charles Aznavour, Laurent Ruquier a écrit un jukebox musical, qui est joué du 2 octobre 2008 au 4 janvier 2009 au théâtre du Gymnase à Paris. Cette comédie musicale ne raconte pas la vie de Charles Aznavour mais, basée sur ses chansons, les aventures de jeunes artistes.
À propos du rap |
Charles Aznavour, à l'occasion d'une apparition dans l'émission de télévision Champs-Élysées de Michel Drucker sur France 2, parle du rappeur Kery James et déclare qu'il considère les rappeurs comme les dignes héritiers des poètes[127]. Il se produit en duo avec Kery James sur le morceau À l'ombre du show business[réf. nécessaire]. Il a également contribué à valoriser le rap dans plusieurs émissions, dont Vivement dimanche ou Le Grand Journal[128]. Charles Aznavour est aussi attaché à un autre genre musical urbain, le slam[réf. nécessaire]. Il a notamment fait un duo avec Grand Corps Malade sur le morceau Tu es donc j'apprends, extrait de l'album 3e Temps[129].
Vie privée |
Famille et entourage |
Marié trois fois, Charles Aznavour a eu cinq enfants[c]. Il a Seda (1947) de son union, le 16 mars 1946, avec Micheline Rugel Fromentin. D’une relation extra-conjugale avec une danseuse prénommé Arlette, dans les années 1950, naît Patrick Bordais (1951-1976), dont le corps sera retrouvé un mois après sa mort d'une surdose à l'âge de 25 ans, et auquel Charles Aznavour dédie une chanson au titre évocateur, L’Aiguille (1987)[130]. De son union, le 11 janvier 1967, avec la Suédoise Ulla Thorsell, il a Katia (1969), Misha (1971) et Nicolas (1977)[131]. Il n’a pas eu d’enfant de son union, le 28 octobre 1955, avec Evelyn Plessis.
Sa fille Katia est mariée à l'humoriste et producteur Rachid Kallouche, dit Jean-Rachid. À partir des années 1980, sa choriste soliste est la chanteuse Claude Lombard. À partir de 1996, il est également accompagné sur scène par sa fille Katia, comme choriste et avec qui il interprète le duo Je voyage.
Charles Aznavour est cousin de l'acteur américain Mike Connors, notamment célèbre pour son rôle dans la série télévisée Mannix[132].
Il est de religion chrétienne apostolique arménienne[133].
Domiciles |
Paris est la ville où il vit jusqu'à l'âge adulte. Son premier logement se situe au 36 rue Monsieur-le-Prince. Il l'évoque dans sa chanson Autobiographie, sortie en 1980, « j’ai ouvert les yeux, sur un meublé triste, rue Monsieur-Le-Prince, au Quartier Latin ». Puis, en raison de problèmes d'argent récurrent de la famille, il déménage à plusieurs reprises durant son enfance et adolescence dans la capitale. D'abord au 73 rue Saint-Jacques, puis à la rue du Cardinal-Lemoine. La famille quitte ensuite quelques mois Paris, pour Enghien-les-Bains chez le grand-père Missak. De retour à Paris, ils s'installent au 2 rue de Béarn, puis notamment à la rue La Fayette. Le 26 mars 1940, la famille emménage au 22 rue de Navarin, quelques mois avant que les troupes allemandes entrent dans Paris, le 14 juin 1940, durant la Seconde Guerre mondiale. En 1941, lorsqu'il rencontre Pierre Roche, il vit un temps chez lui pendant la guerre, car la famille héberge des réfugiés à la rue de Navarin et il se sent trop à l'étroit. Pendant une année et demi, entre 1948 et 1950, Charles Aznavour vit principalement à Montréal, en raison du duo qu'il forme avec Pierre Roche, et avec qui il part parfois en tournée au Canada et aux États-Unis. En 1954, Charles Aznavour trouve une chambre à acheter à Montmartre, au 18 Saint-Rustique[134].
À la fin des années 1960, Charles Aznavour achète une propriété à Galluis (Yvelines)[135].
