Normand





Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne la langue normande. Pour les Normands du Moyen Âge, voir Normands. Pour les homonymes, voir Normand (homonymie).










































Normand
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Pays

France et dans les Îles Anglo-Normandes
Région

Normandie, Îles Anglo-Normandes
Nombre de locuteurs
de 50 000(est. 1999) à 100 000(est. 2010)

Typologie

SVO
Classification par famille

  • - langues indo-européennes

    • - langues romanes

      • - langues gallo-romanes

        • - langues d'oïl

          • - normand




Statut officiel

Langue officielle

Drapeau de Jersey Jersey (jersiais)
Codes de langue

Linguasphère
51-AAA-hc, 51-AAA-hd

Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) :

Articlle prémyi


Touos les hoummes nâquissent libes et paréls dauns la dignitaé et en dreits. Il ount byin de l'obiche et de l'ingamo et deivent faire d'ot lus prochans coumme si ch'éteit pouor yeus.


Le normand (normaund en normand) est une langue romane parlée en Normandie continentale et insulaire. C’est une des principales langues d'oïl. Il est classé dans les langues sérieusement en danger par l'Unesco.




Sommaire






  • 1 Histoire


    • 1.1 Origine


      • 1.1.1 Généralités


      • 1.1.2 Exemples de textes médiévaux




    • 1.2 L'anglo-normand


    • 1.3 Termes normands d'origine norroise


      • 1.3.1 Appellatifs toponymiques


      • 1.3.2 Lexique




    • 1.4 Termes anglais issus spécifiquement du normand




  • 2 Statut actuel


  • 3 Variétés


  • 4 Influence dans d'autres pays


  • 5 Phonologie


  • 6 Morphologie


    • 6.1 Conjugaison




  • 7 Lexique et expressions


  • 8 Orthographe


  • 9 Littérature


    • 9.1 Avant le XIXe siècle


    • 9.2 À partir du XIXe siècle


      • 9.2.1 En Normandie insulaire


      • 9.2.2 En Normandie continentale




    • 9.3 Auteurs




  • 10 Bibliographie


  • 11 Notes et références


  • 12 Voir aussi


    • 12.1 Articles connexes


    • 12.2 Liens externes







Histoire |




Aire linguistique de la langue normande.



Origine |



Généralités |




En tant que langue d'oïl, le normand s'inscrit dans la lignée des langues romanes.


Les colons scandinaves[1],[2], en s'installant sur une grande partie du territoire connu de nos jours sous le nom de Normandie, avaient adopté une forme de langue d'oïl, langue romane parlée par les habitants de cette partie de l'ancienne Neustrie. Il est notable que les premiers témoignages écrits de la langue d'oïl datent précisément, de manière fortuite, du même siècle que les premiers raids vikings sur les côtes neustriennes. Les nouveaux venus vont exercer sur la langue vernaculaire une influence limitée de substrat, notamment sur le vocabulaire (200 mots tout au plus, issus du norrois ou du vieil anglais cf. tableau I) et de manière plus anecdotique sur la phonétique.


Cette disparition de la langue norroise peut s'expliquer de différentes façons, parmi lesquelles sont le petit nombre de femmes nordiques à avoir suivi les colons, qui vont donc faire souche avec des femmes autochtones de langue romane[3] ; ensuite, la création même du duché de Normandie intègre de larges portions de territoires, dans lesquelles les populations sont de langue romane et peut-être aussi dans la diversité des apports ethniques (britannique, anglo-saxon, norvégien, danois et irlandais), qui parlaient des langues différentes, favorise l'emploi d'une langue unique et vernaculaire ; de même que la nécessité des relations économiques avec les voisins continentaux. Malgré tout, l'usage du norrois se serait maintenu sur les côtes normandes jusqu'au XIIe siècle. Le trouvère Benoît de Sainte-Maure, à la fin du XIIe siècle, l'affirme en tout cas dans sa Chronique des ducs de Normandie. Selon lui on parlait encore « danois » sur les côtes[4].



Exemples de textes médiévaux |




Le Dictionnaire de la langue normande de Kelham (1779).











texte de Wace dans l'histoire de la Normandie


Man en engleis e en norreis

Hume signifie en frenceis

De ceo vint li nuns as Normanz.

Neustrie aveit nun anceis

Tant cume ele fud as Franceis.






Man en angleis et en norreis

Houmme signifie en fraunceis

De chà vyint le noum ès Normands.

Neustrie aveit noum ancien

Taunt qù'o feut ès Fraunceis.






Man en anglais et en norrois

Homme signifie en français

De là vient le nom aux Normands.

Neustrie avait nom ancien

Tant qu'elle fut aux Français.




Cet extrait rédigé dans une scripta normande comporte quelques termes d'origine scandinave, notés en italique.









texte de Guillaume de Berneville


A plein se astent d’eschiper,

Kar mult coveitent le passer,

Bons fud li vens e la mer quieie:

Ne lur estoet muver lur greie,

Ne n’i out la nuit lof cloé,
Estuinc trait ne tref gardé,

Ne n’i out halé bagordinge,

Ne escote ne scolaringe;

Ne fud mester de boesline;

Tute fud queie la marine:

Ne lur estut pas estricher,

Ne tendre tref ne helenger.

Fort ert l'estait e li hobent

Ki fermé furent vers le vent,

E d'autre part devers le bort

Sunt li nodras e li bras fort;

Bones utange out el tref,

Meillurs n'esnot a nule nef;

Bons fud li tref e la nef fort,

E unt bon vent ki tost les port.

Tute noit current a la lune

Le tref windé trés k'a la hune:

Ne lur estut muver funain

Trestute nuit ne lendemain.






Ils se hâtent d'appareiller,

Car ils désirent ardemment traverser.

Le vent est bon et la mer calme;

Nul besoin de toucher aux agrès:

Cette nuit-là, on a ni cloué le lof,

Ni tiré les bras, ni surveillé la vergue,

Ni halé les cargues,

Ni les écoutes et le scolaringe;

Nul besoin de bouline.

