Maurice Schumann





Ne doit pas être confondu avec l'homme d'État français, Robert Schuman


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Maurice Schumann

Illustration.
Maurice Schumann, en 1969.
Fonctions

Président de la Commission de la Culture
et de l'Education du Sénat
1986 – 1995
(9 ans)
Prédécesseur

Léon Eeckhoutte
Successeur

Adrien Gouteyron
Sénateur
1974 – 1998
(14 ans)
Gouvernement

Cinquième République
Groupe politique

UDR (1974-1978)
RPR (1978-1998)

Ministre des Affaires étrangères
3e ministre des Affaires étrangères de la Ve République
22 juin 1969 – 15 mars 1973
(3 ans, 8 mois et 21 jours)
Président

Georges Pompidou
Premier ministre

Jacques Chaban-Delmas
Pierre Messmer
Gouvernement

Chaban-Delmas
Messmer I
Prédécesseur

Michel Debré
Successeur

André Bettencourt
Ministre d'État
5 avril 1967 – 10 juillet 1968
(1 an, 3 mois et 5 jours)
Président

Charles de Gaulle
Gouvernement

Pompidou IV

Président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale
12 décembre 1962 – 2 avril 1967
(4 ans, 3 mois et 21 jours)
Législature

IIe
Prédécesseur

Maurice-René Simonnet
Successeur

Jacques Vendroux
29 janvier 1959 – 14 avril 1962
(3 ans, 2 mois et 16 jours)
Législature

Ire
Prédécesseur

Premier président
Successeur

Maurice-René Simonnet
Député
1945 – 1973
(28 ans)
Gouvernement

Quatrième République-Cinquième République
Groupe politique

MRP (1945-1958)
RPCD (1958-1962)
CD (1962-1967)
UDVe (1967-1968)
UDR (1968-1973)

Président du MRP
1944 – 1949
(5 ans)
Prédécesseur

Premier président
Successeur

Georges Bidault
Biographie

Date de naissance
10 avril 1911

Lieu de naissance

Paris (France)

Date de décès

9 février 1998(à 86 ans)

Lieu de décès

Paris (France)
Sépulture

Normandie
Nationalité

Drapeau de France Française

Parti politique

SFIO

Jeune République
MRP (1945-1967)
UDR (1967-1976)
RPR (1976-1998)


Conjoint
Lucie Daniel (1920-2014)
Profession
Journaliste

Maurice Schumann, né le 10 avril 1911 à Paris et mort le 9 février 1998 dans la même ville (enterré à Asnelles, en Normandie, près de la plage où il débarqua en 1944[1]), est un homme d'État, journaliste et écrivain français.


Il rejoint le général de Gaulle à Londres dès juin 1940, et devient le porte-parole de la France libre. Il en est la voix sur Radio Londres durant tout le conflit.


A la fois fidèle gaulliste, démocrate-chrétien et européen convaincu, c'est un des fondateurs du Mouvement républicain populaire, dont il est le premier président. Député du Nord pendant trente ans puis sénateur pendant quinze ans, il est plusieurs fois nommé ministre d’État dans les gouvernements de Georges Pompidou et conclut son parcours gouvernemental comme ministre des Affaires Étrangères (1969-1973).


Il est élu à l'Académie française en 1974.




Sommaire






  • 1 Jeunesse


  • 2 Honneur et Patrie, l'émission de la France libre sur Radio Londres


  • 3 Carrière politique


    • 3.1 Entre démocratie-chrétienne et gaullisme


    • 3.2 Ministre de la IVe et de la Ve République


    • 3.3 Ministre des Affaires étrangères de Pompidou




  • 4 Vie culturelle


  • 5 Récapitulatif de ses mandats


    • 5.1 Fonctions gouvernementales


    • 5.2 Autres fonctions et mandats




  • 6 Œuvres


  • 7 Décorations[3]


  • 8 Bibliographie


    • 8.1 Livres


    • 8.2 Articles




  • 9 Notes et références


  • 10 Liens externes





Jeunesse |




Plaque 10 place Victor-Hugo (16e arrondissement de Paris), où il est né.


Fils d'un industriel du textile d'origine juive alsacienne, Maurice Schumann étudie aux lycées Janson-de-Sailly et Henri-IV, puis à la Sorbonne (faculté des lettres de Paris). Il est fils de Thérèse Michel fille du docteur Maurice Michel de Namur. Licencié en philosophie, il entre dans le journalisme à l'Agence Havas dès la fin de ses études (1935-1939), ses articles étant publiés dans Grand Reportage, où il exerce la fonction de chef-adjoint, et dans Sept (sous la signature d'André Sidobre ou de Maurice Jacques[2]), Temps présent, La Vie intellectuelle, l’Aube, Réalités et entreprise où il est éditorialiste de politique étrangère[3].


