Jacques Perret (écrivain)
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Naissance | 8 septembre 1901 Trappes (France) |
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Décès | 10 décembre 1992(à 91 ans) Paris (France) |
Activité principale | romancier, journaliste |
Distinctions | prix Interallié, prix Prince-Rainier-de-Monaco |
Langue d’écriture | français |
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Genres | roman, nouvelle |
Œuvres principales
Ernest le rebelle (1937)
Le Caporal épinglé (1947)
Bande à part (1951)
Jacques Perret, né le 8 septembre 1901 à Trappes dans les Yvelines et mort le 10 décembre 1992 à Paris, est un écrivain français.
Témoin engagé de son temps au style littéraire admiré, marqué par le premier conflit mondial où son père a été blessé et son frère aîné tué, il a notamment vécu une existence de voyages et d'aventures où se mêlent vie militaire, expéditions lointaines, journalisme, publications de romans, de récits et de nouvelles dont certains inspirés de ses tranches de vie.
Sommaire
1 Biographie
2 Distinctions
3 Œuvre
3.1 Chroniques
3.2 Romans et récits
3.3 Nouvelles
3.4 Souvenirs
3.5 Divers
4 Analyse et critique de son œuvre
5 Liens externes
6 Notes et références
Biographie |
Jacques Perret effectue sa scolarité aux lycées Montaigne puis Louis-le-Grand à Paris. Il est adolescent lorsque son seul grand frère Louis est tué durant la Première Guerre mondiale dans la Somme en 1916. Il a juste 17 ans lorsque le conflit finit, trop jeune pour avoir pu s'engager. Il effectue son service militaire au Maroc dans le 29ème Régiment des Tirailleurs algériens, où il combattra contre les Chleuhs durant la guerre du Rif et manquera d'être tué d'un coup de poignard. Il suit des études d'histoire et fait ses débuts journalistiques au Rappel et au Journal et plusieurs voyages au Danemark, en Suède, au Mexique, au Honduras où il sera pêcheur de bonite et trafiquant de nacre et de coprah, en Norvège, en Turquie et au Liban, il sera bûcheron en Laponie et travailleur saisonnier au Canada. Il part en mission en Guyane en 1931. Ce pays sera le sujet de son premier roman Roucou (1936), du nom de la teinture dont les Indiens enduisaient leur corps, et de plusieurs nouvelles : Un homme perdu, Une histoire en or, Vêpres indiennes. Là-bas, il effectue un travail d'études ethnologiques mandatées par Paul Rivet, le directeur du Muséum national d'histoire naturelle, portant sur les amérindiens Emerillons et riches d'enseignements qui déboucheront sur une exposition l'année suivante, ainsi que des prospections d'or pour les industriels Monteux et Richard, qui resteront vaines. Au cours de ses périples, il sera tour à tour docker, employé dans une bananeraie, professeur, dessinateur, hôtelier ou encore graveur et viticulteur-œnologue.
En 1937, il écrit Ernest le rebelle, publié par Gallimard sur la recommandation d'André Malraux, dont le héros sera incarné au cinéma par Fernandel dans le film éponyme Ernest le rebelle réalisé par Christian-Jaque en 1938 mais que Jacques Perret n'approuvera guère.
Fait prisonnier durant la Deuxième Guerre mondiale près de Longwy en 1940 pendant la Bataille de France après s'être engagé dans les Corps Francs à 38 ans, il est envoyé en Allemagne au stalag (III-A puis III-D), mais réussit à la quatrième tentative à s'échapper en 1942. La citation qui lui est décernée en 1940 mentionne : « […] Le 12 mai, a tué cinq adversaires à coups de mousqueton, debout, avec le plus grand calme, dans un combat de rue […] premier soldat de son bataillon […] attribution de la Médaille militaire et Croix de guerre avec palme »[réf. souhaitée]. Il rejoint par la suite les maquis de la Résistance, auprès de l'ORA.
En 1947 paraît son plus grand succès, Le Caporal épinglé, écrit en 1942-1943, qui est en lice pour le prix Goncourt mais s'incline finalement par deux voix contre six contre Les Forêts de la nuit de Jean-Louis Curtis[1]. Ce roman raconte avec détachement scrupuleux et dérision distanciée sa captivité en Allemagne et ses différentes tentatives d'évasion, livre à propos duquel Roger Nimier a dit que : « La luxuriance de ce style s'accorde mieux avec une époque de création et de cataclysme qu'avec une période d'inventaire prudent ». Il sera adapté au cinéma par Jean Renoir dans le film du même nom Le Caporal épinglé. En 1951 est publié Bande à part, que certains considèrent comme son chef d'œuvre, qui raconte son temps dans la Résistance et les hommes au destin cocasse ou tragique qu'il a côtoyés ; ce livre reçoit le prix Interallié.