La mer est toujours calme:

Pas besoin de diminuer la voile,

Ni de la tendre, ni de la hisser.

Solides sont l'étai et le hauban

Qui sont ridés face au vent,

Et, d'autre part, vers le bord,

Les bouts de la vergue et les bras sont solides aussi,

La vergue a de bonnes itagues,

Les meilleures de tous les navires;

Bonne est la mâture et solide le bateau,

Et bon est le vent qui les emporte vivement.

Toute la nuit ils courent guidés par la lune,

La vergue hissée jusqu'à la hune:

Ils n'ont pas touché aux cordages,

De toute la nuit, ni le lendemain





L'anglo-normand |




Selon des sources[5],[6], l'origine des mots anglais se décompose comme suit:















Latin ≈29%
Français (d'abord français anglo-normand, puis français) ≈29%
Germanique ≈26%
Grec ≈6%
Autres ≈10%



La langue normande s'est implantée en Angleterre à la suite de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant. Cet idiome était originellement parlé par les barons, les chevaliers et les soldats d'origine normande (bien que d'autres formes de langue d’oïl aient pu être importées par les barons et chevaliers originaires de France, de Picardie ou de Bretagne). C'est donc la langue d'une classe dominante, la langue du nouveau roi, langue de cour donc et langue officielle enfin, qui se développera en Angleterre pour devenir aussi langue d'échange et du commerce, mais l'ensemble de la population restera fidèle au vieil anglais. Cependant ce dernier sera teinté au stade du moyen anglais de « normanismes », qui touchent essentiellement le lexique. On donne le nom d'anglo-normand au dialecte d’oïl parlé en Angleterre qui, sous l’influence de l’anglo-saxon était devenu assez distinct du normand continental bien que la langue écrite reste sensiblement la même. Cette langue évolue de manière autonome à partir du XIIIe siècle jusqu'à sa disparition à la fin du XIVe siècle. Par erreur, on qualifie souvent d'anglo-normand la langue de l'écrivain Wace originaire de Jersey parce que cette île de la Manche est maintenant appelée anglo-normande en français, mais à l'époque, elle n'est que normande. Wace écrit donc en français, comme il le dit lui-même, dans une scripta dialectale qui comporte certains traits phonétiques et certains mots du lexique normand. En revanche, le concept d'anglo-normand ne s'applique qu'au normand utilisé en Grande-Bretagne


Ils possèdent les deux une littérature d'origine ancienne et abondante.



Termes normands d'origine norroise |



Appellatifs toponymiques |


Ces noms propres sont sortis de l'usage en tant que noms communs, généralement dès le Moyen Âge.



Lexique |

































































































Exemples de mots normands venus du norrois (tableau I)
Normand Français Vieux norrois

bel

cour

böl

bète

appât

beita

blèqùe
blet/te

bleikr

brumaunt
nouveau marié

brumaðr

dalle

évier

dalr/doli

falle
gorge

falr

gradile, grade, etc.

groseille

gaddr

graie
préparer (gré)

greiða

(é)grillaer
glisser

skriðla

ĥagùe

cenelle

heggr

herneis

charrette

harneskja

hougùe(t)

mont (petit)

haugr

mauve

mouette

mávar (plur. de már)

mielle

dune

mellr

mucre

humide

mygla

nez

cap

nes

tierre
chaîne

tjaðr


La langue française a acquis une partie de son ancien lexique nautique et quelques termes relatifs à la faune et à la flore maritime issus du vieux norrois, par l'intermédiaire de la langue normande (tableau II). De plus, quelques termes d'origine, norroise sans rapport avec le domaine nautique ou maritime, ont été empruntés par le français : mare, passé en français (mare) vers le XVIe siècle, du norrois marr.































































































































































Exemples de termes techniques ou autres, maritimes ou non, passés en français par l’intermédiaire du normand (tableau II)
Français Vieux norrois
agrès

greiði
bite (< norm. [a]biter)

bita
bitte

biti
bord

borð
bouline

bóglína
brayer

bræða
carlingue

karling
cingler (anc. sigler)

sigla
dalot

dæla
duvet (anc. dum, dunet)

dúnn
écoute

skaut
équiper

skipa
étrave

stafn
flaner

flana
flotte

floti
girouette (< pat. Loire guiroué)

veðr-viti
gréer

greiða
guindeau

vindáss
guinder

vinda
hauban

höfuðbenda
houle

hol
hune

húnn
itague

útstag
nantir (< norm. nant, namps)

nám
quille

kilir (plur. de kjölr)
racage, raquer

rakki

raz

rás
riper

rispa
ris

rif
rogue (subst.)

hrogn
rogue (adj.)

hrókr
tangue

tangi
tillac, tille

þilja
tolet

’þollr
vague

vág (acc.)
varangue

vrang
varech

vágrek



Termes anglais issus spécifiquement du normand |


La langue normande apportée en Angleterre à la suite de la conquête de l'Angleterre en 1066 a enrichi la langue anglaise (tableau III). Ces termes sont identifiés comme normand grâce à leurs traits phonétiques normanno-picards, ou plus spécifiquement locaux ou encore grâce à leur signification particulière qui diffère de celle du français standard. Inversement, le normand s'est parfois enrichi du vieil anglais, souvent avant la conquête : normand de l'ouest rade « allée, route » de rād ; bas normand vipaer « crier », haut normand viper « pleurer » de wēpan.
























































































































































Exemples de mots anglais venus du normand (tableau III)
Anglais Normand Français
cabbage caboche chou
carpenter carpentyi charpentier
castle
câtél (castel en ancien normand)
château
catch
cachiaer ou cachi
chasser
cater acataer acheter
caterpillar anc. cattepleure, cattepleuse
chenille
cauldron caudron chaudron
causeway cauchie chaussée
chair qùaire chaise
cherry cherise cerise
easy aisi facile
fashion faichoun façon
hardy hardi bien-portant
garden gardin jardin
can
caunne, canne
cruche en cuivre
car car anc. char
curfew anc. cuvrefu, curfu
couvre-feu
pocket
pouoqùette, pouquette
poche
poor pouor, paur pauvre
fork
fouorqùe, forque
fourche
sorrel surrelle oseille

travel (voyager)
travalaer travailler
wage
gùage (wage en ancien normand)
gage
wait
gùettaer ou vettaer (waitier en ancien normand)
guetter
walop gùaloper (waloper en ancien normand) galoper
war
gùerre (werre en ancien normand)
guerre
warranty
gùarantie ou varantie (warantie en ancien normand)
garantie
wicket viqùet guichet



