Paul Winkler (éditeur)
Pour les articles homonymes, voir Paul Winkler.
Naissance | 7 juillet 1898 Budapest |
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Décès | 23 septembre 1982 (à 84 ans) Melun |
Nationalité | Français |
Activités | Éditeur, écrivain |
Paul Winkler (7 juillet 1898, Budapest - 23 septembre 1982, Melun) était un homme d'affaires, journaliste, écrivain et éditeur français[1]. Il fut à la tête du plus important organisme de syndication européen, Opera Mundi basé en France puis le directeur de Press Alliance.
Sommaire
1 Biographie
2 Essais
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Bibliographie
4.2 Liens externes
Biographie |
Fils unique d'un directeur de banque hongrois, Paul Winkler a la nationalité austro-hongroise. Il quitte son pays et suit ses études aux Pays-Bas, à l'Université d'Amsterdam. Dans les années 1920, naturalisé français, il s'installe à Paris et, sous le pseudonyme de Paul Vandor, rédige des articles pour un journal destiné aux émigrés hongrois.
En 1928, il fonde l'agence de presse Opera Mundi à Paris. Originellement dédiée à la rédaction de dépêches pour la presse européenne, il devient rapidement le diffuseur en France des bandes dessinées du King Features Syndicate (KFS), parmi lesquelles Flash Gordon, Mandrake le Magicien ou Prince Vaillant. Il acquiert également les droits de Mickey Mouse directement auprès de Walt Disney, en assure la publication dans Le Petit Parisien puis en album chez Hachette[2].
En 1934, il crée le Journal de Mickey, premier magazine au monde à s'appuyer sur les personnages Disney. Il voulait originellement vendre le concept à des éditeurs mais la librairie Hachette, qui soutient le projet, accepte à la condition unique qu'il en soit rédacteur en chef. Walt Disney valide le projet de manière orale mais un contrat n'est signé qu'après la parution de plusieurs numéros[3]. L'hebdomadaire rencontre un succès phénoménal, tirant à 400 000 exemplaires (1938)[4].
Il fonde de nombreux autres magazines jeunesse, comme Hop-là ! et Robinson, ou féminins (Confidences)[5].
Exilé aux États-Unis lors de de Seconde Guerre mondiale avec sa famille du fait de ses origines juives, il y publie en 1943 The Thousand Year Conspiracy, Secret Germany Behind the Mask, un essai dénonçant les origines occultes du nazisme. Sous le pseudonyme d'Etty Shiber — qu'il partage avec sa femme Betty Winkler — il co-signe Paris Underground, un roman se passant dans une France occupée, qui connaît un grand succès et est adapté au cinéma en 1945 par Gregory Ratoff avec Constance Bennett, Gracie Fields et George Rigaud[6].
Durant la guerre, le Journal de Mickey (avec ses autres magazines), remanié par les lois de Vichy, se transforme, fusionne, puis disparaît en juillet 1944. Paul Winkler revient en France après l'armistice, est témoin à charge au procès du maréchal Pétain où l'avocat maître Lemaire met en doute sa bonne foi par le moyen de rapports de police de source douteuse, possiblement la cinquième colonne[pas clair] ; il récupère ses biens qui avait été spolié et, redevenu directeur d'Opera Mundi, fonde Édi-Monde à part égale avec Hachette. Il relance d'abord Confidences puis créé en 1947 le journal Donald, reprenant le matériel Disney ; ce périodique disparaît en 1953 après 313 numéros.
La loi sur les publications destinées à la jeunesse votée en 1949 le place dans la ligne de mire des divers partis opposés à l'influence des comics sur les jeunes français. Dans le contexte de l'époque, Winkler se retrouve attaqué par les communistes, les catholiques et divers groupuscules anti-américains[7].
En 1952, il lance Mickey Magazine au Bénélux et en Suisse francophone. En juin de la même année, il relance Le Journal de Mickey en France, qui atteint bientôt près de 600 000 exemplaires, mais fait la part belle à des dessinateurs français[8].
En 1957, il fonde les Éditions de Trévise avec Gérard Gauthier. Cette petite structure publie notamment une traduction de son essai Les Sources mystiques des concepts moraux de l'Occident. En 1976, il rachète France-Soir au groupe Hachette et, associé à Robert Hersant, en devient le directeur de la publication. Il occupe ce poste jusqu'à sa mort le 23 septembre 1982[9].
C'est aussi lui qui a imaginé, dans les années 1970, le pseudonyme collectif J. Darthel, qu'il a partagé notamment avec Rob-Vel, Claude Seignolle et Pierre Le Goff pour faire revivre le Professeur Nimbus créé par André Daix en 1934[10].
Roy E. Disney le qualifiera de « Grand ami de Mickey Mouse » et son travail de long terme avec la The Walt Disney Company lui vaut de recevoir un Disney Legend Award à titre posthume en 1997.
Essais |
The Thousand-Year Conspiracy, secret Germany behind the mask, New York, C. Scribner's sons, 1943.
Allemagne secrète, traduit par Armand Rio, Paris, Hachette, 1946 — 1re partie de son essai de 1943.
Les Sources mystiques des concepts moraux de l'Occident, Paris, Éditions de Trévise, 1957 — 2e partie de son essai de 1943.
Notes et références |
« The Press: Eighth Wonder Syndicated », Time, 15 septembre 1941(consulté le 19 août 2009)
« Le portrait de Chronique Disney : Paul Winler », site Chronique Disney, consulté le 14 avril 2015.
Entretien avec R. Calame, Le Journal de Mickey no 1389, 1979.
(en) Mark McKinney, History and Politics in French-language Comics and Graphic Novels, Univ. Press of Mississippi, 2008, 300 p. (ISBN 9780754634881, lire en ligne), p. 45–52
Voir. La Grande Histoire du Journal de Mickey, chap « 1934... », Grenoble, Glénat, 2014, p. 23.
Voir. La Grande Histoire du Journal de Mickey, chap « 1952... », Grenoble, Glénat, 2014, p. 40.
La mise en cause de Paul Winkler par Bernard Groensteen, Neuvième Art 2.0, janvier 1999, en ligne.
« Le portrait de Chronique Disney : Paul Winler », site Chronique Disney, consulté le 14 avril 2015.
Ibid.
« Héros quotidiens des années 50 et 60 », Pressibus, consulté le 14 avril 2015.
Voir aussi |
Bibliographie |
Patrick Gaumer, « Winkler, Paul », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, 2010(ISBN 9782035843319), p. 919.
Liens externes |
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