En 1972, il s'installe en Suisse, dans un chalet à Icogne, près de Crans-Montana, dans le Canton du Valais. En 1977, il déménage dans le Canton de Genève à Corsier, au ch. du Port, où il achète une villa. Il quitte ensuite la Suisse pour les États-Unis, en Californie pendant quelques mois, avant de revenir en 1984 dans le Canton de Genève à Cologny, où il ne reste que deux ans, pour s'établir à Vandœuvres en 1986. En 1989, il déménage une nouvelle fois, pour Thônex. En 2012, il part vivre dans le Canton de Vaud à Saint-Sulpice, pour se rapprocher de son fils Nicolas, qui habite l'une des deux maisons qui se trouvent sur le terrain, car Nicolas Aznavour, spécialiste des mécanismes énergétiques du cerveau à l'EPFL jusqu'en 2013, a décidé de s'occuper de son père à plein temps[136],[137].
Au début des années 1990, Charles Aznavour construit une résidence secondaire en France à Mouriès, dans les Bouches-du-Rhône, où il passe les derniers mois de sa vie, avant d'y mourir le 1er octobre 2018.
Beaucoup de médias[138] et lui-même[139] présentaient la maison de Mouriès comme sa résidence principale, les dernières années de sa vie.
Administration fiscale et justice |
En 1972, Charles Aznavour est au centre d'une polémique due à son exil fiscal à Crans-Montana, en Suisse[140]. Il est inculpé de fraude fiscale et l'affaire, portée devant la justice, dure plusieurs années. Un mandat d'arrêt international est même lancé à son encontre alors qu'il se trouve aux États-Unis.
En 1977, il prend à partie le président du tribunal, lors de son procès, déclarant : « La France devrait me remercier pour tous les milliards que j'ai fait rentrer dans ses coffres ! Savez-vous que je suis le seul chanteur au monde à se produire dans soixante-dix-huit pays ? (...) Toute ma vie, j'ai travaillé dur ! En France, on taxe les artistes et les créateurs comme si on voulait les faire crever. » Charles Aznavour est relaxé, mais est rattrapé par la justice quelques mois plus tard pour une autre affaire[141].
En 1979, il est condamné à une amende de trois millions de francs de l'époque[141] et à un an de prison avec sursis pour évasion fiscale. Contrarié par cette décision de justice, il publie dans la presse un poème sous forme de lettre ouverte au président de la République Valéry Giscard d'Estaing : « Pour avoir servi ma patrie et ma culture, trois millions et un an de prison »[142].
En 1980, Jean-Marcel Cabouat, le doyen des juges d'instruction de Versailles, signe l'ordonnance de non-lieu concernant le dossier de fraude fiscale visant Charles Aznavour. Cette décision met un terme définitif aux démêlés de Charles Aznavour avec la Justice française[143].
Le 28 mars 2008, le Conseil d'État rejette le pourvoi de Charles Aznavour contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris rejetant sa demande tendant à la décharge de la cotisation supplémentaire d'impôt sur le revenu à laquelle il a été assujetti au titre de l'année 1989[144].
En mars 2018, la presse révèle qu'il a pu défiscaliser légalement une grande partie de ses revenus de droits d'auteur par le biais d'une entreprise qu'il a ouverte en 2007 au Luxembourg[145].
Discographie |
Pendant ses soixante-dix ans de carrière, Charles Aznavour a enregistré plus de mille deux cents chansons interprétées dans neuf langues différentes[146]. Il a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou d'autres artistes[147].
Selon son site officiel[148], il aurait vendu 180 millions de disques. En France, principal marché du chanteur, le SNEP lui a décerné dix-huit disques d'or[149], pour des ventes totales estimées à 15 millions[150]. Il a également reçu quatre disques d'or au Royaume-Uni[151] (pays où sa chanson She s'était classée no 1 en 1974[53]), cinq au Canada[152] et deux aux Pays-Bas[153].
Filmographie |
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1989 : Charles Aznavour - Arménie 1989 (1). À propos de l'aide humanitaire apportée par Aznavour à l'Arménie, le pays de sa famille[154] après le tremblement de terre de 1988[155].
1994 : Noël à Vienne III. Un concert de Noël avec Aznavour, Plácido Domingo et Sissel Kyrkjebø, avec l’Orchestre symphonique de Vienne dirigé par le chef croate Vjekoslav Šutej.