Il épousa Lucie Daniel qui lui donnera trois filles Christine né en septembre 1945, Laurence née en février 1948 et Béatrice née en mars 1951.


Avant la guerre, il est membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO)[1].



Honneur et Patrie, l'émission de la France libre sur Radio Londres |


Engagé volontaire en 1939 en tant qu'interprète militaire auprès du Corps expéditionnaire britannique, il s'embarque à Saint-Jean-de-Luz pour l'Angleterre le 21 juin 1940 à bord du navire polonais M/S Batory (en)[4] et rejoint le général de Gaulle. Il devient le porte-parole de la France libre. On entend sa voix familière dans l'émission Honneur et Patrie sur les ondes de Radio Londres. Il y intervient plus de 1 000 fois entre le 17 juillet 1940 et le 30 mai 1944[5].


Il quitte Londres en 1944 pour prendre part à la bataille de France, d’abord avec l’armée britannique, puis avec la 2e D.B. sous les ordres du général Pierre Billotte. Il débarque en Normandie avec la mission d'assurer la liaison avec les Forces françaises de l'intérieur et participe ensuite activement à la libération de Paris[5].


Le général de Gaulle dit de lui : « Il fut l'un des premiers, l'un des meilleurs, l'un des plus efficaces. »


En 1946, le colonel Passy ternit cette image en accusant Schumann de ne pas avoir osé sauter en parachute. Ce dernier, ulcéré, demanda au général de Gaulle de lui donner « un signe de sympathie ». De Gaulle lui répondit dans une lettre dont Le Canard enchaîné connut le texte et qu'il publia le 6 novembre 1946 :



  • « Vous attribuez trop d'importance à l'affaire. On a vu des gens très braves au feu qui reculaient au moment de sauter en parachute. Vous avez eu tort de vous mettre en avant pour cette mission de Bretagne, car, pendant quatre ans, vous n'avez pas bougé. »

  • « Quant à la lettre de Passy, voici ma façon de penser : Il vous a outragé, mais il faut reconnaître que sa fureur est explicable. Il a répondu par l'outrage à l'infamie. L'infamie c'est le fait de lui avoir refusé un jugement[6]. Infamie à laquelle votre parti a contribué activement ou passivement car le président du Conseil, le ministre des Armées et le ministre de la Justice sont tous les trois MRP jusqu'à preuve du contraire. Voilà ce qui arrive dans un régime où la justice elle-même est politique. Je souhaite qu'on mette fin à cette affaire pour l'honneur de tous ceux de la Résistance. »


On attribue à de Gaulle la réaction suivante à la nouvelle de la conversion du judaïsme au catholicisme, en 1942, de Maurice Schumann : « Cela fera un chrétien de plus, cela ne fera pas un juif de moins »[7].



Carrière politique |



Entre démocratie-chrétienne et gaullisme |


Dès la guerre terminée, il reprend ses activités de journaliste et est directeur politique du quotidien L'Aube jusqu'en 1951[5].


Membre fondateur en 1944 du Mouvement républicain populaire (MRP), un parti politique démocrate-chrétien, il siège à l'Assemblée consultative provisoire. Il est président du groupe parlementaire du MRP, puis président du parti de 1945 à 1949 et enfin président d'honneur dès 1949. Sollicité par Jean Catrice, dirigeant du MRP dans le Nord, pour prendre la tête du mouvement aux premières élections générales à Lille, il est élu député du Nord de l'arrondissement de Lille en 1945, puis sera réélu jusqu'aux élections de 1973, d'abord sous l'étiquette MRP, puis UDR après la dissolution du MRP en 1967. Il a été de 1957 à 1967, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale[5]. Il était un ami proche d'Henri Sacquet, président de la fédération internationale des rédacteurs en chef avec qui il échangea une intense correspondance[8].


Battu aux élections de 1973, il devient sénateur UDR et RPR du Nord et conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais en septembre 1974, puis vice-président du Sénat de 1977 à 1983. Il est réélu sénateur en 1983 et en 1992, et exerce également la fonction de président de la Commission des Affaires culturelles du Sénat de 1986 à 1995[5]. Il siège jusqu'à sa mort dans la Haute Assemblée.