Statut actuel |


Les langues insulaires sont reconnues officiellement par les gouvernements des îles sans être langues officielles. L’enseignement facultatif du jèrriais (normand jersiais) se fait dans les écoles de Jersey, et le guernesiais est présent dans quelques écoles de Guernesey. Les langues jersiaise et guernesiaise sont reconnues en tant que langues régionales des Îles Britanniques, dans le cadre du Conseil Britannique-Irlandais (avec l’irlandais, le gallois, l’écossais, le scots, le scots d’Ulster, le mannois, et le cornique).


Le normand continental est pour ainsi dire plus fort dans le Cotentin et dans le pays de Caux qu’ailleurs sur le continent.



Variétés |


On parle plusieurs variétés de la langue normande :



  • En France :
    • en Normandie continentale :

      • dans le Cotentin[7] - le cotentinais (nd. loceis)

      • dans le pays de Bray - le brayon, qui comporte des traits phonétiques picards

      • dans le pays de Caux - le cauchois (nd. caôcheis) et le nord cauchois (ancien Talou) qui comporte des traits phonétiques picards

      • dans le Roumois - le patois du Roumois, intermédiaire entre le cauchois et l'augeron.

      • dans le Pays d'Auge - l'augeron (nd. augeron, aujourd'hui presque disparu)




  • Aux Îles Anglo-Normandes (normand insulaire) :

    • à Jersey - le jersiais

    • à Guernesey - le guernesiais

    • à Sercq - le sercquiais

    • l'auregnais d’Aurigny a disparu au XXe siècle.






Un bar du Becquet, près de Cherbourg : Le Rô d'la Mé.


Par ailleurs, on distingue entre le normand proprement dit (parlé au nord de la ligne Joret) et le normand méridional (pratiqué au sud de cette isoglosse).


Le normand méridional, parlé au sud de la ligne Joret notamment dans la Manche (région d'Avranches), l'Orne et une partie de l'Eure est plus proche des dialectes comme le gallo et le mayennais. Par exemple, le mot sac se traduit en pouoqùe au nord et en pouoche au sud. Vaqùe, au nord, se dit vache en français et en normand méridional.


Dans la Grand' tèrre (France)-(mais désignant l'Angleterre chez les pêcheurs), le normand, proprement dit, est classé en tant que langue de France parmi les langues d'oïl. L'enseignement du normand du Cotentin (Cotentinais) est présent dans quelques collèges du département de la Manche.



Influence dans d'autres pays |



  • Au Canada :

    • Le normand a influencé le québécois et l'acadien :

    • Quelques rares mots, expressions et tournures de phrases couramment utilisées par les Québécois, Acadiens et Louisianais mais difficilement identifiables comme spécifiquement normands, puisqu'elles sont communes à l'ensemble des parlers de l'ouest (calumet « calumet », passé en français, de l'ancien normand calumet « chalumeau, pipe »; champelure « robinet » cf. cauchois campleuse; bleuet « fruit proche de la myrtille, canneberge » anc. normand bleuet « myrtille »; croche « tordu » anc. français croche; gricher « grimacer » ≠ cauchois grigner; asteure « à cette heure, maintenant », à matin, tant pire.

    • D'autres mots normands employés (ou anciennement employés) au Québec :


      • abrier = abriter (y faut s'abrier, y fait frète !),


      • ber = berceau,


      • bers = ridelles d'un chariot ou berceau,


      • boucane = fumée ou maison de chétive apparence,


      • boucaner = fumer ou entrer en colère,


      • frète = froid,


      • gourgannes = fêves de marais,


      • gourgane = bajoue de porc fumée,


      • grafigner = gratter légèrement,


      • graffigner = égratigner,


      • grèyer = équiper, préparer


      • ichite ou icite = ici,


      • itou = aussi,


      • jouquer ou juquer = jucher,


      • marcou = chat mâle (angevin, gallo, également)


      • marganner, déganer,


      • maganer = maltraiter, malmener, abîmer


      • mi-aout = quinze août,


      • mitan = moitié, milieu,


      • pigoche = cheville, cône de sucre d'érable,


      • pognie = poignée,


      • pomonique = pulmonique,


      • racoin = recoin,


      • ramarrer = rattacher, renouer,


      • ramucrir = devenir humide, mucre,


      • v'lin = venin,


      • vlimeux = détestable,


      • y = il, ils, elles (qu'est-ce qu'y fait ?)[8]





  • Le normand a aussi influencé le français standard et le gallo et des langues créoles comme le créole réunionnais.



Phonologie |


Pour certains dialectologues, il semble que le h « expiré », en fait un phonème proche de hr que l'on entend encore dans le Cotentin et surtout dans la Hague (prononcer: [χɑ:g]) et que l'on entendait jadis ailleurs, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le long des côtes du Calvados (Bessin), nord du Bocage, au sud de l'estuaire de la Seine (Pays d'Auge, Roumois) et entre Vatteville-la-Rue et Berville-sur-Seine, est dû, comme en français, à l’influence germanique ; alors qu'il s'est amuï en français (le h dit « aspiré ») pour n'avoir plus que seule fonction d'empêcher la liaison (hiatus: un être / un hêtre), l'installation des colons scandinaves dans cette partie de la Neustrie septentrionale aurait empêché cette même évolution[9],[10].