2007 : Making of Colore Ma Vie. Une performance qui accompagne la sortie de l’album studio d’Aznavour Colore Ma Vie. Filmé à La Havane et à Paris, il montre sa collaboration avec Chucho Valdez.
2017 : Charles Aznavour L’intégrale
Émissions de télévision (interviews) |
La Joie de vivre, Radiodiffusion-télévision française, 27 janvier 1958
Discorama, RTF Télévision, 29 avril 1960
Variétés, Télévision suisse romande, 13 novembre 1965[156]
Carrefour, Télévision suisse romande, 6 janvier 1968[157]
Le Grand Échiquier, Antenne 2, 25 septembre 1980
Les Dossiers de l'écran, Antenne 2, 3 octobre 1989
Tout le monde en parle, France 2, 3 janvier 2004
Vivement dimanche (4 x 20 ans), France 2, 29 novembre 2009
Pardonnez moi, Radio télévision suisse, 24 mars 2013
Pardonnez moi, Radio télévision suisse, 5 octobre 2014
Le Petit Journal, Canal+, 22 septembre 2015
Entrée libre, France 5, 16 octobre 2016
Quotidien, TMC, 23 novembre 2016
Entrée libre, France 5, 25 septembre 2017
Thé ou Café, France 2, 14 janvier 2018
Émission de VivaCité, RTBF, septembre 2018[158]
Sept à huit, TF1, 16 septembre 2018
C à vous, France 5, 28 septembre 2018
Théâtre, opérette |
1933 : Danseur au théâtre du Petit Monde.- 1933 : Diverses productions au Théâtre des Champs-Élysées, au théâtre Marigny et à l'Odéon, Alcazar et casino de Paris.
1935 : Margot d'Édouard Bourdet, mise en scène Pierre Fresnay, théâtre Marigny.
1957 : L'Apprenti fakir de Jean Marais, chorégraphie et mise en scène Georges Reich, paroles Charles Aznavour, musique Jeff Davis, théâtre de la Porte-Saint-Martin.
1965 : Monsieur Carnaval livret Frédéric Dard, musique Charles Aznavour et Mario Bua, mise en scène Maurice Lehmann, théâtre du Châtelet.
Publications |
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Des mots à l'affiche, Paris, Le Cherche-midi, 1991, 153 p. (ISBN 978-2862742106).- Avec Daniel Sciora, Mes chansons préférées, Christian Pirot, 2000
Le Temps des avants, Paris, Flammarion, 2003, 353 p. (ISBN 2-08-068536-8).
Images de ma vie (recueil de photos), Flammarion, 2005- Mon père, ce géant, Paris, Flammarion, 2007, 152 p. (ISBN 2-08-120974-8)
À voix basse, Paris, Don Quichotte, 2009, 225 p. (ISBN 978-2359490015).- D'une porte l'autre, Paris, Éditions Don Quichotte, 2011, 163 p. (ISBN 978-2359490442)
- En haut de l'affiche, Paris, Flammarion, 2011, 150 p. (ISBN 978-2081257108)
- Tant que battra mon cœur, Paris, Éditions Don Quichotte, 2013, 228 p. (ISBN 978-2359491623)
- Avec Philippe Durant et Vincent Perrot, Ma vie, mes chansons, mes films, Paris, Éditions de la Martinière, 2015, 232 p. (ISBN 978-2732470832)
- Retiens la vie, Paris, Éditions Don Quichotte, 2017, 163 p. (ISBN 978-2-35949-683-3)
Distinctions |
Prix |
1959 : Prix d'interprétation de l'Académie du cinéma français pour son rôle de Heurtevent dans La Tête contre les murs de Georges Franju
1964 : Premier prix de la Chanson française au Japon pour La Mamma
1969 : Prix de la Société américaine des auteurs-compositeurs
1971 : Lion d'or de la Mostra de Venise pour la version italienne de la chanson du film Mourir d'aimer
1985 : Grand prix national des Arts et Lettres
1995 : Grande médaille de la chanson française de l'Académie française
1997 : César d'honneur
1997 : Victoire de la musique de l'artiste interprète masculin
2003 : « Sceau d'or » de la Cinémathèque yougoslave de Belgrade (Serbie)[159]
2010 : Victoire de la musique d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
2015 : Prix d'honneur aux NRJ Music Awards
Hommages |
- 1995 : ambassadeur itinérant d'Arménie auprès de l'Unesco
- 1996 : intronisé au Songwriters Hall of Fame
- 1998 : artiste de variétés du siècle, décerné par le magazine Time
- 2001 : sacré « Pape des variétés » par l'association Château Pape Clément
- 2002 : citoyen d'honneur de la ville de Montréal (Canada)
- 2005 : citoyen d'honneur de la ville de Cannes : « Palme d'or » de la ville
- 2006 : ambassadeur de Mantes-la-Jolie
- 2006 : honoré lors du 30e Festival international du film du Caire
- 2009 : ambassadeur d'Arménie en Suisse
- 2009 : docteur honoris causa de l'université de Montréal
- 2013 : inauguration du palais des congrès Charles-Aznavour de Montélimar[160]
- 2016 : étoile honorifique décernée par la Chambre de Commerce d'Hollywood[161]
- 2017 : étoile sur le Hollywood Walk of Fame dans la catégorie « Live performance », située au 6225 Hollywood Boulevard, devant le Pantages Theatre[162],[163].