Passionné par la mer, Jacques Perret écrit également plusieurs ouvrages sur ce thème, dont le Vent dans les voiles (1948) et Rôle de plaisance (1957). Ce dernier ouvrage est illustré par le dessinateur et graveur André Collot, son équipier habituel à bord du voilier Matam, un « sloop à tape-cul » de 8 mètres (de la série Sea-Bird) que Perret s'était offert avec l'argent du prix Interallié. Les aventures picaresques du duo comique Perret-Collot (Perret est grand et maigre, autant que Collot est court et râblé) paraissent d'abord en feuilleton dans la presse nautique et contribuent à faire découvrir la plaisance dans le sillage de la création de l'école des Glénans et la démocratisation de la voile initiée par le célèbre Vaurien, dont les affiches de promotion sont justement signées par André Collot.
Il publie de nombreux recueils de nouvelles : La Bête Mahousse, Le Machin, Objets perdus, Salades de saison... ainsi que des romans mettant en scène des personnages animés par une certaine vision de la France, de l'honneur et des valeurs humaines aujourd'hui un peu surannée : Les Biffins de Gonesse. Son épouse Alice qu'il mentionne dans Le Caporal épinglé est décédée en 1998. Ses descendants assurent la préservation de sa mémoire et la continuité de la publication de son oeuvre littéraire.
Jacques Perret a toujours été fidèle à des valeurs et des engagements personnels que viennent servir son style épique (que décrit ainsi l'historien et journaliste Pierre Gaxotte : « Je ne pense pas que personne aujourd'hui ait, plus que Jacques Perret, le sens du mot juste, du mot dru, cocasse, juteux, imprévu. Sous sa plume, par la vertu de télescopages éclairs, les vocables les plus usés reprennent un éclat de diamant. ») Ce qui l'amené, à différents moments, à se trouver en rupture de ban avec la société et les grands tendances qui l'animaient.
Profondément patriote (« clodovicien patriotard » comme il se désignait lui-même), attaché au trône, à l'autel et aux liens féodaux comme il le déclara lors d'une émission d'Apostrophes, mais pas militariste malgré ses engagements, catholique traditionaliste opposé au réformes du Concile de Vatican II mais ayant refusé son soutien à Monseigneur Lefebvre, il n'était pas pétainiste mais était très hostile à De Gaulle. En février 1962, son fils officier parachutiste Jean-Loup est arrêté pour avoir participé à un attentat de l'OAS dans lequel un gendarme de 27 ans a été tué[2] et sera condamné à dix ans de prison au pénitencier de l'Île de Ré. Jacques Perret prendra la défense de son fils réclamant qu'on lui fasse endosser l'entière responsabilité morale des actes de ce dernier, et soutiendra avec véhémence une Algérie gouvernée par la France et attaquera le Général De Gaulle dans des pamphlets virulents. Ses collaborations à des journaux marqués à l'extrême-droite comme le journal royaliste Aspects de la France, sa part active et son engagement dans la défense de l’Algérie française, ses nombreux articles contre De Gaulle et des offenses à la Légion d'honneur lui vaudront d'être déchu de ses droits civiques puis, en 1963, sans doute sous la pression d'opposants gaullistes, rayé du contrôle de la Médaille militaire, malgré les protestations de journalistes, d'écrivains et d'organismes de tous bords politiques. La peine de son fils sera écourtée quelques années plus tard. En mai 1977, il signe un appel demandant l'arrêt de poursuites en cours contre le Groupe union défense[3].
Ses prises de positions lui valent aujourd'hui d'être dans une sorte purgatoire littéraire malgré la puissance et l'équilibre de son style. Sa vision du progrès, auquel il n'était pas opposé mais dont il se méfiait : « Bien sûr, unité, universalité, c’est un vieux rêve, une noble hantise ; et sur le plan temporel elle sert de caution à toutes les entreprises d’hégémonies, à toutes les tyrannies autocratiques et doctrinaires », reste plus que jamais d'actualité.
Distinctions |
Il a reçu plusieurs prix : Prix Interallié (1951), prix Prince-Pierre-de-Monaco (1958), Thyde Monnier et Mac Orlan (1978), de l'Académie (1978 et 1984) et de la Ville de Paris (1979).