Au plan local, il est conseiller municipal de Lille de 1953 à 1955, conseiller général du canton de Tourcoing-Nord en 1965 et 1966, conseiller municipal de Comines de 1971 à 1977 et conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais élu au suffrage universel à partir de 1986 (il appartenait au conseil régional depuis 1974 au titre de sénateur)[9]. En 1977, il est sur la liste de son ami Norbert Ségard qui échoue dans la conquête de la mairie de Lille contre Pierre Mauroy.



Ministre de la IVe et de la Ve République |


Il a exercé plusieurs fonctions ministérielles : secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans les cabinets Pleven, Faure, Pinay, Mayer et Laniel de 1951 à 1954. Avec la Ve République, il devient ministre de l’Aménagement du territoire de Georges Pompidou en avril 1962 mais il quitte le gouvernement dès le mois suivant, après la conférence de presse du général de Gaulle sur l’Europe, avec les autres ministres MRP, demeurant toutefois dans la majorité. Il est ensuite ministre d’État chargé de la Recherche scientifique et des questions atomiques de Georges Pompidou (1967-1968), ministre d’État chargé des Affaires sociales de Maurice Couve de Murville (1968-1969), où il était fier d'avoir été le seul ministre chargé de la famille de son époque à ne pas avoir fait baisser les allocations familiales[réf. souhaitée].



Ministre des Affaires étrangères de Pompidou |


Le poste de ministre des Affaires étrangères est le dernier de sa carrière gouvernementale. Il est chef de la diplomatie française de 1969 à 1973 dans les gouvernements de Jacques Chaban-Delmas et de Pierre Messmer. Chaban-Delmas lui annonce en ces termes sa nomination : « Il nous faut à la fois assurer la continuité du gaullisme et donner un nouveau départ à l'Europe. Tu es notre homme. » Pendant son passage au Quai d'Orsay, le Royaume-Uni entre dans la Communauté économique européenne (Europe des Neuf). Il se rend en Chine et Mao lui dit : « Vous direz aux maoïstes français qu'ils veuillent bien me lire avant de m'invoquer ! » Aux côtés de Pompidou, il assiste au lancement d'une fusée à Baïkonour. Il renoue aussi avec l'Algérie lors d'une visite au président Boumédiène. Auprès du président américain Nixon, il plaide pour une Europe européenne[réf. souhaitée].


Il quitte le Quai d'Orsay après son échec aux élections législatives de 1973.


Maurice Schumann, « le plus européen des gaullistes et le plus gaulliste des Européens », s'oppose au traité de Maastricht en 1992, puis fonde l'Alliance pour la souveraineté de la France.[réf. souhaitée]



Vie culturelle |


Maurice Schumann est élu à l’Académie française le 7 mars 1974 après la mort de Wladimir d'Ormesson[3]. Il est également professeur associé à la Faculté Libre des Lettres et Sciences humaines de Lille, président de l'Association des écrivains catholiques de langue française, qui décerne le Grand Prix catholique de littérature, et président du Collège des conservateurs du domaine de Chantilly[1].


Il est aussi passionné de bridge. Omar Sharif raconte dans son livre le tournoi qu'ils avaient joué ensemble.



Récapitulatif de ses mandats |



Fonctions gouvernementales |



  • Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement René Pleven (2) (du 11 août 1951 au 20 janvier 1952)

  • Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement Edgar Faure (1) (du 20 janvier au 8 mars 1952)

  • Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement Antoine Pinay (du 14 mars 1952 au 8 janvier 1953)

  • Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement René Mayer (du 10 janvier au 28 juin 1953)

  • Secrétaire d'État aux Affaires étrangères des gouvernements Joseph Laniel (du 2 juillet 1953 au 18 juin 1954)

  • Ministre délégué auprès du Premier ministre, pour l'Aménagement du territoire du gouvernement Georges Pompidou (1) (du 14 avril au 16 mai 1962)


  • Ministre d'État, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales du gouvernement Georges Pompidou (4) (du 6 avril 1967 au 31 mai 1968)


  • Ministre d'État, chargé des Affaires sociales du gouvernement Georges Pompidou (4) (du 31 mai au 10 juillet 1968)


  • Ministre d'État, chargé des Affaires sociales du gouvernement Maurice Couve de Murville (du 12 juillet 1968 au 20 juin 1969)

  • Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Jacques Chaban-Delmas (du 22 juin 1969 au 6 juillet 1972)

  • Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Pierre Messmer (1) (du 6 juillet 1972 au 15 mars 1973)



Autres fonctions et mandats |



  • Président de parti, le Mouvement républicain populaire de 1945 à 1949.