- 2018 : reçoit un hommage de la France au XVIIe Sommet de la francophonie organisé à Erevan les 11 et 12 octobre 2018, où il devait être présent[164],[165]
Décorations |
- France
2003 : Commandeur de la Légion d'honneur[166] ; officier (1997)[167] ; chevalier (1989)
2000 : Commandeur de l'ordre national du Mérite[168] ; officier (1986)
1997 : Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres
- Arménie
2004 : Héros national de l'Arménie[169],[170]
- Belgique
2015 : Commandeur de l'ordre de la Couronne[171]
2004 : Officier de l'ordre de Léopold[172],[173],[174]
- Québec, Canada
2009 : Officier de l'ordre national du Québec[175]
2008 : Officier honoraire de l'ordre du Canada[176]
Médailles |
1969 : Médaille de la Ville de Paris, échelon Vermeil
2012 : Médaille du jubilé de diamant de la reine Élisabeth II[177]
2017 : Médaille Raoul Wallenberg (en)[26]
Hommages dans l'art |
- En 1962, à Nantes, Charles Aznavour contribue fortement à faire repérer Michel Bourdais, alors jeune dessinateur, en achetant le portrait qu'il a fait de lui[178],[179].
Bernard Buffet et Tonia Cariffa ont peint des portraits de Charles Aznavour[réf. souhaitée].
Chansons |
Chansons écrites pour d'autres interprètes et reprises |
Édith Piaf
Jezebel[d].
Plus bleu que tes yeux.- C'est un gars
Eddie Constantine
- Deux pour arriver
- Ça me démange
- Je t'aime comme ça
- Avec ces yeux-là
Ce diable noir[e]
1956 : Ce n'est pas toujours drôle le cinéma
Francis Lemarque
J'aime Paris au mois de mai (album : Mes années 50)
Gilbert Bécaud
Je t'attends.
Jean-Claude Pascal
L'Amour, c'est comme un jour.
Serge Gainsbourg
Parce que.
Marcel Amont
Moi le clown.
Le Mexicain.
Juliette Gréco
Je hais les dimanches.
Maurice Chevalier
1952 : L'objet[180],[f], (album Maurice Chevalier chante ses derniers succès)
1962 : Jolies mômes de mon quartier, (album Maurice Chevalier)
Johnny Hallyday
1961 : Il faut saisir sa chance, Retiens la nuit, Sam'di soir (album Salut les copains) ;
1962 : Ce n'est pas juste après tout, (33 tours 25 cm Madison Twist) ;
1964 : Bonne chance, (33 tours 25 cm Les guitares jouent et la BOF Cherchez l'idole) ;
1998 : Sur ma vie (album Stade de France 98).
Les Chaussettes noires
1963 : Ce diable noir et Jezebel (deux reprises, respectivement de Constantine et Piaf, inscrites sur l'album Chaussettes noires Party).
1964 : Crois-moi mon cœur 45 t (Barclay 70633), (BOF du film Cherchez l'idole ; l'album Cherchez l'idole, prévu à l'époque, est resté inédit jusqu'en 1996).