Morphologie |



Conjugaison |


Les verbes du normand ne se classent pas facilement en groupes de conjugaison, mais on peut donner quelques caractéristiques générales. Le passé est surtout exprimé par un passé simple (à l'oral comme à l'écrit) ou un temps composé (passé composé, plus-que-parfait). Le passé simple s'emploie bien plus employé qu'en français et surtout que l'imparfait. Le subjonctif imparfait est également largement employé, parfois à la place du subjonctif présent. À l'exception des verbes irréguliers, tous les verbes normands forment leur passé simple avec les mêmes terminaisons -is, -is, -ît, -îmes, -îtes, -îtent et forment leur subjonctif imparfait sur la même base de terminaisons -isse, -isses, -isse, -issioums, -issiaez, -îtent.











































































indicatif présent imparfait (rare) passé simple futur conditionnel subjonctif présent subjonctif imparfait participe présent participe passé

ête (être)


je syis

t'es

il/ol est

no-z-est

je soummes

vos êtes

il/ol sount





j'éteis

t'éteis

il/ol éteit

no-z-éteit

j'étioums

vos étiaez

il/ol éteient





je feus

tu feus

i/o feut

no feut

je feûmes

vos feûtes

i/o feûtent





je serai

tu seras

il/ol sera

no sera

je seroums

vos seraez

i/o serount





je sereis

tu sereis

i/o sereit

no sereit

je serioums

vos seriaez

i/o sereient





qùe je seis

qùe tu seis

qù'i/o seit

qùe no seit

qùe je seyoums

qùe vos seyaez

qù'i/o seient





qùe je feusse

qùe tu feusses

qù'i/o feusse

qùe no feusse

qùe je feussioums

qùe vos feussiaez

qù'i/o feûtent




êtaunt


étaé

avaer (avoir)


j'i

t'âs

il/ol a

no-z-a

j'avoums

vos avaez

il/ol ount





j'aveis

t'aveis

il/ol aveit

no-z-aveit

j'avioums

vos aviaez

il/ol aveient





j'eus

t'eus

il/ol eut

no-z-eut

j'eûmes

vos eûtes

il/ol eûtent





j'érai

t'éras

il/ol éra

no-z-éra

j'éroums

vos éraez

il/ol érount





j'éreis

t'éreis

il/ol éreit

no-z-éreit

j'érioums

vos ériaez

il/ol éreient





qùe j'aie

qùe t'aies

qù'il/ol ait

qùe no-z-ait

qùe j'ayoums

qùe vos ayaez

qù'il/ol aient





qùe j'eusse

qùe t'eusses

qù'il/ol eusse

qùe no-z-eusse

qùe j'eussioums

qùe vos eussiaez

qù'il/ol eûtent




ayaunt


ieu¹

cauntaer
(chanter)


je caunte

tu cauntes

i/o caunte

no caunte

je cauntoums

vos cauntaez

i/o cauntent





je caunteis

tu caunteis

i/o caunteit

no caunteit

je cauntioums

vos cauntiaez

i/o caunteient





je cauntis

tu cauntis

i/o cauntit

no cauntit

je cauntîmes

vos cauntîtes

i/o cauntîtent





je caunterai

tu caunteras

i/o cauntera

no cauntera

je caunteroums

vos caunteraez

i/o caunterount





je cauntereis

tu cauntereis

i/o cauntereit

no cauntereit

je caunterioums

vos caunteriaez

i/o cauntereient





qùe je caunte

qùe tu cauntes

qù'i/o caunte

qùe no caunte

qùe je cauntioums

qùe vos cauntiaez

qù'i/o cauntent





qùe je cauntisse

qùe tu cauntisses

qù'i/o cauntisse

qùe no cauntisse

qùe je cauntissioums

qùe vos cauntissiaez

qù'i/o cauntîtent




cauntaunt


cauntaé

acataer
(acheter)


j'acate

t'acates

il/ol acate

no-z-acate

nos/j'acatoums

vos acataez

il/ol acatent





j'acateis

t'acateis

il/ol acateit

no-z-acateit

nos/j'acatioums

vos acatiaez

il/ol acateient





j'acatis

t'acatis

il/ol acatît

no-z-acatît

nos/j'acatîmes

vos acatîtes

il/ol acatîtent





j'acaterai

t'acateras

il/ol acatera

no-z-acatera

nos/j'acateroums

vos acateraez

il/ol acaterount





j'acatereis

t'acatereis

il/ol acatereit

no-z-acatereit

nos/j'acaterioums

vos acateriaez

il/ol acatereient





qùe j'acate

qùe t'acates

qù'il/ol acate

qùe no-z-acate

qùe nos/j'acatioums

qùe vos acatiaez

qù'il/ol acatent





qùe j'acatisse

qùe t'acatisses

qù'il/ol acatisse

qùe no-z-acatisse

qùe nos/j'acatissioums

qùe vos acatissiaez

qù'il/ol acatîtent




acataunt


acataé

maungi
(manger)


je maunjus²

tu maunjus²

i/o maunjut²

no maunjut²

je maunjoums

vos maungiz

i/o maunjuent²





je maungeis

tu maungeis

i/o maungeit

no maungeit

je maungioums

vos maungiaez

i/o maungeient





je maungis

tu maungis

i/o maungît

no maungît

je maungîmes

vos maungîtes

i/o maungîtent





je maungerai

tu maungerais

i/o maungera

no maungera

je maungeroums

vos maungeraez

i/o maungeront





je maungereis

tu maungereis

i/o maungereit

no maungereit

je maungerioums

vos maungeriaez

i/o maungereient





qùe je maunjue²

qùe tu maunjues²

qù'i/o maunjue²

qùe no maunjue²

qùe je maungioums

qùe vos maungiaez

qù'i/o maunjuent²





qùe je maungisse

qùe tu maungisses

qù'i/o maungisse

qùe no maungisse

qùe je maungissioums

qùe vos maungissiaez

qù'i/o maungîtent



maungeaunt
maungi

Notes :



  • ¹ : ieu prend le -z- aux temps composés devant les voyelles et les sons ne finissant pas en -s ou -z : j'i-z-ieu pour j'ai eu, il a-z-ieu pour il a eu et il ount-z-ieu pour ils ont eu. Dans ce dernier exemple, ount ne terminant pas naturellement par un -s ou -z, et l'ajout d'un -z- est nécessaire. Il est également toujours rattaché au verbe conjugué par un tiret dans les temps composés : j'avoums-ieu pour nous avons eu.