  • Député du Nord de 1945 à 1973.

  • Conseiller municipal de Lille de 1953 à 1955.

  • Conseiller général du canton de Tourcoing-Nord en 1965 et 1966.

  • Conseiller municipal de Comines de 1971 à 1977.

  • Sénateur du Nord de 1974 à 1998.

  • Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais[1].


  • Académicien, élu au 13e Fauteuil, en 1974.

  • Président de la Fondation de France en 1973-1974.

  • Président de l'Association des écrivains catholiques.

  • Membre d'honneur de l'association du musée du 5 juin 1944 à Tourcoing.



Œuvres |




  • Les Problèmes ukrainiens et la Paix européenne, Jouve et Cie, 1939.


  • Paris d'hier et aujourd'hui, Hachette, 1942.


  • Honneur et Patrie, Éditions du livre français, 1946.


  • Le Vrai Malaise des intellectuels, Plon, 1957.


  • Le Rendez-vous avec quelqu'un, Julliard, 1962.


  • La Voix du couvre-feu : cent allocutions de celui qui fut le porte-parole du Général de Gaulle, 1940-1944, Plon, 1964.


  • La France et ses alliés : où en sommes-nous?, Imprimerie moderne de la presse, 1966.


  • Les Flots roulant au loin, Julliard, 1973.


  • La Mort née de leur propre vie : Péguy, Simone Weil, Gandhi, Fayard, 1974.


  • La Communication, Julliard, 1974.


  • Angoisse et Certitude : de la mort, de la vie, de la liberté, Flammarion, 1978 – Grand Prix catholique de littérature


  • Un certain 18 juin, Plon, 1980 – Prix Aujourd'hui


  • Le Concerto en ut majeur (roman), Plon, 1982.


  • Recueil général des traités de la France : 1919-1928, La Documentation française, 1984.


  • Une grande imprudence, Flammarion, 1986.


  • La Victoire et la Nuit, (récits), Julliard, 1989.


  • Meurtre en ut majeur (roman), François Bourin, 1993.


  • Bergson ou le Retour de Dieu, Flammarion, 1995.



Sous le pseudonyme d'André Sidobre 





  • Le Germanisme en marche, Le Cerf, 1938.


  • Benito Mussolini, Le Cerf, 1939.



Décorations[3] |



  • Compagnon de la Libération

  • Croix de guerre 1939-1945

  • Chevalier de l'ordre national de la Légion d’honneur

  • Grand officier de l’ordre de Léopold (Belgique)[5]



Bibliographie |



Livres |



  • Christiane Rimbaud, Maurice Schumann, sa voix, son visage, Odile Jacob, Paris, 2000 (ISBN 273810763X).


Articles |



  • Schumann et Asnelles : la belle histoire, article d'Arnaud Wajdzik publié dans Ouest-France le 11 février 1998


Notes et références |




  1. a b c et dAssociation Maurice Schumann, « Biographie sur le site de l'Association Maurice Schumann », Site officiel de l'Association Maurice Schumann (consulté le 16 août 2009)



  2. François Mauriac, La paix de cimes - Chroniques 1948-1955 - Page 466 -, Bartillat (ISBN 978-2-84100-446-1)



  3. a b et cAcadémie française, « Biographie sur le site de l'Académie française », Site officiel de l'Académie française (consulté le 16 août 2009)


  4. Témoignage enregistré, recueilli par Henri Musielak le 17 avril 1992 auprès de Maurice Schumann


  5. a b c d e et fSite officiel de l'Ordre de la Libération, « Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération », Site officiel de l'Ordre de la Libération, 2008(consulté le 16 août 2009)


  6. Passy fut après-guerre accusé à tort de détournement de fonds au profit du mouvement gaulliste. Il fit de la prison préventive avant que les poursuites ne soient abandonnées


  7. Josy Eisenberg dans Le Figaro des 8 et 9 septembre 2007


  8. "Correspondance Maurice Schumann-Henri Sacquet", Augustin Vigin, 1998 édition Bruel-Legal


  9. Christian Hocq-Rougeayres, Maurice Schumann : journalisme, politique, engagement



Liens externes |




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  • Le portrait de Maurice Schumann sur le site de l'Ordre de la Libération


  • Biographie sur le site de l'Assemblée nationale

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