Eddy Mitchell
1963 : Eddy Mitchell Ce diable noir
1964 : Tu n'es pas l'ange que j'attendais[g].
2009 : Hier encore (album Grand Écran).
Frank Alamo
1964 : Tu n'es pas l'ange que j'attendais (45 t Barclay 70633).
Sylvie Vartan
1963 : La plus belle pour aller danser.
Richard Anthony
1965 : Sur ma vie
Dorothée
1985 : Chagrin d'amitié (album Allô allô monsieur l'ordinateur)
Doc Gynéco
1996 : La Bohème, en duo avec Assia
Bob Dylan
1998 : The Times We've Known (Chanté par Bob Dylan au Madison Square Garden, le 1er novembre 1998[181]
Shy'm
2012 : Comme Ils Disent (album Caméléon)
Zaz
2014 : J'aime Paris au mois de Mai (album Paris)
Mireille Mathieu :
1966 : Celui que j'aime
1967 : Un monde avec toi
1974 : Folle, folle, follement heureuse - Ciao, mon cœur
1981 : Encore et encore et Une vie d'amour
Kendji Girac
2015 : La Bohème
Parmi les artistes qui ont enregistré ses chansons et collaboré avec Aznavour, on trouve Fred Astaire, Frank Sinatra, Andrea Bocelli, Bing Crosby, Ray Charles, Bob Dylan, Liza Minnelli, Mia Martini, Elton John, Dalida, Josh Groban, Petula Clark, Tom Jones, Shirley Bassey, José Carreras, Laura Pausini, Nana Mouskouri, Julio Iglesias, Nina Simone et Claude François[réf. souhaitée].
Grands succès |
Je m'voyais déjà |
Titre sur le rêve de la célébrité et du succès, Je m'voyais déjà est très personnelle. Mais une pointe d'ironie vient mettre un peu de dérision dans le discours de Charles Aznavour, qui s'amuse à caricaturer l'image du chanteur célèbre.
Le titre de la chanson a par ailleurs donné son nom à un spectacle musical sur l'œuvre de Charles Aznavour[182].
For me formidable |
Chanson d'amour, qui mêle la langue française à des expressions anglaises, For me formidable est un titre qui fait partie des plus grands tubes du chanteur[183].
Hier encore |
Hier encore, issue de l'album éponyme, est une plainte sur le temps qui passe et la jeunesse qui s'évanouit.
L'interprète a reçu pour cette chanson le prix de la Société américaine des auteurs compositeurs et la médaille Vermeil de la ville de Paris en 1969[184].
La Bohème |
En collaboration avec Jacques Plante, Charles Aznavour écrit cette chanson autour du thème très parisien de la vie d'artiste à Montmartre.
Un peintre nostalgique se souvient de sa jeunesse passée dans le célèbre quartier.
Emmenez-moi |
Emmenez-moi raconte le désir de voyager, de partir « au bout de la Terre ». Une certaine nostalgie ressort de cette chanson accompagnée d'une incontestable envie d'exotisme.
Cette chanson rencontre un énorme succès. Elle sera notamment reprise dans un film éponyme sorti en 2005[185].
Notes et références |
Notes |
Représentant permanent de l'Arménie auprès de l'Unesco pour le bureau de l’Onu de Genève (et non de New York)[1]. Le chanteur « n'a pas rang d'ambassadeur dans l'exercice de ses fonctions auprès de l'ONU », précise l'organisation[2].
La date du 8 décembre 2008 est celle de la sortie en France. En ce mois de décembre 2008, l'album sort à différentes dates à travers le monde.
Un hypothétique sixième[réf. nécessaire] enfant prénommé Charles et né en 1952 a longtemps été évoqué par la presse. L'origine de cette désinformation serait à trouver dans la biographie Charles Aznavour rédigée en 1964 par le premier biographe officiel d'Aznavour, Yves Salgues, et reprise par différents articles de presse depuis, alors qu'aucune preuve matérielle attestant l'existence de cet enfant ne vient étayer cette hypothèse[réf. nécessaire]. Il existe bien une photographie réalisée par Hugues Vassal le 17 septembre 1965 lors du mariage d'Aïda Aznavour et de Georges Garvarentz présentant un enfant comme étant Charles junior alors que c'est Patrick Bordais qui est sur cette photographie, comme l'atteste la ressemblance avec cette autre photographie de Patrick Bordais qui, lui, est bien né en 1951 et non 1956 comme écrit sur cette dernière photographie.