  • ² : le verbe maungi (manger) est irrégulier, la présence d'un -u- dans je maunjus, tu maunjus, i maunjut (3 personnes du singulier) et i maunjuent (3e personne du pluriel) se retrouvant en ancien français dans le verbe mangier dont la conjugaison au présent de l'indicatif était : je manju, tu manjües, il manjut, nos manjons, vos mangiez, il manjüent. Cette particularité a disparu en français moderne et dans d'autres langues d'oïl ainsi qu'en francoprovençal mais s'est maintenue en normand.



Lexique et expressions |


Cette liste n'est pas exhaustive et vise à présenter quelques mots ou prononciations propres au normand.




  • à tantôt [a tɑ̃'to] : à cet après-midi ou à tout à l'heure


  • tout à l'heure (graphie normande: touot à l'heure ) : tout de suite (ou bientôt)


  • afaiter (graphie normande : afaitaer) : asaisonner


  • eun neir qùyin [un nɛr ʧi] ou [k(j)ɛ̃] : un chien noir. L'antéposition de l'adjectif exprimant la couleur existait en ancien français (influence syntaxique du germanique) et subsiste en poésie, etv elle reste la règle sur la côte ouest du Cotentin et en Normandie insulaire, tout comme en wallon. On en trouve des traces en cauchois par exemple ou « geler blanc » se dit blanc rimer


  • eun qùenâle [œ̃ knɑ:l] : un enfant


  • boujou [bujwu] : bonjour ou au revoir


  • goule [gwul] / [gul] : figure, visage


  • magène (ou plus anciennement imagène) : peut-être, vient de l'impératif du verbe imagènaer, « imaginer ».


  • croqùaé ou ahoqùi [aʁ'oʧi] : accroché


  • broquer à travers le carreau (graphie normande : broqùaer à travers lé carré/carriâo) : passer


  • eune moûque à miè (aussi orthographié maôque) : une abeille


  • travailleu coume pyiche [piʃ] : travailleur comme personne


  • bavacheux : bavard ; de bavacher, bédasser : « bavasser », commérer


  • étivoquer (de étivoqùaer ou étiboqùi) [etibɔ'ʧi] : taquiner


  • vésèye, vésouye : force


  • I coumenchait à ête charjaé à drié : il commençait à être passablement enivré


  • trachaer des pous à eun vieuillard ou [tʁa'ʃi] : chercher le moindre motif de querelle


  • Ch'est eun bouon gâs, ma i se néyerait dauns sa roupie ou [i se nérait : il se noierait dans sa morve] : C'est un bon garçon mais pas très intelligent


  • Je syis aussi fidèle qùe lé qùyin l'est oû berqùier ou [bɛʁka'lœ] : je suis aussi fidèle que le chien l'est au berger


  • Eun graund fallu : un grand benet


  • Vi-t'en veir : viens voir


  • Machu : têtu


  • Se léqùaer la grouèye : s'embrasser avec effusion


  • Bésaer la poue : avoir peur


  • Je syis qù'eun pouor mânant, byin malhéreus : Je ne suis qu'un pauvre manant bien malheureux


  • Tei itou : toi aussi


  • V'là ancô qùe lé qùyin i pouche sus sa qùaîne : voilà encore que le chien tire sur sa chaîne


  • Ch'est dreit cha! ou [ʃe dʁɛ ʃa] : c'est tout à fait ça, tout à fait juste


  • Y a du fuu dauns la qùeminaée ou [ʃim'na] : il y a du feu dans la cheminée


  • redoubllaer : faire demi-tour


  • futiâo : un hêtre


  • eun bèrouette : une brouette


  • coche : truie


  • fourqùette : fourchette


  • viâo : veau


  • mâqùèse : tête (gueule)



Orthographe |


Il existe aujourd'hui trois orthographes standardisées du normand : normand continental (dont cotentinais; selon le système Lechanteur), jersiais (selon les dictionnaires Le Maistre (1966) et Société Jersiaise (2005)), guernesiais (selon le dictionnaire De Garis (1982)).
























































-oun, oum
/ɔ̃:/

-aun, aum
/aɔ̃/ ou /ɛ̃/ selon la région

e non accentué
muet (autrefois représenté par l'apostrophe, et cela toujours dans les îles)
verbe en -aer (et participe en -aé) (s'écrit -aï en guernesiais)
/ɘ/ ou /o/ ou /e/ selon la région (// en guernesiais)

suivi de é ou i
/ʧ/ au nord de la ligne Joret, /k/ au sud de la ligne Joret.

Les îles Anglo-Normandes, étant au nord de la ligne Joret, ont gardé le tch orthographique.


Le mot normand venu du latin canem (chien) s'écrit qùyin (à prononcer [quien] ou [tchi] selon les lieux) sur le continent et tchian selon l'orthographe insulaire.



suivi de é, i ou u
/ʤ/ au nord de la ligne Joret, /ɡ/ au sud de la ligne Joret

ll suivant b, c, f, g, p (s'écrit li en jersiais)
/j/

th (seulement en jersiais)
/ð/ (en jersiais)

oué
/we/

ouo
/uo/, s'utilise en position accentuée, sinon remplacée par ou /u/ (coulaer mais je couole, journaée mais jouor)

âo
//

iâo
/jaʊ/


/y/ jusqu'à /œ:/ selon la région


Littérature |



Avant le XIXe siècle |





Le Coup d'œil purin, de 1773.


