Cimetière du Montparnasse
Pour les articles homonymes, voir Montparnasse et Cimetière du Sud.
vu depuis la tour Montparnasse.
Pays | France |
---|---|
Région | Île-de-France |
Commune | Paris |
Adresse | 3 boulevard Edgar-Quinet |
Religion(s) | Catholique, protestant, juif, musulman |
Superficie | 18,72 ha |
Tombes | 35 000 concessions |
Mise en service | 1824 |
Find a Grave | 639007 |
Coordonnées | 48° 50′ 16″ N, 2° 19′ 42″ E |
(cf. article détaillé) |
Le cimetière du Montparnasse est situé dans le 14e arrondissement. Á l'origine, il se nommait cimetière du Sud. Il a été créé au début du XIXe siècle lors de la mise en œuvre des premières politiques d'urbanisme et plus particulièrement à l'occasion de la mise en place d'un réseau de cimetières parisiens en dehors des anciennes limites de la capitale.
Il est délimité par la rue Froidevaux au sud, la rue Victor-Schœlcher à l'est, le boulevard Edgar-Quinet au nord, le boulevard Raspail au nord-est, et la rue de la Gaîté à l'ouest.
Avec 35 000 concessions, il abrite le souvenir d'un grand nombre de personnalités : hommes politiques ayant participé à la vie de la République, penseurs de la condition humaine, artistes exerçant dans les domaines les plus variés, artisans du progrès technique, etc. Par ailleurs, des monuments publics rappellent deux évènements dramatiques vécus par la capitale : Siège de Paris (1870-1871) puis Commune de Paris (1871). Ainsi, un certain nombre de tombes individuelles se font l'écho des évènements qui sont survenus depuis la création du cimetière et qui ont marqué les esprits ou les cœurs.
Sommaire
1 Histoire du cimetière
2 Le cimetière aujourd'hui
3 Tombes commémoratives
4 Anecdotes
5 Notes et références
6 Bibliographie
7 Voir aussi
7.1 Articles connexes
7.2 Liens externes
Histoire du cimetière |
Le cimetière du Montparnasse a été créé au début du XIXe siècle, dans le sud de la capitale, en même temps que plusieurs autres cimetières situés à l'époque en dehors des limites de la ville : le cimetière de Passy, à l'ouest de la ville, le cimetière de Montmartre au nord et le cimetière du Père-Lachaise à l'est.
L'emplacement était autrefois occupé par trois anciennes fermes, mais au XVIIe siècle, ce terrain devint la nécropole privée des religieux de Saint-Jean-de-Dieu. Au début du XIXe siècle Nicolas Frochot, préfet de la Seine, fit acheter les terrains de la ville pour y ouvrir l'un des trois cimetières extra-muros de Paris. La première inhumation eut lieu le 25 juillet 1824.
Il subsiste encore dans le cimetière une tour de l'un des nombreux moulins à farine des quartiers du Parc de Montsouris et du Montparnasse. Elle a été classée monument historique par un arrêté du 2 novembre 1931.
Après la Révolution française, le moulin avait servi de guinguette, alors que le quartier, autour des barrières du Montparnasse et du Maine, voyait se développer restaurants et cabarets. À l'ouverture du cimetière, il devient la maison du gardien. Ouvrent ensuite autour du nouveau lieu de culte des entreprises de marbriers, travaillant avec des sculpteurs qui s'installent à proximité, comme François Rude, Jean-Baptiste Carpeaux puis Antoine Bourdelle[1].
Place centrale ornée du Génie du sommeil éternel, d'Horace Daillion (1889).
La tour du Moulin de la Charité.
Les évènements de 1870 et 1871 ont donné lieu à l'érection dans la partie orientale du cimetière de deux monuments en hommage :
- aux morts dans la guerre franco-allemande de 1870, notamment à l'occasion du siège par les armées allemandes
de Paris du 18 septembre 1870 au 26 janvier 1871,
de Strasbourg comme le rappelle un monument annexe dédié au préfet du Bas-Rhin Valentin, érigé à un moment où la capitale de l'Alsace était devenue allemande en vertu du Traité de Francfort du 10 ami 1871,
- aux communards abattus au cours de la Semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871.