Charles Aznavour signe l'adaptation française de la chanson Jezebel (song) (en) écrite en 1951 par Wayne Shanklin (en) et créée la même année par Frankie Laine.
Charles Aznavour signe les paroles françaises du titre That Old Black Magic (en), chanson composée par Harold Arlen et écrite par Johnny Mercer.
Ce titre est l'adaptation française par Charles Aznavour de la chanson The Thing (en) (1950), écrite par Charles Randolph Grean (en) et interprété par Phil Harris.
version restée inédite en 1964 ; elle sera diffusée bien des années plus tard à l'occasion de la sortie d'une intégrale CD.
Références |
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Le restaurant, à cette adresse, semble pourtant être au nom de la compagne de ce dernier, Christof (annuaire du commerce Didot-Bottin,1921 et 1922, dans l'édition de 1925 il est au nom de Mme Driessens). Une certaine Elisabeth Christopher est citée par Charles Aznavour dans l'ouvrage de Robert Belleret Vie et légendes de Charles Aznavour, comme étant la compagne de son grand-père paternel Missak Azna(v)ourian, cuisinier de son état. Missak acquiert le restaurant à son nom en novembre 1924 et le revendra en février 1935.
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« Années 1960 - Ces chansons qui font l'histoire », sur eduscol.education.fr (consulté le 10 août 2018).
(es) « Hier encore — Charles Aznavour », sur last.fm (consulté le 10 août 2018).
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Voir aussi |
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Bibliographie |
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Yves Salgues, Charles Aznavour, Éditions Seghers, 1971
Gérard Bardy, Aznavour : "sur ma vie", Pygmalion, 1977, p. 14.- Aïda Aznavour-Garvarentz, Petit frère, 1986
Charles Aznavour - Un homme et ses chansons, (l’intégralité de ses chansons), Livre de Poche, 1996- Richard Balducci et Charles Aznavour, La Ballade espagnole, Le Cherche-Midi, 1996
Annie et Bernard Réval (préf. Pierre Roche), Aznavour, le roi de cœur, France-Empire, 2000.
Christian Lamet, Charles Aznavour, Librio, 2003- Daniel Pantchenko (avec Marc Robine), Charles Aznavour ou Le destin apprivoisé, Fayard-Chorus, 2006
- Christian Lamet, La chanson française, (réédition du Librio de 2003 augmentée d'autres ouvrages), Scali, 2007
- Caroline Réali, préface de Paul Mauriat, Charles Aznavour, passionnément, City Éditions, 2007
Raoul Bellaïche, Aznavour « Non je n'ai rien oublié », L'Archipel, 24 août 2011(ISBN 9782809807646, lire en ligne).
Robert Belleret, Portraits sur le vif, « Charles Aznavour, les bons moments », Amazon éditeur, 2014
Anouche Kunth, « 1923 : à la croisée des exils », dans Patrick Boucheron (dir.), Nicolas Delalande, Florian Mazel, Yann Potin, Pierre Singaravélou (coord.), Histoire mondiale de la France, Paris, Seuil, 2017, 795 p. (ISBN 978-2-02-133629-0, présentation en ligne), p. 596-600 — ce chapitre lui est consacré en tant que membre d'une famille d'immigrants.
Bertrand Dicale, Tout Aznavour, First, 2017
Robert Belleret, Vie et légendes de Charles Aznavour, Archipel, 2018.
Baptiste Vignol, Charles Aznavour, les années Barclay 1960-1983, livret de 48 pages du coffret de 24 CD sorti chez Universal/Barclay, 2018.
Articles connexes |
- Chanson française
- Pop française
- Musée Charles-Aznavour
Arménie, Culture arménienne (Art arménien, Littérature arménienne, Musique arménienne, Cinéma arménien, Livre arménien, Cuisine arménienne) , Génocide arménien, Chronologie du génocide arménien, Reconnaissance politique du génocide arménien, Diaspora arménienne
Manécanterie des Petits Chanteurs à la croix de bois[pertinence contestée]
Liens externes |
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(en) Charles Aznavour sur l’Internet Movie Database
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