Le Jersiais Wace est considéré comme fondateur de la littérature jersiaise au XIIe siècle. Béroul, Adam de Ros, André de Coutances, Beuve de Hanstone, Chandos, Chardry, Clémence de Barking, Denis Piramus, Éverard de Gateley, Geoffroy Gaimar, Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Guillaume de Berneville, Guillaume le Clerc de Normandie, Jofroi de Waterford, John Gower, Jourdain Fantosme, Marie de France (poétesse), Nicholas Trivet, Nicole Bozon, Philippe de Thaon, Pierre d'Abernon, Pierre de Langtoft, Raüf de Lenham, Robert Biket, Robert de Gretham, Robert de Ho, Robert Grossetête, Wace, Sarrazin, Simon de Freine, Thomas d'Angleterre, Thomas de Kent, Turold ou Wilham de Waddington sont des auteurs de la littérature anglo-normande.


Article détaillé : Littérature anglo-normande.

On retrouve de la littérature satirique ou polémique publiée à Rouen aux XVIe et XVIIe siècles dans ce qu’on appelle le parler purin : David Ferrand (1590? - 1660) a publié la Muse normande, collection d’écritures dans la langue du pays de Caux. Le coup d’œil purin est publié en 1773 à Rouen. Pierre Genty (1770 - 1821) représente le percheron, langage du Perche.



À partir du XIXe siècle |



En Normandie insulaire |


Le XIXe siècle a vu un nouvel élan dans la littérature régionale dans laquelle les auteurs insulaires comme George Métivier (Guernesiais, 1790-1881) et Robert Pipon Marett (Jersiais, 1820-1884) jouaient un rôle important.


Pendant son exil à Jersey et à Guernesey, Victor Hugo s’intéressait à la langue des pêcheurs insulaires et accueillait les auteurs normands des îles. À Jean Sullivan (1813-1899), auteur jersiais, Hugo a écrit en 1864 que le jersiais est une « précieuse langue locale » et dans son Archipel de la Manche, il a écrit : « Quant au patois, c'est une vraie langue, point méprisable du tout. Ce patois est un idiome complet, très riche et très singulier. »


En prenant le mot normand pieuvre qu’il avait entendu lors de ses entretiens avec les Jersiais et Guernesiais pour s’en servir dans son roman Les Travailleurs de la mer, il avait popularisé ce régionalisme qui se glissera par la suite en français.



En Normandie continentale |




Littérature normande.


Les érudits normands, dans le cadre des sociétés savantes, se sont intéressés, comme Hugo, aux diverses formes de patois et dialectes présents en Normandie continentale. Le romancier Jules Barbey d'Aurevilly émaillait ainsi certaines de ses œuvres, en particulier celles qui se passent dans le Cotentin, avec des mots entendus dans la campagne et tirés de la langue normande.


Dans les années 1890-1910, la vogue folklorique envahit le Cotentin, et on doit à Alfred Rossel, chansonnier, des chansons transmises encore, en particulier Sus la mé, sorte d'hymne national du Cotentin (wikisource). Un Louis Beuve, normand de la région de Coutances, est séduit par cette pratique du chant appliqué au normand et entreprend d'écrire lui aussi des poèmes et des petits contes qu'il publie dans le Bouais-Jan à la fin des années 1890. Sa Graind Lainde de Lessay devient un poème prisé. Il publie ensuite plusieurs autres œuvres et initie à l'occasion des fêtes du Millénaire (du rattachement de Cotentin à la Normandie) en 1933, le « Souper des Vikings » où le normand était la seule langue tolérée. Il fait des émules dans la littérature normande avec des Jean-Baptiste Pasturel (de Périers), Alfred Noël (de Valognes) et finalement, dans une seconde génération, des Gires Ganne (Fernand Lechanteur) et Côtis-Capel (abbé Albert Lohier). Fernand Lechanteur unifie les orthographes jusque-là utilisées en la raisonnant[11]. Côtis-Capel ouvre la voie à une littérature normande débarrassée des traits folkloriques du paysan normand. Par ses poèmes, le poète appuie sur la rudesse des hommes normands, sur leur fierté, mais aussi sur leur cœur et leur âme. Dans son sillage, André Louis publie le premier roman entièrement en normand : Zabeth.


Le pays de Caux a vu une abondante littérature en normand cauchois. Parmi les éditions: Les idées de Magloire (1913) d'Ernest Morel, Les histouères de Thanase Pèqueu de Gabriel Benoist en 1932, et en 1925 Les Terreux de Gaston Demongé.


Enfin, dans de nombreux romans et nouvelles de Guy de Maupassant se déroulant au pays de Caux ou alentours comme Toine, les personnages locaux s'expriment parfois en Cauchois mais avec de nombreuses erreurs grammaticales (conjugaison) volontaires ou non, et souvent une phonétique impropre (ex : ou lieu de mei). Maupassant mélange le cauchois à des formes populaires de français (par exemple: « quelque » devient quèque, alors qu'un cauchois dirait queuque ou encore « où est-ce qu'elle se trouve? » devient ousqu'elle est?, alors qu'en cauchois on dit ouyou qu'elle est?, etc.). En réalité, il désirait se faire comprendre de lecteurs s'exprimant en français standard.



Auteurs |




Maurice Fernand Lesieutre.


Exemples d'auteurs de la littérature d'expression normande :




  • Guillaume Alexis, surnommé le « Bon Moine », fin du XVe siècle / début du XVIe siècle (on ignore les dates précises de sa naissance et de sa mort). Savant bénédictin de l'abbaye de Lire (La Vieille-Lyre), dans le Diocèse d'Évreux puis prieur de Bussy, dans le Perche. En 1486, il fit un pèlerinage à Jérusalem et y tomba, dit-on, victime de la persécution des Turcs. Guillaume Alexis était un poète au style très vif, que la critique littéraire moderne range dans les successeurs de Villon. Les ouvrages qui restent de lui sont :

    • le Passe-temps de tout homme et de toute femme avec l'A, B, С des doubles, le tout en vers,

    • le Grand Blason5 des faulces amours, en caractères gothiques et à la suite des « Quinze joies du mariage »,

    • le Contre-Blason des faulces amours, intitulé le Grand Blason d'amours spirituelles et divines, avec certaines épigrammes, etc.,

    • le Dialogue du Crucifix et du Pèlerin,

    • le Loyer des folles amours, et le Triomphe des Muses contre l'amour, à la suite des Quinze joies du mariage,

    • le Passe-temps du prieur de Bussy et de son frère le cordelier,

    • le Miroir des Moines,

    • le Martyrologe des fausses langues et le chapitre général d'icelles tenu au temple de Danger,

    • Quatre chants royaux qui se trouvent parmi les Palinodies.