Depuis mai 2006, une rue porte son nom à Orange (Vaucluse).
Œuvre |
Ironiste-né, excellent styliste, Jacques Perret exerce son talent avec virtuosité. A l'aise dans tous les paysages du monde et en mer, roche de la nature et de ses personnages, il entraîne ses lecteurs dans son univers distancié et volontiers nostalgique. Il excelle à grandir et anoblir les objets familiers avec lesquels il est de connivence (un couteau, une pipe...), patinés et culottés par un fidèle usage et une longue cohabitation.
Contemporain de Marcel Aymé et de Raymond Queneau, desquels il se rapproche par son goût de la mystification, il est moins noir que le premier et moins gai que le second, tout en pouvant prétendre à la même lucidité.
Son anti-conformisme, son panache, ses engagements politiques, son style incisif et son goût des œuvres courtes peuvent également le rapprocher des Hussards (mouvement littéraire), écrivains de la génération suivante.
Chroniques |
1953 Bâtons dans les roues, Gallimard
1954 Cheveux sur la soupe, Gallimard
1957 Salades de saison, Gallimard
1964 Le Vilain Temps, Le Fuseau (rééd. Via Romana, 2018)
Romans et récits |
1936 Roucou, Gallimard
1937 Ernest le rebelle, Gallimard
1947 Le Caporal épinglé, Gallimard
1948 Le Vent dans les voiles, Gallimard
1951 Bande à part, Gallimard
1953 Mutinerie à bord, Amiot-Dumont
1957 Rôle de plaisance, Gallimard
1961 Les Biffins de Gonesse, Gallimard
1969 La Compagnie des eaux, Gallimard
Nouvelles |
1947 : L'Oiseau rare, Gallimard
1949 : Objets perdus, Gallimard
1951 : La Bête Mahousse, Gallimard
1953 : Histoires sous le vent, Editions nouvelle France
1955 : Le Machin, Gallimard
1981 : Tirelires, Julliard
Souvenirs |
1975 Grands Chevaux et Dadas, Gallimard
1976 Raisons de famille, Gallimard
1980 Un marché aux puces, Julliard
1982 Belle Lurette, Julliard
1985 Le Jardin des Plantes, Julliard
Divers |
1954 Collaboration avec René Barjavel pour le film Le Mouton à cinq pattes dans lequel l'épisode d'Étienne est adapté de sa nouvelle La Mouche
1964 Préface au Pantagruel de Rabelais, Gallimard
1965 Rapport sur le paquet de gris, Aspects de la France
1979 Préface à C'est ainsi qu'Allah est grand d'Alexandre Vialatte, Julliard
1964 Trois pièces (Maximilien, Monsieur Georges, Caracalla), Éditions Gallimard (théâtre)
1989 Les collectionneurs, Le Dilettante
1991 Articles de sport, Julliard
1992 Comme Baptiste...ou les tranquillisants à travers les âges, Le Dilettante
1996 François, Alfred, Gustave et les autres, Le Dilettante
2004 L'Aventure en bretelles, suivi d'Un Blanc chez les Rouges, Le Dilettante
2005 Chroniques, Arcadia Editions
2009 Les sept péchés capitaux, Via Romana (ISBN 978-2-916727-53-0) [présentation en ligne]
2012 La République et ses Peaux-Rouges : chroniques d'Aspects de la France, T.1, 1948-1952, Via Romana, 298 p. (ISBN 979-10-90029-28-6) [présentation en ligne]
Analyse et critique de son œuvre |
Roman 20-50, n°56/décembre 2013, Presses universitaires du Septentrion (sommaire)- « Jacques Perret, passeur flamboyant », Laurent Dandrieu, Valeurs actuelles du 30 juin 2006. [lire en ligne]
- Authier François-Jean et Dambre Marc, « Bibliographie et filmographie de Jacques Perret », Roman 20-50, no 56, février 2013, p. 139-144 (lire en ligne)
Liens externes |
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- Ressource relative à la littérature : Internet Speculative Fiction Database
Notes et références |
Du côté de chez Drouant : Le Goncourt de 1922 à 1949 émission de Pierre Assouline sur France Culture le 3 août 2013.
« L'un des membres du commando O.A.S. du Val-de-Grâce est le fils de l'écrivain Jacques Perret », Le Monde.fr, {{Article}} : paramètre «date
» manquant (lire en ligne, consulté le 9 septembre 2018)
« Plusieurs personnalités lancent un appel en faveur du GUD », sur lemonde.fr, 21 mai 1977.
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