Pour les monuments visibles dans le cimetière :
Le cimetière aujourd'hui |
L'entrée principale du cimetière est située au nord sur le boulevard Edgar Quinet, historien et homme politique républicain qui s'exila sous le Second empire. Il revint pour être élu député en 1870 mais mourut juste avant d'avoir vu l'instauration définitive du Régime républicain en France, qu'il appelait de ses vœux. Il repose au centre du cimetière (11e division).
La partie principale du cimetière à l'ouest de la rue Émile-Richard est divisée en 21 divisions. La numérotation suit l'ordre d'une spirale à partir du rond point central.
La partie située à l'est de la rue Émile-Richard est divisée en 8 divisions numérotées de 22 à 30 ; il n'a pas de 23e division.
Un grand nombre de personnages illustres sont enterrés dans le cimetière du Montparnasse. Une liste indiquant la position de quelques-unes des tombes les plus demandées est remise à la demande au visiteur[2].
Sont représentés l'ensemble des arts dans lesquels s'exercent les activités humaines : le poète Charles Baudelaire, l'écrivain Guy de Maupassant, le peintre Eugène Carrière, les philosophes Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Pierre-Joseph Proudhon , le sculpteur César, les acteurs Michèle Morgan, Philippe Noiret et Mireille Darc, le chanteur Serge Gainsbourg, le dessinateur satyrique Georges Wolinski...
Le cimetière comprend de nombreuses tombes collectives des ordres religieux. La chapelle des douze apôtres au nord du rond-point est le lieu de sépulture des prêtres sans famille. La tombe individuelle de Rosalie Rendu (14e division), Fille de la charité de Saint-Vincent-de-Paul béatifiée en 2003, est toujours soigneusement entretenue et décorée des remerciements des fidèles reconnaissants pour leurs vœux exaucés. Par ailleurs, la 5e division a été un temps réservée aux israëlites, tel Adolphe Crémieux qui obtint en 1870 la naturalisation des juifs d'Algérie. D'autres personnalités juives sont enterrées au sud de la partie orientale du cimetière, tel l'officier de l'armée française Alfred Dreyfus impliqué puis disculpé dans une affaire d'espionnage pour le compte de l'Allemagne (1894-1906), qui divisa les Français est fut la cause d'un profond renouvellement du régime républicain.
Avec ses 19 hectares, la deuxième nécropole intra-muros de Paris en est aussi l'un des plus importants espaces verts. On y dénombre 1 200 arbres, essentiellement des tilleuls, des sophoras, des thuyas, des érables, des frênes et des conifères. Outre les espèces les plus communes d'oiseaux (corneilles, pigeons, mésanges...), les lieux sont susceptibles d'accueillir la nidification des espèces familières des cimetières : Gobe-mouche gris, grimpereau des jardins, Fauvette à tête noire, Rouge-queue noir[3]...
Tombes commémoratives |
Jacques Lisfranc (13e division) débuta sa carrière de chirurgien lors de la campagne de Napoléon en Saxe (1813) et notamment améliora la connaissance de l'anatomie des articulations du pied.
Le monument dédié au contre-amiral Jules Dumont d'Urville (15e division) a été l'occasion pour la société de géographie de célébrer les expéditions de cet explorateur, qui identifia en particulier sur l'Antarctique la terre Adélie, qui porte le nom de sa femme et où la France entretient encore aujourd'hui une base permanente.
Une souscription républicaine de 1880 a rendu hommage à l'héroïsme de Denis Dussoubs (8e division). Il fut abattu par la troupe lors du coup d'état du 2 décembre 1851 du futur Napoléon III, alors qu'il tentait de la convaincre de rester fidèle à la république. L'évènement est relaté par Victor Hugo dans l'Histoire d'un crime.
Trois générations des Deschanel qui ont servi la troisième république reposent sous l'épitaphe "on n'emporte en mourant que ce que l'on a donné" (14e division) :
Émile désigné sénateur inamovible de 1881 à 1904 lors de la mise en place des institutions;
Paul président de la Chambre des députés de 1912 à 1920 et éphémère président de la république en 1920;- Paul-Louis mort pour la France à l'occasion des évènements qui emportèrent le régime en 1939-1940.