  • Alain Chartier, 1385 (Bayeux), 1433 (Paris)
    • poète auteur de La Belle Dame sans mercy (1424).



  • David Ferrand (1590? - 1660)


  • Pierre Genty (1770 - 1821)


  • Bernardin Anquetil (1755–1826, du Bessin)


  • Matthew Le Geyt (1777-1849, de Jersey)


  • George Métivier (1790-1881, de Guernesey)
    • poète Rimes guernesiaises (1831), Fantaisies guernesiaises (1866), Poësies guernesiaises et françaises (1883) ; lexicographe Dictionnaire franco-normand (1870)



  • Jean Sullivan (1813-1899, de Jersey)


  • Eugène Noël, 1816 (Rouen), 1899 (Bois-Guillaume)
    • écrivain, Loisirs du Père Labêche.



  • Philippe Langlois (1817-1884, de Jersey)


  • Tam Lenfestey (1818-1885, de Guernesey)
    • poète, Le Chant des Fontaines (1875)



  • Robert Pipon Marett (1820-1884, de Jersey)


  • Denys Corbet (1826-1910, de Guernesey)
    • poète, collections Les Feuilles de la Forêt (1871), Le Jour de l'An (1874-1877), Les Chants du draïn rimeux (1884), rédacteur du Bailliage



  • Jean Dorey (1831-1872, de Jersey)


  • Augustus Asplet Le Gros (1840 - 1877, de Jersey)


  • Alfred Rossel (1841-1926, de Cherbourg)

    • Œuvres complètes (1913)



  • Bon Prosper Lepesqueur (6 août 1846, Digulleville - 31 janvier 1921, Cherbourg), de son pseudonyme Boûnnin Polidor.
    • Dessinateur de la Marine à Cherbourg, il devient chroniqueur dans « Le Phare de la Manche ». Il est l'auteur de nombreuses chansons en normand, dont Le Cordounyi, La Batterie de Serasin, Le Chendryi, La Parcie, Le Fisset… Il signait aussi P. Lepesqueux, Bounin Polidor ou P. Lecacheux.



  • Philippe Le Sueur Mourant (1848-1918, de Jersey)
    • auteur de Bram Bilo et de Piteur Pain



  • Thomas Alfred Grut (1852-1933, de Guernesey)
    • collection Des lures guernesiaises (1927)



  • Charles Lemaître (1854-1928)
    • collections Les Joyeux Bocains (1917), Hélas qu'c'est drôle (1924), Eiou qui va lés trachi (1912), Bonnes gens de Normandie



  • Michel-Georges Dubosc (1854/1927, de Rouen)


  • Charles Vérel (1857-1917, d'Alençon)


  • Octave Maillot (1861-1949, de Tinchebray)


  • Thomas Henry Mahy (1862-21 avril 1936, de Guernesey)
    • collection Dires et Pensées du Courtil Poussin (1922)



  • Louis Beuve (1869-1949, de Coutances)
    • collection Œuvres choisies (150)



  • François Enault (1869-1918, du Cotentin)

    • Les Propos de Jean Frinnot (1930)



  • George W. De Carteret 1869 - 1940, de Jersey)

    • Caouain, journaliste



  • Henri Ermice (1870-1958)
    • auteur de Monologues humoristiques en patois normand, publiée en cartes postales



  • Louis Gouget (1877-1915)
    • collection Au Val d'Orne (1922)



  • Edward Le Brocq (1877-1964, de Jersey)
    • auteur de Ph'lip et Merrienne, rédacteur de la Morning News



  • Charles Birette (1878-1941, de Montfarville)


  • Maurice Lesieutre (1879-1975, du Havre)


  • Charles Le Boulanger (1880-1929)


  • Edwin John Luce (1881-1918, de Jersey)

    • Élie, poète et journaliste, rédacteur de la Nouvelle Chronique de Jersey



  • Philippe William Luce (1882-1966 de Jersey)

    • Ph'lippe d’la Golarde, écrivain et journaliste



  • Alfred Noël (1883-1918)


  • Gaston Le Révérend (1885-1962, du Calvados)
    • collections L'hus entrebâyei (1919), Mei-j'vo-l'dis, and L'hus bâyi (1955)



  • Gaston Demongé dit Mait' Arsène (1888/1973, de Fécamp)


  • Pierre Guéroult (1890-1962)

    • Vûles gens, vûs métyis (1948), collections Théâtre normand (1972), Poésies et chansons (1974), Contes et récits (1978 et 1980)



  • Raymond Mensire (1889-1964, de Doudeville)


  • George F. Le Feuvre (1891 - 1984, de Jersey)

    • George d'la Forge, collections « Jèrri Jadis » (1973) et « Histouaithes et Gens d'Jèrri » (1976)



  • Gabriel Benoist (1891-1964, de Gournay-en-Bray)


  • Jean-Baptiste Pasturel (1896-1962, de Périers)
    • auteur de Histouères de tchu nous (1937)



  • Jean Tolvast (Auguste Toullec 1870[12]-1945, de Cherbourg)

    • Chroniques normandes (1934 et 1941)



  • Marceau Rieul (Marcel Sorieul 1900-1977, de Bolbec)


auteur de Arseine Toupétit



  • Jehan Le Povremoyne (Ernest Coquin 1903-1970, du Havre)


  • Fernand Lechanteur, dit Gires-Ganne (1910-1971, d’Agon-Coutainville


  • Frank Le Maistre (1910-2002, de Jersey)
    • auteur et lexicographe, Dictionnaire Jersiais-Français (1966)



  • Christian Lambert (1912-2000, de Livarot)
    • auteur des Radotages de Maît' Jules dans L'Éveil de Lisieux dont une collection en 1984



  • Arthur de la Mare (1914 - 1994, de Jersey)
    • diplomate, auteur



  • Côtis-Capel (Albert Lohier 1915-1986, de Cherbourg)

    • Rocâles (1951), A Gravage (1965), Raz Bannes (1971), Graund Câté (1980), Les Côtis (1985), Ganache (1987); gagne le Prix littéraire du Cotentin en 1964



  • René Saint-Clair (né 1923, du Cotentin)

  • Aundré J. Desnouettes (André Dupont) : L'Épopée cotentine, monument épique de 4628 vers en normand, en 1968.