Des membres de l'École des Arts et Métiers ont rendu hommage à la création et la construction par Claude Goubet (27e division) des premiers sous-marins dans les années 1880, plus de dix ans après la publication par Jules Verne de son ouvrage Vingt mille lieues sous les mers.
La France a exprimé en 1937 sa reconnaissance à Louis-Gustave Binger (9e division) pour l'exploration de la boucle du Niger et la création de la Côte d'Ivoire.
Le cimetière ne possède pas de monument dédié aux morts de la Grande Guerre . Cependant, des familles ont mis en scène le massacre de leur jeune génération. Par exemple, les photographies des fils Danziger (29e division), morts à l'occasion de la bataille de Verdun et de l'offensive finale d'octobre 1918, font écho aux effigies des frères Royan (25e division) morts lors de l'invasion de 1914 et de la bataille de la Somme[4].
La décoration cinématographique de la tombe d'Henri Langlois (6e division) illustre la fondation en 1936 de la Cinémathèque française. Par ailleurs Henri de France (15e division) s'est lancé en 1931 dans la conception industrielle de téléviseurs : il est l'inventeur du premier procédé de télévision couleur exploité en France (1967).
La tombe de la famille Baur (30e division) est dominée par l'hommage national à André Baur, président de l'Union générale des israélites de France pour la zone occupée de 1940 à 1944. Cet organisme avait notamment pour mission de venir sous la responsabilité du régime de Vichy en aide au juifs devenus des citoyens déclassés. André Baur fut finalement déporté avec sa femme et ses 4 enfants en 1943.
Une famille évoque de façon appuyée le souvenir du Malgré nous Paul Siry (13e division), enrôlé de force dans la Wehrmacht, suite à l'annexion en juin 1940 de l'Alsace-Lorraine et qui disparut ainsi en septembre 1943 sur le front russe, à l'âge de 21 ans.
Anecdotes |
La tombe de Marguerite Duras est ornée de stylos plantés dans deux pots superposés. L'arbuste planté dans le pot supérieur est lui-même décoré de bracelets: allusion à Des Journées entières dans les arbres, nouvelle (1954), pièce (1965) et film (1977), inspirés du contexte familial vécu par l'auteur ?
L'acteur Bruno Cremer qui a incarné à l'écran le commissaire Maigret repose avec inscrit sur sa tombe « Ceci est un trou de mémoire », à côté de l'avocat Jacques Vergès, autre figure médiatique en son temps.
Georges Brassens, qui est enterré à Sète, évoque dans sa chanson la ballade des cimetières celui du Montparnasse, dont sa maison était comme il le chante "à quatre pas".
Tout près se trouvait également l'atelier du peintre Rorcha qui raconte dans son roman autobiographique Le Saut oblique de la truite (éditions Phébus), une traversée matinale du cimetière. L'incipit du roman est une description humoristique des toilettes publiques du cimetière, situées à l'angle des rues Froidevaux et Emile Richard.
Notes et références |
Panneau Histoire de Paris devant le cimetière, boulevard Edgar-Quinet.
Mairie de Paris, « Cimetière Montparnasse : Sépultures parmi les plus demandées », 2005.
Voir à ce sujet "Oiseaux nicheurs de Paris, un atlas urbain" sous la direction de Frédéric Malher par les équipes de la LPO Ile-de-France aux éditions Delachaux et Niestlé
de nombreuses autres familles ont perdu plusieurs enfants : Clarinval (10e div.), Hébert (25e div.), Kraft (10e div.), Lhuillier (19e div.), Loeb (5e div.), Sternberg (25e div.)...
Bibliographie |
Marie-Laure Pierard, Le Cimetière Montparnasse : Son histoire, ses promenades, ses secrets, Paris, Michel Dansel, 1983, 286 p. (ISBN 2-903547-10-6) ; rééd. 2009, de Borée, 337 p. (ISBN 978-2-84494-832-8)
Voir aussi |
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Articles connexes |
- Cimetière parisien
- Liste de cimetières du monde
Liens externes |
- Plan du Cimetière du Montparnasse
Cimetière du Montparnasse, sur le site de la Ville de Paris
Plan des sépultures les plus visitées sur le site de la Mairie de Paris- Le cimetière Montparnasse : historique et célébrités actualisées
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