  • André Louis (1922-1999) : Zabeth, roman paru en 1969. C'est le premier roman en normand.


  • Aundré Smilly (Hippolyte Gancel, né en 1920). Il a publié Flleurs et plleurs dé men villâche en deux volumes 1982-1986 (sept nouvelles formant un roman).

  • Marcel Dalarun, né en 1922. Recueil de poèmes et de chansons publiés sous le titre A men leisi, en 2004.


  • Alphonse Allain, né en 1924, à Cherbourg. Il a publié 5 recueils de poèmes et de contes.

  • Les revues Le Boués-Jaun, La Voix du Donjon, Le Viquet (Manche), Le Pucheux (ISSN 0248-6474) (pays de Caux) publient régulièrement des productions littéraires en normand.

  • À Cherbourg et à Caen, des radios proposent des émissions régulières en langue normande.

  • L'association Magène, établie dans le Cotentin, a produit plus de 12 CD de chansons d'hier et d'aujourd'hui en normand.


  • Mickaël Duval (né en 1966), traducteur de Hergé en Normand et Brayon.



Bibliographie |




  • Eustache de la Quérière : Petit traité de prosodie normande (1826).


  • Louis Du Bois (1773-1855) : Glossaire du patois normand, augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers (Caen, 1856).


  • Émile Littré (1801-1881) : Du normand, jadis dialecte, aujourd'hui patois ; De quelques règles étymologiques (1863).

  • Louis-François Vasnier (1802-1861) : Petit dictionnaire du patois normand en usage dans l'arrondissement de Pont-Audemer (1862).


  • Henri Moisy (1815-1886) : Dictionnaire de patois normand, H. Delesques, Caen, 1887. (lire en ligne)

  • Charles-Ernest Lemaître (1854-1928) : Les joyeux Bocains : contes drolatiques en patois bas-normand (1917).

  • François de Beaurepaire, Les noms d'Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande, in Annales de Normandie X, 1960, p. 307-316; Quelques finales anglo-saxonnes dans la toponymie normande, in Annales de Normandie XIII, 1963, p. 219-136.


  • René Lepelley, Le Parler normand du Val de Saire (Manche), « Cahiers des Annales de Normandie », Annales de Normandie, Caen, 1974.



Notes et références |





  1. « Beaucoup [de Vikings] seraient venus s'établir en Normandie, amenant avec eux des Anglo-Saxons, qu'ils avaient pris à leur service ou qui, dans un contexte historique inconnu, s'étaient associés à leur sort ; peut-être même aussi avaient-ils retrouvé dans cette province d'autres Vikings venus directement de Scandinavie. Quoi qu'il en soit, le terme « anglo-scandinave » semble pouvoir caractériser l'ethnicité des Vikings et la toponymie le confirme aussi puisqu'elle revèle en Normandie la coexistence d'appellatifs anglo-saxons et scandinaves, qu'il est du reste souvent difficile de distinguer entre eux en raison de la parenté des parlers germaniques. » dans François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Editions Picard 1986. p. 44.


  2. Jean Renaud, Les Vikings et la Normandie, Editions Ouest-France université 1989. p. 198.


  3. « La colonisation scandinave avait été strictement masculine, et la langue de la famille, née des couples mixtes, a très vite été la langue de la mère, c'est-à-dire la langue romane langue d'oïl de la région, surtout après la conversion des Normands [c'est-à-dire Vikings] au Christianisme. » dans Henriette Walter, L'Aventure des mots français venus d'ailleurs, éditions Robert Laffont, p. 95.


  4. Charles Bruneau, Monique Parent, Gérard Moignet. Petite histoire de la langue française : des origines la révolution. Page 34. A. Colin, 1969.


  5. Thomas Finkenstaedt, Dieter Wolff Studies in Dictionaries and the English Lexicon éditions C. Winter année 1973 (ISBN 3-533-02253-6).


  6. Joseph M. Williams Origins of the English Language. A Social and Linguistic History année 1986 (ISBN 0029344700)


  7. L'enseignement du normand dans le Nord-Contentin →Étude des pratiques et des attitudes linguistiques


  8. [Clapin] Dictionnaire canadien-français (1894) de Sylva Clapin (1853-1928) - http://www.dicocf.ca
    [Decorde] Dictionnaire du patois du pays de Bray (1852) de Jean-Eugène Decorde (1811-1881) - http://gutenberg.ca/ebooks/decorde-dictbray/decorde-dictbray-00-h-dir/decorde-dictbray-00-h.html
    [Dunn] Glossaire franco-canadien (1880) d'Oscar Dunn (1845-1885) - http://www.dicocf.ca/
    [GPFC] Glossaire du parler français au Canada (1930) de la Société du parler français au Canada - http://www.dicocf.ca/



  9. René Lepelley, La normandie dialectale, Presses universitaires de Caen 1999.


  10. Patrice Brasseur, « Limites dialectales en Haute-Normandie », in Études normandes, n°3, 1982, p. 20 - 21.


  11. F. Lechanteur, « Remarques sur l'orthographe... » dans : Louis Beuve, Œuvres choisies, Saint-Lô : Jacqueline, 1950, p. 19-26.


  12. Les Falaises de la Hague, Lebarbenchon 1991, Caen, (ISBN 2-9505884-0-9)




Voir aussi |





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